Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common e ...

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 6 :: chapitre 6

Pubblicato: 05-06-19 - Ultimo aggiornamento: 05-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Comment dire? Pour les lancers de massues et autres armes vengeresses, il faudra viser très loin, du côté de Saturne par exemple… Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 6  

 

Je m’habille anxieusement dans ma chambre. La journée va être très longue. Je vérifie une dernière fois ma tenue : ce tailleur pantalon, je dois l’avouer, me va plutôt bien et devrait m’éviter pas mal de désagréments avec la gente masculine à ce salon… Je passe une main dans mes cheveux, tentant de discipliner les mèches rebelles, en vain. C’est l’un des désagréments de m’être faite couper les cheveux. Les cheveux longs se disciplinaient plus facilement et rendaient mon allure plus féminine mais, dans mon nouveau poste, j’avais besoin de tempérer ce dernier fait. Et puis, m’avoué-je, quelle plaie de devoir passer autant de temps à me coiffer le matin... Cependant, ça me fait bizarre. J’ai l’impression de me revoir à la veille d’aller affronter Kaïbara sur ce bateau… Réprimant un soupir de nostalgie, je me concentre à nouveau sur le déroulé de la journée.  

 

J’ai une demie-heure pour aller au cimetière, puis direction le salon auquel je vais passer toute la journée à serrer des mains et promouvoir l’efficacité du port de Nagoya et son excellence en termes de sécurité, pour preuve le drame évité il y a quelques semaines et qui m’a valu cette promotion… Puis retour à l’hôtel, changement de tenue et présence obligatoire au cocktail donné par les organisateurs du salon pour quelques privilégiés avec le gratin tokyoïte… O joie, ô bonheur, je fais partie de ces privilégiés, ce qui me vaut le (dé)plaisir de devoir enfiler cette magnifique robe de soirée et de passer une nuit supplémentaire loin de mon bébé.  

 

Je regarde ma montre et me dépêche de prendre mon sac à main et ma sacoche. J’aperçois mon reflet dans le miroir. Ca fait très businesswoman, bien loin de la jeune femme qui se baladait dans Tokyo auparavant. Je hèle un taxi en sortant de l’hôtel, direction le cimetière. Je passe quelques minutes avec toi, aniki, te parlant de Kei et de ma vie. J’essaie de ne pas penser à lui. La douleur s’estompe difficilement… Je n’aurais pas dû faire cette virée nocturne hier soir. Ca a ravivé pas mal de choses...  

 

Des pas non loin me ramènent à la réalité. Je salue la vieille dame qui me croise alors que je repars et me dirige vers la sortie d’un pas vif. Par chance, un taxi passe peu après que je sois sortie et je grimpe dedans direction le salon. Je laisse mon regard errer sur la ville le temps du trajet, mélancolique. Tokyo me manque énormément, tout comme tu…. Non je ne peux pas m’aventurer sur ce chemin-là… Je dois garder ces barrières longuement érigées autour de mon coeur. Elles me protègent. Je dois le faire pour Kei. Je plaque un sourire déterminé sur mon visage en sortant du taxi et grimpe les marches du bâtiment. Je sens les regards appréciateurs de tous ces hommes sur ma personne mais n’en ai que faire…  

 

- Mademoiselle, l’entrée pour les hôtesses d’accueil se fait de ce côté. Vous êtes en retard., me tance un homme d’un certain âge avec un regard sévère.  

 

Je lis sur son badge qu’il est l’organisateur du salon. Je lui tend une main et, avec un regard sans faille, me présente :  

 

- Kaori Makimura pour le Port de Nagoya.  

- Pardon, Madame. Navré de cette confusion., bafouille-t-il.  

 

Il continue à se confondre en excuses tout en me guidant jusqu’à notre stand où je retrouve mes collègues. J’accepte obligeamment ses excuses sous leur regard compatissant. Ils ont eux-mêmes appris à leurs dépens que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Le temps où j’acceptais tout et n’importe quoi est terminé. Avec soulagement, je vois le monde affluer. Les portes sont ouvertes : c’est le début de la fin de la journée. Oui on se réconforte comme on peut, me dis-je ironiquement… Il est neuf heures du matin : j’en ai jusqu’à passé minuit à devoir supporter cette comédie.  

