Chapter 3 :: Destin...

Published: 31-05-08 - Last update: 31-05-08

Comments: Coucou à tous !!! Voilà le troisième chapitre et que dire, à part que Kaori et Ryo ne sont pas encore au bout de leur peine... J'espère que celui-ci vous plaira et je vous remercie tous pour vos encouragements qui me motivent beaucoup !! Voilou je vous souhaite une bonne lecture et bizzzz à tous !!

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Au petit matin, alors que les premiers oiseaux poussaient leurs notes, Kaori s’éveilla doucement. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, son sommeil avait été quelque peu paisible. Le fait de s’être libérée de ce poids auprès de Ryo lui avait fait grand bien. Elle n’avait plus besoin de se cacher, de jouer la comédie, afin de dissimuler ce secret. Elle pouvait enfin vivre ce mal sans devoir mentir. Mais bien vite, ce sentiment de bien-être s’évanouit. Si Ryo était au courant, le reste de sa famille de cœur ne l’était toujours pas. Et la jeune femme savait qu’elle ne pourrait se soustraire bien longtemps à ces révélations. Ryo avait raison, elle ne pouvait cacher cette vérité, il fallait qu’elle trouve la force d’ouvrir son cœur…  

Sortant de son lit, elle enfila une robe de chambre et descendit à la cuisine afin de prendre son petit déjeuner. Pénétrant dans le lieu, elle fut étonnée d’y trouver Ryo. Jetant un coup d’œil à la table, tout avait déjà été préparé. C’était bien une des premières fois que le nettoyeur se levait aux aurores pour ce mettre aux fourneaux, lui qui d’habitude faisait la sourde oreille pour ne pas à avoir participer aux tâches ménagères. Mais cette attention toucha beaucoup la jeune femme.  

A son entrée, il se retourna.  

-« Comment te sens-tu ? », demanda alors Ryo en déposant sur la table les bols de riz.  

-« Bien, pour le moment tout va bien… », répondit-elle le sourire aux lèvres.  

Et c’était vrai, à cet instant elle ne voulait penser à rien d’autre qu’au simple fait que Ryo soit là pour elle. S’installant à table, elle commença à manger du bout des lèvres ce que Ryo lui avait préparé, ces derniers temps, son appétit avait quelque peu diminué. Mais pour faire honneur à Ryo, elle s’efforça de manger plus qu’à l’accoutumée. L’observant se goinfrer, elle ne put s’empêcher de sourire. Peu importe les situations, il n’était jamais en manque d’appétit.  

Sentant le regard de sa partenaire sur lui et afin de détendre un peu l’atmosphère, le nettoyeur déclara la bouche pleine ;  

-« Y a pas à dire, Kaori tu devrais prendre exemple sur moi pour la cuisine car je suis beaucoup plus doué que toi !! »  

Voulant jouer elle aussi le jeu, mais surtout souhaitant retrouver ses automatismes qui avait fait de sa vie ce qu’elle avait toujours été jusqu’à présent, elle se leva d’un bond prête à aplatir Ryo sous sa massue. Sentant le châtiment arriver, le nettoyeur s’était déjà levé, prêt à s’enfuir à toutes jambes. Hélas, à peine la jeune femme s’était, elle aussi levée, que son rythme cardiaque s’accéléra subitement sans signe avant-coureur, lui donnant l’impression d’étouffer. Sa vue devint de plus en plus trouble et la douleur de plus en plus perçante. Perdant l’équilibre, elle se rattrapa de justesse à la table, et porta sa main droite à son cœur, tentant d’apaiser ses battements effrénés.  

Immédiatement lorsque Ryo vit Kaori s’écrouler, il accourut près d’elle. Son cœur se serra d’angoisse. Que pouvait-il faire à cet instant ?...  

