Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 05-10-19

Last update: 17-10-19

 

Comments: 31 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Quand un accident rend l'une des moitiés de City Hunter incapable d'assumer son rôle, que fera l'autre moitié? Comment gérer le handicap?

 

Disclaimer: Les personnages de " Dans les méandres de l'oubli" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't s ...

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   Fanfiction :: Dans les méandres de l'oubli

 

Chapter 3 :: chapitre 3

Published: 07-10-19 - Last update: 07-10-19

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Et voilà, l'intrigue est dénoué. City Hunter a perdu son cerveau. Que reste-t-il comme souvenir à notre nettoyeur et comment va réagir Kaori? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 3  

 

Comme dans un film de série B, Kaori vit son univers se briser autour d’elle et les morceaux tomber à terre avec tout le bruitage qui seyait à la perfection. Ce n’était pas possible, se dit-elle. C’était un mauvais rêve, il allait bientôt lui sourire, narquois, lui sortir une vanne sur sa ressemblance avec un fantôme qui la ferait bondir et ce serait fini. Un mauvais rêve, ce ne pouvait être que cela… Mais les secondes s’éternisèrent.  

 

- Ne me regardez pas comme cela. J’aimerais juste savoir qui vous êtes. Je ne vais pas vous tuer si c’est ce qui vous inquiète., reprit Ryo, une teinte d’ironie dans la voix.  

 

Ce fut cette dernière phrase qui balaya ses derniers doutes. Jamais il n’aurait plaisanté là-dessus avec elle. Le mauvais rêve vira au cauchemar. Elle s’approcha de lui comme si sa présence pouvait lui ramener ses souvenirs.  

 

- Ryo, c’est moi, Kaori., balbutia-t-elle.  

- On se connaît ? Je veux dire, on se connaît bien ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Oui. Ca fait sept ans qu’on vit ensemble., lui expliqua-t-elle.  

- Vous êtes ma femme alors ?  

 

Le coeur de Kaori battit un peu plus vite à cette phrase puis se serra. C’était son rêve le plus cher mais rien ne la menait dans cette direction malheureusement.  

 

- Je… non. Nous vivons dans le même appartement et travaillons ensemble. Nous sommes partenaires., explicita-t-elle.  

- Ah… Et c’est tout ?, s’étonna-t-il.  

 

Après tout, c’était une jeune femme ravissante et adorable. Ils vivaient ensemble depuis sept ans sans être un couple. C’était étrange… à moins que…  

 

- Je suis homosexuel ? Ou toi peut-être ? Après tout, tous les goûts sont dans la nature., dit-il, n’y croyant pas vraiment.  

 

Kaori faillit tomber à la renverse et fut prise d’un fou rire en pensant à toutes les fois où il avait couru après les filles. Si vraiment il était gay, il cachait bien son jeu… mais son mokkori lui ne savait pas mentir.  

 

- Non, non, ni l’un ni l’autre., répondit-elle, reprenant son sérieux.  

- Alors ça fait sept ans qu’on vit ensemble et on n’est pas mariés. On est en couple quand même ?, insista-t-il.  

 

Elle soupira. Comment lui expliquer toute la complexité de leur relation ? Devait-elle lui dire que, oui, ils éprouvaient quelque chose l’un pour l’autre mais que sa manière d’y répondre était de la rabaisser ? Non, ça ne servait à rien de compliquer la situation.  

 

- Non, pas vraiment. Nous sommes proches.  

- Comme des frère et sœur ?, demanda-t-il.  

 

Elle doutait qu’une sœur put désirer son frère à ce point… Elle chassa cette idée saugrenue de sa tête.  

 

- Non, comme des amis proches., répondit-elle.  

- Je vais chercher le Professeur., le coupa-t-elle, voyant qu’il s’apprêtait à approfondir le sujet.  

