Capitolo 12 :: Lendemain difficile

Pubblicato: 13-06-07 - Ultimo aggiornamento: 13-06-07

Commenti: Hello everybody ! Voilà je vais me répèter mais je voudrais encore et toujours remercier mes fidèles lectrices (et lecteurs s'il y en a, quoique j'en doute. Mais si c'est le cas, faites-le moi savoir, j'en serais ravie !!) et vos commentaires si gentils me font très plaisir. Du coup, pour me faire pardonner de ne pas avoir majer pendant deux semaines, j'en remets une couche aujourd'hui ! C'est un chapitre un peu spécial, j'espère qu'il est assez à sa place dans le sens de l'histoire. De toute façon, j'attends plein de reviews pour me dire ce que vous en pensez !!! Donc enjoy...

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

***************************************************************************  

Kaori n’osait pas ouvrir les yeux. Elle savait qu’elle avait dormi, mais elle ignorait combien de temps. Elle se sentait bien. Pour la première fois depuis très longtemps. Elle remua légèrement et sentit un poids près d’elle. Puis une odeur, si familière. Elle entendit une respiration, régulière, sereine. Elle prit conscience des bras qui l’enserraient comme s’ils craignaient qu’elle ne s’échappe.  

Un sourire s’étira sur ses lèvres en repensant aux évènements de la veille. A cette soirée et cette nuit avec lui. Elle savait qu’elle était dans son lit et qu’il était avec elle. Qu’elle était dans ses bras. Rien de tout ça n’aurait dû arriver, c’est vrai, mais elle ne regrettait pas ce qui s’était passé. Elle savait qu’il avait été sincère, et elle avait pensé à lui si souvent ces derniers temps pour l’empêcher. Elle en avait eu besoin. Quand ils s’étaient embrassés, elle l’avait senti redevenir lui-même : un homme fait d’instinct, simplement. Il la voulait. Comme autrefois. Il n’y avait pas eu de réelle douceur dans ses gestes, en tous cas pas de la douceur pour « midinettes », comme les appelait Kaori. Mais elle le connaissait par cœur, et elle savait qu’il l’avait aimée à sa façon, et c’était pour elle la plus belle qui soit ce matin-là…  

Elle se décida à ouvrir un œil pour regarder l’heure. Le radio-réveil indiquait 5h12. Le soleil ne pointait pas encore à travers les stores.  

- Tu es pressée de me quitter ? demanda l’homme qui la retenait dans ses bras.  

Kaori sursauta. Elle ne l’avait pas entendu se réveiller.  

- Je ne sais pas, j’y réfléchis encore… sourit-elle en hochant la tête.  

Il resserra l’étau autour d’elle, tout en prenant soin de ne pas lui faire mal.  

- Je n’ai pas l’intention de te laisser faire, lui murmura-t-il à l’oreille. Surtout à cette heure-ci. Il est beaucoup trop tôt pour songer à se lever.  

- Imbécile… Tu ne peux pas t’en empêcher, hein ?  

- Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire ! fit-il avec une moue boudeuse.  

Elle ne voyait pas son visage mais elle imaginait très facilement son air de martyre. Elle éclata de rire et se pelotonna contre lui. Ils restèrent silencieux pendant un moment.  

- Kaori ?  

- Oui…  

- Tu m’as manqué.  

Elle sentait son souffle chaud sur sa nuque qui se faisait plus rauque. Elle comprit immédiatement ce qu’il voulait.  

- Tu n’es jamais fatigué ? le taquina-t-elle.  

- Pas pour ce genre de choses !!  

Il la relâcha et la fit rouler sur le dos pour venir se positionner au-dessus d’elle, en s’appuyant sur ses coudes pour ne pas l’écraser de son poids.  

- Je ne pensais pas que tu aurais pu oublier ce détail… ajouta-t-il avec un sourire carnassier avant de l’embrasser.  

Kaori se laissa faire quelques instants mais finit par le repousser doucement.  

- Ce n’est pas une bonne idée, dit-elle en détournant le regard.  

Il la regarda, plutôt surpris.  

- Tu n’en as pas envie ? demanda-t-il en lui caressant la joue.  

- Si, je l’avoue. Mais pas pour les bonnes raisons…  

- Kaori, je ne te demande rien, tu sais.  

Il déposa un baiser sur son front et s’écarta pour venir s’allonger près d’elle. Il contempla le plafond.  

- Je suis désolée, je…  

Il attrapa sa main et mêla ses doigts aux siens.  

- Kaori, tu n’as pas besoin de dire quoi que ce soit, je t’assure. Je comprends.  

- Non, tu ne comprends pas ! Je ne veux pas que tu crois que…  

- Je ne crois rien. Mais tu ne t’es pas ennuyée au moins ?? dit-il en prenant soudain un air très sérieux.  

