Chapter 8 :: L’affaire Kayana Tomori

Published: 01-07-08 - Last update: 01-07-08

Comments: Bonjour à tous !! Bon comme il n'y a pas de maje aujourd'hui, je vous ai concocté un petit chap. J'espère qu'il vous plaira. Certaines réponses vont apparaître dans celui-ci. Mais quelques fois les choses sont plus complexes qu'il n'y parait... Enfin je vous laisse découvrir tout cela en vous remerciant encore une fois de vos si gentilles reviews ^^ ça motive beaucoup !! Voilou bonne lecture et bizzzz à tous !!!

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Lorsque Kaori se réveilla au petit matin, son esprit encore vaseux lui laissait une étrange sensation. Etait-ce un rêve qu’elle venait de vivre ? Lorsqu’elle avait vu cette adolescente courir sous la pluie pour rentrer chez elle, elle avait d’abord cru qu’il s’agissait d’elle-même. Mais lorsque son subconscient avait poursuivi cet étrange film qui défilait, Kaori avait compris que ce n’était pas d’elle dont elle rêvait. Non c’était une jeune fille du nom de Satsuki. Encore une fois la même question lui revenait ; était-ce un rêve ?... Bien qu’elle souhaitait s’en convaincre du plus possible, elle ne pouvait nier que cette histoire paraissait trop réelle pour n’être qu’un simple rêve. Elle avait ressenti toute la peine de cette jeune fille lorsqu’elle avait dû quitter sa maison. L’étrange sentiment qu’elle avait ressenti en étant dans les bras de ce garçon. Non tout cela ne pouvait pas être uniquement un rêve.  

C’était comme s’il s’agissait de… Souvenirs…  

-« Ma parole tu dérailles complètement ma petite Kaori », se dit-elle en se levant.  

Comment pouvait-elle se souvenir de quelque chose qui appartenait à une autre personne ? Surtout qu’elle ne connaissait absolument pas cette Satsuki ou ce Hiroshi… Son imagination commençait vraiment à lui jouer de drôle de tour…  

Se douchant et s’habillant, elle descendit préparer le petit déjeuner. Ryo descendit à son tour quelques minutes plus tard, en caleçon et t-shirt, les cheveux encore ébouriffés de la nuit. Kaori esquissa un léger sourire, car elle aimait bien cette image du matin. Même si, avant sa maladie, elle lui aurait sommé de s’habiller, à présent cela ne la dérangeait plus. Elle savait qu’il n’était pas aller faire la fête toute la nuit pour avoir ainsi la flemme de s’habiller le matin.  

Alors qu’ils allaient s’installer à table, la sonnette retentit à la porte d’entrée.  

-« Je me demande qui peut venir nous voir si tôt », marmonna Ryo en se dirigeant pour aller ouvrir alors que Kaori finissant de tout installer.  

Il eut le temps d’attraper un jean qui traînait sur le canapé et l’enfila en vitesse. A peine Ryo avait-il entrebâillé la porte, que Saeko bondit à l’intérieur, laissant le nettoyeur abasourdi par cette entrée. Il tenta d’ouvrir la bouche pour lui signifier son étonnement et son mécontentement, mais l’inspectrice fut la plus rapide et le devança.  

-« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, laisse-moi t’expliquer, fit-elle visiblement sur les nerfs. Je sais que tu ne veux rien savoir de ma proposition, mais là, j’ai vraiment besoin de ton aide… Je te présente Kayana Tomori ».  

Ryo qui n’avait pas du tout prêté attention jusque-là à la jeune femme la regarda tout aussi étonné avant de refermer la porte. A cet instant, il se félicita d’avoir eu la présence d’esprit d’enfiler un jean. Sinon il ne doutait pas une seconde de la fureur de Kaori. La jeune femme s’avança alors vers le nettoyeur.  

-« Bonjour, fit-elle un peu anxieuse, je suis Kayana Tomori ».  

-« Tu as sûrement dû entendre parler de l’attentat hier matin ? », continua Saeko.  

