Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 9 :: chapitre 9

Pubblicato: 08-06-19 - Ultimo aggiornamento: 08-06-19

Commenti: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Merci pour vos reviews c'est un plaisir de faire plaisir. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 9  

 

Le matin arrive bien trop vite et brutalement à mon goût. Il a beau être adorable, Kei n’a aucune notion de ce qu’est un réveil en douceur. Moi qui avait rêvé de réveil câlin avec mon enfant, j’avais vite déchanté. Ce matin, c’est un doigt dans l’oeil qui me réveille en sursaut suivi d’un « Maman ! » outragé. Je ne peux pas lui en vouloir : côté estomac, il tient de toi. S’il pouvait en être de même question sommeil… J’ouvre les yeux difficilement au grand plaisir donc de Kei qui me fait malgré tout un grand sourire mais à entendre le bruit de son ventre, il ne faudrait pas que je fasse durer l’attente. Je m’extirpe du lit, ouvre les portes du placard à tout hasard et, heureuse d’y trouver mes affaires, j’enfile un gilet qui sent le renfermé. Ca fait du bien malgré tout de retrouver certaines sensations. Prenant mon bonhomme à bras, je descends à la cuisine. A en juger par le fond sonore, tu dors encore et Saeko prend une douche.  

 

En deux minutes, Kei a le biberon dans la bouche et le boit goulûment. Je souris de bonheur : ce petit moment de normalité me fait du bien et apaise mes nerfs. Je serre dans ma main la tasse de thé que je me suis préparée. Saeko arrive toute fraîche et toute pimpante malgré le peu de sommeil. Je suis jalouse : j’ai vu ma tête dans le miroir et j’ai failli me faire peur. La nature est vraiment injuste avec certaines personnes… Perdue dans mes pensées, je ne prête pas attention à ce qu’elle fait et ce n’est que lorsque l’odeur de café chatouille mes narines que je réalise que j’aurai dû sortir de la cuisine avant. Sous son œil ahuri, je pose ma tasse brusquement et détale de la pièce.  

 

Lorsque je reviens cinq minutes plus tard, le teint pâle et l’estomac retourné, elle me jette un regard interrogateur.  

 

- Nausée matinale…, dis-je simplement.  

- Le café ? Si c’est ça, tu ne pourras te cacher longtemps de Ryo., me répond-elle en pointant un doigt vers mon ventre.  

 

J’acquiesce, tentant de discipliner mon estomac. Elle me remet en mémoire la discussion que je m’apprête à avoir avec le nettoyeur numéro un du Japon qui fuit aussi agilement les discussions sérieuses qu’il évite les balles… Je soupire, soudain nerveuse.  

 

Heureusement pour moi, Kei a terminé et se frotte les yeux : ça me fait une bonne distraction. C’est dorénavant rare qu’il dorme le matin mais il est malade. Je le remonte et le remet au lit, caressant sa tignasse tendrement. Comme tu dors encore, j’en profite pour filer sous la douche et tenter de me détendre un peu. Mon cerveau est en ébullition sur la discussion que nous allons avoir. J’essaye de me préparer à toutes les réactions que tu peux avoir, écartant d’emblée celle où tu sautes de joie en me proposant de m’épouser… Ca fait un moment que j’ai arrêté de croire aux contes de fées et je n’ai aucun doute sur le fait que, malgré toute ma préparation, tu réussiras encore à me surprendre. J’entends la porte de ta chambre s’ouvrir et sens ta présence derrière la porte. Mon estomac se noue d’anxiété…  

 

Je me réveille doucement aux sons nouveaux qui envahissent l’appartement. D’habitude seul le silence m’accueille, me rappelant que je suis seul. Aujourd’hui, c’est une série d’allers et venues qui me tire des bras de Morphée. Je ne peux empêcher un sentiment de sérénité de m’envahir : tu es là. Je me doute que tu ne viendras pas me tirer du lit comme avant mais tu es là et c’est déjà un énorme soulagement. J’avoue me demander de quoi tu veux me parler ce matin. Je ne sais si je dois m’inquiéter ou non, mais je n’ai pas envie de rompre ce moment privilégié. Je sors de mon lit, habillé pour une fois, et me dirige vers l’escalier. Je sens ta présence dans la salle de bains et imagine les courbes de ton corps arrosées par l’eau. Mon fidèle ami se rappelle très bien de tout cela aussi apparemment… Prenant sur moi, je descends à la cuisine où Saeko me tend une tasse de café.  

 

- J’attendais que tu te lèves pour aller au bureau. J’ai toute une série de fouilles à orchestrer., me dit-elle en souriant.  

