Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 13 :: Une mission à vie

Pubblicato: 31-08-10 - Ultimo aggiornamento: 31-08-10

Commenti: Coucou! Et voilà, THE END. Je remercie ma béta Hcity et toutes mes lectrices qui ont su apprécier mes petits scribouillis. Beaucoup d'entre vous se sont interrogées sur cette fin mystérieuse, j'espère qu'elle ne vous décevra pas. En tous cas, elle est fidèle à l'interprétation que je me fais du manga. A bientôt pour une nouvelle histoire - peut être ^^ - bonne lecture et gros bisous. PS: non il n'y aura pas de " Mission 2 " ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

La vie prend des détours parfois curieux : quand on veut appeler quelqu'un, on ne le peut pas, et quand on le peut, on se cherche des excuses pour ne pas le faire.  

 

Il y avait un an de ça, à Osaka, il aurait tué pour un téléphone. Il avait pesté contre son portable qui l'avait lâché à un moment crucial. Enfin, à vrai dire, c'était un peu de sa faute, il était parti tellement précipitamment qu'il en avait oublié son chargeur. Toujours était-il qu'il n'avait pas pu lui téléphoner pendant ces cinq longues journées pendant lesquelles, alors qu'il était en filature, il n'avait cessé de penser à elle, elle qui devait se faire un sang d'encre. Il était parti comme un voleur, et elle devait se douter maintenant qu'il n'était pas simplement parti faire la tournée des cabarets. Le pire, c'était qu'en filature, il pouvait difficilement sortir de sa planque pour chercher un téléphone public. La poisse.  

 

Finalement, il avait réussi à trouver cinq minutes pour aller téléphoner ; au bout de cinq jours, il était temps. Il n'avait réussi qu'à tomber sur le répondeur, à une heure où normalement elle aurait dû être rentrée. Il avait essayé et réessayé. Rien de rien. Finalement, mort d'inquiétude, il avait téléphoné à Mick, qui avait répondu sur un ton qui ne laissait rien présager de bon: «  Je serais toi mon pote, je rentrerais fissa ! »  

 

Il était rentré et avait pu constater par lui-même l'ampleur des dégâts.  

 

Aujourd'hui, les choses étaient différentes, il tenait peut-être un moyen de réparer le mal qu'il avait fait un an plus tôt et, comble de l'ironie, avec un téléphone en parfait état de fonctionnement. Seulement, il n'arrivait pas à se décider. Il savait qu'il devait le faire, mais pour une raison obscure, il n'y arrivait pas. Finalement, en un an, il n'avait pas beaucoup changé, toujours à ressasser les mêmes arguments.  

 

Pourtant, à l'époque, pris d'un très mauvais pressentiment, il avait plaqué l'affaire, le tueur et Osaka, et avait roulé comme un dératé en direction de Tokyo. Il avait réussi à parcourir la distance en un temps record et avait monté les escaliers menant chez lui quatre à quatre. Il se souvenait s'être arrêté sur le pas de la porte qui était close, le cœur battant à toute allure, non pas à cause de l'effort physique qu'il venait de fournir, mais à cause de ce qu'il sentait. Il n'avait pas encore ouvert cette fichue porte que déjà il savait. Ce vide, cette absence. Tous ses sens lui indiquaient que l'improbable s'était produit, mais au fond de lui persistait une lueur d'espoir. Ce même espoir qui s'évanouirait dès qu'il aurait franchi ce seuil. Cependant, il ne pouvait pas rester indéfiniment là planté comme un idiot. Il avait donc ouvert la porte et avait marché jusqu'à la chambre de sa partenaire. Il avait remarqué l'absence de la photo et de l'écrin et, en ouvrant les placards, l'absence de vêtements. Elle était partie, en prenant toutes ses affaires. Elle ne reviendrait pas. Il avait tenté de rester impassible, de se convaincre qu'il s'en moquait, qu'il était bien content de s'être débarrassé du travelo. Il n'y avait pas réussi.  

