Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 05-10-19

Last update: 17-10-19

 

Comments: 31 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Quand un accident rend l'une des moitiés de City Hunter incapable d'assumer son rôle, que fera l'autre moitié? Comment gérer le handicap?

 

Disclaimer: Les personnages de " Dans les méandres de l'oubli" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Dans les méandres de l'oubli

 

Chapter 11 :: Chapitre 11

Published: 15-10-19 - Last update: 15-10-19

Comments: Bonjour, la suite. Mon côté sadique n'a pas pu s'empêcher de vous laisser en plan hier à un moment critique. Milles excuses (enfin presque ;) )… Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 11  

 

La lumière du feu de Bengale éclairait la nuit d’une couleur rouge. Juste avant qu’il ne s’éteignit, Ryo repéra Kaori et se précipita vers elle. Il entendait sa respiration saccadée et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Elle ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas comme ça… Il entendit derrière lui les pas précipités de Mick se diriger probablement vers l’autre tireur. Il lui en voulait, il aurait aimé le tuer lui-même s’il n’était pas encore mort mais sa soif de vengeance était moins forte que son inquiétude pour Kaori. Il arriva enfin près d’elle et s’agenouilla. Elle semblait essoufflée mais la respiration paraissait claire.  

 

- Kaori, tu m’entends ?, murmura-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Soulagé, il l’attrapa et l’attira contre lui. Elle gémit de douleur au mouvement mais se pressa avec plaisir contre lui. Soudain, jaillirent de ses yeux des torrents de larmes. Tout le stress, toute la peur accumulés explosèrent en elle. Elle s’agrippa à lui et se laissa aller. Elle sentait sa chaleur la gagner et remplacer le froid qui s’était insinué en elle alors qu’elle était tombée, glissant sur des cailloux. Elle entendait son coeur battre contre son oreille et ce son lui rappelait qu’elle était vivante, par miracle, car nul doute que son adversaire était un professionnel…  

 

- Tu vas bien ?, lui demanda-t-il.  

 

Son souffle effleura son oreille et la fit tressaillir. Pensant qu’elle avait froid, Ryo resserra son étreinte sur elle.  

 

- Oui. J’ai mal à l’épaule mais ça va., répondit-elle doucement.  

- On ne devrait pas rester là. Ca pourrait être dangereux., dit-elle, essayant de se lever.  

 

Elle entendit des pas précipités arriver vers elle et pointa fermement son arme dans la direction malgré la douleur qui fusa. Elle ne grimaça même pas.  

 

- Doucement Kaori, ce n’est que moi., fit Mick en levant les mains.  

- Tu as fait un joli carton, Miss., déclara-t-il, fier de son élève.  

- Je… Je l’ai tué ?, demanda-t-elle, la voix blanche.  

- Non, la balle a traversé la main. Mais il a glissé sur les pierres et s’est empalé sur une barre de fer. C’est fini pour lui., lui expliqua l’américain.  

 

Sentant sa fébrilité, Ryo passa un bras autour d’elle pour la soutenir.  

 

- Si on rentrait ?, proposa-t-il.  

 

Les deux autres acquiescèrent et ils regagnèrent les voitures. Arrivés à la Panda, Ryo prit les clefs des mains de sa partenaire qui le regarda dubitative.  

 

- Tu es sûr, Ryo ? Tu te souviens comment on fait ?, risqua-t-elle.  

- Bah, ça doit pas être si compliqué. Tu vois !, dit-il fier de lui en mettant le contact.  

 

Il passa une vitesse et la boîte grinça.  

 

- Oui, en effet je vois., pipa-t-elle, une lueur malicieuse dans les yeux.  

- Fais pas la maligne. Ce sont des choses qui arrivent…, maugréa-t-il.  

- Oui, même aux meilleurs., répondit-elle, ironique.  

 

Il lui lança un regard noir qu’elle lui rendit par un magnifique sourire qui fit bondir son coeur puis ils suivirent Mick jusqu’à l’immeuble. Ils montèrent tous trois jusqu’à l’appartement et l’américain soigna la blessure de Kaori avec douceur.  

 

- La balle n’a qu’éraflé la peau. Tu auras peut-être une cicatrice mais ce sera tout., lui apprit-il en refermant la trousse à pharmacie.  

