Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem correctly rated, pleas ...

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 11 :: chapitre 11

Pubblicato: 10-06-19 - Ultimo aggiornamento: 10-06-19

Commenti: Bonjour, le suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires.^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 11  

 

Je suis perdue. Je ne sais pas où je suis ni ce qui se passe. Mes paupières refusent de s’ouvrir, mes oreilles d’entendre, mon corps de bouger. Je me souviens avoir eu mal, du bruit du verre qui éclate, des hurlements de Kei. Kei, comment va-t-il ? J’ai peur pour lui. Je me souviens : tu le tenais et, avec toi, il ne peut rien lui arriver… Je sens le bébé bouger en moi. Il est vivant, quel soulagement… Je dois me concentrer, reprendre le contrôle… Je n’y arrive pas. Je suis trop fatiguée, je m’endors…  

 

Un effleurement sur ma main me réveille. Je n’arrive toujours pas à ouvrir les yeux. J’entends des murmures au loin sans arriver à comprendre ce qui se dit. C’est frustrant et je sens les larmes couler sur mes joues et quelqu’un qui les essuie. Pourquoi elles arrivent à franchir la barrière de mes paupières alors que je n’arrive pas à les ouvrir ? Je hurle mais tout ça n’est qu’intérieur. Je le sais. J’ai un tube dans la bouche. C’est désagréable mais je n’ai pas la force de le retirer. Je suis bien incapable de bouger mes membres. Ces effleurements reprennent et finissent par m’apaiser. Je me rendors, épuisée.  

 

La sensation de brûlure me réveille, d’abord au visage, puis à l’épaule et au ventre. Elle s’estompe progressivement. Je sens qu’on réajuste les couvertures sur moi. J’entends un murmure et une main dans mes cheveux. Un contact chaud et humide frôle ma joue. Je sens une présence familière, non deux. L’amour et la tendresse m’entourent. Je me sens rassurée, soutenue, je ne suis plus seule. Une main saisit la mienne et la chaleur envahit mes doigts. J’essaie de la serrer mais mes doigts refusent d’obéir à mon grand désespoir. Je veux me réveiller ! Les efforts que je fais me fatiguent et je me rendors.  

 

- Maman !  

 

J’entends cette voix et je souris intérieurement. Mon petit garçon est à mes côtés. Une bouffée d’amour m’envahit mais je ressens également de la culpabilité. Je dois me réveiller : je ne peux pas le laisser dans l’expectative. Il a besoin de moi. Fais un effort, Kaori. Secoue-toi, bouge, hurle, cligne des yeux ! C’est quand même pas compliqué : tu l’as fait des milliers de fois. Tu vas rester combien de temps dans cet état ? Bouge-toi ma vieille ! Une main se pose sur la mienne. C’est toi. J’entends ta voix. Tu m’encourages, tu me dis des mots doux. Je sens mon coeur battre un peu plus fort. Je te jure que je vais me battre et je vais m’en sortir, Ryo, pour Kei, pour toi, pour notre bébé. Forte de cette nouvelle résolution, je me rendors.  

 

J’étouffe, je n’arrive plus à respirer, j’ai besoin d’air. A l’aide ! Que quelqu’un m’aide ! Je vais mourir. Je ne peux pas mourir… Je sens soudain une main se poser sur mes cheveux et m’enjoindre de me calmer. Cette voix… Mick… J’essaie de me raisonner mais j’étouffe et la panique est plus forte… Soudain, deux mains immobilisent mes épaules et je sens le tube glisser hors de ma bouche. Je sens l’air pénétrer ma trachée, emplir mes poumons. Ca fait mal mais ça fait du bien. Malgré tout, mes yeux ne veulent toujours pas s’ouvrir et je ne peux articuler le moindre son.  

 

- Doc, pourquoi elle ne se réveille pas ?, entends-je au loin.  

- Son corps a encore besoin de récupérer. Elle est sur la bonne voie. Je vais prévenir Ryo.  

