Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 13 :: chapitre 13

Pubblicato: 12-06-19 - Ultimo aggiornamento: 12-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 13  

 

Pénétrant dans la chambre à pas de loup, j’approche du lit de Kei. J’adore le regarder dormir. Il est si paisible et ressemble à un ange. Je guette le bruit de sa respiration. Par moments, il fait des petits bruits avec sa bouche et c’est certainement idiot mais ça m’émeut à chaque fois. Je n’entends rien. Il dort tranquillement. Je me penche au dessus du lit et ma respiration s’arrête. D’un seul coup, je me mets à hurler tellement j’ai mal. Au bord de l’évanouissement, je m’accroche aux barreaux du lit pour ne pas tomber et glisse à terre. Il n’est plus là… J’entends tes pas derrière moi. Tu m’appelles mais je suis incapable de prononcer le moindre mot. Je me sens mal. Je n’arrive pas à respirer…  

 

Quand j’entre dans la chambre, inquiet, je te trouve par terre à genoux. Je pense tout de suite qu’il y a un problème avec le bébé, que tu as des contractions, que tu vas le perdre car je sais que c’est trop tôt, que si tu accouches maintenant, il n’a aucune chance de survie. Tu t’accroches aux barreaux du lit de Kei comme si ta vie en dépendait. Tu es en panique, livide et je ne sais pas quoi faire pour t’aider car tu ne sembles pas m’entendre. Je suis étonné que Kei ne se soit pas réveillé lorsque tu as crié et jette un œil dans le lit pour voir mon bonhomme. Je me sens blêmir : il n’est pas dans son lit. Je regarde partout dans la pièce même sous le lit car je suis sûr d’avoir fermé la porte en sortant. Mon regard se fixe sur la fenêtre ouverte : elle ne l’était pas quand je suis parti.  

 

Anxieux, j’approche en me disant qu’il est impossible qu’un si petit enfant ait pu escalader le rebord. Malgré tout, il faut que je m’en assure et passe la tête dehors : il n’y a pas de corps au sol. Je pousse un soupir de soulagement sans m’en rendre compte. Puis mon regard de professionnel observe les alentours et je vois ce que je n’avais pas encore remarqué et qui me guide sur ce qui s’est passé : un filin d’escalade. Kei a été enlevé. Mon fils a été enlevé sous mon toit alors que nous étions tous les deux présents et je n’ai rien senti. Ce n’est pas possible. Quelque chose m’échappe. Je ressens toutes les intentions malveillantes. Je n’ai pas pu la laisser passer.  

 

Je t’entends pleurer derrière moi et je viens vers toi, te prends dans mes bras. Tu as besoin de moi, tu dois te calmer, trouver le moyen de t’apaiser pour qu’il n’arrive rien à notre deuxième enfant. Doucement je te soulève et te pose sur le lit, calée dans mes bras. Tu es sous le choc de la disparition de Kei et ça se comprend. J’attrape le téléphone posé sur la commode : j’ai besoin de Mick et surtout de Kazue. En moins de cinq minutes, ils sont là et elle t’administre un léger sédatif. Tu t’endors, pleurant et appelant notre enfant. Lorsque je suis sûr de ton sommeil, je te laisse dans la chambre et rejoins nos amis. Après deux minutes à observer la ville, la mâchoire serrée, je me tourne vers eux et ne peux cacher ma détresse :  

 

- J’ai failli, Mick. Je n’ai rien senti. Comment est-ce possible ? Je les ai laissés prendre mon propre enfant.  

- Arrête Ryo. Ils ont dû trouver quelque chose, un subterfuge.  

- Ils ont enlevé mon enfant dans ma propre chambre ! Comment veux-tu que je ne me sente pas coupable ?  

 

Il me regarde désolé. Je me sens impuissant. Kei est entre les mains du dragon d’or, je n’ai aucun doute là-dessus. J’ai peur de ce qu’ils peuvent lui faire. Je dois faire le tour de mes indics, trouver des indices, savoir où ils sont. Je ne veux pas attendre qu’ils m’appellent. Pour cela, j’ai besoin d’aide. Malgré l’heure tardive, Falcon décroche de suite et ils sont à l’appartement dans le quart d’heure, tout comme Saeko.  

 

Dès qu’ils sont là, je sors faire le tour des indics, tout comme mes deux compères. Je suis en rage et ça se lit sur mon visage. Je ne les ménage pas et rapidement le bruit court que quiconque fera obstruction à ma quête fera les frais de ma fureur. Cela porte ses fruits et, alors que je rentre chez moi, l’un de mes indics ose m’arrêter pour me donner le lieu de détention de Kei.  

