Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 12 :: Le cadeau de Sakura

Pubblicato: 21-08-10 - Ultimo aggiornamento: 21-08-10

Commenti: Coucou! Tout d'abord, merci pour vos reviews sur le précédent chapitre. Voici l'avant dernier chapitre de la fic, que beaucoup - et surtout une - attendaient avec impatience. L'auteur dégage toute responsabilité quand à la réaction de lectrices s'estimant victimes d'une publicité mensongère. Pour toute réclamation, veuillez vous adresser à Hcity ( oui oui je dénonce lol ). Bonne lecture et à bientôt, bisous.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Ce coup de fil avait vraiment intrigué Kaori, c'est pourquoi elle avait accepté le rendez-vous malgré un emploi du temps plus que chargé.  

 

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée dans ce café situé dans le centre ville ; elle était seule et regardait avec une certaine appréhension qui entrait, à chaque fois que la porte s'ouvrait. Elle était légèrement en retard, et Kaori se sentait de plus en plus anxieuse. Pourtant, elle n'avait rien à craindre. C'était juste étrange que Sakura lui donne rendez-vous pour la voir, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.  

 

Enfin elle arriva, essoufflée comme si elle était venue en courant. Sakura tourna immédiatement la tête en direction de la jeune femme et se dirigea sans plus attendre vers sa table.  

 

 

« Bonjour, désolée de mon retard, j'espère ne pas vous avoir fait trop attendre.  

_ Non ça va. »  

 

Instinctivement, elle sourit à la femme qui s'installait face à elle, par bienveillance mais aussi surtout par politesse : elle ne savait vraiment pas quoi lui dire. Elle attendit alors que ce soit Sakura qui amorce la conversation, après tout c'était elle qui était à l'origine de cette rencontre.  

 

« Comment allez-vous ?  

_ Bien merci et vous ?  

_ Eh bien... après tout ces mois passés à être surveillée, à devoir respecter des consignes de sécurité, se retrouver seule comme ça du jour au lendemain, ça fait un peu bizarre.  

_ J'imagine.  

_ Et puis, je suppose que vous avez entendu les informations, alors vous savez...  

_ Oui, toutes mes condoléances...  

_ Merci. »  

 

Le silence se fit de nouveau entre les deux femmes. Kaori ne savait toujours pas quoi dire et se sentait mal à l'évocation du drame qu'avait vécu cette pauvre Sakura.  

Sakura aussi était mal à l'aise. Bien sûr, elle se sentait encore fragile quand on parlait de la mort de sa famille, mais elle était la seule à blâmer pour cela, c'était elle qui avait amené la conversation sur ce sujet alors que ce n'était pas vraiment son but. Elle savait de quoi elle voulait parler, mais ne savait pas comment commencer. Au final, elle se montrait très maladroite et ne faisait que tourner autour du pot. Elle savait que la personne assise en face d'elle n'avait pas vraiment que ça à faire de flâner dans un café, il lui fallait accélérer la cadence.  

 

«  Excusez-moi, je ne voulais pas vous gêner en vous parlant de cela... en fait, le sujet qui m'amène à vous est tout autre.  

_ Je … je vous écoute.  

_ Eh bien … euh … avez-vous des nouvelles de M. Saeba ? »  

 

Oh là là, certes le sujet était lancé maintenant, mais de quelle manière ! Elle sentit qu'elle avait encore été très maladroite quand elle vit cette drôle de lueur dans le regard de son interlocutrice, à la fois de la surprise, mais également... elle n'était pas sûre, mais on aurait dit de la colère.  

 

« Des nouvelles de Ryo ? Eh bien à sa sortie de la clinique, je m'étais proposée pour venir l'aider chez lui, mais à chaque fois que je venais, monsieur avait quelque chose à faire à l'extérieur. Donc on peut pas vraiment dire qu'on ait pu parler de quoi que ce soit pendant cette période là. Physiquement il avait l'air bien en tous cas...Et depuis, rien, même pas un merci... Enfin, vu que c'est moi qui me suis imposée, je ne m'y attendais pas vraiment non plus...  

