Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 05-10-19

Last update: 17-10-19

 

Comments: 31 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Quand un accident rend l'une des moitiés de City Hunter incapable d'assumer son rôle, que fera l'autre moitié? Comment gérer le handicap?

 

Disclaimer: Les personnages de " Dans les méandres de l'oubli" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Dans les méandres de l'oubli

 

Chapter 6 :: chapitre 6

Published: 10-10-19 - Last update: 10-10-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Voyons comment la vie s'articule doucement. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 6  

 

Lorsque Ryo se réveilla le lendemain matin, son réveil indiquait dix heures. Il avait eu du mal à s’endormir, ressassant toutes les pensées qu’il avait eues dans la journée. Las de tourner en rond dans son lit, il avait fini par se lever pour descendre boire un verre d’eau mais finalement ses pas s’étaient arrêtés devant la porte de la chambre de Kaori. Après un moment d’hésitation, il avait pénétré dans l’antre de sa partenaire, priant pour ne pas la réveiller. Assis sur une chaise non loin de son lit, il l’observa dormir un très long moment. Ses traits étaient paisibles, mis à part le petit froncement de nez qu’elle faisait parfois lorsqu’une mèche de cheveux l’embêtait. Il la trouvait belle. Son désir le plus fort était de s’allonger derrière elle et de la tenir dans ses bras. Il était sûr qu’il s’endormirait sur le champ mais il résista.  

 

Sentant enfin ses paupières se fermer, il se leva et regagna sa chambre, s’endormant quelques minutes plus tard d’un sommeil profond et sans rêves. Il n’entendit donc pas sa partenaire descendre à la salle de tir et s’entraîner pendant toute une heure, un silencieux fixé au bout de son arme, à trois heures à peine du matin. Il n’entendit pas non plus la porte s’ouvrir quelques heures plus tard juste avant que Kaori ne descendit une nouvelle fois pour entamer une séance de tir avec Mick qu’il déclara inutile car elle avait le bon geste et qu’il lui fallait juste s’entraîner encore et encore et transforma en séance de combat.  

 

Donc lorsqu’il ouvrit les yeux, le nettoyeur put entendre les bruits normaux de la maison et sentait des odeurs de cuisine envahir l’espace. Il se leva, s’étirant comme un chat, et partit prendre sa douche. Quand il sortit de la salle de bains, frais et dispos, l’aspirateur avait été éteint et Kaori chantonnait au son de la radio en faisant les poussières. Il la regarda un moment se déhancher, amusé, puis se décida à descendre. Sans un bruit, il se glissa derrière elle et l’enlaça, posant les mains sur son ventre. Elle fit un bond entre ses bras mais il resserra son étreinte pour ne pas la laisser échapper. Il voulait ce moment.  

 

- Bon sang, Ryo, tu m’as fait peur., dit-elle, le souffle court.  

- Je n’en suis pas désolé. Je suis persuadé que tu te serais échappée si tu m’avais vu arriver et j’avais trop envie de te tenir contre moi., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Elle sentit son souffle chaud contre sa joue et frémit. Son corps pressé contre le sien lui prodiguait une chaleur comme elle n’en avait jamais ressentie. Comme elle ne luttait pas pour sortir de son étau, Ryo baissa la tête et alla déposer des baisers dans son cou. Du coin de l’oeil, il vit ses paupières se fermer et entendit un léger gémissement de plaisir lui échapper. Il avait envie de plus, tellement plus. Pendant que ses lèvres remontaient le long de son cou vers sa joue puis ses lèvres, ses mains remontaient également vers les deux collines qui l’attiraient tant depuis hier. Elle était sienne et il ferait d’elle une femme, sa femme. Il lui montrerait à quel point il l’aimait et la désirait, à quel point ils pouvaient être heureux ensemble.  

