Chapter 15 :: chapitre 15:

Published: 14-01-17 - Last update: 14-01-17

Comments: Et voici enfin le dernier chapitre.

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Chapitre15 : Mike et Kazue  

Kazue donnait rendez vous à Mike vers 20h dans un bar neutre qu’ils n’avaient jamais fréquenté ensemble. Mike comprenait qu’elle essayait d’être le plus insensible possible. Cependant, elle lui laissait une chance et il avait bien l’intention de jouer sa carte à fond, s’il pouvait dire.  

Il réfléchit à tout ce qu’il voulait lui exprimer, essaya quelques phrases, mais c’était désespérant, elles sonnaient fausses, à plat. Il ragea, s’énerva, l’heure avançait et il ne savait pas vraiment comment s’y prendre. Sa dernière chance, après quoi, il la perdrait ! Cette idée lui trottait dans la tête et à chaque tentative lui revenait comme un mantra.  

Il se força à respirer pour redevenir un peu plus maitre de lui. Son regard se posa sur une photo de sa dulcinée et tout un flot de souvenir lui revint en mémoire. Qu’importe après tout ce qu’il allait lui dire, il s’était toujours vu vieillir avec elle, avoir des enfants, elle était la seule avec qui il s’était autant projeté dans l’avenir. Il ne pouvait pas échouer, il n’aurait plus aucune raison de vivre autrement. Il prit le parti d’être simplement sincère envers elle comme envers ses attentes quant à leur avenir ensemble. Il fut temps de partir.  

Il scruta la salle et remarqua qu’elle n’était pas encore arrivée. Il choisit une table à l’écart, il n’avait pas envie d’être au milieu du brouhaha. Le serveur vint prendre sa commande mais il signifia qu’il attendait quelqu’un. Le serveur proposa de revenir plus tard et partit.  

Quelques minutes après, Kazue franchit l’entrée de l’établissement. Il fut touché par sa maigreur, sa blancheur et ses traits si marqués. Tout ça par sa faute, il ne se le pardonnerait pas. Elle était encore vêtue de sa blouse d’infirmière qu’elle cachait par-dessous son manteau. Il en conclut qu’elle n’avait pas prévu de perdre beaucoup de temps avec lui. Quand elle fut au niveau de la table, il se leva. Elle lui fit signe de se rasseoir.  

- bonjour Kazue, dit il la voix serrée.  

- Bonjour Mike. On m’avait dit que tu avais mauvaise tête, je vois que c’est vrai.  

- Merci de me laisser m’expliquer. J…  

- Je dois t’avouer que cette idée n’est pas de moi, même si je dois reconnaitre que c’est le moins que je puisse faire avant de tout envoyer balader.  

- Kazue, je ne peux pas t’expliquer ce qui est arrivé. Je peux juste te dire que j’en suis désolée et que je sais que je t’ai fait beaucoup de mal. Kazue, je t’aime et si j’ai un jour douté sache que ce n’est plus le cas. Je voulais aussi te dire que tu es la seule personne avec qui je veux vieillir et avec qui je veux des enfants. Je sais, on n’en a jamais parlé, mais je crois qu’il faut mettre carte sur table. Je ne sais même pas si toi tu en as envie.  

- Tu as douté de m’aimer ?  

- Non, mais si c’est là l’explication de mon lapsus alors sache que je n’ai aucun doute maintenant. Je suis sure que c’est toi que je veux. Et toi, tu m’aimes assez pour me pardonner ? te vois-tu vivre avec un autre ? qu’attends-tu de la vie ? quand tu fermes les yeux, comment imagines-tu ton avenir ?  

- Je ne sais pas Mike. Jusqu’à maintenant, je ne pensais qu’à toi, je ne voyais que toi. Et ensuite, j’ai compris que je n’étais pas la femme que tu désirais. Alors tout s’est effondré.  

- Kazue, je n’ai pas envie de Kaori, je ne la désire pas. Crois-moi, je t’en pris. Je t’aime toi et personne d’autre. Pourquoi aurais je essayer de te parler, de t’écrire, de te téléphoner, si je m’en fichai ? je m’en veux, tu sais. Je sais que les marques sur ton visage, ta pâleur me sont dues. Je ne minimise pas ce qui s’est passé. Je ne peux juste pas l’expliquer.  

Le serveur revint pour prendre la commande de madame et monsieur. Un espoir naquit dans le cœur du nettoyeur quant Kazue commanda un thé.  

- tu as l’air heureux d’un coup ! commenta-t-elle  

- eh bien oui, tu as pris une boisson, tu acceptes de rester un peu plus longtemps avec moi et j’en suis content, un peu soulagé aussi. Je me dis que tu n’as plus envie de me fuir comme la peste.  

Elle ignora sa réflexion et parla de Kaori.  

- je suis contente qu’elle soit revenue. Je pensais que je la détesterais et puis elle semblait si innocente et si heureuse de me voir, j’ai oublié tout ressentiment envers elle. Il ne me reste plus que toi à qui en vouloir.  

Elle s’arrêta un moment puis reprit :  

- Mike, tu veux des enfants ? Je croyais que dans cette vie ce n’était guère possible. Je m’étais faite une raison.  

