Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-03-04

Last update: 24-06-04

 

Comments: 33 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapter 12 :: Chapitre 12 : Lieu de vie, lieu de mort.

Published: 22-06-04 - Last update: 22-06-04

Comments: Hip hip, Houra ! La fin des examens sonnent si merveilleusement bien. Merci bcp à tout ceux qui m'ont encouragée. Mais bon, les résultats, c'est lundi prochain, je vous tiendrais au courrant. Et voilà, on arrive tout doucement vers la fin de cette fanfiction (qui dure depuis quelques tomes déjà). Alors, je répète mon appel, envoyez-moi plein de reviews, s'il vous plait. C'est vraiment maintenant que tout se termine peu à peu que j'aimerais avoir votre avis sur les trois histoires en relations avec tous les personnages mis en scène. Je vous remercie infiniment et vous souhaite une bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

La jeune fille continue sa descente, son épaule la lance de plus en plus. En regardant rapidement sa montre, elle constate que ça fait pratiquement quatre heures qu’elle a été blessée et il est normale que la balle encore logée entre sa clavicule et son omoplate ait provoqué une infection aussi monstrueuse. Et l’infection n’ira qu’en s’aggravant car elle ne sera pas soignée avant un bon moment… Si elle est jamais soignée. Quoiqu’il en soit, l’idiot, qui a payé de sa vie son épaule cassée, a tenu compte qu’elle était droitière, et non gauchère. Comme quoi, ça sert parfois d’être à l’inverse des autres. Un sourire ironique se dessine sur son visage ; en un tel moment fatidique, il vaut sans doute mieux rire que pleurer.  

Et elle et Toya s’enfoncent de plus en plus loin ; et plus profondément ils courent, moins leur chance de s’en sortir est grande. Quelle ironie, des anges de la mort qui doivent sacrifier leurs vies pour l’humanité toute entière. Enfin, ça aussi, ça fait beaucoup de vent pour ne rien dire. Très peu pour elle, tous ces remerciements à la c… La plupart des hommes mériteraient vraiment leur triste sort. Pour certains d’entre eux, on devrait laisser cet ordinateur dominer leurs petites affaires de richards. Oui, ceux-là mériteraient sans doute de mourir complètement fou, dominé par leur propre ordinateur. Ce serait marrant voir, tiens ! Mais a-t-on seulement le droit de faire souffrir des innocents pour une telle raison ? S’il ne restait qu’un seul être pur parmi des milliards d’imbéciles aux cœurs corrompus, aurait-on tout de même le droit de sacrifier cette seule personne ? Et les mercis ? Ont-ils encore une quelque valeur profonde ? Est-ce que « merci » marche comme « je t’aime » ? Ce sont des mots qu’on emploie tant de fois sans même réfléchir à leur sens profond.  

Tiens ? Profond ? Comme le couloir infernal qu’elle et son amant parcourent depuis des heures entières ? Et ce fichu ordinateur, où est-il bon sang ?  

Ah !!! Le voilà !  

Mission accomplie ? Oh, non, on en est encore bien loin…  

 

Tout se bouscule autour d’eux, et Toya ressent de plus en plus l’adrénaline du tueur gagner chaque parcelle de son corps. Si ça continue ainsi, il n’y aura plus rien dans cette base ; plus rien du tout, pas même quelques cendres.  

Et le voilà, enfin, ce fameux ordinateur ! Depuis combien de temps sont-ils là, dans cet Enfer ? Depuis combien de temps tombent-ils inéluctablement vers leur propre fin ? Car il le sait, ni lui ni Emeraude n’en ressortira vivant… Quel dommage ! Il avait tant espérer pouvoir la sauver, au moins elle…  

Il la regarde, la contemple et rêve stupidement éveillé. Malgré les blessures, la poussière mélangée au sang, le corps d’Emeraude dégage toujours autant de beauté, autant de magnificence. Même dans ces dernières minutes, Emeraude demeure un ange… même si aujourd’hui, ce n’est pas uniquement un ange de la nuit.  

 

 

 

Kaori a froid, ce n’est pas nouveau. Après être restée la nuit entière seule dans ce grand lit double, à verser des larmes qu’elle ne parvenait plus à contrôler, elle a décidé de rejoindre son époux. Il n’est pas sorti cette nuit, pour un de ses bons vieux cabarets où il va noyer ses problèmes. Par contre, il se trouve dans un autre endroit, le second où il a l’habitude de se rendre lorsqu’il a des problèmes et que le cimetière ne peut l’accueillir.  