 

_ Ah ! » fut tout ce que trouva à dire Sakura. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce genre de révélations. Elle avait du mal à s'imaginer que Ryo puisse se comporter ainsi avec Kaori, c'était assez étrange.  

 

Du coup, ses intentions tombaient à l'eau : comment continuer à dire ce qu'elle voulait dire avec ce genre d'informations ? Déjà que venir ici et essayer d'en parler à Kaori n'était pas chose aisée - elle craignait qu'on lui fasse la remarque qu'elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas - mais là …  

 

«  J'ai également une question à vous poser si vous le permettez » fit Kaori d'une voix assez sèche, inhabituelle chez elle. Sakura, qui fixait sa tasse de thé depuis quelques secondes, releva la tête pour de nouveau croiser le regard de Kaori. Avait-elle remué le couteau dans la plaie, ou bien lui en voulait-elle à elle d'avoir posé la question ?  

 

« Euh, oui ? répondit-elle d'une petite voix.  

_ Pourquoi me demandez-vous des nouvelles de Ryo ?  

_ Eh bien, amorça une Sakura rougissante, depuis la clinique, je n'ai aucune nouvelle...  

_ Vous savez, il est rare de garder contact avec le client une fois la mission finie, répliqua Kaori d'une voix toujours aussi sèche.  

_ Oh oui oui, j'imagine bien.  

_ Alors qu'est-ce que vous cherchez ? À reprendre contact avec lui ? Vous n'avez plus besoin d'une protection rapprochée pourtant ce me semble...  

_ Non, c'est , euh, c'est juste que je l'aime bien...  

_ Hum ! »  

 

Sakura se sentit dévisagée par le regard scrutateur de Kaori. Ainsi c'était ça, la colère de Kaori n'était pas dirigée contre Ryo, mais contre elle. Pourtant, elle n'avait pas été très loin dans ce qu'elle avait l'intention de dire. Si déjà elle le prenait mal, alors il valait vraiment mieux s'arrêter là.  

 

«  Vous savez, ajouta Kaori, si vous voulez tant avoir de ses nouvelles, vous savez où le trouver, il ne vous dira pas non, une belle femme comme vous, il n'attend que ça...  

_ Hein ?  

_ Vous avez très bien compris ce que je voulais dire...  

_ Euh non, pas vraiment.  

_ Oh mais oui, je viens de comprendre...  

_ …  

_ Vous avez eu une liaison avec lui et il vous a plaquée, pas vrai ?  

_ Pa … pardon ?  

_ Ne faites pas l'innocente, vous êtes bien la seule femme que j'ai rencontrée qui ne se soit pas plainte du comportement de pervers de ce type, en fait, vous en avez bien profité. Mais maintenant qu'il vous a avoué que c'était juste pour tirer un coup, vous vous accrochez, pas vrai ?  

_ Mais... mais pas du tout !  

_ Vous êtes amoureuse de lui !  

_ Je vous jure que vous vous méprenez !!! » hurla Sakura avec tant de véhémence que la totalité des personnes se trouvant dans le café, serveurs compris, se retourna vers elle.  

 

Kaori avait le visage complètement fermé, la mâchoire crispée, le regard dur et froid, et ceci fit de la peine à Sakura. Comment la conversation avait-elle pu dégénérer à ce point ?  

 

« De toute manière, la vie de Ryo ne me concerne pas...  

_Kaori...  

