Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 5 :: Une mauvaise journée

Pubblicato: 11-06-10 - Ultimo aggiornamento: 11-06-10

Commenti: Coucou! Tout d'abord, merci à toutes pour vos gentilles reviews. Certaines n'ont pas vu qu'ils se passait quelque chose de très important dans le chapitre 4, elles auront un élément de réponse dans le chapitre 6. En attendant, chapitre 5, le préféré de ma béta ( hihi, c'est ironique ), j'espère que vous m'en voudrez pas trop, c'est vrai qu'en le lisant avec le recul, il est un peu triste... on pourrait même aller jusqu'à dire: à la limite de la grisaille. Mais bon, je pense me rattrapper dans les chapitres suivants. Alors bonne lecture et bisous!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Les jours se suivaient et se ressemblaient. Sakura et Ryo étaient toujours à fleur de peau à cause de cette sorte d'incarcération forcée qui les obligeait à vivre ensemble depuis presque un mois. Mais finalement, il ne restait plus que moins d'une semaine avant le procès. La seule attaque à déplorer avait été celle amorcée par Ryo contre l'homme engagé pour tuer la jeune femme. Les autres, de l'autre côté, n'avaient rien tenté, peut-être parce qu'ils ignoraient où elle se trouvait ou peut-être parce qu'ils ne voulaient pas se mesurer au grand City Hunter, surtout après l'esclandre qu'il avait fait pour capturer l'homme de main.  

 

Ni l'un ni l'autre ne savait quoi faire pour occuper leurs journées. Sakura continuait à s'occuper de l'appartement comme s'il s'agissait du sien, s'attelant à toutes les tâches ménagères, puis une fois que c'était fini, lisait un des livres ou des magazines ramenés par les filles. Ryo, lui, partageait son temps entre de longues siestes, le matage de ses magazines et films favoris, mais il n'était pas rare qu'elle le surprenne en train de rêvasser à la fenêtre ou sur le toit.  

 

Elle aurait tellement voulu savoir à quoi il pouvait penser. Malheureusement, la relation entre eux n'avait pas bougé d'un iota depuis les premiers jours, et elle ne se sentait pas de risquer à interroger de nouveau son garde du corps, de crainte de se faire envoyer valser. Cependant, plus le temps passait, plus elle avait le loisir de l'observer et plus elle voyait cette fissure béante au creux de son âme. Si seulement cet homme n'était pas aussi fermé, s'il n'était pas aussi borné... Alors elle l'écouterait et peut-être bien qu'elle arriverait à le soulager pendant quelques secondes de sa peine...  

 

Une journée comme les autres, dans un ennui des plus mortels, elle pensait qu'il était comme d'habitude dans sa chambre ou sur le toit. Elle n'avait plus envie de rien, à part sortir, mais c'était la seule chose qu'elle n'avait pas le droit de faire pour sa propre sécurité. Regarder la télé ou lire ne lui disait franchement rien, et elle se surprit à s'écrouler comme une poupée de chiffon sur le canapé du salon. Seule, dans ce silence assourdissant, c'était comme si elle se trouvait sur une île déserte, seule et livrée à elle même. En y repensant, avant d'être sous la protection de M. Saeba, elle n'était jamais restée seule, il y avait toujours, quoi qu'il arrive, quelqu'un avec elle. Quand elle se rendait aux toilettes ou dans la salle de bain, un policier restait à la porte, et elle avait interdiction de s'enfermer à clé. Un esprit tordu aurait pu penser à mal, mais trop préoccupée par ce qui lui arrivait, elle ne se posait pas de question, et, finalement, n'avait jamais eu à s'en plaindre. Les policiers, même si c'était des hommes, n'avaient jamais profité de la situation.  

