Chapter 11 :: Doutes…

Published: 24-07-08 - Last update: 24-07-08

Comments: Coucou à tous !! Et voilà la suite, avec à nouveau notre petit couple. Bien que pour le moment ça soit surtout axé sur Kaori. En même temps je ne fais que suivre le défi. Sinon mhm je suis contente d'avoir réussi à rendre Satsuki un peu plus humaine à vos yeux. Après tout ce n'est que le cœur d'une femme amoureuse qui parle... Quant à Hiroshi, il n'a jamais été foncièrement mauvais, la mort de son père, cet homme qui lui avait tout donné, qui lui avait redonner une chance de vivre, lui a fait perdre la notion de bien et de mal... Et la vengeance est quelque chose de bien perverse car elle ne laisse pas de répit... Bref j'espère que ce nouveau chapitre vous plaira. Un grand merci pour votre soutien. Bonne lecture et bizzzz à tous !!!!

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

S’approchant de Kaori, Ryo murmura pour ne pas l’effrayer davantage ;  

-« Kaori est-ce tout va bien ? »  

Tournant la tête vers le nettoyeur, Kaori le regarda totalement hébétée. Entendre se faire appeler Kaori alors que durant tout ce temps elle n’avait été que Satsuki, était quelque chose de bien étrange. Comme si à présent, elle n’était plus vraiment elle-même.  

S’asseyant sur son lit, Ryo lui passa une main sur son front pour éloigner une mèche rebelle. Il était moite de sueur.  

-« Tu as dû faire un cauchemar, déclara-t-il pour apaiser un peu plus sa partenaire. Essaie de te rendormir ».  

Totalement perdue, Kaori tentait tant bien que mal de reprendre pied à la réalité. Mais cela était bien difficile après avoir partagé les joies, les amours, les angoisses et les peines d’une autre femme qui n’était autre qu’elle-même.  

Prenant une profonde inspiration pour tenter d’éloigner ces drôles de sensations, Kaori finit par questionner ;  

-« Dis Ryo ? Est-ce que je suis toujours la même ? »  

-« Qu’est-ce que tu racontes ? », fit Ryo étonné par cette demande.  

-« Je veux dire, continua sa partenaire. Est-ce que je suis toujours la même Kaori ? Est-ce rien n’a changé entre avant ma greffe et après ? »  

-« Bien sûr que oui tu es toujours Kaori, qu’est-ce que tu vas imaginer… Rien n’a changé si ce n’est que maintenant tu n’es plus en danger », répondit Ryo en lui caressant tendrement la joue.  

Ce contact fit beaucoup de bien à la jeune femme qui ferma quelques secondes les yeux pour se délecter de la sensation. A cet instant plus rien n’existait que la main ferme et tendre de Ryo sur sa joue. Comme elle aurait souhaité que le temps suspende son vol, pour ne plus jamais devoir rouvrir ses yeux. Mais lorsque la voix grave de Ryo brisa cette magie, Kaori posa à nouveau son regard dans celui du nettoyeur.  

-« Essaye de te rendormir », déclara-t-il en repoussant doucement sa partenaire pour qu’elle s’allonge.  

Celle-ci obtempéra et s’allongea avant de retenir Ryo par le bras.  

-« S’il te plaît Ryo, reste encore un peu ».  

Bien que le son de sa voix indiquait une certaine angoisse, Ryo fut étonné de cette demande. Esquissant un léger sourire, il hocha la tête avant de remonter légèrement la couverture sur la jeune femme. Fermant les yeux, elle tenta de chasser au loin les images de son rêve et de ne penser à rien d’autre. La présence de Ryo près d’elle, avait quelque chose d’apaisant, de rassurant.  

Celui-ci regardait Kaori, se demandant ce qui pouvait ainsi l’effrayer, mais la réponse était bien difficile à trouver. Lorsque la respiration de la jeune femme fut régulière, il savait qu’elle venait de s’endormir. Fixant le visage de son ange, une bouffée d’amour monta en lui. A cet instant, il aurait été prêt à se pencher doucement vers elle, afin de déposer ses lèvres sur les siennes. Mais quelque chose le retint de faire une telle folie. Avec la mission qu’il venait d’accepter, il ne pouvait se permettre de laisser son esprit et son cœur se disperser dans ses sentiments.  

Le plus lentement possible, il se leva et sortit de la pièce après s’être assuré que Kaori dormait toujours. Tant de choses s’étaient produites depuis ses derniers mois, qu’il avait de plus en plus de mal à lutter contre les sentiments qui l’animaient. La peur de perdre Kaori, cette mission plus que dangereuse, étaient-ce des signes lui indiquant qu’il ne devait plus perdre de temps ? Que les regrets sont plus douloureux que la peur de se dévoiler ?  