_ Un conseil tout de même : n'espérez rien de lui. Ce n'est qu'un égoïste. Si vous croyez le faire tomber amoureux de vous, vous n'y arriverez jamais, car ce type n'aime que lui. »  

 

Elle prit son sac d'un geste vif et se leva prestement, avant de sortir du café, en laissant derrière elle une Sakura pantoise devant la scène qui venait de se jouer. Celle-ci mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits et s'élança derrière la jeune restauratrice. Elle la repéra facilement grâce à sa veste jaune et courut comme elle avait jamais couru de sa vie, se frayant un passage sur les trottoirs bondés de la ville, bousculant plus d'une personne sur qui elle ne se retourna pas et se contentant d'un « Désolée! » lancé à la va-vite. Tant pis, après la scène qu'elle venait de vivre, elle ne pouvait pas la laisser partir ainsi ; elle voulait les rapprocher, certainement pas provoquer une crise entre eux. En tous cas, si elle avait encore eu des doutes sur les sentiments de Kaori vis-à-vis du nettoyeur, maintenant elle n'en avait plus, elle venait d'assister à une vraie crise de jalousie. Elle devait détromper la jeune femme.  

 

Kaori, pendant ce temps, était en rage, autant contre son interlocutrice que contre elle-même. Pourquoi s'était-elle emportée de la sorte ? Elle s'en fichait après tout...  

Non, elle se mentait à elle-même. Elle avait pensé que Sakura était tombée amoureuse de Ryo, et cela la dérangeait. Elle avait pensé que Ryo et Sakura avaient été seuls pendant près de deux mois sans que rien n'empêche Ryo de sombrer dans ses délires mokkoriens - avec une femme amoureuse en plus, donc certainement consentante - et cela la rendait folle de jalousie. Elle n'avait pourtant aucun droit de l'être, mais c'était plus fort qu'elle.  

 

Après de gros efforts, Sakura parvint enfin à l'approcher et attrapa le bras de Kaori, qui se retourna instantanément.  

 

« Qu'est-ce que vous me voulez encore ? lui demanda-t-elle tout en faisant un geste brusque pour dégager son bras de son emprise.  

_ Vous dire que vous vous trompez ! Ce rendez-vous, je voulais juste vous dire que M. Saeba vous aime et qu'il a l'air très malheureux depuis que vous êtes partie... »  

 

Kaori la regarda, incrédule. Il se passa quelques secondes avant qu'elle n'éclate de rire.  

 

« Il n'y a rien de drôle, Kaori, je suis très sérieuse ! Vous pouvez trouver ça bizarre que ce soit moi qui vous dise cela, après tout je ne suis personne, juste une cliente de City Hunter parmi tant d'autres. Mais je tenais à vous le dire, car, j'aime bien M. Saeba, et j'aimerais bien que lui aussi soit heureux. Il peut se donner des airs de méchant, c'est quelqu'un de bien au fond.  

_ Pour quelqu'un qui prétend ne pas être amoureuse de lui, je trouve que vous parlez de lui de manière très enthousiaste !  

_ Mais je vous jure... Je ne ressens rien pour lui, si ce n'est de la reconnaissance. J'ai été maladroite, et je vous prie de m'excuser. J'ai été maladroite, mais je craignais que si je vous disais de suite le but de mon rendez-vous, vous refusiez de poursuivre la conversation.  

_ Oui, c'est bon j'ai compris. En fait, j'ai un secret à vous dire...  

_ Ah ?  

_ Ce que vous venez de me dire, vous n'êtes pas la première à me le dire... Mais bizarrement, même si je peux vous citer une liste longue comme ça de gens qui m'ont sorti exactement le même type de discours que vous il y a quelques minutes, sur cette liste, le nom de Ryo n'y figure pas... Vous voyez ce que je veux dire ?  

_ Tout à fait, mais M. Saeba n'est pas quelqu'un de facile à cerner...  

_ Ah ça …  

_ Mais est-ce que vous le croyez, au moins, que M. Saeba vous aime ?  