 

Elle vit à la lueur de ses yeux que ça ne lui plut pas mais elle sortit sans attendre de la chambre à la recherche du médecin. Ryo resta seul contemplant la porte par laquelle elle était sortie. C’était étrange. Il sentait qu’il y avait certainement bien plus que ce qu’elle voulait bien lui dire mais il n’était pas pressé et réussirait bien à avoir le dernier mot de cette histoire. Il la vit bientôt revenir suivie par un vieux monsieur aux cheveux blancs, lunettes sur le nez. Il remarqua le regard vicieux qu’il posa sur les fesses de la jeune femme et une bouffée de colère l’envahit.  

 

- Alors Babyface, tu as décidé de revenir parmi nous ?, se moqua gentiment l’homme.  

- C’est qui Babyface ?, demanda Ryo, le regard empli d’incompréhension.  

 

Le médecin posa un regard sérieux sur lui et prit un siège.  

 

- Toi. De quoi te souviens-tu ?, lui demanda-t-il.  

- Vous faites souvent vos consultations en public ?, l’interrogea Ryo en désignant Kaori.  

- Non. Tu veux que Kaori sorte ?  

- Je…, commença-t-il, regardant la jeune femme.  

 

Elle baissa les yeux, apparemment blessée, et se tourna pour sortir.  

 

- Non, je… je veux bien qu’elle reste., finit-il par dire.  

- Bon, ce point-là est réglé. Alors de quoi te souviens-tu ?, réitéra le Professeur.  

 

Le nettoyeur fronça les sourcils et fouilla sa mémoire. C’était le vide complet, même pas un nom ou une image, rien qui ne remontait à avant son réveil.  

 

- De rien., murmura-t-il, déçu.  

- Ton nom ?  

- Je suppose que je m’appelle Ryo puisque c’est ainsi qu’elle m’a appelé mais je ne connais pas mon nom.  

- Saeba, tu t’appelles Ryo Saeba. Ca t’évoque quelque chose ?  

- Non rien. J’ai de la famille ? Ca fait combien de jours que je suis ici ? Que s’est-il passé ?, s’énerva Ryo.  

 

Il sentit le matelas s’affaisser de l’autre côté et tourna la tête. Kaori venait de s’asseoir à ses côtés, posant une main sur sa cuisse en un soutien muet. Il la recouvrit de la sienne et sentit une partie de sa tension s’envoler.  

 

- Tu n’as pas de famille de sang au sens propre, Ryo. Nous vivons ensemble comme partenaires et sommes entourés par des amis très proches que tu considères un peu comme une famille. Le Professeur en fait partie également. Quand tu en auras envie, je te les présenterai tous. Eux meurent d’impatience de te revoir en pleine forme., lui dit-elle.  

 

Ou presque… le pervers libidineux ne manquait pas à ces dames, pensa-t-elle, se retenant de sourire.  

 

- D’accord, premier point résolu., fit-il.  

- Ca fait combien de jours que je suis ici ?  

- Trois jours., répondit le Professeur.  

- Et tu as été inconscient tout ce temps. Tu as eu un traumatisme crânien suite à une chute de plus de cinq mètres., lui expliqua-t-il.  

 

Ryo tâta son crâne et sentit le bandage. Un mal de tête commençait également à poindre d’ailleurs, tout comme la fatigue contre laquelle il devenait difficile de lutter.  

 

- Comment je suis tombé ?, demanda-t-il.  

- Tu… Tu descendais un escalier dans un vieux bâtiment. Les écrous ont cédé., résuma Kaori.  

- Tu as l’air fatigué, Ryo. Essaie de dormir un peu. Tu auras tout le temps de poser tes questions après., lui dit-elle., le repoussant doucement contre le lit.  

 

Il eut la désagréable impression qu’elle voulait couper court à la conversation, encore une fois, mais la fatigue devint impérieuse et il ne tarda pas à s’endormir. Ils l’observèrent un moment avant de sortir tous les deux de la chambre et de se diriger dans la salle de pause. Le Professeur proposa une tasse de thé à son amie et ils prirent place dans le canapé.  

 

- Amnésie, c’est cela, Professeur ?, statua Kaori, fataliste.  

