Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-03-04

Last update: 24-06-04

 

Comments: 33 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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Since it's impossible to check who's reading those fanfictions in the HTML format, the fanfictions NC-17 are only available in php version.

 

 

   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapter 2 :: Chapitre 2 : Trois pères qui font la paire.

Published: 15-03-04 - Last update: 15-03-04

Comments: Et oui, vous rêvez pas! Deux chapitres en une fois... Vous en faites pas, ça n'arrivera pas très souvent. Au début, ces deux chapitres devaient en faire qu'un. Mais j'ai commencé à développer et voilà quoi... Mais je me suis dit que vous envoyer uniquement le premier, ce serait barbant... Alors, je me suis dit qu'il vallait mieux que vous ayez l'immense joie d'en lire deux d'un coup ! Lol. Laissez-moi plein de reviews, je compte sur vous ! A plus et bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Après avoir salué l’éducateur de service à la grille, les deux jeunes sortent enfin de leur école et se dirige vers le centre de la capitale nippone. Pour cela, ils doivent passer par l’un des campus de l’université. Ceux-ci sont merveilleusement bien aménagés, garnis de verdure, de bancs et même d’un lac à l’eau recyclée. Le campus est pratiquement vide en cette période de l’année. Du moins dans ses appartements car durant l’été, la commune laisse l’entrée du parc libre aux résidents des environs. Une fois arrivée au « véritable air libre », Emeraude se met à gambader gaiement sur la pelouse. De l’espace, elle en a cruellement besoin après être restée assise dans un espace clôt de 13 m². Toya respire un bon coup également, s’étirant de tout son long, ce qui le rend encore plus grand. Il se demande comment une jeune fille aussi dynamique et infatigable qu’Emeraude parvient à rester des heures assise devant un petit écran d’ordinateur. Une question qu’il ferait mieux de ne pas poser puisqu’il ne vaut certainement pas mieux qu’elle… Accourant derrière elle, il l’attrape à la taille et leurs jambes s’entremêlent. L’accident est inévitable et ils se retrouvent l’un sur l’autre, étendus sur le gazon, rigolant comme des gamins de six ans. Mais la pitrerie est de courte durée car le visage de l’autre est si près et la respiration se calque sans hésitation sur celle de son conjoint ; l’instant de romantisme ne fait aucun doute.  

Une jeune femme passant par-là sur son vélo sourit en voyant ses deux amoureux s’embrasser sous un cerisier. Ca lui fait penser à un dessin de manga…  

Une fois ce tendre moment passé, Emeraude se redresse et se soucie enfin du monde extérieur. Farfouillant dans son sac à la recherche de son GSM, à peine a-t-elle le temps de l’allumer que le bip signalant la réception d’un message s’affole. Toya est surpris de voir le regard d’Emeraude passer du neutre à l’étonnement, de la surprise à l’agacement, et enfin arriver à la colère.  

- Qu’y a-t-il ? demande-t-il surpris.  

- Regarde un peu…  

Le jeune homme prend en main le téléphone et se frotte les yeux pour vérifier qu’ils ne le trahissent pas. Mais non, l’écran couleur signale bel et bien que 24 appels en absence ont été enregistrés depuis… 5h26 ?!?!  

- Ca va, je n’ai pas la berlue apparemment, soupire Emeraude en récupérant son appareil.  

A peine sa main attrape-t-elle le mobile que la joyeuse sonnerie résonne et que le nom de « Papa » s’affiche à l’écran. Emeraude décroche et prononce tout juste le mot « Allô » avant de repousser l’écouteur le plus loin possible de son oreille. Toya, pourtant situé à cinq bons mètres du GSM entend parfaitement les hurlements de Ryô à l’autre bout du fil. Le père parle très rapidement, si bien que le garçon a du mal à comprendre le pourquoi de cette crise de nerf.  

- Ah, enfin ! Ca fait une demi-heure que je tente de te joindre !  

- Ca, je l’avais remarqué, rassure-toi, ronchonne Emeraude. Mais je te ferais signaler que…  

- On verra ça plus tard, veux-tu, la coupe Ryô. Ton chien a disparu il y a plus d’une heure et j’ai eu beau fouillé toute la ville, pas moyen de mettre la main dessus !  