_ Est-ce que vous croyez un jour que Ryo arrêtera de se cacher ? Excusez-moi, j'ai des choses à faire. Bonne fin de journée, Sakura... »  

 

Celle-ci regarda la jeune restauratrice s'éloigner, puis disparaître rapidement au milieu de la foule tokyoïte. Elle avait voulu donner un petit coup de pouce au destin pour aider ce couple étrange, mais au vu de la réponse de Kaori, elle se demandait si elle n'avait pas finalement jeté de l'huile sur le feu. Elle savait pourtant que Ryo n'était pas du genre à faire le premier pas, mais elle avait grillé toutes ses chances de réussite avec la jeune femme. Elle n'avait donc pas le choix...  

 

Kaori rentra telle une furie dans le restaurant et, en regardant à peine l'agitation qui commençait à se faire sentir en cuisine, se dirigea directement vers son bureau.  

 

Elle était en colère et bouillait de ne rien avoir sous la main pour l'aider à la soulager, quand soudain son regard se posa sur les deux photos qui ornaient son bureau.  

 

Sur la première, elle était avec Hideyuki, différente de celle qu'elle plaçait généralement sur sa table de chevet, mais où elle faisait encore les 400 coups à côté de son frère à l'air si taciturne. La seconde la représentait avec sa sœur Sayuri. Elles étaient là, l'une à côté de l'autre, souriantes et belles, éclairées par le soleil estival et elles se ressemblaient tellement qu'on aurait pu croire à des sœurs jumelles. Bien sûr, elles ne l'étaient pas, mais il y avait une telle communion, une telle symbiose entre elles, malgré le fait qu'elles ne se soient retrouvées que tardivement. Sayuri était une des personnes qui comprenait le mieux Kaori.  

 

Elle se revoyait encore, à son arrivée aux Etats-Unis, essayant désespérément de faire la forte, mais pleurant dès qu'elle se croyait seule. Le première nuit dans la chambre d'amis de sa sœur avait été terrible. Se retrouver ainsi, seule, loin de son pays, loin de ses amis, loin de Ryo... mais Ryo n'en avait que faire d'elle. Il était parti un beau matin, en prenant quelques affaires, sans lui dire où il allait. Elle avait frôlé la crise cardiaque quand elle s'en était aperçue. La première idée qui lui était passée par la tête avait été qu'il avait décidé de la quitter. Elle en avait pleuré toutes les larmes de son corps. Comment avait-il pu ? Et qu'avait-elle fait dernièrement pour mériter un tel châtiment ? Était-ce parce qu'il en avait assez d'elle ou, comme il l'avait tellement de fois prétendu, pour la protéger en la forçant à quitter le milieu ? Il est vrai qu'elle avait été lamentable lors de la dernière affaire, elle avait fait confiance à la mauvaise personne et s'était une fois de plus retrouvée en mauvaise posture. Elle n'avait eu, une fois de plus, la vie sauve que grâce à Ryo qui était venu la chercher.  

 

Cependant, elle n'avait pas pu se faire une raison, elle n'avait pas pu le laisser la quitter ainsi. Quand elle avait cessé de pleurer et qu'elle s'était sentie un peu mieux, elle avait alors entrepris de faire la tournée des amis pour pouvoir retrouver Ryo. Autant elle avait cru en Mick et Umi quand ils lui avaient dit qu'ils ignoraient qu'il était parti, et a posteriori où il était parti, autant quelque chose l'avait gênée dans la réponse de Saeko.  

 

Elle avait senti que l'inspectrice lui cachait quelque chose et plus elle y pensait, plus elle en était persuadée, alors ne sachant que faire pour la forcer à parler, elle avait pris le parti de lui casser les pieds jusqu'à ce qu'elle cède.  

 

Cela avait fini par payer, puisqu'elle avait fini par lâcher : « Je pense que Ryo ne t'a pas dit où il allait car ce qu'il fait est vraiment dangereux, tu sais. » Elle s'était arrêtée, mais trop tard, Kaori avait commencé à entrevoir sa victoire et elle n'allait pas lâcher le morceau si facilement. Elle lui avait donc tout raconté, et Kaori était rentrée chez elle, furieuse. Une fois de plus, elle avait été mise de côté pour une mission. Il la prenait pour une incompétente, un boulet qui allait le gêner pour sa mission dangereuse. Elle comprenait qu'elle n'était bonne que pour accueillir les clients et leur assurer une vie confortable pendant la mission, voilà quel était son rôle exact dans l'équipe.  

