Chapter 11 :: chapitre 11:

Published: 04-11-16 - Last update: 04-11-16

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Comme la veille, Ryo força la porte à l’arrière et se rendit au service comptabilité. Il était sûr qu’il ne trouverait personne car ayant prit du retard dans son travail, Mr junei l’avait obligé à le rattraper. Pour autant, il était sorti comme de rien n’était, avait attendu le départ de son chef et avait mis son plan à exécution.  

Assis devant l’ordinateur de Goro, il prit le clavier et composa son code. Il fouilla un moment afin de trouver les dossiers auxquels il portait de l’intérêt. Par chance, le comptable était du genre méticuleux et tout était par ordre chronologique. Il ouvrit les dossiers et chercha les numéros de compte. Il s’y reprit en plusieurs fois pour en trouver un qui corresponde. Tout semblait en ordre. Il chercha encore un moment mais devant l’inefficacité de sa méthode, il laissa tomber.  

Il réfléchit à l’affaire. Les chiffres trouvés ne pouvaient pas être les vrais puisque les mêmes numéros ne correspondaient pas aux mêmes entreprises. Mais s’il avait trouvé une correspondance dans les dossiers de Goro, cela impliquerait que celui-ci était mouillé dans l’affaire or Ryo le croyait innocent. Donc, il fallait chercher ailleurs mais où? Tout le monde pouvait être lié à ces mafieux.  

Il regarda autour de lui les autres machines mais il n’avait pas les codes d’accès, il était bloqué. Puis il pensa aux documents écrits fourrés dans la première pièce qu’il traversait quand il pénétrait par l’arrière. Cette entreprise gardait les relevés de compte par écrit, sans doute en cas de panne du réseau informatique. Aussi Ryo fouilla t’il dans les armoires à la recherche de ces fameux listings qui étaient archivés par la suite.  

Il les trouva enfin dans la pièce qui tenait lieu de bureau à Mr Kyo, le supérieur du service comptable. Il chercha les dates qui l’intéressait puis les numéros de compte mais ne trouva pas ceux qu’il avait pointé, preuve qu’on avait modifié ceux-ci consciemment. Il photocopia les documents dans le laps de temps qui concernaient son affaire, rangea ce qu’il avait dérangé et partit.  

Il se rendit chez Miki et Umi comme la veille. Comme la veille, Miki s’éloigna peu de temps après son arrivée. Il ne comprenait pas très bien son attitude mais se dit que parfois il fallait laisser le temps au temps. Mike et Saeko n’étaient pas encore là mais il trouva à la place Kazue. Il en fut surpris mais reprit vite ses habitudes en lui sautant dessus comme avant.  

- kazue maaaaaaa chéééééééééérrrrrrrrrrriiiiiieeeeeeeeee !!!!  

Pensant se prendre un coup de massue, il en fut pour ses frais. Un timide rire l’accueillit.  

- ça faisait longtemps dit elle, je ne pensais pas que ça me manquerai toutes ces bêtises. Bon je vais partir, je suppose que Mike ne vas pas tarder et je ne veux pas le voir. Contente de t’avoir revu, Ryo. A plus Umi, dit au revoir à Miki pour moi.  

Ryo eut l’impression furtive d’avoir vu un fantôme, elle n’était déjà plus là. A lui aussi, elle manquait, Kazue et son humour, sa gentillesse …. Ainsi va la vie, se dit-il. Kaori aussi était partie.  

- pourquoi est elle venue ? demanda Ryo au géant.  

- Elle voulait nous voir, je crois qu’on lui manque. Mais elle n’est toujours pas prête pour Mike. Il l’a vraiment blessé, je ne sais pas comment il a pu s’y prendre.  

Ryo préféra changer de sujet :  

- ils arrivent bientôt les deux loustics ?  

- ils arrivent, tu deviens vieux, tu n’as pas entendu leurs voitures ?  

- si !!! mais je voulais savoir si toi tu les avais entendu. A un certain âge, il faut faire des tests auditifs.  

- pgmfs, fut la seule réponse qu’il reçu.  

Saeko et Mike pénétrèrent ensemble dans le café, ils avaient déjà commencé à parler de l’affaire. Mike semblait très inquiet concernant ces trafiquants, ils étaient plus rusés que d’habitude et surtout beaucoup plus discret ce qui signifiait soit que ces personnes étaient capables de la fermer soit qu’on supprimait tout élément gênant très rapidement.  

A l’attention des autres, il ajouta que ces recherches auprès des banques n’avaient pas abouti. Les données concernaient des entreprises tout à fait recommandables. Ryo distribua ses feuilles de décomptes et chacun commença à chercher les dates qui correspondaient aux numéros de compte d’emprunt. Ils en relevèrent une centaine sur lesquels il faudrait enquêter. Néanmoins, deux, trois numéros s’avéraient identiques à chaque fois.  

