Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 05-10-19

Last update: 17-10-19

 

Comments: 31 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Quand un accident rend l'une des moitiés de City Hunter incapable d'assumer son rôle, que fera l'autre moitié? Comment gérer le handicap?

 

Disclaimer: Les personnages de " Dans les méandres de l'oubli" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I'm almost 18. Can I get access to the NC-17 section?

 

No. Legally, you are not major, before you are 18 years old. I don't care if it's in a day or a week. Make your request when you are actually 18.

 

 

   Fanfiction :: Dans les méandres de l'oubli

 

Chapter 5 :: chapitre 5

Published: 09-10-19 - Last update: 09-10-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Et oui, pauvre Kaori, devoir gérer l'amnésie de Ryo et son côté charmeur pour préserver leur avenir… A-t-elle déjà tout vu? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 5  

 

- Ma Kaori chérie ! Ton grand amour arrive !, entendirent soudain Kaori et Ryo non loin d’eux.  

 

Se retournant, Ryo vit voler dans les airs un homme de son âge, blond, un faciès de pervers, beaucoup trop déshabillé à son goût. A la trajectoire, il devina sa cible, encore sous le coup de l’émotion, et s’interposa, les sourcils froncés. Il se retrouva aux prises avec un Mick amoureux éhonté, lui parsemant le visage de bisous, trop heureux d’avoir atteint son but pour une fois.  

 

- Comme tu es douce, ma Kaori…, susurra-t-il, profitant de son plaisir, les yeux fermés.  

 

Derrière Ryo, Kaori se mit à rire du spectacle contrairement à son partenaire qui, lui, affichait un regard noir.  

 

- Je vous préviens que si vous continuez à me peloter les fesses comme vous le faites, je vous arrache tout ce qui fait de vous un homme., gronda ce dernier dangereusement.  

 

Les mains de l’américain cessèrent de bouger et, doucement, craintivement même, il s’écarta. Quand il vit le visage de son alter ego à deux centimètres du sien, il fit un bond en arrière en hurlant et toussant, dégoûté.  

 

- Oh no, je vais devoir me laver la bouche maintenant !, répondit Mick écoeuré.  

- Et moi donc… Ca vous prend souvent de vous jeter ainsi sur les jeunes femmes ?, lui demanda Ryo sévèrement.  

- Ca ? Non, uniquement les belles jeunes femmes. C’est un sport que toi et moi adorons…, lui répondit-il avec un clin d’oeil.  

 

Ryo se sentit mortifié et tourna la tête vers Kaori qui baissa les yeux, contemplant avec attention le carré de bitume à ses pieds.  

 

- C’est quoi cette histoire ?, lui demanda-t-il, n’osant y croire.  

- Il a raison… Tu as l’habitude de saluer nos amies de cette façon également et aussi parfois certaines autres femmes., répondit-elle à mi-voix.  

- Tu veux dire que je me jette sur toi de la sorte ?, l’interrogea-t-il, horrifié.  

- Non, pas moi…, dit-elle, se tournant et entrant dans le café, le coeur déchiré.  

 

Ryo lui était soulagé de savoir qu’il n’avait pas ce type de relation avec elle, qu’il la respectait.  

 

- Il faut que tu perdes la mémoire pour te rendre compte qu’elle existe ? C’est dommage quand même., fit Mick, à qui le regard de Ryo n’avait pas échappé.  

- Quoi ?, lui demanda le nettoyeur, intrigué.  

- Oublie. Moi, c’est Mick, Mick Angel. On est amis depuis des années. La jolie jeune femme qui va bientôt m’encastrer dans le bitume, c’est Kazue, ma compagne., dit-il, avant de recevoir sa sanction.  

 

Ryo regarda l’action et, même s’il était étonné, il avait le sentiment que c’était quelque chose de très commun… Kazue s’approcha avec réserve de Ryo et déposa un baiser sur sa joue.  

 

- Ca fait plaisir de te voir. J’étais inquiète pour toi.  

- Merci. Comment dire ? Enchanté de faire ta connaissance. Ca te plaît de vivre avec un pervers pareil ?, lui demanda-t-il, lui ouvrant la porte.  

- Je fais avec. Comme Kaori…, répondit-elle, le laissant pantois.  