 

Ce n'était certes pas la première fois qu'il la laissait ainsi, mais … cette fois, c'était différent. Il avait osé partir sans même prendre la peine de lui dire où il allait, sans même lui téléphoner... Elle s'était sentie aussi utile qu'une plante verte qu'on oublie d'arroser.  

 

La rage à son paroxysme, elle avait sauté sur le téléphone et composé son numéro pour lui donner des nouvelles du pays. Sûr qu'il allait lui raccrocher au nez après une telle scène, et peut-être même qu'il n'allait pas prendre la peine de décrocher en voyant le numéro de la maison s'afficher, mais tant pis, si elle ne pouvait pas épancher sa colère sur lui, elle l'épancherait sur le répondeur.  

 

Malheureusement, elle était tombée sur la messagerie. Elle avait raccroché avant la fin du message d'accueil. Le mufle avait carrément coupé son portable, il jouait au mort. Elle avait essayé et réessayé de le joindre des dizaines, voire des centaines de fois. Son portable était coupé.  

 

Et elle s'était alors mise à penser que, s'il voulait jouer aux absents, alors, elle jouerait aussi.  

 

Marre, marre, MARRE !! Pour qui la prenait-il à la fin ? Non, il en avait rien à faire d'elle, alors pourquoi continuait-elle à s'accrocher ?  

 

Sous le coup de la colère, elle n'avait pas réfléchi, avait téléphoné à sa sœur et pris un billet d'avion pour New York. Elle avait réuni ses amis au Cat's Eye et les avait mis devant le fait accompli. Et elle était partie, en essayant de se convaincre qu'elle avait pris la bonne décision.  

 

Mais le soir tombé, elle n'avait pas pu résister davantage et avait éclaté en sanglots. Sayuri avait été là, elle était entrée dans sa chambre et, sans un mot, l'avait prise dans ses bras et l'avait doucement bercée.  

 

Kaori prit la photo qui était devant elle, caressant du bout des doigts le visage de sa sœur. Elle avait tellement fait pour elle pendant tous ces mois, elle l'avait consolée, écoutée, sans jamais la juger. C'est pour cela que lorsque Sayuri lui avait dit un matin pendant le petit déjeuner: «  Ecoute Kaori, cela ne peut plus durer ! » la jeune restauratrice avait sagement écouté le discours de son aînée et s'était laissée convaincre par ses arguments.  

 

Seulement, cela faisait à présent plusieurs mois qu'elle était rentrée au Japon, et rien n'avait changé depuis. Elle avait pensé dans un premier temps que Ryo n'avait pas été affecté par son départ, avant de se rendre compte qu'il surveillait son restaurant, et elle avait tenté une réconciliation, mais cela s'était fini de la manière habituelle : il l'avait rejetée.  

 

« Tu t'es trompée! » dit-elle tristement en s'adressant à l'image de sa sœur.  

 

Quelques kilomètres plus loin, une tête brune émergeait de sous la couverture, malgré l'heure déjà bien avancée de la journée. Elle tenta d'ouvrir les yeux, mais la lumière l'éblouissait tellement qu'elle les referma et s'enfouit de nouveau sous la couverture. Pourtant, Ryo sentait qu'il n'avait plus sommeil et que, vue l'heure, il valait mieux pour lui qu'il se lève, sinon ça allait encore être une journée de perdue. Enfin, vu ce qu'il faisait de ses journées depuis la fin de sa dernière mission cela n'avait plus vraiment d'importance. Stratégiquement, il repoussa petit à petit la couverture jusqu'à ce que ses yeux se soient habitués à la lumière. Enfin, il put s'asseoir et se gratta... une partie de son anatomie que l'auteur ne préfère pas nommer. C'est pas très glamour, mais bon voilà quoi...  

