Chapter 2 :: Une dure réalité…

Published: 24-05-08 - Last update: 24-05-08

Comments: Bonjour à tous !! Voici le deuxième chapitre de cette fic, j’espère qu’il vous plaira autant que le premier ^^. Je voulais juste clarifier une petite chose concernant cette histoire. Celle-ci n’est qu’une pure fiction et n’a en aucun cas l’intention de vouloir coller au monde réel. De plus, je n’ai jamais eu la prétention de tout savoir, de tout connaître, et encore moins de faire un cours de médecine sur la cardiologie, ou de faire un exposé sur les pathologies cardiaques. Cet élément ne me sert que de tremplin à la suite de mon histoire, et ne sera en aucun le sujet principal de cette fic. Ainsi, si à travers mon incohérence concernant les maladies cardiaques, j’ai pu blesser des personnes souffrant de ces maladies, je m’en excuse auprès d’elles. Ca n’était absolument pas le but de cette histoire. Cette histoire n’a qu’un seul et unique but, faire passer un bon moment aux lecteurs qui s’y attardent. Mais bien sûr, si cette grossière erreur de ma part rend cette fic totalement inintéressante, libre aux personnes que ça choque de ne pas cliquer dessus afin de ne pas perdre leur temps. C’est que tout simplement cette histoire n’est pas faite pour eux, et que dans le flot de fanfictions que regorge ce site, je ne doute pas une seconde qu’ils finiront par trouver leur bonheur ailleurs. Je terminerai, en reprécisant que cette histoire n’est qu’une simple fiction et que c’est ainsi qu’il faut la comprendre. Wouahhh c’est à n’en pas douter le plus long commentaire que je n’ai jamais fait lol :p Sur ce merci aux personnes qui se donneront la peine de lire la suite de mon histoire et à celles qui m’ont encouragé, et vous dit à très bientôt pour le 3 ème opus !!! Bonne lecture et bizzzz à tous !!

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Tenant dans ses bras puissants ce corps si frêle, Ryo ne disait mots. Il restait là, à attendre que Kaori trouve le courage de parler. De lui dire la raison de sa venue dans cet endroit, et le pourquoi de ses larmes.  

Quelques minutes plus tard, alors que la jeune femme commençait lentement à reprendre contenance, Ryo la mena doucement vers un banc du parc de l’hôpital. Assis l’un à côté de l’autre, le nettoyeur avait le regard dans le vague. Bien qu’il tentait par tous les moyens de se dire que ce n’était peut-être pas si grave, la peur et le désespoir qu’il avait lu dans les yeux de Kaori, n’allaient pas ce sens. Sans vraiment s’en rendre compte, il avait le corps qui frémissait d’angoisse.  

Malgré les malades et les visiteurs qui se trouvaient dans ce parc, Kaori avait l’impression d’être seule au monde en cet instant. Un sentiment de vide intense s’était emparé d’elle à l’annonce de sa maladie. Si seulement elle pouvait remonter le temps et revenir à cette époque où elle croquait la vie à pleine dent… Mais cela n’existait. Et comme le lui avait si souvent appris Ryo, la vie est un combat que l’on doit mener seul… Plus que jamais ces paroles prenaient sens. Elle se retrouvait seule, seule face à son destin qui avait aujourd’hui choisi de se jouer d’elle.  

-« Merci », finit-elle par murmurer sans en dire plus.  

Ryo se contenta d’hocher la tête en signe d’approbation, et n’en dit pas plus malgré le tumulte qui se pressait dans sa tête. Un long silence perdura alors entre les deux partenaires. Silence d’angoisse, silence d’espoir, silence de révolte… Lorsque Kaori eut enfin le courage de parler, elle commença d’une voix tremblante…  

-« Tu dois te demander quelle est la raison de ma venue ici, n’est-ce pas ? »  

-« Mhm, fit-il en acquiesçant de la tête avant d’enchaîner, mais tu dois sûrement avoir de bonnes raisons ».  

-« Je suis malade… », lâcha-t-elle à brûle pour point.  

Elle prononça cette phrase si vite, qu’elle se demanda si elle l’avait bien prononcé ou si elle n’avait fait que rêver. Elle avait eu tellement peur de ne pas arriver à l’articuler qu’il fallait que ça sorte le plus vite possible. Avec angoisse, elle attendait à présent la réaction de son partenaire qui restait muet.  