 

Depuis qu'elle était ici, elle était constamment seule. A part au moment des repas et pendant la nuit, il était finalement rare qu'ils soient tous les deux dans la même pièce, et quand c'était le cas, on ne pouvait pas dire que la conversation de Ryo tirait sa cliente de sa solitude. Seulement, par habitude ou par protection, elle avait pris pour coutume d'essayer de s'occuper au maximum l'esprit, pour éviter d'avoir à penser, pour éviter d'avoir à se remémorer ce jour où elle avait débarqué dans le bureau de Hide pour trouver Kazu, cette raclure, l'arme au poing encore fumante, devant le cadavre de son patron.... pour éviter d'avoir à se souvenir de cet incendie qui avait ravagé sa vie dans tous les sens du terme, pour éviter de penser, enfin, à toutes les tentatives de meurtre auxquelles elle avait miraculeusement réchappé. La dernière en date s'était déroulée deux jours avant sa rencontre avec M. Saeba : « ils » avaient trouvé sa planque et « ils » avaient mitraillé à tout va. Elle, parfaitement protégée, s'en était tirée juste avec quelques égratignures, mais deux policiers avaient trouvé la mort et un troisième avait été grièvement blessé...  

 

Mais aujourd'hui était différent. Il n'y avait rien pour la détourner de ses pensées les plus profondes, elle était seule avec elle-même, elle était seule avec son âme meurtrie et ses pensées négatives. Il lui semblait que quoi qu'elle fasse, elle était toujours entourée par la mort. Oui, tout le monde mourait autour d'elle. Les personnes qu'elle aimait, les personnes qui la protégeaient....  

 

Aaaaah, c'était ridicule, il fallait qu'elle se sorte de ses pensées morbides. Les policiers morts en la protégeant, même si cela était triste, étaient morts en faisant leur travail. Cela faisait partie de leur travail de risquer leur vie, risque qu'ils connaissaient et qu'ils acceptaient... Mais ce qu'elle ne se pardonnerait jamais, c'était la mort de sa famille.  

 

Aurait-elle dû se taire plutôt que d'appeler la sécurité ce jour-là, faire arrêter Kazu, et tout raconter à la police le plus naturellement du monde, comme si elle témoignait pour un accident de voiture... Aurait-elle pu prévoir que cette pourriture ferait tout pour la faire taire ? Elle ne s'était pas assez méfiée quand elle avait reçu les premières lettres de menace... Et les deux pauvres policiers qu'on avait affectés à sa protection la suivaient, elle, mais ne se préoccupaient pas vraiment de son mari ou de ses enfants, ou encore de qui pénétrait dans sa maison quand personne n'y était... Un peu comme si, eux non plus, ne prenaient pas les menaces au sérieux. Sur ce coup-là, la police avait été négligente, et quand, après l'incendie, elle s'était retrouvée avec une équipe d'une bonne douzaine de policiers qui semblaient être spécialisés dans la protection de témoins, elle se souvenait avoir pensé que c'est comme ça qu'ils auraient dû les protéger dès le début, elle et sa famille, et que rien que pour ça, ils méritaient qu'elle refuse de témoigner. Mais refuser de témoigner signifierait aussi qu'ils seraient morts pour rien.  

 

Là, allongée sur le ventre, sur le canapé du salon, dans cet appartement qu'elle occupait depuis trois semaines avec cet homme quasi-fantomatique, elle sentit une vague de tristesse et de nostalgie la gagner. Elle ne voulait plus penser à tout ça, à tous ces évènements, elle voulait se souvenir d'avant, du temps du bonheur, du temps des sourires et des rires, du temps de l'insouciance quand sa vie était comme toutes les autres vies, ni meilleure ni pire, quand sa vie était normale.  

 

Elle alla chercher un objet dans son sac à main et se laissa de nouveau tomber sur le canapé, serrant cet objet contre son cœur. Elle avait tellement mal. Ça faisait des mois qu'elle avait mal, qu'elle essayait désespérément d'étouffer cette douleur, mais elle n'y parvenait pas et il lui semblait qu'aujourd'hui cette blessure la faisait souffrir plus que d'habitude. Elle desserra alors peu à peu son étreinte et regarda l'objet : il s'agissait d'une photo. Une photo d'une famille heureuse et unie, tout sourire dehors, sa famille quelques jours avant le drame, quand ils avaient profité de la venue d'une de ses amies pour faire cette photo où ils étaient tous les quatre, la première depuis le jour de la naissance de sa fille en fait. Et sur cette photo, elle avait beau n'être qu'un nourrisson encore, il semblait à la jeune maman que son bébé souriait comme son grand frère et ses parents.  