Sans plus tarder, Saeko appela le service des fraudes fiscales afin de demander à qui ils appartenaient. Son collègue masculin, après avoir négocié une soirée avec elle, l’informa qu’il la rappellerait prochainement. Elle raccrocha contente, intérieurement elle sentit que cette affaire allait bientôt prendre fin, qu’ils étaient sur la bonne piste. Quant à la soirée avec son collègue, elle l’oublierait sans doute très vite, à moins qu’elle y envoie sa sœur : elle qui voulait toujours faire de nouvelles rencontres.  

Un doute submergea Ryo, devait-il ou non retourner travailler ? Ne sachant pas s’il lui faudrait d’autres infos ou non, il était dans l’expectative. Mike se moqua de lui :  

- tu as hâte de retrouver Goro ?  

- hein ?  

Mais comment était-il au courant pour Goro ?  

- c’est qui Goro, demanda Saeko ?  

- c’est la nouvelle conquête de Ryo, répondit hilare Mike.  

- Mais tu n’as rien à craindre Mikey chéri, c’est à toi que j’ai demandé de venir t’installer avec moi, lui dit Ryo, les yeux enamourés.  

- Eh pas de ça avec moi, hein ! Chacun fait ce qu’il veut mais moi c’est les femmes. Mais va t’en, ne me colle pas comme ça. Je comprends que les femmes te fuient. Tiens, sais-tu avec qui je sors demain ?  

- Avec ton Ryochou ?  

- Non ! avec la belle secrétaire. Hihihi, je suis sure que tu es mort de jalousie ?  

- Peuh, saeko est bien mieux.  

- Laissez moi en dehors de tout ça, gronda Saeko.  

Après s’être chamaillé sur celui qui était sorti avec le plus grand nombre de belles femmes, ils se calmèrent enfin quand Umi lassé de leurs simagrées sorti son bazooka.  

Voulant se venger, ils posèrent une question destinée à gêner ce grand costaud :  

- et toi, Umi chou t’as connu combien de femmes ?  

Il se pencha vers eux, leur offrit un sourire qui les effraya et répondit :  

- une, comme vous et j’ai su la garder. Voulez vous qu’on en parle ?  

Comme aucun des deux ne voulait qu’on aborde ce sujet sur leur partenaire de vie, ils se turent enfin, laissant les autres protagonistes jouir du silence.  

Miki sortit de la cuisine et proposa que tous mangent chez eux. Cette invitation fut accueillie avec joie sachant qu’elle cuisinait très bien. Sous prétexte de l’aider à la cuisine, Ryo la rejoignit.  

- Miki, que se passe-t-il avec moi ?  

- Rien, pourquoi ?  

Ryo lui releva le menton et la regarda fixement pour la sonder.  

- tu ne sais pas mentir ! Alors ?  

- bien ! Je t’en veux. Kaori me manque et je t’en rends responsable. Je sais, elle est partie depuis si longtemps. Mais c’est comme ça.  

- Miki, Kaori voulait avoir une vie, une famille. Je n’avais pas le droit de l’en empêcher.  

- Je sais, le coupa t’elle sèchement. Je sais aussi que c’est par pure couardise que tu ne lui as jamais dit que tu l’aimais. Tu es un lâche et c’est pour ça que je t’en veux. A quoi ça sert d’être si fort pour les autres si c’est pour ne pas être capable d’affronter ses peurs, son avenir, ses sentiments ?  

Ryo la regarda partir, il en fut soulagé car il n’avait pas de réponses. Se battre pour un monde meilleur, pour les siens avait un sens mais se battre pour un monde meilleur sans pouvoir en jouir personnellement, en avait moins. Il soupira et rejoignit les autres.  

Le repas fut convivial. Miki qui était soulagé fut plus souriante et chacun reconnut son don pour les bons petits plats. A la fin, les hôtes demandèrent le silence, ils se levèrent et leur annoncèrent la venue du prochain petit Ijuin. Ils trinquèrent jusqu’à fort tard.  

- félicitation, Miki.  

Ryo s’approcha d’elle et l’embrasa sur le front avant de partir. Il ne lui en voulait pas de sa franchise, elle n’avait pas tort. Elle lui sourit. Ils avaient fait la paix.  

Le téléphone de Saeko sonna. L’inspecteur des fraudes lui annonça que les « propriétaires » des comptes en banque étaient respectivement : l’entreprise Kutabo, Sakikawa, kobe Ltd … qui toutes appartenaient, à Mr Orix. Certes, il y avait beaucoup de prête-noms avant d’arriver à lui. Mais il n’y avait aucun doute sur le vrai propriétaire. Saeko raccrocha après avoir remercié chaleureusement son interlocuteur et raconta aux autres l’avancée de l’enquête.  

Elle quitta précipitamment le café afin de chercher des éléments sur les agissements de ce monsieur. Ryo et Mike rentrèrent eux aussi, heureux d’avoir bientôt quelques trafiquants à se mettre sous la dent.  

