Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 7 :: Le cadeau-surprise

Pubblicato: 01-07-10 - Ultimo aggiornamento: 01-07-10

Commenti: Coucou! Merci pour vos reviews! Vous voyez, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ^^ Enfin quand je pense à toutes les menaces que j'ai reçues, ouin! Donc aujourd'hui 7ème chapitre, on a dépassé la moitié de l'histoire. J'espère que ce chapitre aussi vous plaira, bonne lecture, et à bientôt! Bisous

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Elle était libre et, pourtant, à passer ses jours entre ces quatre murs, elle se sentait comme enfermée dans une prison inviolable, d'où aucune évasion ne serait possible. Enfin, son « geôlier » n'était pas toujours désagréable, il lui arrivait de concéder quelques efforts.  

 

Elle avait gardé de sa dernière sortie un sentiment étrange. Certes, cela lui avait fait un bien fou de se retrouver dehors et de pouvoir s'adonner à quelques activités, auxquelles le commun des mortels avait accès sans avoir conscience de sa chance. Mais elle ne cessait de s'interroger sur l'homme avec qui elle vivait malgré elle depuis près d'un mois et demi maintenant. Le contact n'était pas aisé avec lui, et quand enfin il y avait un semblant de communication, soit il mentait, soit il restait très énigmatique. La curiosité de Sakura n'était pas satisfaite et cela la frustrait comme jamais. Cela ne lui apporterait pourtant pas grand chose de savoir, vu qu'il était fort probable qu'elle ne le revoit jamais plus une fois le procès terminé. Était-ce réellement une mauvaise habitude, ou bien sa seule réelle distraction du moment, mais elle tenait absolument à savoir.  

 

Voilà dans quel état d'esprit se trouvait le témoin de Saeko alors qu'elle se trouvait sous la douche, le jet d'eau faisant un tel bruit qu'elle avait l'impression d'être seule au monde, seule pour pouvoir réfléchir à tout cela. Il couvrait à la fois le silence qui émanait du « fantôme » qui partageait l'appartement et en même temps les quelques bruits qui laissaient deviner sa présence, voire son activité du moment dans ces lieux. Ici, elle pouvait laisser son imagination vagabonder, s'imaginer le pourquoi du comment des choses, même si ce n'était que pure spéculation.  

 

Mais ce jour-là, si elle avait coupé l'eau, si elle était sortie de sa bulle, si elle avait arrêté de penser et était restée connectée au monde extérieur, elle se serait aperçue qu'un petit événement mettait en péril le train-train quotidien.  

 

Dans l'autre monde, de l'autre côté de la porte de la salle de bain, Ryo préparait son petit-déjeuner. Dieu qu'il avait horreur de ça, faire à manger, faire le ménage, tout ça, c'était vraiment la corvée. Manger, boire, dormir, draguer, se servir de son arme, oui, mais faire la cuisine, c'était limite dégradant. Pourtant, il se débrouillait bien, il avait été un temps, il y avait bien longtemps déjà, où il vivait seul, son partenaire n'habitant pas avec lui, et il fallait bien manger, et même en sa qualité de goinfre, il fallait avaler de la nourriture digne de ce nom. C'était de cette manière qu'il avait appris à développer ses talents culinaires, mais quand il avait l'occasion de refiler cette tâche à quelqu'un d'autre, il ne s'en privait pas. Mais depuis qu' « elle » était partie...  

 

DING DONG  

 

Étonnant. Qui pouvait bien sonner à cette heure de la matinée, il était bien tôt pour que ce soit une des deux filles du Cat's Eye, il était bien tôt pour que ce soit n'importe qui d'ailleurs. Il espérait que l'importun du matin n'était pas Saeko. Celle-là, quand elle débarquait, c'était toujours pour de mauvaises nouvelles. Il ne voulait pas s'entendre dire que sa mission était encore rallongée de plusieurs semaines, déjà qu'il se demandait encore quelle mouche l'avait piqué le jour où il avait accepté ce boulot, mais là il en avait assez. Sa cliente n'était pourtant pas si désagréable que ça, mais en ce moment, seule la solitude lui seyait. Il avait beau essayer de mettre le plus de distance possible entre eux, elle était toujours beaucoup trop proche de lui à son goût. Et sa curiosité pathologique n'arrangeait rien à l'affaire. Il ne savait pas s'il se sentait plutôt étouffé ou plutôt violé dans son intimité... un peu des deux peut-être.  