Kaori monte les escaliers, ces fameux escaliers qui mènent au toit de l’immeuble. Elle sait qu’il se trouve là-haut. Il n’est pas venu réchauffer leur lit de toute la soirée, et la nuit dernière non plus, d’ailleurs. Cela doit bien faire 65 heures que Ryô n’a plus fermé l’œil. Après tout, elle n’est pas dans un meilleur état que lui, mais… Lui, c’est beaucoup plus sombre, beaucoup plus douloureux. Emeraude n’est pas sa fille à elle, même si depuis quelque temps, elle en avait l’impression…  

Elle ouvre la porte sans faire de bruit, de peur de réveiller les enfants qui, eux aussi, ont eu du mal à trouver le sommeil. Est-ce que de jeunes enfants comme eux peuvent réellement ressentir la douleur qui s’amuse à alourdir l’atmosphère depuis deux jours ? Kaori le croit, effectivement. Quiconque aurait entendu la chanson d’Emeraude la nuit dernière l’aurait pressenti, même deux tornades pour qui leur sœur chérie est l’égale d’une déesse de ses mythologies. Une de ces fées qui accomplissent les rêves des petits enfants et qui les protègent du mal et de la tristesse. Cette histoire est vraie, quelque part, mais pour combien de temps encore ?  

Cette après-midi, la nouvelle est tombée très durement : Toya et Emeraude ont décidé de se rendre sur le champ de bataille avant l’heure prévue. Ainsi, tout s’est écroulé depuis douze heures.  

Oui, à son grand regret, tout s’est bel et bien écroulé cette fois. Oh, Seigneur, pourra-t-elle encore jamais sourire comme autrefois après ce jour ? Et ces promenades entre une belle-mère et une fille qui n’ont qu’une douzaine d’année d’écart, et ces plaisanteries à propos d’un mari obsédé, d’enfants infatigables…  

- Mon dieu, est-ce que tout cela est réellement terminé, pour de bon ? Et tous ces moments agréables, est-ce qu’ils ne deviendront plus que des souvenirs heureux au cœur d’une histoire d’une infinie tristesse ?  

Kaori ouvre la porte, tout doucement, pour ne pas réveiller ses enfants, pour ne pas effrayer l’homme pensif au bord du précipice.  

 

« Je l’ai entendue ouvrir la porte, ça ne m’étonne pas d’elle. Mes nuits blanches ont la même couleur pour elle. Quelle femme remarquable, et tout ça pour un idiot comme moi ?  

Lorsque je me retourne, je vois bien qu’elle a pleuré toute la nuit, silencieusement et sincèrement, comme elle seule parvient à le faire. Et elle me sourit à présent. Elle connaît ma peine, elle la sait plus grande encore que la sienne. Pourtant, on ne peut pas dire qu’elle ne considérait pas Emeraude comme sa propre fille. Mais moi… moi, c’est différent, si radicalement différent.  

Ce n’est pas uniquement une fille que la nuit est en train de me voler, mais c’est un morceau de mon âme. Depuis que j’ai vu Emeraude me sourire pour la première fois, depuis qu’elle m’a appelé « papa » pour la première fois, mon cœur s’est uni au sien… autant qu’il a décidé de ne battre que pour Kaori. Pourquoi ? Kaori, je sais bien que je l’aime, comme je n’ai jamais aimé auparavant… pas même Aya, même si j’ai honte de l’avouer. Mais, ma fille, mon enfant, la chaire de ma chaire, elle a vécu sans moi si longtemps, tout comme j’ai vécu si loin d’elle durant tant d’années. Alors, pourquoi mon âme a-t-elle décidé de se fondre à la sienne ?  

Je connais la réponse, c’est évident… J’aime Emeraude, différemment qu’un père aime son enfant. Je l’ai toujours su, mais j’ai toujours voulu faire taire cette petite voix. Evidemment, j’aime Emeraude comme ma fille, mais ça ne se limite malheureusement pas là. Je l’aime comme la jeune fille de vingt ans qu’elle est, comme la conseillère qu’elle est, comme… comme… comme tant d’autres qualités qui la caractérisent et qui font qu’elle devient de moins en moins Emeraude Saeba pour devenir une demoiselle X, dont mon cœur tombe inlassablement amoureux.  