- Bonjour à toi aussi, Saeko. Apparemment tu es satisfaite des informations de ton témoin., lui réponds-je en souriant ironiquement.  

- Très. C’est une mine d’or. J’aurais cependant préféré la revoir dans d’autres circonstances.  

- Dans d’autres circonstances, tu ne l’aurais probablement pas revue.  

 

Elle me regarde, cherchant à comprendre ce qui a bien pu se passer exactement.  

 

- Ryo, ne fais pas la même erreur que moi. Juste avant…que ça n’arrive, Hide et moi nous étions disputés. Elle est encore vivante. Profites-en…, me murmure-t-elle, sur le ton de la confidence.  

 

Elle ne me l’avait jamais dit. Même Hide ne m’en avait pas parlé. Gênée, elle passe à côté de moi et je lui attrape la main que je serre brièvement avant de la lâcher. J’entends la porte de l’appartement claquer. Il ne reste que toi, l’enfant et moi. Je t’entends sortir de la salle de bains et descendre doucement l’escalier. Deux minutes après, tu apparais anxieuse dans l’embrasure de la porte.  

 

- Bonjour Ryo.  

 

Ta voix douce est une torture pour mes nerfs. Je te dévisage ostensiblement, m’attardant sur tes lèvres qui ressortent particulièrement, surtout à cause de ta pâleur. Nerveuse, tu les mords et cela éveille des vieux souvenirs en moi : c’est comme cela que tout a commencé. Je vois tes joues se teinter légèrement et finis par détourner les yeux.  

 

- Bonjour Kaori. Bien dormi ?  

- Oui, merci. Il… il faut qu’on parle., balbutie-je nerveusement.  

 

Ton regard sur moi me fait fondre. Je me sens me liquéfier sous la chaleur de ton désir. Je revis ces délicieuses sensations ressenties pendant ces quatre merveilleuses mais trop courtes journées. Je sens mes jambes faiblir sans savoir si c’est l’émotion ou la fatigue. J’ai besoin de m’éloigner un peu de ton emprise et opère un repli stratégique.  

 

- Je t’attends dans le salon quand tu seras prêt.  

 

Tu acquiesces et pars à la salle de bains. Je tourne deux minutes en rond, ne sachant quoi faire, puis, instinctivement, je m’occupe comme je sais le faire lorsque j’ai besoin de me calmer ou de réfléchir : je fais du ménage. Je sors l’aspirateur et l’allume. Je retrouve le plaisir de tenir ma maison. Je reprends mes vieilles habitudes, pousse les meubles comme je le peux, soulève le tapis, aspire le canapé. Tu t’en es bien occupé : la maison est loin d’être un dépotoir. Au contraire, c’est propre et j’avoue que ça m’énerve un peu. Soudain, l’aspirateur cesse de fonctionner et je le regarde bêtement.  

 

- Tu voulais parler, non ?, entends-je derrière moi.  

 

Je pousse un cri de surprise et manque de tomber en me prenant les pieds dans le tuyau mais tu me rattrapes par les hanches et me stabilises contre toi. Je sens ton odeur m’entourer, ta chaleur dans mon dos et ton souffle chatouiller ma nuque. Je ferme les yeux un instant, me laissant enfermer dans ces sensations qui m’ont tant manqué. J’entends ton coeur battre et j’espère qu’il bat aussi fort pour moi.  

 

J’aime te retrouver ainsi dans mes bras et me contraint à ne pas laisser mes mains glisser sur ton ventre pour ne pas t’effrayer. Je te sens frémir tout contre moi et ta nervosité semble diminuer. Que ce contact m’a manqué. Baissant les yeux, j’ai une vue imprenable sur ton décolleté et je sens mes ardeurs remonter. Je te savais bien dotée mais je ne me souvenais pas à ce point-là. Mes limites ne sont pas loin d’être atteintes et j’estime plus sage de m’éloigner de la tentation. Doucement, je lâche tes hanches et vais m’asseoir sur le divan. Je te vois ranger l’aspirateur, plus je pense par souci de rassembler tes idées que souci du matériel.  

 

Après avoir refermé le placard, je prends deux secondes pour inspirer profondément et calmer les tremblements de mes mains. Je ne dois plus reculer maintenant. Kei dort encore : c’est le meilleur moment pour avoir cette discussion. Je te rejoins et m’assied non loin de toi. J’essuie mes paumes de main moites sur mon legging puis me lance, nerveuse.  