- Ce n’est pas la première fois que Savane s’en va toute seule, voyons !  

- Merci, je le sais. Mais devine qui est parti avec ?  

- Ah, ok. J’ai compris le pourquoi de ce déchaînement sur moi.  

- Mais je ne me déchaîne pas.  

- Ah, non ? Et tu peux me dire ce qui me vaut autant de messages sur l’espace de 20 minutes ? Il n’empêche que tu bas tous les records. Tu as tenté de me joindre plus d’une fois par minute !  

- Tu auras le temps de me rabaisser plus tard. S’il te plait… Retrouve-les !!!  

- Mais oui, ne t’en fais pas, je vais les rattraper. Et je te rejoins où ?  

- Au Cat’s Eye. Excuse-moi, mais on m’appelle !  

Et Emeraude a le plaisir d’entendre son cher père lui raccrocher au nez. Quel manque de respect envers une dame !  

- Cela m’étonne de Savane, dit Toya soucieux.  

- A mon avis, c’est plutôt elle qui a suivi…  

- Et tu sais où est-ce qu’on va bien pouvoir les retrouver ?  

- Ici même, je pense.  

- Tu crois qu’ils ont réussi à venir jusqu’ici à pied tout seuls ?  

- Pourquoi pas ? S’ils ont quitté la maison il y a une heure, cela me paraît fort probable. Et à mon avis, ils ont du venir ici voir après moi…  

- Ah, comme je t’envie, grande sœur !  

Emeraude sourit et défait sa longue boucle d’oreille gauche qu’elle porte à ses lèvres. Un tout petit sifflement, à peine audible, résonne et on aperçoit au loin un chien adulte qui accourt à toute vitesse.  

Dans un rire discret, Emeraude se relève et Toya attrape vivement sa main avant qu’elle ne lui échappe. La jeune fille accepte naturellement cette main chaude dans la sienne avec une infinie douceur.  

 

Toya et Emeraude se sont laissés guider par la chienne qui les a directement mené à l’étang en forme de croissant de lune qui caractérise le campus. Au bord de l’eau, quelques gamins s’amusent à s’éclabousser et leurs rires portent très loin. Mais il y a parmi cette dizaine de bambins, deux petits garçons qui intéressent plus Emeraude. Etrangement, ceux-ci sont d’une ressemblance épatante. Tout en eux est identique, tant leurs visages, leurs voix, leurs façons de bouger, leurs manières de parler… Et ce n’est pas pour déplaire à la jeune fille trop heureuse de partager deux fois plus de bonheur avec ses petits frères !  

- Tomoyo ! Yume ! Je vous tiens, petits fugueurs ! Vous n’avez pas honte de vous amuser ainsi alors que tout le monde s’inquiète pour vous ? gronde la voix forte d’Emeraude.  

- Grande sœur ! s’écrient avec joie les jumeaux trempés en accourant vers eux.  

Emeraude, qui avait pourtant un regard furieux il y a peu, enlace chaudement ses deux amours de petits frères. Toya lève les yeux au ciel ; c’était évident qu’elle n’allait pas les gronder. Depuis trois ans qu’ils sont là, il a déjà vu sa bien aimée en colère contre eux, mais jamais assez pour la rendre agressive envers eux, ni en geste ni en parole. Trois ans qu’ils sont là et trois ans qu’ils rendent leur sœur aussi fondante et tendre qu’un sucre d’orge en plein soleil. Mais bon, il ne va tout de même pas faire la morale à celle qu’il aime alors qu’il est au moins aussi fou qu’elle des ces Ryô miniatures. Parce qu’en plus d’être jumeaux, les deux frères ressemblent sans discussion possible à leur père… En conséquent, ils ressemblent également à leur chère sœur. C’est sans doute la raison pour laquelle Emeraude en est si folle, tout simplement parce que cette ressemblance est la preuve qu’elle a une famille, elle aussi.  

