Chapter 13 :: Le côté obscur…

Published: 06-08-08 - Last update: 06-08-08

Comments: Coucou à tous !! Voilà le chapitre suivant en espérant qu'il vous plaira. Vous allez enfin connaître la réaction de Kaori... Aura-t-elle fait le bon choix ? suspense. Je remercie toutes celles qui me restent fidèles chapitre après chapitre, même si j'ai quelques pertes de lectrices lol. La fin approche doucement... Voilà bonne lecture et bizzzz à tous !!

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Les paroles de Ryo furent comme une claque en plein visage pour Kaori. Jamais il n’avait été aussi dur et direct avec elle. Comment pouvait-il ainsi affirmer que leur cliente était plus digne d’être la partenaire de City Hunter ? Elle n’avait pas mérité pareille injustice. Tentant de retenir ses larmes elle demanda la voix tremblante ;  

-« Tu penses vraiment ce que tu dis ? »  

-« Comment pourrait-il en être autrement après ce qu’il vient de se passer ?!! », renchérit le nettoyeur.  

Ne pouvant en supporter davantage, Kaori se réfugia dans sa chambre afin de laisser libre court à ses larmes. Comment pouvait-il être aussi cruel alors qu’elle tentait de mener un combat contre elle-même ? C’était trop dur, elle en avait plus qu’assez de tout cela. Il fallait que ça cesse.  

Dans le salon, un silence de plomb régnait. Kayana qui avait été témoin de la scène entre les deux partenaires, était plus que mal à l’aise. Elle comprenait la colère de Ryo, mais ne pouvait supporter l’idée de voir une jeune femme ainsi pleurer. Elle finit par briser ce calme malsain.  

-« Vous avez été très dur avec elle », souffla-t-elle doucement.  

-« Dans notre milieu, la moindre erreur peut être fatale. Elle le sait très bien et s’est comportée comme une débutante. Non seulement elle aurait pu vous faire tuer, mais se faire tuer ».  

-« Oui mais peut-être qu’elle a été prise par la panique, car à ce moment on aurait dit une autre personne », tenta de justifier Kayana.  

-« Prendre sa défense ne changera pas ma décision… », coupa net Ryo qui prit sa veste et sortit.  

Restée seule dans le salon, la jeune femme ne savait pas comment réagir. Oui elle avait bien senti à ce moment que quelque chose n’allait pas chez Kaori, mais elle n’aurait su dire quoi. Sur le coup elle avait pensé l’espace d’une seconde que celle-ci tentait de la faire tuer, mais elle était la partenaire d’un garde du corps cela n’avait pas de sens.  

Montant vers la chambre de son hôte, elle toqua timidement à la porte et l’ouvrit. Voyant Kaori en pleure, elle tenta d’apporter un peu de réconfort à la jeune femme.  

-« Ne vous inquiétez pas, il n’a dit cela que sous le coup de la colère ».  

-« Vous ne connaissez pas Ryo comme je le connais. Et je sais que malgré tout cela, il a raison dans ses propos. Je ne suis pas digne d’être sa partenaire ».  

-« Les erreurs sont humaines, il ne peut pas vous le reprocher ».  

-« Je n’ai pas droit à ces erreurs… », répondit simplement Kaori.  

Sur le toit de son immeuble, Ryo tirait sur sa cigarette le regard perdu dans le vague. Il revoyait sans cesse cette scène et ne comprenait pas la réaction de sa partenaire. Lorsqu’il avait réussi à se débarrasser de ses ennemis, il avait assisté impuissant à la scène, voyant Kayana tenter de sauver sa vie et celle de Kaori de toutes ses forces. Qu’avait-il bien pu se passer pour que Kaori ne réagisse pas ? Il avait eu tellement peur, que les mots de la colère étaient sortis sans le vouloir. A travers ces mots, c’était lui qu’il cherchait avant tout à blesser et non Kaori.  

Dans l’appartement de Hiroshi, celui-ci tentait de rester calme auprès de ses hommes après l’annonce de l’échec de leur mission.  