 

La peur avait commencé doucement à s'insinuer dans ses veines. Peur qu'elle ne revienne jamais, mais aussi que certains profitent de cette séparation pour s'en prendre à elle. Il avait alors pris la direction de l'appartement d'en face.  

 

Cette peur, il l'avait ressentie des mois durant, elle avait même réussi à le convaincre que non, Kaori ne reviendrait jamais. Mais Kaori était revenue. A présent, il avait peur qu'elle ne refasse le chemin inverse. Pour que cela ne se fasse pas, il n'avait qu'un geste à faire, un geste de rien du tout : prendre ce fichu téléphone et composer son numéro.  

 

Mais pour lui dire quoi ? Les mots ne sortaient pas, malgré l'envie présente et pressante...  

 

 

 

 

Une nouvelle soirée de travail venait de s'achever, et elle n'avait pas été de tout repos, mais de cela Kaori commençait à en prendre l'habitude. Cela la rendait heureuse de voir que, malgré tout, elle n'avait pas tout perdu en rentrant au Japon ; même si elle avait adoré être nettoyeuse, ce qu'elle faisait actuellement l'épanouissait amplement. Sa cuisine avait du succès, alors qu'elle n'avait jamais été dans une de ces grandes écoles et que tout ce qu'elle savait, elle l'avait appris sur le tas. A présent, elle faisait salle comble et envisageait sérieusement d'ouvrir un second restaurant, car sa réceptionniste devait refuser trop souvent certaines réservations par manque de place.  

 

La salle se vidait peu à peu, et Kaori pouvait enfin souffler, le nombre de commandes devant elle diminuait. Le nuit était plus qu'entamée, certains coins de la cuisine avaient fini d'être rangés et nettoyés, la vaisselle s'accumulait autour des pauvres plongeurs, signe que le travail touchait à sa fin et qu'elle allait pouvoir rentrer chez elle pour profiter d'une nuit de repos bien mérité.  

 

«Euh, Mlle Makimura ? » Le maître d'hôtel se risqua à venir jusqu'à la lucarne qui servait de communication entre les cuisines et la salle. Kaori se retourna, étonnée de sa présence et de son interpellation.  

« Oui ?  

_ Un client vient d'arriver …  

_ Hors de question ! Il est 23 heures passées, on ne prend plus de nouveau client à cette heure, dites-lui que les cuisines sont fermées !  

_ C'est qu'il insiste et dit être un de vos amis. »  

 

Cela suscita l'intérêt de la jeune femme. Elle se débarrassa de son tablier tâché ainsi que de sa toque et alla en salle voir qui se présentait.  

 

Elle n'eut que quelques pas à faire pour reconnaître sa silhouette, mais même de loin, de nuit et par temps de brouillard, elle le reconnaitrait.  

 

« Bonsoir Ryo.  

_ Hello  

_ Ça va ?  

_ Oui … dis-moi, je peux manger ici ce soir ? Euh, gratuitement, parce que euh, tu vois, je suis un peu à court en ce moment, et Saeko m'a pas encore payé...  

_ Oui bien sûr... »  

 

Elle fit signe au maître d'hôtel que tout allait bien et le conduisit elle-même vers une table, petite mais suffisamment près de la cuisine pour éviter au serveur de faire des aller-retour interminables pour ce client d'un genre particulier. Elle soupira. En le voyant à l'entrée du restaurant, elle avait cru l'espace d'un instant qu'il était venu la voir, qu'il était venu pour elle. Cependant, comme d'habitude, ce qui conduisait Ryo Saeba ici, c'était Ryo Saeba lui-même et la satisfaction de ses besoins. Il venait parce qu'il avait faim et qu'il pouvait manger à l'œil, point.  

 

Telle une serveuse consciencieuse, elle attendit qu'il finisse de s'installer avant de lui présenter la carte.  

 

«  C'est gentil, mais … tu cuisines encore à cette heure ? Je veux pas te déranger, tu sais que quand j'ai faim, j'avale n'importe quoi, alors te casse pas la tête pour moi, des restes m'iront très bien.  