- Je suis content que tu t’en sois sortie, Kaori. Tu m’as flanquée une sacrée frousse., dit-il en la serrant dans ses bras.  

- Désolée pour cela. En revanche, tu m’expliques ce que vous faisiez là tous les deux ?, leur demanda-t-elle.  

- Tu n’as pas pour habitude de suivre Ryo lors de ses duels.  

- Non, c’est vrai mais tu n’es pas Ryo, ma belle. Je tiens beaucoup plus à ton joli corps qu’au sien. J’espérais peut-être une chance de te réconforter…, répondit-il, lui faisant un clin d’oeil.  

 

Elle aurait pu s’offusquer de ses paroles mais ne le fut pas. Ses quelques mots dénotaient juste l’affection qu’il avait pour elle et elle ne pouvait pas le lui reprocher.  

 

- Je vous laisse. Kazue doit être morte d’inquiétude.  

 

Il les laissa seuls et, dès qu’il fut sorti, Kaori se tourna vers Ryo.  

 

- Pourquoi tu es partie à ce duel, Kaori ?, lui demanda son partenaire avant qu’elle n’eut pu prononcer un mot.  

- Parce qu’il le fallait…, murmura-t-elle.  

- Vraiment ?  

- Oui. Ca aurait été trop dangereux de laisser penser qu’on était faibles…, expliqua-t-elle.  

- Que j’étais faible, tu veux dire., rectifia-t-il.  

 

Elle haussa les épaules, mal à l’aise. Elle ne voulait pas qu’il se sentit coupable de ses choix.  

 

- Ca valait le coup de risquer de mourir ?, l’interrogea-t-il durement.  

- Ca n’aurait qu’avancé un peu l’heure., tenta-t-elle de plaisanter.  

 

Il s’approcha brusquement d’elle et la prit par les épaules. Il plongea son regard furieux dans le sien et elle pouvait lire la peur et la douleur qu’il avait ressenties.  

 

- Tu imagines à quel point j’étais terrifié pour toi ? Tu imagines le mal que ça m’a fait d’imaginer ma vie sans toi ? Bon sang Kaori, je t’aime et je ne veux pas te perdre ! Ne rejoue plus jamais les héroïnes ! On s’en fout de ma réputation, de notre réputation. Tout ce qui compte c’est nous deux !, vociféra-t-il.  

- Non Ryo, ce n’est pas possible. Parce que, dans la vraie vie, tu n’as jamais voulu d’un nous deux ! Parce que dans notre vraie vie, le danger est là en permanence et n’attend qu’un faux pas de notre part pour nous faire chuter ! Je ne peux pas ignorer ce qui se passe autour de nous !, hurla-t-elle.  

 

Elle se dégagea de son emprise et s’éloigna de lui. Elle se posta devant la fenêtre, lui tournant le dos, et observa la nuit étoilée.  

 

- Je ne veux pas d’une histoire qui se terminera dans le sang. Je ne veux pas d’un nous deux tant que tu ne seras pas rétabli parce qu’à coup sûr, je signerai notre arrêt de mort. Je ne veux pas d’un nous deux avant que tu retrouves la mémoire parce que je ne suis pas sure que le vrai toi l’acceptera à cause de notre vie et que ça fera trop mal si je dois tout lâcher après. Je veux t’aimer, Ryo, de tout mon coeur mais pas sans que tu aies toutes les cartes en main., lui expliqua-t-elle.  

 

Elle l’entendit approcher d’elle mais ne se retourna pas. Elle vit son reflet apparaître dans la vitre et l’observa intensément.  

 

- Je vais te poser à nouveau la même question qu’avant : que feras-tu si je ne retrouve jamais la mémoire ? Tu vas te priver de moments de bonheur par fidélité à un homme qui n’existe plus ? Et comment peux-tu seulement être fidèle à l’homme que j’étais, Kaori ? D’après ce que je sais, cet homme était un connard.  

- Non, pas l’homme que je connais. Le Ryo que je connais, que mon frère connaissait, a des travers certes mais c’est un homme droit et juste. C’est un homme qui a été torturé par la vie mais qui a su garder une part d’humanité qu’il ne montre qu’à peu de gens et j’ai la chance d’en faire partie…, le contra-t-elle.  