 

DING DONG  

 

«  Ouais, ouais, deux secondes, j'arrive! » pesta-t-il contre l'enquiquineur.  

 

Parce qu'en plus il était impatient et se permettait de râler par sonnette interposée. De quoi agacer davantage le Japonnais, qui mettait de la mauvaise volonté évidente à se rendre jusqu'à la porte pour écourter l'attente du visiteur. Et alors qu'il trainait volontairement des pieds, dans l'espoir que l'attente trop longue aurait raison de la personne sur le palier, il maugréait, se disant intérieurement qu'il lui réservait un accueil extrêmement glacial, même s'il s'agissait de Saeko, même s'il s'agissait d'une bunny de son cabaret préféré, même s'il s'agissait d'une Mokkori girl. Mais chassez le naturel, il revient au triple galop, et à imaginer une femme pulpeuse à moitié dénudée dans l'embrasure de la porte de son appartement, il ne put s'empêcher d'afficher une tête de pervers, rendant obsolète la résolution qu'il venait de prendre à l'instant même.  

 

Arrivé malgré tout devant la porte, il dut se rendre à l'évidence : qui que ce soit, il était persévérant. il était toujours là, alors que finalement l'occupant des lieux aurait très bien pu avoir découché la veille ou être en train de se réveiller à côté d'une bombe qui vanterait ses exploits de la nuit d'une manière sensuelle.  

 

«  A force, je vais commencer à croire que je suis un tout petit peu obsédé. »  

 

Il se secoua la tête comme pour en dégager toutes ces pensées idiotes et se saisit de la poignée qu'il actionna pour ouvrir. Au moment où ses yeux commencèrent à distinguer la silhouette et le visage de l'« enquiquineur », il sentit les battements de son cœur avoir un léger raté. Les yeux grand ouverts, comme pour bien s'imprégner de l'image qui s'offrait à lui, la bouche fermée de façon à éviter que sa mâchoire ne tombe par terre, la respiration lourde qu'il essayait malgré tout de contrôler et de calmer, il lui fallut quelques secondes avant que les premiers mots ne sortent avec beaucoup de difficulté et, lamentablement, il balbutia :  

 

« Ka … Kaori ! »  

 

La jeune femme, toujours sur le palier, souriait de la manière la plus angélique qui soit, malgré le rouge de ses joues. Elle fixait de ses prunelles noisette son ancien partenaire, toute à la joie de le revoir pour la première fois après une séparation aussi longue, mais aussi dans l'anxiété de ce qu'il pouvait penser ou ressentir à ce moment même. Était-il en colère contre elle, allait-il lui demander de partir ? Apparemment, il était fort surpris de sa venue, ce qui signifiait qu'une fois encore il avait oublié, à moins qu'il ait fait semblant, ou encore que la raison de la venue de la Japonaise n'ait de sens que pour elle. Se souvenait-il … ?  

 

Un rapide coup d'œil, un espoir qu'il savait d'avance un peu vain - et effectivement, ce n'était pas ce qu'il croyait, pas de valise, pas de retour sur le long terme - enfin c'était couru d'avance. Pas après la façon pitoyable dont ils s'étaient séparés. C'était presque un miracle qu'elle soit là, devant cette porte, comme si de rien n'était. Sacrée Kaori, toujours le cœur sur la main, toujours le sens du petit détail, combien de femmes dans son cas auraient tenu à respecter ce genre de promesses ? Peu, voire aucune. Mais finalement, elle était là, et cela signifiait beaucoup pour le nettoyeur. Malheureusement, les mauvaises habitudes ne tardent jamais à refaire surface et, malgré la joie qu'il éprouvait à la voir, il lui fallait prendre le même air détaché... affligeant, c'en était devenu comme une seconde nature.  

 

«  Ben reste pas plantée là, rentre ! »  

 

Pfff... Cette scène, il en avait rêvé tellement de fois et voilà qu'il ne pouvait s'empêcher de faire l'imbécile une fois de plus... Elle lui avait tant manqué, mais plutôt que de le lui dire, plutôt que d'être gentil avec elle, plutôt que de le lui faire comprendre, non, il fallait comme toujours qu'il soit odieux. Peut-être qu'après tout elle avait bien fait de partir, il avait un problème d'ordre pathologique... elle était venue ici, de sa propre initiative et contre toute attente, et lui ne savait qu'être odieux...  