 

Le téléphone sonne dans l’appartement. Il est huit heures du matin et je suis déjà réveillé. Finies les grasses matinées avec un enfant de dix-huit mois… Kei tient de toi pour cela. Je décroche anxieux et entends la voix du Professeur me dire que tu as rejeté l’intubation. Même si tu n’es pas encore avec nous, c’est un très bon signe. Tu vas t’en sortir. Je regarde Kei, soulagé. Je nous prépare en vitesse et nous nous rendons à la clinique. Ca fait dix jours maintenant que tu es dans le coma, dix jours de peine et d’angoisse. Je me demande ce que tu sens, ressens. On t’a vue pleurer, Kaori. Mon coeur s’est serré de chagrin. Je ne sais pas quoi dire ni faire pour t’aider. Nous sommes là toute la journée à veiller le moindre signe mais rien. Le premier signe est venu cette nuit et je n’étais pas là. Pour Kei, c’est mieux. Je sais que le spectacle d’un patient rejetant son intubation est impressionnant.  

 

Lorsque j’arrive, Mick nous accueille avec un grand sourire.  

 

- Elle va s’en sortir.  

- C’est une battante. Elle reviendra pour Kei., réponds-je avec un léger sourire.  

 

Je pénètre dans ta chambre, laissant Mick rentrer chez lui profiter de quelques heures de sommeil. Je pose Kei sur le lit et surveille ses faits et gestes pour qu’il ne te blesse pas. Il remonte doucement et vient poser les doigts sur ton visage. Les coupures qui le parsemaient commencent à s’estomper. Le Professeur a donc retiré les bandages, te rendant visage humain. Je l’entends babiller. Il doit te raconter des choses et attend parfois ta réponse. J’avoue ne pas comprendre tout ce qu’il raconte mais sa « conversation » emplit la pièce d’une légèreté que j’apprécie énormément. J’appréhende de ne pas être là à ton réveil. Je n’ai pas envie que tu te réveilles seule sans aucun repère. J’aimerais pouvoir t’apporter un peu de sérénité au moment où ça arrivera. J’ai ma petite idée : j’espère que tu apprécieras…  

 

Je sens ta présence en plus d’entendre la conversation que Kei me fait et ça me rassure. Mon petit bonhomme me raconte ce qu’il fait avec toi et ça me réchauffe le coeur. Je te jure que je fais tous les efforts possibles pour ouvrir les yeux mais je n’y arrive toujours pas. Je ne peux pas non plus bouger. J’ai à nouveau ce sentiment de dissociation sauf qu’aujourd’hui je suis vivante à l’intérieur et mon corps est comme mort. Je ne suis pas loin mais il me faut encore patienter… Je n’ai aucune notion du temps qui passe. Je ne sais pas si cela fait juste quelques heures ou alors des mois que je suis dans cet état. Je sens encore le bébé bouger en moi donc cela fait moins de six mois mais, je ne peux bouger la main et la poser sur mon ventre. N’est-il encore que légèrement arrondi ou alors proche de l’explosion ? Je sens une légère pression sur mes lèvres : c’est chaud et humide. M’embrasses-tu ? La fatigue me submerge et je repars dans le noir.  

 

Les épisodes d’éveil se succèdent sans que je puisse les compter. Je vis au gré des bruits et sensations qui m’entourent. C’est frustrant. J’entends pour la première fois depuis des mois mes amis mais suis incapable de leur parler. Tu es là à mes côtés avec notre enfant. Je sens vos caresses sur moi mais ne peux y répondre. Je voudrais crier que je suis là et que je vous entends mais rien ne veut sortir. Je vous aime. Votre présence me fait un bien fou même si elle me frustre également. Je vais continuer de me battre.  

