Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: M.K.

Beta-reader(s): Nodino

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 01-05-10

Ultimo aggiornamento: 31-08-10

 

Commenti: 67 reviews

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General

 

Riassunto: Quand une nouvelle cliente apparait et découvre que les apparences sont parfois révélatrices de bien des changements...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une mission à vie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une mission à vie

 

Capitolo 10 :: Les deux anges gardien

Pubblicato: 01-08-10 - Ultimo aggiornamento: 01-08-10

Commenti: Coucou! Merci à toutes pour vos reviews. Je profite de petit moment pour vivement protester: non je ne suis pas sadique, rho. D'abord il fallait bien couper quelque part, ensuite il faut le temps pour transporter Ryo à l'hôpital, et ensuite, ça laisse du temps au retardataire pour me laisser une review ( merci Toto ) hihi. Bon après c'est vrai que cette fois-ci vous avez dû attendre une journée supplémentaire, mais vos efforts sont récompensés! Voici un de mes chapitres préférés ( avec le 8 ), j'espère que vous aussi l'apprécierez. A bientôt, bisous.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Une lumière blanche, aveuglante et agressive lui apparut, ou plutôt lui transperça la rétine, alors qu'il s'efforçait simplement d'ouvrir les yeux. Quand enfin ses efforts furent récompensés, il gagna le droit de scanner du regard la pièce dans laquelle il se trouvait et reconnut l'endroit. Il avait certainement perdu connaissance. Haha, pitoyable...  pensa-t-il, tomber dans les pommes juste pour un petit bobo comme ça.  Il jeta un coup d'œil vers son bras, il était en bandoulière. Il soupira d'agacement: à tous les coups le vieux allait lui faire la morale.  

 

 

 

En attendant, il était seul dans la chambre de la clinique, aucun visiteur apparemment. Ni sa bande d'amis, ni Kaori. Bah, pourquoi viendrait-elle maintenant, elle vivait sa vie et semblait épanouie, elle avait ce qu'elle méritait, une belle vie hors du milieu, et lui aussi avait obtenu ce qu'il méritait, il allait mourir seul comme un chien pour expier tout le mal qu'il avait pu faire dans sa vie. Un timide sourire se dessina sur ses lèvres, se pourrait-il que la Justice existe dans ce bas monde ?  

 

 

Il était heureux depuis qu'il l'avait revue. Finalement, cette comédie ridicule allait toucher à sa fin, maintenant qu'il était officiellement au courant de son retour et de sa nouvelle vie, plus besoin de faire semblant. Bien sûr, il lui restait encore quelques secrets qu'il garderait pour lui, mais l'essentiel était là. Ainsi, il pourrait évoluer dans son environnement, sans se cacher comme il le faisait depuis son retour. Elle était heureuse de la nouvelle tournure de sa vie, et cela lui réchauffait le cœur.  

 

 

Il avait bien fait de ne pas sauter dans le premier avion en partance pour les États-Unis pour tenter de la faire revenir. Il avait bien fait de ne rien tenter pour reprendre contact avec elle. Elle avait quitté le Milieu, elle faisait de nouveau partie du monde normal, et cela parce qu'il avait eu la force et le courage de couper les ponts avec elle. Il était passé par les pires souffrances pour en arriver à ce résultat, mais cela en valait vraiment la peine.  

 

Soudain il eut une prise de conscience. Il se souvint. Cette aura, ce visage. Le hasard est facétieux parfois. Ainsi, il avait fallu que tout commence et tout finisse par cet homme. Un peu comme si la boucle était bouclée. Enfin, pas tout à fait...  

 

 

9 mois auparavant, Kaori venait juste de sortir quand le téléphone s'était mis à sonner, un peu comme si la personne à l'autre bout du fil n'avait attendu que cela, qu'elle sorte faire « sa tournée du matin ». Saeko avait-elle développé un sixième sens lui permettant de savoir quand Kaori était à proximité de Ryo ou pas, surtout quand elle avait des missions ennuyeuses à lui refiler ? Il avait senti malgré, ou peut être bien à cause de la voix suave de l'inspectrice, qu'il s'embarquait encore dans une sale histoire, elle minaudait toujours pour l'amadouer dans ces cas-là.  