Un jour, il trouverait la force d’ouvrir son cœur à son ange, il le savait…  

Au petit matin Kaori se réveilla sans avoir fait de nouveau rêve. Ce repos lui fit beaucoup de bien au moral, même si les craintes concernant son cœur la tiraillaient toujours. Se dirigeant vers la cuisine, elle commença à préparer le petit déjeuner. Tout le monde dormait encore. L’ordinateur portable de Kayana traînait sur la table du salon ainsi que des dossiers en tout genre. A la pensée de Kayana, Kaori eut une certaine compassion pour Satsuki, même si la peur de se retrouver en face d’elle ne la quittait plus. Il fallait avant tout qu’elle soit digne d’être la partenaire de City Hunter.  

Lorsqu’elle entendit un petit bruit derrière elle, Kayana venait d’entrer dans la cuisine.  

-« Bonjour Kaori, bien dormi ? »  

-« Ca peut aller, et vous ? »  

-« Ca fait du bien de pouvoir se laisser totalement aller sans avoir peur que quelqu’un tente de vous tuer dans votre sommeil ».  

Durant tout ce petit entretien, Kaori avait tenté de ne pas fixer la jeune femme dans les yeux, par peur de ressentir la haine de son cœur.  

Terminant ses préparatifs, Kaori invita sa cliente à table. Ryo toujours endormi, les deux jeunes femmes mangèrent en silence. Quelques minutes plus tard, Kayana se remit au travail sur son ordinateur pendant que Kaori était remontée se préparer. Son rendez-vous chez le Docteur Nishiga allait peut-être lui apporter les réponses qu’elle avait besoin.  

Une demi-heure plus tard, elle descendit et s’excusa de son absence auprès de Kayana.  

-« Dites à Ryo que mon rendez-vous chez le Docteur Nishiga n’est qu’un simple contrôle de routine, je ne serai pas longue ».  

-« Très bien. Faites attention à vous », répondit cette dernière.  

Enfilant une petite veste légère, Kaori sortit. L’air frais de ce début de matinée lui fit le plus grand bien. Passant devant une vitrine, elle se mit à admirer les vêtements, avant d’y distinguer son propre reflet. S’observant attentivement, elle tentait d’y déceler le moindre changement. Mais rien à faire, à l’extérieur tout était bien de Kaori. Alors pourquoi ne se sentait-elle plus maître de ses sentiments ?  

Regardant l’heure, elle s’activa pour ne pas être en retard. Une fois à l’hôpital, elle dut subir tout un tas d’examen de contrôle. Lorsque ceux-ci furent terminés, elle se retrouva dans la salle d’attente de son médecin et attendit son tour.  

Lorsque celui-ci l’appela, elle entra dans son cabinet.  

-« D’après les résultats de vos examens tout est pour le mieux. J’en suis ravi pour vous. Et au niveau de votre cœur aucune douleur particulière ? »  

-« Non tout va bien de ce côté », répondit Kaori.  

-« Nous allons commencé à réduire petit à petit la dose des médicaments pour le rejet, puisque tout m’a l’air plus que compatible ».  

Kaori hocha la tête en signe d’approbation.  

-« Continuez à ne pas trop vous surmener dans les prochains temps. Le stress n’est jamais une bonne chose même pour les cœurs sains ».  

-« J’essayerai… »  

Puis alors qu’il rédigeait son rapport dans le dossier de sa patiente, Kaori prit son courage à deux mains et posa la question qui lui brûlait les lèvres.  

-« Docteur, j’aurais aimé savoir. Est-ce que… Est-ce que l’organe du donneur peut influer sur les souvenirs ? Je veux dire, est-il possible au receveur de posséder les souvenirs du donneur ? »  

Celui-ci esquissa un léger sourire et reposa son stylo pour regarder sa patiente.  

-« C’est un mythe que la plupart des greffés possèdent. Mais je vous assure, que cela n’est absolument pas le cas. La personne qui subit une greffe, ne subit pas uniquement une tension physique, elle est aussi d’ordre psychologique. C’est difficile quelques fois de se dire, qu’il y a un corps étranger en soi. Il y a tout un travail à fournir pour ne plus séparer son propre corps et l’organe greffé. Mais je peux vous assurer qu’il est scientifiquement impossible d’intégrer les souvenirs du donneur ».  

Lorsque la consultation fut terminée, Kaori n’était pas plus rassurée que cela. Les explications du Docteur Nishiga avaient certes été précises et correctes, il n’en demeurait pas moins que Kaori sentait devenir une autre personne sous l’influence de ce cœur. Le rêve qu’elle avait fait cette nuit avait été si réel, que ça ne pouvait pas être l’effet de son imagination. Comment aurait-elle pu obtenir de tels détails en rapport avec la nouvelle affaire de City Hunter, si cela ne venait pas de souvenir de quelqu’un d’autre ?... Plus que tout, elle aurait aimé en parler à quelqu’un, mais la croirait-on seulement ? Oh elle savait que par amitié pour elle toute la petite bande serait prête à lui donner du crédit, mais cela serait-il vraiment sincère ? Elle ne voulait encore moins paraître pour une folle.  

Marchant dans la rue, elle ne faisait pas vraiment attention aux personnes qui se trouvaient autour d’elle, tellement elle était plongée dans ses pensées. Lorsqu’elle bouscula malencontreusement quelqu’un, elle redescendit enfin dans le monde réel.  