 

La sensation d’être manipulée me réveille à nouveau. Cette fois, je sens nettement la pression de mains sur mon corps. Quelqu’un enlève les pansements. Je suis touchée à l’épaule et à l’abdomen. Il y a quelque chose de différent aujourd’hui. Je me sens bizarre. Tout semble amplifié. J’entends la porte se refermer. Sans trop y croire, je fais un énième test : paupières, ouvrez-vous ! A peine entrouvertes, la lumière m’éblouit et je les referme. Quoi ! J’ai refermé les paupières ? J’ai réussi à les ouvrir. Doucement, laissant le temps à mes pupilles de s’adapter à la clarté, j’ouvre les yeux. J’ai du mal à me focaliser et, pendant un long moment, je regarde le plafond, me demandant où je suis. La panique m’envahit : je suis seule et déboussolée. Tentant de me maîtriser, je promène le regard autour de moi et mes yeux s’arrêtent sur un objet posé sur ma chevet : la photo de mon frère et moi. Un sourire étire mes lèvres et la sérénité revient dans mon esprit. Si elle est là, tu n’es pas loin. Même si tu ne peux être avec moi, tu penses à moi et rien que cela me rassure.  

 

J’entends les bruits dans le couloir et tente d’appeler mais ma voix est enrouée et ne sort qu’un petit couinement qui me fait grimacer de honte. Le bouton d’appel est non loin mais mes bras me semblent encore trop lourds pour les lever. Je baisse les yeux vers mon ventre. Il s’est arrondi mais ça reste encore raisonnable. Doucement j’arrive à faire glisser ma main dessus et sens le bébé venir se positionner dessous. Cette sensation incroyable que j’avais vécue avec Kei m’envahit de nouveau, ce sentiment de partage et compréhension innés. Soudain, je ressens une présence non loin et mon coeur se met à battre plus fort. Tu es là.  

 

Cela fait trois semaines maintenant qu’avec Kei, nous répétons ce rituel. Nous arrivons le matin vers neuf heures, espérant que ce soit le bon jour, celui où tu te réveilleras. Chaque jour qui passe devient plus difficile pour lui comme pour moi. Il a tellement de mal à s’endormir le soir que je l’ai pris avec moi. Sa maman lui manque énormément tout comme à moi. Ce matin, je me suis dépêché. Mick n’a pas pu passer la nuit ici car il avait une enquête et il a bien le droit de travailler alors tu as dû passer la nuit seule. Je suis inquiet à l’idée que personne n’ait pu veiller sur toi. J’ai l’impression d’avoir fauté mais je n’ai pas encore le don d’ubiquité…  

 

Quand nous arrivons dans la clinique, je ne peux empêcher le sourire qui monte à mes lèvres. Je n’y croirai vraiment que lorsque je t’aurai vue mais je suis presque sûr que tu es réveillée. Sans attendre, je prends Kei dans mes bras pour aller plus vite et m’approche de ta chambre à grandes enjambées. Je toque à la porte et pénètre doucement dans ta chambre. Mon coeur se met à battre la chamade lorsque je plonge dans tes prunelles noisette et une émotion intense m’envahit. Que te dire ? Que je suis heureux, soulagé, infiniment reconnaissant ? C’est tout cela et bien d’autres choses encore…  

 

- Maman !, s’écrie Kei, extatique.  

 

J’ai bien du mal à le garder à bras le temps d’arriver jusqu’à ton lit. Je le pose et il se jette sur toi. Je vois la grimace que tu fais lorsqu’il atterrit sur ton ventre mais je pense que ce n’est rien pour toi par rapport à la joie de le sentir contre toi. Emu, je te vois doucement porter la main sur sa tête pour lui caresser les cheveux. Je fronce les sourcils car je vois que ce geste te demande un effort considérable mais j’imagine que c’est normal après trois semaines d’inactivité. J’en toucherai deux mots au Professeur.  

 

Je vois que tu essaies de parler mais n’y arrive pas. Je m’approche de toi et pose une main sur tes cheveux en un geste d’apaisement.  

 

- Tu veux un peu d’eau ?  

 

J’acquiesce. Ma gorge me semble sèche et ça devrait m’aider. Elle est serrée par le bonheur de retrouver mon petit garçon et l’homme que j’aime qui semblent tous deux en bonne santé. Je laisse le liquide humidifier ma trachée et ferme les yeux un moment.  

