Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 3 :: Le secret derrière la porte

Pubblicato: 21-05-10 - Ultimo aggiornamento: 21-05-10

Commenti: Coucou! Vala le chapitre 3... alors que nous réserve-t-il? le nom du magasin où Kaori est partie faire les soldes? Ce qui est advenu de la chambre de Kaori? Ce qui est advenu de Kaori elle-même? En tous cas, merci beaucoup pour vos reviews, j'espère que vous allez continuer à aimer! Bonne lecture et bisous!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Le soleil perçait déjà à travers les rideaux, et une chaude lumière venait caresser le visage de la jeune femme. Petit à petit, elle sortit du sommeil et s'étira. Elle avait très bien dormi. M. Saeba avait bel et bien dormi sur le canapé de la chambre, mais comme promis, il n'avait eu aucun geste déplacé, ni pendant la nuit ni à aucun moment depuis qu'ils étaient sortis du café. Certes il ronflait, mais elle avait été tellement secouée par tous les évènements de la veille qu'elle avait dormi comme une souche.  

 

L'homme s'était déjà visiblement levé puisque la couverture était en boule sur le canapé. Elle se décida alors à faire de même et se dirigea machinalement vers la cuisine. En passant devant le salon, quelle ne fut pas sa surprise de voir le garde du corps, sac poubelle à la main, en train de nettoyer le salon !  

 

«  Bonjour !  

_ Oh, bonjour Sakura ! Bien dormi ?  

_ Oui très bien merci, et vous, pas trop dur le canapé ?  

_ Ah non, j'ai l'habitude vous savez, et puis.... j'ai déjà vu pire....  

_ Ah...  

_ Hahaha, comme vous voyez, je pense à vous....  

_ Pardon ?  

_ Oui, hier quand vous m'avez demandé de virer les trucs qui trainaient par terre dans la chambre... En fait je me suis dit qu'une maniaque comme vous devait également penser la même chose du salon...  

_ Une maniaque ?  

_ Hahaha, pardon, pardon. Non, vous avez raison, ce n'est pas vous qui êtes maniaque, c'est moi qui vis comme un porc. D'ailleurs, je m'excuse de vous avoir invitée à dormir dans un endroit aussi sale, c'est que, en tant que célibataire, j'ai mes petites habitudes vous savez. Puis y a pas grand monde qui passe par ici.  

_ Je vois...  

_ Mais bon, j'ai tout ramassé, et même si c'est loin d'être parfait, cela ressemble déjà plus à un appart', non ?  

_ Euh, oui... Enfin, ne vous inquiétez pas, je vous donnerai un coup de main !  

_ Trop aimable de votre part.  

_ Mais j'ai l'impression qu'il n'en a pas toujours été ainsi, je me trompe ?  

_ Comment ça ?  

_ Ben, vous n'avez pas toujours vécu dans ce bazar, non ?  

_ J'ai également très peu l'habitude de manger ici, donc si vous espérez trouver quelque chose à grignoter pour le p'ti déj', encore une fois désolé. Mais comme j'assure votre protection maintenant, il n'est plus question de trainer dehors, et quitte à rester toute la journée ici, on va avoir le temps de se faire de vrais repas. J'ai téléphoné au Cat's, Kasumi va venir ce matin avec des provisions... »  

 

Sakura resta interdite devant le changement de conversation, pas subtil pour deux sous, opéré par l'homme. Bah, elle avait certainement dû se montrer très indiscrète avec ses questions, ou peut-être était-il très secret ? Enfin, elle n'était personne finalement, ils ne se connaissaient que depuis 24h à peine, et elle était déjà en train de jouer au paparazzi.  

 

La jeune serveuse arriva pendant que Sakura passait l'aspirateur dans le salon. Après avoir pris sa douche, elle s'était tellement ennuyée qu'elle s'était permis de prendre les devants pour entreprendre un grand ménage de printemps avant l'heure. Cela n'avait pas l'air de gêner le propriétaire des lieux qui, lui, ne bougeait pas le petit doigt et restait à rêvasser en faisant des ronds de fumée. La jeune femme l'observait du coin de l'œil. Décidément, cet homme était vraiment étrange en plus d'avoir des manières un peu cavalières.  