-« Je ne comprends vraiment pas comment vous avez pu échouer !! Je vous l’avais servi sur un plateau et vous trouver le moyen de la laisser filler !! », hurlait-il.  

-« C’est qu’elle est protégée par un garde du corps, expliqua l’un des hommes d’Hiroshi. Il est l’un des meilleurs dans le milieu, il se nomme Ryo Saeba, alias City Hunter ».  

-« City Hunter… Oui j’en ai effectivement entendu parlé. Mais cela ne change rien au faut que vous soyez tous des incapables !! Ramenez-moi cette formule au plus vite !! »  

Lorsque la plupart de ses hommes quittèrent son bureau, Hiroshi s’installa dans son fauteuil poussant un soupir. Son regard se posa alors sur la photo qui se trouvait sur son bureau, celle d’une Satsuki pleine de vie et souriante. Où avait-elle pu passer depuis tant de semaines ?  

Un de ses collaborateurs le plus proche était resté avec lui. Il finit par lui demander ;  

-« Avez-vous eu des nouvelles de Satsuki ? »  

-« Hélas, nous n’avons toujours aucune piste pour savoir où elle se trouve ».  

-« Elle n’a quand même pas pu s’évaporer comme ça ?!! », fit-il la gorge serrée.  

-« Je crois, monsieur, qu’il serait peut-être préférable de commencer à imaginer le pire ».  

-« Que cherches-tu à me dire ? Qu’elle est morte ?!! Non !! Non tu m’entends, jamais je ne pourrais accepter une chose pareille !! Pas elle… »  

-« Pourtant… »  

-« Continuez de chercher un point c’est tout !! »  

Celui-ci s’inclina et sortit à son tour poursuivre ses recherches. Bien qu’il se refusait à admettre une telle éventualité, un étrange pressentiment lui broyait le cœur. Et si cette tragédie s’avérait exacte ? Il espérait ardemment que cela ne serait pas le cas, même si une petite voix résonnait dans son esprit…  

Le reste de la journée se passa dans une ambiance électrique entre Ryo, Kaori et Kayana, où chacun tentait d’éviter l’autre. Le soir venu, Kaori prépara le dîner et monta dans sa chambre sans même manger quelque chose. Assise sur son lit, elle tentait d’apaiser la tristesse. Comment oserait-elle encore affronter le regard de Ryo après tout ce qu’il lui avait dit ? Plus que jamais elle se sentait désemparée.  

Sans s’en rendre compte, les minutes et les heures passèrent. Elle qui tentait de lutter contre le sommeil, finit par se laisser aller, et s’allongea sur ses couvertures sans même défaire le lit.  

-« Je te l’avais dit… Tu n’as plus le choix… »  

-« Quoi ?!!, fit Kaori se demandant ce qu’il lui arrivait. Je ne comprends pas !! »  

-« L’heure est venue d’accomplir ta mission… »  

-« Satsuki !! Je sais que c’est toi jamais je ne ferai une chose pareille. Ce matin, c’est toi qui a retenu mon bras et celui de Kayana je le sais !! »  

-« Pourquoi cherches-tu à me résister ? Il n’y a plus rien dans ce monde qui te retienne ».  

-« Tu te trompes !! Jamais je ne deviendrai une criminelle. Jamais !! Je suis la partenaire de City Hunter, je suis là pour venir en aide à ceux qui en ont besoin ».  

Dans son subconscient, Kaori entendit Satsuki éclater de rire.  

-« Parce que tu crois encore en cette idée de partenariat ?!! N’as-tu pas remarqué la façon dont il t’a traité ? Dans son regard il n’y avait plus rien qui le raccrocher à toi comme partenaire. Il a définitivement fait son choix ».  

-« Non c’est faux !!! », s’écria Kaori qui ne voulait pas en entendre davantage.  

-« Pourtant il n’a pas hésiter à t’humilier devant votre cliente. Crois-tu que c’est une preuve qu’il croit encore en votre duo ?... Non c’était un moyen pour se débarrasser de toi, pour te faire comprendre que tu n’es qu’un fardeau ».  