 

- Ca va ?, me demandes-tu anxieux.  

- Oui, ne t’inquiète pas. Je suis juste fatiguée.  

 

Fatiguée mais je ne veux rien perdre de ce moment de bonheur. Kei ne décolle pas de mon abdomen et, même si c’est légèrement douloureux, ce n’est rien comparé à la chaleur qui m’envahit. Tu t’assieds sur le lit à mon côté et prends ma main libre, la caressant doucement du pouce. Tu me fixes de ton regard sombre et des papillons se mettent à voler dans mon ventre.  

 

- Je vais appeler le Professeur pour qu’il puisse t’examiner avant que tu ne te rendormes.  

 

J’acquiesce me délectant du contact de mon fils. Mais celui-ci, voyant son père s’éloigner, me fait faux-bond. On est bien peu de chose, me dis-je en souriant. Kei a trouvé un nouveau centre d’intérêt et modèle à suivre. Je vois ses yeux pétiller et j’entends sa joie quand il t’appelle pour venir avec toi. Ton regard n’a rien à lui envier quand tu poses les yeux sur lui. J’y vois une lueur sereine et chaleureuse que je n’avais jamais vue briller avec autant d’intensité. Je n’ai aucun doute sur le fait que vous êtes tombés amoureux l’un de l’autre, si je puis m’exprimer ainsi. Ca me fait chaud au coeur et, en même temps, ça m’effraie car je n’ai aucune idée de ce qui adviendra quand cette affaire sera finie. Comment ça se passera si je repars à Nagoya ? En ai-je seulement envie ? Je préfère laisser ces questions de côté pour le moment, une chose à la fois. Pour le moment, il faut que je me remette et sorte d’ici.  

 

Le Professeur rentre et m’examine. Il me pose un tas de questions. Bien évidemment, quand il me demande la date, je suis incapable de lui répondre : je n’ai aucune notion du temps que j’ai passé dans le coma. Je suis effarée quand ils éclairent ma lanterne et m’apprennent que ça a duré trois semaines. Je jette un regard anxieux à Kei mais il me sourit et ça me soulage. Apparemment ça ne l’a pas traumatisé outre mesure et, quand je vois le lien que vous avez créé, je le comprends mieux. Le médecin m’explique l’étendue de mes blessures et que ça prendra quelques mois pour que tout rentre dans l’ordre. Mon foie va se régénérer, quel organe magique… Il veut me garder en observation encore quelques jours et me demande de me reposer. J’accepte de mauvaise grâce. Il nous laisse après m’avoir confié qu’il était heureux de me revoir et pas simplement en vie… Après son départ, je me tourne vers toi, sentant les larmes me monter aux yeux.  

 

- Je vous ai entendus. Je ne comprenais pas tout mais je vous entendais. Ca m’a fait du bien de me sentir entourée mais c’était tellement frustrant de ne pas avoir la maîtrise de mon corps.,  

- Tu as pleuré pendant ton coma. Je me demandais à quoi tu pouvais bien penser., dis-je.  

 

Je m’assieds à côté de toi, soulagé de te voir éveillée. La pâleur de ta peau et les cernes sous tes yeux montrent que l’épreuve n’a pas été de tout repos et que ton « sommeil » n’a pas été totalement réparateur. J’ai besoin de te sentir contre moi. Laissant Kei jouer par terre avec les quelques jouets que j’ai récupérés, je passe un bras autour de tes épaules et t’attire contre moi. J’ai un peu peur que tu me repousses mais tu ne le fais pas à mon grand soulagement. Ta chaleur contre moi me fait du bien et me rassure sur le fait que tu es bien vivante.  

 

- Tu es allé chez moi à Nagoya ?, me demandes-tu en posant ta joue contre mon torse.  