-« Kaori !!!, hurla-t-il. Kaori répond-moi que dois-je faire ?!! »  

Lorsque Kaori lui montra du bout des doigts le petit sac plastique à côté, déposé sur un coin du plan de travail de la cuisine, son partenaire tourna son regard à l’endroit que Kaori lui indiquait. Se levant en toute hâte, il l’ouvrit avec des gestes assurés, malgré l’angoisse qui persistait, et sortit les petites boîtes qu’il contenait. Il prit dans sa main deux petites gélules, et les porta à la bouche de sa partenaire. Prenant un verre d’eau qui se trouvait sur la table, il l’aida à les avaler, et attendit quelques minutes que tout redevienne à la normale. Durant cette attente, qui parut une éternité pour le nettoyeur, l’angoisse avait gagné du terrain sur son moral. Comment lutter contre un mal qui frappe sans prévenir ?... Lorsqu’elle était entrée dans cette cuisine, quelques minutes auparavant, elle avait eu le sourire aux lèvres, et l’air d’aller parfaitement bien. Puis sans crier gare, la voilà à présent au plus mal. Ryo sentit alors un flot de haine l’envahir, l’envie de hurler de colère, d’impuissance… L’envie de vouloir prendre la douleur de son ange pour lui.  

-« Ca va aller, ça va aller, murmurait-il autant pour calmer la jeune femme, que pour lui redonner à lui-même confiance. C’est bien, continue de respirer calmement… Là… », essayait-il de l’apaiser.  

-« Merci », finit par souffler Kaori encore épuisée de la crise qui venait de se manifester.  

Avec des gestes doux, qu’il ne se connaissait pas encore, il porta Kaori dans ses bras, et l’allongea sur le canapé du salon. Caressant ses cheveux pour la détendre, il attendit encore quelques instants. Doucement, Kaori recommençait à respirer plus calmement, son visage se décrispait à mesure que les minutes passaient, et que les médicaments faisaient leur effet.  

Quand il fut parfaitement assuré que Kaori allait mieux, il la laissa se reposer et sortit du salon. D’un pas rapide, il se dirigea vers le sous-sol de son immeuble et le regard sombre, il s’installa à son stand de tir. Il avait plus que tout besoin de se défouler, d’évacuer le stress qu’il venait de subir. Sans plus réfléchir, il se mit à tirer balle après balle. Où tirait-il ? Cela n’avait pas d’importance, s’il touchait ou non la cible, ce n’était pas une forme particulière qu’il cherchait à toucher…  

Lorsque le sol fut jonché de douilles une demi-heure plus tard, le nettoyeur consentit à s’arrêter. Le regard dur, il fixa son arme. Puis soudainement, il se mit à hurler tout en frappant cette arme qui ne lui était d’aucune utilité dans cette affaire.  

-« Pourquoi !!! Pourquoi !!! Pourquoi !!! », répétait-il inlassablement.  

Il avait eu si peur… Si peur de la voir s’éteindre ainsi sous ses yeux. Plus que jamais il savait que sa vie ne tenait qu’à un fil. Chaque seconde passée, était une victoire sur la mort qui planait. Et rien… Il ne pouvait rien faire pour arrêter ce temps.  

Epuisé par cet accès de colère, il se laissa retomber sur le sol. Une veine ressortait à son front, alors que son sang battait à ses tempes. Comme il haïssait ce mal qui osait faire souffrir son ange. Ce mal qui l’empêchait de la sauver…  

Plusieurs minutes, après s’être un peu calmé, il remonta chez lui. Lorsqu’il ouvrit la porte, il découvrit Kaori assise dans le canapé. Etonné de la voir debout, il s’approcha d’elle.  

-« Kaori, tu ne devrais pas te lever… », fit-il inquiet.  

-« Je vais mieux, assura la jeune femme, ne t’en fait pas, c’est passé ».  

-« Oui mais… »  

-« Ryo, il n’y a plus de risque… », coupa Kaori un peu fermement.  

Elle ne voulait pas que Ryo se fasse trop de souci, et surtout elle ne supportait pas l’idée d’être totalement inutile. Bien qu’elle savait que son cœur pouvait à tout moment faire des siennes, elle voulait cacher le plus possible son mal au nettoyeur.  

Peu rassuré sur l’état de sa partenaire, Ryo accepta néanmoins de se plier aux dires de Kaori. Durant toute la matinée, il prit bien garde qu’elle ne se fatigue pas trop.  

Les jours suivants cette crise, Kaori prit soin de ne plus faire d’effort exagéré. Et contre toute attente, elle pouvait énormément compter sur le soutien de Ryo. De plus, depuis quelques semaines maintenant, ils n’avaient plus eu de nouvelles affaires ou de nouvelles demandes de travail. Et pour une fois, Kaori en était contente.  