 

Mon client m’attend au commissariat avec Saeko. Dès que je croise son regard, il me paraît sympathique et peu d’hommes me paraissent sympathiques… Saeko nous présente rapidement puis nous faisons un point sur son emploi du temps. Il a deux réunions le matin, un déjeuner d’affaires puis un salon. Quelques heures de pause ensuite avant de devoir assister à un cocktail… Chouette, je vais avoir le droit d’enfiler mon plus beau costume de pingouin… Mon inspectrice d’amour m’informe qu’elle nous rejoindra le soir, devant faire office de cavalière pour son ami. Cela étant dit, nous partons au premier rendez-vous de mon client.  

 

Arrivés en haut d’un imposant gratte-ciel, je fais un point avec la sécurité du bâtiment et pénètre en premier dans la salle. J’occulte toutes les fenêtres ayant un vis-à-vis, vérifie tout l’équipement puis laisse entrer mon protégé. Celui-ci s’installe détendu à l’un des sièges et en sort ses dossiers. Patient, il en ouvre un et l’étudie. Lorsque son interlocuteur entre dans la pièce, il range calmement ses papiers et se lève pour accueillir son hôte. Je souris : il n’est pas imbu de lui-même mais sait qu’il est en position de force. Néanmoins, je ne sens aucune morgue chez cet homme et j’apprécie. Tu aurais aimé aussi, je pense. T’aurait-il tapé dans l’oeil ? Je ne pense pas. Vu ton degré de confiance en toi, tu te serais faite toute petite face à son regard, ce qui m’irait très bien.  

 

Ecoutant distraitement la réunion, surtout à l’affût du danger, je laisse mon esprit voguer. Tu as trente ans aujourd’hui mon ange. As-tu réuni des amis pour fêter cela ? Que deviens-tu ? Je sais que je n’aurai pas la chance de te voir et ce sera véritablement le premier anniversaire qu’on ne passera pas ensemble. L’année dernière, à la même heure, je te tenais dans mes bras… Je chasse ce souvenir trop distrayant de ma mémoire. Je le garde en réserve pour cette nuit. J’ai fait un truc stupide ce matin pour te dire à quel point ton absence m’a marqué : j’ai soufflé la flamme de mon briquet comme on soufflerait une bougie sur un gâteau en te souhaitant un joyeux anniversaire. Stupide, non ? Ce souvenir, malgré tout, me fait sourire.  

 

C’était toi, l’incorrigible romantique, la maniaque des célébrations… Tu as déteint sur moi. Toutes ces petites choses qui nous donnaient une occasion de célébrer le fait qu’on était en vie, je les guette et perpétue tant que possible. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, dit-on.  

 

J’ai croisé Miki ce matin : elle a plus de mal à accepter ton absence depuis quelques jours. Elle refuse de me dire ce qui ne va pas mais j’ai ma petite idée : le Cat’s Eye va bientôt accueillir un troisième occupant. Nul doute qu’elle voudrait partager cela avec sa meilleure amie… J’ai mal au coeur pour elle et pour toi aussi qui aurais été si heureuse d’être là pour aider ton amie. Peut-être même auriez-vous partagé cette expérience toutes les deux…  

 

Une certaine tension dans la pièce me ramène à la réalité. Les deux hommes disputent âprement les termes du contrat. J’examine les alentours mais ne ressens rien. La réunion se termine peu après et nous partons pour le deuxième rendez-vous où tout se passe sans anicroches… Après le déjeuner, nous prenons la direction du salon. Je regarde le planning que m’a fourni Saeko et grogne en lisant le nom complet du salon : Salon international du transport et de la logistique. Encore un truc barbant… Lorsque nous pénétrons dans le bâtiment bondé, j’ai une sensation fugitive étrange, quelque chose de familier mais je n’arrive pas à l’associer.  

 

Il y a beaucoup de monde dans ce bâtiment et je n’aime pas cela. Les sens aux aguets, je reste proche de mon client malgré les bousculades. Avec mon gabarit, il m’en faut beaucoup pour être délogé, du genre Falcon ou tes massues… Concentré, j’entends le mot bombe et tourne la tête vers les deux individus en pleine conversation. Je me détends : il parle d’une femme du salon… une femme dans ce salon, c’est plutôt étrange. Je ne vois que des costards cravates autour de moi.  