 

Kaori sombra dans un abîme de désir savamment creusé par son partenaire. Elle n’avait pas eu le temps de barricader son coeur avant l’assaut et n’arrivait pas à lui résister. Elle aimait les sensations qu’il déclenchait en elle et n’aspirait qu’à sentir la douceur de ses lèvres sur les siennes, de ses mains sur sa peau. Cependant lorsqu’elle sentit ses mains sur sa poitrine et ses pouces commençaient à en taquiner les pointes, une alarme résonna dans sa tête que même son souffle chaud sur ses lèvres ne suffit pas à occulter. Ca allait trop loin…  

 

Pris dans le moment, Ryo n’eut pas le temps de réagir quand elle s’échappa de son étreinte. Il sentit le froid sur son corps, le vide sous ses lèvres et une frustration intense l’envahir. Serrant les poings, il garda les yeux fermés quelques secondes avant de lui faire face.  

 

- Que te faut-il pour te laisser aller, Kaori ?, lui demanda-t-il, d’une voix relativement posée.  

- Je te l’ai déjà dit : que tu retrouves la mémoire., répondit-elle, d’une voix légèrement tremblante.  

- Et que feras-tu si je ne la retrouve jamais ? Tu te refuseras toute possibilité de bonheur à jamais ? Tu nous refuseras le droit au bonheur ?  

- Ne dis pas ça., murmura-t-elle d’une voix blanche.  

- Mais c’est une possibilité ! Je peux retrouver la mémoire dans une heure, une semaine ou jamais !, s’énerva Ryo.  

- Non ! Ne dis pas ça !, cria-t-elle, désespérée.  

 

Ils se fixèrent du regard un long moment puis il s’approcha d’elle et la regarda tendrement.  

 

- C’est possible, Kaori. Je peux ne jamais recouvrer la mémoire. Après tout, le type qui était en moi avant n’était pas un mec terrible. Ca vaut peut-être le coup de tester la nouvelle version, non ?, dit-il humoristiquement.  

- Avec ou sans mémoire, tu vaux le coup, Ryo.  

- Tu vois, même toi tu l’admets., dit-il, une lueur d’humour dans le regard.  

- Sérieusement Kaori, j’ai envie de tester l’expérience d’une vraie vie à deux, pas comme colocataire, comme couple. Je veux pouvoir t’embrasser, passer mes soirées et faire l’amour avec toi., lui déclara-t-il, déterminé.  

 

Il vit son regard incertain, brillant de larmes retenues, ses joues rosies par l’émotion. Il ne savait pas quoi en penser. Il sentait les liens profonds qui les unissaient même s’il avait du mal à définir leur nature précédente réelle. Il savait ce qu’il ressentait à ce moment précis : un besoin impérieux d’elle, de son amour, l’envie tout aussi grande de la protéger et de l’aimer, le désir de vivre quelque chose de beau, fort et durable. C’était certainement un projet un peu fou si on en restait au fait qu’il ne se souvenait que des vingt quatre dernières heures qu’ils avaient vécues ensemble mais il avait ce sentiment au plus profond de lui-même qu’elle était la femme de sa vie.  

 

- Apparemment je ne t’ai pas habituée aux beaux discours…, supposa-t-il  

 

Pour toute réponse, elle secoua négativement la tête.  

 

- Crois-moi que ça va changer. Je vais te répéter et te prouver que tu n’as aucune raison de refuser notre histoire.  

- Je t’écouterai et t’entendrai, Ryo. Mais je ne changerai pas d’avis. Il ne se passera rien avant que tu aies recouvré la mémoire., répondit-elle, relevant le menton.  

 

Loin de s’offusquer, il eut un sourire de défi.  

 

- Charge à moi d’être suffisamment convaincant. Parce que tu n’as pas une seule fois dit que tu ne tenais pas à moi. J’en conclus donc que nos sentiments sont réciproques. Ca suffit à me motiver pour la bataille.  

 

Elle le regarda, perdue. Elle ne savait quoi penser de tout cela. Elle était emballée de savoir qu’il voulait se battre pour laisser leur histoire naître, énervée de le voir s’imposer dans sa vie si sûr de lui, épuisée d’avance de devoir lutter contre lui pour imposer son choix…  

 

- Ca sent bon et j’ai faim. C’est mon petit-déjeuner qui attend ?, demanda-t-il, changeant de sujet.  