 

Il essaya de se souvenir de ce qu'il avait fait la veille, après s'être fait jeter du Cat's par un Umi dans une colère noire, mais c'était le blackout total. Bah, l'odeur d'alcool, d'eau de toilette bon marché et les traces de rouge à lèvres sur le col de son T-shirt lui donnaient de bons indices. Il avait encore dû boire à la limite du coma éthylique car, lui qui d'habitude supportait bien l'alcool, sentait son esprit embrouillé.  

 

Il se traina on ne sait par quel miracle jusqu'à la salle de bain, évitant avec succès toutes les embuches semées sur son chemin, les bouteilles vides, les papiers gras, les vêtements en boule...  

 

A peine était-il sorti de la douche qu'on frappa à la porte. Qui pouvait bien venir chez lui ? Aussi tôt en plus ? Au fond de lui, il espérait que ce ne soit pas Saeko qui viendrait encore lui refourguer une de ces affaires galères, surtout qu'il attendait encore le paiement pour l'affaire Sakura. Il sentait qu'il s'était encore fait avoir ; que ce soit de l'argent ou du mokkori, elle se débrouillait toujours pour esquiver, comme une anguille.  

 

Il ne prit même pas la peine de s'habiller, si c'était l'autre renarde, il lui ferait payer toute sa dette et avec des intérêts, donc ça ne servait pas à grand chose de s'habiller. Avec juste une petite serviette enroulée autour de ses hanches, histoire d'éviter que son mokkori soit en plein courant d'air, il alla ouvrir la porte.  

 

Il s'attendait tellement à ce que ce soit l'inspectrice qui soit de l'autre côté que ses yeux semblèrent sur le point de sortir de leurs orbites quand il reconnut la personne en face de lui. Sa « visite » n'était pas en reste non plus. Elle baissa les yeux, les joues rouge vif.  

 

« Ah excusez-moi, je vais m'habiller, entrez, faites comme chez vous » dit-il platement, très gêné par la situation dans laquelle il venait de se mettre tout seul comme un imbécile. Alors qu'il se dirigeait d'un pas pressé vers l'étage, Sakura entra timidement, les yeux rivés par terre, et avait l'impression de vivre un flashback. Toute cette saleté, ce dépotoir... C'était comme il y avait quelques semaines, quand elle avait pénétré dans l'appartement pour la première fois de sa vie. Elle s'en sentit vraiment peinée.  

 

Elle se rendit dans le salon, qui se trouvait dans le même état déplorable. Elle se fit de la place sur le canapé en virant les divers objets qui s'y trouvaient, essayant de fixer son regard sur le plafond pour ne pas voir l'horreur étendue à ses pieds. Ryo vint bientôt la retrouver.  

 

«  Désolé, il y a un peu de laisser aller.... » Il se sentait vraiment minable, comme pris en faute.  

«  C'est juste qu'après votre affaire, j'ai enchainé avec une autre et j'avais pas le temps, mais j'allais m'y mettre dès cet après-midi, vu que je suis de nouveau au chômage technique. »  

En disant cela, il se sentait encore plus minable, pourquoi mentait-il de la sorte, elle n'était quand même pas sa mère.  

« Euh, vous voulez boire quelque chose ? J'ai euh, de l'eau, de la bière et euh... humhum, du whisky...  

_ Non merci sans façon.  

_ Ah euh ok, répondit-il machinalement tout en se frottant la tête, alors, quel bon vent vous amène ?  

_ Eh bien je viens aux nouvelles, vous avez disparu tel un fantôme …  

_ Ah bah je vais bien merci... et vous-même ?  

_ Moi ça va. Vous savez qui j'ai rencontré cet après-midi ? enchaina-t-elle maladroitement. Mlle Kaori. Elle aussi ça faisait longtemps.  