 

«  Pourquoi t'es là ? »  

 

Encore une mauvaise réponse. Tu le sais débile, tu le sais pourquoi elle est là, alors pourquoi, pourquoi, pourquoi tu réagis ainsi ? IMBECILE ! Tu mériterais qu'elle te laisse encore tomber comme le gros imbécile que tu es, tiens !  

 

Loin de comprendre et même d'envisager le monologue intérieur de son partenaire, Kaori entra timidement, comme si elle rentrait dans un endroit magnifique qu'elle aurait eu peur de salir ou de perturber. Pourtant, cet endroit, c'était son chez elle, l'endroit où elle avait vécu, et aussi l'endroit où elle avait laissé son cœur. Depuis qu'elle était partie, elle n'avait jamais réussi à retrouver un nouveau lieu de vie où elle se serait sentie aussi bien. La raison, elle la connaissait très bien : peu importaient le nombre de pièces, le prix du loyer, le quartier où il était situé, le confort du mobilier, il lui manquait à chaque fois une chose, ou plutôt une personne, essentielle.  

 

C'était donc la première fois depuis son départ qu'elle remettait les pieds ici. Instinctivement, elle scruta ce qui était à portée de ses yeux, pour voir ce qui avait changé et ce qui était resté tel quel. A part les plantes qui n'étaient plus là, elle vit que tout était resté presque à l'identique. C'était vraiment étrange, alors que c'était elle qui avait modifié petit à petit la décoration de l'appartement.  

 

Elle ne fut guère surprise de la question de l'homme, c'était son habitude de tout oublier, ses centres d'intérêts étaient tellement restreints. Et pourtant, elle sentait une pointe de déception poindre au fond de son cœur en se disant que si elle n'était pas venue aujourd'hui, son absence n'aurait pas été remarquée...  

 

«  Tu ne te souviens vraiment pas ?  

_ Ah ? Euh... »  

 

Il fit mine de réfléchir, quand soudain, avec le visage éclairé d'un chercheur face à une toute nouvelle découverte, il proclama:  

 

«  Ah mais si ! Aujourd'hui, c'est mon vingtième anniversaire ! »  

 

Aaaaaargh, elle avait horreur quand il disait ce genre d'inepties, cela l'irritait à chaque fois. Mais ce jour-là, plutôt que de s'énerver contre lui qui, de toute façon, s'amuserait de la situation en la traitant de vieille, un sourire se dessina sur son visage. Si elle avait parié sur sa réaction quand il se rappellerait de la date du jour, alors elle aurait gagné. Le temps passe, mais certaines choses restent immuables.  

 

« Eh bien, bon anniversaire Ryo !  

_ Oh, merci, et alors, qu'est ce que tu m'as acheté ?  

_ Ben rien.  

_ Ben il est où mon cadeau ?  

_ C'est moi.  

_ Ah...  

_ Arrête de faire l'imbécile deux secondes, veux-tu ? Est-ce que au moins tu te souviens de notre promesse ?  

_ Je plaisante, je plaisante, bien sûr que je m'en souviens, c'était seulement pour te faire marcher...  

_ Pas trop déçu de ton cadeau alors ?  

_ Euh, non, ça peut aller... Mais rassure-moi, tu n'es pas rentrée au Japon exprès pour ça ? Je t'assure que si tu étais restée là-bas, je n'aurais pas été vexé...  

_ Euh, non, je suis rentrée il y a quelques jours déjà, alors comme j'étais dans le coin, j'en ai profité... »  

 

Il fit quelques pas en direction de la cuisine, suivi de près par la jeune femme qui continuait à observer l'état de l'appartement. Une bonne odeur de café lui vint aux narines, et lorsqu'elle posa ses yeux sur la table de la cuisine, elle n'en revint pas... Ryo avait préparé le repas ! Ce genre d'évènements était tellement rare qu'il valait la peine d'être cité. Elle accepta la tasse de café qui lui était offerte et plaça ses mains autour comme pour se réchauffer, alors qu'elle n'avait pas froid. Elle voulait juste se donner de la contenance. Elle voulait passer cette journée ici, rappeler à son ancien partenaire qu'elle n'avait oublié ni son anniversaire ni leur promesse et ne s'était donc posé aucune question avant de sonner à la porte. Mais maintenant, devant son attitude un peu froide, elle ne savait plus quoi faire ni quoi dire et se sentait bêtement intimidée.  

