Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 12 :: Chapitre 12

Pubblicato: 11-06-19 - Ultimo aggiornamento: 11-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 12  

 

Une semaine après être sortie du coma, tu me ramènes à l’appartement. Tu ne m’en as pas parlé mais je sais que tu as fait une descente au dragon d’or. Je me doute que tu n’as pas dû réussir à tous les avoir. Je ne peux concevoir que tu me tiendrais dans l’incertitude sinon. Puis ton regard sombre et vigilant sur ce qui nous entoure ne me trompe pas. Mick est derrière avec Kei et est également aux aguets pendant tout le trajet. Je sens mon anxiété grimper de deux crans. J’étais en sécurité à la clinique mais je commençais à tourner en rond et j’avais envie de profiter de mon fils et de retrouver un semblant de vie normale. Je sais qu’une fois arrivée, tout ira bien. L’immeuble est sûr et rares sont ceux qui ont tenté de nous affronter sur place… sauf que le dragon d’or ne s’est pas privé de nous mitrailler… Je jette un regard anxieux sur Kei. J’aurais peut-être mieux fait de rester chez le Professeur…  

 

Je sens ton anxiété et je pose une main sur ta cuisse. Il faut que tu restes calme, Kaori. Je suis là et je vous protégerai tous les deux. J’ai demandé l’aide de Mick pour le trajet pour parer à tout problème, parce que tu es blessée. Tu as recouvré ta mobilité en grande partie mais tu n’as pas encore retrouvé ta forme complètement et n’es donc pas apte à te défendre seule. Je ne veux pas te perdre, pas avant qu’on ne se soit parlés, que tu aies pris la décision de rester ou de repartir. Cette discussion-là, nous ne l’avons pas encore eue. Je retarde le moment, craignant ta réponse.  

 

Nagoya n’est qu’à quatre heures de route mais ces quatre heures loin de toi, loin de Kei me semblent beaucoup trop, presque une éternité. Je vous veux à la maison, près de moi. Je veux pouvoir regarder mon fils dormir la nuit comme je le faisais avec toi et je ne veux plus te regarder dormir mais te sentir contre moi pendant que je dors comme j’en ai rêvé pendant toutes ces années, comme j’ai pu le faire pendant quatre nuits.  

 

Je nous sais suivis. Je ne ressens pas leur envie de passer à l’action mais nous sommes suivis. Je reste prudent. A cette heure, la circulation est relativement fluide en ville et je prends les grandes artères qui nous offrent plus de possibilités. La voiture reste éloignée à une centaine de mètres. Je ne cherche même pas à la semer car, de toute façon, notre destination est connue. Arrivés près de l’immeuble, j’enclenche l’ouverture du garage et déclenche sa fermeture avant même que nous soyons passés. J’entends le bruit de l’antenne qui frôle le bas de la porte et je n’ai pas encore stoppé le moteur que la porte est déjà refermée. Nous soufflons tous trois de soulagement. Alors que je récupère ton sac dans le coffre, Mick prend Kei à bras pour monter. Tu descends de la voiture et entame la montée des marches.  

 

Arrivée au troisième étage, je te vois ralentir sur ce périple que tu effectuais parfois en courant auparavant… quand tu n’étais pas enceinte de quatre mois… quand tu ne sortais pas d’un coma de trois semaines. Sans te prévenir, je te prends dans mes bras. Tu es sur le point de protester, ce qui m’arrache un sourire : j’adore ton foutu caractère, fier sans être arrogant. Nos regards se croisent et tu gardes le silence, esquissant juste un léger sourire. J’aime te tenir dans mes bras, sentir ton corps contre le mien, ton odeur. Cela m’apaise. Tu m’apaises.  