_ …  

_ On a pris un café ensemble. On a parlé de vous et … la jeune femme se mit à rougir, je lui ai dit que je vous étais vraiment reconnaissante pour tout ce que vous avez fait pour moi, mais je crois qu'on s'est mal comprises elle et moi... C'est étrange, car elle s'est mise en colère, ou plutôt on aurait dit qu'elle était jalouse.  

_ Jalouse ? »  

 

Alors que la conversation l'ennuyait au début tant elle était d'une banalité affligeante, même s'il s'agissait de Kaori, cette nouvelle tournure l'intéressa au plus haut point. Un léger sourire de satisfaction vint se dessiner sur ses lèvres, mais il l'effaça vite avant que Sakura ne s'en aperçoive.  

 

« Je vois que cela vous fait plaisir... » ajouta-t-elle avec un regard malicieux. Malgré les efforts de l'homme, elle avait très bien vu sa réaction : cela le faisait sourire de savoir son ancienne colocataire jalouse et elle avait bien l'intention d'utiliser la faille.  

 

« Pourtant vous restez terré chez vous. Vous êtes vraiment compliqué... A croire que vous avez envie qu'elle reparte... » Sakura n'était pas très fière de ce qu'elle venait de faire, mais avec un homme comme son ancien garde du corps, il fallait vraiment pousser le bouchon très loin.  

 

Ryo resta, quant à lui, sans réaction, sidéré par ce qu'elle venait de dire.  

 

«  Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, vous avez du ménage à faire je crois ... »  

 

Elle se leva et lui tendit la main.  

 

«  A très bientôt j'espère. »  

 

Il lui serra sa main tendue sans vraiment réfléchir à ce qu'il faisait, et la regarda s'éloigner.  

 

De l'autre côté de la porte, Sakura descendit d'un pas tranquille les cinq étages, avec le sentiment d'avoir fait son maximum pour amener ces deux-là à se rapprocher davantage.  

 

Maintenant, il était grand temps qu'elle s'occupe d'elle-même. Elle n'avait pas la chance d'avoir quelqu'un qui veillait sur elle, elle était vraiment seule au monde. Le plus simple aurait encore été de rejoindre sa famille,dans l'autre monde... Elle y avait déjà pensé mais elle ne pouvait s'y résoudre, elle était bien trop lâche pour commettre un tel geste.  

Qu'allait-elle bien pouvoir faire à présent ? Elle était encore trop fragile pour espérer continuer sa vie à Tokyo. La police lui avait proposé de faire partie du programme de protection de témoin, avec changement d'identité si besoin était. Elle allait donc vraisemblablement en profiter pour changer de ville également. Et par la suite... qui sait ? Peut-être trouverait-elle la paix ?  

 

Le temps que la porte claque des mots revinrent tourner sans cesse dans la tête du nettoyeur. « Qu'elle reparte ? ». Maintenant qu'elle était de nouveau là, qu'ils avaient renoué le contact, il n'était pas question qu'elle reparte. Si elle le faisait, cette fois-ci, il n'y aurait pas de retour.  

 

Il devait bien se l'avouer, il avait été odieux avec elle. Pourtant, elle était revenue au Japon, puis avait fait le premier pas pour une réconciliation.  

Dire qu'il s'était juré que si elle lui revenait il s'excuserait de son attitude, il serait gentil avec elle et lui dirait qu'elle lui avait manqué...  

Au lieu de ça, il avait encore joué à la repousser, à l'éviter.  

 

Elle était encore jalouse, elle tenait encore à lui. Elle devait certainement s'attendre à une autre réaction de sa part, surtout après s'être rendu compte qu'il continuait à la surveiller et à la protéger.  

 

Il l'avait encore déçue.  

 

Il se versa un verre de whisky, malgré le mal de crâne qui lui vrillait la tête, et sortit une cigarette du paquet avant de se diriger vers la fenêtre. Il posa son front contre la vitre et regarda tristement la ville qui s'agitait en bas. Il s'en voulait, mais il y avait peut-être encore un espoir de se faire pardonner. Kaori était jalouse. 

 


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