Capitolo 14 :: D'autres vérités cachées

Pubblicato: 09-07-07 - Ultimo aggiornamento: 14-07-08

Commenti: Coucou tout le monde. Je vous poste un nouveau chap, je sais que j'ai tendance à espacer les maj ces temps-ci, mais croyez-moi vous aurez une fin, je n'abandonnerai pas :-) Quoi qu'il en soit, lisez et enjoy. Et surtout, n'hésitez pas à me laisser vos reviews, ça m'encourage ! Biz.

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Accoudé à la balustrade, Ryô regardait sans vraiment la voir la ville qui s’étendait devant lui. Kaori était partie depuis à peine quelques minutes lorsqu’il était monté sur le toit. Il avait besoin d’air et d’espace afin de pouvoir réfléchir et remettre de l’ordre dans ses idées.  

Il réalisait maintenant à quel point elle lui avait manqué. Il ne supporterait pas qu’elle le quitte encore une fois. Même s’il savait qu’elle allait mourir… Son cœur se serra au point d’avoir l’impression de ne plus pouvoir respirer rien qu’à cette pensée. C’était injuste. Pourquoi fallait-il qu’elle parte la première ?  

Elle était allée chercher Enola au Cat’s Eye. Quand il lui avait demandé ce qu’elle comptait faire, elle avait répondu qu’elle n’avait pas changé d’avis. Ryô savait que c’était la meilleure chose à faire, et pourtant cela lui paraissait soudain très dur à accepter.  

La fillette aurait été en danger auprès de lui. Il ne pouvait se permettre de lui faire prendre de tels risques. Il était parfaitement conscient que si ses ennemis apprenaient que City Hunter avait un enfant, ils s’en prendraient à elle, comme ils le faisaient avec Kaori autrefois.  

Kaori… Ils avaient perdus tellement de temps tous les deux. Ryô avait repoussé ses sentiments pendant des années. Il était vrai qu’il n’était pas tombé amoureux d’elle immédiatement. Il n’y avait pas eu de coup de foudre, en tous cas pas pour lui. Quand il l’avait rencontrée la première fois, c’était une gosse. Déjà entière et passionnée, une vraie tête de mule !... Elle était touchante, mais elle restait une adolescente de 16 ans, et jamais Ryô ne l’avait regardé autrement à l’époque.  

Lorsque Makimura lui avait demandé de veiller sur elle avant de rendre son dernier souffle, « Quelle idée tu as eu… » pensa le nettoyeur en souriant, il n’imaginait pas à quel point sa vie allait en être bouleversée. A ce moment-là, il pensait simplement jouer les grands frères de substitution pour la jeune fille, la protéger le temps de se débarrasser de l’Union Teope, puis l’envoyer loin de tout ça.  

Pourtant il ne l’avait pas fait. Il ignorait la raison exacte qui avait fait qu’il l’avait gardée auprès de lui. Mais les mois avaient passé, et Kaori était toujours là. Quand s’était-il rendu compte qu’il ne voulait pas qu’elle parte ? Il ne s’en souvenait pas. Il se souvenait simplement de la peur qui le prenait aux tripes lorsqu’elle était en danger : menacée, kidnappée… Tout ça à cause de lui. Au début, il avait cherché à se persuader que c’était parce qu’il avait fait cette foutue promesse à Hideyuki qu’il avait peur. Peur de faillir à la parole donnée à son meilleur ami. Mais en fait, ce n’était que du vent. Il avait juste peur de la perdre.  

Néanmoins, Ryô n’avait cessé de jouer avec le feu. Elle devenait de plus en plus belle, de plus en plus femme, au fil des années. Et malgré tout ce qu’il avait pu dire sur son physique, lui était devenu littéralement fou d’elle. Fou d’amour et de désir. Sans elle, la vie n’avait plus aucun sens. Ce n’était même plus la vie.  

Il poussa un long soupir. Tout ce qu’il souhaitait aujourd’hui, c’était passer un maximum de temps avec Kaori. Tout son temps. Il voulait… Il voulait qu’elle revienne.  