 

Je me sens en sécurité dans tes bras et soulagée aussi car je ne savais pas comment j’allais réussir à grimper les escaliers jusqu’en haut. J’ai bêtement suivi Mick au lieu de prendre l’ascenseur. J’aurais mieux fait de réfléchir mais finalement, la situation me va bien. J’ai renoncé à protester en croisant ton regard : je n’étais pas de taille à lutter et, il faut bien l’avouer, je n’en avais pas très envie. Je retrouve mon côté voleuse : je prends tous ces petits moments que la vie m’offre. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Lorsque nous arrivons dans l’appartement, je réprime un soupir de dépit : tu vas me poser et je vais quitter ce cocon dans lequel je me sentais si bien. Tu prends le temps d’évaluer la situation. Je sens ta prise se resserrer sur moi. Est-ce dur pour toi aussi de me lâcher ? Tu finis par me déposer sur le canapé, m’ordonnant de me reposer.  

 

Kei ne tarde pas à grimper, avec un peu d’aide, sur le canapé et venir s’asseoir à côté de moi. Il vient me faire un câlin, un peu plus long que d’habitude, comme si ma présence dans ces lieux le réconfortait. Quelques minutes plus tard, Mick et toi mettez la table et tu me lances un regard noir quand je fais mine de me lever pour vous aider. Nous nous affrontons du regard un moment jusqu’à ce que Mick vienne et me repousse dans le fond du divan.  

 

- Ta mission du moment : materner et te reposer. Interdiction de te lever pour travailler.  

- Je peux encore aller aux toilettes ou vous allez y aller à ma place ?  

 

J’entends l’irritation dans ta voix : tu n’aimes pas dépendre des autres. Tu n’es pas habituée à laisser la gestion de ta maison à quelqu’un d’autre même si cet autre est moi. Ta place est définitivement ici, dans ces lieux… entre mes bras, ne puis-je m’empêcher de penser. Le seul problème, c’est qu’il faut qu’on en parle et que je ne sais pas comment aborder le sujet. Ca me frustre. Le repas se passe dans le calme et, juste après, Mick nous laisse alors que je vais mettre Kei à la sieste.  

 

Surprise, je te vois emmener mon enfant dans ta chambre. Je sens la panique me gagner : pourquoi ne dort-il pas dans ma chambre ? Dort-il dans ton lit ? Si c’est le cas, je vais avoir beaucoup de difficultés à le remettre dans le sien. Je me force à vaincre ma peur et te suis. Il n’est pas dans ton lit… Je tourne la tête vers le babillage de Kei et vois son lit dans un coin de la pièce, ce qui me soulage. La panique s’évapore et j’ai envie de pleurer : c’était le tableau que j’imaginais quand je rêvais de nous trois vivant ensemble.  

 

- Kaori ?  

 

Je sursaute à la proximité de ta voix : je ne t’ai pas entendu approcher. Je pose mon regard sur toi et frissonne sous le tien.  

 

- Il n’arrivait pas à dormir en ton absence. J’ai fini par l’installer ici et il a retrouvé le sommeil…  

- Je comprends.  

- Après la sieste, si tu veux, on peut changer la place de son lit. En attendant, si tu veux, tu peux dormir ici.  

 

Je n’ai pas vraiment envie de voir Kei sortir de cette pièce mais tu es sa mère : tu sais ce qui est mieux pour lui. Te revoir dormir dans ce lit va être une torture pour moi mais je comprends ton besoin d’être auprès de lui. Je m’apprête à sortir quand ta main se pose sur mon bras.  

 

- Et toi, où vas-tu te reposer ?  

- Dans le canapé.  

- Reste…  

 

J’avoue que c’est sorti tout seul. Bizarrement, je ne peux pas m’imaginer dans ce lit sans toi. Ma place n’y est pas si tu n’y es pas. Je n’ai même pas rougi même si je suis anxieuse de ta réponse. Soudain, je réalise ce que tu peux en penser et, là, la gêne s’installe. Je baisse les yeux et commence à triturer mes doigts.  

 

- Je ne veux pas… enfin… je veux juste…  

- Dormir, je me doute.  

