Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 30-12-23

Ultimo aggiornamento: 05-05-24

 

Commenti: 12 reviews

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Action

 

Riassunto: Que se passe-t-il lorsqu'un riche excentrique décide d'organiser le concours du meilleur nettoyeur au monde?

 

Disclaimer: Les personnages de "Hunter Game" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Hunter Game

 

Capitolo 9 :: Chapitre 9

Pubblicato: 26-02-24 - Ultimo aggiornamento: 26-02-24

Commenti: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Retrouvons nos amis perdus sur une île loin d'être paradisiaque. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 11 13 14 15 16 17 18 19


 

Chapitre 9  

 

Silencieux, immobiles, Umibozu et Ryô observèrent un groupe de cinq hommes armés passer devant eux. Ils ne craignaient pas, ou peu, d’être trouvés, s’étant allongés dans la végétation dense un peu en retrait d’un semblant de voie de passage naturelle. Ils s’étaient enfoncés parmi les broussailles et fougères un peu en amont dans l’idée de faire une pause et, lorsqu’ils avaient entendu les pas approcher, s’étaient allongés et avaient approché en rampant, laissant Kaori et Mick en arrière par mesure de prudence.  

 

- J’ai dans l’idée qu’ils ne font pas partie des concurrents, ceux-là., pipa Ryô dans un murmure.  

 

Umibozu se contenta de hocher la tête en signe d’approbation. Le fait qu’ils portaient tous la même tenue, avaient les mêmes armes et se déplaçaient comme s’il s’agissait d’une formation militaire était un bon faisceau d’indices. Tendant l’oreille, ils écoutèrent les bruits de pas pour voir dans quelle direction ils partaient.  

 

- Tu as une idée de ce qu’ils cherchent ? On n’a pas vu un garde depuis qu’on est là et soudain cinq apparaissent. Je n’aime pas ça., gronda le nettoyeur, inquiet pour sa compagne plus que pour lui.  

 

Si Kaori savait cela, elle lui balancerait certainement une massue sur le coin du nez mais, avec le bébé qu’elle portait et les blessures qu’elle avait, il avait encore plus besoin de la protéger.  

 

- S’ils continuent dans cette direction, ils vont au moins trouver celui qu’on a tué. Je dirai qu’ils nous cherchent peut-être si, comme on le pense, les puces servaient à nous localiser., suggéra Umibozu.  

- Je pense aussi. On bouge. Pour une fois, je ne tenterai pas le diable en essayant de les affronter., affirma Ryô, jetant un dernier regard en direction du chemin emprunté par les hommes armés.  

 

Umibozu était bien d’accord avec lui. Ils ne connaissaient pas les lieux ni le nombre d’adversaires, dans le jeu ou hors du jeu, auquel ils pourraient faire face, avaient un nombre limité de munitions et devaient assurer la sécurité de Kaori et de celui qui la transportaient. La prudence était de mise.  

 

Ils rampèrent donc en sens inverse jusqu’à retrouver Mick et Kaori, eux aussi allongés par terre sous couvert de la végétation. Ryô leva un sourcil en voyant l’américain tenant dans ses mains un des pieds de sa femme mais, d’un coup d’oeil, capta la feuille d’aloe vera ouverte en deux et l’aspect luisant des voûtes plantaires de Kaori.  

 

- Ca va ?, murmura-t-il à sa compagne, caressant sa joue, surpris de la trouver à peine tiède.  

 

Elle était visiblement fatiguée et ses lèvres étaient sèches.  

 

- J’ai soif., admit-elle.  

- Et je suis fatiguée., ajouta-t-elle, baissant les yeux se sentant coupable de sa faiblesse.  

- C’est le deuxième jour qu’on ne boit pas. Il faut qu’on trouve une source d’eau potable au plus vite. On en aura aussi besoin., fit Mick à voix basse.  

- On va chercher mais, en attendant, on doit bouger d’ici., acquiesça Ryô, prenant Kaori à bras et la soulevant.  

- Je dois marcher., lui opposa-t-elle.  

- Vu l’état de tes pieds, je ne pense pas que tu en sois capable., la contra-t-il.  

- Oui mais on ne peut pas continuer ainsi. Je monopolise une personne qui serait utile pour autre chose, pour notre sécurité par exemple., essaya-t-elle d’argumenter.  

