Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 05-10-19

Last update: 17-10-19

 

Comments: 31 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Quand un accident rend l'une des moitiés de City Hunter incapable d'assumer son rôle, que fera l'autre moitié? Comment gérer le handicap?

 

Disclaimer: Les personnages de " Dans les méandres de l'oubli" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Dans les méandres de l'oubli

 

Chapter 10 :: chapitre 10

Published: 14-10-19 - Last update: 14-10-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Et oui les choses vont vite dans le monde CH et ce n'est pas fini. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 10  

 

Dans le silence de la chambre, profitant de la chaleur qui émanait du corps de sa partenaire, Ryo observait le plafond. Il ressassait les évènements de la veille ainsi que les images qui lui étaient apparues pendant son sommeil. Il entendait les bruits de la ville, les voitures qui passaient, les cris de certains passants, des habitudes normales somme toute, et cela contrastait avec le tumulte de son cerveau qui lui donnait des images loin des sentiers battus. A ce moment-là, il apprécia davantage encore la présence de Kaori contre lui : elle l’apaisait. Il ne voulait pas se perdre en elle et oublier ce qui le hantait mais, même endormie, elle l’aidait à rester calme pour affronter ces réminiscences du passé et c’était tout ce dont il avait besoin.  

 

Il devait avouer qu’il n’était pas à l’aise avec ce qu’il revivait. Il n’arrivait pas encore à faire le lien entre tout ce qui lui revenait en mémoire mais, pour le moment, c’était loin d’être des souvenirs agréables. Il y voyait beaucoup de morts, des combats, des coups de feu, des blessés. Il y ressentait de la souffrance autant morale que physique, de la haine et beaucoup de colère aussi. Il sentait que sa vie était troublée et il ne savait pas vraiment s’il avait envie d’en savoir plus. La vie qu’il avait eue ces derniers jours avec Kaori lui suffisait, même s’il se serait bien épargné son enlèvement… L’aimer, rire avec elle lui suffisaient. Il ne lui manquait plus que de pouvoir être son homme, qu’elle accepta enfin de répondre à ses sentiments… Il l’observa un moment dormir puis ses pensées voguèrent de nouveau vers les flashs qu’il avait eus.  

 

Une main caressant son visage le ramena doucement à la réalité et il baissa la tête pour croiser le regard chaud de sa partenaire. Elle lui adressa un petit sourire et il lui répondit, se sentant un peu plus léger. C’était l’effet qu’elle lui faisait…  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda-t-elle doucement.  

- J’ai eu des flashs de mon passé, je pense. Je ne fais pas le lien et c’est assez exaspérant., lui répondit-il.  

- Je peux comprendre. Je suis là si tu veux en parler.  

- Je sais. Dis-moi Kaori, qui est Kaïbara ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il la sentit se tendre dans ses bras et eut un mauvais pressentiment. Elle laissa passer quelques secondes avant de répondre.  

 

- L’homme qui t’a recueilli quand tu étais enfant.  

- Pourquoi ? Je suis orphelin ?  

- Oui. Tes parents sont morts dans un crash d’avion auquel tu as survécu.  

- Donc ce Kaïbara, c’est quoi ? Mon oncle ou quelque chose dans le genre ?  

- Non, c’était un inconnu pour toi. Il t’a trouvé dans la jungle centraméricaine et t’a élevé.  

- J’ai eu de la chance., murmura-t-il.  

 

Kaori n’eut pas le coeur de démentir parce que c’était un peu vrai. Sans Kaïbara, et malgré ce qu’il lui avait fait, Ryo serait mort dans cette jungle.  

 

- Où est-il maintenant ?, poursuivit-il.  

- Il est mort il y a un an maintenant., répondit-elle.  

 

Elle vit son regard s’assombrir de dépit et caressa sa joue tendrement.  

 

- Je vais aller me doucher puis préparer un repas. Tu dois mourir de faim., dit-elle.  

- Oui, c’est vrai.  