 

A l’intérieur du café, Ryo chercha sa partenaire et croisa son regard, légèrement triste. Son coeur se serra et il la rejoignit en une fraction de seconde. Dans un geste qui devenait une habitude très agréable pour lui, il replaça une mèche derrière son oreille, caressant délicatement sa joue au passage.  

 

- Apparemment j’ai gagné la médaille de la goujaterie en ce qui te concerne. Tu me pardonneras un jour ? Tu me laisseras te montrer ce que je ressens pour toi ?, lui demanda-t-il.  

 

Autant dire que la proposition ne tomba pas dans l’oreille de sourds car toute la bande se retint de respirer, surprise par l’attitude nouvelle de leur ami. Tous étaient fous de joie, se disant qu’enfin les choses changeraient et que le couple de nettoyeurs deviendrait un couple tout court, tous sauf un qui ressentait plus qu’il ne voyait les choses et, pour une fois, la tension négative n’était pas du même côté.  

 

Kaori regarda Ryo, les larmes aux yeux. Cela faisait tellement longtemps qu’elle attendait un geste de sa part, le plus insignifiant fut-il, qu’elle avait juste envie de rire amèrement. Tout ce qui s’était passé depuis qu’elle l’avait retrouvé ce matin, tout ce qu’il lui avait dit étaient bien plus qu’elle n’espérait mais cela tombait au mauvais moment. Elle devait faire ce qu’il y avait de mieux pour eux, pour après…  

 

- Te pardonner, c’est déjà fait depuis longtemps. Tu peux me montrer tout ce que tu veux, Ryo. Je sais qui tu es. Tu veux laisser s’exprimer tes sentiments, fais-le. Je te laisserai parler mais je ne te laisserai pas agir, pas avant que tu n’aies recouvré la mémoire., répondit-elle avant de se tourner vers les autres.  

- Kaori…  

- Nous sommes venus pour rencontrer nos amis alors laisse-moi te les présenter., le coupa-t-elle, se forçant à l’ignorer.  

 

Tout comme elle dut ignorer le regard que les autres avaient braqué sur elle, empli d’une totale incompréhension. Pourquoi rejetait-elle cette chance qui lui était offerte d’être enfin heureuse avec l’homme qu’elle aimait ? C’était inconcevable…  

 

- Ryo, voici Umibozu et Miki, les propriétaires du café. Tu as déjà rencontré Mick et sa compagne Kazue. Kazue travaille avec le Professeur à la clinique. Enfin Saeko et Reika, respectivement inspectrice à la police de Tokyo et détective privée située dans l’immeuble voisin du notre., les présenta-t-elle tous.  

 

Le nettoyeur dévisagea chaque personne : il trouva les jeunes femmes d’une beauté époustouflante, il ne pouvait le nier. Mick s’était posé sur un tabouret et le regardait sereinement, un air qui contrastait avec le premier masque qu’il avait arboré. Enfin, il leva les yeux vers le géant chauve en train d’astiquer une assiette derrière le comptoir. Il eut un drôle de sentiment en le voyant, empreint de rivalité mêlée à du respect… Il n’avait pas peur de lui même s’il était sûr que tous ceux qui le voyaient pour la première fois devaient être terrifiés par sa stature et son air patibulaire.  

 

- Bonjour tout le monde., les salua-t-il avec un signe de la main.  

- Tu veux un café, Ryo ?, lui proposa Miki, souriante.  

- Euh oui, je veux bien, merci.  

 

Kaori lui désigna un tabouret et prit place à ses côtés. Elle sentait les regards de Miki et Kazue posés sur elle et refusa de lever les yeux. Elle ne voulait pas répondre à leurs questions. Elle voulait qu’on la laissa un peu tranquille pour reprendre son souffle après cette journée digne d’un ascenseur émotionnel.  

 

A côté d’elle, Ryo écoutait leurs amis plus qu’il ne leur parlait. Il avait besoin d’un peu de temps pour apprivoiser cette bande et percevoir les personnalités de chacun. Il sentit une main courir le long de ses épaules et soudain apparut à sa gauche Reika. Sourire charmeur aux lèvres, légèrement de profil, ce qui mettait en valeur la courbe de sa poitrine, elle se pencha sur lui.  

 

- Alors mon Ryo, ça te dirait qu’on aille boire un verre tous les deux ce soir ?, lui proposa-t-elle.  

- Je ne sais pas. Pourquoi ?, répondit-il.  

- Pour qu’on puisse discuter tous les deux… et plus si affinités., suggéra-t-elle.  