-« Je l’ai vu, oui », répondit Ryo.  

-« Et bien par chance, elle en a réchappé, car c’était elle, qui était visée. Et j’avoue que là, je suis arrivée à la limite de ce que je pouvais demander à mes hommes concernant sa sécurité. Il semblerait que la dissimulation ou la fuite ne soit pas le bon moyen pour la protéger, vu que ses ennemis finissent inexorablement par la retrouver. C’est pour cela que je n’ai plus d’autres choix que de faire appel à tes services. Tu es le meilleur pour la protéger, s’il te plaît Ryo… »  

Dans la voix de l’inspectrice perçait une certaine supplication. Jamais jusqu’à lors, elle n’avait semblé aussi désemparée pour une affaire. A ce moment, Ryo était tiraillé entre le fait de ne pas vouloir imposer à sa partenaire encore convalescente une nouvelle affaire, et le fait d’aider Saeko dans cette affaire qui mettait de toute évidence les nerfs à rude épreuve.  

-« J’aimerais bien comprendre, qu’est-ce qui peut amener quelqu’un à vouloir votre mort ? », demanda alors Ryo.  

-« Je suis chercheuse en bactériologie, répondit la jeune femme. Depuis quelques années maintenant, je travaille pour le compte du gouvernement, le ministère de la défense plus précisément. En effet, depuis plusieurs années, ils craignent une attaque des pays asiatiques contre le Japon afin de mettre la main sur la puissance économique, technologique et autre du pays. En accord avec l’Empereur, le gouvernement a alors souhaité créer une arme permettant de parer à toute attaque extérieure. Une arme assez puissante sans pour autant être aussi radicale que les armes atomiques. La création de cette arme, m’a été confiée. Récemment, j’ai trouvé une formule bactériologique permettant de créer un virus assez puissant pour supprimer tout assaillant tout en gageant la sécurité des civils ».  

-« Et c’est cette arme que certaines personnes cherchent à vous subtiliser si j’ai bien suivi », continua Ryo.  

-« C’est exacte. Une famille de Yakuza qui était proche du gouvernement, a changé de chef de clan. Il semblerait que le nouveau chef de famille ait des envies de conquête. Avec cette arme, il pourrait, sans aucune difficulté, organiser un putsch et réduire la famille impériale à néant pour ainsi régner en dictateur sur le Japon ».  

-« Nous pensons que cette famille, dont hélas nous ignorons encore l’identité, est assez puissante pour avoir des taupes au sein de la police et des services secrets, compléta Saeko. Cela expliquerait comment ils arriveraient à retrouver la trace de Kayana alors que seul l’élite des policiers est au courant ».  

-« Ca m’a l’air d’être un vrai panier de crabe cette histoire », fit Ryo le visage fermé.  

-« Si la formule que je viens de découvrir tomberait aux mains de ces personnes, le Japon, voir d’autres pays courent à leur perte. Surtout que pour le moment, je n’ai encore trouvé aucun éventuel antidote à ce virus », finit Kayana.  

-« Tu comprends maintenant pourquoi j’ai besoin de ton aide ? », reprit Saeko tremblante.  

Avant que Ryo n’ait pu ouvrir la bouche pour lui donner son point de vue, et sachant ce qu’il allait lui dire, la jeune femme continua ;  

-« Je sais ce que tu vas me dire. Tu penses à Kaori ? Je sais qu’elle est malade et que tu ne veux pas d’affaire pour le moment, mais là il s’agit plus que d’une simple mission de protection, c’est tout un pays à protéger !! »  

-« Je… », commença Ryo. Mais celui-ci fut coupé par une voix féminine.  

-« Nous sommes d’accord !! »  

Tous les regards se tournèrent vers Kaori qui venait de sortir de la cuisine.  

-« Ka… Kaori, fit Saeko stupéfaite. J’ai appris pour ta maladie, et je suis vraiment désolée de te déranger ainsi mais… »  

-« Je vais bien, assura Kaori. Tout va bien à présent, c’est pour ça que nous allons accepter la mission, n’est-ce pas Ryo ? », termina-t-elle en se tournant vers son partenaire.  