 

Beaucoup de monde se pressent autour de notre stand depuis ce matin et bizarrement je suis assaillie de questions beaucoup plus que mes deux collègues et je doute que ceux-ci aient des commentaires sur le fait d’être une femme dans ce monde d’hommes, de savoir qui porte la culotte à la maison…. Tous ces commentaires sexistes me donnent de l’urticaire… J’ai aussi eu le droit à deux numéros de téléphone et quelques gestes déplacés vite corrigés.  

 

Alors que je reviens d’une pause déjeuner ultra-rapide, je regarde cette cohue et, d’un coup, ressens une tension bien connue. Je me sens blêmir : tu es là. Prenant sur moi, je cache mon aura comme tu me l’as appris et reste sur mes gardes. Tu es grand. J’aurais le temps de te voir arriver. Prudente, je regagne mon stand. J’aperçois ton visage dans la foule. Je vois ton attitude : tu es en mission. Ton regard observe le monde qui vous entoure, évaluant les dangers potentiels. Je serre les dents. Tu te diriges sur mon stand. Je fais marche arrière et gagne les toilettes pour dames.  

 

Adossée au mur, je tente de ralentir le rythme de mon coeur qui s’est accéléré sans que je m’en aperçoive. Tu es toujours aussi beau, aussi charismatique. Mon coeur n’a toujours pas compris ce que mon cerveau s’entête à lui dire : tu n’es plus accessible, il faut t’oublier. Je sens les larmes poindre à mes yeux. Je repense à l’année dernière, au temps que j’ai perdu à me décider… Je maudis ma lâcheté qui m’a empêchée de te laisser me parler. J’ai envie de sentir tes bras autour de moi, ta chaleur m’envahir, ton odeur. J’ai envie de t’entendre me dire des mots doux, que tu m’aimes, que tu nous veux à tes côtés…  

 

Rouvrant les yeux, je fais face à mon reflet dans le miroir. Je suis livide. Je vois notre fils me sourire. Son rire résonne dans mes oreilles comme s’il était là et me remet d’aplomb. Je me redresse, me tapote les joues pour me redonner un peu de couleur puis sors de là. Je te vois de dos t’éloigner. Je respire et rejoins mon stand. Mes collègues n’en reviennent pas. J’ai loupé l’un des plus grands patrons de multinationales au monde. Ils lui ont fait l’éloge de notre port, tentant de l’intéresser. Nagoya a beau être le premier port de fret du Japon, il faut sans cesse le vendre et se battre pour garder cette place tant convoitée.  

 

La journée s’achève enfin et je regagne l’hôtel. J’appelle Sayaka pour prendre des nouvelles de Kei. Après avoir raccroché rassurée, je file sous la douche puis me repose un moment. Une demie heure avant de partir, je me maquille et enfile ma robe. Je rejoins mes collègues dans l’entrée de l’hôtel et nous partons au cocktail. Ils se battent pour me donner le bras. Les laissant à leurs querelles, gênée, je m’avance vers l’entrée en tendant mon carton d’invitation. Je pénètre dans la salle de réception et observe ces hommes et ces femmes vêtus de leurs plus beaux atours, mal à l’aise. Je ne me sens définitivement pas à ma place. Je refuse la coupe de champagne qu’on me tend et me mêle à la foule. Cette soirée va être un enfer…  

 

Je suis mon client et Saeko dans cette immense salle de réception. Je réprime l’envie de passer un doigt dans le col de ma chemise, trop serré à mon goût. C’est bien le genre de soirée que je déteste… Poliment, je décline le verre qu’on me propose. Saeko me dit qu’elle va assurer la défense rapprochée de son ami et me propose de veiller de loin, en me faisant un clin d’oeil. Je lui souris, reconnaissant. Je choisis un coin un peu à l’écart, près des hautes baies vitrées, d’où j’ai une vue sur toute la pièce. Soudain, sortant de cette foule engoncée, je te vois apparaître dans une robe de soirée noire qui te va à ravir. Tu as repris ta coupe de cheveux faite au moment de l’épreuve Kaïbara et je sens mon coeur battre en même temps que les souvenirs affluent. Nos regards se croisent et se soudent. Je n’arrive pas à croire que tu es là devant moi, encore une fois. Je ne t’ai pas sentie. La joie de te revoir m’envahit. Je vois ton regard se voiler, une larme coule le long de ta joue.  