_ Comme tu veux... »  

 

Elle reprit la carte et se dirigea vers les cuisines, tandis que Ryo restait sagement assis et laissait ses yeux s'attarder sur le déhanché de la jeune femme. Il laissa passer quelques secondes avant de se donner une claque. «  Qu'est-ce que tu mates encore espèce de sale obsédé ! » Était-il en manque à ce point-là pour regarder de cette manière les fesses de Kaori. La salle autour de lui était quasiment vide, alors il en profita pour se pencher un peu et s'adresser à son mokkori: «  je t'ai déjà dit de laisser tomber, par là, c'est zone interdite ! »  

 

Il toussa un peu pour se redonner un semblant de contenance, mais personne ne semblait avoir vu ce qui venait de se passer. Le temps commençait à devenir très long, et la nervosité qu'il essayait de contenir augmentait de plus en plus. S'il s'était écouté, il serait parti et aurait lâchement pris la fuite, mais il avait pris une décision et avait réussi à se trainer jusqu'ici, alors ce n'était pas le moment de faire marche arrière.  

 

D'une manière ou d'une autre, que ce soit au téléphone ou en face à face, il fallait qu'il s'assure qu'elle ne voulait pas repartir, qu'il s'excuse de son comportement de ces dernières semaines et , pourquoi pas, qu'il avoue honnêtement ce qu'il avait ressenti quand elle l'avait laissé. Quoique, pour la dernière chose, c'était optionnel. Voilà, optionnel. Parce qu'entre dire «  Excuse-moi, reste » et dire «  Tu m'as manqué », il y avait un fossé immense. Puis avouer qu'elle lui avait manqué pourrait donner envie à Kaori de poser plus de questions auxquelles il ne se sentait toujours pas prêt de répondre. Cela faisait onze ans maintenant que Maki était mort, onze ans qu'elle était entrée de plein pied dans sa vie, onze ans, voire même un peu plus si on remontait jusqu'à leur première rencontre, qu'elle avait pris une place spéciale dans son cœur et qu'il essayait de ne rien laisser paraître. Alors il pouvait bien attendre un jour ou deux de plus pour s'enfoncer dans cette voie, voire même des semaines, et pourquoi pas des mois. Ils n'étaient plus à cela près.  

 

Kaori réapparut enfin, une assiette entre les mains, mais ce n'est pas cela que le nettoyeur voyait en premier lieu. Comme elle était belle, même si elle avait l'air triste, tristesse dont il devait certainement être l'origine. Il lui semblait en cet instant précis que la lumière tamisée du restaurant était faite pour mettre en valeur l'aura qui se dégageait naturellement d'elle. N'importe qui d'autre aurait été gêné par la semi-obscurité, mais à lui, elle lui convenait parfaitement car elle lui permettait de voir ce que personne d'autre ne semblait deviner.  

 

Elle déposa l'assiette devant lui et s'apprêtait à faire demi-tour quand il la retint.  

 

« Tu viens pas t'asseoir à ma table ? Tu as déjà mangé ?  

_ Non...  

_ Ça te gêne de manger avec moi ? C'est un peu pour ça aussi que je viens aussi tard ... »  

 

Elle lui sourit avant de répondre que dans ce cas, elle allait aussi se chercher quelque chose en cuisine. Elle repartit, le laissant seul une nouvelle fois avec son assiette qu'il ne regarda même pas. Il n'aurait même pas su dire ce que Kaori lui avait donné à manger, cela importait tellement peu. Il était un peu fier de lui, avoir réussi à lui dire qu'il était venu ici aussi pour être avec elle. Il avait bien vu son sourire se dessiner sur son visage et un peu de sa tristesse s'envoler.  

 

Elle revint et s'installa en face de lui, le sourire toujours aux lèvres, mais quand elle croisa son regard sérieux, elle se demanda ce qui lui prenait de prendre cet air et baissa instinctivement la tête, le rose aux joues.  

