Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 31-05-19

Ultimo aggiornamento: 13-06-19

 

Commenti: 17 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: Lors d'une mission périlleuse, la relation des City Hunter évolue. Mais comme toujours la route est sinueuse.

 

Disclaimer: Les personnages de "3 anniversaires et 3 moi(s)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: 3 anniversaires et 3 moi(s)

 

Capitolo 10 :: chapitre 10

Pubblicato: 09-06-19 - Ultimo aggiornamento: 09-06-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Moi sadique? je ne comprends pas :p. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 10  

 

Gardant avec difficulté mon calme, je glisse deux doigts le long de ton cou et appuie légèrement sur ta carotide. Le battement sous mes doigts me rassure : tu es toujours vivante. Tout en empêchant d’une main Kei de tourner la tête vers toi, je tente d’évaluer ton état. Il y a tellement de sang que j’ai bien du mal à voir où tu es blessée. Entendant des pas rapides dans l’escalier, je suis obligé de te délaisser. J’attrape mon magnum, m’accroupis derrière le divan pour protéger Kei qui agrippe mon tee-shirt avec force et j’attends. Je respire de soulagement quand je vois Mick et Saeko apparaître. Sans leur laisser le temps de pénétrer plus avant dans la pièce, je donne Kei à Saeko et demande à mon alter ego de prendre le volant pour nous emmener à la clinique.  

 

Je reviens vers toi et ai enfin une meilleure vue de tes blessures. Tu as un large morceau de verre planté dans l’épaule que je me réfrène d’enlever : à en juger l’emplacement, il doit avoir a minima entailler l’artère sous-clavière. Tu as deux impacts de balles dans le ventre à mon grand soulagement trop bas pour être proches du coeur et trop hauts pour avoir touché notre enfant… Ton visage est en sang mais je ne sais dire si ce sont des plaies superficielles ou non. Avec précaution, je te prends dans mes bras et te soulève. En deux minutes, je suis dans la voiture et Mick nous emmène à la clinique.  

 

- Il n’a rien ?  

 

J’entends ma voix étranglée par l’anxiété. Saeko baisse les yeux vers Kei qui ne hurle plus mais pleure toujours en silence.  

 

- Non, aucune trace de sang. Il a peur., me répond-elle d’une voix douce.  

 

Je vois dans le reflet du rétroviseur qu’elle lui caresse les cheveux et ce geste, malgré tout ce qui se passe, m’arrache un sourire. Je regarde ton visage et pose mes doigts sur ton cou. Ton pouls commence à faiblir et ça m’inquiète.  

 

- Bats-toi. Ne nous laisse pas.  

 

Je sens le regard de Mick sur moi. Il n’a pas encore eu l’occasion de te voir. Il ne sait pas qui je tiens dans mes bras. Il n’a pas encore l’occasion de s’inquiéter pour toi. Bientôt, ils seront tous là : je n’en ai aucun doute. Ils voudront t’entourer malgré l’absence et le silence dans lesquels tu les as plongés. Alors bats-toi mon ange. Je ne peux pas accepter de te perdre moins de douze heures après t’avoir retrouvée, surtout pas en sachant que tu peux laisser un enfant derrière toi et en emmener un avec toi.  

 

Je veux du temps avec toi, avec eux. Je veux des anniversaires, des Noëls à quatre. Je veux me disputer et me réconcilier avec toi. Je veux partager des fous-rires devant les pitreries de nos enfants, des moments de tendresse, de complicité. Je veux nous voir à la rentrée des classes tous les quatre pour emmener Kei d’abord puis numéro deux. Je veux te voir pleurer en laissant ce bébé devenu un petit homme, pouvoir t’enlacer pour te réconforter et te dire que tu as fait ton boulot de mère à merveille, lui apportant les armes pour se débrouiller dans la vie.  

 

Nous arrivons enfin à la clinique. Je sais que le trajet n’a pas été long, que Mick a fait au plus vite, mais cela m’a paru une éternité parce que j’ai peur de te perdre… Je te prends dans mes bras en sortant de la voiture et t’emmène à l’intérieur. Accompagné de Kazue, le Professeur nous voit arriver en trombes et nous indique un brancard sur lequel je t’allonge. Soudain, j’entends trois respirations qui se bloquent.  

 

- Kaori, entends-je Mick murmurer derrière mon dos.  