Plus Satsuki dévoilait ses arguments, plus le cœur de Kaori se brisait. Toutes ces émotions ces derniers temps l’avaient épuisé moralement. Et à présent la colère de Ryo avait fini de l’achever. Elle n’avait plus de raison de résister maintenant que celui-ci l’avait ainsi traitée. Et puis peut-être que d’arrêter la lutte finirait par lui apporter enfin la tranquillité d’esprit. Oui c’était si agréable de se laisser aller…  

-« C’est ça laisses-toi aller, tu verras tout ira mieux maintenant… », continua Satsuki.  

-« Pourtant je ne peux pas abandonner Ryo… », souffla faiblement Kaori dans un dernier élan de résistance.  

-« Et lui… Ne t’a-t-il pas abandonné en te rejetant de la sorte ?!! Tu connais cette douleur de se faire rejeter alors ferme ton cœur ainsi tu n’auras plus à souffrir… »  

Oui, elle avait raison. Ca faisait trop longtemps que ses sentiments étaient mis à mal. Trop longtemps qu’elle avait aimé sans rien en retour. Trop longtemps que Ryo avait joué avec ses sentiments. Et voilà qu’à présent il venait de lui infliger la plus horrible des humiliations. Elle sentit à cet instant la colère l’envahir, jamais elle ne pourrait lui pardonner de telles paroles. S’il n’avait plus besoin d’elle alors elle était libre de se détacher de cette mission.  

A ce moment, Satsuki prit définitivement le dessus sur la raison de Kaori. Et la jeune femme se laissa aller dans un sommeil qu’elle espérait doux et serein…  

Cette nuit alors que tout le monde dormait paisiblement, Kaori se réveilla lentement. S’étirant comme un félin, elle se leva, s’habilla, et sans bruit sortit de sa chambre. Refermant la porte de l’appartement derrière elle, elle descendit sans attendre les escaliers et poussa la lourde porte du sous-sol. Là, elle chercha l’arme qu’elle avait caché quelques jours plus tôt. Elle vérifia le barillet, celui-ci était vide. Tous ses gestes étaient d’une précision, comme si elle avait toujours fait cela. Elle continua son exploration et sortit des autres tiroirs des munitions et un silencieux. Rangeant tout cela dans sa veste noire, elle sortit de l’immeuble après avoir jeté un dernier coup d’œil vers la fenêtre de leur appartement. Puis courant, elle s’engouffra dans la pénombre et disparut totalement.  

Assise à son bureau, Saeko réfléchissait. Elle ne comprenait pas pourquoi aucun de ses hommes n’avaient été au rendez-vous qu’elle leur avait fixé. Qui avait bien pu donner un contre ordre ? Bien qu’ayant passé en revu tous ses hommes, elle n’arrivait pas à savoir qui pouvait être la taupe donnant ainsi à leur ennemi toutes les indications de la police. De même que les familles de Yakuza, elle n’arrivait pas à savoir qui cela pouvait être. Plusieurs d’entre elles avaient changé de chef, et lors de ses nouvelles enquêtes, elle avait appris, que le gouvernement avait le bras long concernant ces familles. Cette corruption avait dégoûté l’inspectrice. Pourtant si elle voulait sauver la vie de Kayana elle devait trouver l’identité de ce chef. Poussant un profond soupir, elle lâcha son stylo qu’elle tripotait depuis un certain temps.  

-« Il faut reprendre l’enquête depuis le début. Nous avons sûrement laissé passer un indice. Je dois remonter la filière à l’envers », se dit-elle.  

Ouvrant le tiroir de son bureau pour y sortir son dossier, elle tomba sur une vieille photo d’elle et Hideyuki. Un moment de nostalgie envahit son cœur. Ils étaient si jeunes sur cette photo, ils venaient à peine de sortir de l’école de police. A cette époque, ils avaient des rêves pleins les yeux. Une soif de justice qui les avait motivé à faire ce métier. Métier qui avait bien changé… A présent même les flics devenaient véreux, et le mot justice n’était plus qu’une idéologie…  

-« Je suis sûre que tu aurais réglé cette affaire beaucoup plus vite que moi… », murmura-t-elle visiblement fatiguée.  