 

Etrangement, au pied de l’escalier, je m’arrête, incapable de le grimper. Je m’appuie sur la porte, lessivé. La peur me prend et je ne peux empêcher les larmes de couler : j’ai failli, Kaori. J’ai laissé ses brutes emmener notre enfant loin de nous. Je t’ai plongée dans un désespoir sans fond. Comment puis-je prétendre vouloir vous garder près de moi si je ne suis pas fichu de vous protéger dans ma propre maison ? Vous serez mieux loin de moi. Après cette affaire, quand tu seras suffisamment rétablie, je vous mettrai en sécurité et vous laisserai. Je vais crever seul loin de vous mais vous serez en vie, c’est tout ce qui compte. Reprenant le contrôle de mes nerfs, je frotte mon visage pour enlever les traces de mes larmes. La décision que je viens de prendre est la plus difficile que j’ai prise de toute ma vie.  

 

Le pas lourd, je monte pour rejoindre le groupe. Quand j’entre dans la pièce, la première chose que je vois c’est toi. Tu es réveillée, Miki te tient par les épaules pour te soutenir. Dès que je rentre, tu te lèves et viens te réfugier dans mes bras. Je t’enlace, prêt à t’apporter le réconfort dont tu as besoin… tant que je le peux encore. Je sens que tu prends sur toi pour ne pas t’effondrer. Tu es tellement forte, ma Kaori, beaucoup plus que tu le penses. Soudain, tu t’écartes de moi.  

 

- Tu sais où il est ?  

- Oui. Je vais le ramener ce soir.  

 

Je fixe ton regard sombre. Quelque chose en toi me fait peur. Je sens une tension supplémentaire dont l’origine n’est pas la disparition de Kei. Je me sens pâlir quand tu fuis soudain mon regard. Je sens une rage incontrôlable m’envahir. Soudain, ma main part comme si elle avait une vie propre et atterrit violemment sur ta joue. Je perds le contrôle de mon corps, la rage mêlée au désespoir de la disparition de Kei.  

 

- Tu n’as pas le droit ! Tu ne peux pas me faire ça ! salaud ! Pas maintenant !  

 

Je continue à hurler sous le regard ahuri de nos amis qui ne comprennent pas ma fureur. Mes poings frappent ton torse mais tu ne bronches pas. Tu me laisses évacuer ma colère et, quand enfin je m’arrête épuisée, tu me reprends dans tes bras.  

 

- Ne fais pas ça. Ne nous fais pas ça…  

- Je suis désolé.  

 

Je sens les regards se poser sur moi, surtout ceux de Mick, Falcon et Saeko furieux. A ta réaction, ils ont dû comprendre ce qu’il se passait et ne comprennent pas ma décision. Pendant deux ans, j’ai attendu que tu reviennes et maintenant que tu es là, je veux t’éloigner. C’est vrai que ça paraît illogique mais je veux ce qu’il y a de mieux pour toi, pour vous. Je ne pense pas que vivre dans le danger soit le cas. En plus il semble que je commence à perdre mes réflexes et ce n’est pas bon pour vous…  

 

- Ne nous laisse pas.  

 

Tu me fais mal, Kaori. Mon coeur saigne de devoir vous laisser mais je ne vois pas quoi faire d’autre. C’est mon rôle en tant que père de vous mettre à l’abri et m’assurer qu’il ne vous arrive rien. Peut-être qu’un jour tu comprendras et me pardonneras et eux aussi. Je ne connaîtrai jamais notre deuxième enfant mais j’aurai eu la chance de connaître Kei, d’avoir pu le serrer dans mes bras et partager sa vie quelques temps.  

 

- Je vais aller chercher Kei et te le ramener.  

- Je viens avec toi., te dis-je.  

 

Tu refuses : je suis enceinte et je dois prendre soin de numéro deux, le garder en sécurité. Tu ne veux pas prendre le risque que je sois blessée ou que j’accouche. Je sais que c’est ce que je dois faire mais je ne peux imaginer laisser Kei sans agir. Je sens ta main se poser sur ma joue pour me rassurer. Tu me jures que tu vas me ramener mon fils.  

 

- C’est notre enfant, Ryo.  