 

- Ryo, avant toute chose, il faut que tu saches que je n’ai jamais cherché à te faire du mal. J’ai eu beaucoup de mal à remonter la pente après notre... séparation et les choix que j’ai faits n’ont peut-être pas été les bons au final mais, à l’époque et au vu de ce que je savais, j’ai fait ce qu’il me paraissait le plus judicieux., commencé-je anxieuse.  

 

Je te jette un rapide coup d’oeil. Tu restes impassible. J’ai horreur quand tu ne me laisses pas voir ce que tu penses. Peux-tu comprendre que j’ai peur et que j’ai besoin de savoir ? J’inspire profondément pour essayer d’évacuer la boule qui envahit ma gorge.  

 

- J’ai failli mourir, Ryo. Trois mois après mon départ, mon corps a lâché. Je n’arrivais plus à manger, je n’avais plus envie de vivre…  

 

Je vois les larmes perler à tes yeux et ta voix se brise sur ces derniers mots. Je ne peux m’empêcher de réduire la distance qui nous sépare et viens m’asseoir à tes côtés, enlaçant tes doigts glacés. Je ne peux m’imaginer la douleur que tu as traversée pour que ça ait failli te coûter la vie. Je m’en veux de t’avoir jetée dans cet enfer.  

 

- Je suis désolé.  

- Ce jour-là, je…  

 

Le moment de vérité est arrivé. J’essaie de me blinder contre toute réaction que tu auras. Ca ne sert à rien d’attendre le bon moment, il n’y en aura jamais. Le seul qui l’aurait été aurait été ce jour où j’avais découvert que notre amour avait été plus fort que notre séparation, mais nous n’étions plus ensemble et je n’étais pas assez forte pour t’affronter. J’inspire une nouvelle fois et les larmes coulent le long de mes joues.  

 

- Ce jour-là, j’ai découvert que j’étais enceinte…  

 

Mon coeur cesse de battre. J’ai l’impression que la pièce se met à tourner à une vitesse phénoménale. Tu ne peux pas être en train de me dire…  

 

- Kei est ton fils, Ryo.  

 

Ta voix n’est qu’un murmure mais c’est comme si on hurlait dans mes oreilles. J’étouffe. J’ai besoin d’air. Je me lève et ouvre la fenêtre, sentant l’air frais de ce milieu de matinée sur mon visage. Je suis père, nous avons eu un bébé ensemble. Je me sens heureux. Moi, l’homme de l’ombre, le tueur, ai créé une vie. J’ai une famille. Je ne suis plus seul. J’ai un fils de dix-huit mois environ… Soudain, malgré tout ce que je sais, je sens la colère monter en moi. Je la sais injustifiée et que je dois à tout prix la dompter avant de continuer cette conversation. J’ai trop parlé sous le coup de l’émotion et ça ne m’a apporté que des problèmes. Je ne veux plus de cela.  

 

- Je… J’ai besoin d’un peu de temps.  

 

A ta mâchoire crispée, la raideur de tes épaules et par dessus tout la lueur dans tes yeux, je sais que tu es fâché, furieux même. Je vois que tu tentes de te maîtriser pour ne pas exploser. Je ne sais pas si je dois en être soulagée. Mon coeur se serre douloureusement quand tu sors de la pièce. Tu n’as pris ta veste mais, malgré tout, je me sens mal. Tu es fâché. Tu ne veux pas de cet enfant, de notre enfant. Tu dois te dire que je cherche à te piéger mais, bien au contraire, je ne te demande rien. Tu disposes du droit de refuser ou accepter cette paternité. Je sais que si je t’impose un enfant dont tu ne veux pas, nous serons tous les trois, puis tous les quatre, malheureux. Je préfère nous sacrifier que nos enfants.  

 

Cela n’empêche pas la douleur et la panique de revenir en force et j’étouffe un hurlement dans le coussin du canapé. Je ne peux pas réveiller Kei. Le coussin reçoit mes larmes et cris de détresse. Je serais bientôt à nouveau sans toi et sans maison et cette idée m’est insupportable. Je passe de longues minutes à évacuer toute cette tension jusqu’à ce qu’une crampe violente dans le bas-ventre me coupe le souffle. Je dois me calmer à tout prix ou je vais perdre mon bébé. Je m’allonge sur le canapé et fais le vide dans ma tête avec beaucoup de difficulté. Progressivement le calme revient et, sans m’en rendre compte, je m’endors…  

 

Je ne connais qu’un seul moyen efficace pour me vider l’esprit, en fait deux mais l’alcool ne m’aidera pas à réfléchir. Face à la cible, je vide barillet sur barillet, ma colère s’atténuant à chaque balle tirée. Pourquoi suis-je fâché ? Parce que j’ai perdu deux ans de la vie de mon enfant ? Parce que tu ne m’as rien dit ? Il y a un peu de cela mais je suis surtout furieux contre moi-même. Sans ma peur, sans ma bêtise, tu n’aurais pas dû affronter tout cela toute seule. J’aurais pu voir notre enfant grandir en toi, ton ventre s’arrondir, être là le jour de sa naissance, de ses premiers pas, premiers mots, premières bêtises. J’ai perdu dix-huit mois loin de lui, deux ans loin de toi. Par ma faute, je suis un inconnu pour lui.  