- Oui, un cas classique d’amnésie rétrograde. Tout comme le coma, je ne pense pas que la cause principale soit l’hématome. Celui-ci s’est déjà bien réduit et ce n’est qu’une question de jours avant qu’on n’en parle plus.  

- Quelle en serait la cause alors ?  

- Je ne sais pas. Je pencherai plus pour un aspect psychologique. Une sorte de fuite du réel.  

- En résumé, il en a assez de sa vie et efface tout pour tout recommencer.  

 

Le Professeur hocha la tête. Ils restèrent un moment silencieux. Kaori digérait la nouvelle et, à la lumière de ces nouvelles informations, elle commençait à dénombrer les conséquences que cela pouvait engendrer. Elle se sentait blêmir rien qu’à imaginer tout ce qu’il risquait que ce fut dans la vie courante ou dans sa vie de nettoyeur. Il n’avait plus aucun repère et devrait s’en recréer. Il devrait renouer avec ses amis, réapprendre de nombreuses choses…  

 

Soudain, elle réalisa que, si son état était vraiment dû à la lassitude, c’était peut-être l’occasion pour lui de sortir de cette vie et d’en commencer une autre ailleurs… Son coeur se serra à l’idée de le voir partir et elle serra les poings pour réfréner le tremblement qu’elle sentait naître dans ses doigts.  

 

- Combien de temps cela peut-il durer ?, demanda-t-elle d’une voix sourde.  

- Quelques minutes, des heures, des jours…  

- On ne sait pas, c’est cela ?, résuma-t-elle.  

- En effet. On ne peut que l’entourer et espérer que la situation s’éclaircisse vite., lui indiqua-t-il.  

- Quand pourra-t-il rentrer à la maison ?  

- Je voudrais le garder en observation encore cette nuit. Disons demain matin., proposa-t-il.  

- Kaori, rentre chez toi. Il est réveillé maintenant. Tu dois te reposer.  

 

Elle hocha la tête mais jeta néanmoins un regard vers la porte, son regard portant bien au-delà de cet obstacle. Comment allait-elle gérer la situation ? Elle ne devait pas seulement aider Ryo à gérer un quotidien ordinaire. Elle allait devoir le protéger du milieu surtout si la situation durait. Dès que la rumeur courrait, il serait en danger encore plus qu’avant. Elle ne laisserait personne lui faire du mal.  

 

- Comment va ton coude ?, lui demanda le Professeur en attrapant son bras.  

 

Il releva la manche et examina l’articulation. Il lui fit plier et déplier le coude et, malgré la grimace de douleur, elle se laissa faire.  

 

- Tout va bien pour toi. Il faudra juste le temps pour que l’hématome disparaisse.  

- Merci. Dites, pour Ryo, vous pensez qu’on doit lui parler de sa vie ou le laisser s’en souvenir par lui-même ?, l’interrogea-t-elle.  

- Donnons-lui quelques jours pour s’en souvenir par lui-même. On avisera si la situation dure. Allez, file d’ici et que je ne te revois plus avant demain matin., l’avertit-il.  

 

Elle acquiesça et sortit de la pièce. Elle pénétra dans la chambre de son partenaire et l’observa un moment dormir. Il était si paisible. Rien ne semblait pouvoir le perturber. Elle envia un instant son insouciance. Avait-il ne serait-ce que le pressentiment que sa vie n’était pas si ordinaire ? Savait-il que cette simple faiblesse pouvait lui coûter la vie ? Elle n’aurait su le dire. Elle soupira. Elle ne pouvait rien faire d’autre qu’être là pour le soutenir et, à vrai dire, ces quelques jours – elle croisait les doigts – d’insouciance seraient peut-être ses seuls jours d’homme ordinaire dans sa vie. Ne devait-elle pas le laisser en profiter ?  

 

- Repose-toi sur moi. Je vais gérer. Je ne sais pas comment mais je vais gérer. Je reviens te chercher demain matin., murmura-t-elle tendrement.  