 

Elle fixait cette image du passé intensément. Autour d'elle, le monde aurait pu s'écrouler qu'elle ne se serait rendu compte de rien. Soudain, elle n'y tint plus, et toute la peine qu'elle s'efforçait de retenir en elle la submergea. Elle ne sut ni ne put résister et elle éclata en sanglots, l'objet du délit toujours entre ses mains tremblantes.  

 

Que ne donnerait-elle pour avoir le pouvoir de changer le passé ! Que ne donnerait-elle pour pouvoir revenir en arrière et changer le cours des choses ! Changer le cours des choses... c'était malheureusement impossible, ne restait que le futur, là, devant elle... le futur et cette envie de mettre fin à ses jours une fois tout cela terminé, pour rejoindre les anges de sa vie.  

 

 

Seule sur son île déserte, sur son île de désespoir, elle ne s'était pas rendu compte que dans le couloir, adossé au mur à côté de la porte, se trouvait le nettoyeur. Alerté par ses pleurs, il était redescendu, mais il restait là, immobile. Il aurait voulu qu'elle arrête de pleurer, il détestait voir une femme dans cet état, mais maintenant qu'il connaissait bien son histoire, il savait qu'elle en avait besoin et avait peur d'être indécent s'il rentrait maintenant. Alors il attendit que le déferlement de larmes qui ravageait le visage de l'ancienne secrétaire cesse.  

 

Quand ce fut le cas, il rentra dans la pièce comme s'il n'avait pas été témoin de ce qui s'était passé quelques instants auparavant, alla chercher sa meilleure amie du moment, c'est à dire sa bouteille de whisky, et commença à siroter le breuvage, assis dans un des fauteuils. Sakura eut à peine le temps d'essuyer à la va vite les larmes, sans se rendre compte qu'il était évident qu'elle venait de pleurer tant ses yeux restaient rougis et les traces de larmes marquaient encore son visage. Machinalement, elle posa sa photo sur la table basse pendant qu'elle essayait de reprendre une attitude plus digne. L'homme en profita pour poser son verre à quelques millimètres de l'image, montrant par là qu'il l'avait parfaitement vue.  

 

«  Je dois vous avouer quelque chose... »  

 

Elle n'était pas sûre d'avoir bien compris ce que Ryo venait de dire. Lentement, elle tourna la tête de façon à se trouver face à lui, son regard empli d'interrogations tentant d'accrocher le sien.  

 

«  J'ai lu votre dossier le jour même où vous êtes arrivée ici et je sais tout de ce dont j'ai besoin pour mener à bien votre protection... Mais malgré tout, il y a quelque chose qui me.... Vous savez, ma vie non plus n'a pas été facile, et depuis que je fais ce métier, j'ai été témoin d'une multitude de situations toutes plus difficiles les unes que les autres. D'ailleurs, généralement, quand on fait appel à moi, à mes services, ce n'est pas par hasard... Oui, des gens brisés par la vie, j'en ai vu défiler un bon paquet, et c'est loin d'être fini... Pourtant... j'ai rarement vu quelqu'un avec autant de courage et de force que vous, Sakura! »  

 

Elle détourna le regard. Elle avait fait son maximum pour donner l'image d'une femme forte et courageuse, mais elle ne l'était pas, pour preuve ce moment de faiblesse il y avait quelques minutes à peine. Ce qu'elle faisait, ce n'était dû ni à sa force ni à son courage, mais à de l'inconscience. Si elle avait su ce qu'elle aurait à endurer, alors jamais au grand jamais elle ne l'aurait fait. Certes, c'était égoïste, un criminel aurait été laissé en liberté, un crime serait resté impuni, mais ils seraient encore vivants !! Vivants, oui...  

 

«  Je trouve que cela force l'admiration... Et vous savez, c'est pas souvent que je dis ce genre de choses... »  

 

Avait-elle bien entendu ? De l'admiration ? N'importe quoi !! Elle n'était qu'une minable. Elle venait de penser qu'elle aurait préféré que sa famille soit encore vivante plutôt que d'aider la Justice à se faire. Il n'y avait rien d'admirable. C'était minable, lâche, et égoïste.  