- Oui, je me suis dit que tu aurais besoin de quelques affaires, Kei aussi…  

- La photo…  

- Comme je ne pouvais pas être là tout le temps, je te l’ai ramenée pour que tu ne sois pas seule à ton réveil. Je pense que tu n’aurais pas apprécié que je laisse Kei à un autre pour rester à ton chevet.  

- En effet. Vous avez l’air de bien vous entendre.  

- C’est un merveilleux petit garçon. Il s’est montré très courageux comme sa maman…, me dis-tu en me serrant un peu plus contre toi.  

 

Je sens une certaine fierté dans ta voix et la réponse ne se fait pas attendre : mes joues rosissent de plaisir. Je ne sais pas quoi te répondre. Tu ne m’as pas vraiment habituée à recevoir des compliments de ta part et ça me fait tout drôle.  

 

- Merci, Ryo. Merci de t’être occupé de lui et d’avoir été me chercher des affaires. Rien ne t’y obligeait.  

- Je sais… Kaori, il faudra qu’on parle quand tout sera terminé. Je… je ne veux pas vivre loin de vous. Je veux voir Kei grandir…  

 

Je ne sais pas pourquoi j’hésite à te dire que je veux un nous aussi. Je ne veux pas qu’être le père de Kei et de notre deuxième enfant. Je veux être ton compagnon, ton mari, ton amant, ce que tu m’autoriseras à être pour que je puisse rester à tes côtés. Ton poids se fait doucement plus lourd et je m’aperçois au bout de quelques minutes que le silence n’est pas dû au fait que tu observes notre fils jouer ou à une intense réflexion mais au fait que tu t’es endormie contre moi. Je te repose doucement contre l’oreiller et décide d’aller appeler nos amis pour leur dire que tu t’es réveillée. Kei m’accompagne joyeusement, courant -enfin autant qu’un enfant de cet âge le peut- dans le couloir malgré mes remontrances. Son enthousiasme me fait sourire. Tout semble pour lui une source de découverte et de plaisir de tous les instants.  

 

Je téléphone au Cat’s et le cri de joie de Miki me déchire presque le tympan. Je dois user de tout mon pouvoir de persuasion pour lui expliquer que ça ne sert à rien qu’elle arrive de suite car tu viens de t’endormir, qu’elle a elle-même le temps de se reposer afin de profiter de vos retrouvailles. Elle finit par m’écouter et me concède ce point mais me jure qu’elle arrivera cet après-midi. Je téléphone ensuite à Mick qui s’en veut d’avoir été absent lors de ton réveil et, malgré mes protestations, me dit qu’il arrive pour profiter un peu de sa douce Kaori. Il a intérêt à bien se tenir avec toi et surtout ne pas te réveiller si tu dors ou je vais me fâcher… Saeko, égale à elle-même, me répond d’une voix posée qu’elle est soulagée et qu’elle viendra te voir dans la soirée. Je dois être le seul à détecter cette petite pointe enjouée dans sa voix. Je finis par laisser un message sur le répondeur d’Eriko qui fait une tournée en Europe. Elle a aussi souffert de ton départ.  

 

Je retourne auprès de toi et te regarde dormir jusqu’à ce que mon américain d’ami arrive. Profitant de sa présence, je sors avec Kei après avoir sermonné le dragueur numéro deux du Japon et fait promettre de ne pas t’embêter. Je jette un dernier regard dans ta direction avant de fermer la porte vous laissant tous les deux.  

 

Lorsque je rouvre les yeux, je ne sens ni ta présence ni celle de Kei et mon coeur se serre. Où êtes-vous ? Une main se pose sur la mienne et un poids fait s’affaisser le matelas à mes côtés. Je me tourne et vois le doux sourire de mon ami. J’ai un peu peur de ce qu’il va me dire : c’est la première fois que je lui parle depuis plus de deux ans. Je sens ma gorge se serrer.  

 

- Mick…  

- Bonjour, ma belle. Alors tu ne savais pas comment faire ton retour ? Tu as trouvé un moyen digne de City Hunter ?, plaisante-t-il.  