Ces quelques mots firent, quant à eux, l’effet d’une bombe au nettoyeur. Le mot « malade » résonnait comme un appel funeste dans son esprit. Il voyait les lettres se dessiner devant ses yeux comme pour le narguer et l’emporter avec lui dans les méandres de l’enfer. Pourtant, à cet instant il tentait désespérément d’éloigner cette phrase de son esprit. Il ne pouvait y croire, il ne voulait pas y croire. Comment Kaori pouvait-elle être malade ?... Elle qui débordait de vie...  

-« Tu es malade ? », questionna à nouveau d’une voix blanche Ryo, comme s’il avait mal compris la portée de ce mot, et comme s’il espérait encore qu’elle lui dise non c’est faux.  

-« Du cœur… Je suis malade du cœur », répondit-elle sans se rendre compte qu’elle venait de détruire le mince filet d’espoir de Ryo.  

-« Du cœur ?... Mais comment ? ».  

Plus Kaori en dévoilait, et plus l’incompréhension et l’angoisse montaient en Ryo. Comment pouvait-elle être malade du cœur ? Bien sûr il le lui avait brisé plus d’une fois, il le savait très bien au fond de lui. Mais c’était pour la protéger de ce monde, cela n’était pas dans un but gratuit. Et voilà que ce monde auquel il avait tenté de soustraire la jeune femme était devenu le plus fort. Qu’avait-il fait pour que cela arrive à son ange ?... Etait-ce une punition divine, pour lui faire comprendre que rien n’y personne n’est immuable. Mais alors pourquoi cela frappait l’être auquel il tenait le plus. Pourquoi ce destin ne l’avait-il pas pris lui au lieu de s’attaquer comme cela à Kaori ?... Ce n’était pas juste… Rien n’était juste à cet instant…  

-« On m’a découvert un souffle au cœur, continua la jeune femme sans savoir ce qu’il se passait dans l’esprit du nettoyeur. Je suis en attente d’une greffe… »  

Le mot greffe acheva définitivement Ryo. Il n’y avait plus aucun doute sur la gravité de la maladie de la jeune femme ; elle était condamnée… Et pour qu’elle vive, son cœur lui devrait être arraché et remplacé par un autre… Son cœur qui faisait d’elle cet être si parfait, si pur aux yeux du nettoyeur. Comment cela pouvait-il être réel ? Plus que jamais il se sentit à ce moment coupable. Coupable de l’avoir perverti, en la laissant vivre à ses côtés.  

Il se tourna alors vers la jeune femme, et la regarda intensément. Mais fermant subitement les yeux, il tenta de chasser le spectre de la mort loin de son esprit. Non il se refusait à l’idée de la perdre définitivement. Et même si pour cela elle devrait vivre avec le cœur d’un autre, il voulait plus que tout qu’elle reste à ses côtés.  

Prenant un profonde inspiration il réussit à exprimer.  

-« Tu vas t’en sortir, j’en suis certain. On te trouvera un cœur aies confiance… »  

Ces paroles firent beaucoup de bien à Kaori. Elle avait besoin d’entendre ce genre de paroles pleines d’optimisme. Esquissant un léger sourire, elle hocha de la tête.  

-« Merci Ryo… »  

Puis sans crier gare, il la prit dans ses bras et la serra contre lui, comme jamais il ne l’avait fait. Il avait besoin de ce contact par peur qu’elle ne l’abandonne. Il avait besoin de la sentir vivante tout simplement. A ce moment, Kaori eut l’impression que rien de tout cela n’avait été vrai. Sentir la chaleur réconfortante de Ryo eut un effet anesthésiant, et tellement grisant qu’elle ne voulait plus jamais s’éloigner. Fermant les yeux, ses souvenirs commencèrent à défiler dans sa mémoire. Sa première rencontre avec le nettoyeur alors qu’elle n’était encore qu’au collège. Son arrivée dans la vie des deux hommes qui avaient marqué toute son existence. Leur combat contre Kaibara, où pour la première fois Ryo avait osé se dévoiler un peu, sans oublier tous les autres combats qu’ils avaient mené ensemble… Comme tout cela lui semblait étrangement loin. Etait-ce seulement cette vie qu’elle avait vécu ?...  