- Oui, c’est Kaori et elle est mal en point. J’ai déjà noté le morceau de verre dans son épaule et deux impacts de balle dans l’abdomen. Je ne sais pas d’où provient tout le sang au visage. Son pouls faiblit. Doc, fais le maximum pour la sauver.  

 

Tous perçoivent dans ma voix mon angoisse. Je vois le Professeur me faire un signe de tête et emmener le brancard. Kazue me regarde encore un instant avant de le suivre. Soudain, je me réveille et les interpelle avant de les voir disparaître :  

 

- Elle est enceinte de trois mois. Essaie de sauver le bébé aussi.  

 

Ma voix se fait alors mourante. La tension qui me guidait jusque là me quitte peu à peu. Je baisse les yeux vers mes mains et note le sang qui les macule. Sans réfléchir, je laisse Mick et Saeko et file aux toilettes où je nettoie mes mains puis mon visage que le miroir m’a révélé tâché également. Avant de sortir, je vois que mes vêtements sont également sales. Avec notre mode de vie, on arrive souvent ici à l’improviste. On a tous laissé dans une pièce à laquelle nous seuls avons accès une tenue de rechange. J’en profite pour me changer et revenir présentable auprès de mes amis et de mon fils.  

 

Doucement, je lui tends les bras et il ne se fait pas prier pour venir s’y nicher. Il s’agrippe à moi et je prends place dans un siège, l’entourant de ma chaleur et de mon affection. Etrangement, sa présence m’apaise également. Je ne me sens pas seul pour attendre, je sais que, si tu nous quittais, qu’on nous en préserve, j’aurais notre fils et que je devrais être fort pour lui, j’aurais une raison de me battre et de vivre… Inconsciemment, je le tiens contre moi et lui caresse les cheveux.  

 

- Tu verras, Kei. Tout va bien se passer et maman sera bientôt là.  

 

Saeko s’excuse mais elle doit repartir : elle doit gérer l’enquête sur la fusillade. Je lui assure que je la préviendrai dès qu’on aura des nouvelles de toi. Peu après, Mick s’assied à mes côtés. Je sens son interrogation, sa tension. Je le regarde et vois son regard se poser sur notre enfant et ses yeux s’agrandir de stupéfaction.  

 

- C’est… c’est ton fils.  

- Oui. C’est notre enfant à Kaori et moi. C’est une longue histoire, Mick. Longue et douloureuse comme nous semblons destinés à en connaître. C’est encore une histoire qui commence par ma peur incommensurable de la perdre… Préviens les autres, s’il te plaît. Quand tout le monde sera là, je vous expliquerai enfin tout ce qui s’est passé.  

 

Une heure plus tard, Falcon et Miki arrivent.  

 

- Dis-moi que ce n’est pas une blague : elle est vraiment là, Ryo ?, me demande la jeune femme, les yeux emplis d’espoir.  

- Oui, elle est ici mais Miki, elle est très mal en point.  

 

Je la regarde et vois la joie envahir son regard malgré la crainte de te perdre. Falcon oblige sa femme à s’asseoir et reste à ses côtés le temps qu’elle se calme. Eriko arrive à son tour peu après et se met à pleurer quand je lui confirme que tu es de retour. Mick lui vient en appui et, sans mauvaise pensée, la prend dans ses bras pour la réconforter. Kei dort dans mes bras. Je le réajuste doucement contre moi et sens sa poigne se resserrer sur mon tee-shirt comme s’il craignait que je le lâche. Pour le rassurer, je le serre un peu plus. Son souffle chaud sur mon torse me fait un bien fou. Moi qui d’habitude passerait mon temps à faire les cent pas dans le couloir, à sortir fumer ou à maugréer contre la lenteur du temps, suis là à patienter assis sur un siège. En attendant d’être rassuré sur ton sort, je n’ai qu’une chose à faire : m’assurer que notre enfant se sente le mieux possible.  

 

Un peu plus tard Saeko fait son retour. En rassemblant le témoignage des témoins, elle en a conclu que l’attaque avait été lancée par le dragon d’or, sans grande surprise. Elle m’apprend également que l’échantillon que tu as ramené de Nagoya était de l’héroïne pure et que tu as donc bien surpris un trafic de drogue, que le dragon d’or utilise désormais le port de Nagoya pour faire arriver sa marchandise et que si l’on cherche à t’éliminer, c’est pour cette raison.  