Mais c’est complètement idiot ! Ai-je le droit de l’aimer ainsi ? Est-ce que de nombreux pères aiment également leur fille plus qu’ils ne le devraient ?  

Mais ça n’a pas d’importance. J’aime sans doute Emeraude plus que je ne le devrais tout simplement parce que je ne l’ai jamais vue comme la gamine que j’aurais du élever. Et mes problèmes de cœur n’ont rien à faire dans cette histoire, pas ce soir. Cette nuit, les étoiles brillent, embrasent même le ciel pour accueillir un Ange auprès d’elle.  

Tout ce qui compte pour l’instant, c’est que cette nuit m’enlève une pierre précieuse, un besoin vital, une partie de mon oxygène. Et ça, ce sentiment d’impuissance me rend tellement… tellement… Ah, j’en rage !  

 

Sans m’en rendre compte, ma main a cogné violemment le mur et une brique mal placée l’a écorchée. Du sang coule de la paume de ma main.  

Du sang… Emeraude en perd-elle aussi en cet instant ? Est-elle seulement encore vivante ?  

Non, elle EST vivante, j’en reste persuadé. Elle ne mourra pas tout de suite, c’est impossible…  

 

La porte derrière moi se referme, Kaori est redescendue. Sans doute a-t-elle compris que j’ai besoin de solitude. Oh, oui, j’en ai besoin, aujourd’hui plus que jamais.  

Mais alors que je me ronge l’esprit à en devenir fou, j’entends ses pas qui remontent avec empressement les escaliers. Et elle crie presque à la porte qu’elle vient de faire claquer.  

- Ryô ! La télé… viens vite !  

Des larmes coulent de ses yeux, elle ne les cache plus, elle n’y parvient plus.  

 

C’est trop tard, bien trop tard.  

Ah, Emeraude… te reverrai-je jamais ? Le destin semble avoir choisi un destin bien cruel pour une aussi jolie demoiselle. Et tout ça pour quoi ?  

Si tu savais… Comme j’ai envie que tu m’enguirlande parce que j’ai encore blessé Kaori ; comme j’ai envie que tu me reproche mon manque de savoir-être lorsque toi et moi nous baladons en ville, rien que tout les deux ; comme j’aimerais que tu m’emmènes encore sur ta moto, derrière toi, le long de la mer, loin, si loin de ce monde qui m’enlève tout ce qui m’est le plus précieux.  

Emeraude… Et toi Toya. Pardonne-moi de t’avoir oublié… Non…Pardonnez-moi, tous les deux. »  

 

La main ensanglantée, il regarde encore le seul objet qu’il a toujours gardé précieusement. Une carte… Un destin qu’elle a désiré lire dans les Runes du Ciel.  

Aujourd’hui, « Death » est sans doute tombée une fois de plus… Une fois de trop…  

 

 

 

« Mesdames et messieurs, nous voici en direct du haut du Château du Ciel, résidence secondaire de ses Altesses Impériales vide et laissée à l’abandon depuis plus de trois cent ans. Pour une raison que nous ignorons encore pour l’instant, le Château est détruit peu à peu, enchaînant bombe sur bombe depuis près de quinze minutes… Il est 4h07, nous vous contacteront les prochaines nouvelles… »  

Miki regarde les informations, ébahie, la bouche grande ouverte, ne sachant que dire ni que faire.  

- Fa… Falcon… ?  

Ses jambes ne la tiennent plus, heureusement que son mari est là pour l’empêcher de tomber. Elle tremble, et il ne peut l’en empêcher. Il n’en a pas le droit d’ailleurs. A-t-on le droit de rester indifférent à la disparition de deux personnes qui vous sont chères ?  

- Tout semble être joué à présent, murmure-t-il. Alors, c’était bel et bien là qu’ils étaient. Il faut aussi avouer qu’utiliser une citadelle abandonnée pour base était une brillante idée pour ces gars-là.  

- Falcon… Tu ne vois pas… CA. Heureusement que tu ne peux pas voir ça…  

Des larmes coulent sur les yeux de la jeune femme. Il se rapproche un peu plus d’elle et l’enlace maladroitement.  