 

 

Il n'avait pas été déçu, Saeko l'envoyait ni plus ni moins dans une autre ville pour enquêter, ou plutôt arrêter un tueur en série à Osaka. Il n'avait pas été capable de refuser, même s'il devinait que Saeko lui refilait une affaire plus que galère, d'autant plus qu'il lui fallait aller dans une autre ville, et qu'il était bien sûr hors de question d'embarquer sa partenaire là-dedans.  

 

 

 

 

En revenant de son entrevue avec Saeko, il s'était demandé comment il allait faire passer ça. Pas question de lui dire la vérité, quel bobard allait-il pouvoir inventer ? Arrivé à destination, il s'était rendu compte de son absence et en avait conclu que c'était l'occasion inespérée de partir sans avoir à mentir ou devoir faire face à une crise. Bien sûr, la crise surviendrait à son retour, mais au moins il pourrait effectuer cette mission sans craindre pour sa vie à elle. Alors, en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il avait ramassé quelques affaires et était sorti.  

 

 

Longtemps il garderait en tête le souvenir de cette porte qui claque. Il s'était longtemps demandé ce qui se serait passé s'il n'était pas parti comme ça, comme un voleur, comme un fuyard. Quelque part, c'était ce qui s'était passé, il avait pris la fuite, et les conséquences qui avaient découlé de cet acte étaient tout à fait logiques : il l'avait mérité.  

 

 

Et si c'était à refaire ?  

 

 

 

« Réveillé ? »  

 

Une voix chevrotante vint troubler ses pensées. Le Doc entra dans la pièce et commença à ausculter son patient.  

 

« Rien de grave, enfin sur le plan physique tout du moins. La balle s'est logée dans le muscle, tu en es quitte pour un peu de rééducation et une belle cicatrice. Maintenant, pour être tout à fait honnête, je suis étonné que le grand City Hunter se soit fait avoir par un minable dans le genre que tu as abattu cet après-midi. Ne serait-ce pas là le début du déclin ? C'est que tu commences à te faire vieux...  

_ Dites donc, je suis pas un vioque de 70 piges, moi ! Je m'appelle Ryo Saeba et j'ai 20 ans. Je suis un héros de manga, et les héros de manga ne vieillissent ni ne faiblissent jamais ! »  

 

Le professeur ne put réprimer un sourire en coin.  

 

« Ça ne te ressemble pas pourtant …  

_ Je reconnais, répondit-il d'une voix qui se voulait neutre, j'ai été déconcentré par quelque chose...  

_ Ah ?  

_ Écoutez, laissez tomber. C'est une erreur indigne d'un pro, mais cela ne se reproduira plus.»  

 

Le Doc ne voulut pas en rajouter davantage. Qu'un homme comme Ryo admette ses erreurs était déjà assez lourd de signification en soi. Puis il était également persuadé que, quelle qu'ait été l'origine de sa déconcentration, cela ne se reproduirait effectivement plus.  

 

« Bon, pas trop fatigué j'espère ? C'est que le Ryo Saeba Fan Club attend dans le couloir...  

_ Le Ryo Saeba Fan Club ? » répéta-il machinalement pendant qu'une libellule traversait la pièce.  

« Oui, huhu » ajouta le vieil homme malicieusement.  

 

Il sortit, et Ryo le vit distinctement faire signe à quelqu'un de rentrer. Il se demanda qui pouvait être venu qui méritât ce surnom ridicule de Ryo Saeba Fan Club. Alors qu'une silhouette se dessinait peu à peu dans l'encadrure de la porte, Ryo fut des plus étonnés de voir la personne qui venait lui rendre visite.  

