Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-03-04

Last update: 24-06-04

 

Comments: 33 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapter 4 :: Chapitre 4 : Aimer, vivre, exister.

Published: 17-04-04 - Last update: 17-04-04

Comments: Hello! Vous savez quoi? Je n'arrive plus à lire vos fics tant il y en a. Mais ne vous arrêtez surtout pas pour moi, petit à petit, je lis et j'adore ça. Ne m'en voulez donc pas si je ne laisse pas beaucoup de reviews chez vous... J'espère que vous n'êtes pas rancuniers et que vous m'en laisseraient tout plein, vous (n'est-ce pas?). L'histoire avance... à pas très lent. Le début met du temps pour commencer, c'est mon habitude de toujours tergiverser. J'espère quand même que ça vous plait. Bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Cette journée à la plage s’écoule rapidement. Emeraude est allongée sur son drap, en train de faire bronzette au calme. Enfin, disons que les jumeaux ne crient pas dans ses oreilles. Et puis, les rires de ces trois enfants ont une si belle résonance dans ses tympans qu’elle ne se lasse pas de les écouter.  

Lorsqu’elle regarde sa montre, elle s’aperçoit seulement que le temps où l’on s’amuse est beaucoup plus court que celui où l’on s’ennuie. C’est dommage, ce devrait plutôt être l’inverse. Car dans une petite heure au plus, le soleil commencera déjà sa rapide descente vers le lit de la mer et ils devront alors songer à rentrer chez eux.  

- Tu es fatiguée, grande sœur ?  

Une ombre cache le soleil de son visage et elle peut donc ouvrir tout grands ses yeux brillants. Yume la regarde avec une pointe d’inquiétude dans les yeux, souci qu’elle se dépêche d’effacer en embrassant les deux paupières enfantines.  

- Non, mon amour. Pourquoi, tu veux qu’on joue à quoi ?  

- On aimerait bien retourner dans l’eau, mais avec tout le monde. On pourrait prendre une photo comme ça, non ?  

- Oh, c’est vrai qu’on a même pas pris de photo de tous ! s’exclame la jeune fille en se redressant brusquement, ce qui fait sursauté l’enfant.  

- J’arrive, Yume. Dis aux autres que je prépare l’appareil, d’accord ?  

- CHIC ! Et tout le monde aura la photo ?  

- Evidemment.  

Et le petit garçon retourne vers les autres assemblés autour du cerf-volant. Emeraude ne bouge pas durant un instant, admirant ce merveilleux spectacle. Aujourd’hui encore, elle a découvert un nouveau visage des pères ; sans doute était-ce le plus beau qu’ils ne lui ont jamais dévoilé. Il est vrai qu’elle avait déjà eu la chance de voir des nettoyeurs complètement différents de ce qu’ils avaient toujours été en présence des leurs enfants, mais jamais elle n’aurait pu songer qu’ils changeraient aussi… radicalement. Et Falcon qui éclate d’un rire franc, et Mick qui courent derrière un simple cerf-volant, et Ryô qui joue à la balle-chasseur avec eux. Tant de visages qu’elle n’avait jamais pu trouver nul par ailleurs auparavant. Elle ne vaut pas mieux dans ce sens là non plus. Combien de fois a-t-elle éclaté de rire aujourd’hui en apprenant à ces petits frères à sauter par-dessus les vagues calmes de l’océan ? Même Toya lui a offert un visage rayonnant et décontracté dont elle ignorait l’existence jusqu’à aujourd’hui. Et pourquoi ? Pourquoi donc met-elle tant de temps avant de découvrir la profondeur des gens ? Elle qui a été élevée pour découvrir ce qu’on cache, pourquoi y a-t-il encore des choses dont elle ne connaisse pas l’existence chez son compagnon ?  

- EMERAUDE ? ON T’ATTEND.  

- Ha, OUI, J’ARRIVE !  

Décidément, l’amour en tête n’est pas bon à prendre…  

Deux minutes plus tard, elle installe dans le sable les pieds de l’appareil photo et programme celui-ci pour qu’elle ait le temps de plonger dans l’eau elle aussi. Et… CHEEZE… Tout le monde dans la boite.  

- SUPER ! s’exclament en cœur les bambins. On peut avoir la photo, dis ?  

- Ah non, pas tout de suite, explique calmement Emeraude. Demain, j’irai faire développer la photo pour tout le monde.  