 

Il avait déstabilisé son « adversaire » et pouvait la laisser en paix un moment. Il aurait pu continuer et essayer de la tacler définitivement mais quelque chose lui soufflait que ce n’était pas une bonne idée. Il fallait la mener en douceur, plus ou moins, à compter de maintenant. Il ne savait pas d’où lui venait ce sens de la stratégie guerrière mais il savait pouvoir compter dessus.  

 

- Oui. C’est dans le four. Tu as juste à le sortir. La cafetière tourne encore., murmura-t-elle, chamboulée.  

- Merci.  

 

Il s’arrêta à ses côtés et lui fit doucement lever le menton de deux doigts.  

 

- Je ne joue pas contre toi, Kaori. Je le fais pour nous., lui dit-il doucement, plongeant son regard dans le sien.  

- C’est là où nous avons un problème parce que, moi aussi, je le fais pour nous., répondit-elle.  

- Comment peut-on avoir le même intérêt et diverger autant ?, lui demanda-t-il.  

- Tu n’as pas toutes les cartes en main, Ryo. C’est pour cela que je ne veux rien engager tant…  

- Que je n’aurai pas recouvré la mémoire. J’ai compris., finit-il sa phrase.  

 

Il caressa sa joue, se retenant de l’embrasser, et la laissa seule. Quand il eut fini, Kaori le prévint qu’elle partait à la gare. Elle avait profité de son absence pour enfiler le holster que Mick lui avait rapporté et réglé le matin même, y glisser son arme et enfilé une veste arrangée par Kazue transmise avec le holster. La veste était plus lourde que celles auxquelles elle était habituée et elle s’amusa à bouger dans tous les sens pour vérifier la tenue. Elle bougeait à peine.  

 

Ryo décida de l’accompagner. Ils prirent la route ensemble pour la gare. Il déambulait tranquillement dans la rue. Instinctivement, il scrutait les environs, notant la présence d’une population hétéroclite allant de l’honnête père de famille aux yakuzas en passant par les bunnies présentes en nombre restreint à cette heure de la journée. Copiant Kaori, il fit des petits signes de tête et de la main aux filles et autres personnes qui le saluaient. Voyant les regards en coin de sa partenaire, il haussa les épaules nonchalamment.  

 

- Je m’adapte., répondit-il simplement.  

 

Elle lui sourit en hochant la tête. La logique aurait voulu qu’elle lui dit de sauter sur tous les jupons qu’il croisait mais elle ne se sentait pas la force d’aller jusque là… Arrivés à la gare, Kaori poussa un long soupir de résignation en regardant le tableau.  

 

- Eh tu as vu : on a un message., s’enthousiasma Ryo.  

- Alors tu ne prends pas de note ? Tu as une super mémoire ?, la taquina-t-il.  

- Non, non, c’est bon. En plus, il faut que ce soit une femme et, avec ma chance, elle sera hyper sexy et je vais encore devoir jouer la brigade anti-visite nocturne…, maugréa-t-elle.  

- Qu’est-ce que tu marmonnes, Kaori ? Tu devrais être contente qu’on ait du travail., l’interrogea son partenaire, un sourcil levé.  

- Je suis ravie., marmonna-t-elle.  

 

Ils repartirent en direction du Cat’s. Arrivés, ils saluèrent les gérants et Ryo prit place pendant que Kaori téléphonait.  

 

- Alors du nouveau ?, lui demanda Miki.  

- Dans le genre j’ai retrouvé la mémoire ? Non, rien., lui répondit-il.  

- Comment tu te sens ?  

- Personnellement, pas trop mal. Ce n’est pas simple de ne plus avoir de souvenirs mais, d’un autre côté, ça enlève pas mal de tracas. J’ai l’impression que ça gêne plus Kaori que moi en fait., conclut-il.  

 

Il vit le regard entendu que Miki lança à son mari et fronça les sourcils.  

 

- Y a-t-il une chose que je devrais savoir ?, l’interrogea-t-il à son tour.  