 

Je sens la colère monter en moi. Ils vont payer pour ce qu’ils t’ont fait. Le dragon d’or ne sera bientôt plus qu’une organisation du passé. Et pour la peine, ils me serviront d’exemple pour montrer ce qui attend ceux qui essaieront de faire du mal à ma famille désormais.  

 

- Dès que je serais assuré qu’ils vont bien, je m’occuperai d’eux.  

- Qui ça ils ?, me demande Eriko surprise.  

- Kaori et le bébé., répond Mick à ma place.  

 

Je sens tous les regards se tourner vers moi. Je ne vais pas y échapper cette fois. Ils attendent des explications et ça ne fait pas quelques heures mais plus de deux ans… Je baisse les yeux sur Kei qui s’est réveillé et dépose un baiser sur son front.  

 

- Il y a plus de deux ans nous avons effectué une mission pour Saeko et nous avons pensé que c’était la fin. On a cru que notre heure était venue et nous avons enfin agi sur nos sentiments.  

- Tu veux dire que Kaori et toi…, m’interrompit Miki.  

- Miki, laisse-le parler., intima Falcon à sa femme.  

 

Je lance un regard reconnaissant à Falcon même s’il ne peut le voir.  

 

- Lorsqu’elle a été blessée, j’ai eu peur et j’ai fait marche arrière. Je ne voulais pas souffrir de sa mort. Seulement, les mots ont dépassé ma pensée et je lui ai débité tout un tas de conneries et elle est partie.  

 

Je regarde Kei à nouveau et le regret étreint mon coeur. Comme s’il sentait mon besoin de réconfort, il me sourit.  

 

- Nous n’avons eu que quatre jours ensemble mais, de ces quatre jours, est né Kei. Mais je ne le savais pas.  

- Est-ce que tu as prévenu son compagnon ?, me demande Miki.  

- Quel compagnon ?, lui demandé-je bêtement.  

- Le père du bébé qu’elle porte évidemment., me répond-elle comme une évidence.  

- C’est moi le père de l’enfant.  

 

Encore une fois, je sens leurs regards peser sur moi, emplis d’incompréhension. Mick se tourne vers moi, furieux.  

 

- Comment ça ? Je sais que tu as couché avec elle l’année dernière mais cette année aussi ? Quand Ryo ? Quand est-elle revenue ?  

- Comment ça tu as couché avec Kaori l’année dernière ? Elle est revenue et tu ne nous l’as pas dit ?, s’écrie à son tour Miki énervée.  

- Une question à la fois. Oui Miki, j’ai revu Kaori l’année dernière et je n’en ai pas parlé parce qu’il n’y avait rien à dire.  

- Mais tu as essayé de la convaincre de revenir ? Vous avez dû parler, non ?  

- J’aurais aimé mais elle ne m’en a pas vraiment laissé l’occasion…  

 

Mes souvenirs repartent momentanément vers ces quelques heures volées à la solitude. Je ne sais toujours pas pourquoi tu t’es comportée de la sorte mais un jour peut-être tu me l’expliqueras.  

 

- Et on s’est revus il y a trois mois lors d’un cocktail…  

- Le cocktail à la suite du salon ?, me demande Saeko, surprise.  

- Oui. Je lui avais demandé de revenir et elle allait le faire mais, comme à notre habitude, les choses ont dérapé et elle est repartie…  

- T’as quand même eu le temps de la mettre enceinte !, crie Miki, furieuse.  

 

Son cri effraie Kei qui se met à pleurer. Je n’y avais pas prêté attention mais l’air est tendu suite à ses révélations. Je me lève, mon bonhomme dans les bras, et jette un coup d’oeil vers la porte de la salle d’opérations. Ils doivent encore en avoir pour un moment.  

 

- J’emmène mon fils dehors un moment. S’ils sortent, vous me prévenez.  

 

Je n’attends pas de réponse de leur part. Je sais qu’ils le feront, au moins Saeko qui a eu un peu plus le temps de digérer la situation. A l’extérieur, je pose Kei et, lui tenant la main, me dirige vers l’étang. Etant donnée notre différence de taille, je dois me pencher sur le côté pour pouvoir le tenir mais cela m’est égal. Je trouve même cela touchant. Sa petite main dans la mienne, j’ai l’impression de tenir un moineau. Sa confiance en moi m’impressionne : est-ce tout ce que tu lui as raconté sur moi ou quelque chose d’inné ? Je n’en sais rien et ça m’est bien égal… Il peut avoir confiance : je ne ferai rien pour le trahir, pas volontairement en tout cas.  