 

Ta voix posée me fait relever la tête. Ton regard est serein et chaleureux. Tes paroles devraient me soulager mais je me sens un peu déçue en fait et ça me surprend. Ca ne devrait pas : j’ai envie de toi. Je t’aime et j’ai envie de t’appartenir, de vibrer entre tes bras, de ressentir tout l’amour que tu me portais à ces moments-là. Je me retourne pour cacher mes pensées déviantes. Je ne devrais plus me laisser aller à mes pulsions : je sais déjà où ça m’a conduite, me dis-je en posant une main sur mon ventre. Je dois me raisonner. Je ne peux pas continuer ainsi. Quand je me donne à toi, je le fais corps et âme et, en cela, je ne me trahis pas. Je sens qu’il en est de même pour toi. Mais je ne veux plus de cette relation ponctuelle qui nous fait du bien sur le moment mais ne nous fait que du mal par la suite. Je ne veux plus céder avant… Avant quoi ? Mon regard se brouille. Ta main se pose sur mon épaule.  

 

- Allonge-toi et repose-toi. Ce n’est pas encore le moment des grandes discussions. Tu es trop fatiguée. Alors, allons-y par étapes, tu veux bien ?  

 

J’acquiesce soulagée par tes paroles. Je ne sais pas trop où tu veux en venir mais je te fais confiance, comme avant…  

 

- Essayons de redevenir amis pour le moment. Je t’offre mon soutien et mes bras comme ami. Je ne te demanderai rien de plus. Prenons le temps d’éclaircir les choses entre nous avant de décider de ce que sera notre futur.  

- D’accord.  

 

Je te guide doucement vers mon lit et tu t’allonges contre moi. J’hésite un moment et pose une main sur ton ventre arrondi, là où grandit notre enfant. Je lève les yeux vers toi, nerveux, et tu me souris, rassurante. Je ne veux pas t’inquiéter mais j’ai peur pour toi. Je sens que les membres du dragon d’or n’en ont pas fini avec nous et j’ai peur qu’il t’arrive quelque chose ou qu’ils s’en prennent à Kei. J’essaie de cacher mes sentiments pour que tu n’en sois pas assaillie mais c’est dur car tu lis tellement bien en moi que ça me demande beaucoup d’efforts.  

 

Un mouvement sous ma main me ramène vers toi. Le bébé bouge et je sens mon coeur rater un battement. Il bouge à nouveau et c’est ma gorge qui se serre tant l’émotion est forte. J’ai, dans cette chambre qui a connu tous les tourments et belles histoires de ces dix dernières années, les trois membres de ma famille réunis. Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait dans la réalité même si je voulais y croire. Alors que ton souffle s’apaise et que tu t’endors, j’observe mon repaire et me dis que quelques changements ne lui feraient pas de mal. Satisfait de ma décision, je ferme les yeux et me laisse entraîner dans un sommeil léger.  

 

Lorsque je me réveille, je mets quelques secondes à réaliser où je suis. Allongée dans ton lit, seule, je m’étire doucement et tourne la tête vers le lit de Kei qui est vide. Je sens vos présences et me donne un peu de temps pour émerger de ma léthargie. Le soleil brille dehors et il doit certainement faire chaud en cette fin juillet. Ce serait un temps à aller se balader au parc en fin de journée, me dis-je avec enthousiasme. L’idée de revoir le parc de Shinjuku me remplit de joie et un sourire étire mes lèvres puis se fige. Il est hors de question que je sorte avec Kei et la menace qui plane sur nos têtes. Nous allons certainement devoir passer le reste de l’été enfermés dans l’appartement et cette situation me fait mal au coeur pour mon enfant.  