-« Kaori tu es certaine que ça ira ? Tu as entendu de quoi il s’agissait, de toute évidence cette affaire est d’un autre gabarit de ce que tu avais l’habitude », précisa Ryo un peu inquiet.  

-« Je te dis que tout va bien. Et puis j’ai rendez-vous avec le docteur Nishiga dans quelques jours, si ça peut te rassurer, je lui demanderai si je peux reprendre doucement une activité »  

Puis se tournant vers la nouvelle cliente, Kaori s’approcha d’elle avec un sourire rassurant.  

-« Je suis Kaori Makimura, la partenaire de Ryo »  

Mais au moment où son regard se posa dans celui de Kayana, le cœur de Kaori se mit à battre anormalement vite. Elle sentit à cet instant, comme une poussée d’adrénaline la sommant d’éliminer cette dernière. Peu à peu le teint de Kaori se fit de plus en plus blanc, sa respiration s’accéléra, et la sueur perla à son front.  

-« Tout va bien ? », fit Kayana voyant que Kaori palissait.  

-« Ca va, ne vous inquiétez pas », répondit Kaori en tentant de toutes ses forces d’éloigner ces envies meurtrières.  

-« Kaori tu es sûre ?, demanda Ryo qui n’avait rien manqué de la scène. Tu vois que ce n’est peut-être pas indiqué d’accepter cette affaire ».  

-« Et tu serais prêt à laisser des innocents mourir pour assouvir la folie d’un homme ?!! », reprit sa partenaire qui sentait toujours la colère monter en elle.  

-« Mais… »  

-« Ce n’est rien. C’est juste un coup de chaud rien d’autre. Et puis nous avons déjà donné notre accord alors n’en parlons plus !! »  

Sans demander son reste, Kaori s’éloigna et monta à l’étage s’enfermer dans la salle de bain. Tentant d’apaiser son cœur, elle se laissa glisser sur le sol le long de la porte. Que lui arrivait-il ? Cela faisait la deuxième fois qu’elle ressentait des envies de meurtre en posant son regard sur la jeune femme. Pourquoi ? Jamais auparavant elle n’avait ainsi souhaité du mal à quelqu’un. Regardant ses mains, celles-ci tremblaient encore.  

Se relevant, elle se mit devant le lavabo et s’aspergea le visage d’eau afin de se calmer. Se regardant dans le miroir, son regard était effrayé. C’était comme si elle n’était plus maîtresse d’elle-même. Comme si une voix intérieure lui dictait ses sentiments.  

-« Que t’arrive-t-il ? », se demanda-t-elle à elle-même.  

A ce moment une autre angoisse l’envahit. Et maintenant qu’ils avaient accepté de protéger cette jeune femme, que se passerait-il si Kaori avait encore ses envies ? Qu’arriverait-il si… Si elle était incapable de se contrôler, si elle venait à… Mais elle éloigna de toutes ses forces ces idées noires qui l’envahissaient.  

-« Calme-toi, ça ne sert à rien de paniquer. Peut-être que tu te fais des idées et que ce n’est que des effets de la greffe. Cette jeune femme est en danger de mort, et les travaux qu’elle garde secret sont très dangereux tu vas quand même réussir à la protéger ».  

Mais bien qu’elle tentait de se rassurer, la peur continuait de lui nouer l’estomac. Elle le savait… Elle le sentait que quelque chose était en train de se passer en elle. De quelque chose de puissant. Bien plus puissant que sa propre raison. Et plus que jamais, elle savait que la bataille qu’ils allaient mener, risquait d’être délicate aussi bien pour leur nouvelle cliente, que pour Kaori…  

Quelques minutes plus tard, alors que Saeko était partie, Ryo alla frapper à la porte de la salle de bain. Sursautant en entendant le nettoyeur, Kaori se dépêcha d’essuyer son visage, et de reprendre un peu contenance avant de lui ouvrir.  

