Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-03-04

Last update: 24-06-04

 

Comments: 33 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapter 10 :: Chapitre 10 : La chanson d'un Ange.

Published: 31-05-04 - Last update: 31-05-04

Comments: Coucou... Ce chapitre me tenait vraiment à coeur, voilà pourquoi je l'ai déjà écrit. Un peu plus court que les autres, j'espère cependant qu'il vous plaira (moi, personnellement, je le trouve très profond...). J'ai glissé une chanson dans ce texte, alors je proclame que les paroles sont tirées du dernier album de Michel Sardou et que le titre est "La vie, la mort, etc." Donc, la chanson sont la propriété exclusive du chanteur. Laisser moi tout plein de review (merci pour celles que vous m'envoyer d'ailleurs) et bonne lecture !

 


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Le Maréchal semble extrêmement vieux, abattu. Il donne le sentiment d’un homme qui a passé sa vie entière debout sur les champs de guerre, dominant d’un regard fier et arrogant la mort qui l’a toujours entouré, et qui se laisse soudain rattrapé par son ennemie jurée. Ses yeux passent lentement d’Emeraude à Toya pour enfin se diriger vers le groupe, et plus précisément sur Miki et Falcon.  

- Je suis vraiment navré, s’excuse-t-il dans un murmure. Mes ordres étaient pourtant stricts et je ne désirais réellement pas l’incident survenu à votre petite fille.  

En voyant tant de sincérité dans ce regard, la mère de l’enfant sait immédiatement qu’il ne joue pas la comédie et que ce qui est arrivé à Natsumi le blesse réellement. Mais la fierté de la jeune femme l’empêche de soulager le soldat de son poids. Elle se contente de hocher la tête d’un signe d’accord, mais aucune faiblesse ne transparaît sur son visage plutôt pâle.  

- Comme je l’ai précisé auparavant, je vais vous laisser partir dès que vous serez mis au courrant de ce que devrons accomplir vos deux jeunes enfants. Après cela, vous devrez poursuivre votre vie quotidienne comme si de rien n’était.  

- Vous plaisantez, j’espère ? le coupe Ryô. Vous faites enlever mes fils et blesser ma nièce pour les obliger à venir tous deux ici. Ensuite, nous sommes presque forcé de vous suivre jusqu’ici où j’ai eu l’immense joie de voir ma fille envoyer des centaines d’hommes dans l’au-delà. Par après, vous nous apprenez qu’ils vont devoir jouer leur vie pour sauver notre pays contre on-ne-sait-quel-ennemi. Et vous voudriez qu’on « oublie » tout ce que vous venez de nous faire vivre ?  

La colère première de Ryô a peu à peu laissé place à de l’ironie rehaussée par une arrogance sans borne. Il défie quiconque désire le battre verbalement. Et déchaîné comme il est, même le plus fin psychologue et meilleur parleur ne sortirait vainqueur de ce combat. Kaori tremble toujours, de plus en plus. Effrayée par son monde si merveilleux que l’on détruit petit à petit, alarmée par les dangers futurs que sa fille va devoir affronter, épouvantée quant à la réaction plus que possiblement explosive de son époux. Une tension énorme de crainte se dégage d’elle, tant et si bien que Matt lui-même frissonne au contact de toute cette peur qu’accumule la pauvre femme. D’un geste amical, il place sa main forte sur l’épaule de Kaori qui sourit plus par habitude que par soulagement.  

Mick sert tendrement la main de Kazue. Elle aussi doit faire face à tant d’émotions en ce jour. Beaucoup trop pour la formidable biologiste qu’elle est. Comment peut-on demander à une personne externe à ce monde sombre d’affronter la si dure réalité de la mort et de la guerre ?  

 

Et le Maréchal démarre enfin ses explications. Chacune des nouveautés annoncées transpercent le cœur des auditeurs, la dure réalité les foudroie avec violence et l’évidence d’une probable défaite brûle encore plus leur âme.  

Pourtant, les deux principaux intéressés ne faiblissent à aucun moment, pour aucune parole. Enregistrant avec une attention robotique chaque information, ils n’hésitent pas à faire répéter le soldat, à lui demander plus de précisions. Et l’homme s’exécute, si facilement que l’on se demanderait presque qui dirige qui.  

La mission est désormais révélée, et c’est une véritable folie que d’envoyer deux et uniquement deux soldats pour une épreuve aussi impossible.  