 

Tu es furieuse et blessée, je le sais, peut-être encore plus que je ne le suis contre moi. Mick et Falcon s’approchent de nous. Il ne faut pas qu’on tarde à aller chercher Kei. Avec un peu de chance, ils ne l’ont pas réveillé et il ne s’apercevra de rien ou presque. Avant de partir, Mick m’arrête :  

 

- Mes indics m’ont donné une information intéressante. Le chef du dragon d’or a une jeune sœur d’une vingtaine d’années. Sa passion, c’est l’escalade.  

- Tu veux dire que c’est elle qui…  

- Oui. Cependant, elle est déficiente mentale et elle est manipulable. Apparemment elle n’est pas capable de différencier le bien du mal.  

- Où veux-tu en venir, Mick ?  

- Que son frère lui a dit qu’elle devait emmener l’enfant en balade. Elle n’avait aucune intention négative envers Kei…  

- Et donc on ne l’a pas sentie…, finis-tu, n’en croyant pas tes oreilles.  

 

Je te regarde, Kaori. Malgré ce qui se passe, tu es prête à lui pardonner d’avoir enlevé notre enfant. Son histoire t’a bouleversée. Moi je ne peux pas. Elle a pris une partie de moi et l’a mise en danger.  

 

- Ryo, va chercher Kei mais promets-moi de ne pas faire de mal à la fille… s’il te plaît. Elle n’y peut rien.  

 

Je détourne les yeux pour ne pas céder mais, d’une main sur ma joue, tu me forces à revenir plonger dans ton regard. Je cède. Je vais chercher Kei et je ne ferai rien à sa ravisseuse. En revanche, je vais m’assurer que plus aucun membre du dragon d’or ne soit en vie quand je repartirai. Tu ne me feras pas changer d’avis sur ce point.  

 

- D’accord, je te le promets. Promets-moi de rester ici et de ne pas faire de bêtise. Je dois pouvoir avoir l’esprit tranquille en ce qui te concerne.  

- Je… Promis. Je resterai ici.  

 

Je sais que c’est dur pour toi et que tu meurs d’envie de nous accompagner mais, pour une fois, ce n’est pas ta place, pas avec un enfant dans ton ventre. Juste avant de partir, je dépose un baiser sur ton front. Nos minutes ensemble sont comptées désormais. Puis, Mick, Falcon et moi nous en allons chercher le petit.  

 

Je te regarde partir anxieuse. Je sens mes amies m’entourer pour m’apporter leur soutien et suis contente de ne pas être seule pour devoir attendre votre retour. C’est une chose que j’ai trop faite avec toi par le passé, mais aujourd’hui il ne s’agit pas que de toi et j’ai terriblement peur...  

 

Saeko s’est vue confier ma sécurité. Tu étais presque sûr qu’ils ne viendraient plus mais tu n’as pas voulu prendre de risque. Miki est armée également et, accompagnée de ma garde du corps, je descends chercher l’arme que m’a laissée Hide : on ne sait jamais. Commence ensuite une interminable attente pendant laquelle je prends une décision qui va bouleverser ma vie…  

 

Dans un silence absolu, nous arrivons au port. Pourquoi viennent-ils toujours se réfugier dans cet endroit ? Ils ne pourraient pas faire preuve d’imagination pour une fois ? D’un autre côté, je connais ce lieu comme ma poche et pourrais y déambuler les yeux fermés. L’entrepôt que nous visons est gardé par quelques hommes à l’extérieur. Saeko aura du boulot mais ce soir, je ne fais pas dans la dentelle. Je vise pour tuer. La vie de Kei étant en jeu, nous la jouons discrets, même Falcon qui a troqué son bazooka pour un revolver avec silencieux. Je sais qu’il a quelques pains de C4 et un détonateur pour tout faire sauter à la fin et s’assurer qu’il n’y aura pas de survivants. Il va être père lui aussi et sait ce que je ressens…  

 

Après avoir donc débarrassé les alentours de ces cafards, nous pénétrons discrètement dans le hangar. Je sens la présence de Kei. Elle est paisible : il doit encore dormir, ce qui me soulage. Nous communiquons tous trois par gestes. Nous avons compté vingt personnes à l’intérieur. Kei est au fond : il va nous falloir traverser tout le bâtiment pour le rejoindre. Je fais signe à Mick de rester en couverture à l’entrée pour que je puisse avancer avec Falcon qui lui me couvre arrivé aux deux-tiers. Les hommes font des rondes et nous profitons qu’ils passent à des endroits plus ou moins cachés pour les descendre.  

