Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-03-04

Last update: 24-06-04

 

Comments: 33 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapter 6 :: Chapitre 6 : Un trop mauvais feeling.

Published: 30-04-04 - Last update: 30-04-04

Comments: Méfiez-vous. C'est dans les moments les plus joyeux que l'on est le plus vulnérable. Parce qu'on est trop heureux, parce qu'on ne s'y attend pas, qu'on ne s'y attend plus. Mais le danger est là, omniprésent, et il vous guète dans l'ombre pour vous saisir au moment où vous êtes le plus faible. Méfiez-vous.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Il existe cent milles et une raisons pour aimer son boulot. Peut-être parce que c’est la carrière dont vous avez toujours rêvé depuis que vous avez l’âge de parler. Peut-être aussi parce qu’il y a une bonne ambiance avec le patron ou entre les collègues. Peut-être aussi que vous voyager énormément et découvrez sans cesse de nouveaux paysages. Bref, cent milles et une raisons qu’il est impossible de définir précisément.  

Pourtant, il faudrait ajouter une cent milles et deuxième pour définir pourquoi quatre hommes se lèvent chaque matin avec un sourire au lèvre en se disant : je vais la revoir. Et oui, dans cette petite agence de voyage privée, où quatre hommes travaillent en compagnie de la plus charmante et délicate femme du Japon, une ambiance toute particulière règne au sein de ce petit groupe. Il y a tout d’abord Shin et Shun Wakaru, deux frères jumeaux qui ont décidé de lancer leur projet en compagnie de leurs meilleurs amis, Shimbo Doshta et Fujitaka Samako. Ils travaillaient auparavant pour un patron qui ne leur plaisait vraiment pas avec ses incessantes sautes d’humeur, surtout qu’ils étaient mal payés pour se faire hurler dans les oreilles. Cela fait donc quatre ans qu’ils sont partis de leur ancienne boite. Après avoir dégoté un petit emprunt à la banque, ils ont commencé à restaurer une ancien restaurant traditionnel de nouilles pour en faire une coquette agence de voyage qu’ils avaient décidé d’appeler : l’Arc-en-Ciel. Durant trois mois, les affaires marchaient pépèrement jusqu’à ce que leur réputation grandisse et que le boulot devienne impossible à gérer pour eux. Ils avaient donc décidé à ce moment-là d’engager une cinquième personne qui s’occuperait principalement de tout ce qui est « secrétariat » et « téléphone ». Bref, rien de très attrayant et donc pas beaucoup de candidats à la liste. Et cependant, une journée calme d’hiver, une jeune femme s’est présentée à eux, le ventre un peu bombé, leur demandant si le poste était vacant et s’ils acceptaient une femme enceinte pour partenaire. Il est vrai qu’être femme au foyer avec un bébé de quatre mois dans le ventre n’est jamais très bon quand on désire se faire embaucher. Cependant, il émanait de cette femme tellement de joie, d’innocence et de bonté qu’ils désirèrent la mettre à l’épreuve en lui offrant la place un mois. Mais bon, l’essai dure depuis plus de trois ans à présent.  

Ah, mais quelle merveille de découvrir chaque matin une jeune femme souriante, ayant préparé quelques collations pour la journée, rigolant avec tant d’honnêteté à leur blague qu’elle en est tout simplement craquante. Un seul problème chez elle : c’est une femme mariée. Tant pis pour ces quatre vieux célibataires, elle aime trop son mari pour s’en défaire. Alors, pardonnant à ce chanceux d’avoir privé au monde entier une femme si extraordinaire, ils se contentent d’écouter sa jolie voix, comme à l’instant même, accueillir au téléphone un client potentiel.  

- Agence Arc-en-Ciel, bonjour. Que puis-je faire pour votre service ?  

- Bonjour madame. Voilà, je souhaiterais envoyer sur l’île la plus paumée du monde deux gros sac de bêtises, de turbulences, le tout saupoudré d’une insomnie fatigante.  