 

Pourras-tu me pardonner un jour pour toute la souffrance que je t’ai infligée ? Pourrons-nous reprendre un jour une vie normale, une vie commune, retrouver ce qui faisait de nous une si bonne équipe, un couple? Je ne sais pas mais ce que je sais c’est que je n’ai pas envie de te perdre une nouvelle fois et je ne veux pas vivre loin de mon fils. Mon fils… A ces deux mots, un sourire étire mes lèvres. Il faut que je tente le tout pour le tout. Tu dois savoir que c’est une bonne nouvelle pour moi.  

 

La conversation que nous avons eue il y a trois mois me revient en mémoire. Tu m’as dit avoir refait ta vie, ne plus être seule. Se pourrait-il que ce soit également un malentendu et que celui qui t’attendait ne fut pas un homme mais Kei ? J’ai besoin d’en avoir le coeur net. Je range les balles, ramasse les douilles et referme la porte derrière moi. Appréhendant quelque peu la suite, je m’appuie quelques secondes sur le panneau de bois avant de me décider à gravir les marches. Lorsque je pénètre dans le salon, je ne te vois pas. Je m’avance et un léger soupir attire mon attention. Tu es allongée et dors. Les traces sur tes joues témoignent des larmes que tu as versées, encore, par ma faute. Je caresse ta joue et, comme par magie, tes yeux papillonnent et s’ouvrent.  

 

- Désolé. Je ne voulais pas te réveiller., murmuré-je.  

 

J’ai un peu de mal à émerger mais je ne ressens pas ta colère. Doucement ma vue se focalise et je me retrouve plongée dans ton regard chaud et tendre. Je me sens retournée.  

 

- J’ai une question à te poser avant tout., me dis-tu.  

- Est-ce que tu as quelqu’un dans ta vie ? A part Kei, je veux dire.  

 

Je secoue négativement la tête, incapable de parler. Tu passes la main dans tes cheveux, nerveusement.  

 

- Donc tout ce que je t’ai dit il y a trois mois n’était pas justifié ? Tu devais retourner auprès de Kei.  

- Oui. Il n’y a eu que toi et Kei.  

- Je suis un idiot.  

- Je ne te le fais pas dire…  

 

Nos regards se croisent et nous éclatons de rire un bref moment. Soudain, nous entendons du bruit dans ma chambre. Je me lève et vais chercher notre enfant. Lorsque je redescends, je te vois anxieux nous attendre au pied de l’escalier. Tes yeux le dévorent.  

 

- Il te ressemble, n’est-ce pas ?  

 

J’acquiesce, la gorge nouée. Ce petit bout de nous me ressemble tellement que je ne peux nier l’évidence. Il a la forme de ta bouche et ton nez mais le reste c’est moi. Ses grands yeux foncés m’observent curieusement et, lorsque tu t’arrêtes devant moi, je le vois te regarder un court instant, cherchant à être rassuré. Tu lui fais un sourire qui a l’air de lui faire aussi chaud au coeur qu’à moi. Tu n’imagines même pas les émotions qui m’envahissent lorsqu’il tend les bras vers moi en m’appelant papa. Emu, je le prends dans mes bras et serre son petit corps contre moi. Nos regards brillants se soudent.  

 

- Merci Kaori.  

 

Merci de lui avoir parlé de moi, de ne pas m’avoir laissé en dehors de son univers même si je n’étais pas là pour vous. Merci de ne pas avoir fait de moi un monstre malgré ce que je t’avais fait vivre. Merci de t’être battue pour vivre malgré la douleur et la solitude. Merci de l’avoir gardé. Sans cela, je ne tiendrai pas mon fils dans mes bras en ce moment.  

 

Emue, je vois mon fils dans les bras de son père. Passé le flash de jalousie mêlée au sentiment de perte, je me réjouis de cette rencontre. Je vais devoir apprendre à partager mon enfant mais, rien que pour le sourire sur leurs visages, ça vaut le coup. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de nous deux comme couple mais nos enfants auront leurs deux parents. D’ailleurs, ça me rappelle que je n’ai pas tout à fait fini ma mission.  