- Bien tenté mais, pour notre sécurité, nous devons nous éloigner le plus vite possible d’eux tout en prenant la direction par laquelle ils sont arrivés. C’est notre meilleure chance de trouver leur campement., objecta-t-il.  

- Oui mais…, tenta-t-elle à nouveau.  

 

Il posa les lèvres sur les siennes et l’embrassa. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment mais, si en la distrayant, il pouvait couper court à la conversation sans la vexer, il ne s’en priverait pas… et c’était moins désagréable que de la blesser, pensa-t-il, un léger sourire en coin.  

 

- En route., murmura-t-il, s’écartant d’elle.  

- Repose-toi si tu en as besoin., lui conseilla-t-il.  

 

Ils avancèrent dans le sous-bois, les sens aux aguets pour capter l’approche des hommes.  

 

*******************************  

 

- Le traitement est bientôt fini, vous pensez ?, demanda Kazue au Professeur, anxieuse.  

 

Bien qu’occupée par les recherches infructueuses sur la liste qu’elle avait, elle ne pouvait s’empêcher de régulièrement regarder l’écran sur lequel était travaillée l’image. C’était frustrant de voir toujours la même image qui semblait immuable mais elle ne pouvait s’arrêter de tourner la tête.  

 

- Je n’en ai pas la moindre idée, Kazue. Ca fait déjà trois heures et, généralement, on commence à voir quelque chose mais j’avoue que là, ça semble plus long., admit le vieil homme d’un ton patient.  

 

Il ne pouvait que l’être : le détail était minuscule mais il pouvait déboucher sur une piste majeure pour retrouver leurs amis en espérant qu’il ne serait pas trop tard.  

 

- Vous avez trouvé quelque chose, Mesdames ?, leur demanda-t-il.  

- Non, rien., soupira Miki tout en s’étirant.  

- Moi non plus. Ca ne sert à rien tout cela., ragea Kazue, froissant la feuille de papier pour en faire une boule qu’elle jeta rageusement.  

- Kazue…, l’appela son amie.  

- Non ! Ca ne sert à rien, Miki. Il faut admettre qu’on ne peut rien pour eux et qu’ils vont devoir se débrouiller tous seuls. Il faut accepter qu’on ne les reverra certainement plus. Non, il faut accepter qu’on ne les reverra plus, que cette fois-ci l’adversaire a été plus fort !, cria la doctoresse, les larmes roulant sur ses joues.  

 

Sur ces derniers mots, elle tourna les talons et partit en courant. Miki la regarda faire, serrant et desserrant les poings, la mâchoire crispée. Elle mit un moment avant de pouvoir quitter des yeux l’endroit où avait été son amie et se tourner vers le Professeur.  

 

- Vous pensez aussi qu’on le fait pour rien ?, lui demanda-t-elle.  

- Je veux la vérité, Professeur., ajouta-t-elle.  

 

Elle avait besoin de savoir sur qui elle pouvait compter. Elle se fichait bien de devoir passer des heures à chercher tous les recoins en quête de la plus petite information. Elle n’abandonnerait ni son mari ni leurs amis même si elle devait se retrouver seule.  

 

- Je les ai déjà vu dans des situations extrêmes et s’en sortir. Je ne baisse pas les bras., lui assura-t-il.  

- Nous sommes deux alors., lui retourna-t-elle, plus déterminée que jamais.  

 

***********************  

 

Dans la tour plantée au milieu de la forêt, les spectateurs s’étaient rassemblés autour du buffet pour profiter des gourmandises qui venaient d’être amenées.  

 

- Mesdames, j’espère que ces sucreries vous plairont., fit leur hôte, guidant les quatre membres de la gente féminine vers une table.  

- Tout cela m’a l’air succulent et la présentation est très… sexy., gloussa la femme pendue à son bras droit.  

- Le présentoir est à disposition, une fois vidé bien évidemment. Il va sans dire que vous pouvez manger à même le plateau., leur fit-il savoir, ne prenant même pas la peine de demander au jeune homme allongé nu et couvert de douceurs s’il était d’accord… tout comme il se fichait bien d’avoir l’accord des jeunes femmes qui exerçaient le même office et étaient entourées des mâles de l’assistance.  