Mais apparemment, ce cher Ryô a un petit problème avec ses yeux parce qu’il n’arrive pas à les donner à ses enfants. (C’est dommage, des yeux sombres, ça en fait craquer plus d’une, non ?) En effet, Emeraude a pris de sa mère la magnifique couleur de la pierre précieuse qui caractérise son prénom et Tomoyo et Yume possèdent un regard illuminé par des éclats de lumières claires, vives et brillantes qui caractérisent à merveille la charmante Kaori.  

- Mais vous êtes complètement trempés ! Et toi aussi Savane ?  

La chienne s’allonge dans l’herbe et enfoui la tête sous sa patte droite en signe de regret. Toya caresse son oreille gauche en la rassurant qu’il ne s’agit là que d’une simple question. Aussitôt, l’animal se redresse, agitant gaiement la queue et léchant amicalement la main de son maître.  

- Bon, il est temps d’aller au Cat’s Eye maintenant, d’accord ? Nous reparlerons de ça après…  

- Chouette ! On fait la course ?  

Emeraude regarde Toya d’un air suppliant presque autant que ses frères de faire la course. A votre avis, comment pourrait résister ce pauvre garçon dont l’amour le conduirait au bord du gouffre s’il le fallait ? Avec un sourire radieux, il prend le premier jumeau dans ses bras et le monte à ces épaules. Contrairement à la jeune fille, Toya n’arrive jamais à distinguer l’un de l’autre… ils se ressemblent trop. Tomoyo grimpe donc sur les épaules à la fois fines et puissantes de son ami. Yume s’installe avec grand plaisir sur celles de sa sœur.  

- Bon ? Tu t’accroches bien à mon dos, hein ?  

- T’en fais pas pour moi Toya !  

- Allez, en route à présent. Prêt mon ange ?  

- Mais comme toujours, mon chéri.  

- Mon chéri contre mon ange… Qui donc va remporter la course ? commente Yume.  

- Que le meilleur gagne, enchaîne à merveille Tomoyo. A trois ! Un…  

- Deux…  

- TROIS !  

Et les deux étudiants commencent à sprinter sur les trottoirs, portant chacun un précieux trésor sur le dos.  

 

Un quart d’heure plus tard, c’est à peine essoufflés – et oui, le jogging tous les matins, ça aide ! – que les participants arrivent au café. Et le gagnant est…………………….. SAVANE.  

- Heu ? Elle participait Savane, grande soeur ? demande Yume.  

- Pourquoi pas ? Elle a courut autant que nous, n’est-ce pas ? Et c’est elle la première à être entrée au café.  

- Match nul, alors ? demande Tomoyo.  

- Ben non, répond Toya. Puisque c’est Savane la première. Même si ce n’est ni moi ni Emeraude le premier, il y a quand même un gagnant.  

- C’est vrai, s’exclament en cœur les bambins. Savane, viens chercher un biscuit !  

Et les deux jumeaux de trois ans disparaissent derrière la porte vitrée. Emeraude et Toya soupirent en même temps. Cette victoire perdue tombe à peine car il aurait été difficile de les départager… Et puis, ni un ni l’autre n’avait envie de gagner pour ne pas faire perdre l’autre et provoquer de la peine chez l’un des garçons. C’est compliqué parfois de savoir comment satisfaire des jumeaux sans favoriser l’un d’entre eux…  

- Tu sais, je crois qu’on va devenir de vraies poules avec eux.  

- Toi surtout, mon ange. Tu l’es déjà bien plus que tu ne sembles le croire.  

- En tout cas, je connais un dur qui est réellement devenu un papa-poule.  

- Dis donc, ce n’est pas toi qui a toujours espéré qu’il leur donne tout l’amour qu’il n’a pas eu la chance de t’offrir quand tu étais petite ?  

- Bien sûr que c’est moi, mais il ne m’écoute pas. Tu sais, depuis que les jumeaux sont là, papa agit vraiment comme… comme un père. Avant, il l’était déjà, mais on avait surtout créé une complicité entre nous. Maintenant, c’est encore plus que ça. Je ne sais pas comment te l’expliquer.  

- Laisse, j’ai compris. Bon ? On rentre ?  

