Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 11 :: Le jeu des vérités

Pubblicato: 11-08-10 - Ultimo aggiornamento: 11-08-10

Commenti: Coucou! Merci pour vos reviews, je vois que vous êtes toujours impatientes d'en savoir plus, mais je crois malheureusement pour vous qu'il vous faudra attendre le fin mot de l'histoire pour TOUT savoir hihi. Un gros bisou à ma Tenshinounette pour son joli compliment, il est vrai que quand j'écris, j'essaye de faire mon maximum pour coller à l'esprit du manga. Voici donc la suite, bonne lecture et à bientôt! Bisous!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

«  … et c'est donc grâce à l'intervention de nos meilleurs agents, qui ont réussi à déjouer cet attentat à l'encontre de Mme Hisako, que nous avons pu trouver des témoins supplémentaires. M. Kazu a été puni à la hauteur des crimes qu'il a commis, et Justice a été rendue. Je suis très heureuse de voir que cette affaire a non seulement permis à de pauvres victimes d'obtenir réparation, même si celle-ci est bien faible par rapport aux atrocités vécues, mais elle a également permis de redorer le blason de la police, qui est trop souvent critiquée dernièrement... »  

 

Tailleur de qualité, suffisamment strict pour faire professionnel, mais pas trop afin de quand même mettre en avant ses atouts, regard et visage neutres, le Lieutenant Nogami donnait l'impression de ne faire que son devoir en donnant cette interview devant le tribunal, mais, en réalité, elle éprouvait énormément de satisfaction à dire à haute voix que c'était fini, et que cette ordure de Kazu avait eu ce qu'il méritait : la peine maximale.  

 

«  Pfff... »  

 

Silhouette adossée à un mur dans une ruelle sombre à l'abri des regards indiscrets, un homme regardait la scène du coin de l'œil, et pourtant, n'en perdait pas une miette. Il exprima l'exaspération que lui procurait la scène qui se jouait devant lui en soufflant par le nez la fumée blanche de sa cigarette.  

 

« Je tiens à mon anonymat, mais c'est pas une raison pour vous jeter des fleurs, à toi et à tes incompétents de la police. Tu manques vraiment pas d'air, Saeko... Méfie-toi, te comporter comme ça pourrait te jouer de mauvais tours... »  

 

Ryo jeta son mégot par terre et l'écrasa sans pitié. Il partit d'un pas décidé et rapide dans la direction opposée à celle où se trouvaient tous les journalistes.  

 

Oui, effectivement, c'était terminé. Justice avait été rendue et Sakura avait disparu de sa vie. Il l'avait revue une dernière fois à la fin du procès, quand elle était venue récupérer ses affaires, avant de poursuivre sa route en solitaire. Pendant qu'elle faisait ses valises, il était resté en retrait, allongé sur le canapé du salon. Il ne savait trop que lui dire maintenant qu'elle ne risquait plus rien... Il n'allait quand même pas lui proposer de sabrer le champagne pour célébrer l'issue du procès, il ne se doutait que trop de ce qui pouvait tourner dans sa tête de personne meurtrie à jamais dans sa chair. Lorsqu'elle l'avait remercié pour tout ce qu'il avait fait pour elle, il n'avait pu s'empêcher de la charrier en lui disant qu'enfin il n'aurait plus à répondre à toutes ses questions indiscrètes, mais, juste avant que la porte ne se referme sur sa cliente, il avait croisé son regard un peu vide et lui avait lancé : « Prenez soin de vous... ».  

 

Et voilà, depuis que Sakura était partie, c'était de nouveau le néant dans sa vie. Rien à faire de ses journées, personne à qui parler, il s'était certes remis à la drague, mais sans grande conviction. Finalement, soit il restait à l'appartement à dormir ou à tourner en rond, soit il passait au Cat's embêter les Ijuin, ce qui était exactement ce qu'il allait faire immédiatement.  

 

«  Mikiiiiiiiiiiiiiiii! » fit-il en s'élançant sur la femme dans l'espoir de la coller et de l'embrasser. Cependant, au lieu de rencontrer les douces rondeurs du corps tant convoité, il dût faire face à un objet métallique qu'il ne connaissait que trop bien.  

