Chapter 15 :: Malgré nous…

Published: 11-08-08 - Last update: 11-08-08

Comments: Coucou à tous !! Et oui voilà déjà l'avant dernier chapitre de cette histoire. Ryo va enfin obtenir les révélations qu'il voulait. Mais arrivera-t-il à stopper Kaori et Satsuki ? En tout cas un grand merci pour toutes vos reviews qui sont super gentilles et à très vite pour le dénouement !! Bonne lecture et bizzzz à tous !!

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-« Non !! Non !! Et non !!! Ca n’est pas comme cela qu’il faut s’y prendre !! », cria Hiroshi contre Kaori qui était une fois de plus à terre.  

-« Pouvons-nous commencer par quelque chose de plus simple alors ? », demanda Kaori qui se releva.  

-« La simplicité n’a jamais rien donné », trancha Hiroshi.  

-« Pourtant… »  

-« Soit vous acceptez mes conditions d’entraînement, soit on en reste là pour notre pacte !! »  

Sentant la colère la gagner, elle finit par accepter les termes de Hiroshi. Elle savait que sans aide, il lui serait impossible de tenir face à un professionnel comme Ryo. Et puis, après tout, c’était elle qui l’avait choisi pour cela. A elle d’en accepter les difficultés.  

Elle avait donné ce rendez-vous à Hiroshi quelques jours plus tôt, et celui-ci bien toujours un peu suspicieux sur cette étrangère, il accepta. Il lui proposa sa salle particulière où ils auraient ainsi toute la place pour apprendre à Kaori les rudiments du combat de corps. Et cela faisait plus d’une heure que la jeune femme souffrait face aux assauts de son adversaire.  

-« Tu ne dois pas attaquer de façon aléatoire. Tu dois visualiser ton attaque avant de vouloir te jeter contre ton adversaire. A ce moment, tu dois aussi être capable de percevoir sa propre défense. Dans un tel combat, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Tout doit être parfaitement saisi… Ton attaque comme la défense ».  

Kaori hocha la tête avant de se remettre en position.  

-« Je vais être celui qui attaque et toi celle qui te défend. Tu verras mieux ce que je veux dire ».  

Et en effet, Kaori réalisa la portée des paroles d’Hiroshi. Celui-ci semblait connaître à l’avance le moindre geste de la jeune femme. A tel point qu’elle abandonna d’elle-même et se retrouva à la merci total du jeune homme.  

Lorsque celui-ci posa son regard sur Kaori, il y eut un instant de doute. Il se revoyait quelques années en arrière avec Satsuki dans ses bras. Il commença alors à se pencher de plus en plus vers les lèvres de Kaori, mais au moment où celui-ci allait prendre possession de sa bouche, la raison de Kaori prit le dessus.  

-« Noooon !! »  

Et elle détourna la tête en murmurant ;  

-« Je suis désolée… »  

-« Ca n’est rien… C’est tellement étrange, vous me rappelez Satsuki à un tel point, que quelque fois j’ai l’impression de l’avoir sous les yeux ».  

-« Vous l’aimiez tant que ça ? », demanda Kaori.  

Mais celui-ci ne répondit pas et se releva. Ils reprirent en silence encore quelques temps l’entraînement avant que Kaori ne reparte chez elle, pour ne pas inquiéter Ryo. Durant le trajet, elle repensa au baiser qu’elle avait failli échanger avec Hiroshi. A cet instant le cœur de Satsuki avait battu tellement vite, avec toute la force de son amour. Mais quelque part, elle avait senti sa détresse lorsqu’il n’avait pas répondu à la question. Elle ne connaissait que trop bien ce sentiment de n’aimait qu’à sens unique. Mais malgré cela, la raison de Kaori avait été la plus forte. Car pour elle, il ne pouvait y avoir un autre homme que le seul qu’elle avait toujours attendu.  

Les jours passaient et Kaori continuait régulièrement ses entraînements avec Hiroshi. Elle devait lui reconnaître que jamais Ryo ne l’avait ainsi entraîné, et cela ne renforçait que plus l’envie d’être meilleure. Il lui apprit les techniques de défense, mais aussi d’attaque. Mais le plus important était certainement les déplacements. Il fallait qu’elle apprenne à être aussi légère qu’une plume, aussi rapide que le vent pour ne pas se faire remarquer par son adversaire. Et à chaque séance, les progrès qu’elle faisait étaient indéniables. Petit à petit, elle devenait une véritable professionnelle.  