A nouveau les larmes perlèrent au coin de ses yeux. Et les mots de Ryo résonnèrent à nouveau, comme une bouée de secours «Tu vas t’en sortir, j’en suis certain ». Oui… Il avait raison tout espoir n’était pas perdu. Après tout, la médecine réalisait des miracles, alors pourquoi n’en aurait-elle pas droit. Plus que tout elle voulait continuer à vivre auprès de l’homme qu’elle aimait, et pour cela elle était décidée à se battre contre ce mal invisible…  

Lorsqu’elle sentit à nouveau la fraîcheur du vent s’immiscer le long de son corps, elle n’osa d’abord pas poser son regard sur Ryo. Mais lorsque celui-ci, lui leva le menton pour lui faire face, elle y lut toute la détermination du nettoyeur à s’en sortir. Il n’avait pas besoin de parler, elle savait ce que son regard exprimait, et dans ce nouveau combat elle savait qu’il serait là, à ses côtés…  

La prenant par le bras, ils se levèrent en silence, et reprirent le chemin de leur domicile. Ryo tentait de caller son pas sur celui de sa partenaire afin de ne pas trop la fatiguer. A présent, il n’y avait plus de faux semblants pour le nettoyeur, l’enjeu était bien trop important pour que Ryo continue à agir comme il l’avait toujours fait. Aujourd’hui, il ne devait plus seulement la protéger, il devait l’aider à survivre jusque-là… Jusqu’à ce qu’une seconde chance s’offre à elle.  

Lorsqu’ils retrouvèrent la sérénité de leur appartement, Kaori s’assit sur le canapé du salon. Son regard reflétait encore l’inquiétude et la tristesse, mais le fait d’avoir ouvert son cœur à Ryo l’avait finalement soulagé d’un grand poids. Son médecin avait eu raison en l’incitant à ne pas se renfermer dans le silence, et à évacuer le trop plein d’angoisse.  

Regardant quelques instants sans parler la jeune femme, Ryo tentait une ultime fois de se persuader que tout cela ne pouvait pas exister. Mais soulignant les traits fatigués de Kaori, la réalité ne pouvait être illusions…  

Se dirigeant dans la cuisine, il fit chauffer de l’eau. Sortant deux tasses, il les remplit d’eau infusée de thé vert. Tendant l’une des deux à Kaori, celle-ci trempa doucement ses lèvres, alors que Ryo s’installa sur une chaise en face. Regardant le fond de sa tasse, il finit par poser la question qui lui brûlait de poser depuis un moment.  

-« Quand as-tu ressenti les premiers symptômes ? »  

Levant son regard vers Ryo, elle prit une profonde inspiration et lui répondit ;  

-« C’est un peu vague, mais il y a de cela trois mois maintenant. Je me souviens avoir un jour ressenti un violent pincement au cœur. Mais j’étais loin de me douter que ce que je prenais pour un petit accès de faiblesse, allait s’accentuer de jour en jour. Au départ, j’ai tout fait pour ne pas y prêter trop d’attention. Mais quand les douleurs devinrent trop fréquentes, et les efforts trop difficiles à faire, là j’ai bien compris que je ne pouvais plus faire comme si je n’avais rien. C’est pourquoi j’avais décidé d’aller voir ce cardiologue ».  

-« Mais pourquoi n’as-tu pas voulu voir le Doc ? »  

-« Pour qu’ensuite tu sois mis au courant ?... Non je ne voulais surtout pas que quelqu’un l’apprenne. Je ne savais pas comment parler de tout ça, et surtout je ne voulais inquiéter personne… Un silence s’installa entre les deux partenaires, avant que Kaori ne reprenne en murmurant. Et quelque part, le fait que tu m’aies suivi aujourd’hui, m’a donné un petit coup de pouce… »  

-« Et pour les autres ?..., demanda Ryo avant d’enchaîner. Tu sais, tu pensais peut-être nous jouer la comédie, mais je peux te dire que Miki n’est pas dupe. Et elle se fait beaucoup de souci pour toi. Tu devrais aller lui parler… »  

-« Pour voir de la pitié au fond de leurs yeux !!, coupa Kaori. Non ça je ne peux pas… »  

-« Tu la connais bien mal si tu penses ainsi… »  

A ces paroles, le cœur de Kaori se serra. Elle savait qu’elle n’avait pas été très juste en disant cela, et savais que Ryo avait plus que raison, mais c’était plus fort qu’elle. Quelque part, elle souhaitait tout simplement que tout redevienne comme avant… Mais le temps ne se remonte jamais, il continue sa route peu importe les aléas et les tourments.  

-« Je sais…, murmura Kaori. Mais, c’est trop dur, je ne sais pas comment dire ça… », une boule s’était formée au fond de sa gorge.  

-« Quelque fois le plus simple est la meilleure façon. Ouvre-lui ton cœur comme tu l’as fait avec moi ».  

Voyant que Kaori ne répondait rien, Ryo se leva de sa chaise, et posant sa tasse sur la table basse, s’installa à côté de la jeune femme.  

-« Je serai là… », déclara-t-il dans un souffle.  