 

« Donne-moi une bonne raison de ne pas faire feu ! tonna une grosse voix.  

_ Euh, parce qu'un bazooka, ça peut faire très mal et que ça détruirait ton café ?  

_ Grumph ! »  

 

Umibozu rangea son arme de prédilection tout en marmonnant que, la prochaine fois, il ferait feu, même s'il devait brûler le Cat's avec. Ryo, quant à lui, souffla de soulagement.  

 

«  Un café siouplé ! » demanda-t-il gaiement.  

 

Miki, restée stoïque derrière son comptoir, commença à dévisager le nouveau venu.  

 

« Oui, bien sûr, un café pour Môssieu Saeba... et sinon, tout va comme tu veux, la vie est belle, pas de souci à l'horizon ?  

_ Euh... ben hier le Doc m'a enlevé mon bandage, donc ça va, ma cicatrice me tire encore un peu, mais ce matin j'ai pu m'entraîner un peu au tir...  

_ Oh, c'est vrai, ta cicatrice te fait encore bobo ? Mais pourquoi ne vas-tu pas voir une de tes Miss Mokkori que tu affectionnes tant ?  

_ Euh, Miki ?  

_ Mais bon, pas grave, tu as réussi à t'entrainer aujourd'hui, hein ? Tu m'en vois RA-VIE. Non, c'est vrai, c'est tout ce qui compte, après tout, on pourrait s'inquiéter d'autre chose, mais maintenant qu'on sait que tu t'es de nouveau entrainé à tirer, tout de suite on se sent mieux...  

_ Euh... qu'est-ce qui ne va pas ? »  

 

Il ne comprenait pas le pourquoi de cette agression en règle. Qu'avait-il encore fait pour mériter un tel traitement ?  

 

Miki, quant à elle, ne décolérait pas. Une fois la tasse prête, elle la posa avec si peu de douceur sur le comptoir que la moitié de son contenu se renversa dans la soucoupe. Elle se sentait tellement nerveuse qu'elle trouva un prétexte pour sortir de la salle et se réfugier dans leur appartement.  

 

Ryo quant à lui, avait assisté sans rien dire à la réaction de son amie. Il avait beau voir toute la colère qui émanait d'elle, il était surpris de cette attitude et sursauta même un peu lorsqu'elle claqua la porte. Umibozu restait imperturbable et continuait d'essuyer des assiettes, tandis que Kasumi adressait un sourire gêné à l'homme assis presque en face d'elle.  

 

« On peut savoir quelle mouche l'a piquée encore celle-là ? »  

 

Plus il cherchait dans sa mémoire ce qui avait pu provoquer une telle réaction chez la serveuse, moins il trouvait. Les deux autres occupants des lieux, qui ne pouvaient qu'être au courant de ce qui se tramait, restaient pourtant muets comme des tombes. Ryo fit glisser son regard de l'un à l'autre, mais alors que Kasumi faisait semblant de s'être trouvé une nouvelle activité en rangeant de la vaisselle imaginaire, Umibozu l'ignorait superbement.  

 

«  Ok ... »  

 

L'ambiance était plus que glaciale, et Ryo n'avait qu'une envie : fuir. Bien sûr, il aurait aimé comprendre ce qui se passait, mais ce serait très probablement pour une autre fois, quand la colère de Miki serait passée ou quand les autres auraient retrouvé l'usage de la parole.  

 

« _ Dites, vous savez que dans un café normal avec des serveurs professionnels et consciencieux », dit-il en insistant bien sur chaque adjectif, «  on m'aurait présenté de plates excuses pour ce qui vient de se passer et proposé de non seulement changer ma tasse, mais également de m'offrir le café ? »  

 

Un ange passa.  

 

«  Ok. Ben je refuse de le boire, y en a la moitié dans ma soucoupe, et c'est pas ma faute. Je ne vais pas risquer de boire ce qui reste de peur de me tâcher. En résumé, je le laisse, et tu ne me le comptes pas sur ma note. »  

 

Aucune réaction de part et d'autre.  