 

«  Ne parlez pas de choses dont vous ne savez rien M. Saeba, de choses que vous ne comprenez pas. Ce n'est pas parce que vous savez ce qui s'est passé factuellement que vous savez ce que je ressens ou ce que je pense. Et si vous le saviez, je crois que vous auriez vite fait de ravaler vos paroles...  

 

_ Cela fait presque un mois que j'ai tout le loisir de vous observer. Je dis ce que je pense et je ne parle jamais à la légère. Vous avez eu un petit moment de faiblesse, mais nous ne sommes pas des machines, ça arrive à tout le monde, même quand on ne le veut pas, même au pire moment... Et qu'est-ce que cet instant, comparé à tout ce que vous avez accompli depuis des semaines ? »  

 

Elle ne répondit rien, il lui fallait le temps d'encaisser ce qu'il venait de dire. Son discours la déculpabilisait un peu, elle était humaine, elle était normale et elle avait fourni de gros efforts pour faire face à tout ce cirque.  

 

«  Ils me manquent...  

 

_ J'imagine...  

_ Non, vous n'imaginez pas. Vous êtes un célibataire endurci, j'ai l'impression que vous ne vous êtes jamais attaché à qui que ce soit. Alors je doute que vous puissiez seulement imaginer ce que je ressens. Malgré tout, merci pour votre soutien...  

 

_ Vous vous trompez... Nous ne sommes pas des machines, nous avons tous des moments de faiblesse, même quand on ne veut pas, même au pire moment... »  

 

Elle resta là, interloquée. Cette dernière phrase lui fit l'effet d'un coup de massue en plein sur le crâne.  

 

«  Vous.... vous avez de la famille M. Saeba ?  

_ Non. Je suis orphelin depuis toujours.  

_ Une femme, une fiancée ?  

_ Hum... Je suis l'étalon de Shinjuku, vous savez, vous m'imaginez vraiment, moi, l'homme d'une seule femme ? »  

 

A cet instant précis, Sakura eut l'étrange impression de voir des libellules défiler devant ses yeux, pendant que Ryo prenait une pose complètement ridicule pour essayer de la convaincre qu'il avait toutes les femmes à ses pieds. Évidemment, elle n'en croyait pas un mot, c'était vraisemblablement une image qu'il se donnait et puis, elle n'était pas sourde, elle avait très bien entendu et très bien compris : lui aussi souffrait du manque de quelqu'un, lui aussi souffrait certainement de la solitude. Mais, comme d'habitude, il se renfermait et se cachait derrière des faux semblants. Pourtant, pendant l'espace d'un instant, aussi éphémère soit-il elle avait cru entrapercevoir son cœur.  

 

DING DONG !  

 

Surprenant... Depuis toutes ces semaines qu'elle vivait ici, c'était bien la première fois qu'elle entendait quelqu'un sonner à la porte. Miki et Kasumi étaient les seules visites qu'ils recevaient et elles avaient les clés. Malgré elle, elle fut prise de panique, mais elle essaya de balayer ces pensées de son esprit. Si quelqu'un venait pour elle, il ne sonnerait certainement pas à la porte comme n'importe quel quidam.  

 

«  Bonjour M. Saeba, je viens pour tuer Mme Hisako !  

-Oh mais allez-y, faites donc ! »  

 

Pff, n'importe quoi !!  

 

Ryo se leva et se dirigea très naturellement vers la porte d'entrée. Elle fut soulagée quand elle entendit le brun dire d'une voix enjouée:  

 

« Oh, bonjour Lieutenant de mon cœur, que me vaut l'honneur de ta visite ? Ah oui, tu es venue régler toutes tes dettes, n'est-ce pas ? »  

 

BOUM !! le bruit fit immédiatement sursauter la jeune femme, qui se précipita dans l'entrée pour comprendre ce qui venait de se passer. L'air hébété, elle constata qu'une énorme massue était encastrée dans le mur, et que des jambes gigotaient en dessous. Derrière la massue, la policière soufflait sur ses ongles, visiblement satisfaite de la réponse donnée.  