Avec les trois années qui se sont écoulées, Toya a appris à changer lui-même la conversation quand celle-ci prenait un sens trop profond pour Emeraude. Et puisque c’est lui qui tient les rennes à présent, il parvient souvent à arriver là où il le souhaite.  

Décidément, bien des choses peuvent changer en quelques années.  

 

Alors qu’ils pénètrent à l’intérieur du café, une jolie fillette les accueille en hurlant presque derrière son comptoir.  

- BONJOUR EMERAUDE, BONJOUR TOYA !  

- Bonjour Natsumi, répondent calmement les deux jeunes. Tu es toute seule au magasin ?  

- Ben… il y a une dispute avec les hommes là-derrière. Et si un client vient à rentrer, ça m’étonnerait que papa vienne s’en occuper.  

- Allons, bon, soupire la jeune fille. Mais qu’est-ce qu’ils ont encore trouvé comme thème pour se chamailler aujourd’hui ?  

- Dis, Emeraude, tu veux bien t’occuper du client s’il en vient un ? J’aimerais bien aller jouer en haut avec Yume et Tomoyo…  

- Bien sûr, vas-y ma puce.  

Natsumi quitte le magasin en compagnie des jumeaux. Prenant son rôle d’aînée à grand cœur, c’est toujours elle qui mène le jeu. Il faut dire aussi que, contrairement à leur père, les deux garçons ne passent pas leur temps à contredire les femmes…  

Emeraude soupire et se dirige vers l’arrière salle où un tintamarre incroyable résonne effectivement. Elle entrouvre légèrement la porte pour jeter un coup d’œil et la referme quelques secondes après, écroulée de rire.  

- Emeraude ? s’inquiète Toya.  

- Alors ça… Hahaha… Si on m’avait dit que je verrais ce genre de spectacle aujourd’hui… Hahaha… j’aurais pris ma caméra avec… Hahaha…  

Intrigué par le fou rire de son amie, le jeune homme passe à son tour la tête à travers le porte et la referme assez brusquement quelques secondes après, dans le même état que la jeune fille.  

Après s’être calmée, Emeraude décide de prendre les choses en main pour ne pas qu’il y ait encore un accident. Qui plus est que le trésor au milieu de la dispute des trois nettoyeurs est des plus précieux.  

Ryô, Falcon et Mick n’ont absolument pas repéré la présence des deux jeunes au pas de la porte et continuent leur réunion des plus animées avec conviction.  

- Mais puisque je te dis que c’est dans ce sens-là, bougonne Falcon.  

- Mais tais-toi donc, l’Eléph’ ! Qu’est-ce que tu y vois d’ailleurs ? Moi je te dis que c’est comme ça.  

- Heu… C’est très sympa à vous de m’enseigner l’art d’être papa, plaisante Mick adossé contre une chaise, mais vous n’arrêtez pas d’être d’avis contraire depuis le début.  

- N’écoute pas cet imbécile de Ryô, tu sais bien qu’il inventerait n’importe quoi pour paraître intelligent.  

- C’est plutôt à toi de te taire, l’Eléph’. Je te signale que moi au moins, j’ai du changer les couches de mes deux garnements. Toi, puisque tu vois autant que dans un trou de souris, tu n’as jamais du qu’apporter les langes à Miki. Et puis, laisse-moi faire, c’est ma fille que je suis en train de changer-là, je te signale.  

- Justement, la pauvre enfant ! Tu vois bien qu’elle pleure.  

- Hein… Oh… Mais non mon petit ange… Faut pas pleurer, fait Ryô d’une voix toute mielleuse. T’en fais pas, papa va te changer vite fait.  

- Mais puisque je te répète que tu le mets dans le mauvais sens.  

- La ferme, l’Eléph.  

Tout compte fait, la dispute se limite uniquement au niveau Ryô >< Falcon. Et la pauvre Angelica qui se retrouve plantée au milieu, les fesses à l’air, et qui attend depuis un bon bout de temps qu’on la change.  