 

Ce fut Ryo qui mit un terme à ce long silence pesant.  

 

«  Je ne sais pas ce que tu as l'intention de faire aujourd'hui, mais si tu as envie de passer la journée avec moi, j'ai peur que tu ne sois déçue...  

_ Oh, excuse-moi, je te dérange peut-être, tu as d'autres projets ? Je n'aurais peut-être pas dû venir comme ça à l'improviste, c'est vrai que j'aurais pu téléphoner...  

_ Ben, des projets, oui et non... disons que j'ai déjà eu des projets plus folichons. Enfin non, c'est juste que je suis bloqué ici, j'ai un nouveau contrat de protection de témoin pour Saeko...  

_ Ah... Bon bah je ne vais pas te déranger plus longtemps dans ton travail...  

_ Pfff, tu parles... J'ai jamais connu une mission plus ennuyeuse...  

_ Ah...  

_ Ouais, je me demande pourquoi cette bourrique m'a refilé le bébé, la police aurait très bien pu s'en charger...  

_ Mouais, m'enfin, moi je me demande pas pourquoi tu as accepté...  

_ Euh...  

_ …  

_ Enfin voilà quoi, t'es pas à 5 minutes près j'espère ? Parce que mon travail consiste à rester avec cette enquiquineuse dans cet appart', c'est pour ça... Si ça ne te dérange pas de passer ton temps ici...  

_ Ben non... enfin rassure-toi, je n'avais pas l'intention de passer la journée entière non plus...  

_ Ah ?  

_ Non, désolée, j'ai un rendez-vous.  

_ Bah, c'est pas grave... ce.... enfin c'est... enfin ahem, ça me fait plaisir que tu y aies pensé et que tu sois venue... Moi qui pensais que tu me faisais la tête...  

_ Au début peut-être, mais bon... je ne suis pas si rancunière que ça... »  

 

Elle sourit intensément. Ainsi elle avait eu une bonne idée, elle s'en serait voulu si elle avait continué à faire sa vie dans son coin comme si de rien n'était. Si tel avait été le cas, alors elle n'aurait jamais eu le plaisir d'entendre l'homme en face d'elle, cette espèce de roc de glace, lui confesser que sa venue lui faisait plaisir. Et puis, même si c'était vrai qu'elle lui en avait voulu à un moment donné , son cœur n'était pas parvenu à guérir. Malgré le temps et la distance, son cœur continuait de battre pour lui, quoi qu'il arrive.  

 

Quant à lui, il était assez fier de lui, avoir réussi à dire une chose sincère sans sortir une ânerie par derrière... Ce n'était pas la première fois, mais il lui avait toujours été difficile de laisser s'exprimer son cœur, il était trop habitué à le laisser prisonnier d'imposantes murailles construites pour se protéger des mauvais coups. Murailles qui s'avéraient de plus bien inutiles quand malheureusement arrivait vraiment un mauvais coup...  

 

C'est ce moment que choisit Sakura pour arriver. Habillée, parfumée, les cheveux encore humides, elle s'avançait machinalement - en un mois et demi passé en ces lieux, elle avait fini par acquérir certaines habitudes. C'était étrange de la voir se mouvoir, on aurait cru qu'elle était chez elle, alors qu'elle n'était qu'une invitée, et encore, une invitée d'un genre un peu spécial. Néanmoins, et même si elle se doutait de l'identité de la personne qui franchissait maintenant la porte de la pièce, Kaori eut un léger pincement au cœur... L'impression désagréable de se trouver au mieux devant sa remplaçante, au pire devant la maitresse de l'homme qu'elle continuait d'aimer plus que tout au monde... Même en sachant pertinemment qu'il y avait de grandes chances pour que ce soit elle la cliente.  

 

Cliente qui, en ce moment-même, se trouvait légèrement décontenancée par la présence de l'autre femme, une femme qu'elle n'avait pas le plaisir de connaître. Du regard elle la détailla, sa fine et longue silhouette, sa féminité à la fois parfaite et pourtant discrète, ses courts cheveux châtains qui ne faisaient que renforcer la finesse des traits de son visage et ses doux yeux noisette qui laissaient une impression de douceur chez elle, ce qui la rendait tout à fait sympathique avant même de la connaître.  