- Oh, on peut pas la voir avant ?  

- Si, c’est possible, s’incruste Toya. Comme c’est un appareil photo numérique, on peut voir la photo en tout petit sur l’écran. Ce sera mieux quand votre sœur l’aura développée, mais au moins, vous pourrez voir de quoi on a l’air sur l’image.  

- Chouette. Tu nous montres Toya ?  

- Oui, deux secondes, rigole le jeune homme. Allez, venez voir.  

Pendant ce temps, les trois nettoyeurs et la jeune fille retourne s’asseoir sur le drap de bain. Les trois hommes sont complètement vidés d’énergie ; les enfants leur ont tout pompé.  

 

Emeraude s’amuse à masser le dos de son pauvre (vieux) père qui dormira sans doute très bien cette nuit. Après avoir regardé les photos qu’ils ont pris durant la journée, les enfants ont voulu retourner dans l’eau pour s’amuser un peu. Toya s’est tout naturellement proposé pour les accompagner tandis que sa compagne s’occupe des trois pères bientôt bon pour la quille.  

- Si c’est ça la vie de père, j’ai intérêt à songer à ma retraite plus tôt que prévu, soupire Mick.  

- Et encore, t’as rien vu, souffle Ryô. Imagine que c’est comme ça tous les jours. T’as à peine le temps de t’en remettre qu’il faut que tu y retournes. Moi, j’espère pour toi que tu n’auras pas de jumeaux.  

- Et ben moi aussi, figure-toi.  

- Toujours en train de vous plaindre, vous deux.  

- Eh oh. Ca se voit bien que tes petits frères sont des agneaux avec toi… Mais qu’est-ce que tu crois vraiment ? Qu’ils sont toujours aussi calmes ?  

- Personnellement, je ne les ai jamais vu tenir en place, admet Emeraude. Mais je suis l’allure. Et puis, je n’ai pas encore vingt ans, ajoute-t-elle malicieuse.  

- Et alors ?  

- Tu as pratiquement le double de mon âge, papa. Et quoique tu veuilles prétendre, tu a été élevé pour tenir sur un champs de bataille, pas sur une plaine de jeu.  

- Justement. C’est pire les guerres, quand même.  

- Oui, mais ton cœur s’y adapte puisqu’on le lui a appris. Ici, tu dois fournir autant d’effort que si tu sautais la journée entière sur des mines. La différence est que tu te laisses attendrir par le fruit de ta chair…  

- En d’autres mots… demande Ryô dont la fumée sort par les oreilles, preuve irréfutable que c’est trop de complication pour son pôvre petit cerveau.  

- On t’a appris à résister au combat, mais la vie « normale » est elle-même un combat. Dis-toi simplement que les jumeaux sont à la fois tes alliés et tes ennemis. Tu les aimes énormément, mais ta fierté refuse de te laisser battre par leur entrain. Pense un peu comme ça, tu verras, tu tiendras mieux le coup. Regarde, Kaori s’en sort très bien.  

- Ah ? Et qui est partie une semaine en vacances dans les campagnes d’Hokkaido pour se ressourcer ?  

- Elle a du mettre au monde trois enfants elle ! réplique Emeraude avec colère cette fois. Et comme elle a été malade durant sa dernière grossesse, elle ne s’est pas tout à fait rétablie. Alors, tu vas la mettre en veilleuse, compris ?  

- Bon, bon…  

Une fois de plus, Ryô doit s’avouer vaincu s’il ne veut pas déclancher le mode « déchaînée » de sa fille. Mick rigole intérieurement et Falcon semble approuver la réaction de la jeune fille. Alors, plutôt que de perdre une bataille, Ryô se lance malicieusement sur un autre sujet embarrassant pour elle. Il ne tarde d’ailleurs pas à être rejoint par Mick. Que le combat commence !  

 

Au loin, Toya jette un coup d’œil au quatuor. Emeraude paraît très énervée, Mick et Ryô ont attrapé leur air lubrique et Falcon est rouge comme une écrevisse.  

- Qu’est-ce qu’ils font là-bas ? demande Natsumi.  

- Boh, ils s’amusent un peu entre eux aussi je suppose.  

- Ah ? Boh, on est mieux ici.  