- J’aime cet homme. Comprends-moi Ryo. Aujourd’hui, tu me parles de tes sentiments, tu me dis clairement que tu m’aimes et que tu veux vivre avec moi et j’en suis plus qu’heureuse. C’est quelque chose que je n’espérais plus vraiment. Mais je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’il se passera quand tu retrouveras la mémoire et je ne peux pas briser ta confiance. Je ne veux pas nous faire de mal.  

- Et me faire du mal maintenant, ça ne te dérange pas ?, l’attaqua-t-il, amer.  

 

Elle se retourna lentement et le regarda, peinée.  

 

- Ca ne me plaît pas mais j’estime ne pas avoir le choix., répondit-elle.  

 

Ryo était fâché et malheureux en même temps de voir ainsi ses sentiments refoulés, mis en attente. Il avait envie de partager tant de choses avec elle, pouvoir la toucher sans se demander s’il serait repoussé, l’embrasser sans avoir l’impression de lui voler un baiser, la tenir dans ses bras sans devoir l’étouffer pour qu’elle ne s’enfuit pas… Il voulait faire avec elle toutes ces petites choses que deux amoureux partageaient sans crainte, en toute liberté, en tout abandon des deux côtés. Mais elle ne voulait pas de tout cela… à cause de lui...  

 

Kaori ne quitta pas son regard et ce qu’elle vit lui fit plus mal encore : elle se voyait elle avant cette épreuve, se languissant d’un amour non réciproque, de la douleur et la joie qu’il pouvait provoquer, de la colère et l’incompréhension qui se jetaient dans la partie. Ce qu’il vivait, elle l’avait également vécu et, aujourd’hui, c’était elle le bourreau. Elle sentit son coeur se serrer car, ce qu’elle faisait, elle le faisait pour eux, pour lui et c’était dur de voir qu’en voulant éviter le mal, elle le provoquait et alors elle réalisa.  

 

- Je n’avais jamais imaginé ce que tu pouvais ressentir quand tu me laissais dans l’incertitude. Je n’avais jamais effleuré l’idée que tu pouvais souffrir comme moi je souffrais. Tu as l’air toujours si indifférent quand il s’agit de sentiments et surtout des miens que j’en avais oublié ta capacité à cacher ce que tu ressentais. Tu m’as si bien bernée, Ryo., dit-elle, le coeur lourd.  

- Alors si tu sais ce que je ressens, pourquoi tu refuses toujours de nous laisser une chance ? C’est maintenant qu’il faut le faire avant de retomber dans les non-dits et faux-semblants, avant de retrouver nos habitudes., lui confia-t-il, à voix basse.  

- Je t’aime, Kaori, et ça ne changera pas quand je retrouverai la mémoire. C’est lui qui me le dit., avoua-t-il, prenant sa main et la posant sur son coeur.  

 

Elle sentit son coeur battre sous sa paume. C’était apaisant tout comme la chaleur de son corps se diffusant sur sa main était électrisante.  

 

- Je… je ne sais pas, Ryo. Je ne sais plus., bafouilla-t-elle, baissant les yeux.  

- Est-ce que tu m’aimes ?, lui demanda-t-il.  

- Plus que ma vie-même., répondit-elle en relevant le regard vers lui.  

 

En un éclair, elle ne vit plus que l’obscurité. Il avait fondu sur ses lèvres et l’embrasser passionnément, lui rendant toute pensée cohérente impossible. Elle avait fermé les yeux sous la force de l’émotion qui l’assaillit. Elle aurait dû se défendre, elle aurait dû se dégager, elle aurait dû s’en tenir à ses résolutions… mais comment pouvait-elle faire ce qu’elle lui avait reproché pendant des années : décider à sa place ? Ses résolutions s’évanouirent. Si son esprit n’avait pas été tant accaparé par la douceur de ses lèvres, pas ses mains qui caressaient son dos, elle aurait certainement ri : elle n’avait même pas tenu une semaine alors que lui avait réussi à le faire pendant des années. Elle était bien faible…  

 

Voyant qu’elle ne le repoussait pas, Ryo la serra encore plus contre lui. Il voulait sentir la moindre de ses formes, sa chaleur, son coeur battre. Il voulait la déshabiller et la faire sienne, lui montrer à quel point il l’aimait en lui faisant l’amour longuement, tendrement… et à de nombreuses reprises. Il voulait se fondre en elle car elle était la seule qui faisait battre son coeur aussi vite, qui le faisait se sentir entier malgré son amnésie. C’était étrange car, au fond de lui, il avait le senti de braver un interdit et il s’en fichait. Quand on aimait quelqu’un aussi fort, qu’y avait-il de mal à le lui montrer ?  