Arrivé sur le palier, ils entendirent le téléphone sonner. Ryo déverrouilla la porte et décrocha.  

- Mr Saeba, fit une voix âgée, je vous déconseille de poursuivre sur cette route. J’ai dans ma manche une carte que vous regretteriez de perdre.  

- S’il s’agit d’un sept, je m’en passerai, fit Ryo d’une voix calme.  

- Il s’agit plutôt d’une dame, une dame de cœur….  

- Je ne vois pas ce que vous voulez dire, dit Ryo avec un pressentiment.  

- Vous savez on donne aux têtes des prénoms, la vôtre s’appelle Kaori.  

Et son interlocuteur raccrocha. Ryo fixa Mike, perdu. Mike n’avait pas compris l’ensemble de la conversation mais sentait bien que quelque chose de grave venait de se produire.  

- c’est Kazue, demanda celui-ci d’une voix blanche ?  

- non, Kaori, répondit Ryo encore mal remis de ses émotions  

- qu’est ce qui se passe ?  

- il a menacé Kaori.  

- Mais…mais, mais comment il sait ? fut tout ce que Mike put dire. Tu ne croix pas que c’est du bluff ?  

- Nan, il sait qu’elle est en vie.  

- Mais...mais comment… ? Mike ne put terminer sa phrase.  

Ryo décrocha le combiné et appela Saeko.  

- Inspecteur Nogami !  

- Saeko, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.  

- Ah ?  

- On est sur la bonne voie mais Kaori est en danger. Je pars la rejoindre.  

- Non, Ryo tu vas les mener droit sur elle.  

- Saeko, je suis sûr qu’ils le savent déjà. Ça a un rapport avec la plaque de verre qu’elle m’a envoyé. Je ne comprends pas le message mais je suis sure qu’il y a un rapport. Ils sont dangereux, Saeko. Kaori n’arrivera pas à s’en sortir seule.  

Sans demander son reste, il raccrocha, fila dans sa chambre et prépara sa valise.  

Dans l’entrebâillement de la porte, Mike le regardait :  

- veux tu que je vienne avec toi ?  

- non, tu dois aider Saeko. Je vais prendre ton nom pour pouvoir voyager, ça te dérange ?  

- si tu meurs, oui. Je pourrais plus revoir mon pays, la terre de mes ancêtres.  

- Oh ça va, tu n’y es pas retourné en 20 ans, alors.  

- Ryo, fait attention à toi et … à Kaori.  

- T’inquiète tu me reverras bientôt et ça sera encore trop tôt pour toi.  

La valise se remplissait à vue d’œil, pendant que Mike passait lui-même quelques coups de fil.  

- bon, tu pars dans 3 heures, terminal f. Il faut te grimer, tu vas avoir un comité d’accueil là-bas. Comment vas-tu faire pour ton arme ?  

- je connais une hôtesse de l’air, dit-il l’air ravi de la voir prochainement, qui va bien me rendre service, je pense. Mike, va voir dans le meuble du salon, j’ai une enveloppe brune avec des papiers d’identité, tu prends ceux qui portent ton nom.  

- Ok  

Un cri se fit entendre, Ryo couru vers le hurleur et soupira quand il vit Mike observé la photo de Ryo sous son nom. Ryo était méconnaissable : des cheveux longs lui tombaient dans le cou, les joues gonflées artificiellement le rapprochaient du hamster et une grosse paire de lunettes à écailles terminait le tout. Ryo regarda par-dessus l’épaule de son ami.  

- et encore, tu ne me vois pas sourire, j’ai de très belles dents, un peu avancées peut être.  

- Mais c’est une horreur, tu ne peux pas voyager sous mon nom comme ça !  

- Bah, au niveau du look c’est pas très loin de toi.  

- Hein ? pantalon pattes d’éph et chemise à carreaux, c’est moi ça ?  

- J’trouve que c’est pas si loin.  

- Ta touffe sur la tête, tes lunettes ….quelle honte ! je suis mortifié.  

Mike pleura à chaudes larmes la perte de son identité pour une personne qui avait si peu à voir avec lui.  

Ryo eut beaucoup de peine à le calmer et quand ce fut fait il parti pour l’aéroport. Déjà déguisé, il pénétra dans l’aéroport. L’absence de son arme le rendait nerveux mais il fallait éviter toute erreur, ils avaient Kaori et au moindre doute, de leur part, ils la tueraient.  

Mike, Umi et Saeko donneraient l’assaut demain à la même heure. Il fallait que Ryo ait mis Kaori en sureté. Pas question de renoncer à arrêter ses trafiquants même…même pour Kaori.  

Ryo monta dans l’avion. Il décolla sous les yeux plein d’espoir de Mike et Saeko. Il s’envolait pour une mission dès plus particulière, celle de revoir Kaori. Il senti la tension emplir son organisme et savait qu’elle était dû uniquement à ses prochaines retrouvailles.  

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