 

«  Merci de m'honorer de ta présence. Je dois avouer... que je suis venu ici au culot. J'aurais peut-être dû te téléphoner. J'ai failli le faire puis... j'ai pas pu. Les mots n'ont jamais été mon fort, et au téléphone, si on enlève les mots, il ne reste pas grand chose …  

 

Je suis donc venu sans savoir si tu allais m'accepter. Pas seulement parce que j'ai pas un rond pour payer, mais peut-être parce qu'après t'avoir traitée de la façon dont je t'ai traitée eh bien... tu es en droit de m'en vouloir. Comme d'habitude, tu as été là pour moi, tu as pris de ton temps pour venir me voir à l'hôpital, tu as pris de ton temps pour venir m'aider à la maison. Et j'ai presque envie de dire que, comme d'habitude, j'ai été odieux avec toi. Alors oui, tu serais en droit de m'en vouloir. Je … je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça. Mais honnêtement, je regrette.  

 

_ Je ne t'en veux pas. Enfin, je t'en ai voulu un peu, mais … tu as toujours été comme ça. Il n'y a aucune raison pour que tu changes, n'est-ce pas ? »  

 

Elle se sentait un goût amer dans la bouche, cela lui faisait vraiment mal d'admettre que, malgré tout, il était comme ça et qu'il fallait faire avec. Il n'y avait plus d'espoir le concernant. A vrai dire, elle s'était bercée de douces illusions, elle avait cru en ce que Sayuri lui avait dit, mais elle s'était trompée.  

 

Elle était rentrée au Japon, sur les conseils de sa sœur. Elle était revenue, en espérant pouvoir s'expliquer et se réconcilier avec Ryo, afin de tarir les pleurs et la déprime qui l'enfonçaient chaque jour un peu plus. Puis elle avait changé d'avis, en apprenant que Ryo ne semblait pas avoir fait grand cas de son départ. Puis elle avait de nouveau changé d'avis en sentant l'aura de Ryo à proximité du restaurant, et ce à plusieurs reprises, malgré les hurlements de protestation de Mick qui jurait ses grands dieux qu'il ne l'avait pas mis au courant.  

 

Tout ça pour en arriver là. Elle n'aurait jamais dû écouter sa sœur, elle avait pris la bonne décision en partant. Elle avait passé des mois à pleurer, mais elle n'aurait certainement pas passé sa vie à ça... ou peut-être bien que si, mais qui aurait pu le dire à l'époque ? Sauf que maintenant, elle savait qu'elle allait passer le reste de sa vie à pleurer...  

 

« Tu as des projets ? »  

 

La question la sortit immédiatement de ses pensées mélancoliques, elle releva la tête et croisa de nouveau son regard sérieux. Cela lui paraissait irréel, Ryo qui s'intéressait à sa vie. Ce n'était pourtant pas son genre, mais elle ne pouvait pas dire qu'il lui posait la question juste histoire d'être poli ou de faire la conversation, parce que cela non plus ce n'était pas son genre. La seule conclusion qui s'imposait était que le sujet l'intéressait vraiment. Finalement, il y avait au moins une petite chose qui avait changé. Ce n'était pas grand chose, mais c'était au moins ça.  

 

« Eh bien que dire... pour l'instant, j'éponge les dettes que j'ai contractées pour ouvrir le restaurant, mais plus tard, si je continue sur cette lancée, pourquoi ne pas ouvrir un second restaurant ?  

_ Où ça, à Tokyo ?  

_ Ben si j'en ai un dans chaque coin du Japon, cela risque d'être difficile à gérer.  

_ Donc tu vas rester à Tokyo ?  

_ Ben oui... tu avais envie que j'aille où ?  

_ Nulle part... j'ai envie que tu n'ailles nulle part... Honnêtement, c'est pas chouette comme ville, Tokyo ? »  

 

Elle baissa de nouveau la tête, n'osant s'avouer qu'il avait bien voulu dire ce qu'elle avait compris.  

 

« Tu … tu avais envie que je reste ? essaya-t-elle timidement.  