 

Dans ces lieux, tout était fait pour procurer le maximum de plaisirs en tous genres et il n’avait pas hésité à mettre les grands plats dans des plus grands encore… A en juger les rires et gémissements qui montaient, il avait atteint son objectif. Il satisferait plus d’un instinct bestial de ces invités encore aujourd’hui.  

 

Gardant un léger sourire ironique sur ses lèvres, il jeta un œil vers les écrans puis vers la porte par laquelle le chef de l’équipe qu’il avait envoyée en repérage devrait revenir. Il attendait avec une impatience grandissante des nouvelles concernant la mort de l’homme qui était seul.  

 

**********************  

 

Les quatre amis marchaient dans le plus grand silence lorsqu’ils entendirent des bruits de pas de course approcher d’eux. Même s’ils étaient à une distance raisonnable du chemin frayé dans la végétation, ils s’arrêtèrent et se mirent à couvert en un clin d’oeil. Ryô se tenait à côté de Kaori, une main sur son ventre pour l’aider à juguler son stress. Umibozu et Mick s’étaient écartés d’eux de quelques mètres afin de garder un effet de surprise si nécessaire, l’un sur leur droite, l’autre sur la gauche, sans même qu’un seul mot ait été échangé.  

 

Le nettoyeur jeta un coup d’oeil vers sa partenaire et la trouva concentrée, fixant un point au-dessus d’eux. Elle gérait son stress et il lui en était gré. Entendant les bruits de pas s’arrêter, il tourna de nouveau son attention vers le groupe et serra les dents, les voyant immobiles. Quatre d’entre eux observaient les environs et le cinquième, le plus baraqué, portait sur son épaule le cadavre du mastodonte qu’ils avaient vaincu. Il les entendit rire pendant que deux d’entre eux allumaient une cigarette. Pendant quelques minutes, ils ne purent que rester allongés et les regarder fumer tranquillement.  

 

Kaori sentait son cœur battre fort, si fort qu’elle se demandait comment ils pouvaient ne pas l’entendre. Elle se forçait à prendre de profondes inspirations et les relâcher lentement pour rester calme. Elle le faisait pour elle, pour son bébé et pour son homme et leurs deux amis. Elle ne pouvait pas les aider et devait compter sur eux pour la défendre, la transporter, la nourrir et probablement lui donner à boire. Elle se sentait inutile et avait envie de pleurer tellement elle était frustrée. Elle ne pouvait pas. Si elle se laissait aller à pleurer, ses sanglots risquaient d’alerter le groupe non loin sur leur présence et ça ne pouvait pas arriver. Soudain, elle sentit le pouce de son compagnon caresser son ventre et ce simple geste parvint à la distraire de son anxiété, la ramenant au matin précédant leur enlèvement.  

 

Allongés dans leur lit, ils s’étaient réveillés enlacés. Elle avait senti le cœur de Ryô battre dans son dos, sa main posée sur son estomac et avait souri, une fois encore émerveillée de se réveiller auprès de lui bien qu’ils furent en couple depuis deux ans. Elle s’était légèrement étirée et son emprise sur elle s’était resserrée quand elle avait eu terminé. Juste après, son pouce avait commencé à aller et venir sur son ventre et deux lèvres gourmandes s’étaient posées dans son cou au creux avec son épaule. Il avait butiné la ligne jusqu’à son épaule avant de venir chercher ses lèvres. Ils s’étaient embrassés longuement avant de rester simplement enlacés l’un contre l’autre, profitant de ce moment de sérénité et de tendresse.  

 

Ryô entendit le léger soupir que laissa échapper sa compagne. Sous ses doigts, il sentit les muscles de son abdomen se détendre. Les yeux toujours rivés sur le groupe de cinq hommes, il ressentait néanmoins chaque émotion qui traversait Kaori. Elle devait absolument rester calme. S’ils devaient fuir maintenant avec le groupe à leur trousse, ils n’iraient pas loin. Ils réussiraient certainement à les arrêter mais combien d’autres seraient appelés à la rescousse en attendant ? C’était un risque qu’il ne voulait pas prendre avant d’être en mesure de pouvoir s’armer correctement, de pouvoir la mettre à l’abri ou qu’elle soit en mesure de se déplacer sur ses pieds.  