Kaori couvait sa fille du regard pendant qu’elle jouait à la corde à sauter avec d’autres enfants. Enola était si pleine de vie. Miki les avait accompagnées, et elles étaient installées sur le banc où elles s’étaient retrouvées 48 heures plus tôt. Kaori avait besoin de se confier à son amie, tout comme autrefois. Elle lui avait tout raconté.  

- Qu’est-ce que tu comptes faire ? demanda Miki.  

- Je dois dire à Enola que son père n’est plus ici. Je savais que ce serait dur mais là…  

- Ma chérie, après tout ce qui vient de se passer ces deux derniers jours, c’est normal que tu sois perdue. Est-ce que tu es sûre de toi ?  

- Bien sûr…  

- Tu n’en as pas l’air. Tu devrais peut-être encore y réfléchir un peu avant de prendre une décision.  

- Ma décision, je l’ai prise il y a longtemps, soupira Kaori. Avant même sa naissance… Elle découvrira un jour qui il est. Je sais qu’elle voudra savoir. Et elle comprendra.  

- Quoi donc ? Que tu l’as délibérément privée de son père ? Que tu as choisi pour elle ce que tu avais toujours refusé pour toi ?... Crois-tu vraiment que Ryô ne saurait pas la protéger ?  

Kaori se tourna vers Miki et la regarda dans les yeux, moins étonnée d’entendre ces paroles sortir de sa bouche, que du ton qu’elle avait employé.  

- Non, il ne s’agit pas de ça. J’ai simplement encore le choix de lui donner une vie différente. Je suis fatiguée de… de tout. De la maladie, des disputes avec Ryô… Il ne la prendra jamais avec lui, nous le savons lui et moi. Il y aura toujours quelqu’un pour essayer d’abattre City Hunter. Il ne restera pas éternellement le meilleur. Un jour, quelqu’un aura sa peau. Tu comprends ?  

- Oui, je comprends. La vérité, c’est qu’il ne veut pas la mettre en danger, et toi tu ne veux pas qu’Enola perde son père ?  

L’ancienne nettoyeuse se contenta de hocher la tête et reposa son regard sur les enfants qui jouaient en riant.  

- Où ira-t-elle ? reprit Miki après plusieurs minutes de silence.  

- Elle va aller vivre chez Sayuri, à New York.  

- Tu la renvoies aux Etats-Unis ?? fit la jeune femme, surprise.  

- Oui. Elle n’est pas japonaise, et Sayuri n’a aucune intention de revenir vivre à Tokyo. Il n’y a donc pas de raison pour qu’elle reste ici.  

Miki n’ajouta rien de plus. Elles restèrent ainsi sans parler pendant encore un moment. Puis soudain, Kaori posa une question à laquelle son amie ne s’attendait pas.  

- Je suis une idiote… Je n’ai même pas demandé de nouvelles de Saeko, Mick, Kazue, et tous les autres, à qui que ce soit ! Comment vont-ils ?  

- Oh, c’est vrai. Eh bien…  

Miki hésita. Devait-elle lui raconter tout ce qui s’était passé ? Elle décida que l’heure n’était plus aux secrets et aux non-dits.  

- Saeko est toujours dans la police, Reika essaie toujours de mettre le grappin sur Ryô… Quant à Mick et Kazue… Ils se sont séparés, dit-elle simplement.  

- Quoi ? Mais enfin pourquoi ? Je croyais qu’ils étaient fous amoureux l’un de l’autre ? Qu’est-ce qui s’est passé ?  

- C’est assez compliqué. Nous n’avons jamais vraiment su le fin mot de l’histoire mais je pense que Mick ne s’est jamais remis de ton départ. Il en a voulu à Ryô et s’en est pris à lui plutôt… vivement.  

- Comment ça ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?? demanda Kaori, totalement abasourdie.  