 

Elle se leva, ramassa ses affaires et sortit de la chambre. Elle se glissa en poussant un long soupir de contentement sous la douche et laissa l’eau chaude détendre ses muscles endoloris. Elle prit son temps pour se laver les cheveux et le corps, massant tous les endroits douloureux, inconsciente du danger qui rôdait…  

 

Dans la chambre, Ryo resta un moment allongé sur le lit, pensant à ce que Kaori lui avait appris. Doucement, il reconstituait le puzzle de sa vie. Doucement, les choses reprenaient leur place. Il entendit le jet d’eau se mettre en route et eut un petit sourire d’aise à cette banalité. Kaori prenait sa douche et humait une chanson. Il s’imaginait son plaisir à profiter de la sensation de l’eau qui coulait sur son corps, de ces petites gouttelettes qui sillonnaient sa peau, la vallée de ses seins, son ventre, ses cuisses fuselées… Il sentit une sensation familière envahir son corps et bientôt un coucou fit son apparition.  

 

- Toi aussi, tu as envie de jouer, n’est-ce pas ? Alors à l’attaque mais soyons futés…, dit-il, avec un air pervers.  

 

Il sortit de son lit et se déshabilla, ne gardant qu’un caleçon. A pas de loup, il se dirigea vers la salle de bains et ouvrit la première porte. Il avisa les sous-vêtements de sa partenaire et se prit à les toucher et les sentir, appréciant son odeur sucrée. Cela le mit en condition pour la suite. Prestement, il se débarrassa de son caleçon et fit coulisser lentement la porte qui le mènerait au paradis sur Terre. Il pouvait la voir dans toute sa splendeur, encore plus belle que dans ses rêves… Ses courbes étaient harmonieuses et voluptueuses, ce qui ne gâchait rien. Son ventre plat appelait les caresses. Il rêvait de glisser sa langue dans son nombril et voir si elle était sensible à ce genre d’attention avant de descendre plus bas. Il se sentit frémir et son ami se tendre un peu plus. Il observa ses deux collines : il savait qu’elles étaient parfaitement adaptées pour ces mains. Ses lèvres étaient faites pour les siennes. Son regard redescendit vers le bas de son corps. Elle s’était tournée et il pouvait maintenant observer ses fesses fermes et arrondies. C’était un appel au péché.  

 

Lentement, sans faire un bruit, il avança et pénétra dans la cabine de douche. Il resta un moment immobile pour voir si elle l’avait senti mais elle semblait inconsciente de sa présence. Son regard errait sur le corps féminin et il ne savait par où commencer. Il se mordit la lèvre et soudain sa respiration se bloqua : elle se retournait.  

 

Lorsque Kaori ouvrit les yeux, elle trouva Ryo devant elle. Son regard lourd de désir la tétanisa. Elle était incapable de bouger, de parler et de penser. Elle le vit approcher d’elle et la saisir par la taille dans le but évident de l’embrasser. Elle fixa ses lèvres qui avançaient et sut qu’elle ne ferait rien pour repousser ce baiser. Mais la première chose qu’elle ressentit ne fut pas la douceur de ses lèvres mais quelque chose de chaud et dur qui palpitait contre son ventre et ce quelque chose la sortit de sa torpeur.  

 

Elle baissa les yeux vers l’objet de son malaise et se mit à rougir en voyant le mokkori fièrement dressé de son partenaire. Elle fut impressionnée et paniquée à l’idée de recevoir un tel engin en son corps et surtout elle sentit la colère monter : le salaud avait essayé de tirer un coup avec elle dans la douche pour une première fois ! Il l’avait rabaissée au rang de toutes ces filles qu’il draguait en permanence… Il était beau le séducteur ! Juste un homme priapique incapable de se tenir… elle releva les yeux et fit face à sa face de pervers baveux  

 

Sans plus raisonner, elle le repoussa hors de la douche de toutes ses forces, et autant dire qu’elles étaient décuplées dans son état de fureur…  

 

- Satyre ! Pervers ! Tu devrais avoir honte, Ryo !, hurla-t-elle.  

 

Sans réfléchir, elle brandit une massue et l’abattit avec virulence.  

 

- Pitié ! Pas la massue !, tenta-t-il de l’implorer, mettant vainement les mains pour protéger sa tête.  

 

Un éclair de lucidité fit dévier la trajectoire à Kaori et la massue s’encastra dans le sol.  

 

- Tu as de la chance d’avoir un trauma crânien, sinon tu y aurais eu droit., l’informa-t-elle d’un ton aigre.  