De nouveau, elle se mit à rire devant ça. Il avait toujours su détendre l’atmosphère de cette manière. Même s’il ne faisait que cacher sa déception.  

- Je te jure que non, répondit-elle en souriant. Je suis bien, là, avec toi. Et je ne regrette pas une seconde. Je vais le garder là, dans mon cœur. Mais je ne peux pas plus.  

- Tu ne peux pas, ou bien tu ne veux pas ?  

- Sans doute un peu des deux…  

Il se tut quelques instants. Il n’avait pas lâché la main de la jeune femme.  

- Je ne pourrai pas faire comme si cette nuit n’avait pas existé… Et je ne veux plus jamais te perdre, Kaori.  

- Je te promets que je serai toujours là… Simplement, ce ne sera pas de la même façon que cette nuit, ajouta-t-elle avec une légère hésitation.  

Le silence retomba entre eux. Bizarrement, Kaori ne ressentait aucune gêne s’installer. Elle savait qu’elle lui faisait de la peine, mais elle savait également, et ils le savaient tous les deux, qu’ils n’avaient pas cherché à ce que ça arrive. Ils s’étaient aimés cette nuit, et c’était le plus important.  

- C’est pas grave, je te garde quand même… lança-t-il comme pour clore le chapitre. Et ça ne change rien, on va quand même se marier !  

***************************************************************************  

Kaori se réveilla en sursaut et se dressa dans le lit. Elle avait très chaud. Elle porta la main à son front. Elle était en sueur. A côté d’elle, Ryô dormait à poings fermés. Il était si beau quand il était plongé dans le sommeil. Elle regarda le réveil qui affichait à peine 6h du matin. C’était beaucoup trop tôt pour lui…  

Elle se leva sans bruit et alla dans la salle de bain. Au passage, elle attrapa sur le sol de la chambre le t-shirt de Ryô qui traînait et l’enfila pour couvrir sa nudité. Elle ouvrit le robinet d’eau froide et s’aspergea le visage, avant de s’observer dans le miroir. Elle avait les yeux brillants de fièvre, et elle sentait le mal de tête la gagner. Elle décida de prendre une douche pour calmer cette soudaine bouffée de chaleur.  

Au bout d’une dizaine de minutes sous le jet d’eau presque glacée, elle se sentit un peu mieux. Encore très fatiguée, elle sortit de la douche et se sécha rapidement, puis retourna se coucher.  

Ryô n’avait pas bougé. Il semblait dormir très profondément, un petit sourire fixé sur les lèvres. Elle le regarda d’un air attendri pendant quelques secondes avant de s’allonger près de lui. Elle eut du mal à se rendormir. Elle pensait à ce qui s’était passé entre eux cette nuit, et à ce qui allait arriver aujourd’hui. Comment devaient-ils se comporter tous les deux ? Et Enola ? Kaori ne voulait pas lui dire que Ryô était son père, même si ça lui brisait le cœur de devoir lui mentir.  

Elle avait appelé Miki pour lui demander de garder sa fille pour la nuit. Elle savait qu’elle en demandait trop à son amie, mais elle avait besoin de ces moments d’intimité avec Ryô, afin d’éclaircir les choses avec lui. Elle avait su qu’elle ne pourrait pas le quitter quand il l’avait suppliée de rester avec lui. Au fond, c’était ce qu’elle voulait, mais si elle refusait de le reconnaître vraiment. Elle était toujours aussi folle de lui et ne pouvait pas lui résister. En vérité, elle ne voulait plus jamais partir loin de lui. Si seulement…  

Elle secoua la tête comme pour se sortir cette idée de la tête. C’est l’esprit embrouillé par tant de questions et d’envies contradictoires qu’elle finit par replonger dans les bras agités de Morphée.  

Lorsque Kaori s’éveilla de nouveau, le jour était levé. Ryô aussi. Elle était seule dans le grand lit qui lui parut soudain très froid. Sa fièvre était tombée. Elle portait toujours son t-shirt, imprégné de son odeur qu’elle aimait tant.  

Elle se leva rapidement et descendit au salon. Il avait préparé le petit-déjeuner et l’attendait, installé sur le canapé. Le cœur de Kaori se mit à battre plus vite. C’était exactement comme ça que cela s’était passé sept ans auparavant, après leur seule nuit ensemble. Elle inspira profondément pour prendre son courage à deux mains et affronter cette matinée qui démarrait.  

Elle alla s’asseoir à table.  

- Salut, dit-elle doucement.  

A son grand soulagement, Ryô lui sourit. Il quitta le sofa pour venir s’asseoir près d’elle. Il l’embrassa sur le front.  

- Bonjour, toi, répondit-il. Bien dormi ?  

- Très bien, sourit-elle à son tour.  

- Menteuse… Tu n’as pas cessé de remuer de toute la nuit. Moi qui pensais t’avoir épuisé !!  

