Chapter 16 :: Chapitre 16

Published: 17-09-20 - Last update: 17-09-20

Comments: Bonjour, voici un nouvel épisode de la vie de M et Mme Saeba. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Le plus beau jour de sa vie  

Ryo regarda la jeune femme devant lui, le regard brillant, les lèvres entrouvertes et les joues rosies par l’émotion. Il passa une mèche rousse qui s’était échappée derrière son oreille et encadra son visage de ses deux mains tendrement.  

- Tu es ravissante., murmura-t-il, ému.  

- Je n’aurais jamais cru avoir la chance de voir ce moment un jour., ajouta-t-il.  

Elle esquissa un sourire tremblant et se jeta contre lui, se laissant prendre dans une étreinte chaleureuse et aimante comme lui seul savait le faire.  

- Moi aussi, je suis heureuse que tu sois là., balbutia-t-elle, la voix sourde.  

- Eh interdiction de pleurer le jour de son mariage., la sermonna-t-il avec un regard rieur.  

Elle acquiesça et le laissa baisser le voile sur son visage avant de le précéder pour sortir de la pièce. Ils se placèrent tous deux devant la porte et il lui tendit son coude sur lequel elle glissa sa main aux ongles joliment manucurés.  

- C’est rare de te voir aussi soignée. Tu devrais le faire plus souvent., lui conseilla-t-il.  

- Avec mon métier, pas toujours évident de garder les ongles longs., pipa-t-elle, amusée.  

- Tu sais à qui demander conseil., répliqua-t-il.  

- C’est vrai.  

Les portes s’ouvrirent et ils avancèrent dans l’allée centrale sous les regards attendris de leur famille.  

- Nous sommes ici réunis pour unir cet homme et cette femme. Qui la donne en mariage ?, demanda le prêtre.  

- Son père., fit Ryo, lâchant la mariée qui se tourna vers lui.  

- Sois heureuse, Kimi., lui souhaita-t-il, déposant un baiser sur son front après avoir relevé le voile.  

- Quoique je ne vois toujours pas ce que tu lui trouves…, murmura-t-il.  

- Papa…, gronda la jeune femme.  

- Ben quoi ? C’est un Angel…, se justifia-t-il, adressant un clin d’oeil à son ami de toujours qui lui sourit.  

- Dégage., lui ordonna-t-elle.  

Avec un sourire amusé, il rejoignit sa femme qui lui prit la main. Il la pressa en retour, heureux d’être là avec elle en ce jour. Malgré les apparences, il était ému et, s’il n’avait fait appel à son côté blagueur, il n’aurait pas trouvé les mots pour parler à sa fille. Son bébé était une femme à présent, une jolie jeune femme dynamique et volontaire qui se préparait à fonder sa propre famille. Il avait la chance, et c’était pour lui comme un nouveau miracle, de pouvoir assister à ce jour et de l’accompagner à chaque pas. Il savait également que son rôle ne s’arrêtait pas mais il déléguait une partie de la tâche à son beau-fils et il avait plus que confiance en lui pour s’en acquitter avec abnégation et plaisir mais cette dernière partie, il préférait ne pas y penser. C’était encore sa petite fille, celle qu’il avait mise au monde un jour où Kaori avait une nouvelle fois été enlevée.  

- Zack, acceptes-tu de prendre Kimi pour épouse, de l’aimer et de la protéger jusqu’à ce que la mort vous sépare ?  

- Oui, je le veux.  

- Kimi, acceptes-tu de prendre Zack pour époux, de l’aimer et de le protéger jusqu’à ce que la mort vous sépare ?  

- Oui, je le veux.  

- Je vous déclare mari et femme. Zack, tu peux embrasser la mariée.  

- Il va l’étouffer, non ?, s’inquiéta Ryo, voyant le baiser durer.  

- Ryo, laisse-la grandir., le tança Kaori.  

Main dans la main, précédés de leurs autres enfants, ils sortirent de l’église et attendirent les jeunes mariés.  

- Je n’arrive pas à croire qu’on ait marié notre fille., lui avoua-t-il.  