 

 

 

Sakura avait énormément de mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Alors que depuis près d'un mois, Ryo était sage comme une image et n'avait eu absolument aucun geste déplacé envers elle, depuis l'arrivée du Lieutenant, on ne l'arrêtait plus... Le come back du pervers. Il se collait à elles, matait sans aucune gêne leur décolleté, essayait de poser ses sales pattes un peu partout sur leur corps et surtout sur les parties les plus charnues, et le Lieutenant Nogami devait en plus repousser les lèvres dégoulinantes de bave qui voulaient se poser sur son visage. Il se faisait frapper par le Lieutenant, encore et encore, mais rien, on aurait dit que rien ne pouvait l'arrêter. Finalement, il se calma quand elle le cloua au mur à l'aide de couteaux placés sur sa cuisse...  

 

Elle eut enfin un instant de répit pour annoncer le pourquoi de sa visite. Et ce qui suivit déplut fortement au japonnais et à sa colocataire du moment. Ryo avait pensé avoir eu une bonne idée en arrêtant l'homme de main engagé par le Cartel de la drogue pour éliminer Sakura, mais ce à quoi il n'avait pas pensé était que ses aveux donneraient de nouveaux éléments à l'enquête, et que l'avocat de la défense s'en servirait pour faire repousser le procès. Celui-ci aurait lieu dans un mois.  

 

Saeko vit très bien que ce qu'elle était venue leur annoncer les laissait abasourdis. Apparemment, les choses n'étaient pas aussi faciles qu'elles en avaient l'air. La première chose qui lui vint en tête était que la pauvre femme devait subir les assauts répétés de ce Mokkori sur pattes, et que malheureusement pour elle, il n'y avait ni Kaori ni personne pour l'aider à le repousser.  

 

«  Sakura, si jamais un jour ce pervers a un geste déplacé envers vous et que vous ne le supportez plus, téléphonez-moi à ce numéro, et je viendrai immédiatement lui régler son compte. Et si jamais je ne suis pas disponible, ce qui arrive quelquefois, vous pouvez également téléphoner au Cat's Eye. Miki ou Umibozu se feront un plaisir de lui donner une bonne leçon de bienséance.  

_ Euh, ben, merci...  

_ Nanméo, c'est quoi ces insinuations ? Je suis un gentleman, moi, Madame, et tes sous-entendus comme quoi je serais un obsédé incapable de se retenir me blessent profondément !!  

_ Ben voyons... je vais me mettre à pleurer, tiens !  

_ Parce qu'en plus elle me croit pas...  

_ Je te connais depuis des années ! Tu es incapable de rester dans la même pièce qu'une femme sans lui sauter dessus.  

_ Ah ouais ? Tu es vraiment sûre de ce que tu avances là ?  

_ Ben oui...  

_ Il me semble pourtant qu'une de nos connaissances communes n'a jamais eu à se plaindre de mes soit-disant assauts répétés... »  

 

Quoi ? Elle avait rêvé ou il était en train de parler de Kaori là ? C'était bien la première fois qu'il en parlait depuis qu'elle était partie... Elle en resta coite pendant quelques secondes, avant de se remettre finalement de ses émotions et de pouvoir reprendre la conversation.  

 

«  Kaori était l'exception qui confirme la règle... Et puis Kaori...  

_ Voilà, qu'est-ce que je te disais. 10 ans ma vieille !  

_ Hein ?  

_ J'ai vécu avec cette folle pendant 10 ans, et tu peux aller la voir tout de suite et lui demander si tu veux, jamais au grand jamais je n'ai eu un geste déplacé envers elle. Pourtant, en 10 ans, ce ne sont pas les occasions qui auraient manqué hein ! Tu n'imagines pas le nombre de fois où je l'ai vue seulement vêtue d'une serviette au beau milieu de l'appartement, parce qu'elle pensait que je n'étais pas là, le nombre de fois où je suis passé devant sa chambre pendant qu'elle s'habillait et que la porte était mal fermée, toutes ces occasions diverses pendant lesquelles je l'ai tenue dans mes bras... sans parler de toutes les fois où j'ai dormi dans la même chambre qu'elle quand elle faisait des cauchemars ou qu'elle était malade...  