Ainsi, Toya et Emeraude ont accompli l’impossible. Malgré tous les dangers que cette forteresse représentait, ils ont réussi à pénétrer au cœur de ce labyrinthe et à détruire leur monstre. Mais… même s’ils ont réussi l’impossible, ils n’ont pas accompli de miracle ce soir. Ressortir de là est au-delà de l’humain, au-delà de tout.  

- Falcon… Elle… La forteresse… Elle… explose encore.  

- Oui… je l’entends.  

C’était à prévoir, la victoire ou l’anéantissement total. Rien de plus simple quand on y pense. Il suffisait de raccorder des milliers de bombes au fonctionnement de l’ordinateur et puis… Sayonara…  

 

 

 

3h46, ils sont enfermés dans la pièce centrale, pris au piège de leur propre mission. Mais, étrangement, ils ne sont pas effrayés de cette nouvelle, du moins pas autant qu’ils devraient l’être.  

Il n’y avait plus grand monde pour protéger cette pièce, elle a été à leur merci très facilement.  

- Toya, combien de temps te faut-il pour anéantir ce fichu ordinateur ?  

- Je n’en ai aucune idée, mon ange. Il est tout aussi complexe que ce que j’avais imaginé.  

- Et… ?  

- Je pense qu’il m’est impossible de le désactiver… Ils ne nous laisseront pas assez de temps pour cela, en tout cas.  

Ce disant, il désigne d’un hochement de tête la porte blindée que des dizaines de mercenaires tentent de forcer.  

- Je vois, murmure Emeraude au centre de trois cadavres de scientifiques à la solde de cette fichue organisation de cinglés. On n’a plus trop le choix, alors, il faut le faire sauter. Mais il ne me reste plus de bijoux maisons. Il va falloir user de la bonne vieille artillerie lourde.  

- Non… articule péniblement un vieillard à ces pieds. Pitié, Ange de la nuit… Si tu fais ça, nous sommes tous perdus…  

- Je me doute bien que vous avez relié le fonctionnement de votre base sur ce monstre d’ordinateur. Y avez-vous également raccordé quelques bombes ?  

Le scientifique hoche péniblement de la tête. Emeraude le retourne sur son dos et appuie délicatement sa tête sur son bras.  

- Je suis navrée, murmure-t-elle. Mais je n’avais pas le choix… Je sais que vous autres n’avez rien à voir avec tout ça, mais nous n’avions vraiment pas le choix.  

- Je comprends… De toute façon, c’est mieux ainsi. Nous… Ils nous ont obligé à créer ceci… Sinon…  

- Chut… Je sais. Vous pouvez mourir en paix, contrairement à moi, vous irez ailleurs qu’en Enfer.  

- Je ne crois pas que vous puissiez aller dans un tel endroit, tente d’ironiser l’homme, bien que la souffrance le fasse plutôt grimacer. Car votre expérience et votre passé ne font pas de vous une meurtrière, quoique vous en pensiez. Vous êtes bonne, Ange de la nuit, autant que l’est votre compagnon. Vous deux n’irez jamais là où le mal est maudit pour l’éternité.  

- Je ne désire pourtant aucun autre endroit de mort, murmure-t-elle. Imaginez-vous seulement le nombre d’assassinat qui sont dessinés sur mes mains ?  

- Vous n’avez pas le droit, mademoiselle… Vous… ne pouvez pas venir ici pour mourir et vous rendre en Enfer… C’est impossible.  

- Qui sait, sourit-elle. Maintenant, je crois qu’il serait peut-être temps de se dire adieu.  

L’homme sourit et ferme les yeux pour la dernière fois.  

Emeraude se relève. Si elle ne peut aller en Enfer, où ira-t-elle d’ici quelques minutes ?  

Elle croise le regard de Toya, saisit son bazooka et commence son œuvre. Tout sera détruit, il ne restera plus rien.  

 

4h06, et tout est presque détruit. C’est ignoble, il faut l’avouer. Ceux qui ont conçu cette base ont tout prévu, même l’agonie finale. La salle de l’ordinateur sera la dernière engloutie. Les idiots qui ont eu la mauvaise idée de mettre à mal leur projet ont donc tout le temps de réfléchir à leur erreur et à leur stupidité.  

Quoique, pour l’instant, Toya et Emeraude n’ont pas vraiment le temps de chaumer ; des mercenaires, fous de rage de laisser leur peau à cause de deux gamins comme eux, se rebellent et se jurent bien de les tuer avant que tout ne soit anéanti.  