Ce matin-là, après le départ de Kaori, Ryo ne savait toujours pas comment s’y prendre avec la jeune femme pour retrouver une relation normale. Malgré leur demie réconciliation, elle gardait toujours un côté distant. Et surtout, ces sorties répétées ne lui disait rien de bon. Malheureusement, il ne pouvait aller la suivre comme il en avait envie, car il ne pouvait laisser sa cliente seule. Et visiblement Kaori en jouait de cette situation.  

Lorsqu’elle rentra, une heure plus tard, elle ne parla pas plus que d’habitude sur son lieu de destination. Et Ryo savait que toutes questions ne serviraient à rien. Sentant un sentiment de culpabilité le gagner, il décida à son tour de sortir un peu.  

-« Je vais au Cat’s !! », déclara-t-il alors.  

-« Très bien, répondit Kaori en s’affairant dans la cuisine. Je m’occupe de Kayana ».  

Lançant un dernier regard à Kaori, il sortit. Marchant dans les rues de Shinjuku, il ressassait encore et toujours les mêmes images, les mêmes paroles qui avaient tout basculé.  

Lorsque la petite clochette du café tinta, Miki porta son attention sur le nouvel arrivant. S’installant au bar, Falcon lui servit un café. Personne n’osait engager la conversation bien qu’un seul sujet était sur toutes les lèvres ; Kaori. Ni tenant plus, et ayant besoin de savoir, Miki se lança la première ;  

-« Comment va Kaori ? »  

-« Pour le peu que je sache, elle a l’air de bien se porter », répondit Ryo le regard sombre.  

Miki lança alors un regard inquiet à son mari. Et attendit que le nettoyeur en dise plus.  

-« Ca n’est vraiment plus la même… », souffla-t-il alors.  

-« Ryo, commença Falcon. J’ai réfléchi à ce que tu avais dit un jour, et je crois qu’effectivement elle n’est plus la même. Ou tout du moins que quelque chose n’est plus elle ».  

-« Que veux-tu dire ? », demanda le nettoyeur perplexe.  

-« Physiquement, c’est bien elle, mais je ressens comme une autre personnalité habitant en elle ».  

-« Qu’est-ce que tu cherches à me dire comme histoire à dormir debout. Il y aurait une autre Kaori en Kaori !! », fit Ryo totalement incrédule.  

-« Tu as bien dit qu’elle agissait différemment, qu’elle faisait des cauchemars et qu’elle t’a un jour demandé si elle avait changé. Je pense effectivement qu’il y a une autre personnalité en elle. Et d’après ce que j’ai pu constater il y a quelques jours, elle semble avoir pris le dessus sur Kaori ».  

-« Que veux-tu dire ? », demanda Ryo qui ne pouvait toujours pas y croire.  

-« L’autre jour, elle est passée devant nous comme si elle ne nous connaissait pas », déclara alors Miki.  

Connaissant Kaori, jamais elle n’aurait agi ainsi. Elle était bien trop amie avec Miki pour l’ignorer consciemment de la sorte. Pourtant comment pourrait-elle avoir une autre personnalité alors que rien n’avait changé. Rien sauf… A cette idée, Ryo renversa son café sous l’effet de la surprise. Cette histoire dépassait de loin tout ce qu’il pouvait imaginer. Ca ne pouvait pas être cela, ce n’était que de la science fiction.  

-« Ryo… », fit Miki inquiète de le voir ainsi et en essuyant le café renversé.  

-« Ca ne peut être que cela…, murmura-t-il comme s’il avait été seul dans la pièce. Si tu prétends qu’elle possède une autre personnalité que la sienne, ça ne peut venir que de son cœur !! Evidemment, fit-il en se levant. Ses étourdissements, ses cauchemars, son attitude tout cela a commencé après sa greffe ».  

-« C’est pas possible !! », fit Miki encore sous le choc.  

-« Je dois aller lui parler !! Elle ne doit pas se laisser envahir par la personne à qui possédait ce cœur !! », reprit Ryo en courant vers la sortie.  

Le nettoyeur savait à présent qu’il était le seul à pouvoir la faire revenir à la raison. Tout s’éclaircissait à présent, et tous ces petits détails prenaient un sens désormais.  

Lorsqu’il entra chez lui, l’appartement était vide. Il monta dans la chambre de sa partenaire, mais personne ni s’y trouvait. Retournant dans le salon, il vit un petit papier déposé près de l’ordinateur de Kayana. Prenant le mot entre ses mains, il y lut un petit mot griffonné de la main de la scientifique. Celui-ci précisait : « Nous sommes allées avec Kaori chez moi récupéré quelques affaires dont j’ai besoin pour la suite de mes travaux. Nous ne serons pas longues, Kayana »  

Froissant le mot, il n’aimait pas savoir les deux jeunes femmes sorties sans lui. Au moment où il allait partir à leur rencontre, Saeko se dressa devant lui prête à sonner.  