-« Oh je suis vraiment désolée !! », fit-elle en aidant à ramasser les papiers d’un dossier qui venait de tomber parterre.  

-« Ce n’est rien, j’aurais dû faire plus attention où je marchais », répondit une voix d’homme.  

Lorsque Kaori leva son regard sur la personne qui était accroupie en face d’elle, son cœur s’emballa. Des images de son rêve jaillirent comme des étincelles, et un nom lui vint au bord des lèvres ; Hiroshi. Celui-ci toujours concentré sur le ramassage de ses papiers, ne semblait rien remarquer du trouble de Kaori. Lorsqu’il se releva et qu’à son tour il plongea son regard dans celui de la jeune femme, il resta comme muet. Puis reprenant contenance, il déclara ;  

-« C’est étrange, l’espace d’un instant j’ai cru voir dans votre regard le visage d’une personne qui m’est très chère ».  

-« Ah… Ah bon ? », fit Kaori qui tentait d’apaiser les battements de son cœur.  

-« Oui, une jeune femme avait cette même expression d’amour dans le regard ».  

-« Et… Et qu’est-elle devenue ? », demanda Kaori.  

-« Je ne sais pas…, répondit celui-ci visiblement affecté. Elle a disparut un soir après une dispute, et depuis je ne l’ai plus jamais revu. Peut-être m’a-t-elle tout simplement quitté ».  

Un instant de silence s’installa entre eux deux. Kaori ne savait plus quoi dire. Cet homme elle le connaissait si bien et pourtant il était un total étranger à ses yeux. Quelle sensation étrange… Celui-ci finit par briser le silence qui devenait trop pesant à son goût.  

-« Je dois partir maintenant. Je suis encore désolé de cette bousculade ».  

-« Non c’est moi, fit Kaori avant de le regarder s’éloigner dans la foule. Et sans s’en rendre compte, elle murmura le prénom de cet homme. Hiroshi ».  

A l’évocation de Satsuki, il y avait eu tellement de tristesse dans son regard, qu’elle en ressentit un grand vide.  

Au moment où leur regard s’était croisé, le cœur de Kaori n’avait eu qu’une idée, se jeter dans les bras de cet homme, et l’embrasser avec passion. Comment pouvait-elle avoir de tels sentiments pour un autre homme que celui qu’elle aimait. Car après tout Kaori n’aimait qu’un seul homme ; Ryo.  

Toujours immobile dans la foule d’homme d’affaire qui se pressait d’aller à leur travail, elle aurait aimé hurler toute la tension qui s’était accumulée.  

Bouleversée, elle tenta de reprendre le chemin jusqu’à chez elle. Comment pourrait-elle encore regarder Ryo après ce qu’elle avait eu envie de faire ? Elle se sentait comme coupable de l’avoir ainsi trahi. Mais que pouvait-elle faire, cela allait au-delà de sa simple raison. Chaque jour, elle sentait son cœur prendre le dessus sur sa propre vie. Et pourtant il fallait qu’elle continue à lutter. Mais cela devenait trop fatiguant, trop difficile.  

Bifurquant sur une autre rue, elle ne retourna pas immédiatement chez elle. Il fallait qu’elle en parle. Il fallait qu’elle apaise cette crainte. Ouvrant la grille qui menait au cimetière, elle se dirigea vers la tombe de son frère, et s’écroula en larme.  

-« Hide… Je ne sais plus qui je suis… J’ai l’impression de me noyer dans des souvenirs qui ne sont pas les miens. Je n’ai plus de forces pour lutter. Que vais-je devenir ?... Guide-moi je t’en supplie… Et toi laisse-moi en paix !! Je ne sais pas ce que tu cherches, mais va-t-en !! Je ne suis pas Satsuki. Je suis Kaori et uniquement Kaori. Je n’ai rien à voir dans tout cela !! »  

Pourquoi sa deuxième chance de vivre était-elle si douloureuse ? Elle avait beau tenté de trouver les réponses, elle ne comprenait pas pourquoi le destin avait décidé de s’acharner ainsi sur elle.  

-« Tu n’as plus le choix, tu dois accomplir ta mission… », lui souffla une voix intérieure.  

Mais Kaori tenta de se boucher les oreilles, pour ne plus entendre ces paroles. Non elle n’était pas une criminelle, elle n’avait jamais voué de haine à personne malgré le monde dans lequel elle évoluait…  

-« Tais-toi !!, hurla-t-elle alors. Tu n’as pas d’ordre à me donner. Je ne suis que Kaori et le resterai !! »  

-« Tu ne peux pas lutter, cesse de t’acharner… Tu sais ce que tu dois faire, tu le sais au fond de toi… »  

Oui… Au fond d’elle-même, elle sentait que ses forces la quittaient chaque jour un peu plus. Chaque minute, chaque seconde, la rapprochaient de ce que son cœur désirait… La vengeance d’avoir fait de sa vie un enfer…  

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16