- C’est vrai. C’est passé si vite. Et tu peux te dire qu’un autre ne devrait pas tarder., suggéra-t-elle, voyant Kei prendre discrètement la main d’Hikari, la fille de leur autre couple d’ami, qui rougit légèrement.  

- Bon, ben, on sera très officiellement une grande famille dès lors., pipa-t-il, amusé.  

- Merci pour ces moments de vie qui ne seraient pas arrivés sans toi, Sugar., fit-il, l’enlaçant et l’attirant contre lui.  

- Tu y es un peu pour quelque chose quand même., le taquina-t-elle.  

Il posa les lèvres sur les siennes et l’embrassa tendrement, se fichant bien de l’assistance qui les entourait. Les applaudissements qui éclatèrent les poussèrent à s’écarter et ils se joignirent au concert pour saluer le nouveau couple.  

- Qui aurait cru qu’un jour je célébrerai un évènement dans une marée bleue ?, plaisanta Ryo, grimpant dans la mini.  

- Que veux-tu ? Le nettoyeur numéro un a peut-être engendré la futur préfet de police de Tokyo., plaisanta sa femme.  

- Pourquoi a-t-on laissé Saeko tourné autour de notre Kimi ?  

- Notre fille est comme nous. Elle ne veut que la justice. Elle formera un nouveau duo comme tu l’as fait avec Saeko.  

Il acquiesça et les emmena jusqu’au lieu de la réception. Le vin d’honneur passa rapidement et ils se retrouvèrent bientôt en comité restreint. Les conversations allaient bon train autour de la table, les rires fusaient, les blagues aussi tout comme les souvenirs.  

- Je me rappelle d’un jour où Ryo a appris que sa petite fille chérie était enceinte. Le pauvre, il en était tout retourné., plaisanta Kaori.  

- Elle n’avait que seize ans., maugréa-t-il.  

- Et elle s’était fait faire un piercing !, se rappela-t-il, adressant un regard noir à sa progéniture.  

- Quoi, je ne me suis jamais fait faire de piercing., se défendit Kimi.  

Tout le monde se mit à rire face au regard outré du père qui s’adoucit. Il avait toujours été très protecteur envers sa famille réduite ou élargie, fait dont il ne se serait pas cru capable trente ans en arrière.  

- Heureusement, ce n’était qu’un vilain cauchemar lorsque Kimi avait cinq ans., expliqua-t-elle.  

- Sauf que dans mon rêve, ma femme aussi était enceinte et ça c’est un fait qui était bien réel., dit-il, observant leurs triplés.  

- Tout comme l’est ma grossesse… aujourd’hui., pipa Kimi, adressant un regard anxieux à son père.  

Il plongea dans son regard et y lut son besoin d’être rassurée sur l’amour qu’il lui portait, l’estime qu’il avait d’elle. Sans un mot, il se leva, pressant l’épaule de son épouse émue aux larmes, et alla jusqu’à sa fille, lui tendant la main. Elle l’accepta et se laissa attirer dans ses bras.  

- Félicitations, ma chérie. Je suis heureux pour vous deux. Tu peux compter sur nous pour vous aider quand vous en aurez besoin., lui promit-il d’une voix sourde.  

La lâchant, il se tourna vers son beau-fils en pleine accolade larmoyante avec sa mère.  

- Félicitations Zack. Je compte sur toi pour prendre soin d’eux et n’hésite pas au besoin., lui dit-il, lui serrant la main avant de le prendre dans ses bras pour une embrassade virile.  

Dire qu’il avait tenu ce gamin sur ses genoux, l’avait vu grandir, l’avait sermonné ou félicité à l’occasion et aujourd’hui, il lui confiait sa petite fille. Sa fille, se corrigea-t-il avec un sourire indulgent. Sa fille qui allait devenir mère et qui n’avait nullement besoin qu’on la protège comme un objet précieux. Au bout de quelques minutes, tout le monde reprit place sauf Ryo qui resta debout et attendit le silence.  

- Je voulais tous vous remercier parce que je ne serais pas là sans vous aujourd’hui. Vous avez tous contribué chacun à votre manière à ce que ce beau jour arrive. Vous trois, vous auriez pu en finir avec ma vie., commença-t-il, désignant Mick, Umibozu et Miki.  