-« Tout va bien ? », demanda-t-il en scrutant la jeune femme du regard.  

-« Oui, fit-elle en s’efforçant de sourire le plus naturellement possible. Si tu permets, je vais m’occuper de notre cliente et lui montrer sa chambre », termina-t-elle en passant devant Ryo voulant ainsi couper court à toute discussion.  

Quand elle fut à l’entrée du salon, elle souffla un grand coup s’exhortant de ne pas paniquer et surtout de se contrôler.  

-« Mademoiselle Tomori, fit Kaori en évitant de la regarder, je vais vous montrer votre chambre. Je suppose qu’avec tout cela vous avez besoin de vous reposer un peu ».  

-« Merci. C’est vrai j’en ai bien besoin ».  

Arrivant dans la chambre d’ami, alors que Kayana rangeait quelques affaires, elle se tourna vers son hôte.  

-« L’inspectrice Nogami m’a appris pour votre opération. J’espère que je ne vais rien compliquer dans votre convalescence. Une greffe est toujours un chamboulement pour le corps et l’esprit. Je ne voudrais pas qu’à cause de moi vous ayez des problèmes ».  

-« Ne vous en faites pas. Tout va bien pour moi. La greffe a été une réussite donc je ne vois pas pourquoi cela devrait s’aggraver ».  

Puis elle sortit de la pièce. Ce jour-là, durant une bonne partie de la journée, Kaori tenta de ne pas rester trop près de sa cliente, elle avait trop peur de ses réactions inattendues. Kayana avait avec elle, un petit ordinateur portable sur lequel elle se mit à travailler sans relâche toute la journée. De toute évidence, il lui fallait trouver un antidote avant que ce virus ne parvienne aux mains de personnes peu scrupuleuses de la vie d’autrui. Installé sur le canapé, Ryo leva son regard vers sa cliente avant de demander ;  

-« Pourquoi avoir accepter une telle mission de la part du gouvernement. Vous saviez pourtant que créer une telle arme pouvait se révéler être très dangereuse. Et surtout vous n’avez jamais la certitude que celle-ci soit utilisée pour de bonnes raisons ».  

Regardant à son tour Ryo, elle savait que de telles questions finiraient par arriver. Elle aussi par moment, elle se les posait avant de se souvenir du pourquoi elle avait accepté.  

-« J’ai toujours cru que la science pouvait aider les hommes à faire de bonne chose. Mon père qui lui aussi était un grand scientifique croyait en cette issue. Lorsque le ministre m’a contacté, il m’avait assuré que cela permettrait de gagner une guerre sans que les dégâts matériels ou civils ne soient trop importants. De plus, une telle arme permettrait de cibler les attaques sans que des innocents ne soient mêlés au conflit. Mon grand-père qui avait vécu la second guerre mondiale, m’avait souvent parlé du désastre des bombes atomiques, et c’est ce qui a motivé mon accord, je ne voulais pas que sous prétexte de gagner une guerre des innocents périssent pour ça ».  

-« C’est très noble comme réponse c’est vrai. Mais temps qu’il y aura des armes, peu importe comment elles sont élaborées, des innocents seront victimes », répondit Ryo avant d’aller voir ce que sa partenaire faisait.  

Ces paroles troublèrent Kayana qui n’avait jamais pensé cela dans ce sens. Pour elle son travail avait été dicté par la volonté de ne plus faire de massacre. Voilà pourquoi il fallait qu’elle mette au point cet antidote maintenant qu’elle avait mis au point cette arme. Et sans tarder elle se remit au travail.  

Lorsque le soir arriva par mesure de précaution, elle s’enferma dans sa chambre. S’allongeant dans son lit, elle posa son regard sur la photo de son frère.  

-« Dis Hide. Je suis bien encore Kaori hein ? Rien n’a changé depuis mon opération non ? »  

Mais sans comprendre pourquoi, les larmes se mirent à couler. Pour la première fois, elle avait peur. Non pas de la mission qui était incombée à City Hunter, mais elle avait peur d’elle-même. Peur de se qu’elle ressentait…  

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