Sakura fut surprise de constater la présence de l'autre jeune femme alors qu'elle n'avait pas entendu sonner et que personne ne lui avait ouvert. Visiblement, l'autre jeune femme avait l'air aussi surprise qu'elle, mais pas pour les mêmes raisons. En fait, elle n'arrêtait pas de dévisager Sakura qui tenait encore le manche de l'aspirateur.  

 

«  Bon... euh... bonjour ! J'ai... euh... j'ai fait les courses et j'ai déposé les sacs sur la table de la cuisine. Tu devrais en avoir pour au moins 3 ou 4 jours. Et c'est Miki qui m'a avancé l'argent en fait, donc c'est elle que tu dois rembourser.  

_ Ok, m'ci  

_ Euh....  

_ Mh?  

_ Ça... euh... ça a changé ici depuis la dernière fois que je suis venue, hahaha !  

_ Mh.  

_ Euh.... C'est... euh... c'est ta cliente qui fait le ménage chez toi ?  

_ Dis donc toi !! Va pas t'imaginer n'importe quoi, elle le fait d'elle même, je lui ai rien demandé je te ferais dire.  

_ Ok, ok...  

_ Je vous assure Mademoiselle, que c'est de ma propre initiative.  

_ Oui enfin ça me regarde pas hein !  

_ Exactement !!!! »  

 

Kasumi se mit à rire bêtement. Mais de voir la cliente de Ryo faire le ménage chez lui l'avait choquée. Bien sûr, cela ne se faisait pas, mais c'est surtout le côté naturel de cette scène qui ne l'était en rien qui l'avait fait réagir. A ce moment bien précis, on aurait dit un couple. Et pour être encore plus précis, à ce moment là, Kasumi avait eu l'impression d'être revenue plusieurs mois en arrière, quand celle qui faisait le ménage ici était encore Kaori. Pendant l'espace d'un instant, elle avait vu l'image de Kaori se superposer à celle de la jeune femme, alors qu'elles ne se ressemblaient pas du tout.  

 

Ryo, quant à lui, dépassa la jeune serveuse et s'engouffra dans le couloir, avant de disparaître à l'étage sans autre forme d'au revoir.  

 

«  Oui, vous savez, c'était tellement sale ici, et puis comme je vais vivre ici pendant un mois, autant que ce soit dans des conditions normales.  

_ Oui, je comprends, excusez mes remarques.  

_ Mais dites-moi...  

_ Oui ?  

_ Comment avez-vous fait pour entrer ici ?  

_ Miki a les clés, elle me les a passées ce matin quand je suis partie du Cat's pour faire les courses.  

_ Ah...  

_ Vous voulez que je vous aide à ranger les courses ?  

_ Non, merci, et merci infiniment de vous être dérangée pendant vos heures de travail.  

_ Oh, ce n'est rien. »  

 

Une fois Kasumi partie, Sakura se demanda quel genre de relation pouvait relier cette Miki à M. Saeba pour avoir les clés de son appartement, elle ne les pensait pas si proches... Elle s'interrogea également sur le trouble qu'elle avait perçu chez l'autre jeune femmequand elle l'avait trouvée l'aspirateur à la main.  

 

Ryo était monté sur le toit de l'immeuble. Kasumi et ses remarques idiotes l'avaient agacé. Et comme il ne pouvait pas se permettre de sortir pour draguer toutes les jolies filles à cause de la mission, le meilleur moyen de se calmer était encore de prendre un grand bol d'air frais en regardant la ville à ses pieds.  

 

Mais quelque part, il pensait comprendre ce qu'avait ressenti l'ancienne voleuse. Parce que jusqu'au jour d'aujourd'hui, la seule femme qui avait fait le ménage dans cet appart', c'était « elle ».  