Ryo, quant à lui, ne pouvait se sortir ces images de sa tête. Chaque nuit il revoyait son ange s’écrouler au sol serrant son cœur de toutes ses forces. Et à chaque fois qu’il y repensait, la même peur l’étreignait. Il avait, à ce moment, réalisé que la vie de sa partenaire était comptée, et c’était bien ce compte à rebours qui l’effrayait le plus. Car personne ne pouvait prévoir à quelque moment elle serait à nouveau victime d’une crise, qui risquerait peut-être de lui coûter la vie…  

Un après-midi, alors que Kaori sentait l’ennuie la gagner, allongée sur le canapé à flémarder devant la télévision, elle finit par déclarer ;  

-« Nous pourrions passer au Cat’s ».  

Levant son regard de sa lecture, Ryo sonda le fond de ses prunelles. Il savait ce que cela signifiait pour Kaori d’aller au café de Miki et Umibozu.  

-« Es-tu sûre de toi ?... », questionna-t-il enfin.  

-« Mhm, acquiesça la jeune femme, je ne peux ainsi me cacher plus longtemps. Et puis, j’ai bien réfléchi à ce que tu m’aies dit… Miki est mon amie, et je n’ai pas le droit de la laisser ainsi dans l’ignorance ».  

-« C’est comme tu le sens », répondit Ryo en se levant.  

Aidant Kaori, ils se retrouvèrent quelques instants plus tard, dans la mini de Ryo. Le nettoyeur avait décidé de prendre sa voiture pour ne pas épuiser inutilement Kaori. Il tentait plus que tout de la préserver un maximum, et encore plus, après avoir été témoin de cette crise. En y repensant, il serra de plus bel son volant. Il sentait encore toute cette impuissance monter en lui.  

Kaori avait la tête tournée vers la route et regardait le paysage défiler sous ses yeux. Elle tentait encore et encore de se passer le film de sa future révélation. Comment avouer à ses amis ce qui la frappait ? Ce fut alors que les mots de Ryo retentirent dans son esprit. Il avait promis d’être là, de l’aider dans sa révélation. Et jusqu’à présent elle ne pouvait nier qu’il n’avait pas été là pour elle. Elle revit alors la terreur dans ses yeux ce matin lorsqu’elle avait senti son cœur s’emballer. Elle l’avait senti si démuni. A cette pensée d’avoir senti cet homme si fort d’ordinaire, et à ce moment si faible, une boule de tristesse se forma au fond de sa gorge. Jamais auparavant, elle n’avait ainsi vu Ryo… S’il était si faible à présent c’était uniquement de sa faute elle. Elle n’était plus qu’un poids depuis qu’elle lui avait avoué sa maladie, et elle ne voulait surtout pas qu’il devienne ainsi vulnérable. Elle ne voulait pas que sa maladie devienne un sujet de faille pour Ryo. En vivant toutes ces années auprès de lui, elle avait appris que la moindre distraction pouvait coûter cher à la personne. Et jamais elle ne se le pardonnerait s’il devait arriver quelque chose à Ryo par sa faute. Elle le voulait fort et sûr de lui, comme elle l’avait toujours connu. Comme elle l’avait rencontré, et était tombée amoureuse.  

-« Ca va aller », fit Ryo voyant la jeune femme songeuse.  

Kaori esquissa un léger sourire de reconnaissance. Bien que ses sentiments étaient tiraillés par l’envie de ne pas être un fardeau pour Ryo, elle était néanmoins très reconnaissante de sa sollicitude. Quand ils se garèrent devant le café, Kaori sentit l’angoisse la submerger. Mais elle voulait être plus forte que cette peur. Elle avait pris une décision, elle plus que tout, elle était décidée à aller jusqu’au bout.  

Lorsque la petite clochette tinta, et que le couple de nettoyeur fit son entrée, Miki toute à sa joie de revoir Kaori lui sauta dessus.  

-« Kaori !!! Enfin te voilà, ça fait si longtemps que tu n’es plus venue. J’espère au moins que ce n’est pas Ryo qui t’a fait des misères ?!!! »  

-« Non, Miki, je t’assure que Ryo n’a rien à voir là-dedans », répondit Kaori avec un petit sourire affectueux.  

-« Content de te revoir », fit simplement Falcon.  

-« Merci », souffla Kaori en hochant la tête.  