 

Et à quoi est-ce que ça rime tout ça ?  

Il paraît que si la fin du monde serait annoncée demain, tous les hommes, peu importe leur culture ou leur langue, s’entendraient à merveille dans une lamentation pour leurs dernières heures de vie. Et là ? Tout le monde mourra, pas un n’en réchappera ; alors pourquoi continuer à se battre alors que ce sera la mort qui, d’un côté comme de l’autre, sera victorieuse dans cette bataille ?  

Et pourtant, luttant contre un sentiment inexistant, Emeraude se focalise uniquement sur ses adversaires qu’elle élimine, un à un, tous autant qu’ils sont.  

 

Et à quoi est-ce que ça rime tout ça ?  

Cette forteresse, maudite soit-elle, sera son lieu de mort. Où est la différence si elle meurt maintenant ou dans cinq minutes ? Le temps ne se compte plus qu’en seconde à présent. C’est comme un chronomètre qui affiche centième après centième et qui n’avance plus.  

Et Toya ? Lui aussi il continue le combat, la rage au cœur, les larmes aux yeux. Et pourquoi pleure-t-il ? Malheureusement, depuis qu’ils sont ici, elle ignore tout des sentiments faibles et des expressions qui s’en accordent. Les larmes sont pour elle à nouveau inexistantes, des symboles inconnus de son langage à elle. Elle pleurait pourtant hier, en silence… Mais c’est si loin hier.  

 

Et à quoi est-ce que ça rime tout ça ?  

Surtout ce moment-là, où seuls quelques hommes étaient encore debout. Toya est gravement blessé un peu partout, mais surtout à la jambe, ce qui restreint énormément ses mouvements de défense. Et elle ? Quand elle a vu la balle de ce lâche qui a visé son amour par l’arrière. Qu’a-t-elle fait ? Elle s’est jetée, poussant un cri ou hurlant le nom de Toya, elle ne sait plus et ça n’a franchement aucune importance.  

Tout ce qui importe, c’est le moment présent. Cet instant où elle gît à terre, dans une marre de sang, le sien. Un point vital est touché, et quel point ! Son cœur, ce cœur qui a décidé de mourir non pas par héroïsme, par endurance, ou par fierté de réussir jusqu’au bout sa mission ; non, ce cœur qui bat, mais par amour, tout simplement.  

 

Et à quoi est-ce que ça rime tout ça ?  

Il n’y a plus personne à présent, juste eux deux, pour la dernière fois… Et déjà une douce torpeur la saisit. Emeraude a froid, et honnêtement, ce froid lui fait peur. Ses yeux sont embrumés, mais elle le regarde encore, avec son sourire le plus doux. Après tout, la mort n’est pas si mal vue dans ce sens. Elle va mourir dans les bras de celui qu’elle…  

- Je…t’…ai…m…  

Un mince filet de sang s'écoule du coin de sa lèvre. Cette vision blesse plus que n'importe quoi le coeur du jeune homme.  

- Chut… Je t’en supplie… Tais-toi.  

Une larme coule sur la joue du garçon, puis une autre encore.  

- Pourquoi es-tu triste, songe-t-elle. Moi, je ne le suis pas car ma tombe sera tes bras.  

- Ne me laisse pas… Attends… encore un peu avec moi…  

Elle aimerait tant… juste une dernière fois. Mais elle ne peut pas. Elle ne parvient plus à bouger, trop de douleur la paralyse. Mais lui, comme attiré par un aimant, baisse la tête et l’embrasse.  

Elle ferme les yeux et ne les rouvrira plus.  

 

Et dans sa poche gauche, la poche mortelle comme on l’a surnommé, Toya se saisit d’un petit flacon. Il se remémore de façon incongrue le jour où cette petite fiole lui a été remise. C’est stupide. Il l’ouvre et l’avale d’une traite.  

Cyanure, douce drogue comme jamais il n’en existera de plus réconfortante.  

- Attends-moi ma belle… Ne pars pas trop loin sans moi…  

Il s’allonge auprès d’elle, dans le sang de la jeune fille très pâle.  

C’est fini désormais. Oui, l’histoire est belle et bien terminée. Dans un dernier souffle, il murmure… Je t’aime…  

L’Ange de la nuit a trouvé son amour, et son lieu de mort….  

 

 


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