 

Il poussa un long soupir. Ne pas penser à elle, ne pas penser à ça. Tout allait bien, il se sentait bien, en fait, il se sentait de mieux en mieux. La preuve, il avait recommencé à travailler. Et gratis en plus, sans promesse de « coups » et sans être vraiment sûr d'être payé en monnaie sonnante et trébuchante, même si Saeko y avait fait allusion. Pourtant, son compte était tellement dans le rouge vif qu'il n'aurait rien contre une petite prime... Pourtant, il le méritait cet argent, cette Sakura était une vraie enquiquineuse ! Au début, il la prenait pour une petite chose fragile, mais finalement, depuis qu'ils étaient arrivés à l'appartement, elle prenait de l'assurance à vitesse grand V. Elle avait un de ces sales caractères. Et en plus, c'était une grosse curieuse. Il n'avait pas aimé la remarque qu'elle lui avait faite plus tôt dans la matinée. Il avait détourné la conversation, mais il sentait bien qu'il était loin d'être au bout de ses peines avec elle.  

 

Cependant, il y avait quelque chose qui le touchait chez elle. Il avait compulsé le dossier que Saeko lui avait donné, et ce qu'elle avait vécu ces derniers mois était vraiment dur.  

 

Le jour de l'anniversaire de son fils, elle s'était rendue à l'épicerie du coin car il lui manquait quelques ingrédients pour faire un gâteau. Mais quand elle était rentrée chez elle, … en lieu et place de sa maison se trouvait un immense brasier. Lorsque les premiers secours étaient arrivés, ils n'avaient pu que constater l'étendue des dégâts. Une bombe avait explosé chez elle, une bombe qui lui était certainement destinée, mais qui l'avait épargnée et avait, à la place, tué son mari, son fils de 3 ans et sa fille de 4 mois....  

 

Sakura Hisako était la secrétaire particulière de Hide Matsuba, un homme politique particulièrement bien en vue ces derniers mois et pressenti pour faire partie du gouvernement. Un homme politique reconnu et apprécié pour ses valeurs et pour son combat, notamment son combat contre les cartels de la drogue. C'était un homme engagé et charismatique, qui n'avait aucune peine à rallier les gens à sa cause, d'autant que celle-ci était juste. Mais une telle croisade n'avait pas plu et sa vie avait été rapidement mise en danger. Jusqu'au jour où ce qui devait arriver arriva : il était mort, d'une balle tirée en pleine tête. Malheureusement pour l'assassin, il n'avait pas eu le temps de quitter la pièce que la secrétaire avait débarqué... et l'avait immédiatement reconnu, lui Kusuke Kazu, le premier rival politique de Hide, un vrai pourri qui, d'après l'enquête de la police était en fait membre d'un de ces cartels...  

 

Et pourtant, quand on voyait cette femme, on n'avait pas l'impression qu'elle avait vécu des choses aussi atroces. Rien ne transparaissait de prime abord. Il était impressionné par tant de sang froid... Cela ne lui donnait que davantage envie de l'aider.  

 

Deux étages plus bas, Sakura après avoir fini de ranger les courses, continuait son ménage. Bien sûr, c'était loin d'être nickel, mais la quantité de poussière était tellement impressionnante qu'elle s'était dit que d'abord elle enlèverait le plus gros, et qu'ensuite elle referait le ménage plus à fond. Mais alors qu'elle rangeait l'aspirateur dans le petit vestibule à côté de la salle de bain, quelque chose la chiffonna. Il y avaitcette porte non loin de la salle de bain, une porte fermée, et qui bizarrement ne portait pas son petit écriteau comme les autres pièces où l'on pouvait voir «  Chambre de Ryo », «  Salle de bain », etc... Pourtant, en s'approchant plus près, on distinguait une marque sur la porte, comme si celle-ci avait eu, comme toutes les autres, son petit écriteau, mais qu'il avait été enlevé, ou était tout simplement tombé sans avoir été remis en place.  

Décidément très curieuse, elle se demandait ce qui se trouvait dans cette pièce et puis, quitte à faire le ménage, autant le faire partout. Elle entreprit alors d'entrer. Seulement, le constat fut sans appel : cette porte était fermée à clé.  

 

C'est ce moment que choisit Ryo pour retourner au salon.  