- Toi, ma doctoresse préférée, tu aurais pu m’empêcher de procréer ses magnifiques enfants., fit-il à Kazue.  

- Saeko, tu aurais pu me passer les menottes…, lui lança-t-il.  

- Comme si ça t’aurait déplu dans certaines circonstances…, répliqua-t-elle.  

Ils se regardèrent complices et se sourirent.  

- En effet mais je suis heureux que nous ayons partagé le même sens de la justice à défaut d’autres choses., enchaîna-t-il.  

- J’ai une pensée toute particulière pour le Professeur qui nous a quittés il y a quelques années après des années de bons et loyaux services, qui m’a sauvé de la drogue et rafistolé à de nombreuses reprises., plaisanta-t-il.  

- C’est vrai qu’il a eu bien du boulot avec nous., concourut Mick en levant son verre en mémoire du vieil homme, suivi par tous.  

- Sugar, tu es celle sans qui tout cela n’aurait pas été possible. Sans toi, même en ayant la vie sauve et avec toute ma puissance mokkorienne…  

- Papa !, firent cinq voix en choeur, se frappant le front du plat de la main.  

- Ben quoi ? Mes trois fils auront peut-être de quoi être fiers de leur père., répliqua-t-il, amusé.  

- Je pense qu’ils auront bien d’autre choses pour lesquelles ils peuvent être fiers de leur père., pipa Kaori, le regard pétillant.  

Ils s’observèrent un moment, toujours aussi amoureux l’un de l’autre malgré les années qui avaient passé, la routine, les enfants, les aventures…  

- Sans toi pour déverrouiller mon cœur, pour me donner confiance en moi, en nous, en eux, en la possibilité d’un avenir empli de bonheur et de rire, d’amour, je ne serai pas là à fêter le mariage de ma fille, à savoir que, dans quelques mois, nous serons grands-parents, et tout cela entouré d’une grande famille sur qui j’ai pu et je peux compter en tout temps pour partager les bons comme les mauvais moments., leur dit-il, adressant un regard à chacun.  

- Je peux aussi remercier nos amis pour avoir su me donner encore plus confiance et le soutien dont j’avais besoin quand ma peur de te perdre ou de perdre nos enfants était trop forte pour la partager avec toi. Et je n’oublierai pas les plus jeunes qui nous ont entourés de rires et d’insouciance et nous ont donné la force de continuer à avancer et rendre ce moment possible et encore plus beau. J’ai hâte d’assister à toutes vos unions.  

- Qui aurait cru que le grand Ryo Saeba, homme de peu de mots, était capable d’un si long discours sans faillir… ou presque…, ironisa Mick, touché.  

- C’est bien connu derrière chaque grand homme, il y a une femme. La sienne lui a fait remonter le centre de la pensée., pipa Umibozu, avec un très léger sourire.  

Toute l’assemblée se mit à rire car même les plus jeunes avaient eu vent de la réputation sulfureuse des deux nettoyeurs. Nombreuses avaient été les fois où les anecdotes avaient parsemé les rencontres familiales.  

- Les enfants, je vous souhaite de toujours être aussi bien entourés que je l’ai été, de vous aimer comme nous avons tous la chance de l’être, et je ne me fais pas beaucoup de doute là-dessus, de fonder votre famille et d’y trouver le bonheur et la satisfaction de savoir que rien ne s’arrêtera avec vous., leur dit-il en levant son verre.  

Tous trinquèrent ensemble et il se rassit. Il sentit les doigts de sa femme entourer les siens et s’aperçut alors qu’ils tremblaient. Il les pressa conscient de la chance qu’il avait de l’avoir trouvée et d’avoir ainsi réussi à s’entourer de tout un groupe soudé.  

- Tout cela, c’est aussi à toi que tu le dois, Ryo., lui souffla Kaori.  

- C’est important de faire des choses pour soi-même mais ce qu’on fait ensemble, c’est plus beau et plus gratifiant encore. Sans vous, je n’aurais certainement pas été aussi loin., lui affirma-t-il.  

Il embrassa ses doigts un à un avant de se tourner et de regarder deux, voire trois avec un peu d’imagination, générations rassemblées. C’était beau, c’était fort et inespéré. 

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18