 

Il sentit la tension émaner de sa partenaire. Il jeta un regard en coin vers elle et sourit à son petit manège : elle faisait semblant d’ignorer la scène mais il ressentait sa colère.  

 

- Non merci, Reika. Je vais rentrer avec Kaori et passer la soirée avec elle. On a encore des tas de choses à se dire…, fit-il.  

 

Il vit l’air offusqué de la détective puis tourna les yeux sur sa partenaire dont il nota le plaisir à la légère couleur rose de ses joues. Il posa une main dans le bas de son dos, sentant le tressaillement qui la prit, et se pencha vers elle.  

 

- Si on rentrait ? Je suis mort de fatigue., lui proposa-t-il.  

- D’accord.  

 

Elle se leva et salua leurs amis. Mick l’attrapa et l’enlaça tendrement, sous le regard sombre de son ami, ce qui ne lui échappa pas. Il convint avec Kaori de l’heure de leur entraînement le lendemain avant de la laisser partir, baisant délicatement sa joue, le regard narquois plongé dans celui de Ryo…  

 

Le couple marcha un moment en silence. Kaori était plongée dans ses pensées, inconsciente de la colère qui grandissait en son partenaire. N’en pouvant plus, il la stoppa brusquement, la forçant à lui faire face.  

 

- Qu’y a-t-il entre Mick et toi ?, lui demanda-t-il à brûle pourpoint.  

- Quoi ? Mick et moi ? C’est mon ami.  

- Vous avez une liaison, n’est-ce pas ?, insista Ryo d’une voix dure.  

- Pardon ?  

 

Kaori resta là à le fixer, les yeux ronds. Que lui prenait-il tout à coup ? Il lui faisait une crise de jalousie. Ryo lui faisait une crise de jalousie ? Ce n’était pas possible. Son partenaire ne lui aurait jamais fait une telle chose, pas à elle, son petit frère, la seule femme qui ne le faisait pas bander, la femme sans formes… Elle le regarda droit dans les yeux et vit effectivement sa jalousie briller d’un feu intense. Elle repensa à tout ce qui s’était passé depuis le matin, à tout ce qu’il lui avait dit, fait. Ryo amnésique ne lui cachait plus ses sentiments et était prêt à faire avancer les choses entre eux. Alors un Ryo jaloux de Mick, ce n’était finalement pas si irrationnel…  

 

- Non, nous n’avons pas de liaison. Nous sommes simplement amis., répondit-elle sans s’énerver.  

- Tu plaisantes ? Ça se voit qu’il te trouve très à son goût et je ne l’en blâmerai pas. Toi, tu ne le repousses même pas quand il te saute dessus alors que moi je n’ai le droit qu’au froid. C’est pour cela que tu ne veux pas de moi, tu l’aimes lui ?, s’énerva le nettoyeur.  

- Ryo…, soupira-t-elle, jetant un œil aux environs.  

 

Ils étaient en pleine rue, à la vue de tous et surtout des invisibles qui servaient pour la plupart d’indics. Certains lui étaient fidèles mais d’autres auraient vendu père et mère… Alors les voir se déchirer ainsi en public, c’était donner un signe que City Hunter était passagèrement affaibli et elle ne pouvait se le permettre…  

 

- Nous pourrions continuer cette discussion à la maison, s’il te plaît ?, demanda-t-elle, attrapant son bras et tentant de le faire avancer, en vain.  

- Non, je veux une réponse maintenant. Est-ce que tu l’aimes ?, réitéra-t-il, le regard noir.  

- Idiot…, pesta-t-elle.  

- Je n’aime pas Mick comme tu le penses. Je l’aime comme un ami, c’est tout.  

- Mais cette façon qu’il a de te regarder… On jurerait qu’il te considère comme bien plus qu’une amie…, chercha à comprendre Ryo.  

- Il faudrait peut-être que tu en parles avec lui. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’à son arrivée au Japon, Mick était tombé amoureux de moi mais ce n’était pas réciproque., lui expliqua-t-elle, reprenant la route.  

 

Il ne l’empêcha pas d’avancer et lui emboîta le pas, digérant les informations qu’elle venait de lui donner. Ainsi cet hurluberlu était tombé dans les filets de Kaori. Ce n’était pas étonnant en soi, elle avait ce je-ne-sais-quoi qui vous attirait comme un aimant, cette chaleur qui vous entourait et vous faisait vous sentir bien, ce regard empli de joie de vivre qui donnait envie de s’y noyer.  