 

Lorsque tous ceux du bas sont abattus, nous nous attaquons aux six hommes sur les passerelles dans une attaque coordonnée. En moins de cinq secondes, ils ne sont plus. Lentement, je m’avance vers la présence de mon fils. J’actionne la poignée de la porte qui s’ouvre sans bruits. Kei est allongé sur un lit paisiblement endormi. A ses côtés, une jeune fille le surveille, un regard béat et un sourire bienveillant au visage. Lorsqu’elle me voit arriver avec mon arme, elle prend peur mais je la bâillonne de ma main avant qu’elle ne crie.  

 

- Tout doux. Je ne te veux aucun mal. Je suis venu chercher mon fils. Tu lui as fait faire un tour en ville ?  

 

Elle acquiesce, ses grands yeux perdant la lueur de peur. J’enlève doucement ma main, m’apprêtant à la remettre si nécessaire.  

 

- C’est gentil de ta part mais maintenant il doit retourner dormir dans son lit. D’accord ?  

- Oui, il y sera mieux. Il fait trop humide ici., m’accorde-t-elle.  

- Rentre vite chez toi. Tu as fini le baby-sitting.  

 

Heureusement que Mick était au courant. C’est plus facile de gérer ainsi la sortie de Kei. J’attrape mon bonhomme et le serre contre moi quelques secondes. Il respire paisiblement, il n’a pas froid, il dort tout simplement… Je ressors de la pièce et, en quelques enjambées, rejoins Falcon à qui je confie mon trésor.  

 

- Mettez-le à l’abri. Je m’occupe du reste. Si je ne reviens pas, ramenez-le à Kaori et dis-lui…  

- La ferme, idiot. Tu as tellement de choses à lui dire qu’on va y passer la nuit si tu dois me faire la liste. Alors dépêche-toi d’en finir et ramène tes fesses en vitesse. C’est toi qui lui parleras.  

 

Je le vois partir et couvre sa retraite jusqu’à ce qu’il soit dehors avec Mick. Il a laissé le sac avec les explosifs à mes pieds. Je sens encore cinq auras malfaisantes non loin mais profite d’un peu de tranquillité pour commencer à piéger le bâtiment. Cinq minutes après, je m’approche de la pièce où sont regroupés les derniers hommes. J’entrouvre la porte et les écoute, tentant de définir le rôle de chacun. Le chef se détache rapidement des autres et, après avoir rapidement évalué la situation, j’ouvre la porte avec fracas, abats les quatre larbins sans état d’âme et blesse le chef à la main, l’obligeant à lâcher son arme.  

 

- Je vais te faire payer pour tout le mal que tu as fait à ma famille. Ca, c’est pour avoir osé imaginer leur faire du mal., lui dis-je en lui tirant une balle dans le genou gauche.  

 

Son hurlement ne me fait ni chaud ni froid. Je n’en ressens même aucune satisfaction.  

 

- Ca, c’est pour avoir obligé Kaori à fuir de Nagoya.  

 

La balle suivante atterrit dans son genou droit.  

 

- Celle-là, c’est pour avoir tenté de les tuer par deux fois au commissariat.  

 

Dans un hurlement, il tient son épaule gauche blessée au niveau de la clavicule. Ca fait horriblement mal.  

 

- Celle-là, c’est pour nous avoir mitraillé à l’appartement et avoir presque réussi à la tuer.  

 

Dommage pour lui il est incapable de lever le bras pour contenir la douleur causée par la balle qui transperce son épaule droite. Le sang jaillit : j’ai dû toucher l’artère sous-clavière. Je ne suis plus qu’à deux pas de lui. Il me regarde mais n’implore pas ma pitié : il sait que je n’en aurai aucune. Il attend juste le châtiment qui lui apportera la délivrance. Je n’ai pas envie de le délivrer de cette douleur. Je veux qu’il la vive, qu’il la ressente comme nous l’avons vécue en ne trouvant pas Kei dans son lit. Je m’éloigne et entends son gémissement de douleur quand il se rend compte que je vais le laisser crever comme le chien qu’il est. Arrivé à la porte, je m’arrête et me retourne.  

 

- Je vais être clément avec toi. Je vais abréger tes souffrances. Mais ce n’est pas pour toi. Je veux juste m’assurer que tu seras bien mort et que tu ne viendras plus enlever mon enfant pendant qu’il dort paisiblement.  