Toya soupire. Il aurait été difficile d’expliquer à la petite fille qu’elle ne pouvait pas aller s’amuser avec eux si elle le lui avait demandé. Néanmoins, il se demande quel thème peut donc animer autant la conversation chez ces quatre-là. A vrai dire, vu l’état dans lequel chacun se trouve, il est fort probable que la discussion soit focalisée sur un sujet qui ne lui plairait guère d’ordinaire. Conclusion faite, il est très bien ici.  

 

- Bon, si vous arrêtiez de tourner autour du pot vous deux ? Où voulez-vous en arriver avec vos visages libideux ?  

- On voulait juste te poser une question.  

- Vas-y, je t’écoute.  

- Est-ce que Toya est du genre a assuré au lit ?  

Une libellule passe derrière l’épaule de la jeune fille. Incroyable, comment peut-il oser aborder ainsi un tel sujet personnel ? Est-ce qu’elle lui demande comment il parvient à entraîner Kaori dans cette vieille danse cinq fois par semaine ?  

- RYÔ ! Tu ne trouves pas que tu devrais laisser les histoires personnelles de ta fille de côté ? Elle est majeur et a le droit de faire ce qui lui plait, ronchonne Falcon qui vient de passer à la couleur homard cuit.  

- Oh, mais voyons. Il ne faut pas être gênée devant son petit papounet chéri.  

- Ouais, ben fais gaffe de ne pas te trouver défigurer avant la fin de la journée, petit papounet chéri !  

- Allons, Emeraude, s’interpose Mick. Je suis persuadé que tu peux au moins nous donner un tout petit avis, non ? Si tu veux, moi je peux te dire que Kazue est la meilleure de toutes celles avec qui j’ai pu le faire.  

- Désolé, mon cher Mick, mais ça m’étonnerais que tu disposes de beaucoup de sujets de comparaisons. Etant donné que toutes celles avec qui tu aurais pu « occasionnellement » dormir devaient être des mochetés sans pareil.  

- Quoi, mais tu ne t’es pas regarder toi peut-être.  

- Moi ? Mais je te signale qu’Aya était loin de…  

- LAISSE MAMAN EN DEHORS DE TES CONNERIES, D’ACCORD ?  

Là, il l’avoue lui-même, Ryô a été trop loin. Dans son envie de chamaillerie, sa langue a fourché et a remis sur le tapis une personne qui n’aurait pas du se retrouver au milieu du ring. Toucher à sa mère est plus qu’un sacrilège aux yeux d’Emeraude, surtout si c’est pour de pareilles futilités. Ryô s’excuse vaguement et la jeune fille prend en charge de ne laisser entrevoir aucun quiproquo.  

- Je vous signale bien gentiment qu’il est hors de question que vous détaliez ici votre vie sentimentalement parfaitement réussie au lit. Ce qui se passe chez moi ne vous regarde absolument pas. Tout comme je n’ai aucune envie de savoir ce que vous faite la nuit avec votre compagne, vu ?  

- Oh, on voulait simplement te demander s’il assurait, c’est tout, marmonne Ryô.  

- Ca, je ne saurais pas te le dire.  

- Oui, c’est vrai que tu dois manquer de marques de comparaisons, réfléchit Mick. Mais dans un sens, c’est tant mieux si tu trouves l’homme parfait du premier coup.  

- Ce n’est pas tout à fait ce que j’ai voulu dire... rougit-elle.  

Les deux nettoyeurs réfléchissent longuement aux dernières paroles de la jeune fille. Même Falcon, qui s’était pratiquement abstenu de tout commentaire, a ressenti le coup d’éclair traverser son esprit.  

- Tu veux dire que… commence Mick.  

- Toi et Toya… ?  

- Je suis encore fraîche et pure si ça vous rassure, déclare Emeraude en colère. Maintenant, messieurs, veuillez m’excuser, mais je préfère de loin la présence de monstres que d’obsédés.  

Et sur ce, elle s’éloigne du groupe et plonge la tête la première dans l’eau. Elle ne ressort qu’un peu plus tard, très éloignée du groupe.  

Du côté des trois hommes, un lourd silence perturbe quelque peu la bonne ambiance de la journée. Ryô dévisage sa fille.  

- Boh, au moins, elle a su nous filer entre les doigts, hein Ryô ? fait Mick mal à l’aise. Après tout, c’est pas mal détourné pour nous clouer le bec.  