 

Assis à côté de son ancienne partenaire, le garde du corps avait partiellement oublié l'existence de sa cliente, dont il avait pourtant fait mention quelques secondes auparavant. Mais de la voir à l'entrée de la cuisine lui donna soudain de légers frissons d'angoisse. Il n'avait aucune envie que cette femme martèle Kaori de questions, ni même de subir lui-même un interrogatoire. Et puis tout bonnement, si elle avait eu à disparaître un jour, le jour parfait aurait été celui-ci. Il était heureux de revoir son ancienne colocataire, mais il aurait aimé pouvoir passer ce jour seul avec elle. Sakura saurait-elle avoir suffisamment de tact pour comprendre qu'elle devait les laisser ? Il n'en était pas vraiment sûr. Il était possible qu'elle continue de les coller, très probablement dans l'optique de jouer à la fouine, comme elle en avait parfois l'habitude.  

 

Puis une autre réflexion lui vint à l'esprit. L'ancienne secrétaire avait parfaitement entendu ce qu'il avait osé dire au sujet de Kaori à Saeko. Pour sûr ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde, et si elle osait y faire allusion devant la personne concernée ? Pas que ce soit le genre à faire ces gaffes intentionnellement, enfin du moins le croyait-il, mais une bourde était tellement vite arrivée.  

 

Il y avait pourtant tant de choses qu'il avait envie de dire à la femme que son cœur avait choisi, et peut-être méritait-il qu'on lui donne un petit coup de pouce, mais pas comme ça, et pas tout de suite...  

 

Cependant, à voir les visages des deux femmes, il sentit qu'il devait arrêter de trop penser afin de se charger des civilités d'usage. Quant à ses à priori, eh bien, qui vivra verra.. enfin, il se promit qu'à la première occasion où il se retrouverait seul avec Sakura sans éveiller les soupçons de l'ex City Hunter, alors il lui ferait comprendre ce qu'il attendait spécialement d'elle pour aujourd'hui. En espérant qu'elle comprenne d'elle-même bien sûr.  

 

«  Ben voilà, quand on parle du loup... voici ma cliente, Sakura... et voici euh, une amie... Kaori...  

_ Ah la fameuse Kaori.... enchantée !  

_ Euh... de même ! »  

 

Il sentit son sang se glacer dans ses veines, alors que la nettoyeuse adressait un timide sourire à son interlocutrice. Ainsi donc elle la connaissait, de nom tout du moins, ce qui signifiait qu'on avait parlé d'elle. Ryo avait parlé d'elle à une cliente ? Elle ne pouvait y croire.  

Toute à ses interrogations, elle ne s'aperçut pas du regard noir qu'il jetait à sa cliente. Quelle brillante idée de bien faire comprendre que son nom ne lui était pas inconnu, vraiment ! Alors quoi, elle allait tout raconter à Kaori ?  

 

«  Oui, vous êtes une amie de Miki, c'est ça ?  

_ Ah... oui, c'est cela même. »  

 

Ouf, l'honneur était sauf. A quoi jouait-elle à lui donner des frayeurs comme ça ?  

 

«  Je suis vraiment ravie de faire votre connaissance... Vous savez, ce n'est pas très drôle de rester à ne rien faire dans cet endroit...  

_ Oui j'imagine... Ryo ne vous embête pas de trop ?  

_ Mais qu'est-ce que tu vas t'imaginer là, patate ?  

_ Rien, je te connais, c'est tout, et maintenant qu'il n'y a plus de limites à tes excès de libido...  

_ Mais n'importe quoi, on dirait que tu parles d'un animal...  

_ Ben euh....  

_ Ah ben merci, sympa la visite... t'es venue pour m'insulter ?  

_ Mais pas du tout, pardonne-moi....  

_ Mh !  

_ Euh, excusez-moi, mais pour répondre à votre question et vous éviter une dispute inutile, M. Saeba ne m'importune pas du tout.  

_ Ah oui ?  

_ Comment ça, « Ah oui »? Nanméo, tu es encore en train de te faire des films...  

_ Mais pas du tout...  

_ Et puis pourquoi tu poses toutes ces questions, tu n'es plus ma partenaire, à ce que je sache, donc tu n'as plus besoin de protéger mes clientes du monstre...  

_ Je sais bien, excuse-moi... et puis je ne te considère pas comme un monstre...  