 

Sentant le manque d’air arriver, Kaori s’écarta doucement en gémissant. Légèrement étourdie, elle posa le front contre son torse, le temps de reprendre ses esprits, mais son alter ego en avait décidé autrement. Il ne lui laissa même pas dix secondes avant de basculer sa tête en arrière et de reprendre sa bouche avec avidité. Il explora chaque millimètre carré de la pulpe de ses lèvres avant de prendre possession complète de sa bouche, faisant danser leurs langues dans une chorégraphie endiablée. Ils avaient déjà partagé deux baisers passionnés mais celui-là surclassait le tout. Elle sentait ses jambes fléchir sous les émotions fortes qu’elle ressentait et seule l’étreinte de son pourfendeur la maintint en position.  

 

Ce fut Ryo qui s’écarta un long moment après. Silencieux, un léger sourire aux lèvres, il l’observa en caressant sa joue.  

 

- Tu es belle, ma Kaori., murmura-t-il, admirant ses lèvres rouges et gonflées, l’éclat particulier de ses yeux, ses joues rosies.  

 

Il parsema son visage de baisers, la replongeant dans l’abîme du désir, incapable de s’opposer à lui.  

 

- Je te veux. Je veux te faire l’amour et faire de toi ma femme. Il n’y aura personne d’autre que toi, Kaori. Tu es celle qu’il me faut, celle qui me manque pour être moi., lui dit-il à voix basse.  

 

Il vit une larme rouler sur sa joue et l’essuya du pouce.  

 

- Veux-tu de moi, toi aussi ?, lui demanda-t-il.  

- Oui…, souffla-t-elle sans l’ombre d’une hésitation.  

 

Le sourire de Ryo s’accentua et il l’embrassa tendrement puis il glissa sa main dans la sienne et l’emmena dans sa chambre. Alors qu’ils s’apprêtaient à pénétrer dans l’antre du nettoyeur, la conscience de Kaori se rappela à elle. Elle eut soudain des doutes sur ce qu’elle allait faire, franchir la ligne invisible qui était tracée entre eux, alors qu’il n’était pas en pleine possession de ses moyens. Ryo se demanda un instant ce qui la gênait puis se rappela tout ce qu’elle lui avait dit. Loin de s’offusquer de sa réaction, il n’en éprouva que plus d’amour pour elle qui, même au plus fort du désir, visible à l’éclat de ses yeux, pensait encore et toujours à son bien à lui. Il posa une main sur son visage et l’embrassa tendrement d’abord puis plus passionnément. Lorsqu’elle passa les bras autour de son cou, il sut qu’elle était acquise à sa cause et il la prit dans ses bras pour franchir le seuil de sa chambre avant de la déposer sur son lit.  

 

Il s’allongea à ses côtés et l’attira contre lui, reprenant ses lèvres avec avidité. Il savait que cette nuit serait leur nuit et il avait tout son temps. Il voulait graver chaque moment, chaque soupir, chaque caresse dans sa mémoire. Il voulait entendre les mots qu’il lui dirait, la réponse qu’elle leur donnerait, chaque gémissement ou cri qu’il provoquerait. Il n’en était certainement pas à sa première relation sexuelle, mais celle-ci était particulière. En oubliant tout son passé, il redevenait un homme neuf. Sa vie changeait du tout au tout et il ne le regrettait pas une seconde, surtout pas celle-ci où, oubliant sa timidité, elle glissa une main hésitante sur son torse jusqu’à son cou, où il se sentit électrisé à ce simple toucher.  