 

Mick avait les yeux rivés sur le groupe comme ses amis. Il détestait la position de faiblesse dans laquelle ils se retrouvaient. Il haïssait ces types pour les avoir amenés ici, l’avoir séparé de sa compagne qui devait être morte d’inquiétude, avoir fait foirer tous les plans qu’il avait eus pour la veille au soir et risquer la vie de Kaori et de son bébé. Il connaissait ses capacités et ses limites. Il savait que, dans chaque combat, il serait celui qui protégerait la jeune femme et que leurs deux amis useraient de leur force pour se battre et les défendre eux. Il aurait pu en être vexé, se sentir amoindri mais il ne l’était pas. Il avait une mission.  

 

******************  

 

- Pourriture ! Saloperie ! C’est pas juste ! J’en ai marre de cette vie de merde !  

 

Seule dans le jardin, Kazue attrapait tout ce qui lui tombait sous la main et le lançait au loin tout en hurlant. Elle avait besoin d’extérioriser sa colère et sa détresse face à une situation qu’elle ne pouvait gérer. Elle avait l’impression d’étouffer d’angoisse. Elle se voyait de nouveau passer par les mêmes affres que plusieurs années auparavant, lorsqu’elle avait perdu son premier fiancé. Elle avait trouvé dans sa vengeance le moyen de lutter, d’avancer mais, aujourd’hui, elle n’avait rien contre quoi se tourner. Ils ne savaient pas qui avait enlevé son homme et leurs amis et toutes les pistes qu’ils exploraient n’aboutissaient à rien.  

 

Elle détestait se retrouver cantonnée dans cette clinique, devant cet écran, à rechercher une hypothétique piste et la seule chose à laquelle elle pensait, c’était la solitude qu’elle ressentait, sa peur de se retrouver seule, le fait de ne pas pouvoir offrir une sépulture décente sur laquelle se recueillir à son compagnon.  

 

- Espèce d’idiot ! Tu ne m’as même jamais parlé de projet de futur ! Et moi, je suis là à mourir d’inquiétude pour toi, à me demander quel type de stèle tu voudrais ! Tu ne mérites pas que je m’inquiète pour toi, espèce de salaud égoïste ! T’as qu’à crever là où tu es ! Tu mourras en héros comme ça ! C’est tout ce que tu voulais, non ?!  

 

Etant arrivée au bout de sa diatribe, elle se retrouva, le souffle court, fixant l’étang, complètement échevelée, les vêtements épars. Son cœur lui faisait mal, elle était tendue, ses poings serrés lui faisaient mal là où ses ongles s’enfonçaient dans sa peau. Elle s’accrocha à cette douleur, seul lien lui semblait-il entre elle et la réalité. Soudain, elle sentit ses jambes céder sous elle et elle tomba à genoux sur le sable, les bras pliées autour d’elle, laissant libre cours à son chagrin. Elle savait qu’elle était injuste mais elle ne savait comment réagir autrement. Elle voulait juste revoir Mick, pouvoir le serrer contre elle. Elle n’en demandait pas plus.  

 

Elle n’entendit pas les pas qui approchèrent d’elle et sursauta à peine lorsqu’on l’a pris à bras pour la faire se lever et l’emmener vers la clinique.  

 

******************  

 

Allongé sur le sol, Umibozu veillait également le groupe de cinq hommes qui discutait encore non loin. Visiblement, ils attendaient les consignes de l’instance supérieure et il espérait que l’ordre serait de rentrer à la base… même s’il n’en saurait rien. Ils étaient trop loin pour pouvoir entendre ce qu’ils se disaient. Il aurait aimé se lever et aller se défouler sur ces hommes. Il en aurait assommé quatre et aurait bien trouvé un moyen de le persuader, ce simple mot lui tirant un sourire cynique en coin tant il était éloigné des actes auxquels il se serait livré pour obtenir ce qu’il voulait, de l’emmener au centre de commandement.  

 

Ce n’était pas le plan en cours et, vues les circonstances, la grossesse et les blessures de Kaori, il laissait volontiers Ryô diriger le groupe. Il était le plus à même de savoir ce qu’il pouvait faire dans le meilleur intérêt de sa famille. Il gardait cependant l’oeil ouvert. Il savait que l’inquiétude pour un être proche pouvait occulter la raison mais, pour le moment, il était d’accord avec ses choix. Il jeta un bref regard vers l’endroit où se trouvait le couple. S’il n’avait su où ils étaient, il aurait eu du mal à les trouver. Il ne sentait pas leur présence et il ressentit une certaine fierté face aux capacités de leur amie. Elle était devenue aussi forte que Miki.  