 

- Ryo, je suis enceinte.  

 

J’aurais peut-être dû trouver un moyen plus doux de te l’annoncer mais la dernière fois que j’ai voulu le faire, ça a mal fini donc je n’y vais pas par quatre chemins. Ton regard me laisse entrevoir ta surprise.  

 

- Co… comment ?  

- C’est toi l’Etalon de Shinjuku. Je ne vais pas t’expliquer comment on fait les bébés…  

 

Tu vas me tuer Kaori. Je serre pour la première fois mon fils dans mes bras et tu m’annonces qu’on va avoir un deuxième enfant. Alors même en se voyant deux fois en deux ans, on réussit à compliquer les choses ? Qui a-t-on offensé à ce point pour en arriver là ? Je te rejoins dans la cuisine où tu commences à préparer le repas. J’ai tellement de choses à te dire mais je ne sais par où commencer. Soudain, j’entends mon estomac et celui de Kei grogner.  

 

- Tu as faim, bonhomme ?  

- Oui !  

 

Son enthousiasme fait naître un sourire sur mon visage.  

 

- Il n’y a pas que physiquement qu’il te ressemble. C’est aussi un ventre sur pattes., dis-je joyeusement.  

 

Depuis leur rencontre, je me sens plus légère. Tout n’est pas aplani entre nous et je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve mais le plus important est enfin dévoilé et tu sembles bien réagir. Alors oui, malgré les menaces sur nos vies et l’incertitude sur ce que nous pourrions être, je profite de ce moment de joie et de paix.  

 

Le repas se passe dans le calme et la bonne humeur. Tu manges ton fils des yeux, fasciné par son attitude, sa façon de s’exprimer qui évolue de jour en jour, son caractère affirmé… Tu en oublies presque de manger, ce qui m’amuse… Une fois terminé, tu l’emmènes dans le salon pendant que je fais la vaisselle. Nul doute que tu lui fais une séance de chatouilles et il adore cela. Il suffit de l’entendre rire pour savoir qu’il est heureux. Lorsque j’arrive, tu as un magazine dans les mains et je sens la massue me démanger en craignant que tu aies sorti un de tes sempiternels magazines de charme. Contre toute attente, c’est un magazine tout à fait respectable avec des avions. Je sens ton regard se poser sur moi amusé, comme si tu avais senti ma colère. Je me sens rougir.  

 

- Il est temps d’aller au dodo, Kei.  

- Je veux pas dodo., dit-il en s’accrochant à moi.  

 

Bien que notre relation n’ait que quelques heures, je sais que mon premier acte en tant que père sera décisif. Malgré l’envie de le garder près de moi et de rattraper le temps perdu, je sais que le sommeil est important pour lui et qu’il est fatigué.  

 

- Ecoute maman, Kei. On se retrouvera tous les trois après. Allez, au lit bonhomme. Si tu veux, nous pouvons monter tous les deux avec toi.  

 

Il me regarde avec ses grands yeux, renifle un coup et finit par accepter. Je l’aime. Je ne sais pas expliquer pourquoi ni comment mais je l’aime. Je lui ébouriffe les cheveux tendrement et me relève, le tenant dans mes bras. Je vois à tes yeux que tu es satisfaite de la façon dont j’ai géré la chose et j’en tire un sentiment de fierté. Peut-être réussirai-je à être un bon père…  

 

Soudain, ton sourire s’efface en même temps que le mien : tu l’as ressentie aussi, cette aura meurtrière.  

 

- Kei…, murmures-tu, angoissée.  

 

Je te tire par la main pour te faire t’allonger. Nous ne sommes pas encore à terre que les balles font voler en éclats les vitres de l’appartement, nous arrosant de morceaux de verre et autres débris, éventrant les meubles et coussins, tomber les objets divers et variés dans un bruit effroyable. Kei hurle et se débat sous moi qui fais tout mon possible pour le protéger sans l’écraser. Je te sens : tu es juste derrière moi donc abritée, ce qui me soulage. Mais il nous est impossible de bouger sans risquer vos vies. Je ne peux qu’attendre que le déluge cesse. Je ne peux même pas répliquer.  

 

Au bout d’une dizaine de minutes, on entend au loin les sirènes des voitures de police puis le silence. Ne reste que les pleurs de Kei que je serre contre moi et qui finissent par s’arrêter. Un malaise s’insinue en moi : quelque chose cloche. Je me redresse lentement et me tourne vers toi. Je sens toute couleur quitter mon visage et instinctivement empêche Kei de te regarder... 

 


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