 

Je joue avec Kei lorsque tu descends les escaliers. Les yeux rivés sur lui, tu ne me vois pas te regarder et ne masques pas tes émotions. Ton regard triste et coupable me fend le coeur. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta petite tête mais il faut que ça change. Notre fils se précipite dans tes bras dès qu’il te voit et tu le serres contre toi, très fort. Tu me regardes, les yeux humides, tentant de réprimer les larmes qui s’y accumulent. Je ne sais pas si je fais bien mais je ne peux m’empêcher de vous approcher et serrer dans mes bras, ce qui a au moins le don de faire rire Kei. Je sens la tension dans ton corps et je n’aime pas ça : ça ne te ressemble pas. C’est toi le rayon de soleil de cette maison et cela fait trop longtemps qu’il n’y a plus brillé. Je laisse ma main glisser dans tes cheveux et pousse ta tête contre mon épaule.  

 

Tu n’imagines pas à quel point ton contact me fait du bien. Ca ne peut m’ôter la culpabilité de la situation que j’inflige à notre enfant mais je me sens moins seule. La tête posée contre ton torse, je sens ton odeur envahir mes narines et me projeter des mois en arrière, quand tu me tenais au creux de tes bras après l’amour. Je ne peux réprimer un petit soupir nostalgique. Tout doucement la tension quitte mes épaules, puis mon corps, la caresse de tes doigts dans mes cheveux m’apaisant, me transportant ailleurs dans des souvenirs heureux. Kei gigote et je le repose à terre. Pour autant, tu me reprends contre toi et m’amènes au canapé où tu me fais asseoir à tes côtés, un bras autour de mes épaules, gardant ce contact.  

 

Pourquoi les mots entre nous sont si difficiles à sortir alors que les gestes semblent si simples, naturels ? Je ne comprends pas ce fossé que nous creusons en parlant alors que nos actes sont autant de ponts jetés entre nous. Pourquoi n’arrivons-nous pas à nous aimer simplement ? Faudrait-il que nous devenions muets pour nous laisser vivre ? Je veux tout ce que tes gestes me laissent espérer : un amour réel, sincère. Tu n’es pas parfait et alors ? Je ne le suis pas non plus. Je suis colérique et jalouse, impulsive parfois irrationnelle mais je t’aime du plus profond de mon coeur. Je n’ai même pas besoin que tu me dises que tu m’aimes : je le sais, je le sens, je le vois et ça me suffit. Demande-moi juste de rester, explique-moi ce qui s’est passé il y a deux ans bien que j’en ai une petite idée… Remettons les compteurs à zéro si tu le veux.  

 

Tu souhaites pour moi une vie dont je ne veux pas. Tu voudrais ce qu’il y a de mieux pour moi, un monde idéal, sans violence, sans risque et empli de certitudes. Je ne dis pas que je ne voudrais pas tout cela mais je ne pourrais pas avoir cette vie avec toi et, ma vie, je ne la conçois pas sans toi. Cendrillon, c’était bien une nuit mais je ne suis pas une princesse qui vit dans un monde juste et parfait et tu n’es pas un prince charmant. Nous sommes deux personnes en quête d’un monde meilleur et qui partageons des sentiments un peu plus personnels. Nos vies sont faites pour être liées et nous le sommes déjà à jamais au travers de nos enfants. Je ne veux plus survivre, Ryo. Je veux vivre avec toi, avec nos enfants. Je veux revenir à la maison et, même si tu ne veux plus qu’on soit un couple, si tu veux juste que je reste pour voir tes enfants grandir comme tu me l’as fait comprendre à la clinique, ça me va, je m’en accommoderai. Parce que tu seras là, auprès de moi…  

 

Je me sens mieux, plus sereine. J’arrive à esquisser un sourire en voyant Kei s’escrimer à monter une tour avec des cubes et éclater de rire à chaque fois qu’elle s’écroule. Je sens la caresse de ton pouce sur mon épaule et ce petit geste me réchauffe le coeur. J’ai envie de me laisser aller et pose la tête contre toi. Je sens tes lèvres se poser sur mes cheveux et me contiens de relever la tête pour quémander qu’elles viennent se poser sur les miennes. Je ne veux pas gâcher ce moment. Ces petits gestes seront peut-être les seuls preuves de tendresse entre nous désormais. Je les prendrais tous et les chérirais au plus profond de mon coeur si c’est tout ce qui doit rester de nous, de notre amour.  