 

Elle se pencha et déposa un baiser sur son front. Elle se retint de poser son front sur le sien pour ne pas risquer davantage de le réveiller. Elle se tourna, attrapa sa veste et son sac et s’en alla. Lorsque la porte fut fermée, Ryo ouvrit les yeux. Ses dernières paroles flottaient dans son esprit. Il n’aurait su décrire ce qu’il ressentait. Il y avait quelque chose de profond entre eux et il avait du mal à croire qu’il ne se fut jamais rien passé en sept ans de vie commune. Il était peut-être amnésique mais il savait bien que Kaori pouvait être qualifiée de jolie jeune femme même avec son style garçon manqué. Celui-ci lui donnait d’ailleurs un petit côté dynamique et il avait la sensation qu’elle avait du caractère. Ce qui était étrange pour lui, c’était l’impression d’incertitude qui flottait autour d’elle quand il avait parlé d’eux. Pourtant au-delà des mots, il y avait les gestes et leurs gestes lui avaient raconté une toute autre histoire… Il poussa un long soupir et laissa son esprit vagabonder à la recherche de la petite étincelle de lumière qui le guiderait jusqu’au passé.  

 

Kaori ne rentra pas directement chez elle. A vrai dire, elle appréhendait de se retrouver seule dans ce grand appartement. Aussi fit-elle un détour par le Cat’s. Cela lui permettrait en même temps de donner des nouvelles de Ryo puisqu’elle n’avait encore pris le temps de prévenir personne de son réveil. Elle passa la porte au son de la petite clochette et se trouva face à toute la bande rassemblée.  

 

- Kaori, tu as enfin décidé de sortir de cette chambre !, fit Miki, ravie.  

- Viens t’asseoir. Tu as mangé ? Je te rapporte un repas., enchaîna-t-elle sans attendre de réponse.  

- Ryo s’est réveillé, n’est-ce pas ?, demanda Umibozu.  

- Oui., répondit-elle d’une petite voix.  

- Tu vois, il est fort. Il va se remettre et tout recommencera comme avant., fit Mick d’un ton enjoué.  

 

Kaori sentit le regard de Falcon sur elle et dut lutter pour ne pas craquer. La fatigue des derniers jours retombaient, le stress et les incidences des dernières nouvelles prenaient le pas et elle devait admettre qu’elle se sentait un peu dépassée.  

 

- Bois ça., lui enjoignit Umibozu, posant un verre de saké devant sa place habituelle.  

- Un saké ? C’est plutôt la boisson de Ryo, cela non ?, affirma Saeko.  

- Après le whisky. S’il s’en souvient encore…, pipa la nettoyeuse en prenant le verre et le buvant cul sec.  

 

Elle sentit le liquide lui brûler la trachée et se retint de tousser. Heureusement qu’elle était assise car, à peine quelques secondes après, la tête lui tournait légèrement.  

 

- Tiens, goûte-moi cela., fit Miki, déposant un bol de soupe chinoise fumant.  

- Merci Miki.  

 

Kaori souffla doucement sur le liquide et en but quelques gorgées puis le reposa.  

 

- Il est excellent., la félicita-t-elle doucement.  

- Alors, raconte. Qu’a-t-il dit ? Il t’a remercié pour lui avoir sauvé la vie deux fois ? Il t’a engueulée pour y être allée ?, s’empressa Mick.  

- Rien de tout cela. Ryo…  

- Il s’est déclaré !, s’exclama Miki, folle de joie.  

- Ce coup à la tête a porté ses fruits et il s’est enfin décidé à se déclarer !  

- Ryo est…  

- Moi, je parie qu’à peine debout, il s’est mis à courir les infirmières. Heureusement je n’étais pas de garde. Ca m’aurait fait mal de lui mettre un coup de massue après un trauma crânien., avoua Kazue, l’oeil pétillant.  

 

Kaori se retint d’exploser. Ils en allaient de leurs petites suppositions à la noix alors que Ryo allait se retrouver dans une situation dangereuse…  

 

- Ryo est amnésique !, cria-t-elle presque.  