« Sakura ! Dites-moi la vérité, vous ne pouvez plus vous passer de moi, pas vrai ? »  

 

La jeune femme s'avança jusqu'à se tenir debout à côté du lit occupé par le nettoyeur. Elle répondit à la pique lancée par son interlocuteur par un simple sourire poli.  

 

« Je suis bien heureuse de voir que, malgré tout, vous vous portez comme un charme... J'ai eu tellement peur en vous voyant perdre conscience, et tout ce sang par terre...  

_ A ce point ? Hahaha, ce n'est qu'une égratignure, faut pas vous inquiéter pour si peu.  

_ Je ne me le serais jamais pardonné s'il vous était arrivé quelque chose.  

_ Allons allons, qu'est-ce que c'est que ces bêtises ? Ça fait partie des risques du métier vous savez..  

._ Tellement de personnes sont mortes à cause de moi...  

_ Non, pas à cause de vous Sakura. Elles sont mortes parce que c'est comme ça qu'est la vie...  

_ En tous cas, c'est en me protégeant que vous vous êtes retrouvé ici. Je suis désolée M. Saeba...  

_ Tss, arrêtez ça tout de suite, je vous dis que ce n'est rien. Et puis c'est bien pour vous protéger que j'ai été engagé non ? Vous inquiétez pas, ça fait suffisamment longtemps que je suis dans le Milieu pour connaître les risques... Et puis, je ne suis pas suicidaire, hein ! »  

 

 

Elle répondit par un autre sourire poli. Elle se demandait ce qui se serait passé si cet incident avait eu lieu beaucoup plus tôt dans le temps, s'il avait eu lieu au tout début de la mission. M. Saeba n'était pas suicidaire, mais pour dire la vérité, ce que Sakura ressentait c'était plutôt qu'il n'était PLUS suicidaire. L'homme qu'elle avait rencontré il y avait deux mois et celui qui était en face d'elle étaient différents.  

 

« En tous cas, me voilà rassurée. La journée d'audience a été reportée à demain...  

_ Ah, bah dans ce cas, je vais téléphoner à Umibozu, j'espère qu'il va accepter d'assurer votre surveillance jusqu'à la fin du procès.  

_ Oh, ne vous inquiétez pas, je peux rester avec la police pour une soirée.  

_Comme vous voulez...  

_ J'étais un peu angoissée toute seule dans cette clinique où le Lieutenant Nogami vous a fait transporter... Elle est très occupée avec le corps de l'homme qui a voulu me tuer, et le médecin ici est euh, …Vous vous ressemblez tellement sur certains points, il est de votre famille, M. Saeba ? »  

 

Ryo manqua de tomber du lit.  

 

« Lui ? Certainement pas ! Je suis orphelin, vous vous souvenez ?  

_ Ah pardon...  

_ Ce n'est rien.  

_ Et du coup, il n'y a personne à prévenir quand il vous arrive des choses comme aujourd'hui ?  

_ Eh bien non... »  

 

Il s'efforçait de garder un sourire sur son visage, alors que ces simples mots le touchaient droit au cœur. Personne ne viendrait pleurer sa mort, car il était seul. Les seules personnes qu'il aurait pu garder auprès de lui étaient mortes ou il s'était plus ou moins débrouillé pour les éloigner de lui.  

 

« Je trouve ça vraiment triste. Je … je me suis permise néanmoins d'appeler une personne, histoire de prévenir quelqu'un qui vous semble proche... »  

 

Elle confessa ceci le rouge aux joues. Ryo la regarda, interloqué. Après tout, ils se connaissaient à peine, même s'ils avaient passé deux mois ensemble dans un quasi vase clos, elle ne pouvait quand même pas prétendre le connaître suffisamment pour savoir qui lui était proche. Qui était donc cette personne ? Umibozu, Miki, Kasumi ... Kaori ?  