 

Je sens que tu te détends au fur et à mesure des minutes que tu passes dans mes bras. Je ne te dis pas l’épreuve de self-control que tu m’imposes sans le vouloir parce que j’ai envie de beaucoup plus que ce simple contact mais j’ai trop peur de te brusquer pour tenter le coup. C’est une nouvelle expérience pour moi de passer un moment ainsi avec une femme que je désire sans tenter de la mettre dans un lit. Je souris quand tu te laisses aller contre moi. Ta confiance me rassure. Je dépose un baiser dans tes cheveux sans vraiment y réfléchir, juste l’envie du moment.  

 

Au bout d’un moment, je me dis qu’il est temps que je mette mon projet à exécution. Rassemblant le courage de m’éloigner de toi, je lâche ton épaule et m’écarte. Je vois ton regard peiné se poser sur moi puis rapidement se détourner pour te cacher.  

 

- J’ai un peu de rangement à faire dans ma chambre. Je n’en ai pas pour longtemps. Je ferai à manger après.  

- Prends ton temps. Je m’occuperai du repas.  

- Ne te fatigue pas trop, d’accord ?  

- D’accord.  

 

A peine monté, je jette un œil sur vous deux, enfin surtout toi. Ton sourire témoigne du retour à la normale, enfin presque… Il n’est pas aussi intense que d’habitude et ce qui te tracassait ne se conjugue pas encore au passé. Il faut que je gère le problème dragon d’or car nul doute qu’ils sont à l’origine de ton trouble puis nous gérerons notre problème. Arrivé dans ma chambre, je commence mon petit ménage en profitant pour réfléchir aux prochaines actions que je pourrais entreprendre contre eux. Ils sont bien amoindris mais introuvables pour le moment. Ce n’est pas faute d’avoir mis nos indics à Mick, Falcon et les miens sur la brèche mais ils se cachent bien les bougres… J’aimerais que cette affaire se règle vite pour éviter qu’ils ne redeviennent trop puissants et que ce souci pèse trop longtemps sur tes épaules.  

 

J’ai un mauvais pressentiment que je n’arrive pas à cerner ni réprimer. Mais il faut que je reste léger pour toi et pour Kei, léger et vigilant… Soudain, tu toques à la porte, Kei sur la hanche.  

 

- Ca fait déjà une heure que tu es ici. Il te réclame. On te dérange peut-être ?  

- Je n’ai pas vu le temps passer et vous ne me dérangez jamais.  

 

Je prends Kei dans mes bras avec bonheur. Je vois ton regard balayer la pièce. Tu es surprise.  

 

- Pourquoi, Ryo ? Pourquoi as-tu enlevé tes posters et autres plaisirs ?  

 

Je te regarde droit dans les yeux. Je n’ai pas envie de fuir ni d’éluder la question.  

 

- Mes plaisirs, comme tu le dis, appartiennent au passé. J’aurais déjà dû les enlever il y a plus de deux ans. Il est temps que je me tourne vers le futur.  

 

Je ne sais pas comment interpréter ta réponse. J’ai envie d’y voir un signe positif pour nous deux mais je ne veux pas m’emballer. Je sens la fatigue de la journée se faire plus présente et je n’ai pas envie d’affronter une discussion sérieuse. J’ai peur de mal interpréter tes paroles, de créer un nouveau conflit entre nous deux. Je ne veux pas de cela. Je veux profiter de ce moment.  

 

- Veux-tu que je bouge le lit de Kei ? D’un autre côté, je me disais que ce serait peut-être bien que nous continuions de dormir ensemble dans la même chambre. Je peux ainsi mieux vous surveiller et protéger.  