Amenant la jeune femme vers les hauts tabourets, la barmaid commença à préparer le café de Ryo et le chocolat de Kaori. Quand ses amis furent servis, elle fixa un peu plus intensément Kaori.  

-« Tu m’as l’air un peu pâle ? Dis-moi Kaori tout va bien en ce moment n’est-ce pas ? Je me suis tellement inquiétée de ne plus te voir ces jours-ci. »  

Ca y était, Miki venait de poser la question fatidique. A nouveau Kaori sentit ce nœud se former au fond de sa gorge. Tripotant nerveusement ses doigts, elle ne savait pas par quoi commencer, comment expliquer l’épreuve qu’elle endurait. Intriguée par le silence de son amie, Miki sentit immédiatement que Kaori tentait de lui avouer quelque chose. Quelque chose de grave… Fixant Ryo, elle chercha dans son regard une explication. Mais celui-ci resta insondable.  

-« Kaori… Dis-moi tout va bien hein ? », fit Miki de plus en plus anxieuse par ce silence.  

-« Tout finira par aller mieux, répondit alors Kaori. Puis sentant l’incompréhension de Miki, elle poursuivit. Je viens d’apprendre que j’étais atteinte d’une maladie cardiaque », déclara-t-elle enfin.  

Un lourd silence s’installa. Tous essayaient de comprendre la portée de ces paroles. Miki en avait le souffle coupé, et lâcha la petite coupelle qu’elle venait de prendre en main. Le bruit de vaisselle cassée brisa quelques secondes ce silence bien trop pesant. Sous le choc de la nouvelle, elle dut s’asseoir. Puis bégayant, elle demanda.  

-« Mais… Mais ce n’est pas possible… Comment ? Pourquoi ? Tu vas guérir n’est-ce pas ? »  

Avant que la jeune femme ne réponde, Ryo prit la parole ;  

-« Bien sûr qu’elle va guérir !!, fit-il de façon un peu énergique, comme pour s’en convaincre lui-même. Ce n’est qu’une question de temps, avant de trouver un donneur ».  

-« Un donneur ?? », poursuivit Miki de plus en plus désolée et incrédule.  

-« Je suis en attente d’une greffe, continua Kaori. C’est le seul moyen pour ne plus avoir de risque et reprendre une vie normale ».  

Kaori se mit alors à expliquer en détail de quoi il s’agissait. Les larmes coulant sur ses joues, Miki tentait de faire face à la nouvelle.  

-« Et moi qui accablais Ryo… Comment ai-je fait pour ne pas m’en rendre compte… Je ne suis vraiment pas digne d’être ton amie Kaori… »  

-« Ne dis pas cela Miki, fit-elle en lui prenant les mains pour la rassurer. Tu n’as rien à te reprocher. J’ai tout fait pour dissimuler le plus possible cette maladie. C’est le destin on n’y peut rien ».  

-« Ca n’est pas juste !!, répondit Miki toujours en pleure. Tu ne le méritais pas !! Pas toi !! »  

Sentant sa femme au bord de la crise de nerf, Falcon vint la prendre par les épaules et l’emporta dans leur appartement à l’arrière du café. Quand il revint quelques instants plus tard, il sentit Kaori très attristée de la peine occasionnée.  

-« Tu as bien fait de nous dévoiler ta maladie. Miki tournait déjà depuis plusieurs jours en rond, inquiète pour toi. Ne t’en fais pas pour elle… », fit Falcon.  

-« Merci… », répondit Kaori en se levant pour se diriger vers la voiture.  

Comme elle s’en voulait, à cet instant, de faire ainsi de la peine autour d’elle. Voilà pourquoi elle aurait souhaité garder tout cela pour elle…  

Quand elle fut sortie du café, Falcon se tourna vers Ryo.  

-« Que vas-tu faire ? »  

A cette question, les images de la crise de Kaori vint le frapper à nouveau de plein fouet.  

-« Pour la première fois de ma vie, prier… Prier pour qu’un cœur vienne le plus vite possible, avant qu’il ne soit trop tard… »  

Sur ces paroles il se leva à son tour. Lorsqu’il fut sur le point d’ouvrir la porte, la voix de l’ancien mercenaire retentit une ultime fois.  

-« Je suis désolé… »  

Esquissant un léger sourire, Ryo se retourna un peu et dit ;  

-« C’est ce destin que je maudis… »  

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