 

Je vise entre les deux yeux et tire. Son corps sans vie s’affale par terre. Le dragon d’or n’est plus. Le danger est annihilé ; tu vas pouvoir dormir sur tes deux oreilles, mon ange. En passant, je règle la minuterie sur trois minutes. Ca nous laisse le temps de nous éloigner. Je rejoins d’un pas vif mes deux amis. Je souris face au tableau attendrissant de Kei endormi dans les bras de Falcon. Une petite souris dans les bras d’un géant.  

 

- Il ne s’est pas réveillé. C’est fini ?, me demande Mick.  

- Oui, le ménage est fait. Tout va exploser dans quatre vingt dix secondes. Je voudrais être assez loin pour ne pas le réveiller., réponds-je en désignant Kei.  

 

Je tends les clefs à Mick pour qu’il prenne le volant et récupère Kei. J’ai besoin de le sentir contre moi, sa chaleur, sa respiration… Je repense à la décision que j’ai prise plus tôt dans la soirée. Je ne sais plus où j’en suis. Je suis tellement soulagé de le tenir dans mes bras. Je le sais maintenant en sécurité. Que se passera-t-il si à nouveau quelqu’un te reconnaît dans la rue ? Comment te débrouilleras-tu seule avec deux enfants à protéger ? Serait-ce plus simple si tu quittais le pays ? Tu pourrais peut-être vivre avec ta sœur aux Etats-Unis ? Je pose mes yeux sur Kei et mes idées s’embrouillent. Loin de vous, je m’inquiéterai sans cesse. Je sais que j’ai échoué à protéger notre enfant aujourd’hui. En serais-je capable demain ? Te protéger et protéger nos deux enfants ? Je ne sais plus…  

 

- La nuit porte conseil, Ryo. Réfléchis bien avant de prendre une décision définitive., me dit Falcon.  

 

Je croise le regard sombre de Mick et n’ai pas besoin de l’entendre pour savoir ce qu’il pense. Pour lui, pour eux, il est évident que je dois te garder près de moi. Je ne dois pas compter que sur moi-même pour vous protéger, qu’ils sont là pour notre famille tout comme nous serions là pour la leur… Je dois prendre le temps de réfléchir.  

 

J’ai le sentiment que ça ne fait pas des heures mais des jours que vous êtes partis. Kazue et Miki se sont endormies, épuisées, et, bien que je le sois aussi, je n’arrive pas à fermer les yeux. Je ne pourrais pas tant que vous ne serez pas là avec moi. Saeko est à la fenêtre et guette votre retour. Je sens sa tension quand elle se tourne vers moi pour me dire que vous êtes là. Soudain, la peur m’envahit et je suis incapable de me concentrer pour détecter vos auras. Je reste dans le flou jusqu’à ce que tu rentres, Kei endormi contre toi. Des larmes de soulagement inondent mon visage. Tu t’approches de moi et me le montres.  

 

- Il va bien, Kaori. Il ne s’est pas réveillé une seule fois. Je vais aller le recoucher. Il ne se sera aperçu de rien.  

 

Je te regarde monter notre fils dans la chambre sans y croire. Il est de retour, vous êtes de retour et vous allez bien tous les deux. Toute la tension accumulée durant ces longues heures quitte mon corps et il ne tient qu’à la célérité de Falcon que je ne m’écroule pas par terre.  

 

- Allez, viens ma belle. Tu es épuisée. Tu as besoin de dormir., me dit Mick en me prenant dans ses bras et m’emmenant dans la chambre.  

 

Il me dépose sur le lit et se tourne vers toi.  

 

- Tu veux qu’on reste, Ryo ?  

- Non. Ca va aller., réponds-je après un instant d’hésitation.  

- Bien. On va fermer en partant. Reste avec eux.  

- Merci Mick et remercie les autres de ma part.  

- Ce n’est pas nécessaire, Ryo. On est une famille. On se serre les coudes.  