 

- Pourtant il est plutôt beau gosse ?, pipa soudain Ryo après un moment de silence.  

 

Ce compliment lui arrachait la bouche mais il devait concéder cela à celui qui était apparemment un ami. Kaori baissa les yeux, légèrement rougissante.  

 

- Oui, c’est vrai et, dans d’autres circonstances, j’aurais peut-être pu aller plus loin avec lui, mais ce n’était pas le cas., finit-elle à voix basse.  

- Ah bon ? Ton coeur était déjà pris ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. On est arrivés. Que veux-tu faire ce soir ?, s’empressa-t-elle de lui demander pour changer de conversation.  

 

Elle sentait que le terrain était glissant pour elle, surtout si elle ne voulait pas donner de billes à Ryo sur les raisons d’entamer une relation maintenant. S’il découvrait qu’elle l’aimait depuis des années, il userait certainement de cela contre elle pour eux. Elle sourit amèrement à cette pensée : c’était étrange la façon dont la vie vous jouait de mauvais tours parfois…  

 

- Je ne sais pas. Que fait-on d’habitude ?, lui demanda-t-il.  

- D’habitude ? Tu sors toute la nuit. Tu traînes les bars et cabarets avec ou sans Mick. Tu rentres ivre au beau milieu de la nuit quand tu n’échoues pas dans une poubelle au fin fond d’une ruelle., lui avoua-t-elle franchement.  

- Dis donc, quel beau tableau…, murmura-t-il, s’ébouriffant les cheveux, gêné.  

- Je ne te le fais pas dire. Pour atténuer les choses, ça t’arrive de ne pas rentrer ivre et de revenir avec des renseignements., l’informa-t-elle avec un léger sourire.  

- On ne passe aucune soirée ensemble ?, insista-t-il.  

- Si… pour le travail. Je vais préparer le repas. Repose-toi si tu veux. Tu as l’air fatigué.  

 

Il craqua devant son regard empli de sollicitude et de chaleur. Il attrapa son poignet et l’attira à lui, cherchant ses lèvres. D’abord surprise, elle réagit très vite et tourna la tête. Il embrassa donc sa tempe. Malgré la rebuffade, il la garda dans ses bras et se mit à rire, ce qui soulagea la nettoyeuse qui avait le coeur lourd.  

 

- Tu es coriace., finit-il par dire, amusé.  

- J’ai été à bonne école., murmura-t-elle.  

- Je suppose que le compliment me revient. Je ne peux que regretter d’avoir été un si bon maître., soupira-t-il.  

- Ne le sois pas. Dans bien des domaines, ça m’a été bénéfique.  

 

Malgré sa volonté de vouloir mettre de la distance, elle ne chercha pas à se dégager de ses bras avant quelques secondes, profitant de ce moment de calme.  

 

- Quand je pense à ce que je ressens pour toi, j’ai du mal à croire qu’il ne se soit jamais rien passé entre nous…, murmura Ryo.  

- Pourtant, c’est le cas. Mais la situation est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et je t’expliquerai tout en temps voulu. Je voudrais juste te laisser une opportunité de t’en souvenir seul. J’espère que tu comprends., lui expliqua-t-elle.  

 

Ryo prit son visage entre ses mains et plongea son regard dans le sien, emmenant son coeur au bord de la cavalcade.  

 

- Il y a des choses que je ne comprends pas mais celle-là oui., admit-il.  

 

Il déposa un baiser sur son front et la lâcha. Il se dirigea vers le divan et s’arrêta soudain, se tournant vers elle.  

 

- Ca, je l’avais déjà fait, non ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., souffla Kaori, un sentiment d’espoir naissant en elle.  

- Tu t’en souviens ?  

- Pas précisément. C’est plus une sensation., lui expliqua-t-il.  

- C’est déjà un bon point. Je vais préparer le repas.  

 

Kaori disparut dans la cuisine. Fatigué par cette journée, Ryo s’allongea dans le fauteuil, les mains derrière la nuque. Il écouta un moment les bruits qui provenaient de la pièce adjacente et par dessus tout sa partenaire qui chantonnait doucement. Ses pensées dérivèrent lentement vers ce qu’il avait appris de lui aujourd’hui. Il s’entendit ricaner amèrement : combien de personnes avaient le « privilège » d’apprendre qui elles étaient ? Combien avaient la désagréable surprise de découvrir une personne qu’elles ne se sentaient pas être, qu’elles ne voulaient pas être ? Finalement, cela servirait-il à quelque chose de recouvrer la mémoire si c’était pour recommencer une vie où il ne pouvait être avec elle, où il passait son temps, semblait-il, à la blesser ?  