 

Je vois ses yeux briller avec émotion. Je suis incapable de répondre et me mets à pleurer à chaudes larmes. Je suis tellement heureuse de le revoir. Je me sens si coupable de l’avoir fait souffrir. Je ne sais pas si un jour il arrivera à me pardonner ma disparition. Ca vaut d’ailleurs pour tous mes amis. Je sens ses bras m’attirer vers lui et m’entourer. Je sens son affection m’envahir.  

 

- Je suis tellement heureux de te revoir., murmure-t-il contre mon oreille.  

- Moi aussi… Je suis vraiment navrée.  

- Ne le sois pas. Pourquoi tu n’es pas venue nous voir ?  

- Je ne pouvais pas. J’avais besoin de m’en aller, de sortir de ce gouffre où j’étais tombée. J’ai agi sur un coup de tête tellement j’avais mal. Il fallait que je le fasse de suite ou j’aurais changé d’avis et tout aurait repris comme avant.  

- Je comprends, ma douce. Ne t’inquiète pas., dit Mick en me serrant un peu plus pour apaiser ma peine.  

 

Je referme doucement la porte que j’avais entrouverte sans savoir ce qui se disait. J’ai entendu au-delà de tes mots ton cri de douleur, la blessure que je t’ai infligée en ce jour maudit où ma peur de te perdre t’a poussée à partir. Si tu savais comme je m’en veux… Quatre jours avec toi n’avaient pas suffi à me donner confiance en nous, en notre avenir, notre capacité à surmonter les épreuves. Deux ans sans toi ont tout balayé. Je n’ai plus peur pour nous, même pas avec un nous élargi. Non, j’ai peur que tu repartes et me laisses à nouveau seul. Il faut que je trouve les mots ou les gestes qui sauront te redonner confiance en notre potentiel, qui te donneront l’envie de retenter l’expérience… Un léger à-coup sur mon bras me ramène à la réalité. Deux grands yeux sombres m’observent interrogateurs.  

 

- Tu veux aller voir maman ?  

 

Mon fils acquiesce et, sortant de mes pensées, je toque à la porte et nous entrons. Kei entre rapidement et est attrapé par Mick qui le fait voler en l’air, lui arrachant un rire sonore. Je jette un regard discret vers mon ami puis vers toi. Pas assez discret apparemment, tu me souris avec une lueur étrange dans les yeux. Gêné, je vais m’adosser au mur près de toi et observe la scène. Vous entamez une conversation enjouée où tu racontes une partie de ta vie à Nagoya. Je t’écoute et en découvre un peu plus sur toi et ta vie là-bas. Je sais que tu enjolives les choses pour qu’on ne s’inquiète pas, qu’on pense que tu t’y sentais bien. Mick et moi échangeons un regard entendu : nous ne sommes pas dupes. Mick repart au bout d’une bonne heure, nous laissant à nouveau seuls et songeurs...  

 

Après le repas, je me repose un peu. Je sais que tu as entendu le début de ma conversation avec Mick : j’ai senti ta présence et ton émotion. Je ne sais pas ce qu’il adviendra et préfère repousser la réflexion à plus tard. Je suis anxieuse : tu m’as appris que Miki et Falcon vont arriver. Je regarde Kei qui fait la sieste à côté de moi et tente de prendre exemple sur lui. Je ferme les yeux et calque ma respiration sur la sienne. Je vais revoir ma meilleure amie après deux ans de silence. Peu après, la porte s’ouvre délicatement et je vois le visage de Miki apparaître dans l’entrebâillement. Avec un sourire, je l’invite à entrer. Elle vient vers moi avec un joli ventre arrondi.  

 

- On va pouvoir comparer nos grossesses., lui dis-je avec un petit sourire.  

 

C’est une entrée en matière maladroite mais je n’ai rien trouvé de mieux. Je vois ses yeux se remplir de larmes et elle avance vers moi et pose sa main sur mon bras où la perfusion est attachée, Kei occupant l’autre côté.  