- Ah, mais je suis navrée, mademoiselle. Je ne crois pas que nous puissions vous trouver un quelconque pilote d’avion acceptant de transporter de tels ouragans.  

- Vraiment ? Quel dommage !  

A l’écoute de ces paroles, les quatre hommes retiennent tant bien que mal leur fou rire qui menace d’éclater.  

- Bonjour, ma chérie. Comment vas-tu ? Je suis vraiment navrée de t’avoir laissé les jumeaux cette nuit, mais ton père est parti hier soir pour résoudre une affaire avec (cette peste de) Saeko et il ne reviendra qu’en début d’après-midi. Quant à moi, il fallait absolument que je boucle les factures et je me suis levée très tôt.  

- Oh, ne t’en fais pas, va. Je voulais juste te rassurer en te signalant que j’ai bien emmené Yume et Tomoyo à la maternelle en compagnie de Natsumi. Et Angélica ?  

- Tu la connais ? Aussi paresseuse que son père.  

- Ah là là, c’est pas une bonne option qu’elle a choisi chez lui.  

- Non, mais au moins, je peux l’emmener avec moi au bureau.  

- Et, « madame la secrétaire qui parle tout le temps », vous occupez la ligne et empêchez les clients de nous contacter.  

Kaori leur tire la langue en leur désignant l’horloge. Il est vraiment rare qu’on les contacte à huit heures quart du matin. Ils doivent d’ailleurs être les seuls à travailler aussi tôt dans une agence de voyage.  

- Et que vas-tu faire maintenant ?  

- Je me dirige à l’université.  

- Je pensais que vous n’aviez pas cours le vendredi matin.  

- Exact. Mais on doit aussi remplir notre challenge.  

- Mon dieu, mais vous n’êtes jamais que dans vos bactéries.  

- Dis-toi que ça pourrait peut-être sauver tes enfants plus tard, au cas où.  

- Ah, mais ne m’effraye pas ainsi. Oh, il y a quelqu’un qui tente de me joindre. Désolée ma chérie, mais le devoir m’appelle.  

- Ne t’en fais pas, j’irai chercher les enfants après les cours. Et Savane ne devrait pas tarder à venir te dire un petit « coucou ». A plus, Kaori.  

- Passe une bonne journée… Agence Arc-en-Ciel, bonjour. Que puis-je faire pour vous ?  

 

En raccrochant son GSM, Emeraude soupire. Ce n’est pas la première fois depuis ce matin qu’elle laisse ainsi paraître une inquiétude inhabituelle dans ses yeux. Toya lui jette un regard en biais qu’elle fait semblant d’ignorer. Quelque chose l’inquiète depuis la veille, c’est vrai. Et depuis qu’elle s’est séparée de ses jumeaux à l’école maternelle, cette impression d’écrasement ne cesse de s’accroître dans son cœur.  

Arrivée à l’université, c’est toujours sans desserrer les dents qu’elle se dirige vers son casier. Les autres élèves sont d’ailleurs surpris de ce changement de comportement chez une demoiselle qui garde le sourire peu importe la situation.  

Et le début de la matinée s’écoule sans dialogue dans la salle de labo. Mise à part des « tu pourrais me passer cette éprouvette ? » ou « Non, ça ne va pas comme ça ». Après deux heures passées dans une tension extrême, elle finit par exploser et se met à ranger rapidement ses affaires.  

- Non, il n’y pas moyen. Je n’y arriverai pas aujourd’hui ! hurle-t-elle presque.  

- Et si tu m’expliquais plutôt ce qui te tracasse ainsi ?  

- Oh, mais je n’en sais absolument rien, c’est le plus grand problème Toya !  

- Hum ?  

Emeraude soupire, s’assied sur son tabouret tout en continuant de replier ses bagages.  