-« Tu tombes bien », fit-elle en entrant.  

-« Fais vite », répondit Ryo qui ne pensait qu’à rejoindre sa partenaire.  

-« J’ai du nouveau concernant l’enquête. Nous avons identifié la famille de Yakuza. Il semblerait que ce soit le clan Nakayama. D’après mes informations, l’ancien chef était très proche du gouvernement. Pour une raison qui m’échappe encore, il a été tué dans une voiture piégée. C’était un homme très respecté, voilà pourquoi je ne comprends pas la raison de ce meurtre. La police ne sait pas encore qui est à l’origine de cet attentat, même si mes soupçons se portent vers le ministre de la défense. Mais d’après les informations que j’ai pu avoir, cette famille semblerait être concernée de près par les travaux de Kayana Tomori, voilà pourquoi j’ai des soupçons concernant le ministre. Je pense à une raison financière ou quelque chose comme ça. Mais je n’ai pour le moment que des suppositions hélas. Quoiqu’il en soit, son fils qui a repris la tête du clan, semble s’être mis en tête de se venger, et plus particulièrement de Kayana, qu’il accuse être l’élément déclencheur de la mort de son père. Voilà à quoi ressemble le nouveau chef ; Hiroshi Nakayama ».  

Celle-ci montra une photo du jeune homme qui se trouvait à côté d’une jeune femme.  

-« Qui est cette personne ? », demanda Ryo.  

-« Elle se nomme Satsuki. D’après les informations que j’ai pu avoir, elle était la petite amie de cet Hiroshi ».  

-« Etait ? »  

-« Elle est décédée une nuit il y a de ça quelques mois », continua Saeko.  

Et lorsqu’elle donna la date exacte de sa mort, Ryo eut un moment de réflexion.  

-« Elle est morte le jour de la greffe de Kaori… », murmura-t-il.  

Mais Saeko continua son explication ;  

-« Nous venons de faire une perquisition chez Hiroshi pour tenter de trouver des preuves ».  

-« Et ? En as-tu trouvé ? », demanda Ryo toujours pensif.  

-« Non aucune qui puisse l’accuser de vouloir tuer Kayana ou d’autres affaires de meurtres. Mais… », continua-t-elle mal à l’aise.  

-« Qu’y a-t-il ? Tu as trouvé autre chose ? »  

Ouvrant son sac à main, elle en sortit un petit foulard. Le tendant à Ryo elle demanda ;  

-« Il ne te dit rien ? »  

-« Un foulard ?... Non rien pourquoi je devrais le connaître ? »  

-« Il y a quelques jours, lorsque je suis venue te voir, j’avais croisé Kaori qui n’avait pas été très aimable avec moi. Et elle portait ce foulard autour du cou ».  

-« Tu voudrais me dire, que c’est celui de Kaori que tu as retrouvé chez cet Hiroshi ?! »  

Mais à peine avait-il fini d’énoncer cette question qui lui semblait sur le coup absurde, il se tut net. Oui ce foulard il le connaissait… Et ce jour-là, il avait bien vu Kaori partir avec pour revenir quelques heures sans. Lui qui avait pensé que le vent était la cause de cette perte. Mais comment ce foulard avait-il fait pour être en possession des affaires d’Hiroshi ? Ca ne pouvait pas être vrai… Pas Kaori. Elle ne le connaissait même pas. Mais Satsuki, elle, le connaissait très bien…  

-« Ryo est-ce que ça va ? », demanda l’inspectrice voyant le nettoyeur changer de couleur.  

-« Cette Satsuki qui était la fiancée de ton suspect pouvait-elle être donneur d’organes ?! », demanda-t-il à brûle pour point.  

-« Quoi ? Comment veux-tu que je sache une chose pareille ? Tout est anonyme dans ce genre de situation. Et de toute façon c’est trop tard à présent. Mais pourquoi tu me demandes une chose pareille ? Quel est le rapport avec le foulard de Kaori que je suis venue t’apporter ? »  

-« Je crois que Kaori a hérité du cœur de Satsuki, et qu’elle est en train de manipuler Kaori pour tuer Kayana ».  

-« Quoi ?!! Qu’est-ce que c’est encore cette histoire de dingue ? »  

Mais Ryo ne lui en expliqua pas davantage, il venait de comprendre que non seulement Kaori était en danger, mais qu’à présent Kayana l’était encore plus. Elle venait de se jeter dans la gueule du loup sans savoir que celle qui devait la protéger, voulait la tuer…  

Laissant en plan l’inspectrice, le nettoyeur se dirigea vers la sortie, mais à peine avait-il la main sur la poignée de porte, que le téléphone retentit le stoppant net dans son élan…  

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