- Ils se sont battus. Je veux dire que Mick est vraiment allé lui mettre une dérouillée. Et Ryô ne s’est pas défendu. Mick l’a accusé d’être… Enfin, bref. Je crois qu’il l’aurait tué si Falcon n’était pas intervenu. Kazue en a été folle de rage, mais aussi et surtout, de chagrin. Elle a compris que Mick n’avait jamais cessé de t’aimer, même s’il s’était effacé, et ça lui a brisé le cœur… Alors, elle l’a quitté. Depuis, Mick tient Ryô pour responsable de ton départ et de celui de Kazue.  

- Ce n’est pas possible… murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour son amie.  

Elle n’avait jamais imaginé que sa décision de partir vers une autre vie pour son enfant aurait pu avoir de telles conséquences sur son entourage. La vie avait parfois un goût très amer.  

- …le hait, continuait Miki.  

Sortant brusquement de ses pensées, Kaori demanda :  

- Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ?  

- Je crois qu’ils se haïssent aujourd’hui. Enfin, c’est surtout Mick qui… Ils ne se sont plus adressés la parole depuis des années. D’ailleurs, Mick s’est peu à peu éloigné de nous tous. On a bien essayé de le raisonner, mais en vain.  

Ebranlée par les révélations de Miki, Kaori ne savait pas quoi dire. Elle ne pensait pas avoir causé autant de dégâts en s’en allant. Elle avait détruit même l’amitié de Ryô et Mick. Sans compter le couple que l’américain formait autrefois avec la si gentille Kazue. Kaori se sentit très mal, et les larmes lui vinrent aux yeux. Elle se rendit compte qu’elles coulaient le long de ses joues sans rien pouvoir faire pour les arrêter. Elle cacha son visage dans ses mains pour dissimuler ses pleurs.  

- Ne te fais pas de reproches, ma chérie. Tu n’y es pour rien.  

- Si, c’est entièrement ma faute ! répondit Kaori avec véhémence, en essuyant ses joues du revers de sa main. Si je n’avais pas été si égoïste et…  

- Non Kaori, arrête ça tout de suite. Tu n’as pas à t’en vouloir !  

- Où est Mick ? l’interrompit-elle. Il est toujours ici, n’est-ce pas ?  

- C’est bien ça le plus ironique : il habite encore en face de chez vous… répondit Miki en secouant la tête.  

- Je dois aller lui parler !  

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, tu sais. Il n’est plus lui-même depuis longtemps.  

- Justement, il faut que je fasse quelque chose ! Je ne peux pas rester là sans rien faire… Je dois au moins essayer !  

Miki soupira tristement. Décidément, Kaori n’avait pas changé. Elle était toujours prête à se mettre en quatre pour les autres. Et cette fois-ci, il ne s’agissait pas de n’importe qui. Mais il n’était pas question de la laisser y aller seule.  

- Alors je viens avec toi.  

Elle voulut protester mais elle n’en eut pas le temps car Miki continua.  

- Ne discute pas, Kaori ! Soit je t’accompagne, soit je ne te laisse pas y aller ! Je t’assure que c’est plus prudent…  

- Enfin, Miki, tu ne penses quand même pas qu’il me ferait du mal ?  

Elle ne répondit rien, et Kaori fut effrayée de son silence. Ce devait être encore pire que ce qu’elle croyait.  

- C’est si grave que ça ? fit-elle d’une voix pleine d’appréhension.  

- Tu n’iras pas seule, c’est tout.  

Kaori ne put rien tirer d’autre de Miki concernant Mick et l’état dans lequel elles allaient le trouver.  

Son amie l’accompagnant, il fallait donc qu’elle confie Enola à quelqu’un d’autre pendant ce temps-là. Et il n’y avait qu’une personne à qui elle pouvait demander ça.  

- Ryô…  

- Il sera sûrement ravi de la garder quelques heures, dit Miki avec un petit sourire malicieux. Et je parie qu’Enola en sera enchantée…  

Kaori lui rendit son sourire. Elle n’avait pas réalisé qu’elle avait prononcé son prénom tout haut. Evidemment, Ryô allait protester, mais ce serait simplement pour la forme, elle le savait. Elle n’avait rien à perdre de toute façon. Et elle espérait secrètement que tout irait bien entre eux.  

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