- Non. Vois avec Kaori si tu as des questions., se hâta de dire Miki avant de disparaître.  

- Notre cliente va arriver dans une demie-heure., l’informa Kaori, prenant place à ses côtés.  

- Une cliente ? Deux magnifiques jeunes femmes à la maison pour moi tout seul. Je vais bien m’amuser., dit-il en se frottant les mains.  

 

Kaori lui lança un regard noir et Umibozu posa un peu brusquement la tasse devant lui, créant des projections de café brûlant qui atterrirent sur ses mains.  

 

- Aïe ! Mais je plaisantais…, gémit-il.  

- C’était pas drôle., marmonna Kaori.  

- Hum Kaori, j’aurai besoin de ton aide pour un cadeau pour Miki. Tu peux venir avec moi, s’il te plaît., lui demanda Umibozu.  

 

Kaori le regarda surprise et acquiesça.  

 

- Je ne pense pas que ce sera long., l’informa-t-elle.  

 

Ryo acquiesça et se retrouva seul devant sa tasse de café. Quelle désagréable impression de se retrouver à l’écart… Soudain, la cloche tinta et il se tourna, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Voilà qui tombait bien…  

 

Dans l’allée sur le côté du café, Umibozu s’adossa au mur.  

 

- Alors comment ça va ?, demanda-t-il.  

- Il ne se souvient de rien. Après tout, ça ne fait que deux jours qu’il est réveillé…, soupira-t-elle.  

- Et avec toi, il est comment ?  

 

Elle le regarda et baissa les yeux en rougissant.  

 

- Entreprenant… mais sans excès. Il m’a clairement fait savoir qu’il voulait avoir une histoire avec moi. Ca change…, murmura-t-elle, désabusée.  

- Et toi, que veux-tu ?, lui demanda Umibozu.  

- Je l’aime et je donnerai tout pour lui mais je ne me mettrai pas en couple avec lui dans son dos.  

- C’est lui qui te le demande pourtant. L’homme que tu as devant toi aujourd’hui est certainement celui qui se cache sous la carapace.  

- Je sais., soupira Kaori.  

 

Elle s’adossa contre le mur à ses côtés. Elle qui était pourtant grande se sentit toute petite à côté de lui et cette sensation d’être dans son ombre la rassurait.  

 

- Tu sais comment il est, Umi, je veux dire le Ryo habituel. Il y a une confiance réciproque entre nous que nous avons mis du temps à bâtir. Je ne veux pas briser cette confiance. Je ne veux pas qu’il se dise que j’ai profité de lui à son insu le jour où il retrouvera la mémoire. Ca serait la fin de notre relation et je ne peux pas l’envisager., lui expliqua-t-elle.  

- Mais s’il ne retrouve jamais la mémoire ?, pipa le géant.  

- Je croirais l’entendre… Ca non plus, je ne peux pas l’envisager., murmura-t-elle.  

 

Elle sentit une main se poser sur son épaule et leva la tête.  

 

- Tu es forte, Kaori. D’une force qui ne relève pas du physique, mais du coeur. Tu serais capable de de beaucoup plus que chacun d’entre nous rien que pour cela. Nous sommes tous là pour t’épauler si tu en as besoin.  

- Merci Umibozu. Tu n’imagines pas à quel point tes paroles me font du bien., murmura-t-elle.  

 

Elle l’enlaça maladroitement et il posa gauchement sa main sur son dos, ne sachant quoi faire d’autre. Bien des passants se demandèrent pendant un temps d’où provenait le dense nuage qui s’échappa de cette allée…  

 

Dans le café, Ryo vit donc un nouveau client entrer.  

 

- Salut l’ami, tu es venu seul aujourd’hui ?, lui demanda Mick, s’asseyant à côté de lui.  

- Non, Kaori est dehors avec Umibozu pour une histoire de cadeau.  

- Ah vraiment ? Je vais m’empresser d’aller la saluer. Ce ne serait pas très poli de ma part de ne pas le faire., fit Mick en prenant son air lubrique.  

 

Ryo l’attrapa par le col et le fit asseoir sur son tabouret.  