- Ne me refais plus jamais un coup pareil !, lui ordonna-t-elle.  

 

Malgré la virulence de son propos, elle remarqua qu’il ne l’écoutait pas et se mit à rougir encore plus quand elle remarqua que ses yeux étaient rivés sur elle, comme en transe. Jetant un œil sur son corps, elle s’aperçut de sa nudité et s’empara d’une serviette qu’elle noua autour d’elle brusquement. Elle lui balança ensuite un petit tabouret dans la figure, ce qui le réveilla.  

 

- Aïe ! Que de violence alors que je te rends un bel hommage…, maugréa-t-il.  

- Un hommage de pervers ? Je m’en passe merci !, dit-elle avant de sortir pour regagner sa chambre.  

- Et rhabille-toi par pitié !  

 

Il sortit de la salle de bains et tomba sur le panier dans lequel étaient encore les sous-vêtements. Il s’en empara en riant bêtement et partit en courant dans sa chambre pour les planquer. Finalement au bout de quelques minutes, il se calma et se décida à se laver et s’habiller. Décent, il descendit dans la cuisine rejoindre sa partenaire et ils partagèrent un repas chaud avant de se décider à sortir. Vu l’heure avancée à laquelle ils s’étaient couchés puis levés, l’après-midi était déjà bien entamée lorsqu’ils quittèrent l’appartement.  

 

Dans la rue, Ryo se retourna sur toutes les mini-jupes et décolletés qu’ils croisèrent au grand dam de Kaori qui fit un effort surhumain pour ne pas lui balancer une massue à la figure. Elle sentait ses doigts la démanger, le poids se matérialiser dans sa main avant de le faire disparaître. Elle ne put s’empêcher d’exulter lorsqu’il se prit une claque en pleine figure la seule fois où il tenta quelque chose. Dans le même temps, elle sentait ce pincement au plus profond d’elle-même. Certes, elle n’avait pas apprécié être la cible du Ryo pervers mais elle avait apprécié de savoir qu’elle lui faisait de l’effet. Elle aurait aussi aimé être la seule…  

 

En l’absence de message au tableau, ils prirent la route du Cat’s où Ryo tenta de se restreindre mais finit par bondir vers Miki, lèvres en avant. Il fut accueilli par un plateau dans lequel il s’incrusta.  

 

- Il a retrouvé la mémoire ?, demanda Miki, dépitée.  

- Quelques bribes mais sans cohérence pour le moment., répondit Kaori.  

- On voit quel côté de sa personnalité est le plus fort., déclara Umi.  

 

Ryo bondit sur le comptoir et empoigna le cafetier.  

 

- Répète un peu si tu l’oses. J’ai joué les chevaliers hier, moi., dit-il en bombant le torse.  

- Et tu as sauvé qui ?  

- Elle !, dit-il en pointant du doigt vers sa partenaire.  

- Elle ne t’a pas attendu pour se sauver elle-même, idiot.  

- Tu vas voir, Tête de p…, commença Ryo mais il s’interrompit.  

 

Il posa un doigt sur son menton et se mit à réfléchir sérieusement. Kaori s’approcha de lui, inquiète.  

 

- Ryo, ça va ?, s’enquit-elle.  

- Tête de poule, tête de panda, tête de pédoncule, tête de porte… Non ça ne veut rien dire. Argh ! Je l’ai sur le bout de la langue., sortit-il, l’ignorant.  

 

Kaori baissa la tête, désabusée. Ca faisait quoi ? Trois jours maintenant qu’il était sérieux. A quoi devait-elle s’attendre ? C’était Ryo après tout, un Ryo qui retrouvait la mémoire petit à petit, à commencer par le moins glorieux…  

 

- Tête de perlimpinpin, tête de poutre…  

 

Il s’arrêta et regarda Umibozu puis se mit à rire de manière tonitruante.  

 

- Remarque, avec ta tête carrée, tête de poutre, ça t’irait bien.  

- Tête de poulpe, idiot !, hurla Umibozu en lui cognant la tête d’un nouveau coup de plateau.  

- Ah ouais, c’est ça, tête de poulpe. Merci l’ami., fit Ryo sincèrement  

 

La clochette de la porte tinta et Saeko fit son entrée. Ryo entra en mode Tex Avery, sa langue se déroula jusqu’aux pieds de l’inspectrice et ses yeux sortirent de leur orbite. En une glissade parfaitement maîtrisée, il se colla à elle, lorgnant sur son décolleté.  