 

Son humeur s’assombrit en pensant à sa femme. Il avait hâte de la retrouver et de pouvoir la serrer contre lui. Elle lui manquait. Il était sûr qu’à l’heure actuelle, elle savait qu’il y avait un problème et se démenait pour l’aider d’une manière ou d’une autre. Cette pensée lui fit du bien. Il dut même lutter contre la prise de couleur de son visage, encore plus en pensant à l’amour qu’il ressentait pour sa compagne et espérant bien l’entendre l’appeler Nounours une nouvelle fois… même s’il détestait ce surnom ridicule qui laissait penser qu’il était tendre. Il ne l’aurait avoué à personne, même pas à Miki, mais, en fait, il le détestait un peu moins que ce qu’il se plaisait à le dire. C’était juste étrange de ressentir ce petit quelque chose qui s’éveillait lorsqu’elle le lui disait et qu’il ne savait pas comment gérer.  

 

Soudain, il se tendit et jeta un regard derrière eux.  

 

Un hurlement surgit derrière leur position et fit se tourner les cinq hommes.  

 

Surprise, Kaori eut à peine le temps de retenir le cri qui monta dans sa gorge en voyant une botte de combat passer à vingt centimètres de son visage. Elle n’eut même pas le temps de voir à quoi ressembler l’homme qui était passé à côté d’eux. Il lui avait juste paru démesurément grand. La suite se passa à une vitesse phénoménale. Elle entendit des cliquetis métalliques puis Ryô la ramena contre lui, protégeant sa tête, son corps. Concentrée sur le battement de son corps, la sensation de ses doigts dans ses cheveux, elle sursauta à peine en entendant les détonations. Pourtant, elles passèrent près d’eux, certaines balles se fichant dans la terre à moins d’un mètre de leurs têtes, d’autres faisant voler des éclats de bois des troncs touchés.  

 

Tendu, Mick regarda les cinq hommes viser et tirer sur le nouveau venu. Il ne sut d’où il trouva la force alors qu’il avait vu le sang gicler de ses blessures mais l’homme arriva quasiment jusqu’à eux avant de finir immobilisé, restant quelques secondes encore debout, le corps tressautant à chaque impact de balles avant de finir par s’effondrer. Soucieux, il attendit avec une grande impatience que les hommes s’en aillent enfin. Il n’avait entendu aucun cri mais il ne pouvait s’empêcher de craindre pour la vie du couple qui s’était retrouvé dans la ligne de mire des hommes qui les avaient enlevés. Ca ne pouvait pas s’arrêter comme ça. Ca ne pouvait s’arrêter que parce qu’ils seraient rentrés à Tokyo, qu’ils auraient retrouvé les autres, qu’il serrerait Kazue contre lui et verrait l’envie peindre son visage en apprenant la grossesse de Kaori. Ca ne pouvait s’arrêter que parce qu’il y aurait un nouveau début.  

 

Tenant toujours Kaori contre lui, Ryô dut faire un gros effort pour maîtriser ses émotions et ne pas se lever pour aller les massacrer. Elle avait besoin de lui, de son calme, de sa logique froide de professionnel. Elle faisait déjà le maximum pour ne pas être un poids pour eux malgré ses blessures et gérer ses émotions exacerbées par le stress et sa grossesse. Il devait faire le maximum pour la sortir de là, pour les sortir de là.  

 

« Tirez-vous », pensa-t-il, serrant les dents. Il voulait qu’ils s’éloignent, qu’ils leur montrent dans quelle direction ils devaient partir. Ils les suivraient autant que possible, à distance. C’était leur meilleure chance de se sortir de là.  

 

*****************  

 

- Dites-leur de rentrer. Ils n’auraient jamais dû croiser un des participants., ordonna le présentateur du petit spectacle.  

 

Il était furieux. De par leur action, ses hommes avaient peut-être trahi une présence tierce sur l’île. Les participants ne devaient absolument pas soupçonner la présence d’autres personnes que les adversaires qu’ils devaient combattre et tuer.  

 

- Je vous cherchais, mon ami., entendit-il une femme l’appeler.  

 

Un bras se glissa autour du sien et il croisa un regard bleu azur. La dame ne se douta pas un instant de la fureur qui l’avait habité juste avant tant son sourire était maîtrisé lorsqu’elle lui fit face.  