 

Caché dans un recoin de la pièce, tu me dévisages d’un regard intense. Je lis la surprise dans tes yeux, la joie. Je me sens toute chose. Je sens mon estomac se tordre sous les émotions et, malgré moi, mes pas me portent jusqu’à toi. Je m’arrête à deux pas de toi. Ta main vient se poser sur ma joue et tu essuies les larmes qui coulent sans discontinuer. La chaleur, la tendresse de tes gestes me font fermer les yeux et bientôt tu m’attires contre toi. Tes bras se referment sur moi et, malgré tout ce que je sais, malgré l’existence de ta femme, ton enfant, je me sens à ma place. Mes mains remontent dans ton dos et s’accrochent à tes épaules.  

 

Tu t’accroches à moi désespérée et je ne sais qu’en penser. Tu es là dans mes bras. J’en suis si heureux mais toi, je n’arrive pas à comprendre ce que tu ressens. C’est comme si tu te sentais coupable, triste… Je me sens soulagé de te tenir contre moi. Je ne veux plus te lâcher. Je croise le regard de Saeko et lui fais signe que je sors sur le balcon quelques minutes. Elle ne peut te voir. Je t’entraîne dehors et, dès que nous sommes seuls, je t’écarte et encadre ton visage dans mes larges mains. Tu as l’air si perdu mais tu es si belle que je ne peux résister. Je baisse mon visage vers le tien et pose mes lèvres sur les tiennes. Cette douceur, ce goût exacerbent mes sens et me poussent rapidement à approfondir notre échange. Je t’entends gémir sous mon assaut et mon coeur fait un bond dans ma poitrine.  

 

Je sens ta chaleur imprégner ma bouche, ta langue vient taquiner la mienne mais, alors que je ne peux réprimer le gémissement de plaisir qui monte en moi, la culpabilité prend le devant de la scène. Ta femme, ton enfant, je ne suis pas une briseuse de ménage… Je glisse mes mains à contre-coeur entre nous et te repousse doucement.  

 

- Non, Ryo. On… on ne peut pas., murmuré-je.  

 

Je ne comprends pas ce qui nous empêcherait de nous embrasser mon ange. Pourtant, c’est bien le sentiment qui se reflète dans tes yeux.  

 

- Pourquoi ?  

- Tu le sais très bien. Je ne peux pas m’immiscer entre toi et ta famille.  

 

Encore une fois, je ne comprends pas de quoi tu parles. C’est toi ma famille, Kaori.  

 

- Kaori, tu es ma famille.  

- Arrête. Je sais que tu as une femme et un enfant… Je ne peux pas t’éloigner d’eux.  

 

Tes paroles me font mal, Ryo. C’est ce que j’ai envie d’entendre, savoir que tu es toujours à moi mais ils sont là. Ta responsabilité est vis-à-vis d’eux. Tu me regardes avec des yeux ronds comme si je te parlais d’extraterrestres…  

 

- C’est quoi cette histoire de femme et d’enfant, Kaori ? Il n’y a personne.  

 

Tes yeux noisette me sondent, cherchant quelque chose qu’ils ne trouvent pas. Rougissante, tu bafouilles et m’expliques ce que cette Sayaka a vu. Je n’arrive pas à croire à cet horrible malentendu. Tendu, je me mets à rire mais nullement d’hilarité mais de pure nervosité. On a perdu six mois… Tu ne comprends pas ma réaction.  

 

- C’était une cliente que je devais protéger. Elle était harcelée par un homme qui voulait l’épouser pour s’approprier sa richesse. On a monté cette histoire de relation pour le pousser à bout…  

 

Je n’y crois pas. Quelle idiote ! J’ai encore fait une erreur monstrueuse. Les larmes reviennent de plus belle. Tu es seul. J’ai toujours ma place. J’ai besoin d’être rassurée. J’ai besoin de toi. Je m’approche lentement de toi et pose mon front contre ton torse. Tu m’entoures de tes bras et je me sens bien.  