 

- Si toi et moi sommes réellement amis…, commença-t-il.  

- Nous le sommes., lui affirma Mick, sérieux.  

- Alors on va avoir une discussion amicale : tu fous la paix à Kaori. C’est chasse gardée, compris ?, lui intima Ryo, regard noir à l’appui.  

- Je te fais si peur que cela ? Tu as vraiment perdu la mémoire alors., ironisa Mick.  

- J’ai perdu la mémoire et, pour certaines choses, ça ne me dérange pas plus que cela mais pour d’autres…, murmura-t-il.  

- Si je peux t’aider, dis-le Ryo. Kaori est ton meilleur soutien mais nous sommes tous là pour toi si tu le souhaites., l’encouragea-t-il.  

 

Le nettoyeur regarda l’américain droit dans les yeux puis se reconcentra sur sa tasse.  

 

- Ok, je te prends au mot. J’ai besoin de comprendre certaines choses nous concernant. Comment j’étais avec elle avant ?, l’interrogea-t-il sombrement.  

- Tu veux quelle version ? Brute ou édulcorée ?, s’enquit Mick.  

- Brute. Ne m’épargne rien.  

- Réponds d’abord à ma question alors : que comptes-tu faire avec elle ?, lui demanda-t-il en se tournant vers lui.  

 

Sentant la gravité du moment, Ryo lui fit face et lui répondit en soutenant son regard.  

 

- La rendre heureuse.  

- Il était temps., admit Mick.  

- Pour te répondre à mon tour, tu as été ce qu’on peut appeler un connard. Tu ne cesses de la rabaisser en tant que partenaire et femme, tu ne t’intéresses en apparence pas à elle, tu lui dénies toute compétence, tu as toi-même fait en sorte qu’elle soit incompétente dans certains domaines.  

- Quel portrait… Et elle est restée malgré tout…, marmonna Ryo.  

- Ne sois pas aussi dur avec toi-même. Tu as tes raisons. Tu es fou d’elle mais tu as surtout peur pour elle. Tu t’es longtemps attaché à la promesse que tu as faite à son frère pour la tenir éloignée mais celui-là…, dit-il en mettant le doigt sur le coeur de Ryo.  

- Celui-là ne veut rien savoir. Tu ne veux pas d’elle à tes côtés mais, sans elle, tu n’es rien., acheva-t-il.  

- Tu es fin psychologue…, pipa Ryo, amer.  

- Non, j’ai juste des souvenirs de nos soirées de beuverie. Tu tiens bien l’alcool mais parfois ça te rend mélancolique…, admit Mick.  

 

Ryo digéra les paroles de son ami. Il ne comprenait pas pourquoi il voulait à tout prix la garder à distance. Pourquoi avait-il peur ? Qu’y avait-il de si dangereux autour de lui ? Il se doutait que c’était une des choses qu’elle voulait certainement lui laisser le temps de se souvenir. Il lui faisait confiance et laissa la question en suspens pour le moment.  

 

- Dis-moi, ces soirées, ça nous arrive souvent ?, s’enquit Ryo.  

- Oh oui, on en a passé de folles soirées depuis que je suis arrivé mais tu en avais déjà à ton actif avant cela., plaisanta l’américain.  

- Et à part picoler, que faisons-nous ?  

- On drague les filles, pardi. Nous sommes des séducteurs, toi et moi., se targua Mick.  

- Séducteurs à la noix, oui !, répondit Miki en revenant, les sourcils froncés.  

 

Ryo coula un regard interrogateur à la jeune femme.  

 

- Vous ramassez plus de râteaux que de numéros de téléphone., ajouta-t-elle.  

- Et ça m’arrive quand même de repartir avec une fille, de… passer la nuit avec elle ?  

- Pas depuis qu’on sort ensemble., lui répondit Mick.  

- Mais ta réputation doit bien venir de quelque part…, pipa Miki.  

 

Mick coula un regard noir à son amie qui haussa les épaules.  

 

- Il voulait savoir…, dit-elle.  