_ Ah oui ?  

_ Oui... enfin pour le fait d'avoir dormi dans la même chambre qu'elle certains soirs, tu seras gentille de rien lui répéter, hahaha, cette brute serait capable de revenir juste pour me coller un coup de massue... euh, en fait, ne répète jamais ça à personne...  

_ Oui, enfin bon...  

_ Bon quoi ?  

_ Kaori a toujours été «  hors catégorie », n'est-ce pas ?  

_ Oui, c'est sûr, pour vouloir faire des avances à ce travelo, fallait vraiment être grave en manque...  

_ Bien sûr, bien sûr....  

_ Quoi ?  

_ Non, rien... toujours est-il que Kaori est vraiment la seule à ne pas pouvoir se plaindre de ce genre de comportement de pervers...  

_ Ben non, je connais une deuxième personne...  

_ Ah oui, qui ? Une vieille grand-mère toute ridée ?  

_ Très drôle ! Sakura, depuis que vous vivez ici, est-ce que vous avez l'impression que je vous saute non stop dessus ?  

_ Ben... euh,... à part le jour de notre rencontre et là tout de suite, c'est vrai que d'habitude vous vous comportez normalement...  

_ Ah ! Alors, ça t'en bouche un coin, hein ?  

_ Euh... »  

 

Enfin, quelque part, cela n'avait rien d'étonnant. Sa spécialité c'était de prêcher le faux pour avoir le vrai. Et puis, sa plus grosse période «  mokkorienne » se situait bel et bien à « l'époque Kaori ». Il n'était pas aussi gravement atteint avant, et tous avaient pu remarquer qu'il s'était largement calmé après...  

Ce qui était déjà beaucoup plus étonnant était cette façon de parler d'elle. Il avait beau être son ami et elle avait beau savoir ce qu'il ressentait pour la petite sœur de son ancien partenaire, elle avait du mal à l'imaginer en train de lui tenir la main alors qu'elle était fiévreuse, et surtout, elle n'aurait jamais cru qu'un jour il pourrait parler aussi librement de tout ça, comme si c'était naturel d'admettre qu'il prenait soin de quelqu'un, lui qui soignait son image d'homme désinvolte. C'était quoi ça ? Le Ryo nouveau qui arrivait ? A moins qu'il ne soit saoul, ou drogué ? C'était étrange et effrayant à la fois... Est-ce qu'il s'était seulement rendu compte de ce qu'il disait, et à qui il le disait ?  

Et puis, qui sait ? Peut-être ce discours était-il de bon augure. Peut être signifiait-il qu'il allait enfin s'ouvrir un peu aux autres, même si elle-même avait du mal à croire en cette hypothèse.  

 

Sakura, quant à elle, était en mode « alerte » depuis qu'elle avait entendu le mot magique, « Kaori ». C'est qu'elle brûlait d'en savoir plus sur la femme dont visiblement le garde du corps rêvait toutes les nuits. Et ce qu'elle avait appris pendant cet échange la ravissait au plus haut point. Elle en avait appris plus qu'avec Miki, pour sûr ! Et pourtant, il y avait quelque chose qui clochait, comme quelque chose qui sonnait faux. La façon dont il l'appelait ne dénotait aucune douceur - bien au contraire, c'était comme s'il ne l'aimait pas - alors que paradoxalement, il rêvait d'elle tous les soirs et venait de dire qu'il prenait soin d'elle quand elle était malade ou quand elle avait peur... Et puis cette phrase avait trouvé une drôle de résonance dans ses oreilles «  Kaori a toujours été hors catégorie »... sûr que le lieutenant Nogami ne parlait pas de l'allure masculine de l'ancienne colocataire de M. Saeba qui lui valait ce quolibet de « travelo ». Une fois encore, si cette femme était si masculine que ça, comment expliquer sa présence quotidienne dans les rêves de l'homme ?  

Mais surtout, ce qu'elle avait entendu au cours de cette conversation expliquait un certain nombre de choses... «  Ça doit vraiment être dur de vivre avec une personne à qui on tient pendant 10 ans et de se retrouver seul. »  

 

 


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