_ Euh oui » s'empressa-t-il de répondre, finalement mal à l'aise de cette vérité qu'il avait pourtant sciemment décidé de révéler.  

 

« Pourquoi ? »  

 

Il manqua de s'étouffer. Cela n'allait pas du tout, il ne voulait pas répondre à cette question, il n'était pas prêt encore.  

 

«  Ben pour pouvoir continuer à manger gratos... » répondit-il en arborant son air niais.  

« _ Tu le fais pas déjà au Cat's ? Je suis désolée... tu viens de me dire à l'instant que les mots n'étaient pas ton fort, et je te pose des questions gênantes... enfin, qui ne le seraient pas pour d'autres, mais toi ... »  

 

Une fois encore, il sentit une pointe de déception dans sa voix.  

 

«  Désolé. Ça me coûte déjà de te dire ouvertement que j'aimerais que tu restes, ne peut-on pas en rester là ? Pour l'instant...  

_ Oui …  

_ Puis le truc sympa, c'est que si tu restes à Tokyo, on pourra continuer à rester amis... et peut-être même qu'un jour, je serai capable de payer mes repas, voire même de t'inviter ! »  

 

Ils éclatèrent de rire en même temps.  

 

«  J'y crois pas trop, mais qui vivra verra...  

_ tsss  

_ Finalement, tu apprécies ma compagnie !  

_ C'est surtout que j'y suis habitué, je t'ai supportée pendant dix ans, donc maintenant je suis immunisé...  

_ Je dirais plutôt que tu t'es tellement habitué à moi que tu ne peux plus te passer de moi.  

_ C'est ça, rêve.  

_ Mais oui, pendant tout ce temps où tu savais que j'étais là, tu venais... Pourtant tu n'es jamais venu me parler. Si je n'avais pas été te voir, tu serais peut-être encore dehors à surveiller le restaurant de loin...  

_ Probablement... »  

 

Il eut très chaud d'un coup, l'air, ou plutôt l'atmosphère se faisait oppressante.  

 

« Enfin, je dis le restaurant, c'est plutôt moi que tu observais non ? La promesse faite à mon frère...  

_ Euh, oui...  

_ Vraiment ? Donc il n'y a rien d'autre que cela ? Si tu n'avais pas fait cette promesse à mon frère qui était agonisant, tu n'en aurais rien à faire, c'est ça ?  

_ Non … C'est … Ce n'est pas simplement une question de promesse faite à ton frère... C'est une promesse que je me suis faite aussi... Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit... Un peu une sorte de mission que je m'applique à faire, sans XYZ à la base...  

_ Parce que je suis ta partenaire ? Ou parce que tu me considères comme une amie ?  

_ Ça fait un moment que tu n'es plus ma partenaire... et … tu n'es pas une amie...  

_ D'accord …  

_ Non ! Je veux dire … enfin, je sais pas comment te dire... tu es quelqu'un de précieux, voilà...Je le pensais déjà avant, mais encore plus depuis que tu es partie … Je m'en suis voulu après ton départ tu sais … Si c'était à refaire, je ne le referais pas de cette manière. Je n'aurais pas dû partir comme ça ce jour là. Je sais car tout le monde me l'a dit, que c'est pour ça que tu étais en colère contre moi. Ce n'est pas que je n'en ai rien à faire de toi, Kaori, je … ah, c'est bête à dire, mais mon téléphone n'avait plus de batterie. Sinon, je t'assure que je t'aurais téléphoné... »  

 