Toya et Emeraude doivent infiltrer le camp adverse pour détruire leur ordinateur central, assez puissant pour dominer le réseau informatique mondial. Ni plus, ni moins… Enfin, ni plus. Saeko a failli tomber à la renverse quand on lui a révélé les trois noms des organisations qui s’étaient réunies pour s’opposer ainsi au monde. Interpole, le FBI… toutes les sections militaires, policières, secrètes… tous sont à l’affût de ces organisations impossibles à démanteler. Il y a aussi le plan que des avions espions ont vaguement pu prendre et dont même les infrarouges ne sont pas parvenus à dessiner les sous-sols. Et des descriptions inquiétantes de milliers de soldats entraînés dans une haine atroce qui en surveille chaque morceau de pierre. Jamais personne ne pourrait parvenir ne serait-ce qu’à pénétrer à l’intérieur de ce bâtiment. Alors demander à deux jeunes adolescents de descendre au cœur de cet enfer, pour détruire un malheureux ordinateur…  

Mais la réalité est dure et elle est malheureusement omniprésente. Cet ordinateur surpuissant n’est pas seulement dangereux pour le Japon, mais pour le monde entier, voire même au-delà. Un seul et unique ordinateur capable de dominer les autres, de dépouiller les banques, de détraquer les centaines de satellites tournant autour de la planète et on en passe…  

On se croirait vraiment dans un film de science-fiction dans lequel la robotique a surpassé l’homme et se révolte soudain contre lui. Et comme dans tous bons films, il y a deux héros, un homme et une femme, jeunes et beaux comme des dieux, qui vont devoir risquer leur vie pour sauver la Terre. Oui, mais là on est loin de la science-fiction et les deux héros ne sont autres qu’Emeraude et Toya…  

 

La jeune fille regarde le soleil haut dans le ciel. Ses yeux en sont éblouis, mais elle ne parvient cependant pas à en détacher le regard. Un verre de vin rouge à la main, le pied coincé entre l’index et le majeur, le verre reposé sur la paume fine de sa main, elle ironise en buvant une gorgée de ce délicieux nectar. Rouge sang… tout comme les tribus cannibales qui boivent le sang de leurs ennemis pour en acquérir le courage et la ténacité au combat.  

Désormais, elle sait tout et tout colle parfaitement à ces pressentiments. L’homme a été trop loin, et de mauvaises mains en ont profité. Trois organisations… elle se revoit cinq années plus tôt, déguisée en mannequin pour approcher Ryô et l’enrôler dans ses troupes pour l’aider à combattre l’Alliance et Black Spy. Déjà cinq ans… déjà et seulement. La différence est qu’à l’époque, l’Alliance ne réunissait que trois organisations très spécifiques. Aujourd’hui, leur ennemi, c’est disons trois Alliance qui se sont réellement alliées. Battre une Alliance lui avait déjà demandé trois ans de combat acharné… Mais cette fois-ci, le boulot ne durera qu’une seule nuit. Soit elle réussira, soit elle mourra au combat.  

Elle ignore si c’est dû au vin, mais tout ceci lui semble très lointain pour l’instant. Son passé, son identité, sa nouvelle mission… son amour. Il n’y a plus rien autour d’elle, juste un blanc, un passage libre et léger où plus rien ne compte.  

Un verre brisé avertit immédiatement la troupe qui est restée très silencieuse dans le jardin de la légion.  

Emeraude s’est endormie, du sommeil libérateur dont elle a tant besoin pour affronter avec toutes ses facultés son nouvel ennemi. Alors que Matt s’apprête à la prendre pour l’emmener dans une chambre, la main forte de Ryô le retient assis. Le père enlace avec une délicatesse émouvante son enfant, sa toute petite fille, pour la porter lui-même. Le lieutenant lui désigne vaguement les chambres, préférant laisser le père seul avec elle.  

Ce soir, ils l’ont juré, tous devront s’en aller.  

 

Toya regarde vaguement Emeraude s’éloigner de lui, sentant également cette douce torpeur l’envahir. Il pourrait croire qu’un somnifère a été versé dans leur boisson si seulement il n’était pas persuadé qu’un soldat a la capacité de s’endormir de lui-même, au moment où il le désire. L’alcool n’est qu’un moyen charmeur pour l’y aider.  