- Je ne sais pas comment te décrire ça, mais j’ai l’impression que mon cœur va exploser. Je n’arrête pas d’avoir des… du… Enfin, j’ai un mauvais feeling quoi !  

- A quel propos ? On est très en avance sur le challenge, tu sais, encore plus que ce qu’on avait oser prévoir.  

- Ce n’est pas à propos de ces bactéries, Toya.  

Le jeune homme sourit. Voilà qu’elle commence à reprendre les mots que son père et sa « mère » ne cessent d’employer lorsqu’elle fait référence à ses expériences universitaires. Mais il laisse ce sourire de côté et se met à ranger ses affaires également.  

Alors qu’il aimerait réengager la conversation là où elle est restée, le bip de la jeune fille réagit, signalant que quelqu’un essaye de la contacter. Vu que les GSM sont interdits dans l’enceinte de l’école, les deux jeunes quittent le bâtiment pour s’installer sur le gazon du campus.  

C’est Mick qui avait laissé un message comme quoi il avait besoin des talents linguistiques d’Emeraude le plus rapidement possible.  

- Allô, Mick ? Oui, excuse-moi, j’étais dans l’école.  

- Je m’en doute. J’espère que je ne te dérange pas en pleine expérience.  

- Non, soupire-t-elle. De toute façon, je ne ferai rien de bon aujourd’hui de ce côté-là.  

- Ah bon ?  

- Ce n’est rien. En quoi puis-je t’aider ?  

- Et bien voilà, mon patron m’a mis sur le coup du cabriolet qui fait récemment fureur en Europe.  

- Mais c’est fantastique ! Je suis heureuse que tu aies reçu cette affaire. Tu en rêvais non ?  

- Et oui, clame Mick sans cacher sa fierté. Mais il y a un petit problème en ce qui concerne les pièces que l’on a reçu. Toutes les indications sont écrites en allemand. Et je dois t’avouer que mise à part bonjour, au revoir et merci, je ne sais pas dire grand-chose dans cette langue.  

- Je vois. Bon, envoie-moi le fichier sur mon pc portable. Je vais te traduire ça avant les cours. Il y en a beaucoup ?  

- Non, une douzaine de pages.  

- Ok, j’aurai fini ça pour midi.  

- Merci beaucoup Emeraude. Tu me rends un énorme service. Tu la veux à quoi la glace cette fois ?  

- Une brésilienne. J’ai envie de beaucoup de crème fraîche.  

- Entendu, va pour la brésilienne. Je t’envoie ça vite fait. A plus.  

- Bye.  

 

Pendant que son amie passe son temps à retranscrire les douze pages que Mick vient de lui envoyer, Toya relit passivement ses cours. Mais pendant qu’elle a l’esprit focalisé sur ce qu’elle fait, le jeune garçon remarque encore que son regard et ses mains ne traduisent que parce qu’ils sont imprégnés de la langue germanique. L’inquiétude n’a toujours pas quitté Emeraude, et ça ne lui plait pas tellement. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que quand on est habitué d’avoir pour compagne une fille qui verrait du rose dans la plus sombre des pénombres, on se sent déclimaté lorsque celle-ci broie du noir.  

 

La porte de l’agence raisonne gaiement mais personne n’est visible à l’entrée. C’est tout simplement qu’il suffit de baisser un peu le regard pour admirer une somptueuse bête au poil brillant.  

- Ah, bonjour, Savane. Tu vas bien ma belle ? fait Kaori tandis que la chienne se dirige joyeusement vers elle.  

S’asseyant devant la jeune femme, Savane tend un paquet qu’elle trimbale dans sa gueule depuis qu’elle a quitté l’appartement.  

- Tiens ? Est-ce que tu aurais oublié quelque chose, Kaori ? demande Shin.  

- Je ne pense pas non. Enfin, tête de linotte comme je le suis, fait Kaori en tirant la langue.  