- Bon, on continue à jouer aux devinettes ou vous allez abréger mes souffrances ?, s’énerva Ryo.  

- Dans le quartier, on t’appelle l’Etalon de Shinjuku., répondit Kaori, soutenant son regard, alors qu’elle pénétrait dans la salle.  

- Parce que, quand tu le veux, tu peux faire tomber n’importe quelle fille., ajouta-t-elle.  

- Et tu en as fait tomber un certain nombre à un moment. Depuis que je te connais, ça a été en diminuant mais après, je ne sais pas où tu passes tes soirées. Tu peux très bien insérer un détour par l’hôtel ou un appartement entre deux bars., murmura-t-elle, détournant le regard.  

 

Ryo ne pouvait quitter des yeux la jeune femme, se sentant coupable de cette souffrance dans laquelle il l’avait plongée. Un silence tendu régnait dans le café qu’aucune des cinq personnes présentes ne savait comment briser. Soudain, la clochette de la porte tinta annonçant une nouvelle arrivée et brisa ce moment suspendu. Une magnifique jeune femme à la silhouette élancée vêtue d’une robe très ajustée au décolleté bien fourni, s’approcha du bar.  

 

- Bonjour, on m’a dit que vous faisiez d’excellents cocktails. Je voudrais un cocktail XYZ, s’il vous plaît ?, demanda-t-elle d’une voix suave.  

 

Kaori poussa un soupir discret. Non seulement c’était une femme, mais une femme très jolie, tout à fait au goût de son partenaire… Elle releva la tête et, surprise, croisa le regard de Ryo posé sur elle bien que lointain. Inquiète, elle s’approcha de lui.  

 

- Ca va ?, murmura-t-elle.  

- J’ai mal à la tête. Tu peux faire le rendez-vous sans moi. Je t’attends ici., dit-il.  

 

En fait, ce qu’il ne voulait pas lui dire, c’était que l’évocation de ce cocktail XYZ avait déclenché une salve d’images qu’il n’arrivait pourtant pas à resituer et il préférait garder cela pour lui pour le moment.  

 

Elle acquiesça et se tourna vers leur future cliente qu’elle invita à s’asseoir. Elle écouta de bout en bout son histoire, somme toute très classique. Elle était suivie par un homme qui la harcelait. Le problème était que cet homme était le fils d’un chef de clan et avait donc beaucoup de moyens à sa disposition. Cette affaire ne plaisait pas à Kaori, surtout par le fait qu’elle était en lien avec une organisation à un moment où Ryo était désavantagé, mais elle ne se sentit pas le droit de refuser leur aide à la jeune femme désespérée.  

 

- Est-il vrai qu’on peut faire baisser les honoraires en acceptant un rendez-vous avec votre partenaire ?, demanda-t-elle sans oser croiser son regard.  

 

Kaori la regarda, ne sachant quoi répondre. Son coeur saignait.  

 

- La promotion est finie., intervint Ryo, passant un bras autour de la taille de sa partenaire, soulagée.  

- Alors cette affaire ?, demanda-t-il.  

- On prend. On va aller chercher ses affaires et elle va s’installer chez nous jusqu’à la fin. Je t’expliquerai les détails en route., lui proposa Kaori.  

- D’accord. Alors, allons-y., dit-il.  

 

Leur cliente s’accrocha au bras de Ryo, sous le regard réprobateur de Kaori.  

 

- Votre présence me rassure tellement, Monsieur Saeba., roucoula la jeune femme.  

- Super, je ramène un pigeon à la maison…, grogna Kaori, provoquant l’hilarité de ses amis.  

- Si je peux servir à cela, c’est déjà bien, Mademoiselle ?, répondit Ryo, complaisant.  

- Ito, mais appelez-moi Saori, s’il vous plaît., minauda-t-elle.  

- Bien entendu, Saori.  

 

Kaori sentait la massue la démanger mais un regard exaspéré de Ryo alors que la jeune femme venait de sortir, suivi d’un clin d’oeil calmèrent sa colère et tous deux embarquèrent pour une nouvelle aventure… 

 


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