Le Maréchal a ordonné que la mission débute dans trois jours uniquement. Trois jours, c’est peu. Durant si peu de temps, il faudra élaboré un vague plan d’action, compte tenu des informations trop approximatives du lieu de bataille. Et ils devront aussi se reposer un maximum, car Dieu seul sait combien de temps la mission durera. Une seule nuit, semble-t-il lui susurrer mais rien n’est moins sûr. Pourtant, il en est le premier à le réaliser, chaque minute passée dans cet enfer les rapprochera un peu plus de la mort. Plus vite ils réussiront, plus vite ils en ressortiront et mieux ça vaudra. Mais comme le dit le vieux adage : c’est plus facile à dire qu’à faire…  

Une dizaine de minutes plus tard, Ryô revient dans cette cour agréablement aménagée. Toya se lève, d’un pas assez chancelant, et le nettoyeur le rattrape d’un geste très amical. Toya, garçon très fier malgré ses apparences chétives, se redresse rapidement, se dirigeant vers la chambre 31. Tel est le numéro que Ryô lui a rapidement transmis à l’oreille.  

Dans cette fameuse pièce, il découvre un lit assez grand pour un lit de soldat. Dans les draps blancs se repose un ange aux longs cheveux vacants. Apparemment, le père a quelque peu dévêtue sa fille pour la revêtir d’un simple T-shirt. Toya, ne songeant même pas à une telle formalité, retire ses grosse bottines et sa tunique militaire pour venir se glisser sous les draps du même lit que son amie. Dans un dernier élan d’esprit, il parvient glisser sa main autour de la taille de la jeune fille et à coller son visage près de son cou, calquant ainsi sa respiration à la sienne, se laissant enivré par un parfum fruité et paradisiaque. Et - est-il déjà en train de rêver ? - il lui semble sentir une main chaude et douce rechercher la sienne sur ce petit ventre inconnu…  

 

 

Le soir tombe à peine quand les deux jeunes se réveillent, presque en même temps. Ils n’ont pratiquement pas bougé de position depuis midi, mise à part leurs jambes qui se sont entremêlées. Ni un ni l’autre n’a envie de se détacher tout de suite, de se séparer ainsi d’une telle étreinte accueillante près du corps de l’amant qui leur est si cher.  

Mais il le faut ; s’ils veulent revoir une dernière fois leurs amis, il faut qu’ils se lèvent immédiatement.  

Emeraude est la première à sortir du lit, des draps blancs, des bras rassurant de Toya. Elle s’habille sans hâte et coiffe avec grâce ses longs cheveux qu’elle ne prend même pas la peine de nouer. Le jeune garçon la regarde et sourit. Dieu qu’il est beau l’ange que vous avez envoyé…  

Emeraude lui rend son sourire et vient le réveillé avec un tendre baiser. Bien plus rapidement qu’elle, Toya revête sa tunique et chausse ses grosses bottines avant de sortir de la pièce en sa merveilleuse compagnie.  

 

Ryô ménage sa fille, bien plus qu’elle ne le fait. Lorsque leurs regards se sont croisés, elle s’est glissée dans son dos et l’a étreint durant de très longues minutes. Personne n’avait rien dit autour d’eux, et lui n’a su que murmurer une vague question qu’il n’a pas pu retenir : Pourquoi ? Mais Emeraude n’y a pas répondu.  

Tomoyo et Yume sont également venus auprès d’elle, cherchant le regard bienveillant de leur grande sœur qu’ils ne peuvent malheureusement pas faire apparaître. Quoiqu’ils fassent, il y a toujours de la tristesse dans les yeux émeraude de leur sœur chérie.  

Eux aussi ont formulé leur question, mais différemment que celle de Ryô.  

- Dis, grande sœur… Pourquoi tu veux aller mourir là-bas ?  

Kaori n’a pu retenir ses larmes. Que peuvent-ils comprendre si jeune à la mort ? Tous les contes qu’elle a pu leur raconter parlaient d’une mort douce et heureuse, où le héros et la princesse se rejoignent à jamais dans l’infini des étoiles.  

 

Julian joue de sa guitare quelques notes païennes de son pays natal. Emeraude se sépare de ses petites perles et vient s’installer à ses côtés.  

- Tu la veux ? fait-il sans pour autant cesser de jouer.  

- Quand tu auras fini, oui, souffle-t-elle.  