- Il faut croire que tu manques d’entraînement, le taquina-t-elle.  

Ryô captura ses lèvres dans un baiser brûlant. Il ne la lâcha que lorsqu’il fut à bout de souffle. Il la regarda mais elle avait fermé les yeux.  

- Tu disais ? haleta-t-il.  

- Hein ?... Oh, je n’en ai pas la moindre idée…  

Elle se sentait flotter très haut. Elle était très loin de la peine, de la peur et de la maladie.  

- Allez, mange ! Il faut que tu reprennes des forces. Et puis en plus j’en ai fait beaucoup trop !!  

Kaori se rendit compte qu’elle mourait de faim. Ils n’avaient pas pris le temps de manger la veille au soir et son estomac se fit entendre. Ryô s’assit en face d’elle et ils dévorèrent tout ce qu’il avait préparé. C’était un vrai festin.  

Quand ils eurent avalés tout ce qu’il y avait sur la table, Kaori décida de mettre les choses à plat. Mais elle ne savait pas du tout comment aborder le sujet. Elle se lança maladroitement :  

- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?  

- Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Ryô, étonné.  

- Tu attends quelque chose de moi, n’est-ce pas ?  

Il soupira.  

- Kaori, la seule chose que j’attends de toi, c’est toi…  

- …  

- Tu ne vois pas ? Je ne peux pas te forcer à dire à Enola qui je suis. De toute manière, je n’ai pas envie qu’elle le sache. Tu as raison, c’est vrai, elle ne doit pas le savoir… Mais je ne veux que ça me sépare encore de toi.  

- Alors on fait quoi ? murmura-t-elle.  

- Je n’en sais rien… avoua-t-il. Je sais juste que je veux que toutes les nuits à venir ressemblent à celle qui vient de passer…  

Kaori rougit violemment. Ils avaient fait l’amour. Non ils avaient fait plus que cela… Ils s’étaient totalement perdus dans le corps et l’âme de l’autre. Chacun était devenu pendant quelques heures un élément nécessaire à la survie de l’autre. L’oxygène qu’ils respiraient, le sang qui coulait dans leurs veines.  

Elle aurait voulu dire quelque chose, mais elle ne trouvait pas de réponse. Il fit le tour de la table et vint la prendre dans ses bras sans dire un mot. Un silence si simple qui disait à lui seul qu’elle n’avait pas besoin de répondre.  

Elle se laissa bercer par ses bras si rassurants pendant un moment, puis finit par décider d’aller s’habiller en voyant l’heure sur la pendule. Il était presque 10h. Elle s’échappa et grimpa à la salle de bains.  

Alors qu’elle prenait une nouvelle douche et s’efforçait de réfléchir calmement, tentant d’ignorer les battements désordonnés de son coeur, elle n’entendit pas que quelqu’un frappait à la porte de l’appartement. Elle n’entendit pas Ryô aller ouvrir et se trouver face à un inconnu. Un américain qui ne parlait pas un mot de japonais. Un homme apparemment très déterminé. Elle n’entendit pas les paroles qu’ils échangèrent.  

- Vous êtes Ryô Saeba, je suppose ? demanda l’homme, en anglais, alors qu’il était sur le pas de la porte.  

- Et vous êtes… ? répondit celui-ci froidement.  

- Kaori est ici, n’est-ce pas ? continua l’autre sans se présenter.  

- Qui êtes-vous ? gronda Ryô en l’entendant prononcer ce nom.  

- Je m’appelle Jack Greene. Je sais qu’elle est ici.  

- Que voulez-vous ?  

- Je suis venu la chercher.  

- Quoi ? Et de quel droit ? s’énerva le nettoyeur. Vous vous prenez pour qui ? Vous devriez vous méfier, vous ne savez pas à qui vous parlez !  

- Au contraire, je le sais parfaitement ! Vous êtes un type dangereux, doublé d’un vrai salaud… C’est justement pour ça que je suis là. Il est hors de question que je vous laisse encore faire du mal à Kaori.  

Ryô serra les poings.  

- Attendez une seconde… reprit l’américain. En fait vous ne savez vraiment pas qui je suis… Mon nom ne vous dit rien du tout !  

Il éclata de rire, mais ce n’était pas un rire convivial. Il se moquait ouvertement de Ryô. Il se calma en un instant.  

- Il y a toujours un « x », une donnée inconnue dans une équation à résoudre. Je suis « x », Saeba. Et Kaori est « y »… Vous voyez ?  

- De quoi est-ce que vous parlez ?? demanda Ryô abasourdi.  

- Kaori est ma femme… Je suis venu la chercher, et je ne partirai pas d’ici sans elle, ni sans Enola !  

Ryô arrêta de respirer. Le monde s’écroulait sous ses pieds...  

Non, Kaori n’entendit pas tout ça.  

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14