 

Ce n’est bien évidemment pas la seule raison mais c’est la seule que je peux te donner sans qu’on se lance dans cette fameuse discussion. Elle est logique et rationnelle et devrait être largement suffisante pour te persuader. L’autre raison, c’est que je n’ai pas envie de dormir dans ce lit seul en te sachant dans la chambre juste à côté. Je ne sais pas combien de temps tu vas rester ici. Je veux profiter de tous ces moments au maximum même si ce n’est que te tenir dans mes bras… Je te vois baisser les yeux et observer tes pieds. Je sens ta nervosité et lance une prière muette à qui voudra bien m’entendre. Accepte…  

 

- Je… si tu penses que c’est mieux… c’est d’accord., réponds-je dans un souffle.  

 

Te dire que je suis hypernerveuse serait un doux euphémisme. Heureusement que je ne suis enceinte que de quatre mois sinon j’aurais pu accoucher sur place. Quand je relève enfin les yeux vers toi pour voir l’effet que te fait ma réponse, je croise ton regard sombre d’une telle intensité que j’ai du mal à le soutenir. Comment allons-nous faire pour dormir quand un désir aussi intense vibre entre nous ? Parce qu’il est là, bien présent. Je ne veux pas y céder mais comment vais-je résister ? Je devrais changer d’avis et dormir dans ma chambre. Kei peut rester là à l’abri avec toi.  

 

- Tu es sure de toi ?, me demandes-tu d’une voix rauque.  

- Oui.  

 

Non, hurle ma raison mais c’est mon coeur qui a parlé plus fort. Sentant mes jambes faiblir, je préfère m’en aller et prétexte le repas à préparer pour quitter la chambre, pour m’éloigner de toi et de cette tension sexuelle qui nous entoure. Je me réfugie dans la cuisine, lieu de mes plus intenses réflexions, et me mets aux fourneaux. Je prépare pendant une demie-heure un repas copieux dans lequel je m’absorbe à en oublier le trouble qui s’est emparé de moi. Les mets finissant de cuire, je dresse la table, un peu plus calme. J’entends à l’étage les rires de Kei à qui tu donnes le bain et me laisse bercer par son insouciance. Vous finissez par descendre et nous prenons le repas dans la bonne humeur. Kei nous fait l’honneur de ses plus belles pitreries, nous faisant bien rire. Après, je monte avec lui pour le coucher. Légèrement intimidée, je nous installe dans ton lit pour lui raconter son histoire.  

 

Le temps me paraît long et, m’étant habitué à coucher mon fils, je monte et m’arrête à la porte. Tu chantes une comptine à Kei et ta voix me fait frémir. Je m’appuie contre le mur et t’écoute. Je t’imaginais douce et tendre avec notre enfant et la réalité rattrape mes rêves. L’image est bien loin de celle de la furie à la massue, me dis-je en souriant. Cette image, j’en avais déjà eue un premier aperçu pendant nos quatre jours. Nous avons eu des moments très passionnés où tu as su te montrer impulsive, sauvage et impétueuse mais il y a aussi eu ces moments plus calmes, de partage, de tendresse où tes gestes apaisaient l’homme sauvage que j’étais encore, celui qui ne demandait qu’à être dompté par ton amour, celui qui t’a fait partir…  

 

- Tu peux aller l’embrasser si tu veux.  

 

Perdu dans mes pensées, je ne t’ai pas entendue arriver. Tu te caches bien maintenant. Je ne sais pourquoi tu continues à le faire ici mais tu arrives à me surprendre. A en juger par ton petit sourire, tu n’en es pas peu fière. Pris la main dans le sac, j’acquiesce et entre dans la chambre où Kei se laisse aller dans les bras de Morphée. Il a un dernier sursaut de vaillance en me voyant mais, trop épuisé, n’arrive pas à se relever. Je caresse sa joue tendrement et lui souhaite une bonne nuit puis doucement me retire fermant la porte derrière moi.  