- Tu te trompes, Mick. Car même exaspérée, Emeraude reste fidèle à ses paroles. Elle n’a pas menti.  

 

Emeraude avance d’un pas trop rapide pour paraître normal, mais une partie d’elle est vexée et elle ignore elle-même pourquoi. Elle sent le regard sérieux de son père posé sur son dos et elle s’en contrefiche.  

Quoi ? Qu’y a-t-il de mauvais à être pucelle à dix-neuf ans ?  

Une petite voix soupire en elle. Elle doit bien être une des seules filles au monde où le père s’inquiète de la savoir encore vierge plutôt que de préserver cet état d’innocence le plus longtemps possible. A vrai dire, toutes les demoiselles du monde n’ont pas nécessairement un obsédé incurable comme père. La jeune fille s’arrête de marcher à cette pensée, laissant un petit corbeau dessiné son incompréhension derrière ces oreilles.  

- Pfff. Je ne comprendrais jamais que l’on puisse exhiber ainsi des relations aussi personnelles, marmonne-t-elle. C’est déjà pareil à l’école. J’en ai déjà entendu des gamines glousser ici ou là « Je l’ai fait cette nuit avec le beau gars de la classe C », tout comme j’en ai déjà vu des idiots se gonfler la poitrine en criant à qui veut entendre « Ca y est, fini la pucellerie ». Est-ce si important que ça de faire l’amour avec un conjoint de l’autre sexe ? Et surtout, est-ce indispensable de la clamer à qui veut entendre ?  

- C’est souvent un moyen de se sentir aimé que de faire l’amour. Et c’est simplement une question d’époque qu’on le clame tout haut. Il y a vingt ans, on gardait cette expérience pour soi, à présent, on se sent ravi de partager l’émotion avec les autres.  

Emeraude se retourne et constate avec surprise que Falcon l’a tranquillement suivi.  

- Je peux faire le tour avec toi ? demande-t-il  

- Quel tour ?  

- Ah, je croyais que tu allais te promener un peu dans les environs… fait-il visiblement mal à l’aise.  

La jeune fille ne s’est même pas rendue compte qu’elle avait presque quitté la crique. Mais elle reprend la marche, dégoulinante. Une petite promenade ne lui fera pas de tord de toute façon. Le gigantesque bonhomme lui emboîte le pas.  

- Alors ? Depuis quand prêtes-tu attention à ce que ces idiots peuvent raconter ?  

- Question : Est-ce qu’ils s’amusent souvent à te poser ce genre de question lorsque vous n’êtes que tous les trois.  

- Bien plus que tu ne le penses.  

Il rigole doucement devant le regard ébahi de la jeune fille. Il n’en est pas moins gêné d’avoir une conversation de ce genre avec elle, mais il faut croire qu’il la juge indispensable. Cependant, un ennui de force majeur empêche Falcon de continuer le petit dialogue. Après tout, on ne peut pas vraiment dire qu’il est doué pour la causette.  

- Ne leur en veut pas, dit-il au bout d’un moment. Ce sont des soldats, des hommes dont la nature est la plus vraie.  

- La plus vraie ? Des obsédés pareils ?  

- Là, tu es vraiment en colère, Emeraude.  

- Ca se voit tant que ça ? rétorque-t-elle sur un ton un peu trop brusque.  

- Ca s’entend surtout. Tu connais aussi bien que moi la vie de mercenaire. Tout comme moi, Mick et Ryô, tu as déjà ressenti la mort près de toi lorsque la guerre fait rage sur un champ de bataille. Tu dois donc comprendre tout autant que moi que des hommes qui côtoient la mort à chaque instant ne sont que plus sensibles au court instant où ils peuvent vivre.  

- Vivre ? Tu parlais de se sentir aimé tout à l’heure.  

- L’un provoque l’autre. Dis-moi, qu’est-ce qui te permettais de toujours revenir vivante après chaque combat, de toujours défier la mort pour qu’elle ne t’emporte pas.  

Un silence s’installe. La réponse est évidente et elle le sait. Elle boude comme une gamine prise en faute.  

- Tout ce que tu me racontes, je le comprends très bien, Falcon. Mais… Ce que je n’accepte pas chez eux, c’est l’exhibition qu’ils font de leur relation avec Kaori et Kazue. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls. On n’entend que ça à l’univ’.  

- Chacun essaie de prouver ainsi qu’il existe, c’est tout.  