Kaori se contenta de le remercier du regard. Plus que jamais à présent, elle aurait besoin du soutien de Ryo.  

Le reste de la journée, se déroula dans une atmosphère morose, un peu comme si tout semblait flotter autour d’eux sans que rien ne puisse vraiment les émouvoir. Sensation d’être là sans vraiment l’être… Et pour la première fois, Ryo prit conscience de la vie qui défilait. Lui qui avait toujours défié son destin, se voyait en train de supplier un univers invisible pour qu’on lui permette de garder Kaori le plus longtemps possible à ses côtés.  

Cette nuit-là, alors qu’il était resté auprès de Kaori jusqu’à qu’elle eut trouvé le sommeil, il monta sur le toit de son immeuble, et s’alluma une cigarette. Cette vue de Shinjuku, qu’il trouvait d’ordinaire si magique, lui semblait étrangement fade à présent. Si la vie qui animait son antre disparaissait, ce serait toute la vie de son univers qui s’éteindrait au même moment.  

Sentant qu’il ne trouverait pas le sommeil après les révélations de Kaori, il décida d’aller se balader dans les rues encore très animées. Les cabarets battaient leur plein à cette heure où les hommes d’affaire rentraient de leur travail. Bien qu’il se fit interpellé plusieurs fois par une hôtesse de charme, le nettoyeur ne prit même pas la peine de s’arrêter pour tenter de les séduire comme il l’aurait fait normalement. Non il devait marcher… Marcher pour ne pas penser, pour tenter d’oublier le compte à rebours qui planait sur sa partenaire.  

Sans vraiment réfléchir vers où il avançait, il se retrouva bientôt devant le cimetière où était enterré son ancien partenaire ; Hideyuki Makimura. S’avançant vers la tombe de son ami, il resta là, debout un moment sans rien dire. Les mains dans les poches de son pantalon, un sourire se dessina sur son visage.  

-« Salut vieux frère… Ca fait bien longtemps hein ? Tu me connais, c’est pas trop mon truc tout ça, et puis ta petite sœur vient assez souvent te voir, donc tu ne dois pas te sentir trop seul ».  

A l’évocation de Kaori, le visage de Ryo se ferma. Un poids alourdit son cœur et la réalité le frappa à nouveau.  

-« De là-haut tu dois sûrement être déjà au courant pour Kaori, reprit-il. Comme tu vois, j’ai faillis à ma promesse… Je n’ai pas su la protéger comme je l’aurais dû… Et maintenant, elle va peut-être te rejoindre plus vite que tu ne le pensais ».  

Il s’arrêta un moment fermant les yeux pour repousser au loin les premières larmes qui les lui piquaient. Puis d’une voix toujours aussi assurée, malgré le nœud à l’estomac qui s’était formé, il poursuivit ;  

-« Je suis vraiment désolé… Et pour la première fois de ma vie, je ne vois aucune solution. Je suis, comme tout le monde ici, un pion du destin… Maki, s’il te plait ne me l’arrache pas encore. Je sais bien que je n’ai pas toujours été digne d’elle, que je l’ai fait souffrir bien plus de fois que je ne l’ai rendu heureuse… Mais je t’en prie, laisse-la moi encore un peu, juste un peu pour… »  

Mais il ne termina pas sa phrase. Ce n’était pas le moment de déclarer ce qu’il n’avait jamais prononcé devant la jeune femme. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était d’être à ses côtés et de la soutenir comme elle l’avait toujours fait pour lui…  

Levant les yeux vers le ciel, il regarda les étoiles scintiller. Il repensa alors à l’histoire que Kaori lui avait une fois raconté, quand ils étaient tous les deux sur le toit de leur immeuble.  

-« Dis Ryo ? Tu sais ce que l’on raconte sur les étoiles ? », fit Kaori les yeux brillants de joie.  

-« Mhm non »  

-« On dit que lorsque l’âme d’un être humain s’éteint, celle-ci vient s’enflammer dans le ciel. C’est pourquoi je sais qu’Hide est là près de nous… »  

A la suite de quoi, Ryo n’avait pas pu s’empêcher de taquiner sa partenaire, jusqu’à qu’elle eut sorti sa massue pour l’aplatir avec, avant de redescendre furieuse.  

Mais à présent, se qu’il espérait le plus, était que l’âme de Kaori ne vienne pas compléter de son âme ce ciel étoilé.  

Ne sachant pas si les cieux avaient entendu sa requête, il fit demi-tour et rentra chez lui. Que pouvait-il faire de toute façon, si ce n’était attendre… Attendre jusqu’au bout l’issue…  

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