 

- Je suis si contente de te voir, Kaori. Tu m’as tellement manqué.  

- Toi aussi Miki. Je suis désolée de ne pas avoir été assez forte pour t’appeler.  

- On oublie tout. Tu es là, c’est tout ce qui compte.  

 

Je ne veux pas lui dire que je ne sais pas si mon retour est définitif ou non. Cela dépend de beaucoup de choses et surtout de… toi. Je veux juste profiter du moment présent. Pour le reste, on verra après.  

 

- Où est Falcon ?  

- Il est dehors avec Ryo. Ils discutent mais je pense surtout qu’ils nous laissent un peu d’intimité.  

- Miki, j’ai une question.  

 

J’hésite un moment mais je ne vois pas à qui d’autres la poser. Je repense à ce que Saeko m’a dit, que je t’avais manqué et j’ai besoin de savoir.  

 

- Je t’écoute.  

- Co… comment était Ryo en mon absence ?  

 

Elle me regarde un peu gênée, lance un regard vers la porte puis pousse un soupir.  

 

- Tu lui as manqué. Il a changé après ton départ. Il faisait le joli coeur à l’extérieur mais plus entre nous. Kaori, il nous a expliqué ce qu’il t’avait dit et je pense que tu ferais mieux d’en discuter directement avec lui.  

- Je sais mais j’ai peur.  

- Je m’en doute mais vous avez besoin d’aplanir les choses, surtout avec deux enfants dans la ligne de mire. Je suis consciente qu’il a dû te blesser profondément mais je pense toujours que vous êtes faits l’un pour l’autre… si vous réussissez enfin à vous parler vraiment.  

- Peut-être. Merci Miki, merci d’être honnête avec moi et avec lui.  

- De rien. Alors…  

 

Nous parlons un bon moment jusqu’à ce que tu reviennes avec Falcon. Celui-ci, pourtant avare de paroles, me félicite sur la qualité de mon installation à Nagoya. Prudente, surtout avec un bébé et mon passé, j’avais truffé ma maison de pièges. J’avais, semble-t-il, fait honneur à mon maître en adaptant ses techniques dans un endroit où vivait un enfant. Je rougis sous le compliment de Falcon qui se racle la gorge gêné également. Je sens ton amusement à la situation et tu ne te prives pas d’une petite remarque ironique à l’attention de ton ami. Alors que Kei se réveille, je me sens décliner. Le sommeil qui se refusait à moi tout à l’heure me réclame à corps et à cris et, sans pouvoir résister, je m’endors.  

 

Je vois tes yeux se fermer doucement. Tu tentes de lutter, en vain, et finis par baisser pavillon. Kei étant réveillé, je le descends du lit et il accepte d’aller goûter dehors avec Miki qui commence à l’apprivoiser, heureuse de chouchouter celui qu’elle considère déjà comme son neveu. Avec beaucoup de précautions, je réajuste ton oreiller et la couverture pour que tu sois confortablement installée. Je dépose un baiser sur ton front et t’observe quelques instants dormir, imprimant ton image dans mon cerveau. Peu après, je prends ma veste et me tourne vers Falcon.  

 

- On y va ? Mick doit nous attendre dehors.  

 

Il acquiesce et me suit. Nous avons tous les trois une petite visite à faire… Maintenant que tu es tirée d’affaires, je peux me concentrer sur ma deuxième tâche : m’assurer de votre sécurité et que le dragon d’or ne vous menacera plus. J’embrasse Kei en passant, lui assurant que je reviens d’ici peu et qu’il peut rester avec Miki, le temps que tu te réveilles. Il rechigne un peu puis abdique quand elle lui propose un morceau de chocolat. Traître, dès qu’on le prend par les sentiments, il tourne le dos à sa famille, pensé-je en souriant amusé. Avant de sortir, je me retourne et observe le couloir qui mène à toi. Mes pensées volent vers toi, ma Kaori. Je vais enfiler mon vil costume pour te protéger. Ces pourritures ne t’auront pas, mon ange... 

 


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