Désespéré, Mick se dit qu’il ferait mieux d’attendre le retour des trois femmes pour prendre des leçons pour être un bon père. N’empêche, il pensait vraiment que ses deux amis pourraient l’aider et qu’il se taperait moins de gêne que s’il demandait ça aux femmes. Mais rien à faire, il suffit qu’un dise blanc pour que l’autre vote noir. Pourtant, Falcon est des plus dégourdi, même s’il est aveugle, il a toujours été fou de sa Natsumi. Mick espérait qu’il puisse contrôler de temps à autre Ryô. Et d’un autre côté, Ryô a bien été obligé d’apprendre à changer les couches avec deux jumeaux. Pleurant tous les deux en même temps, le nettoyeur avait du aider Kaori et avait par conséquent tout appris. Qui plus est qu’il est à nouveau papa depuis trois mois… L’américain quitte donc sa chaise pour aller se rafraîchir les idées quand il aperçoit seulement les deux jeunes au pas de la porte. Il s’approche doucement d’eux et chuchote.  

- J’ai eu la bonne idée de demander à Ryô de me montrer comment il change les couches d’Angelica. Falcon est donc venu avec, mais ça fait plus d’un quart d’heure qu’ils se contredisent sans arrêt. Je ne sais vraiment plus quoi penser.  

- Tu crois que ton père a vraiment oublié ce genre de chose ? demande Toya suspicieux.  

- Ben, les jumeaux ont quand même appris à se changer tout seuls très tôt. Mais de là à oublier comment on change les couches d’un bébé…  

Mais un cri des plus strident réveille alors l’attention des occupants de la pièce. Cette fois, c’est avec un gros chagrin que le bébé sur la table révèle son mécontentement.  

- Ah, mais poussez-vous, vous deux, s’écrie Emeraude en colère. Au lieu de vous chamailler, vous feriez mieux de vous occuper un peu d’Angelica. Surtout toi papa, qu’est-ce je dois dire à Kaori moi ? Qu’elle n’est même pas capable de prendre une semaine de repos et te laisser son enfant ?  

- Mais c’est Falcon qui…  

- C’est plutôt à toi de te taire à présent. Et Falcon par la même occasion. Parce que peut importe la façon dont vous défendez votre argument, vous vous trompez littéralement tous les deux. Toi, Falcon, tu mets le devant derrière et le derrière devant. Le bébé ne sera donc jamais à l’aise dans ses mouvements. Toi, papa, c’est encore plus crétin ! Tu mets la partie moelleuse et absorbante du côté extérieur. Donc, non seulement Angelica ne sera pas à l’aise, mais en plus lui mettre ce lange ou rien revient au même. Maintenant donne-moi ce lange que ce petit amour puisse enfin être changé !  

« Caesar dicit ». En tout cas, les deux nettoyeurs se font tout petits dans leur coin pendant qu’Emeraude s’occupe de sa petite sœur.  

- Mais c’est pas possible, ronchonne-t-elle. J’admets Mick que tu n’y connaisses rien, mais tu aurais quand même pu remarquer que le côté n’était pas le bon…  

- Ben… heu…  

- C’est pas croyable. Trois pères et pas un seul n’est fichu de changer la couche d’un bébé. Mais où est-ce que je suis tombée, moi ?  

- Et, je suis pas encore père, moi, ronchonne l’américain.  

- C’est pour dans deux mois, non ? Alors s’il te plait, ne te défile pas !  

Et le pauvre Mick s’en va rejoindre ses deux confrères et se rabaisse tout autant. La sonnerie du magasin résonne et Falcon se dépêche d’aller y répondre, rapidement suivis des deux autres nettoyeurs trop heureux de fuir la furie d’une sœur en colère…  

 

Les trois hommes sont restés dans le café tandis que Toya et Emeraude sont montés rejoindre les trois enfants avec le couffin du bébé endormi. Natsumi a décidé d’instruire les jumeaux au calcul grâce à un jeu tout bête : le lancer de dés. Emeraude et Toya doivent vérifier si le chiffre calculé (en comptant les petits points – ce sont quand même que des petits enfants) est le bon. Si oui, le gagnant reçoit un bonbon.  

Pendant que les enfants, très pris par leur jeu – et surtout par la récompense – ne font plus vraiment attention à eux, Toya en profite pour poser une question qui lui brûle les lèvres.  

- Dis-moi… Est-ce que tu as envie d’avoir un enfant ?  