 

«  J'ai faim », fit-il sans crier gare, devant la mine interloquée de sa cliente. Elle se demandait si, puisqu'elle avait fait le ménage pendant toute la matinée, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui fasse à manger. De toute évidence oui, car il retourna à son sempiternel canapé et prit un de ses magazines favoris qu'il feuilleta négligemment.  

 

Cet homme était bizarre. Le verdict tomba dans l'esprit confus de la jeune femme. Franchement, elle avait trop de mal à le cerner. Dire que dans le café il sautait sur toutes les femmes et que, depuis qu'ils étaient seuls, rien... Enfin, elle ne s'en plaignait pas, elle préférait ça que le contraire. Et puis des fois, il pouvait être gentil, voire même sympa, alors qu'à d'autres moments , il pouvait aussi être franchement désagréable. Enfin, il pouvait se montrer serviable, tout comme il pouvait se comporter comme le dernier des malotrus, comme à cet instant même, avec son «  j'ai faim » qui voulait dire: hey Sakura, la bouffe, tout de suite !!  

 

Nanméo !!! C'était quoi ce délire, elle était sa cliente, pas sa bonne !!  

 

« Oui, moi aussi... alors qu'y a-t-il au menu ce midi ?  

_Mh ?  

_ Qu'allez-vous nous faire à manger M. Saeba ?  

_ Hein ?  

_ Euh, y a un souci ?  

_ Euh.... Hahahaha, non aucun. Bon bah euh, je ne sais pas ce que je vais faire à manger, je sais même pas ce que cette idiote de Kasumi nous a acheté. Hahahahaha. Euh... ben ça sera la surprise quand vous viendrez à table....Enfin, sauf si vous venez m'aider bien sûr...  

_ Désolée, je n'ai toujours pas fini mon ménage. Au fait, j'aimerais bien nettoyer cette pièce, là, au bout du couloir, mais la porte est fermée, vous pourriez l'ouvrir s'il vous plait ? »  

 

Sakura était contente d'elle, elle avait réussi à faire comprendre à son garde du corps que c'était à lui de cuisiner, et cela n'avait pas été très difficile finalement. Mais sa satisfaction fut éphémère, car elle avait à peine fini de prononcer sa dernière phrase que le visage de l'homme se ferma immédiatement , et sa voix était tellement rude que sur le moment elle prit peur.  

 

«  Pas besoin de rentrer dans cette pièce ! Oh et puis finalement j'ai plus faim... »  

 

Il laissa sa cliente en plan et remonta les escaliers....  

 

BANG ! BANG ! BANG !  

 

Ô mon Dieu, que cette après-midi avait été sinistre. Tout d'abord le repas, préparé vite fait, avalé vite fait, dans un silence de mort. Elle était complètement cassée d'avoir passé toute la matinée à nettoyer l'appartement. Elle s'était allongée sur le canapé du salon dans l'idée de piquer un petit somme. Mais seulement voilà, c'est cet instant là qu'il avait choisi pour débarquer dans le salon et lui demander de le suivre. Elle avait été surprise, elle croyait que l'idée était de rester cloitrés pendant un mois dans son appartement, et voilà qu'au bout de même pas 24h ils sortaient déjà. Bah... elle l'avait suivi sans rien dire, après tout il savait mieux qu'elle, non ? Et puis, quelque chose lui disait que ce mois allait être très long, avec lui qui n'était pas toujours de bonne compagnie et que, finalement, la moindre sortie serait une bonne occasion de s'aérer la tête. Elle s'attendait donc à le voir pousser la porte qui donnait sur le garage, mais il avait emprunté encore un autre escalier. Ah, ils allaient au sous sol ?  

 

BANG! BANG! BANG!  

 

 

Aaaaaaaaaaaaaaaaah, elle en pouvait plus!!!  

Elle n'avait pu s'empêcher de fixer la salle du regard lorsqu'il avait poussé la porte de la salle d'entrainement. Elle pensait que ce genre de choses n'existait qu'aux États-Unis. En tous cas, elle ne se serait jamais imaginé qu'une telle chose était possible au Japon, et dans ce vieil immeuble qui plus est. Elle avait été impressionnée par la quantité d'armes qu'elle avait vue dans les armoires, elle se serait crue dans l'armurerie d'une armée.  