- Parce que faire l’amour, ça permet d’exister ?  

- Tout est lié, Emeraude. Quand tu t’unis à celui ou celle que tu aimes, tu as la quasi certitude que ton amour est à double sens. De là, tu te sens vivre. Puisque quelqu’un t’aime, ça signifie qu’on a apporté un sens à ta vie : rester auprès de cette personne. Si tu souhaites rester en vie, tu existes.  

- Je vois…  

- Quand à ce que peuvent te dire Ryô ou Mick, c’est juste de l’amusement. Nous autres mercenaires découvront une nouvelle vie à chaque instant depuis que nous nous sommes mariés. Ces deux-là n’arrivent tout simplement pas à bien doser leurs limites dans ce nouveau monde.  

- J’espère qu’ils auront pris les mesures cette fois-ci. Je veux bien leur pardonner pour aujourd’hui, mais gare à eux s’ils recommencent.  

- Je crois que tu ne dois pas t’en faire pour ça.  

- Falcon ?  

- Hum ?  

- Merci pour tout.  

- Ah, mais de rien, fait celui-ci en rougissant.  

Et il s’en va. Il n’a plus rien à dire désormais et il sait parfaitement qu’elle a besoin d’être un peu seule pour réfléchir à tout ça.  

 

Ainsi, faire l’amour quand on aime vraiment, ça se défini en trois mots : aimer, vivre, exister. C’est étrange, elle qui s’était toujours posée la question sur l’importance de cet acte, voilà que c’est Falcon qui lui a tout appris. Un petit rire éclate dans sa gorge. Si on lui avait dit que ce serait ce gros nounours, comme l’appelle Natsumi, qui débroussailleraient un jour toutes ses questions, Emeraude ne l’aurait sans doute pas cru. Au risque d’avoir tord.  

Aimer, vivre, exister. Elle n’a pas besoin de coucher avec Toya pour vivre et exister. Alors ? Pourquoi Falcon lui a-t-il donné une pareille explication ?  

A moins que… La différence est peut-être qu’elle se sait aimée par son père, ses amis… Un mercenaire n’a pas souvent tant de chances. Qui sait, peut-être que si Kaori n’avait pas été là, son père se serait déjà laissé bercé par les belles paroles de la mort.  

Emeraude sourit. Elle n’a jamais eu le besoin de sentir Toya en elle pour se savoir aimé, elle voulait juste le savoir près d’elle. Elle peut se permettre de le regarder des heures entières dormir pour que son cœur reparte à vive allure. Sans doute que son père, qui a toujours vécu pour lui seul, a eu, au bout d’un moment, besoin de cette présence corporelle en lui. A-t-elle bien fait de le récrier ainsi toute à l’heure ? Si ça tombe, elle aura très bientôt le besoin de se sentir beaucoup plus près de Toya.  

- Quand même, ce n’est pas une raison pour décrire dans ses moindres détails les nuits folles passées ensemble, soupire-t-elle. Pour ça, Falcon ne m’a pas très bien répondu, je trouve. Tant pis !  

 

Lorsqu’il aperçoit la jeune fille revenir sur la plage, au milieu des pleurs de ses petits frères qui refusent de rentrer à la maison, Ryô l’attire dans un coin à part, s’excusant sincèrement pour tout ce qu’il a dit.  

C’est alors qu’Emeraude pointe sur lui son arme, son index formant le canon posé au centre du front de son père.  

- Si ta langue ose fourcher encore une seule fois… BANG !!!  

Eclatant d’un rire plein de vie, Ryô attrape sa fille par les chevilles et la porte rapidement jusqu’à la mer où ils plongent.  

- IDIOT ! Hahaha.  

Derrière eux, le soleil commence sa lente descente vers la mer. Ils s’étaient tous décidés de replier bagages à cette heure-là, mais personne n’a visiblement envie de retourner à Tokyo sur le champs.  

Alors que leur petite vacance est censée prendre fin, la petite bande commence seulement à vraiment s’amuser. Et on entend des rires retentir à des kilomètres à la ronde.  

La nuit tombe, le soleil a pratiquement disparu, laissant la place à sa sœur Lune. Et aucun d’entre eux ne semble presser de repartir.  

 

Voulez-vous que je vous dise ? Il sera minuit passé quand ils rentreront se coucher.  

 

 


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