Ca, c’est sûr qu’en ce qui concerne son travail, cette jeune femme peut être considérée comme la secrétaire la plus droite de toutes. Mais ce qu’elle peut être distraite dans sa propre vie privée !  

Mais tous sont fort étonnés de découvrir quatre T-shirts de couleurs différentes, chacun magnifiquement brodés et décorés d’une petite garniture en points de croix. Au colis est ajoutée une petite note rédigée avec la magnifique écriture de la gauchère de la bande.  

« Puisque les jumeaux grandissent plus vite qu’on arrive à suivre en achat de vêtements, voilà ce que j’ai fait à la va-vite quand j’avais besoin de me détendre et de me détacher un peu de mes « bactéries ». Je les ai fait bien grand pour qu’ils puissent les mettre un peu plus longtemps (du moins je l’espère). Ne t’en fais pas pour les couleurs, nos deux petits monstres se sont déjà arrangés hier.  

Amicalement, Emeraude. »  

- Ah là là… Tu es désespérante Kaori.  

- Pourquoi ça, Shun ?  

- Ben voyons ! Nous sommes tous les quatre des bons vieux célibataires qui approchent dangereusement de la trentaine, et voilà que nous avons pour collègue une superbe jeune femme dont la fille emplit déjà des tâches les plus exquises. C’est vraiment désespérant de voir tout ce qu’on loupe. Vous êtes toutes les deux parfaites.  

- Pas vraiment. Moi, je recouds surtout les boutons… et les blessures, ajoute-t-elle en silence.  

Et elle éclate de rire. Il faut avouer que tout le monde s’y attendait. La bonne humeur de cette jeune femme est tellement prévisible et pourtant il est impossible de s’en lasser.  

- Au fait, je peux te poser une question qui me démange depuis un bon bout de temps ? ose Shimbo.  

- Je t’écoute.  

- Voilà. Tu as eu ta fille à quel âge ?  

Vu le regard que les trois autre lui lancent, autant avouer qu’ils se posaient également la question.  

Kaori soupire et leur explique calmement qu’Emeraude n’est pas sa fille, qu’elle n’est que l’enfant de son mari. Préférant ne pas se lancer dans toute l’histoire, elle explique simplement que la première épouse de Ryô est morte d’un cancer, lui laissant une fille, Emeraude. Les hommes semblent se satisfaire amplement de cette réponse et retourne à leur vocation.  

- Dis-moi, Savane. Ca te dirait de rester un peu prêt de moi ? J’ai envie d’aller dîner au parc aujourd’hui, tu pourras gambader là-bas et ça me fera un peu de compagnie.  

- Et comme ça, je pourrais retrouver mon cher Ryô, complète Fujitaka en imitant une voix un peu trop fluette pour être celle d’une femme.  

La chienne, pas contradictoire pour deux sous, aboie gaiement et se couche sous le bureau de Kaori pour ne gêner personne.  

La jeune femme sourit et retourne à son ordinateur. Le coup de fil de ce matin est une véritable aubaine que sa jolie voix à su séduire. Si jamais elle racontait à Ryô que l’homme d’affaire qui devait s’envoler le plus rapidement pour la Grande-Bretagne a choisi cette agence parmi les trois qu’il avait essayé le matin même à cause de sa jolie voix, il lui ferait une crise de jalousie des plus spectaculaires.  

Kaori se met à rire tout bas à cette pensée. Et dire que depuis tant d’années il était jaloux d’elle sans même le lui montrer. Mais maintenant qu’elle le sait, elle n’hésite vraiment plus à jouer de ses charmes pour enrager son époux. Ce n’est que revanche de tout ce qu’il lui avait fait subir durant huit ans après tout.  