 

Le silence s’installa et régna pendant un long moment dans la salle. Tous la regardaient comme si une deuxième tête lui était poussée, tous sauf Umibozu qui posa son torchon sur le comptoir. Voyant qu’aucun ne réagissait, il fit le tour et rejoignit son amie.  

 

- Si tu as besoin d’aide, nous serons là… quand ils seront sortis de leur transe bien évidemment.  

- Merci Umi. Pour l’instant, il n’y a pas encore de bruits qui circulent mais, quand ça va commencer, le danger va augmenter. Tu peux m’aider à sécuriser la maison, s’il te plaît ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui.  

- Moi aussi je suis là, Kaori. Que puis-je faire ?, demanda Mick, soucieux.  

- Réentraîne-moi. Faites de moi une bonne nettoyeuse, Miki et toi. Apprenez-moi à me battre pour que je puisse défendre l’homme…, leur demanda-t-elle sans finir sa phrase.  

 

Nul n’avait besoin d’entendre les derniers mots : l’homme que j’aime. D’eux tous, elle était la plus faible mais aussi la plus courageuse. Elle se battrait jusqu’au bout pour chacun d’entre eux et encore plus loin pour Ryo. Tous le savaient.  

 

- Tu peux compter sur moi., répondit l’américain.  

- Sur moi aussi., affirma Miki.  

- Je peux t’apprendre à te servir d’une arme blanche. Quelques rudiments de base pour te débrouiller si nécessaire., lui proposa Saeko.  

 

L’inspectrice se sentait coupable de ce qui était arrivé car, après tout, c’était sur une des missions qu’elle lui avait confiée, ou plutôt imposée, qu’il avait été blessé. Elle se sentait également responsable : sans Ryo, Kaori était en danger et elle ne pouvait pas laisser la petite sœur de Maki sans défense.  

 

- Moi, je prendrai le relais quand tu en auras besoin si tu veux. Je peux gérer vos affaires si nécessaire., offrit Reika.  

 

Kaori regarda les deux sœurs Nogami. De toute la bande, c’étaient celles avec qui elle s’entendait peut-être le moins mais, malgré tout, elles lui offraient spontanément leur aide.  

 

- Merci. J’accepte. Merci à tous., dit-elle émue.  

- Quand tu dis qu’il est amnésique, c’est à quel point ?, demanda Mick en se rasseyant à ses côtés.  

- Il a tout oublié jusqu’à son nom…, expliqua Kaori.  

- Et toi aussi ?, l’interrogea Miki.  

- Il ne se souvient pas de son nom, pourquoi voudrais-tu qu’il se souvienne de moi ?, répondit la nettoyeuse, reprenant son bol.  

 

Elle ne vit donc pas le regard que s’échangea toute la bande.  

 

- Le Professeur pense qu’il faut essayer de le laisser revenir tout seul sans lui parler concrètement de certaines choses de son passé., leur apprit Kaori.  

- Il ne faut entre autres pas lui dire qu’il est un nettoyeur ou tout ce qu’il a pu faire. Pour lui, l’amnésie serait plus d’ordre psychologique que physique. Alors il faut lui donner du temps., ajouta-t-elle.  

 

Ayant terminé son repas et se sentant lessivée, elle se leva, prenant son sac.  

 

- Je vais rentrer. Normalement, Ryo pourra sortir demain de la clinique et j’ai encore des choses à faire. Je sais que vous avez envie de le voir mais il faudra aller à son rythme. Mick, demain matin huit heures pour ma première séance de tir, ça te va ?, demanda Kaori.  

- Oui, je serai au rendez-vous.  

- Je rentre avec toi, Kaori. On va commencer à sécuriser ce soir., dit Umi.  

- Je ferme, nounours, ne t’inquiète pas., l’informa Miki.  