 

Il observa attentivement son habitat. Il s’y plaisait. Il voyait la touche féminine de ci de là et, loin de s’en sentir dénaturé, il appréciait l’harmonie qui se dégageait des lieux. Il ne voulait pas perdre tout cela, il voulait même plus. Certaines choses devaient changer et il pouvait agir sur certaines dès maintenant. Il se leva sans un bruit du fauteuil et monta dans sa chambre. Il prit le temps de l’observer. Toute la décoration suggérait qu’un homme seul y vivait, la seule chose qui laissait deviner le passage d’une femme dans cette pièce était l’air frais qui l’entourait. Il savait que cette pièce était aérée régulièrement et certainement pas par lui. Il décrocha les posters des murs sans une once de regret. Ils devaient être là depuis un moment à en juger le contraste de couleurs…  

 

Se tournant vers son lit, il sortit tous les magazines qu’il avait vus et les jeta dans un grand sac poubelle. Il fut effaré d’en découvrir un plus grand nombre encore bien en dessous du lit. Pris d’un pressentiment, il fit le tour de ses armoire et commode et en sortit encore davantage.  

 

- A voir tout cela, le terme pervers me semble encore trop faible…, murmura-t-il.  

 

Quelques minutes plus tard, il redescendit, le sac à la main, et croisa Kaori qui mettait le couvert.  

 

- Que faisais-tu là-haut ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Du ménage. Je me débarrasse de manies détestables., lui répondit-il, les yeux dans les yeux.  

- Ryo, attends. Ne les jette pas de suite. Attends d’être sûr., lui conseilla-t-elle.  

- Je suis sûr., affirma-t-il.  

- Mais… mais tu n’es pas toi., soupira-t-elle.  

 

Ryo la regarda durement. Il posa le sac et la rejoignit rapidement.  

 

- Pourquoi tiens-tu tellement à ce que je retrouve la mémoire ? Je suis un pervers qui ne faisais pas attention à toi. Amnésique, je n’ai qu’une envie : t’avoir, faire de toi ma moitié. Alors pourquoi je devrai recouvrer la mémoire si ça m’empêche d’y arriver ?, lui demanda-t-il.  

- Tu n’es pas qu’un pervers, Ryo ! Tu es un homme bien avec ses bons et ses mauvais côtés. Et tu prenais soin de moi, pas de la façon la plus commune, mais tu le faisais., riposta Kaori, véhémente.  

- Je ne veux pas que tu baisses les bras…, reprit-elle plus doucement.  

- J’ai besoin de toi., murmura-t-elle enfin.  

 

Il l’observa et son énervement disparut. Il poussa un long soupir.  

 

- Soit, j’attendrai avant de les jeter définitivement. Mais dis-moi où je peux les mettre en attendant. Je ne veux plus de cela dans ma chambre.  

- Au rez de chaussée, il y a un placard à côté de l’escalier.  

 

Il hocha la tête et alla accomplir sa tâche. Le repas se passa dans le calme et, après avoir débarrassé la table, Ryo proposa de choisir un film. Il approcha de l’étagère et regarda toutes les étiquettes.  

 

- Une journée en enfer, ça te dit ?, demanda Ryo, passant la tête dans la cuisine.  

 

Kaori vit la jaquette de la cassette avec une photo de Bruce Willis et acquiesça.  

 

- Oui, pourquoi pas. Je ne me souvenais pas l’avoir acheté…, finit-elle en murmurant.  

 

Elle revint dans le salon et s’assit à côté de Ryo. Il passa un bras autour de ses épaules, s’attendant à ce qu’elle s’écarta, mais elle n’en fit rien. Il sourit, content de voir qu’elle n’était pas insensible à sa personne. Il mit le film en route. Bientôt les images défilèrent. Ils virent un couple se faire face puis s’approcher l’un de l’autre. L’homme attrapa la femme et la bascula sur le bureau.  

 

- Je ne me souvenais pas de cette scène-là., murmura Kaori.  

- Y a pas à dire, ces américains ne sont pas prudes pour tout., pipa Ryo.  