 

La journée s’est écoulée comme une autre. A quatre heures trente, la sonnerie de l’université raisonne et Emeraude quitte sans mécontentement le cours d’histoire. Là, Toya s’inquiète vraiment de la santé de son amie. Même avec une migraine à se cogner la tête sur les murs, Emeraude est l’élève la plus modèle et la plus participante en classe. Mais aujourd’hui, elle n’a suivi les conquêtes des conquistadors espagnols que d’une oreille distraite, regardant sans cesse l’heure de sa montre sans voir l’aiguille avancer.  

- Bon, là, il faut vraiment que tu m’expliques, Emeraude ! Jamais, tu m’entends, jamais je ne t’ai vu dans un pareil état. Dis-moi enfin ce qui ne va pas !  

- Ah… Mais je t’ai déjà dit que je n’en savais rien. J’ai simplement l’impression étrange que… que… que jamais je n’aurais du me séparer de mes jumeaux ce matin.  

- Mais enfin, Emeraude. Que veux-tu qu’il leur arrive à l’école ? Mise à part se casser une jambe à force de relever tous les défis possibles et inimaginables.  

- Je n’en sais rien Toya, fait Emeraude au bord de la crise de nerfs. Mais depuis que nous avons quitté l’appart’ ce matin tous ensemble, je vis tout au ralentit. Comme si le temps lui-même me disait : « Fais gaffe et garde l’œil ouvert ». C’est comme à l’époque !  

- De quoi parles-tu ?  

- Oh ce n’est rien. Allez, dépêchons-nous. J’ai hâte de revoir mes petits monstres.  

- Dis-moi, tu ne crois pas que tu commences simplement à trop t’attacher à ces deux garçons ? Au point qu’être séparer d’eux devient une dure épreuve ?  

- Peut-être. Mais je n’aime pas ça en tout cas.  

- Mais moi non plus ! Je n’aime pas te voir comme ça. Je te vois te ronger de l’intérieur sans être capable de faire quoique ce soit pour t’aider et te faire sourire. J’ai l’impression de ne servir à rien.  

- Ne dis pas tant de bêtises, s’il te plait, fait-elle en l’embrassant. Je suis désolée, vraiment. Mais si je ne souris plus et toi non plus, alors ça m’attriste encore plus.  

Mais alors que le moment semble vouloir se pencher dans la quiétude du romantisme, les sirènes des pompiers, ambulances et policiers claironnent au loin de l’avenue, passent à toute allure devant eux et tournent à la première à gauche.  

- Tiens ? Que se passe-t-il ?  

- Un incendie sans doute, murmure Toya. Pas étonnant, nous sommes au mois de septembre et l’été a été une vraie canicule. Tout est asséché et c’est un véritable paradis où les petits incendies routiers deviennent de vraies dangers publics.  

- Tu as sans doute raison. On avance ?  

- Je te suis.  

 

Mais un mauvais feeling n’est jamais bon à prendre, surtout lorsqu’il vient du plus profond du cœur d’une professionnelle du monde de la tuerie.  

Lorsqu’ils sont sortis du parc, empruntant ainsi la même voie que les véhicules d’urgence quelques minutes plus tôt, les deux jeunes découvrent avec horreur que la fumée inquiétante de l’incendie est très proche de l’école maternelle où Natsumi, Tomoyo et Yume jouent encore à cette heure-ci.  

Sans se concerter, ils commencent à sprinter comme des fous, bousculant parfois des piétons qu’ils n’entendent même pas les injurier.  

L’horreur se fait totale lorsqu’ils découvrent que l’incendie n’est pas dans les environs, mais qu’il ravage bel et bien l’école où les enfants se trouvent.  

- Yume ! Tomoyo ! Natsumi !  

Deux policiers tentent de l’arrêter.  

- C’est dangereux mademoiselle. Vous ne pouvez pas y aller. Reculez.  

- Mais mes petits frères sont là-dedans ! hurle-t-elle.  

- Bien, alors suivez-moi. Tous les enfants ont été mis à l’abri. Et ce jeune homme ?  

- C’est mon fiancé. Il est avec moi !  