 

 

« D'ailleurs, je vais vous laisser seul avec elle. Je … je pense qu'elle a envie d'être seule avec vous, vu qu'elle n'a pas voulu entrer avec moi, mais que je refuse de croire qu'elle se soit déplacée en interrompant tout séance tenante, juste pour me tenir compagnie dans la salle d'attente. »  

 

 

Elle le salua et prit la direction du couloir, laissant derrière elle un Ryo des plus dubitatifs. Il ne pouvait pas croire que ce soit elle que Sakura ait appelée, et qu'elle se soit déplacée pour lui, malgré tout ce qu'il avait fait. Pourtant, quelques secondes après, il ne put que constater par lui-même que ce qu'il avait pensé impossible s'était pourtant bien produit.  

 

« Je vois... » se contenta-il de répondre en la voyant pénétrer dans la chambre, alors qu'il tournait la tête en direction de la fenêtre, comme pour échapper à son regard et nier sa présence en ces lieux.  

 

« Je … je suis désolée, je ne pensais pas que cela te dérangerait que je vienne » déclara-t-elle d'une voix empreinte de tristesse, alors qu'elle amorçait un demi-tour pour faire le chemin inverse de celui qu'elle venait de parcourir.  

 

« Cela ne me dérange pas. Je suis juste étonné, voilà tout.  

_ Etonné ? Qu'une amie vienne te rendre visite ?  

_ Ben, tu n'as pas un restaurant à faire tourner ? Comment tu vas faire pour ton service de ce soir ?  

_ Il est fermé ce soir...  

_ …  

_ Je peux bien fermer mon restaurant pour venir au chevet d'un ami, non ?  

_ Idiote ! »  

 

Kaori ne comprenait pas sa réaction. Cela ne lui faisait-il vraiment pas plaisir de la voir ici essayer de le soutenir alors qu'il était blessé, même si cette blessure n'était que superficielle ? Que lui reprochait-il exactement ? De tenir à lui, malgré tout ?  

 

 

 

« Si j'avais su... », ajouta-t-elle, tout en le fixant du regard, comme si elle lui jetait un défi. D'ailleurs, c'est ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle allait lui dire quelque chose à laquelle il ne s'attendait sûrement pas et, pour rien au monde, n'aurait voulu perdre une miette de sa réaction.  

 

Pourquoi le lui dire et pourquoi à ce moment là ? Peut-être pour lui faire comprendre qu'elle savait, et que ce qu'elle avait appris ce jour-là lui avait fait extrêmement plaisir. C'était la troisième fois depuis son retour au Japon qu'ils se voyaient, et elle n'avait pourtant jamais eu l'occasion de se retrouver seule avec lui. Enfin si, un court instant, le jour de son anniversaire, mais elle n'avait pas eu le courage de le lui dire avant l'arrivée de Sakura, car elle se voyait mal débouler chez lui et tout lui déballer de but en blanc.  

 

Cela la ramenait plusieurs mois en arrière, quand elle était revenue des Etats-Unis. Pourquoi avait-elle fait une telle chose, alors qu'au moment de partir, elle avait déclaré à qui voulait l'entendre qu'elle ne reviendrait jamais, que plus loin elle serait de lui et mieux elle se porterait ? Pourtant, elle s'était retrouvée là, dans le même aéroport qui avait été la scène d'adieux déchirants.  

 

L'accueil de ses amis avait été des plus chaleureux, et cette journée ancrée dans la liesse de son retour avait passé beaucoup trop vite.  

 

Il avait été décidé que Kaori ne dormirait pas à l'hôtel, ses amis ne la laisseraient pas. Cependant, elle ne pouvait pas non plus dormir chez les Ijuin ou chez Mick, bien trop près de Ryo, qu'elle persistait à tenir éloigné de sa vie, ce qui pouvait sembler paradoxal vu qu'elle était revenue au Japon à cause du manque qu'elle en éprouvait. Kasumi, habitant assez loin du secteur où trainait habituellement Ryo, s'était alors proposée pour héberger son amie et celle-ci avait accepté avec joie.  