 

Quand je redescends, tu finis de débarrasser la table et commences la vaisselle. Je te rejoins dans la cuisine et essuie la vaisselle que tu laves. A en juger ton sourire, ma présence te fait plaisir : il est vrai que je ne t’ai pas habituée à recevoir de l’aide de ma part en dehors du fait de venir te sauver. Je dois admettre que faire des tâches ménagères est bien plus plaisant en ta compagnie. J’aurais certainement dû essayer avant. Nous bavardons tranquillement, la conversation tournant principalement autour de Kei. Tu me parles de lui, sa naissance, ses premiers pas, mots, toutes ces petites choses que je n’ai pas pu voir. Je sens ton regard empli de culpabilité se poser sur moi par moments mais tu n’es pas responsable. Tu as fait ce que tu pensais le mieux et, même si j’aurais aimé savoir, je comprends que tu aies eu besoin de te protéger.  

 

Lorsque nous finissons, tu me prends par la main et m’entraîne sur le divan. Cette conversation m’a remis en mémoire les conséquences de mes choix et je m’en veux terriblement. Avant d’allumer la télé, tu te tournes vers moi.  

 

- Merci d’avoir partagé ces moments avec moi. Cesse de te culpabiliser, Kaori. Tu n’es pas responsable de ce que j’ai raté.  

- Si. Si je te l’avais dit, si je t’avais téléphoné…  

- Chut… Tu as fait ce qu’il y avait de mieux pour toi. Pour une fois, tu as pensé à toi et pas à moi. On va clore le sujet pour aujourd’hui mais je te promets qu’on parlera de tout cela en temps voulu. Mais pas ce soir. Il y a trop de tension pour qu’on puisse avoir une conversation sereine. J’espère que tu comprends.  

 

Je pose la tête contre ton épaule et réfléchis à ce que tu me dis un moment. Tes paroles me font du bien. Cette conversation, je n’ai pas envie de la retarder mais je suis d’accord avec toi : avec ce danger nous entourant, elle ne peut être que biaisée.  

 

- D’accord. Quand le dragon d’or ne sera plus là, nous parlerons.  

 

Soulagé, j’allume la télé et passe un bras autour de tes épaules. C’est un geste machinal, naturel. J’ai encore du mal à croire que tu sois là même si ça fait un mois que je t’ai sous les yeux. J’ai besoin de te sentir contre moi et, à en croire la façon dont tu te presses contre moi, tu apprécies le contact aussi. Nous restons ainsi pendant toute la durée du film. Aucun bruit autre que la télé ne perturbe l’atmosphère. Ta main se pose sur ma cuisse et tu commences à la caresser du pouce. La réaction ne se fait pas attendre et mon plus fidèle ami se réveille. Je saisis soudain ta main avant de me laisser submerger totalement.  

 

- Je ne suis qu’un homme, Kaori., me répliques-tu.  

 

Je ne comprends pas jusqu’à ce que je croise ton regard chargé de désir. Je rougis : je n’avais pas conscience de ce que je te faisais. Je baisse les yeux. Tu gardes cependant ma main dans la tienne et je ne cherche pas à la sortir de ton doux étau. Je me sens bien, protégée, aimée.  

 

Lorsque le film se termine, j’éteins la télé à regrets : je vais devoir te lâcher. Le sourire me revient vite cependant : je vais dormir à tes côtés. Tu te lèves et montes l’escalier, te dirigeant vers la salle de bains. Je fais le tour de l’appartement, vérifiant les portes et fenêtres. J’entends la porte de la salle de bains s’ouvrir et te vois passer en nuisette dans le couloir. Tu es si sexy… Je me dépêche de finir ma tâche pour te rejoindre. Même pas une minute après, ton hurlement provient de la chambre et j’accours… Rien ne m’a préparé à la vision à laquelle je fais face en rentrant. 

 


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