 

- Kaori, je veux que tu rentres. Je ne veux plus être séparé de toi. Je veux vivre avec toi comme un vrai couple.  

 

Tu relèves brutalement la tête et croises mon regard, surprise, émerveillée. Je te souris, rassurant. Tes lèvres s’étirent dans un sourire timide.  

 

- Vraiment ?, me réponds-tu d’une toute petite voix.  

- J’ai besoin de toi., est ma réponse  

 

Pour te le prouver, je prends à nouveau tes lèvres dans un baiser d’abord tendre puis passionné. J’ai besoin de toi, mon ange, là, maintenant. Ce n’est pas le meilleur endroit mais je ne peux pas attendre. Mes mains se mettent à voyager sur ton corps, entreprenantes. Je sens ton corps réagir et cela amplifie mon envie.  

 

- Ryo, il faut qu’on parle.  

 

Je ne peux pas te laisser croire que tout est acquis. Je dois te parler de Kei. Je ne peux pas te laisser dans l’ignorance et prendre une décision sans avoir toutes les données. C’est important. Je sens que je vais perdre la tête. Tes mains, tes lèvres sont partout et mon corps, depuis trop longtemps en manque de toi, te réclame.  

 

- On parlera après., me réponds-tu d’une voix rauque, plongeant ton regard dans le mien.  

 

Je vois la flamme du désir briller dans tes yeux et m’y noie. Je sens les bretelles de ma robe tomber et tes lèvres se poser sur ma poitrine dénudée. Je glisse mes doigts dans tes cheveux puis m’accroche à tes épaules quand tu me plaques sur le mur. Je ne suis plus qu’une boule de sensations. Je n’arrive plus à réfléchir. Je ne réalise même pas qu’à dix mètres de nous une centaine de personnes discutent et plaisantent. Notre union est passionnée et sauvage et nous laisse tous les deux le souffle court. Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien. J’ai l’impression de voir le bout du tunnel.  

 

Soudain, les bruits de musique paraissent plus forts et je reviens à la réalité. Te regardant Kaori, je m’en veux un peu de m’être ainsi laissé aller. Je n’ai pas été très tendre avec toi. Doucement, je remonte les bretelles de ta robe, cachant ta poitrine à mon regard. Je le regrette un peu mais j’aurai l’occasion de la revoir dans peu de temps, me dis-je avec un petit sourire. Je laisse mes mains remonter jusqu’à ton visage et le lève vers moi pour t’embrasser tendrement. Je ne me lasse pas de tes lèvres.  

 

Après avoir quitté tes lèvres, je croise ton regard où danse une douce flamme. Mon estomac se noue. Je n’ai jamais aimé un homme comme je t’aime. Je n’arrive pas à croire qu’on va enfin pouvoir vivre ensemble.  

 

- Pourquoi tu es ici, Ryo ?  

- Le travail. Et toi ?  

- Le travail aussi.  

 

Tu lèves un sourcil interrogateur mais je te souris énigmatique. Ce petit jeu entre nous me rappelle avec plaisir nos échanges passés. Tu as la même idée en tête, je le sais.  

 

- Alors on finit notre travail et on se retrouve à la maison après.  

 

Tu me réponds d’un sourire mais progressivement celui-ci s’efface et tu sembles gênée. Une sourde angoisse naît au creux de mon estomac.  

 

- Non, ce ne sera pas possible. Il faut que je reparte avant.  

 

Je ne sais comment t’expliquer la situation. L’angoisse me prend. Comment te dire que nous avons un enfant ? Quelle sera ta réaction ? Si tu l’acceptes, comment me pardonneras-tu de t’avoir privé de lui tout ce temps ?  

 

- Pourquoi dois-tu repartir ?  

 

Ma voix est plus dure que je ne l’aurais voulue mais la peur qui m’envahit me prive d’une partie de mon self control. Je ne veux pas croire que quelque chose nous empêche de nous retrouver. Pas encore, pas maintenant que je t’ai demandé de revenir et qu’on vive ensemble vraiment.  

 

- J’ai refait ma vie. Je ne suis plus seule.  

 

A ton regard, je vois à quoi tu penses et je me rends compte de ma bêtise. Tu as mal interprété mes paroles. A qui la faute ? J’ai tellement peur que je ne réfléchis pas correctement. J’essaie d’attraper ton bras mais tu le dégages brusquement.  