- Je croyais que ce n’était pas vraiment ce que je voulais et puis en faite, j’ai compris que je voulais tout partager avec toi. Alors, je crois que je vais me retirer du milieu pour qu’on puisse fonder notre famille. Oh, mais voila que je parle comme si tout était arrangé.  

- J’aime ta vision de l’avenir et j’aimerai bien la partagé avec toi.  

- Par…pardon ? le blondinet faillit cracher la gorgée qu’il venait de boire.  

- Je crois que je vais te pardonner, je ne dis pas que c’est fait mais si tu es sincère, j’y parviendrai.  

- Oh, Kazue !  

Il prit sa main dans la sienne, la lui caressa mais il était si ému qu’il baissa la tête, pas encore prêt à partager ses larmes avec sa compagne retrouvée. Le silence entre eux s’installa et Mike s’en fit la réflexion, quand il retrouva ses esprits, il regarda sa douce moitié qui le fixait des larmes pleins les yeux, touchée par sa fragilité qu’elle n’avait jamais vue. Elle sut à ce moment qu’elle ne regretterait pas sa décision.  

Ils quittèrent le bar main dans la main, si heureux de s’être retrouvé, enfin. Ils se promenèrent au hasard des rues, dans les bras l’un de l’autre. Après avoir déambulé pendant quelques temps, ils se retrouvèrent devant le « cat’s ». Un coup d’œil vers sa moitié lui permit de savoir qu’elle voulait bien entrer et apprendre à leurs amis que de nouveau on pouvait les considérer en couple.  

Ils entrèrent toujours enlacer, devant les regards ébahis de Miki, Kaori, Ryo et Umi. Cependant, personne ne fit de commentaires et tout le monde continua à parler comme si rien n’avait changé. Leur arrivée modifia perceptiblement l’ambiance en la réchauffant un peu plus. Kaori, plus que les autres peut être, mesurait le bonheur d’être ainsi entouré sachant que rien ne durait toujours. Elle regarda Mike et Kazue, la tension sur leur visage avait disparu et bientôt il n’y aurait plus la trace des obstacles qu’ils avaient dû franchir. Elle entendit le rire de Miki, fin et cristallin. Elle remarqua comme son fils s’accrochait à sa maman et profitait de sa chaleur en la câlinant. Umi portait un regard doux et aimant sur les rondeurs de sa femme. Ils étaient tout deux joyeux. Elle porta ensuite son regard sur Ryo qui la serrait contre lui, lui aussi sensible au bonheur qui présentement se dégageait de ce petit groupe de personnes.  

Elle décida, à partir de maintenant, de profiter de tout, de jouir de tout ce que la vie lui offrirait avant que la fin, inexorablement, arrive.  

- mais dépêche-toi !  

- oui j’arrive, répondit la voix de Ryo légèrement excédée.  

Depuis le matin, elle ne cessait de le faire courir. Miki venait d’être accepter à la maternité des cerisiers en fleurs. Ayant déjà manqué, son premier accouchement, Kaori voulait être là pour le deuxième.  

- ils ne te laisseront pas entrer, seuls les pères peuvent être présents.  

- Je sais, je veux juste être là quand on pourra faire les visites.  

- Et si ça prend plusieurs heures ?  

- Mais nan, Umi ne nous aurait pas appelé, sinon. Il est même peut être né.  

- Quoi, Umi a appelé ?  

- Oui ! quand tu étais sous la douche.  

- Et tu ne me dis rien ?  

- Qu’est ce que je viens de faire ?  

- Tu aurais pu me le dire plus tôt.  

- Tu râles tout le temps !!!  

- On ne pourra jamais mettre tout ça dans le mini, commenta Ryo en désignant un monticule d’objet divers.  

- C’est pour Li, on a besoin d’un minimum d’objet pour elle.  

- C’est-à-dire ?  

- Hhhuuuuuuuuuunnnnn ! la chaise haute pour le repas, le sac pour la changer et la faire manger, ses doudous, quelques jouets pour lui faire passer le temps…. Expliqua le plus calmement possible Kaori qui perdait patience.  

Ryo leva les yeux au ciel et soupira. Ne tenant pas à tenir tête à Kaori, il prit Li-yuan, le sac et partit à pied en direction de l’arrêt de bus.  

- bonne chance, cria t’il à Kaori qui le regardait partir les yeux ronds d’étonnements.  

- bien, je vais me débrouiller toute seule. Et tu vas voir que je vais y arriver dit-elle en relevant les manches.  

Au bout de dix minutes, elle abandonna. Elle remonta tout le matériel et chevaucha la mini en espérant bien arriver avant Ryo.  

Dans le hall du bâtiment, elle demanda la chambre de son amie et en se dirigeant dans les couloirs, vit Ryo et Li qui l’attendait.  

- alors, comment est il ? il ressemble plus à Umi ou à Miki ?  

- on t’a attendu. On s’est dit qu’une femme sensée comme toi ne pouvait pas s’obstiner plus de dix minutes, répondit Ryo.  

- bon d’accord tu avais raison. T’es content ? on y va maintenant ?  

Ils frappèrent à la porte et ils entendirent la forte voix du nettoyeur leur répondre d’entrer.  

- ah ben vous voila ! Je vous ai appelé en premier et tout le monde est arrivé avant vous.  

- Peut être qu’il nous faisait un deuxième, plaisanta Mike.  

Ryo et Kaori rougirent en même temps ce qui fit bien rire tout le monde.  

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