 

Il trouva le bas de son débardeur et passa une main en dessous, découvrant la peau nue de son dos. Il sentit la pause qu’elle fit dans leurs baisers à ce contact puis elle reprit. Il aimait le goût de ses lèvres, leur douceur, leur chaleur. Il aimait la texture de sa peau, douce, veloutée. Il laissa ses doigts glisser le long de sa colonne vertébrale et la sentit frémir. Doucement il quitta sa bouche et explora la ligne de sa mâchoire, puis descendit dans son cou, embrassant, léchant la peau si fine au creux de sa gorge puis remonta le long de sa nuque jusqu’à son lobe d’oreille qu’il mordilla et suçota alternativement, entendant son souffle se saccader.  

 

Il sourit : il ne l’avait même pas encore effeuillée. A ce rythme-là, il allait la tuer avant même d’avoir profité de sa personne, pensa-t-il. Même si mourir d’amour était une belle mort, il n’avait pas encore envie de se séparer d’elle. Il retrouva donc sagement, enfin presque, sa bouche pulpeuse et lui infligea un long baiser, sentant son corps s’apaiser un tant soit peu. Lentement il agrippa le bord de son haut et le fit remonter jusqu’à le lui enlever. Il retira son tee-shirt également, désirant sentir sa peau contre la sienne.  

 

Kaori ne savait plus où donner de la tête. Elle sentait ses lèvres et ses mains parcourir son corps et les sensations ressenties étaient beaucoup plus fortes que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Elle avait envie de fuir cette invasion en même temps qu’elle en voulait plus. Elle se sentait perdue dans un tourbillon mais à sa place dans ses bras. Passé le moment de gêne de se voir ainsi dévoilée à son regard, elle apprécia le contact peau à peau. Sa chaleur l’apaisait et l’inondait, ses mains la rendaient folle, ses muscles jouaient contre sa poitrine et son ventre, enflammant mille brasiers.  

 

Se laissant emporter par le courant, elle posa ses mains bien à plat sur ses reins et les fit glisser doucement vers ses omoplates. Jetant un œil vers son visage, elle vit son regard s’assombrir de désir et se sentit fière de l’effet qu’elle lui faisait. Enhardie, elle traça le contour de chaque muscle, effleura les cicatrices qu’elle sentait nombreuses sous ses doigts, traça la ligne de son dos du bout des ongles. Ce fut alors qu’il attrapa ses mains et les immobilisa au dessus de sa tête, le souffle erratique.  

 

- Tu me rends dingue. Je suis sûr que je n’ai jamais rien vécu d’aussi fort., murmura-t-il contre ses lèvres.  

 

Il la fit basculer sur le dos et se positionna au dessus d’elle, laissant ses lèvres glisser sur ses épaules puis sa poitrine. Il caressa doucement ses fesses et remonta sa cuisse contre sa hanche. Elle était faite pour lui, il n’en avait plus aucun doute. Glissant une main entre eux, il défit prestement le bouton et la fermeture éclair de leurs pantalons. Il sentait à ce geste l’expérience qu’il avait. Pour ne pas la brusquer, il se releva et défit le sien d’abord puis lentement, posant un genou sur le bord du lit, il tira sur le bas de son jean. Celui-ci dévoila sans résistance son intimité couverte d’une jolie culotte en dentelle blanche assortie à son soutien-gorge, puis ses longues jambes fuselées qu’il prit plaisir à caresser en revenant vers elle.  

 

- Tu es si belle. On dirait un ange., lui dit-il.  

- Je doute que les anges se baladent en sous-vêtements., pipa Kaori, mal à l’aise.  

- Moi, je doute que les anges soient autant un appel au péché., répliqua-t-il, les yeux brûlant d’une flamme intense.  

 

Il posa les lèvres sur son ventre et très lentement remonta jusqu’à sa bouche. Il l’entendit haleter avant d’emprisonner son souffle et laissa ses mains prendre le relais. Il se pressa contre elle, lui faisant prendre conscience de son désir. Elle se tendit, ce qui ne passa pas inaperçu, et il se recula légèrement. Il avait encore le temps… Rien n’était calculé et pourtant tout semblait chorégraphié : les mains qui se mouvaient en douceur sur le corps de l’autre, les lèvres qui glissaient, les soupirs et gémissements qui cadençaient le tout. La gêne et la peur laissèrent place à la volupté et l’envie de l’autre.  