 

 

Mais lorsque elles s'étaient retrouvées seules toutes les deux, un silence assez troublant était venu s'emparer du petit appartement de l'ancienne voleuse. Aucune des deux ne savait quoi dire, Kasumi car elle craignait de faire une gaffe, et Kaori parce qu'elle se retenait de poser les questions qui lui brûlaient les lèvres depuis son arrivée. Il fallait dire que, conformément à son désir, personne n'avait parlé, ni même fait allusion à son ancien partenaire de toute la soirée, comme si personne ne le connaissait. Elle leur en avait été reconnaissante, et pourtant s'était sentie quelque peu frustrée. Elle avait quand même finalement osé, et la réponse de Kasumi l'avait mise mal à l'aise., la jeune femme lui avait décrit très honnêtement ce à quoi ressemblait la vie du nettoyeur, mais avait précisé aussi que jamais il ne parlait d'elle à qui que ce soit.  

 

 

Kaori en avait conclu qu'alors il n'avait pas changé. Quoi qu'il arrivait, il se la jouait solo, il s'enfermait dans une image à des lieues de la réalité. Elle était sûre que si elle se présentait devant lui, il ferait celui qui n'en avait rien à faire, celui qui n'avait pas été affecté par son départ et qui restait indifférent à son retour.  

 

 

 

 

Elle avait pris sa décision. Elle n'irait pas voir Ryo. Il fallait qu'elle continue sa vie sans lui. Elle avait demandé à Kasumi d'arrêter de parler de lui, et à partir de ce jour, elle avait agi comme si Ryo était mort. Elle ne mettait jamais les pieds dans les endroits où Ryo avait l'habitude d'aller, et avait monté toute seule ce projet qui faisait sa fierté.  

 

 

Comme ce sentiment était lointain, maintenant qu'elle avait entraperçu une petite fissure.  

 

« Si j'avais su, reprit-elle, je me serais contentée de t'observer en restant dans le couloir. Cela m'aurait donné le loisir de voir que tu te portais bien, les remarques désagréables en moins ! »  

 

Il fronça des sourcils, il sentait qu'il y avait un sens caché derrière ses paroles. Observer de loin, sans être vu de la personne que l'on vient observer...  

 

« Tu vois à quoi je fais allusion bien sûr !  

_ Je... non, pas vraiment ! » tenta-t-il en essayant de prendre un air assuré.  

_ Tu sembles oublier quelque chose... enfin venant de ta part, ça ne m'étonne pas...  

_ Ah, et c'est quoi ?  

_ J'ai été une nettoyeuse pendant près de dix ans de ma vie !  

_ Une nettoyeuse... répéta-t-il, incrédule.  

_ Oui, parfaitement. En dépit de ce que tu voulais, j'ai réussi à développer quelques facultés. Je suis certes moins douée que toi et je n'arriverai certainement jamais à ton niveau, mais...  

_ Mais ?  

_ Je sais encore repérer l'aura de quelqu'un que je connais bien.  

_ Je vois...  

_ Tu comprends maintenant ? Ou bien va-t-il falloir que je te fasse un dessin ? A moins que tu oses encore nier ? »  

 

Il poussa un petit ricanement, presque malgré lui. Oui, il l'avait sous-estimée, il ne voulait tellement pas qu'elle entre dans ce monde alors que pourtant, elle en avait fait partie.  

Ainsi il s'était fait repérer, comme un débutant. Il fallait dire qu'il n'avait pas vraiment pris la peine de dissimuler son aura, il ne pensait pas qu'elle serait capable de le repérer.  

 

« Bon, ok, j'ai trainé autour de ton restaurant, j'étais curieux de savoir ce que tu devenais...  

_ C'était seulement de la curiosité ?  

_ …  

_ Quand on ouvre un restaurant à Shinjuku, il y a des choses à savoir...  