 

«  Ok. Bon ben je vais vous laisser entre vous, hein, je ne voudrais surtout pas plomber l'ambiance. »  

 

Il se leva aussitôt pour se diriger vers la sortie.  

 

Il marcha si rapidement qu'il se retrouva assez peu de temps après devant son immeuble. Alors qu'il franchissait la porte de son appartement, un étrange sentiment vint l'envahir. Tout était relativement propre et rangé, il fallait dire que Kaori était passée faire le ménage à peine trois jours auparavant. Pourtant, la douce odeur d'agrumes qui flottait dans l'air avait disparu à présent, et le bazar reprenait ses droits, tout doucement.  

 

Il balança sa veste à travers le salon. Elle tomba négligemment sur le sol comme un vulgaire bout de tissu, mais son propriétaire ne sembla pas s'en préoccuper. Il se saisit de la bouteille de whisky et s'en servit une double dose, avant de s'avachir sur le canapé et de s'allumer une cigarette. Des cendriers pleins, des cannettes de bière, des paquets de chips pas tout à fait vides, des magazines de ci de là... Certes, l'état de l'appartement n'était pas aussi catastrophique qu'il y avait quelques semaines, quand il avait emmené Sakura pour la première fois chez lui, mais ça en prenait le chemin. Il le savait, non pas parce qu'il était du genre bordélique, mais parce qu'il avait déjà vécu ce genre d'expérience auparavant.  

 

C'était il y avait grosso modo un an, au moment du départ de Kaori. Il était rentré chez lui, dans cet appartement propre et rangé outre mesure, mais surtout vidé de toutes les affaires de sa partenaire. Il n'avait plus alors eu goût à rien et il s'était laissé vivre, comme il le faisait actuellement, et les choses avaient commencé à s'empiler, exactement aussi comme maintenant.  

 

Si seulement la ressemblance entre ces deux moments de sa vie ne s'en tenait qu'à l'état de l'appartement, cela aurait été, mais hélas pour lui, il avait également l'impression que ses sentiments étaient revenus à ce qu'ils étaient à l'époque. Il se sentait vide et se posait sans cesse des questions.  

 

Tout ce chemin parcouru pour se retrouver au point de départ. Avoir trouvé la force de ne pas aller la chercher, de ne pas lui hurler de revenir, de la laisser vivre une nouvelle vie, une vie normale, réussir à être près d'elle, sans interférer directement dans sa vie, et tout ça pour se poser les mêmes questions qu'il y avait un an. C'était comme le supplice de Tantale, quand on pensait arriver au bout de ses peines, la machine se remettait en route, inexorablement.  

 

Il inhala la dernière bouffée, finit son verre d'une traite et alla à la cuisine. Il avait faim, et la seule raison pour laquelle il n'avait pas encore repris son régime pizza/hamburger se trouvait dans le frigidaire : comme promis, Kaori lui avait concocté de bons petits plats, comme à la bonne époque, le tout placé dans des tupperware au freezer. Il suffisait simplement à Ryo de penser à en décongeler un pour pouvoir le manger quelques heures après.  

 

Il ouvrit le frigo et soupira ; hormis la petite boîte en plastique, il n'y avait rien d'autre que des bières. C'était là le dernier plat qu'il lui restait, comme un dernier souvenir avant de s'enfoncer un peu plus dans le néant.  

 

Il mangea sans beaucoup d'appétit. La soirée lui semblait encore longue, et il n'avait pas sommeil. Il ramassa alors sa veste et sortit de là, direction: Kabukicho. Le bruit et les lumières l'empêcheraient de penser.  

 

Le lendemain, alors qu'on n'était plus vraiment le matin, il émergea difficilement de son sommeil alcoolisé. Il avait beaucoup bu, il avait même réussi à donner le change pendant ces quelques heures, comme il le faisait d'habitude en fait, assez peu de personnes pouvaient se vanter de savoir quand il faisait semblant ou pas, et les petites bunnies des cabarets ne faisaient assurément pas partie de celles-là. En résumé, il avait réussi, non pas à oublier, mais tout du moins à penser à autre chose qu'au malaise qui le gagnait insidieusement.  