 

- Toi, moi, un hôtel et on repeuple le monde ?, lui suggéra-t-il, séducteur.  

 

Saeko le regarda dédaigneuse et l’expulsa à dix mètres d’un savant coup de genou.  

 

- Alors Kaori, tu n’utilises plus ta massue ?, lui demanda Miki, surprise.  

- Crois bien que ça me démange mais, avec son trauma crânien, j’hésite. La situation est déjà assez difficile.  

- Kaori, j’espérais bien vous trouver ici. Merci pour les documents concernant le Lotus Noir. On a lancé une opération coordonnée éclair et arrêté tout ce petit monde. Une organisation de moins dans la boucle. Tiens, un petit dédommagement., lui dit-elle en lui tendant une enveloppe.  

 

Kaori ouvrit l’enveloppe et découvrit une vingtaine de coupures d’un montant conséquent.  

 

- Une petite rémunération pour le travail effectué. Je ne peux pas faire plus sans griller votre anonymat.  

- Merci Saeko. Ca ne nous fera pas de mal., répondit la nettoyeuse émue.  

 

C’était la première fois qu’elle recevait de l’argent de la part de leur amie. Ils ne faisaient pas leur travail pour la fortune mais la reconnaissance et la satisfaction du devoir accompli ne les nourrissaient pas.  

 

- Il repart en mode pervers., remarqua l’inspectrice.  

- Oui, la mémoire lui revient par morceaux., soupira Kaori.  

- C’est bon signe. Ce ne sera peut-être que l’affaire de quelques jours.  

- Oui, j’espère., murmura-t-elle.  

 

Au fond d’elle-même, elle ne put qu’étouffer la petite voix qui lui soufflait son envie que la situation ne changea pas. Après tout, c’était ainsi que Ryo semblait s’intéresser à elle alors qu’en temps normal, il ne le faisait pas… Elle se sentit égoïste et s’en voulut. Il avait le droit de retrouver sa vie.  

 

Une main dans le bas de son dos la sortit de ses pensées. Ryo se tenait à ses côtés, le regard sérieux.  

 

- Si on rentrait ?, lui proposa-t-il.  

 

Subjuguée par son regard intense qui la happait, elle ne put qu’acquiescer et elle le suivit. Ils marchèrent côte à côte dans le plus grand des silences, observant les alentours, baignant dans la proximité de l’autre. A un moment, Ryo attrapa sa main et entrelaça leurs doigts. Elle tenta de se défaire de son emprise mais il ne la laissa pas faire.  

 

- Pourquoi refuserais-tu ce simple geste ?, lui demanda-t-il.  

- Ce simple geste peut s’avérer dangereux pour nous., répondit-elle.  

- C’est ce que tu n’arrêtes pas de me dire d’habitude., compléta-t-elle.  

- C’est pour cela que nous ne sommes nul part également ?, dit-il en l’obligeant à s’arrêter.  

 

D’un mouvement de poignet, il la força à lui faire face.  

 

- Oui. Tu ne veux pas me mettre plus en danger., lui apprit-elle.  

 

Subitement, il l’attira à lui et l’embrassa à pleine bouche. Elle tenta de se débattre et sortir de son étreinte mais il résista et elle finit par se laisser aller. Elle passa les bras autour de son cou et répondit à son baiser, fondant sous les sensations qu’il faisait naître en elle.  

 

- Je me fiche du danger. Je veux vivre ma vie maintenant et ma vie est avec toi., lui murmura-t-il avant de reprendre ses lèvres.  

 

Après quelques minutes passées à s’embrasser en public, ils reprirent la route et rentrèrent chez eux. Kaori invita Ryo à monter, lui disant qu’elle le rejoindrait d’ici une demie-heure, qu’elle avait des choses à faire en bas. Il accepta et la laissa. Elle se dirigea vers la salle de tir et sortit son arme. Elle s’entraîna un long moment, sans prêter attention à l’heure qui défilait et surtout à la personne qui pénétra dans la pièce un peu plus tard.  