 

«  Vous utilisez vraiment tout ça M. Saeba ?  

_ Mh  

_ Ouh là, mais vous êtes un homme dangereux... »  

 

Elle avait dit cela avec une pointe d'ironie, mais tout ce qu'elle avait obtenu avait été un regard des plus noirs. Ok, elle n'insisterait pas pour tenter d'avoir un semblant de communication avec lui. Il lui avait alors tendu un casque et lui avait montré la chaise posée là, comme pour l'inviter silencieusement à s'asseoir. Elle avait fait ce qui lui était implicitement demandé et c'était parti, la séance de torture avait alors commencé.  

 

BANG ! BANG ! BANG !  

 

Elle en avait ras le bol. Une après-midi entière à charger son arme, faire des trous dans une cible en carton, virer les cartouches vides et recommencer. Remarquez, lui s'amusait bien. Il arrivait même à faire des dessins avec les impacts de balle, comme la fois où il avait dessiné une cible. Moui, il maitrisait son sujet, et il fallait avouer que c'était assez impressionnant, voire même rassurant. Mais bon, une après-midi entière, fallait pas pousser non plus !! Inutile de préciser qu'il n'avait pas décroché un mot depuis qu'ils étaient là, d'ailleurs il ne l'avait pas regardée une seule fois.  

 

C'est alors qu'elle se mit à penser que si elle n'était plus là, il ne s'en rendrait peut-être même pas compte. D'ailleurs, elle se demandait pourquoi il lui avait demandé de le suivre. Elle s'ennuyait mortellement, et cette chaise lui faisait mal aux fesses. Elle profita donc qu'il torturait de nouveau une innocente cible en carton pour se lever et se diriger vers la sortie, comme si de rien n'était. Les tirs s'arrêtèrent lorsqu'elle posa la main sur la poignée de la porte.  

 

«  On peut savoir où vous allez ?  

_ Je remonte.  

_ Non.  

_ Pardon ?  

_ Vous restez ici, je n'ai pas fini mon entrainement.  

_ Euh, franchement, ne le prenez pas mal, mais je ne sers pas à grand chose ici. Alors que je sois ici ou là-haut...  

_ Il y a quelque chose que vous ne comprenez pas quand je vous dis de rester ici ? »  

 

La dernière phrase avait l'air d'une question, mais le ton employé par le japonnais ne laissait aucun doute possible : aucune réponse ne serait admise. Elle devait rester là, point barre. Décidément, elle en avait marre. Elle avait cru ce matin que la cohabitation ne serait pas trop désagréable, mais elle s'empressa de revoir son jugement. Ça serait long, très long.  

 

BANG ! BANG ! BANG !  

 

Oui, horriblement long....  

D'autant plus que, de toute évidence, cet homme n'avait pas besoin d'entrainement au tir. A la limite, une petite séance « d'anti-rouille », mais un homme capable de dessiner une cible ou de mettre plusieurs balles d'affilée dans le même trou n'avait pas besoin de passer une après-midi entière à tirer.  

Il lui faisait plutôt penser à ces hommes qui, quand ils se sentent mal, prennent la fuite au travers de divers prétextes. Pour certains c'est le travail, d'autres vont chercher un paquet de cigarettes et reviennent au bout de 3 heures, d'autres encore font du sport... Faire autre chose pour éviter de penser quoi ! Ça ressemblait plutôt à ça oui.  

 

De toute évidence, le coup de la pièce mystère n'était pas passé.  

 

Ryo de son côté n'avait trouvé que cela comme exutoire à la colère qui s'était emparée de lui ce midi. C'était vraiment une enquiquineuse de première, une sale curieuse, oui. Mais qu'est-ce qui lui prenait de s'imposer comme ça ? Quelle sans gêne ! Et vas-y que je pose des questions à deux balles, et vas-y que je fais le ménage comme une parfaite petite épouse, et vas-y que j'essaye d'entrer dans des endroits qui sont fermés à clé et pour cause... Pas moyen, cette pièce était condamnée. Y avait rien d'autre à rajouter, c'était comme ça et c'était tout. Pfff, cette fouine, elle cherchait quoi au juste ?  