 

Assez rapidement, il se retrouva dehors, à errer sans savoir quoi faire de sa journée. Il fut surpris de constater qu'une fois encore, ses pas l'avaient conduit là. Il était bien trop tôt pour que ce soit ouvert, d'ailleurs la propriétaire des lieux devait encore être chez elle. Il fit demi-tour, avant de penser à faire signe à Toshi, toujours fidèle au poste. Le SDF lui répondit par un autre signe qui signifiait que tout allait bien, et même si Ryo n'était pas particulièrement inquiet, ceci le réconforta un peu.  

 

Il n'avait rien à faire, alors il eut envie d'aller au Cat's. Ce n'était peut être pas une bonne idée, vu l'accueil qui lui avait été réservé la veille, mais qui ne tente rien n'a rien. Arrivé devant l'établissement, il aperçut Mick à travers la vitre. Une fois n'est pas coutume, il fit une entrée sobre.  

 

« Bonjour la compagnie! » lança-t-il à la cantonade.  

 

Miki fit immédiatement la moue, signifiant bien par là qu'elle en voulait toujours au nettoyeur. Les autres lui répondirent assez faiblement.  

 

« Merci pour votre enthousiasme les gars, ça fait plaisir à voir ! Est-ce que je peux me permettre de vous demander pourquoi vous me faites tous la gueule ? Ou alors c'est encore trop tabou ?  

_ Ryo, c'est toujours la même histoire avec toi... répondit son acolyte américain.  

_ C'est à dire ?  

_ C'est à dire qu'on a vu Kaori il y a quelques jours et que là, franchement, on est perdus... à quoi tu joues à la fin ? »  

 

Qu'avait-elle pu leur raconter pour les mettre tous dans cet état, ou que s'étaient-ils encore imaginé ? Certes, il n'avait pas été spécialement sympa avec elle après sa sortie de la clinique et toutes les fois où elle était venue chez lui, mais il n'avait rien fait de répréhensible non plus, rien qui ne mérite la grosse crise piquée par Miki la veille en tous cas. De toute manière, dès que ça touchait Kaori, ils étaient prompts à se faire des films.  

 

«  Tu peux préciser ta pensée ?  

_ Tu l'avais laissée tranquille et voilà que tu réapparais de nouveau dans sa vie, et que tu joues de nouveau avec elle...  

_ Rectification ! C'est elle qui est réapparue dans ma vie, c'est elle qui a sonné chez moi un beau matin sans que je lui demande quoi que ce soit, c'est elle qui est venue me voir de son propre chef à la clinique, et c'est elle qui a insisté pour faire le ménage chez moi le temps que je me rétablisse...  

_ Ah ok, tout s'explique maintenant, c'est pour ça que tu es aussi odieux avec elle! En fait, tu aurais souhaité qu'elle ne reprenne jamais contact avec toi !!  

_ Je... euh... ce n'est pas ça...  

_ Où tu allais quand Kaori se fatiguait à jouer à la boniche pour toi ?  

_ Ça ne te regarde pas !  

_ Mais tu faisais exprès de sortir dès qu'elle venait, non ?  

_ Rhaaaaaa, tu me saoûles ! J'ai pas le droit de sortir quand je veux de chez moi ? Je dois te tenir informé de tous mes faits et gestes ?  

_ Si ça t'embêtait tant que ça qu'elle vienne chez toi, pourquoi ne pas lui avoir dit ?  

_ Parce que c'est une sale tête de mule qui ne fait que ce qui lui plait... Enfin, je ne sais pas pourquoi tu me prends la tête, maintenant c'est fini, mon bandage est enlevé, elle n'a plus de raison de venir faire le ménage chez moi. »  

 

Miki, qui s'était contenue pendant toute la discussion entre les deux nettoyeurs, explosa.  

 

«  Imbécile ! La question ne porte pas sur le ménage, mais sur ton attitude vis-à-vis de Kaori. Quand elle est près de toi, tu fais tout pour la tenir éloignée, quand elle est loin, tu la surveilles... et quand elle revient, tu recommences à la tenir de nouveau à distance. Mets-toi à sa place, que penses-tu qu'elle ressente ?  

_ Ne parle pas de choses que tu ne connais pas !  