 

Rapidement, la femme se retrouva nue et Kaori détourna les yeux, rouge de confusion, quand l’actrice se retrouva à genoux devant les cuisses de l’homme, des bruits suffisamment distincts lui meurtrissant les oreilles.  

 

- Eteins-moi ça ! Qu’est-ce qui t’a pris de mettre un film pareil ?!, hurla-t-elle, se levant du canapé.  

- Mais… mais j’en savais rien, moi. Il a dû y avoir une erreur en magasin., se justifia Ryo, mort de honte.  

- En tous cas, ça a eu l’air de te plaire., dit-elle, faisant un signe vers son entrejambe fièrement dressé.  

- Ben, je ne suis qu’un homme… Pourquoi t’as l’air si gênée ? Ce sont des choses qui se font entre une homme et une femme., répondit-il, tentant de cacher sa propre gêne.  

- Peut-être mais je… euh… je n’ai pas besoin de voir ça sur un écran !, cria-t-elle, mortifiée.  

 

Furieuse, elle sortit la cassette du magnétoscope et la regarda. Elle tira sur l’étiquette du titre, en découvrant une autre en dessous : une journée d’Enfer (interdit au moins de dix-huit ans).  

 

- Argh ! Encore une de tes cassettes trafiquées !, dit-elle en la lui jetant à la figure.  

- Tu es toujours aussi violente quand tu es fâchée., dit-il, frottant de sa main l’endroit que la cassette avait frappé.  

- Je… euh… Tu m’énerves !, hurla-t-elle à nouveau en décampant de la pièce.  

 

Il la vit monter les escaliers et entendit claquer la porte de sa chambre, supposa-t-il. Malgré la surprise de découvrir le caractère tempétueux de sa partenaire, il se prit à sourire. Il ne s’était pas attendu à voir une jeune femme de vingt-six ou vingt-sept ans se montrer aussi choquée devant une vidéo pornographique. Certes, ce n’était pas le film le plus adéquat à visionner à deux mais tout de même, elle avait une réaction assez démesurée qu’il aurait certainement plus attendu d’une jeune fille encore innocente. Quelque chose en lui surgit et il comprit la réaction de la jeune femme. Il fut surpris et ravi en même temps et peut-être aussi un peu effrayé car c’était une responsabilité d’initier une jeune femme. Il se leva et éteignit la télé puis monta les escaliers.  

 

Arrivé devant la porte de la chambre de sa colocataire, il toqua.  

 

- Oui ?, entendit-il.  

 

Il se permit d’ouvrir la porte et vit Kaori debout devant la fenêtre. Il jeta un rapide coup d’oeil à sa chambre où la décoration était sobre, comme elle pensa-t-il, puis reposa les yeux sur sa silhouette. Comment, se demanda-t-il, une jeune femme de son âge aussi belle et adorable pouvait-elle encore être innocente ? Tout en elle respirait l’amour et la chaleur. Se pouvait-il qu’aucun homme n’y eut prêté attention ? Il avait du mal à le croire et pourtant…  

 

- Que veux-tu, Ryo ?, lui demanda-t-elle, à voix basse.  

- Je suis désolé. Je ne voulais pas te gêner., répondit-il.  

- Tu ne pouvais pas savoir., l’excusa-t-elle avec un petit geste de la main comme pour chasser le problème.  

- Kaori…  

- Je suis fatiguée. Tu veux bien qu’on laisse tout cela de côté pour ce soir ?, le coupa-t-elle.  

- Très bien, comme tu voudras. Bonne nuit, Kaori.  

- Bonne nuit, Ryo., murmura-t-elle sans se retourner.  

 

Elle entendit la porte se fermer et essuya les larmes qui perlaient à ses yeux. Elle était épuisée après cette longue journée. Elle ne s’était pas attendue à un parcours de santé mais pas non plus à devoir gérer un partenaire entreprenant, charmant et charmeur. Elle était déçue car elle avait pensé pouvoir au moins profiter d’une heure et demie de tendresse, seule incartade qu’elle se serait autorisée dans sa résolution de ne pas profiter de sa « faiblesse » et qui lui aurait permis de tenir. Même là le destin lui faisait un pied de nez…  

 

Désabusée, elle se changea et se glissa dans ses draps. Elle régla son réveil pour sa séance de tir et se laissa emporter par le sommeil. 

 


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