 

Non bien sûr qu'elle ne cherchait rien, ce devait juste être une grosse curieuse, c'est tout. Elle ne pouvait pas savoir... ce n'était pas de sa faute.  

Mais bon. N'empêche que malgré le temps qui passait, inexorablement, il était des sujets qui ne manquaient pas de le rendre nerveux. Comme une blessure qui ne cicatrise jamais vraiment et qui continue de faire mal, même des années après. Il n'y a que deux façons d'oublier une douleur : soit en l'endormant, comme il l'avait fait des mois durant en se noyant dans l'alcool et dans ses délires, soit en essayant de remplacer cette douleur par une autre. Et c'est ce qu'il tentait de faire actuellement, il avait mal à la main d'avoir passé autant de temps avec son flingue, et sa tête résonnait malgré les protections auditives. Mais c'était vain et il le savait, une douleur physique ne pouvait pas faire plus mal qu'une douleur morale.  

 

Dans la cuisine, elle touillait une mixture pendant que lui finissait d'éplucher les légumes. L'ambiance était tendue, ni l'un ni l'autre n'avait décroché un mot de toute l'après-midi, et ce début de soirée ne s'annonçait pas des plus radieux.  

 

Mais, pour être exact, à force de se dire qu'elle n'y était pour rien et qu'en explicitant les choses ce genre d'incidents ne se reproduirait plus, sa colère était passée. Seulement, comme toujours, il ne savait comment s'y prendre. Il avait horreur de présenter des excuses, pourtant il le fallait bien, il n'avait pas été très sympa avec elle et puis, il fallait tenir un mois quand même, donc autant que les relations entre eux soient les plus cordiales possibles. Et puis, comment lui dire qu'il y avait des sujets dont il ne voulait plus jamais entendre parler sans attiser davantage sa curiosité ?  

 

Quant à elle, elle avait été refroidie par le ton que le nettoyeur avait employé ce midi, puis cet après-midi dans la salle de tir. Il était évident qu'il voulait éviter toute communication. Elle gardait quand même dans un coin de sa tête ce qui s'était passé au café la veille. Finalement, tout lui semblait assez logique, il était comme un animal blessé qui, plutôt que de se laisser secourir, continue d'essayer de mordre ceux qui s'approchent de trop près, comme si tout allait bien et qu'il n'avait besoin de rien.  

 

Le repas commença dans une atmosphère relativement lourde.  

 

«  Écoutez...  

_ …  

_ Euh....  

_ …  

_ Vous savez, quand on est un célibataire endurci comme moi, on a ses petites habitudes...  

_ J'imagine...  

_ J'ai notamment l'habitude d'être seul...  

_ J'avais remarqué...  

_ Et j'ai également l'habitude qu'on ne se mêle pas de mes histoires...  

_ Je vois. Mais je ne cherchais pas à mal vous savez.  

_ J'espère bien ! Enfin ne vous inquiétez pas, j'imagine que comme beaucoup de femmes, c'est juste une question de curiosité maladive.  

_ Euh, probablement.  

_ Je ne vous en tiens pas rigueur. Enfin, il faudrait quand même éviter que cela ne se reproduise.  

_ Oui, bien sûr.  

_ Je suis désolé, il va falloir vous faire à mon caractère particulier, et je sais que je ne suis pas facile à vivre...  

_ Oui, j'ai compris, vous aimez les secrets et vous devenez vite désagréable quand quelque chose vous fâche. J'essaierai à l'avenir d'être moins curieuse.  

_ Merci. Et moi, j essaierai à l'avenir de rendre notre cohabitation moins désagréable.  

_ Merci. Mais au fait, je peux vous poser une question ?  

_ Euh, oui...  

_ Pourquoi m'avoir forcée à rester dans la salle de tir ?  

_ Pour votre protection. Je vous l'ai déjà dit, plus près je suis de vous, plus efficace sera ma protection. Enfin, rassurez-vous, ce n'est pas tous les jours que je m'entraine comme ça au tir. »  

 

Sakura répondit par un sourire. Finalement, sous ses dehors d'ours mal léché, cet homme avait bon fond... 

 


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