 

A ces mots, le géant chauve vira au rouge carmin. Il suivit sans un mot Kaori et grimpa dans la panda. Le tableau était plutôt comique à voir même si Kaori se demandait si sa voiture survivrait au trajet et elle le fit…  

 

Umibozu passa plus de deux heures à installer un système de défense qui permettrait à la jeune femme de gagner du temps si des malfrats avaient l’idée de venir les chercher à l’intérieur de chez eux. Il se demandait comment les choses allaient tourner pour eux car, s’il n’aurait pas misé un yen sur la demoiselle au début de leur relation, il savait aujourd’hui qu’elle était capable de beaucoup de choses et savait faire preuve d’autant de hargne que de tendresse, ce qui était un sacré avantage la connaissant.  

 

Quand il partit, Kaori resta seule chez elle et fit du ménage. Elle rangea les armes et ferma la porte de l’armurerie et de la salle de tir à clef, les gardant précieusement sur elle. Elle fit le tour des armoires, préparant sa liste de courses, nettoya, rangea, astiqua jusqu’à tomber de sommeil. Elle dormit d’un sommeil de plomb mais se réveilla tôt le lendemain matin, beaucoup plus tôt qu’à son habitude. Rapidement, elle se prépara et déjeuna avant de sortir. Elle était devant la porte à l’ouverture de la supérette.  

 

- Vous êtes bien matinale, Mademoiselle Kaori !, s’étonna le gérant.  

- J’ai une tonne de choses à faire ce matin., sourit-elle.  

 

A huit heures quand Mick arriva, elle était rentrée et avait rangé ses courses. Ils descendirent rapidement à la salle de tir et il la guida pendant sa séance de tir patiemment.  

 

- Tu es douée, Kaori. Si Ryo n’avait pas cherché à t’éloigner des armes à feu, tu serais certainement aussi bonne que moi avant mon accident., admit-il, un soupçon d’envie dans la voix.  

- Merci Mick., murmura-t-elle, en baissant les yeux.  

- Ne baisse plus jamais le regard, Kaori. Je ne comprends pas cet instinct de soumission ou de honte qui te ronge. Prends confiance en toi. C’est la première base., l’admonesta-t-il.  

- D’accord., dit-elle en relevant le menton.  

- Tu n’auras pas besoin de beaucoup de séances accompagnées. Il te suffira de t’entraîner seule au bout d’une dizaine de séances, je pense. On se concentrera ainsi sur les séances de combat.  

- C’est une bonne nouvelle. On gagnera du temps.  

- A partir de maintenant, tu ne dois plus sortir sans arme. Ce qui impliquera aussi de faire quelques ajustements dans ta garde-robe. Tu vas devoir tout le temps porter une veste et faire en sorte qu’elle reste en place, même avec un coup de vent. Kazue va aller chercher le nécessaire cette après-midi et elle t’aidera à ajuster tes vêtements. J’irai te chercher un holster de mon côté.  

- Merci.  

 

Elle n’avait pas pensé à tout ce côté pratique. C’était Ryo qui gérait tout cela habituellement. Elle était rassurée de pouvoir compter sur leurs amis pour ces sujets-là, de se sentir entourée.  

 

- Tu ne seras pas toute seule, Kaori. Je te le jure., lui promit Mick.  

 

Elle acquiesça puis, voyant l’heure tourner, mit fin à leur séance. Elle remonta se changer avant de partir à la clinique. Lorsqu’elle pénétra dans la chambre de Ryo, Kaori sentit son coeur battre un peu plus vite. Il s’était rasé, douché, habillé. Malgré les cernes sous ses yeux et les traits légèrement tirés, il la faisait toujours autant vibrer. Elle sentit une rougeur s’emparer de ses joues quand il posa son regard sur elle, un regard empreint de douceur et de sensualité.  

 

- Je… Bonjour, Ryo., bafouilla-t-elle piteusement.  

 

Elle réprima un léger mouvement d’humeur quand il eut l’arrogance de sourire, sûr de son charme.  

 

- Bonjour Kaori, ma partenaire colocataire depuis sept ans…, lui répondit-il d’une voix suave.  