Evidemment, à peine a-t-il posé la question que l’embarras monte en lui. Parce que c’est une question simple qu’il pose au départ. Mais si ça tombe, Emeraude va lui demander s’il a envie de lui faire un enfant… Ah, mais pourquoi ne pense-t-il au second degré de ses questions qu’après les avoir posées ?  

- Range un peu cette timidité au placard, veux-tu ? Je te connais bien, je sais qu’il n’y a aucun sous-entendu dans ta phrase. Et je vais te dire une chose, pour l’instant, je me sens incapable d’avoir mon propre enfant. C’est vrai que j’adore ces petits bambins, je ne le cache pas. Je crois que je sais comment élever un bébé, le maintenir en bonne santé et faire son éducation. Mais il y a que pour l’instant, je ne me sens pas encore assez… adulte pour être maman. C’est une lourde responsabilité. Et bien que le bonheur qui en résulte est grand, je crois qu’il vaut mieux que j’attende encore un peu. Tu vois… je voudrais au moins avoir terminé mes études avant de songer à ça. Je ne voudrais pas laisser un bébé dans les mains de trois imbéciles pareils…  

Une libellule passe derrière sa tête. Est-ce qu’ils sont vraiment assez crétins pour ne pas voir l’endroit de l’envers d’une couche. Il y a des jours où elle aurait bien honte d’être la fille du nettoyeur n°1 du Japon. Tiens, il faudrait qu’elle garde cette histoire en réserve pour un futur chantage…  

- Je vois… fait le garçon en rigolant. Excuse-moi de te poser ce genre de question.  

- Je t’ai dit de ranger cette gêne. Affirme-toi un peu voyons !  

- Non, je suis comme je suis et même ton caractère « je fonce dans tout » n’y changera rien. En tous cas, je voulais te dire que je t’approuve… Et que… Enfin, heu…  

Il rougit énormément.  

- Tu te souviens de la promesse qu’on s’est faite il y a trois ans, le soir de Noël ? murmure Emeraude à son oreille.  

- Bien sûr.  

- Ma réponse était : J’ai hâte de terminer mes études. Mais dans le mariage, on sous-entend tout, n’est-ce pa ? Je me fiche de savoir quand un bébé tombera du ciel et comment il sera. Du moment que c’est le tien, du moment que c’est le fruit de notre amour, alors le reste m’importe peu… Je t’aime…  

Avant que Toya n’ouvre la bouche, elle pose son index sur ses lèvres. Puis, elle pose sa nuque sur l’épaule de son compagnon. Ils sont d’accord, comme toujours. On dit que les opposés s’attirent. Dans leur cas, c’est vérifié. Pourtant, il règne entre eux une telle complicité que l’on se demande s’ils sont si différents que ça.  

 

Le soir même, Falcon a préparé le repas favori d’Emeraude (pour se faire pardonner ?) : des nouilles sautées façons piquantes, accompagné de germes de soja au sucre cassonade, de canard flambé à la fine champagne et saupoudré de sucre caramélisé… Et pour le dessert, une petite glace à la menthe.  

Tout le monde est à table. La petite Angelica dort profondément à l’étage, bercée par les bras de Morphée pour les quelques heures à venir. A table, la conversation est des plus enfantines. Emeraude sourit toujours à l’écoute de ses trois voix gamines provenant des plus terrifiants mercenaires du monde. Décidément, personne n’est capable de garder ses idées droites dans les règles de l’âge adulte quand des enfants animent l’ambiance.  

- Je pensais qu’ils étaient incapables de s’occuper d’enfants, murmure Toya à l’oreille de son amie.  

Encore une fois, il a deviné à merveille le fond de ses pensées.  

- Ca, c’est ce qu’ils croient, fait Emeraude dans un clin d’œil. S’occuper d’un enfant, ce n’est pas simplement savoir changer les couches. Le pire, c’est qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont en train de devenir les meilleurs pères du monde.  

- Des pères qui font la paire ?  

- Chut, ne le dis pas trop fort. Le cou des mercenaires enfle très rapidement.  

Et dans un clin d’œil, la conversation se termine là.  

 

 


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