 

Après avoir patienté près d’une heure, Ryo en eut assez et redescendit. Il voulait savoir ce qui avait retenu l’objet de ses pensées et avait décidé de la rejoindre. En arrivant au rez de chaussée, il entendit des bruits sourds, répétés, et se dirigea vers la salle de tir. Il poussa la porte et vit Kaori en position, tirant balle sur balle. Il la regarda faire, incapable du moindre mouvement. Son coeur se serrait et, en même temps, il sentait la colère monter en lui. Quand enfin elle reposa son arme, retirant les balles qui lui servaient de boules quies, il s’approcha.  

 

- Ca fait longtemps que tu tires ?, demanda-t-il froidement.  

 

Elle sursauta et se retourna, surprise. Elle vit son regard noir et ne put s’empêcher de déglutir nerveusement.  

 

- Non, quelques jours seulement., répondit-elle à voix basse.  

- Je n’aime pas te voir avec une arme. Ce n’est pas pour toi !, lui asséna-t-il.  

 

Pourquoi fallait-il que, même amnésique, il campa sur ses positions ? Elle se braqua et le défia du regard.  

 

- Vraiment ? Et on fait comment pour se protéger ? Tu ne peux que compter sur moi, Ryo ! J’utiliserai une arme si nécessaire pour neutraliser nos adversaires, mais pas pour les tuer. Je ne te laisse plus le choix. C’est moi qui décide ce que je fais de ma vie.  

- Tête de mule ! Je ne veux pas te voir mourir à cause de ces engins de mort.  

- C’est peut-être ça qui me sauvera la vie pourtant !, répondit-elle.  

 

Il ne sut quoi répondre parce qu’elle n’avait pas tout à fait tort après tout. Furieux, il la toisa encore un moment puis tourna les talons et remonta à l’appartement. Vidée de sa tension, Kaori s’appuya sur le stand en soufflant. Elle s’était imposée face à lui. Pour la première fois de sa vie, elle lui avait imposé son choix dans leur relation professionnelle. C’était émotionnellement stressant. Elle n’avait aucune idée de la manière dont il réagirait et ne pouvait qu’attendre.  

 

Elle ressortit de la pièce et faillit être renversée par Mick qui déboula dans le hall d’entrée.  

 

- Désolé, ma belle. Il faut que je te parle de toute urgence.  

 

Kaori jeta un œil vers le haut puis fit signe à son ami de la suivre dans la salle de tir.  

 

- Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-elle.  

- Les rumeurs vont bon train sur une faiblesse de City Hunter. Ca a commencé doucement hier mais aujourd’hui ça a déjà fait le tour de la ville. Kaori, il a été défié. Il doit se rendre à un duel ce soir au port., la prévint-il, inquiet.  

- Qui a défié Ryo ?  

- John Smith. Il a lancé un défi à City Hunter.  

 

Kaori baissa les yeux : c’était la pire tuile qui pouvait leur arriver… On défiait Ryo… Elle releva soudain les yeux et regarda Mick. Non, ce n’était pas Ryo qu’on défiait, c’était City Hunter et City Hunter, c’était eux deux, donc c’était elle aussi. Mick frémit sous son regard et sentit la peur l’assaillir.  

 

- Non, Kaori…, murmura-t-il.  

- Je vais y aller. C’est moi qui vais relever le défi., dit-elle d’une voix déterminée.  

- Non, tu ne peux pas. Tu vas à l’abattoir. Il est trop fort pour toi.  

- Je n’ai pas le choix Mick. Ryo n’est pas capable d’y aller. C’est à moi de le faire. Sinon, on est cuits. Je dois essayer.  

- Kaori, c’est de la folie…  

- Tu oublies une chose., déclara-t-elle, levant un regard malicieux vers lui.  

- J’ai été entraînée par les meilleurs., finit-elle avec un clin d’oeil.  

 

Elle déposa un baiser sur sa joue et prit la direction de la sortie.  

 

- Pas un mot à Ryo, Mick., lui demanda-t-elle juste avant de franchir le seuil.  

 

Il la regarda partir le coeur lourd. Son amie partait vers une mort certaine et il ne pouvait rien faire contre cela. Il ne pouvait pas rendre la mémoire à Ryo. Ce n’était pas un bouton sur lequel il fallait juste appuyer… Lentement, il sortit de la salle et rentra chez lui.  