 

- Alors, avez-vous des nouvelles du groupe des quatre ? J’avoue être curieuse de savoir ce qu’ils deviennent., susurra-t-elle.  

 

Il tapota légèrement sa main et l’emmena vers la salle principale. A peine entrés, il se défit de son bras pour attraper deux coupes de champagne et en tendre une à sa compagne de quelques minutes. Il fit tinter son verre avant d’en avaler une gorgée.  

 

- Prenez votre mal en patience, ma chère. Tout vient à point pour qui sait attendre., lui répondit-il avec un sourire assuré.  

 

Il leva son verre à son attention et s’effaça pour aller jeter un œil à l’étage inférieur et distribuer ses ordres.  

 

****************  

 

- Ils sont partis., murmura enfin Ryô.  

 

Après avoir jeté un regard aux alentours pour s’assurer qu’il n’y avait plus de danger, il se concentra sur sa compagne.  

 

- Ca va ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Oui., murmura Kaori.  

- Mick ? Umibozu ?, s’inquiéta-t-elle, les cherchant des yeux.  

- Ils sont là., la rassura-t-il, se redressant.  

 

Ce fut le signal pour leurs amis d’en faire autant et ils constatèrent tous avec soulagement que les autres étaient en vie. Posant une main sur son épaule pour l’inciter à rester assise, Ryô alla voir l’adversaire qui avait été abattu. Il serra les dents en voyant le nombre d’impacts sur son corps. Occultant le cadavre, il se baissa et lui retira ses boots avant de revenir vers sa compagne.  

 

- Des chaussures. Elles vont être un peu grandes mais je ne crois pas qu’on trouvera ta taille dans cette forêt., lui dit-il, les lui tendant.  

 

Kaori les prit et les enfila. Elle ne voulait pas penser à l’homme qui les avait portés avant elle, le sort qu’il lui avait été réservé, qui les attendait certainement. Ils s’en sortiraient. Elle ne voulait penser qu’à ça. Sans un mot, elle tendit la main dès qu’elle eut fini et Ryô la prit, l’aidant à se lever. Elle grimaça à la douleur qu’elle ressentit en se tenant debout mais ne se plaignit pas.  

 

- Tu peux marcher un peu ?, lui demanda-t-il, l’examinant attentivement.  

- Oui, ça va aller., lui assura-t-elle.  

- Alors on va essayer de les suivre aussi longtemps que possible., leur apprit-il.  

 

Sur ce, il tourna les talons et les emmena à travers la forêt, prenant soin de ne pas passer près du cadavre.  

 

******************  

 

- Kazue dort encore., fit Miki, approchant du Professeur.  

- Avec le tranquillisant que je lui ai donné, elle dormira jusque demain matin., affirma-t-il.  

- C’était dur de la voir ainsi, aussi démunie., pipa la barmaid.  

- Si… s’ils ne revenaient pas, ce serait le deuxième homme qu’elle perdrait., lui dit le vieil homme d’une voix peinée.  

 

Miki le regarda, surprise, avant de jeter un œil vers son amie même si elle était à plusieurs pièces de là.  

 

- Kazue a déjà perdu quelqu’un qu’elle aimait ?, répéta-t-elle.  

- Je ne savais pas., laissa-t-elle échapper, le voyant acquiescer.  

- Je ne te le dis que pour que tu comprennes, Miki., lui expliqua-t-il, fronçant les sourcils.  

 

Elle comprit le côté implicite de sa phrase, qu’elle ne devait pas en parler avec son amie et elle acquiesça. Soudain, elle leva les yeux et vit l’image qui n’avait cessé de défiler figée sur l’écran.  

 

- Pro… Professeur., souffla-t-elle, pointant du doigt vers l’ordinateur.  

 

Le vieil homme se tourna et remonta les lunettes sur son nez. Il avait du mal à y croire mais, après des heures de travail, ils tenaient enfin quelque chose parce que, sur l’écran, ils pouvaient distinguer beaucoup plus clairement le détail qui l’avait interpelé : une chevalière affichant un symbole qu’il connaissait très bien pour être l’emblème d’une organisation de Tokyo. Il décrocha le téléphone et appela Saeko.  

 

- J’ai quelque chose., lui apprit-il, reprenant confiance. 

 


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