Chapter 8 :: chapitre 8:

Published: 27-09-16 - Last update: 27-09-16

Comments: bonne lecture :)

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Le téléphone sonna avec une telle intensité, qu’il se douta d’une mauvaise nouvelle. Il quitta d’un pas pesant la chambre de sa petite fille avec qui il jouait aux cubes.  

- papi rête avé moi  

- je reviens ma poupée, je vais répondre au téléphone.  

Il décrocha le combiné :  

- Moshi ! Moshi ! dit-il d’une voix brusque.  

- Mauvaise nouvelle, Saeba a été repéré dans les bureaux de chez Blava.  

- Hum, grogna celui-ci, d’où tenez-vous ça ?  

- On a nos entrées chez eux, on s’est dit que si on venait à fouiller par là, ça sentait mauvais pour nous. Qu’est ce qu’on fait ? on l’élimine ?  

- Saeba ? idiot vous savez qui c’est ? vous n’aurez que songé à tirer que vous serez mort. Ce type c’est la plaie. Déjà, il y a 6 mois, il farfouillait dans les entrepôts, m’obligeant à agir. Je le croyais calmer et le revoilà encore plus près. Je vais y réfléchir. Il a des choses à trouver chez blava ?  

- Les données sont cryptées  

- Bon, ça nous laisse un petit répit.  

- Qu’allez-vous faire ?  

- Je vais viser son talon d’Achille.  

- Pardon ?  

Il raccrocha, poussa un soupir. Qu’allait-il faire ? Éliminer Saeba était impossible, il le savait, ils y avaient tant d’histoire sur lui qui circulait.  

- papi !  

Il se retourna et la regarda intensément. C’est elle qui lui avait donné la solution il y a 6 mois pour contrer Saeba. Il la revit dans ces cartons à sortir tous ces jouets emballés dans du papier journal comme sa maman avait fait avec la vaisselle lors de leur déménagement. Il s’était agenouillé prêt d’elle pour ramasser tous les papiers qui trainaient à terre.  

Quand elle lui avait montré un nounours en photo sur une des pages, cette feuille avait retenu son attention non pour la peluche en question mais pour ce visage qui ne lui était pas inconnu. Un bout d’article accompagnait cette photo récapitulant les divers prix amassés depuis 6 ans par l’écrivaine immigrés depuis 10 ans au Etats-Unis. On y parlait de nettoyeur, de trafic. Heu ! Cette fille ne devait pas se douter un seul instant des réalités de son monde. Il continua son ménage tout en repensant à ce visage. Tout lui revint : kaori makimura, la co-équipière de Saeba, son point faible, la seule façon de l’atteindre.  

Il avait fait rédigé une lettre lui annonçant la mort de son ex-coéquipier à la seule fin de la faire venir sur le territoire japonais où elle lui servirait à faire pression sur Saeba. Mais voila son plan avait échoué et il ne pouvait par ailleurs, pas se montrer au usa : rapport à des relations assez tendu avec quelques trafiquants du coin. Finalement, saeba leur avait bien gentiment lâché la grappe. Son moyen de pression n’étant plus nécessaire, il avait laissé tomber.  

Il souffla, Saeba refaisait parler de lui. Il avait Kaori dans sa manche mais comment allait il utiliser sa carte ? Il rejoignit sa petite fille dans sa chambre et se plaça devant la fenêtre. Il observa le paysage, les quelques maisons des voisins. Quand il aperçu une ombre qui se faufilait derrière les arbustes placés ça et là sur la propriété. Saeba ? Son cœur rata un battement, pas possible ça ne pouvait pas être lui. Il couru au rez de chaussée en criant à tue tête le nom de son homme de main.  

Celui-ci ne répondit pas mais le gros homme trouva tout de même un sous fifre à qui il demanda de vite surveiller le jardin, qu’un homme s’était introduit. A peine eut il fini sa diatribe que la porte s’ouvrit sur son homme de main. Le gros homme à bout de souffle aboya :  

- ou étiez-vous, incapable ? Saeba est dans le jardin.  

- Mais…euh, il n’y a personne dans le jardin, San, répondit-il en se penchant en avant.  

Après un moment d’observation, le grand père aperçut un objet dans la main de son garde du corps : une balle.  

- vous jouiez avec le chien ?  

- oui répondit celui-ci en rougissant.  

- Incroyable, je vous paye pour promener le chien ? ma petite fille est là, que lui ferait Saeba s’il arrivait ici ?  

L’homme ne répondit rien, il avait failli. Ne sachant que faire, il resta sur place les yeux fixés au sol.  

Le gros homme ne cessait de fulminer, quelle bande d’incompétent. Pour autant il s’en voulait d’avoir tant paniqué, pourquoi avait il cru que le nettoyeur était là ? Ce crétin penché dans les buissons pour récupérer la balle lui avait fait penser au nettoyeur. Quand une idée germa dans son esprit, il observa son homme. Il s’approcha de lui, lui fit tourner la tête en tout sens, pris de la distance, observa encore, lui demanda de marcher.  

- hum, hum, ponctuait-il de temps à autre.  

Le sous- fifre n’osa poser aucune question ravi de s’en tirer à si bon compte.  

- tu as failli, rappela l’obèse, puis après une pose reprit :  

- tu dois te racheter !  

- oui San, dites moi ce que je peux faire. Je vous suis dévoué.  

- Ah oui ? a quel point ? demanda t’il en plissant les yeux.  

- Entièrement ?! dit-il d’un ton hésitant.  

Après une longue explication durant laquelle l’homme de main avait blanchi, le vieil obèse ajouta :  

- Je t’envie tu sais ? La petite Kaori n’est pas dégoutante, je dirai même plus. Si tu joues bien ton rôle tu seras récompensé par ce que tu obtiendras d’elle. Et au moment propice, tu me l’amènes, si Saeba fait des siennes, j’aurai mon moyen de pression. La joie se lut sur son visage désormais éclairé par un large sourire. Finalement tout problème trouvait sa solution se dit il en partant dans un éclat de rire.  

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