 

- Ryo…  

- Tais-toi !  

 

Tes paroles m’ont fait mal. Je sens la colère prendre le dessus sur le reste et, pour la première fois de ma vie, je me sens capable d’être violent physiquement avec toi. Ton air coupable, ton regard désespéré me laissent de marbre. J’avais confiance en toi, en nous et je viens de me prendre une douche glacée. Mon coeur se brise et la douleur me balaye. Dans ces cas-là, je n’ai pas trente six mille façons de me défendre.  

 

- Je ne sais pas si tu as caché ton jeu pendant huit ans ou si tu t’es découvert ce côté en étant loin, mais je n’aime pas la femme que tu es devenue.  

 

Je te vois blêmir sous l’attaque mais ne peux m’empêcher de continuer.  

 

- Tu te fiches peut-être de tromper celui avec qui tu es maintenant mais moi pas. Je ne suis pas un briseur de couple. Ce rôle était tenu par Mick. Va le voir si tu tiens réellement à te faire…  

 

Je t’empêche de finir en te giflant. Tu poses une main sur ta joue meurtrie et me lances un regard meurtrier. Je recule : pour la première fois de ma vie, j’ai peur de toi.  

 

- Je ne veux plus jamais te voir !  

 

Après m’avoir asséné ce dernier coup de poing verbal, tu te retournes et t’éloignes de moi. Je m’effondre en larmes, battant le sol de mes poings. Je reste là pendant de longues minutes avant de reprendre le dessus et de me lever chancelante. Discrètement je gagne les toilettes, arrange ma tenue, rectifie vaguement mon maquillage. Je rejoins mes collègues pour leur dire que je m’en vais. Ils s’amusent comme des fous et acquiescent à peine. Juste avant de sortir, je balaye la pièce et croise ton regard. La colère que j’y lis me glace. Tu détournes brusquement la tête et je me sens délaissée, humiliée. Je sors de là et regagne l’hôtel, désespérée. Cette fois-ci, c’est la fin. Au petit matin, je rejoins mes collègues et nous reprenons la route pour Nagoya. Adieu Tokyo, adieu Ryo…  

 

La mâchoire crispée, je prierai presque pour que quelqu’un s’en prenne à mon client, que j’ai une occasion de me défouler et évacuer cette violence qui brûle en moi. Tu t’es donnée à un autre, mais le pire, c’est que tu t’es donnée à moi en étant encore avec un autre… Tu incarnais la pureté, l’honnêteté, la perfection dans mon monde. Ta trahison brise ce qu’il y avait enfin de beau dans ma vie. Si je ne peux plus avoir confiance en toi, que me reste-t-il ?  

 

Cette soirée se termine enfin. Je ramène mon client à l’aéroport où il reprend l’avion dès ce soir. Dès que son avion décolle, je remonte en voiture après un bref signe de tête à Saeko et rentre chez moi. Je file directement dans la salle de tir où je laisse exploser ma colère, vidant chargeur sur chargeur, pendant des heures. Je finis par remonter et vais prendre une douche. Ma colère est tombée, ne reste que la douleur. Sans m’en rendre compte, les larmes se mêlent à l’eau de la douche. Je pleure ta perte, la perte de ce bébé que nous n’aurons pas, de ce que nous aurions pu être. Je maudis le destin qui se joue de nous, cet homme que tu aimes et qui va te retrouver, t’avoir pour toute la vie. Je hais l’homme jaloux qui t’a envoyée le rejoindre plutôt que de te supplier à genoux de le choisir et de rester.  

 

Je sais que je t’ai blessée une fois de plus. J’ai eu la chance de te retrouver, de te dire ce que je rêvais de te dire, d’arranger les choses entre nous. On y était presque. J’y ai cru et toi aussi. Tu voulais me parler avant que je ne te fasse l’amour, je ne t’en ai pas laissé l’occasion. Ca n’excuse pas tout ce que tu as fait parce que tu aurais pu te refuser à moi. Mais j’ai ma part de responsabilité.  

 

Pour maintenant, cela n’a plus d’importance. Toi et moi, c’est fini. Je dois tracer un trait sur le passé et oublier. Adieu Kaori. 

 


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