 

Fini le temps des faux-semblants que ce soit pour toi ou pour lui, j’assume mes sentiments et vous veux dans ma vie si tu trouves en toi la faculté de me pardonner. De mon côté, j’ai fait table rase du passé et, même s’il y a encore quelques points que je veux comprendre, je n’éprouve plus de colère. Je veux qu’on aille de l’avant.  

 

Arrivés près de l’étang, Kei commence à jouer avec le sable et les cailloux. Assis, il laisse ses doigts glisser, juste pour le plaisir de sentir les grains entre ses doigts. Son innocence me fait un bien fou et réussit même à me tirer un sourire malgré les circonstances. Mes pensées sont auprès de toi. Je me demande si tu tiens le coup, si le bébé tient le coup, si tu risques d’avoir des séquelles, combien de temps tu vas encore rester dans cette salle… Je voudrais pouvoir être à tes côtés, te tenir la main, te parler et t’encourager. Accroche-toi, Kaori.  

 

Saeko arrive à mes côtés. Comme moi, elle regarde Kei jouer. Nous restons ainsi en silence quelques minutes, laissant la paix des lieux apaiser quelque peu nos coeurs tourmentés.  

 

- Elle a eu le temps de te le dire alors…, déclare-t-elle soudain, le regard toujours fixé sur Kei.  

- Oui.  

- Et ?  

- Croise les doigts pour qu’elle accepte de rester. Nous n’avons pas encore eu le temps de parler du reste mais je n’ai pas l’intention de la laisser partir à nouveau.  

- Et si elle reste, ce sera en tant que quoi ?  

- Ma compagne, ma femme… tout ce qu’elle voudra tant qu’elle reste.  

 

Elle acquiesce, un léger sourire aux lèvres. Je sens son amusement et son soulagement. Elle se met à rire quand Kei jette du sable en l’air et se met à chouiner parce qu’il en a dans les yeux, d’autant plus qu’il les frotte avec ses mains ensablées, en rajoutant une dose.  

 

- Je ne te connaissais pas aussi sensible.  

- Je ne montre pas mes sentiments, Ryo. Ca ne veut pas dire que je n’en ai pas., me répond-elle vexée.  

- C’est difficile de ne pas craquer devant lui…  

- Si tu veux, je peux me dévouer pour t’en faire un., lui dis-je avec un clin d’oeil.  

 

Elle me sourit amusée et va chercher Kei qui pleurniche encore.  

 

- Et abîmer ce magnifique corps qui est le mien ? Avec quoi je te ferai courir si je ne l’avais plus ?, me répond-elle avec un clin d’oeil.  

- Tu trouverais toujours quelque chose, je n’en doute pas.  

 

Je la suis regagnant avec appréhension le bâtiment et nos amis qui, je l’espère, auront eu le temps d’assimiler les évènements. Je n’ai pas le temps d’entrer que Mick m’intercepte et m’en éloigne.  

 

- Qu’est-ce que tu lui as dit il y a deux ans pour réussir à la faire fuir ?, me demande-t-il le visage fermé.  

 

Je sens la fureur qui émane de lui. Comme toujours en ce qui te concerne, Mick joue les protecteurs. Malgré la présence de Kazue, il a encore de forts sentiments envers toi qui me font penser à ton frère, le côté obsédé sexuel en moins.  

 

- Ca ne te regarde pas, Mick., lui réponds-je calmement.  

- Oh que si ! Par ta faute, on a perdu sa trace pendant plus de deux ans, on a dû vivre dans l’angoisse et se demander ce qu’elle devenait. Alors si, ça me regarde !  

- Non, Mick, tout ça c’est entre Kaori et moi. J’ai avoué que j’avais été trop loin avec elle, que mes paroles avaient été désobligeantes, que tout était de ma faute. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus.  