- Bien, suivez-moi calmement alors.  

Quelques secondes après – Emeraude avait forcé le gendarme à se grouiller les puces – ils arrivent auprès d’un groupe d’enfants en pleur au milieu de parents déjà arrivés ou se cachant derrière les jupes des maîtresses de classe aussi blanches que leur chemisier.  

- Surtout, ne clamez pas tout haut ce qu’on va vous apprendre.  

Cherchant d’un œil inquiet ses enfants du regard, Emeraude est aussitôt alertée par ces paroles et exige des explications.  

- Une bande de malfrats s’est introduite dans l’école pour on ne sait quelle raison. Ils ont tirés quelques coups de feu en ne touchant heureusement qu’une petite fille au bras et son parti en mettant le feu au bâtiment. Veuillez m’excuser, je dois retourner à mon poste.  

Emeraude et Toya se rapprochent du groupe d’enfants et découvrent Natsumi entourée de deux médecins.  

- Oh non, Natsumi.  

- Emeraude ! Ouinnnnn…  

La petite fille s’effondre dans les bras de la jeune fille trop abasourdie pour resserrer l’étreinte et cajoler l’enfant. Mais c’est à ce moment qu’arrivent à toute enjambée Miki et Falcon, probablement alertés par les médias ou la radio. C’est dans les bras de sa mère que la petite Natsumi peut trouver un plus grand réconfort.  

- Oh ma chérie. Ce n’est pas trop grave ? Tu as mal ?  

- Snif… Ca va… Ouin…  

- Natsumi, questionne Emeraude un peu trop brusquement, sais-tu où sont Yume et Tomoyo ?  

Le bébé en pleur redouble ses hurlements. Miki essaye de bercer son enfant et jette un regard apeuré vers Emeraude, n’osant la gronder pour l’avoir fait pleurer davantage.  

C’est Falcon, plus calme et plus doux, qui repose la question.  

- Ils les ont pris avec eux.  

- QUOI ?!?  

- Ils… ils nous ont pris, les jumeaux et moi. Et… et ils riaient tout le temps. Quand ils sont partis, ils m’ont lâché en me demandant de… snif… de transmettre un message. Et puis, ils m’ont fait mal au bras.  

- Un message ? Quel message, ma puce ? s’inquiète aussitôt Miki.  

- MIKI ! gronde Falcon.  

Mais trop tard.  

Elle a compris et Falcon aussi. Ce n’est que trop évident et il faut que ce soit devant Emeraude. Mais il est trop tard à présent, l’enfant répond docilement à sa mère.  

- Ils ont dit que… que l’Ange de la nuit devait leur apporter la Larme d’Argent ce soir au port. Sinon, ils… on reverra plus les jumeaux, qu’ils ont dit. OUIN…  

 

Emeraude est médusée sur place. Elle n’entend plus rien, ne voit plus rien. Pas même les cris de Toya qui tente tant bien que mal de l’atteindre, lui serrant le bras et la secouant frénétiquement. Elle perçoit seulement son cœur qui siffle dans ses tempes, seulement sa respiration saccadée qu’elle ne parvient pas à maîtriser.  

L’Ange de la nuit… La Larme d’Argent.  

Non, c’est impossible.  

- Non ! hurle Emeraude en bousculant Toya pour s’enfuir.  

- Reste ici ! la retient Falcon en lui tordant presque le bras. Emeraude ne t’emporte pas ! RESTE ICI.  

- LACHE MOI !  

Avec une agressivité digne d’un fauve sauvage qu’on vient de mettre en cage, la jeune fille se libère de la force de Falcon, lui brisant le poignet d’un coud de genou. Et elle se met aussitôt à courir, sans un regard en arrière, sans s’excuser.  

- Non ! songe-t-elle alors que le paysage défile devant ses yeux. Non ! Pas eux ! Tout mais pas jumeaux, PAS EUX !  

 

 


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