Kaori ne sut plus quoi dire après cet aveu. C'est vrai que c'était idiot, la chose la plus idiote qu'il ne lui avait jamais été permis d'entendre. Tous ces mois perdus pour une histoire aussi insignifiante qu'une batterie déchargée ! Elle se sentait ridicule. Une fois encore, sa colère avait mis à mal sa capacité de réflexion. Si elle avait réfléchi au lieu de se laisser emporter, elle aurait attendu à la maison d'avoir une explication avec lui. Pourtant, il fallait bien avouer que si elle s'était mise à penser qu'elle était aussi importante qu'une plante verte, ce n'était pas complètement sans raison non plus. Cela faisait des mois, des années même qu'il portait son masque d'indifférence. Forcément, une telle attitude n'était pas sans conséquences. Mais même si cette histoire était bête, elle avait au moins deux mérites : celle d'avoir fait en sorte que Ryo se dévoile un peu et celle de conforter Kaori dans ses sentiments qui commençaient dangereusement à vaciller. Finalement, tout mal apportait un petit quelque chose de bon …  

 

Elle releva la tête et avec un tendre sourire, lui dit :  

 

« Je suis désolée de m'être laissée emporter de la sorte et, à la fois, ravie de savoir ce que tu penses de moi... »  

 

Il n'aurait jamais pensé aller aussi loin ce soir, même s'il savait qu'il restait encore dans le flou. D'ailleurs, pourquoi avait-il continué à en parler, pourquoi ne l'avait-il pas confortée que c'était uniquement dans l'idée de respecter la promesse à son frère, comme il l'avait fait à la clinique du doc ? Il ne le savait pas.  

 

Le repas prit fin, et Kaori décida pour une fois de ne pas aider ses employés à nettoyer la cuisine, afin de se faire raccompagner par Ryo qui l'attendait devant la porte du restaurant. Il avait pris sa voiture pour venir, pourtant ils marchèrent tranquillement jusqu'à l'immeuble où habitait Kaori à présent. Ils étaient restés silencieux. Ryo avait préféré se taire car il considérait qu'il en avait déjà beaucoup dit, et quant à Kaori, elle tentait de se raisonner. Elle avait cru comprendre que finalement il tenait à elle, énormément, plus qu'à une amie en tous cas, mais cette manière de dire les choses sans les dire l'incitait à la prudence.  

 

Arrivés au bas de l'immeuble, Ryo voulut rapidement souhaiter une bonne nuit à Kaori. Celle-ci avait pourtant une idée en tête, elle ignorait si c'était encore une bonne idée, mais elle voulut la lui soumettre avant qu'il s'en aille.  

 

« Peut-être que je devrais revenir m'installer chez toi... »  

 

Elle rougit elle-même de son audace. La vérité était qu'elle en mourait d'envie. Envie qui était réciproque d'ailleurs, même si elle l'ignorait. Il se refusait cependant à l'accepter, évidemment les choses seraient plus faciles si elle revenait vivre chez lui, mais …  

 

«  Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée Kaori. Tu ne fais plus partie du milieu maintenant. Je ne pense pas que tu pourrais concilier ta nouvelle vie dans le monde normal et ta vie en commun avec moi dans l'illégalité.  

_ Ah …  

_ Puis nous n'avons pas besoin de ça, pas vrai ? Nous pouvons nous voir quand nous le souhaitons et, quoi qu'il se passe, je tiendrai la promesse que je me suis faite. Pas question qu'il t'arrive quoi que ce soit, et pas question qu'il m'arrive quoi que ce soit non plus, sinon plus personne ne pourra veiller sur toi.  

_ Il y en aura bien un qui mourra avant l'autre …  

_ Ou pas …  

_ Et puis, quand j'étais aux États-Unis, tu ne veillais pas sur moi...  

_ Tu crois ça ? »  

 

 

Elle resta interdite pendant un moment, avant de comprendre la portée de ses paroles. Elle ignorait comment il avait procédé pour la protéger là-bas, mais … Elle se jeta dans ses bras, les larmes au bord des yeux.  

 

Il serra ses bras autour d'elle et ferma les yeux. Cela faisait des mois qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Il souffrait un peu de la distance qu'il s'obligeait à garder avec elle, mais enfin, il l'avait retrouvée et avait réussi, malgré lui certes, à entrouvrir un peu son cœur. Jamais plus il ne la laisserait s'éloigner davantage dorénavant et il ferait tout pour mener à bien sa mission. 

 


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