- Je ne comprends pas comment la Kaori que je connais a pu perdre espoir au point de tout quitter. Ca ne lui ressemble pas. Elle a accepté tellement de choses venant de toi que je ne vois pas ce qui aurait bien pu la pousser à partir…  

- Sauf s’il a utilisé ses sentiments contre elle…, lance Miki derrière nous.  

- Dis-moi, Ryo. Dis-moi que l’histoire que vous avez eue il y a deux ans était réelle. Dis-moi que tu ne l’as pas simplement ajoutée à ta liste de conquêtes. Tu ne lui aurais pas fait ça ?, me demanda-t-elle, la voix tremblante.  

 

Je la regarde, incertain, désespéré. Je sais que je t’ai blessée, mon ange, et, la vérité, je te la dirai dès que tu seras réveillée.  

 

- C’était réel, Miki. Je l’ai aimée à ce moment-là et je l’aime toujours. Mais après qu’elle ait été blessée, je lui ai laissé croire que ça n’avait été rien d’autre qu’une histoire de sexe.  

 

Elle me regarde, une profonde tristesse dans les yeux. Elle, mieux que quiconque sauf peut-être moi, sait à quel point j’ai dû te blesser. Soudain, je sens une violente douleur à la mâchoire.  

 

- Salaud, comment as-tu osé lui faire ça ? Comment as-tu pu ?, s’écrie Mick en me rouant de coups.  

 

D’abord sonné, j’ai du mal à réagir. Lorsque je me relève, je pare les coups mais ne les lui rends pas. Je les mérite amplement. Ca dure cinq minutes au moins où lui me frappe et Miki lui hurle d’arrêter jusqu’à ce que je ne sente plus rien. Falcon tient Mick par le bras pour l’empêcher de continuer.  

 

- J’ai merdé et je le sais. Vous avez souffert parce que je n’ai pas su affronter mes peurs et je lui en ai fait porter le poids, je le sais aussi. C’est fini maintenant. Je vais tenter d’arranger les choses.  

- Elle est sortie de la salle d’opérations. Le Professeur t’attend pour te dire ce qu’il en est., me dit Falcon.  

 

Je me sens blêmir et vaciller légèrement puis je cours vers le bâtiment. Dans la salle d’attente, tous sont réunis. Nous rentrons tous les quatre et Saeko me tend Kei comme si elle sentait que j’avais besoin de lui. Le Professeur nous fait tous asseoir et attend le silence avant de parler.  

 

- Kaori est dans un état préoccupant. Elle a reçu un éclat de verre dans l’épaule qui a entaillé l’artère sous-clavière. Une balle s’est logée dans le foie dont nous avons dû réséquer une partie et l’autre dans l’abdomen, perforant l’intestin en trois endroits. Nous avons réparé tous les dégâts internes mais elle a perdu beaucoup de sang. Elle est très faible.  

- Le sang au visage, Doc ?, lui demandé-je inquiet.  

- Elle a eu des coupures suite aux projections de verre. C’est superficiel. Pour le moment, elle est dans le coma. Nous l’avons placée sous respirateur pour éviter les efforts à son corps.  

- Elle va s’en sortir ?, l’interroge Eriko, anxieuse.  

- Je ne sais pas. Les prochaines heures seront décisives.  

- Le bébé ?, balbutié-je, craignant sa réponse.  

 

Il me regarde longuement, pesant ses mots. Je sens une boule se former dans ma gorge.  

 

- Il est encore là mais je ne peux pas me prononcer sur la poursuite de la grossesse ni les conséquences si elle va à terme.  

 

Le soulagement me gagne : vous êtes tous les deux en vie pour le moment. Chaque moment passé, c’est une petite victoire sur le dragon d’or.  

 

- Les visites seront limitées : elle est vraiment très faible. Pour aujourd’hui, je n’autorise que vous deux à y aller., dit-il en me désignant avec Kei.  

 

Soulagé, je me lève et suis Kazue. Arrivés près de la chambre, elle me fait asseoir et s’agenouille à hauteur de Kei.  

 

- Tu ne dois pas avoir peur, Kei. Ta maman a un tube dans la bouche pour l’aider à respirer et des tuyaux qui lui donnent des médicaments. Elle a des petits bobos au visage mais ce n’est pas grave du tout. Tu comprends ?  

 

Il acquiesce doucement en se serrant contre moi.  

 

- Ta maman dort pour le moment. Mais on fait tout pour qu’elle aille vite mieux. Tu veux rentrer la voir ou tu préfères attendre ici ?  