Julian préfèrerait alors ne jamais s’arrêter pour qu’elle ne puisse jamais jouer. Il sait parfaitement, ainsi que ses cinq frères d’armes, ce que son capitaine à l’intention de jouer et de chanter. Mais il s’agit là d’une épreuve très dure à surmonter et elle désire pourtant l’imposer à ses amis, et à son père surtout.  

Mais la chanson soleil de Julian se termine et il n’a pas trop le cœur à en entamer une autre.  

Une larme coule sur sa joue, se perdant sur sa peau basanée et il tend son instrument à son capitaine. Elle le remercie dans un grand sourire et passe la corde autour de ses épaules.  

Et lorsque les premières notes de la guitare résonnent dans ce jardin, le temps cesse son cours, la nature se tait pour se laisser enivrer par tant de belles paroles, à la fois si vraies et pourtant si tristes.  

 

« Combien de disparus, qui n’ont pas disparus, qui sont allés ailleurs ?  

Combien d’hommes qui s’en vont parce qu’un mot à la con leur a brisé le cœur ?  

Combien s’en sont allés où vont les évadés chercher un guérisseur ?  

Combien d’hommes qui reviennent parce que la femme qu’ils aiment est toujours la leur ?  

 

La vie, la mort, on entre, on sort, c’est tout.  

On veille, on dort, on aime un corps ; on y prend goût.  

On aime encore, encore plus fort, encore plus fou.  

Et puis après : la guerre, la paix, c’est tout.  

 

Combien j’en ai compté qui se sont égarés parce qu’ils étaient perdus ?  

Dans les recoins des villes, j’en ai vu des fragiles qui dormaient dans la rue.  

Et combien qui s’en foutent, qui ont laissé leurs doutes sous un carré de fleurs ?  

Combien d’hommes qui reviennent parce que la femme qu’ils aiment est toujours la leur ?  

 

La vie, la mort, on entre, on sort, c’est tout.  

On veille, on dort, on aime un corps ; on y prend goût.  

On aime encore, encore plus fort, encore plus fou.  

Et puis après : la guerre, la paix, c’est tout.  

 

La vie, la mort, on entre, on sort, c’est tout.  

On choisit pas, ça vient comme ça, on est choisi c’est tout.  

On fait c’qu’on doit avec c’qu’on a, on est en vie, c’est tout.  

Et puis après, personne ne sait où ça conduit, et on s’en fou…  

 

La vie, la mort… Ouh… C’est tout.  

La vie, la mort… Ouh… C’est tout.  

On entre, on sort… Ouh… C’est tout.  

Et puis après, personne ne sait où ça conduit… C’est tout.  

La vie, la mort… Ouh… C’est tout. »  

 

 

Et c’est tout en effet. Son dernier cadeau, les dernières paroles qu’elle offre à ceux qui lui sont si chers sont ces quelques notes de musiques et ses paroles qu’elle a composées alors qu’elle n’avait que douze ans.  

Ce que cette chanson ne révèle pas, c’est que c’est elle et elle seule qui a permis la naissance d’une telle complicité entre ces six hommes et leur capitaine.  

Aujourd’hui, c’est à un homme en particulier que la chanson s’adressait. Lui-même est ébranlé, anéanti.  

 

Ryô se lève, et les autres suivent assez rapidement le mouvement. Et il part… sans se retourner, il dit adieu à sa fille. Adieu impossible à dire, alors il se tait.  

Des larmes coulent de leurs deux yeux, à lui et à sa fille. Une telle séparation réclame des larmes, surtout si elles viennent de la part d’un père et une fille qui n’ont jamais laissé cette eau salée mouiller leurs joues.  

Tomoyo et Yume, malgré leur jeune âge, ont inconsciemment compris les paroles et leur signification. Ils disent une dernière fois au revoir à leur grande sœur, sans lui faire promettre comme de coutume qu’elle viendra les chercher à la sortie de l’école le lendemain.  

 

Toya et Emeraude sont à présent seuls dans le jardin.  

Tout comme Emeraude enlaça son père, elle se laisse à présent tomber dans la caresse des bras de son ami… de son amour.  

- Nous reviendrons, ma belle… Promets-le moi.  

- Reste avec moi, élude-t-elle. Cette nuit… Ne me laisse pas seule.  

Et ils retournent ensemble dans leur chambre 31, pour une étreinte plus profonde encore que celle de la journée…  

 

 


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