 

Bientôt, le premier morceau de dentelle blanche vola dans la pièce et les soupirs furent plus appuyés. Le désir grimpa en flèche et il ne fallut que peu de temps avant que le reste des vêtements ne suivit, laissant deux adultes dans leur plus simple appareil, emplis d’un désir évident, se faire face. Kaori ne put s’empêcher de déglutir à la vue du sexe de son partenaire. Elle devait avouer qu’elle n’était pas totalement rassurée. Il ne trahissait pas sa réputation d’étalon. En face d’elle, Ryo sentait la tension le gagner également mais pas pour les mêmes raisons bien évidemment : il voulait juste être à la hauteur, ne pas aller trop vite et lui donner le plaisir qu’elle méritait.  

 

- Ryo…, laissa-t-elle échapper, baissant les yeux et se mordillant les lèvres.  

- Je… je… vas-y doucement, s’il te plaît., lui demanda-t-elle.  

- Je ne vais pas me jeter sur toi comme une bête affamée., plaisanta-t-il.  

- Ce n’est pas ça… C’est juste que… je n’ai jamais connu d’homme avant toi., avoua-t-elle, honteuse.  

 

Un coup de poing à l’estomac lui aurait fait le même effet. Il n’arrivait pas à le croire. Une jeune femme aussi belle qu’elle, aussi douce… Comment était-ce possible ? Il se souvint alors de la phrase qu’elle avait prononcé le lendemain de son réveil, qu’il faudrait que les choses changèrent pour lui prouver qu’ils n’avaient jamais été ensemble… Il pensait qu’elle plaisantait mais c’était alors la vérité.  

 

- Si tu ne veux pas aller plus loin, on peut arrêter là., lui dit-il avec sollicitude.  

- Je… non. J’en ai envie., murmura-t-elle, rougissant.  

- Alors, fais-moi juste confiance., lui proposa-t-il.  

- Je t’aime, Kaori. Je n’ai aucune envie de te faire mal.  

 

Elle acquiesça. Il vint s’allonger à ses côtés et l’attira dans ses bras. Ils restèrent ainsi un long moment avant que les caresses et les baisers ne reprirent. Ils prirent leur temps, se découvrirent avec pudeur et douceur, attentifs au moindre signe de gêne de l’autre. Doucement ils grimpèrent l’échelle du désir jusqu’à ce que, au bout de leurs capacités de résistance, leurs corps s’appelèrent et s’unirent, délicatement au début puis passionnément. Fidèles à eux-mêmes, ils trouvèrent rapidement leur symbiose et, étroitement enlacés, ils s’aimèrent un long moment, laissant leurs sentiments s’exprimer à travers leurs gestes, leurs regards et leurs baisers.  

 

Atteignant le paroxysme de leur étreinte ensemble, Ryo roula sur le dos, tenant sa compagne contre lui. Il sentait son odeur autour et sur lui, sa chaleur l’enveloppait, son coeur cognait contre le sien. Il se sentait bien, peut-être ne s’était-il jamais senti aussi bien de toute sa vie. Doucement, il traça des arabesques sur le dos de son amante, l’apaisant, l’aidant à reprendre contact avec la réalité. Il observa ses traits fins, son regard perdu dans le vague et sourit de l’effet qu’il avait produit sur elle.  

 

- Tu rêves ?, murmura-t-il.  

 

Sortant de son songe, elle leva la tête vers lui, le regard interrogateur.  

 

- Tu rêves ?, répéta-t-il.  

- Si je ne rêve pas, c’est que je suis au paradis., répondit-elle, un doux sourire aux lèvres.  

 

Il effleura sa bouche d’un léger baiser.  

 

- Je ne t’ai pas fait mal ?, s’inquiéta-t-il.  

- Légèrement au début mais c’est vite passé. C’était merveilleux, Ryo., soupira-t-elle d’extase.  

- Je suis content que ça t’ait plu parce qu’on va recommencer très souvent, ma belle., dit-il affichant un faux air pervers.  