_ Oh mais si, je connais la rengaine par cœur ! Tu ne la veux pas près de toi, car elle court un trop grand danger n'est-ce pas ?  

_ C'est … plus compliqué que cela, mais en partie, oui. Et maintenant, je suis sûr que tu te demandes pourquoi j'ai surveillé son restaurant ?  

_ …  

_ Tu as beau avoir été une mercenaire, tu ne connais rien de la jungle urbaine ! Tu peux demander confirmation à ton mari ou à Mick, mais les choses sont rarement aussi simples par ici. Quand un jour tu décides de te retirer du milieu, crois-tu qu'il suffise de le dire pour que cela devienne réalité ? Notre passé nous rattrape toujours, et c'est pour ça que nombre de «  retraités » quittent la ville, ou se font passer pour mort... Que Kaori prétende ne plus être une City Hunter, après l'avoir été pendant dix ans, et qu'elle puisse rêver d'avoir une vie normale dans le même quartier où elle a travaillé avec moi était une pure utopie. Si elle voulait une vie normale, elle aurait dû rester aux États-Unis. Pourquoi est-elle revenue d'ailleurs ?  

_ Ça, on se le demande tous, répliqua-t-elle l'air mauvais.  

_ Bref … je me suis retrouvé à faire cette surveillance parce que VOUS n'avez pas assuré.  

_ Comment ça ?  

_ Ce n'était pas votre rôle d'amis que de la dissuader de faire une chose aussi idiote ? Alors, non seulement vous ne l'avez pas dissuadée, mais en plus vous l'avez encouragée … c'est n'importe quoi !  

_ …  

_ Effectivement, son restaurant est une belle réussite, je le concède volontiers. Mais je ne comprends pas que vous ayez pas vu plus loin que le bout de votre nez. Quand j'ai appris pour le restaurant, j'étais vraiment furieux contre vous. Si à l'époque elle était venue me voir, je lui aurais dit de ne pas le faire, moi. Seulement je n'étais pas censé être au courant qu'elle était là, et si j'étais venu la voir, je me serais fait jeter, hein ? Pourtant, je ne pouvais pas laisser les choses se faire sans agir...  

_ Oui, c'est vrai, tu as promis au frère de Kaori de toujours la protéger...  

_ Je ... »  

 

Il ne s'attendait pas le moins du monde à cette remarque.  

 

« C'est pour tout un tas de raisons... » finit-il par lâcher dans une voix à peine audible, presque un souffle.  

 

Miki sentait la colère la quitter peu à peu. Cependant elle n'avait pas complètement vidé son sac, elle décida de poursuivre.  

 

«  Finalement, les choses n'ont pas beaucoup évolué depuis son départ. Tu as toujours cette attitude ambigüe à son encontre. N'as-tu pas été malheureux pendant tout ce temps, quand Kaori ne voulait plus entendre parler de toi ? Alors tu n'as vraiment rien appris ? Elle est partie parce qu'une fois de trop, tu l'as mise de côté, tu ne l'as pas impliquée dans une des missions et tu n'as même pas pris la peine de la prévenir de ton départ, qui a duré plusieurs jours pourtant. On aurait pu croire qu'avec la deuxième chance qu'elle t'a offerte tu te serais un peu plus ouvert, que tu aurais arrêté de vouloir la protéger malgré elle. Mais non, tu recommences la même sottise. A force de jouer les indifférents, on va vraiment finir par croire que ton cœur est fait de glace... Car tu n'as pas l'intention de la ramener chez toi n'est-ce pas ?  

_ Pourquoi faire ? Elle n'est pas mieux dans sa nouvelle vie ? On est de nouveau amis, tout va pour le mieux en somme...  

_ Sauf que cette situation ne vous convient pas, ni à l'un ni à l'autre... Et je pense que cet entre-deux n'est pas vivable. Soit vous vous séparez vraiment, soit vous restez ensemble. »  

 

Elle ricana.  

 

« Mais il semblerait bien que quoi qu'il se passe, tout vous pousse l'un vers l'autre. Vous êtes tellement accro l'un à l'autre que vous trouvez des prétextes pour vous rapprocher en espérant que l'autre fasse le premier pas pour une vraie réconciliation, c'est pathétique !  