_ Mh ! »  

 

Vexé, il se mit à bouder en ronchonnant dans son coin. Kaori, quant à elle, s'en voulait énormément d'avoir dit des choses aussi désagréables, même si il ne s'agissait pourtant que de la vérité, enfin celle qui était d'actualité du temps où ils travaillaient et vivaient ensemble. La réaction de la jeune femme lui fit prendre conscience que peut-être quelque chose avait changé chez Ryo... avait-il changé ?  

Sakura restait muette face à la scène qui se jouait devant elle, essayant de percevoir des choses que son esprit torturé lui avait suggéré. Et tout ce qu'elle voyait au final était une chamaillerie des plus puériles.  

Il semblait que la réputation de M. Saeba faisait des ravages : en plus d'être extrêmement répandue, cela donnait de lui une mauvaise image qui lui collait à la peau et qui empêchait tout le monde de croire en sa bonne foi quand il disait la vérité, à savoir qu'il était très correct avec elle. Alors soit il y avait quelque chose de différent dans cet homme par rapport à ce que toutes ces femmes en connaissaient, soit c'était tout simplement qu'elles ne le connaissaient pas aussi bien que ça. Mais si ses souvenirs étaient exacts, la femme et son garde du corps avaient vécu ensemble pendant 10 ans, elle devait donc forcément savoir qui il était mieux que tout le monde.  

 

Et elle se rendit compte qu'elle en revenait toujours au même point, ce fameux événement qui avait fait basculer la vie de M. Saeba au point de le transformer en homme sage, méconnaissable par ses proches, d'en faire un homme déprimé au point que ses amis lui imposent de travailler et que son appartement ressemble à un dépotoir.  

 

C'est avec un de ses doux sourires dont elle seule avait le secret que Kaori parvint à bout de la mauvaise humeur momentanée de l'homme. Mais assez rapidement, cette chaleur qui irradiait son regard et son visage laissa place à un voile de tristesse.  

 

«  Je suis désolée, mais tu te souviens que j'ai un rendez-vous ? Il est temps pour moi d'y aller...  

_ Ah, déjà ?  

_ Euh, oui.  

_ Très bien, eh bien, bonne journée...  

_ Euh attends... en fait, j'espère que ça ne te dérange pas si je reviens dans 5 jours... enfin si oui, ce n'est pas grave.  

_ Non, à dans cinq jours alors... tu resteras plus longtemps ?  

_ Franchement, ça m'étonnerait...  

_ Eh bien, eh bien, te voilà très occupée maintenant, ça doit te changer de toutes ces périodes où on n'avait aucun contrat...  

_ Oui, c'est vrai, je n'ai plus une minute à moi...  

_ Eh bien dans ce cas, peut-être que ce serait mieux si c'était à moi de venir chez toi non ?  

_ Euh...  

_ Ben ça te ferait gagner du temps, non ?  

_ Et ton contrat ?  

_ T'inquiète, c'est tranquille je te dis... alors ça marche ?  

_ Ben en fait j'ai une meilleure idée...  

_ Ah ?  

_ Je ne serai pas très disponible dans la journée, mais si on se faisait un restau le soir ?  

_ Euh, oui, bonne idée, mais je suis un peu fauché, en attendant mon « salaire »...  

_ Pas d'inquiétude, j'invite... et vous aussi Sakura, vous êtes invitée...  

_ Merci ! »  

 

Et zut, pensa-t-il, lui qui avait proposé de se déplacer chez elle dans l'espoir de se débarrasser de la cliente et de rester seul avec Kaori.  

 

«  Vous connaissez « le Printemps »?  

_ Pas du tout, mais ne t'inquiète pas, on saura trouver où c'est...  

_ Mais si M. Saeba, c'est le restaurant où on était l'autre soir !  

_ Mais de quoi vous parlez ? On est jamais allés au restaurant...  

_ Non, mais le restaurant dont vous surveilliez la carte...  

_ Ah non, non, vous confondez...  

_ Ah...  

_ Euh, alors on dit là-bas ? À 23h ?  

_ Hein ?  

_ Ah oui, désolée, quand je disais que je n'avais pas une minute à moi...  

_ Et ils vont nous accepter ?  

_ Oui oui t'inquiète pas !  

_ Bon ok. »  

 

Et c'est ainsi que la jeune femme prit congé du nettoyeur et du témoin de Saeko. Celle-ci restait dubitative, qu'il soit menteur était une chose, mais qu'il mente à son amie au sujet de ce restaurant était toutefois assez étrange.  

 

 


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