 

Nous échangeons un long regard. Je lui fais un petit sourire : j’ai compris le message. Il sort de la pièce et nous laisse seuls tous les trois. Je laisse Kei dormir et me tourne vers toi. Que puis-je te dire, Kaori ? J’ai peur. J’ai peur de prendre la mauvaise décision, celle qui vous rendra malheureux ou qui vous conduira à la mort. J’ai peur de la force de tous ces sentiments qui m’envahissent et que j’ai du mal à gérer. J’ai peur de te laisser partir loin de moi parce que sans toi je ne suis rien mais aussi de te garder près de moi et de te voir mourir. J’ai envie de voir nos enfants grandir mais en auront-ils l’occasion si vous restez ici ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout est trop compliqué…  

 

- Ryo…  

 

Je te vois te noyer à l’intérieur de toi-même. Toi, si décidé, si sûr de toi en temps normal, je te vois paniquer et te perdre dans le méandre des si… Je ne peux que t’appeler. Je voudrais venir à toi mais je n’en suis pas capable. Cette épreuve m’a laissée sans force. Je tends la main et espère sincèrement, de tout mon coeur, que tu vas la prendre. Tu tergiverses un moment puis cèdes. Tu approches de moi et t’allonges à mes côtés. Pendant un long moment, nous nous observons sans bouger, sans parler. Je ne sais pas exactement ce que nous cherchons : peut-être une faille, peut-être à être rassurés, ou peut-être juste à savoir que nous sommes là l’un pour l’autre.  

 

Instinctivement, je pose une main sur ta joue râpeuse. Tu fermes les yeux, te laissant aller à ce contact. Une larme coule le long de ta joue, suivie d’une autre. Pour la première fois depuis qu’on se connaît, tu te laisses aller à pleurer devant moi. Quelque part, je te suis reconnaissante de cela : cela signifie que tu as suffisamment confiance en moi pour baisser la garde, laisser tomber le masque devant moi. Je laisse glisser ma main dans tes cheveux et t’attire vers moi. Tu viens te nicher au creux de mon épaule et accepte mon soutien, mon réconfort sans ciller. Je sais que tu te sens coupable de ce qui est arrivé à Kei. C’était la même chose quand je me faisais enlever. Tu l’as sauvé comme tu m’as sauvée des dizaines de fois. Pour tout cela, je ne peux que te remercier mais ce ne sera jamais suffisant, un simple merci semblera toujours dérisoire par rapport aux actes. Mais cela reste néanmoins un bon début, alors…  

 

- Merci Ryo. Merci d’avoir ramené notre fils.  

 

Tu n’imagines pas à quel point tes paroles me font du bien et en même temps mal. Je ne peux m’empêcher de me dire que j’aurais pu faire mieux, lui éviter cette épreuve et toi, à travers ces quelques mots, tu me donnes l’absolution, tu me pardonnes mon manque de vigilance. Comment peux-tu y arriver ? J’ai failli te coûter ton premier né, Kaori.  

 

- Ryo, je sais que tu t’en veux mais nous étions deux dans cette maison. Nous devons tirer une leçon de cet épisode, pas un trait sur notre histoire, pas pour cela en tout cas.  

 

Je relève la tête pour te regarder. Que cherches-tu à me dire, Kaori ? Que tu me quittes pour une autre raison ? Que tu veux rester ? Sois plus explicite parce que, là, maintenant, je n’ai pas l’esprit assez clair pour comprendre les métaphores. Tu m’adresses un sourire réconfortant.  

 

- On parlera demain matin après un peu de sommeil. Tu es crevé et moi aussi. Dors Ryo.  

 

Je n’aime pas te voir aussi perturbé : ça me chagrine. J’aime voir ton regard pétiller, malicieux, ton sourire moqueur, légèrement ironique, pas cet air soucieux que tu arbores actuellement. Je ne sais pas comment te réconforter, apaiser ta souffrance, ton mal-être. Tu es important pour moi, Ryo. Je voudrais que tu le comprennes. Tu n’es même pas qu’important, tu m’es essentiel. Tu fais partie de moi. Doucement, je me penche vers toi et pose mes lèvres sur les tiennes. D’abord immobile, tu te relèves un peu pour venir à ma rencontre. Je sens ton souffle chaud sur moi et je sens mon coeur battre à tout rompre, tout comme le tien. Au bout d’un moment, nous nous séparons haletants.  

 

Tu es mon ange sur Terre, Kaori. Toi seule a la faculté de panser mes plaies psychiques. Toi seule a la capacité de mettre de la lumière dans ma vie. Ce baiser a ranimé une flamme tout au fond de moi. Je te désire comme un fou mais, pour l’heure, la seule chose que je désire plus que tout, c’est te tenir contre moi, savourer ce moment de paix et me préparer pour cette conversation que nous allons avoir demain. Oui, mon ange, demain, nous parlerons. Demain, notre vie va prendre un nouveau tournant. Je ne sais pas dans quelle direction. On verra. Seul l’avenir nous le dira... 

 


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