Puis, reposant cette photo, elle se mit à étudier encore une fois le dossier, cherchant les failles qui pourraient lui donner des indices pour la suite.  

Kaori courait dans cette nuit noire aussi vite que si elle aurait été poursuivi. Le regard dur, elle ne semblait rien remarquer de ce qu’il se passait aux alentours. Arrivant à l’entrée du parc de Shinjuku, elle vérifia que personne ne l’avait suivi et s’engouffra à l’intérieur. Quelques couples tentaient de prolonger leur moment ensemble alors que quelques sans-abri avaient trouvé un banc pour y passer la nuit.  

La jeune femme continua son chemin, et s’engouffra un peu plus dans la pénombre de ce parc. Arrivée à un endroit qu’elle jugea satisfaisant, elle sortit son arme et y visa le silencieux. A l’aide d’une craie, elle fit un cercle au milieu d’un tronc d’arbre et recula de plusieurs mètres. Elle était complètement dissimilée par les feuillages, alors que la cible qu’elle venait de tracer, n’était que faiblement visible grâce à un réverbère non loin.  

Pointant son arme, elle se mit à tirer plusieurs coups. Lorsque son chargeur fut vide, elle s’avança vers sa cible un sourire satisfait aux lèvres. A son plus grand plaisir, elle n’avait échoué aucun de ses tirs. Prenant les munitions, elle rechargea son arme, et décida de se trouver un autre endroit. Cette fois-ci son choix se porta sur un arbre complètement caché de toute lumière. A nouveau elle réitéra l’opération de la cible et recula. Cette fois, sa vision était plus que floue et obsolète. Elle ne devenait qu’à peine l’endroit de son tir. Tentant néanmoins de se concentrer au maximum, elle tira deux coups. Malheureusement aucun des deux n’avaient fait mouche.  

A cet instant, elle se rappela les consignes de Hiroshi…  

Flashback…  

Alors qu’il entraînait Satsuki à tirer dans la pénombre, celle-ci qui était devenue très brillante au tir, n’arrivait cependant pas à toucher sa cible dans le noir. Rallumant les lumières Hiroshi lui dit ;  

-« Tu ne dois pas chercher à toucher la cible. Tes yeux ne peuvent voir dans l’obscurité. Mais ce que tes yeux ne peuvent voir, ton esprit lui est capable de le ressentir. Tu dois avant tout essayer de visualiser ta cible dans ton esprit et ensuite ton bras suivra… »  

Eteignant à nouveau les lumières, cette fois-ci Satsuki ferma d’elle-même ses yeux. Cherchant à visualiser l’endroit exact où elle se trouvait. Les premières minutes, ne firent que flou et ombre sans substance. Puis petit à petit, les murs se dessinèrent puis le stand de tir. Enfin les cibles qui se trouvaient en face d’elle. Lorsqu’elle fut certaine de son axe, elle tira sans hésitation. Vérifiant à la lumière, elle sauta de joie, lorsqu’elle constata qu’elle avait effleuré la cible. Elle savait que cela n’était que le premier pas de ses futurs progrès…  

Fin du flashback…  

Sortant de ses souvenirs, Kaori tenta d’appliquer ses conseils. A son tour, elle ferma les yeux et lorsqu’elle crut avoir bien cerné la cible, elle tira à nouveau deux coups. Malheureusement pour elle, elle ne toucha avec aucune de ses balles la cible.  

-« Et bien je crois qu’un entraînement intensif ne sera pas du luxe », souffla-t-elle pour elle-même.  

Regardant la montre qu’elle avait prise avec elle, elle constata qu’il était plus de trois heures du matin. Jugeant que pour un premier essai il était plutôt concluant, elle décida de rentrer pour ne pas éveiller les soupçons de Ryo. Dévissant son silencieux, elle rangea son arme et courut rentrer chez elle.  

Ouvrant la porte, elle fit attention à être la plus silencieuse possible. S’allongeant dans son lit, elle était satisfaite de sa petite escapade, et était plus que jamais prête à aller jusqu’au bout de ce qu’elle avait décidé…  

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