_ Ok, tu sais quoi, tu me fatigues !  

_ Mais oui, prends la fuite Saeba, c'est encore ce que tu sais faire de mieux... »  

 

Il ne prit pas la peine de répondre et sortit immédiatement du café, suivi de près par Mick, alors qu'il ne lui avait rien demandé. Il était réellement fatigué! Toujours ces mêmes questions, toujours les mêmes remarques de ses amis... Non, les choses n'avaient pas beaucoup évolué depuis son départ.  

 

Il alluma une cigarette et prit une grande bouffée.  

 

« Dis, je t'ai pas raconté, il y a quelques mois, j'ai eu des nouvelles de William... Tu te souviens de William ? »  

 

Il voulait se retrouver seul et, au final, il avait un boulet collé à ses basques qui semblait vouloir repartir pour un tour. Ryo voyait très bien où son ami voulait en venir : il avait le choix entre faire semblant de rien ou déballer la vérité cash, admettre ce qui s'était passé et en finir avec ces remarques tout en lui clouant le bec. Il réfléchit quelques instants, puis s'arrêta net, ce qui surprit l'américain. Il se tourna vivement vers son camarade et lui dit :  

 

«  Oui, j'ai fait suivre Kaori quand elle était aux États-Unis, oui il était assez peu probable qu'on l'attaque à cause de City Hunter là-bas, et oui si je l'ai fait c'était à la fois par curiosité mais aussi parce que j'étais inquiet de la tournure qu'allait prendre sa vie. Je voulais m'assurer que tout irait bien dans la nouvelle vie qu'elle s'était choisie. Et non, ça n'a rien à voir avec son frère: ma promesse s'arrêtait à partir du moment où elle était hors de danger. Donc voilà. Maintenant, laisse moi tranquille. J'ai besoin d'être seul. »  

 

Il repartit du même pas énergique, laissant derrière lui un homme que toutes ces révélations avaient laissé pantois.  

 

« Si je m'attendais à ce que tu admettes aussi facilement la vérité... tu commences à faiblir, mon vieux. »  

 

Ryo continuait à marcher dans la ville, sans but. En son for intérieur, il admettait que ses amis avaient raison. Il ne pouvait pas espérer rester un simple ami de Kaori, parce que leur relation n'avait rien de l'amitié. Il avait fait de gros efforts pour ne pas aller la rechercher après son départ, mais malgré cela, il avait fallu qu'il soit au courant de ce qu'elle faisait, même à des milliers de kilomètres de lui. De la même façon, il mentait un peu en faisant croire qu'il veillait seulement sur sa sécurité: il l'épiait, elle, parce que cela lui redonnait du baume au cœur, même si cela lui faisait mal de la savoir si proche mais si loin en même temps.  

 

Pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle était sûrement mieux, maintenant qu'elle était de nouveau dans le monde de la lumière. Elle était une excellente cuisinière, elle connaîtrait bientôt le succès et, qui sait, elle pourrait peut-être même ouvrir toute une chaine de restaurants ? Quelque part, elle était à sa vraie place, loin des balles et des explosifs, loin des tueurs sans foi ni loi, des psychopathes ou autre bizarreries qui grouillaient dans ce monde obscur. Si demain elle devait mourir, ce ne serait pas d'une balle perdue, ce ne serait pas de sa faute.  

 

Malgré tout, il ne pouvait pas s'empêcher de faire le même constat : plus le temps passait et plus il se sentait comme il s'était senti au moment de son départ. Il avait eu tellement mal. Est-ce que cette fois-ci encore, il souffrirait de la même manière ? La dernière fois, il avait cru mourir. Il s'était même surpris à penser que s'il se laissait tuer, alors cela aurait au moins le mérite d'abréger ses souffrances.  

 

C'était idiot. Maintenant, il était réconcilié avec elle, ils se parlaient de nouveau, il pouvait aller au restaurant là tout de suite, et il serait accueilli avec le sourire. Pourquoi ce malaise alors ?  

 

Parce que Miki avait raison : même si la situation actuelle était meilleure que quelques semaines auparavant, elle était encore loin de le satisfaire. 

 


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