_ …  

_ Je me suis longtemps demandé pourquoi aucun yakusa n'avait tenté de me racketter. La chance que mon établissement soit passé inaperçu ? Assez peu probable. Ma réputation d'ex City Hunter ? Bah, tout le monde sait que sans toi, je ne vaux rien... La protection d'Umi et Mick ? Ils ont nié, et entre nous, je ne vois pas pourquoi ils auraient nié si cela avait été le cas...  

_ Et donc j'imagine que tu as découvert la raison...  

_ Oui... Merci. »  

 

Elle se pencha et déposa un tendre baiser sur sa joue. Son cœur battait à tout rompre, elle devait certainement être rouge écrevisse et se sentait aussi essoufflée que si elle venait de courir le marathon de New York. Mais elle en avait eu tellement envie, c'était le minimum qu'elle pouvait faire. Ryo, quant à lui, resta médusé, autant par la perspicacité dont avait fait preuve son ancienne partenaire que par son dernier geste. Il se sentait lui aussi extrêmement gêné par cette situation, ce n'était pas désagréable, mais cela le troublait. Quitte à avoir des faveurs en nature de la part de Kaori, autant qu'elle se donne à fond. Mais si elle faisait cela, alors, c'était fichu, elle reviendrait dans sa vie, à coup sûr. Tout ce mal pour la laisser tranquille, il ne fallait pas qu'il craque !  

 

« Je suis flatté, mais tu en fais trop patate. J'ai promis à ton frère de veiller sur toi, je ne fais que tenir ma promesse, va pas t'imaginer n'importe quoi. »  

 

Elle se recula aussi vivement que si elle venait de se brûler. Elle savait qu'il mentait, mais une fois encore, ce n'était pas tant le fond que la forme qui lui avait fait mal. Il ne changerait décidément jamais, il fallait toujours qu'il garde son masque d'indifférence.  

 

Elle afficha un sourire mélancolique... Ainsi donc, la messe était dite. Cependant, elle avait eu une idée pendant qu'elle attendait son réveil dans la salle d'attente et elle ne perdait rien à la lui soumettre.  

 

« Je me rends compte que ça fait longtemps que tu me protèges, d'une manière ou d'une autre, que ce soit pour tenir la promesse de mon frère ou pour une autre raison...  

_ Quelle autre raison ?  

_ Ryo, moi aussi je voudrais t'aider à ma manière... tu vas te retrouver handicapé pendant plusieurs jours avec ce bandage, et j'avais pensé venir de temps en temps chez toi pour t'aider à faire le ménage et te préparer des repas...  

_ Mais qu'est-ce-que tu racontes ? Te donne pas cette peine...  

_ Non, je t'assure, ça me fait plaisir.  

_ Pff, j'ai pas besoin de toi... Je peux manger chez Miki et lui demander de venir faire le ménage par la même occasion...  

_ Miki, faire le ménage chez toi ? répliqua-t-elle l'air dubitatif.  

_ Ou Reika »  

 

 

Kaori éclata de rire à l'évocation du nom de son ancienne voisine.  

 

« J'adorerais voir Reika en train de récurer les toilettes, tiens ! »  

 

Elle n'en finissait plus de rire, devant un Ryo impassible qui ne savait plus comment faire pour lui faire comprendre qu'elle ne devait plus trainer autour de lui comme ça.  

 

« Et ton restaurant ?  

_ J'ai pas dit que je viendrais tous les jours non plus, et les jours où je viendrai, ben je devrai super bien m'organiser, c'est tout...  

_ Écoute, c'est très gentil, mais laisse tomber.  

_ Non, vraiment, ça me fait plaisir. De la même manière que tu veilles sur moi depuis la mort d'Hide, moi aussi, j'aurai l'impression de veiller son ton bien être le temps que tu guérisses... en quoi cela te gêne-t-il ? »  

 

Il ne savait pas quoi répondre. Il avait bien envie de lui dire ce qu'il pensait, mais le faire aurait signifié se dévoiler.  

 

« Bon, ok, si t'as vraiment rien d'autre de mieux à faire ... »  

 

 


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