 

Kaori se mit à rire. Les vibrations de son corps le gagnèrent et ne tardèrent pas à réveiller une certaine partie de son anatomie. Surprise par la sensation alors qu’il était encore en elle, elle le regarda.  

 

- C’est l’effet que tu me fais, Kaori. Mon corps a faim de toi. Mon coeur bat pour le tien. Mes rêves ne parlent que de toi., murmura-t-il, les yeux dans ses yeux.  

 

Il la fit de nouveau basculer sur le dos et lui prouva la puissance de son amour.  

 

La nuit était bien avancée quand le sommeil les accepta enfin. Ils s’endormirent nus l’un contre l’autre, un léger sourire aux lèvres, le coeur et le corps apaisés. Plus rien ne se dressait entre eux. Ils ne faisaient maintenant plus qu’un de corps et d’esprit.  

 

La nettoyeuse rêva beaucoup cette nuit-là et des rêves pas toujours très sages. Aurait-elle été éveillée qu’elle aurait certainement rougi des images qui lui passèrent par la tête et de la façon dont son corps s’agitait sous l’assaut des mains et de la langue de son amant. Quelque chose s’était libéré en elle et elle se sentait plus en accord avec son corps et son coeur.  

 

De son côté, Ryo dormit, lui, d’un sommeil profond. Lorsqu’il se réveilla, il fixa un long moment le plafond, perdu dans ses pensées. Il sentait le corps chaud et velouté de sa partenaire pressé contre le sien, une sensation dont il s’était langui et ne pourrait maintenant plus se passer. Son souffle caressait à intervalles réguliers son torse, provoquant un délicieux frisson en lui. Il avait fait l’amour à Kaori. C’était incroyable. Il avait vécu ce moment avec une telle intensité, une telle passion qu’il se demandait comment il avait fait pour ne pas bâcler les choses.  

 

Il la regarda et sut : elle, il n’y avait qu’elle qui pouvait faire naître en lui ce désir de protection, d’attention envers l’autre, cette capacité à se maîtriser pour avoir mieux. Il avait découvert une amante soucieuse et attentionnée, fidèle à la femme qu’elle était, mais également passionnée et sensuelle. Il se demandait si elle se rendait compte de tout cela et en doutait. Il glissa une mèche rebelle derrière son oreille et son regard se voila. Il avait fait l’amour à Kaori. Elle était devenue sienne.  

 

Une heure plus tard, la jeune femme se réveilla doucement. Elle sentit l’effleurement des draps contre sa peau nue, ce qui lui tira un long frisson, lui remémorant les caresses de Ryo sur son corps. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, revivant chaque seconde de cette soirée inoubliable où l’homme qu’elle aimait avait fait d’elle une femme. Elle avait tellement craint ce moment et celui-ci s’était si bien passé qu’elle en était plus qu’heureuse. Elle se souvint de sa patience, sa douceur qui alternaient avec les caresses plus poussées et la passion qui l’amenaient régulièrement au bord du gouffre. Il avait parfaitement su doser et gérer chaque instant pour le faire durer le plus longtemps. Que dire de leur union sinon qu’elle n’en avait pas attendu tant… Elle s’était sentie comblée et espérait avoir rendu la pareille à son amant.  

 

Se souvenant qu’elle était dans le lit de Ryo, elle se tourna de l’autre côté du lit et fut surprise de ne pas l’y trouver, surprise et déçue. Rougissante, elle devait admettre qu’elle avait encore envie de faire l’amour avec lui. Son coeur se souleva et un long soupir lui échappa. Peut-être était-il mal à l’aise après la nuit qu’ils avaient passée ? Elle n’aurait jamais dû céder se dit-elle. Elle aurait dû suivre sa ligne de conduite plutôt que de céder à ses hormones. Peut-être qu’elle n’avait pas été suffisamment à la hauteur et qu’il ne voulait pas la blesser en la repoussant au petit matin.  

 

Elle sentit les larmes perler à ses yeux et attrapa un mouchoir sur la table de chevet de l’autre côté du lit. Ce fut alors qu’elle vit le papier. Son coeur s’emballa et les larmes affluèrent. Elle le prit et le lut. Il n’y avait que trois mots sur ce papier, trois mots seulement qui signifiaient tant pourtant… 

 


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