 

Quand il vit revenir Kaori, Ryo l’observa attentivement. Il avait eu le temps de réfléchir et d’admettre qu’il était utopique de penser qu’elle put faire ce métier sans se servir d’une arme. Après tout, savoir qu’elle savait s’en servir et viser le point qu’elle voulait était plus rassurant que de la voir tirer n’importe où, non ? Bon d’accord, il n’en était pas tout à fait sûr mais il était sur la bonne voie…  

 

- Désolé de m’être énervé tout à l’heure., s’excusa-t-il en la voyant.  

- Ce n’est rien. C’est touchant de savoir que tu t’inquiètes pour moi., dit-elle, lui caressant tendrement la joue.  

- Si je nous faisais un bon petit plat pour ce soir ?, proposa-t-elle d’une voix enjouée.  

 

Il acquiesça et elle partit en cuisine. Pendant plus d’une heure, elle cuisina, s’absorbant dans la préparation pour ne pas penser à ce qui allait arriver après. Elle voulait profiter au maximum de ce qui serait peut-être leur dernier repas ensemble. Aussi mit-elle les petits plats dans les grands et prépara-t-elle un festin dont Ryo se régala. Malgré tout, il sentit que quelque chose n’allait pas et que sa bonne humeur était quelque peu forcée mais, après la journée mouvementée qu’ils avaient eue, il décida de lui laisser un peu d’espace pour décompresser. Ils passèrent une soirée agréable devant la télé puis partirent se coucher.  

 

Peu de temps après, il entendit soudain la porte de la chambre de Kaori s’ouvrir et elle en sortir. Le bruit de ses pas indiquait qu’elle portait des chaussures et non ses chaussons, ce qui était hautement inhabituel. Il se leva, s’habilla puis sortit à son tour. Il entendit la porte d’entrée se refermer et la suivit prudemment jusqu’au garage. Il se retrouva coincé quand il la vit partir en voiture. Il n’avait pas pensé à prendre les clefs et, même en remontant maintenant, il ne pourrait la suivre. Courant derrière la voiture, il la vit s’éloigner alors que lui restait sur le trottoir, inquiet.  

 

Kaori vit Ryo disparaître dans le rétroviseur, les larmes aux yeux.  

 

- Adieu mon amour., murmura-t-elle avant de se concentrer sur la route.  

 

Le trajet jusqu’au port et le terrain vague où devait avoir lieu le duel lui parut bien trop court. Avant de sortir de la voiture, elle vérifia de nouveau son arme et ses munitions puis sortit. Il y avait des monticules de gravats un peu partout et elle dut en gravir un pour avancer. Une fois au sommet, elle vit son adversaire debout sur un autre tas.  

 

- Saeba ne se sent même plus apte à relever ses propres défis. Il envoie une femme à sa place., ricana-t-il, mauvais.  

- Vous n’avez pas défié Ryo, idiot. Vous avez défié City Hunter et, City Hunter, c’est nous deux. Il n’a donc pas failli. Vous avez l’adversaire que vous avez demandé !, rétorqua-t-elle, affichant une assurance qu’elle était loin d’éprouver.  

- Soit, je me ferai un plaisir de tuer les deux moitiés alors. Trêve de bavardage, que le duel commence. Quand ce feu de Bengale touchera le sol, on tirera., lui dit-il.  

 

Il n’attendit pas sa réponse et lança le fumigène.  

 

Ryo vit le feu voler dans les airs. Mick était apparu miraculeusement à ses côtés et lui avait enjoint de grimper fissa dans la voiture avant de foncer à toute allure à la suite de Kaori. Tous les deux sortirent du véhicule et regardèrent la lumière descendre comme au ralenti dans la nuit noire. Soudain, elle disparut et, alors qu’il commençait à courir, Ryo entendit deux coups de feu partir et le bruit d’une chute, entraînant un éboulis de pierres.  

 

- Kaori !, hurla-t-il.  

 

Son coeur battait à tout rompre. Il ne pouvait pas la perdre, pas maintenant, pas comme ça. Il avait besoin d’elle. Il avait besoin de savoir. Il devait savoir. Il arriva enfin au sommet du tas de gravats qu’il escaladait... 

 


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