 

Que lui prenait-il ? C’était rare qu’il s’adressa à elle ainsi… Elle se sentit toute retournée. Si en plus il commençait à lui faire du charme, elle ne s’en sortirait pas…  

 

- Tu es prêt ?, lui demanda-t-elle, tentant de se reprendre.  

- Je te suis. Où tu iras, j’irais., la taquina-t-il.  

 

Elle ouvrit la bouche pour le rabrouer mais aucun mot ne voulut sortir. Il passa devant elle et, de l’index, referma sa mâchoire. Poussant un peu plus loin, il laissa son doigt caresser son menton puis sa mâchoire, teintant de nouveau ces joues d’un joli rose.  

 

- On t’a déjà dit que tu étais mignonne quand tu rosissais., lui demanda-t-il, un léger sourire aux lèvres.  

 

Il ne savait pas trop pourquoi mais ça l’amusait de la taquiner et de voir sa réaction. Elle était resplendissante de candeur, comme si les années n’avaient eu aucune prise sur elle… Peut-être était-ce le cas d’ailleurs. Il l’apprendrait bien un jour ou l’autre puisqu’il vivait avec elle… L’attendant à la porte, il la dévisagea de la tête aux pieds. Elle avait une silhouette des plus agréables à regarder, grande, ce qui était bien pour lui, des rondeurs placées où il le fallait, d’une taille plus qu’appréciable, des grands yeux noisette pour lesquels on donnerait tout et deux petites perles rouges qu’il rêvait de goûter. Il s’en voulait d’ailleurs d’avoir mis fin à sa première tentative la veille. Bref, cette jeune demoiselle était tout à fait désirable et il se demandait comment il avait pu tenir sept ans sans la toucher…  

 

- Dis-moi quand tu dis qu’on est des amis proches, proche comment ? Du genre copain-copine, on parle et on discute ou plutôt du genre si j’ai froid dans le lit, on se réchauffe mutuellement mais sans s’engager ?, l’interrogea-t-il abruptement, ayant ouvert la porte.  

 

Kaori croisa le regard amusé de Kazue qui n’avait pas manqué un morceau de la phrase et se sentit rougir.  

 

- Plutôt copain-copine., marmonna-t-elle.  

- Bon, on y va ?, dit-elle en avançant dans le couloir.  

 

Il la regarda quelques secondes sans bouger puis lui emboîta le pas. Il n’accéléra pas plus que ça tout comme il ne pressa pas plus le pas en montant les escaliers de leur immeuble, prenant le temps d’admirer le déhanché de sa « partenaire ». S’il n’avait rien tenté avec elle, il devait être le plus idiot des hommes. Elle avait des fesses à damner un saint, pensa-t-il avec l’envie d’y poser les mains.  

 

- Voilà on y est., dit-elle, ouvrant la porte de leur appartement.  

 

Il pénétra à l’intérieur et trouva l’endroit cosy. C’était propre et ordonné. Tout était à sa place, on sentait que l’endroit était entretenu et aéré régulièrement et il eut la sensation que ça n’avait pas toujours été le cas. Même elle était à sa place, c’était aussi le sentiment qu’il avait.  

 

- Ca te rappelle des choses, l’appartement ou le trajet dans Tokyo ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il secoua la tête négativement. Il n’avait pas de souvenirs, plus des sensations fugaces mais imprécises. Les seules sensations permanentes et suffisamment fortes qu’il avait la concernaient elle. Il avait besoin de savoir.  

 

- Cet appartement… On dirait qu’un couple y vit., commença-t-il.  

- Tu trouves ? Je suppose que puisqu’on y vit ensemble, on a chacun laissé notre empreinte dessus., répondit-elle simplement.  

- Oui, c’est vrai. J’avais oublié., railla-t-il.  

 

Il s’approcha d’elle tel un félin et s’arrêta à sa hauteur, à une longueur de bras seulement.  

 

- On y vit ensemble. Toi, moi, un couple en somme. Alors Kaori, tu es sure qu’il n’y a rien entre nous ?, l’interrogea-t-il, le regard chaud. 

 


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