- Voir maman., balbutie-t-il.  

- Alors on va rentrer tous les trois et, si à un moment tu veux sortir, tu n’auras qu’à me le dire, d’accord ?  

 

Il ne répond pas. Elle se relève et me fait signe de la suivre. Je t’avais déjà vue blessée mais j’avoue que ça m’impressionne toujours autant. Je ne supporte pas de te voir dans cet état. On approche doucement de ton lit et je pose Kei sur le bord. Il ne lâche pas mon tee-shirt mais te regarde intensément.  

 

- Elle a mal, maman ?  

- Non. Elle ne sent pas la douleur grâce aux médicaments. Mais tu peux lui toucher la main si tu veux, ici., lui propose-t-elle en lui montrant la main sur laquelle il n’y a pas de perfusion.  

- Elle le sentira et ça l’aidera à se battre pour aller mieux.  

 

Hésitant, je le vois approcher ses petits doigts des tiens et les caresser doucement. Comme j’aimerais que tu te réveilles à ce moment-là pour soulager notre douleur mais notre vie n’est pas un roman à l’eau de rose et tes yeux demeurent fermés. Je prends une chaise et la pose à côté de toi. Je glisse mes doigts sous les tiens. Nos trois mains sont jointes et je ne saurais expliquer l’émotion qui m’envahit à cet instant tant elle est contradictoire. C’est un mélange de joie, d’anxiété, de colère, d’injustice et de désespoir. J’ai envie de hurler et pleurer mais me contient. Il a besoin de moi et de ma force.  

 

- Ryo, veux-tu que Mick et moi nous occupions de Kei cette nuit ?, me demande Kazue avec sollicitude.  

 

Je vois le regard apeuré de Kei et mon coeur se déchire : je n’ai pas envie de te laisser mais je ne peux pas le laisser non plus. Il ne peut pas passer la nuit ici. Je n’ai même pas besoin de réfléchir à ce que tu voudrais : il passe en premier. Je sais que ce serait ton choix.  

 

- Non, je vais m’occuper de lui. Je ne veux pas qu’elle me trucide à son réveil., dis-je en plaisantant.  

- Je comprends. J’en ferai de même.  

- Vous pouvez rester avec elle ? Je ne veux pas qu’elle se réveille seule.  

- Oui, ne t’inquiète pas. Kei, tu veux bien venir avec moi un petit peu. On va aller demander à Mick s’il veut bien rester ici cette nuit pour veiller ta maman ? Je vais avoir besoin d’un homme fort pour le convaincre.  

 

Je fais un petit signe de tête confiant à Kei et lui dis que je le retrouve peu après. Kazue l’emmène, nous laissant seuls tous les deux. Je te regarde un moment sans savoir quoi dire ou quoi faire. Pourquoi me sens-je si désarmé face à toi ?  

 

- Bats-toi, Kaori. Kei a besoin de toi et moi aussi. Je veux que tu reviennes à la maison. Je veux qu’on mette à plat tout ce qui s’est passé et qu’on reparte de zéro. Laisse-nous une chance, mon ange.  

 

Je prends ta main et la porte à mes lèvres, y déposant un léger baiser, puis la repose délicatement. Je caresse ton ventre, là où notre bébé repose, au travers de la couverture.  

 

- J’espère avoir la chance de vivre ta deuxième grossesse, de voir ce petit bout venir au monde et lui changer ses couches ou donner le biberon. Accroche-toi, Kaori. Ne t’inquiète pas pour Kei : je vais bien m’occuper de lui. Occupe-toi de toi. Je te laisse sous la surveillance de Mick et Kazue. Nous reviendrons demain, je te le promets.  

 

Je ne peux t’embrasser, ni ton visage qui est couvert de bandages. Je dépose un baiser dans tes cheveux, sentant l’odeur de ton shampoing mélangé à celui du désinfectant. Avec regrets, je te laisse pour rejoindre notre enfant. Je le retrouve dans les bras de Saeko qui est la personne qu’il connaît le plus pour le moment. Il regarde avec des grands yeux tous ceux qui l’entourent, s’imprégnant de leurs visages. Lorsqu’il me voit arriver, son regard s’illumine et il gigote pour descendre et me rejoint en courant.  

 

- On va rentrer, Kei. On reviendra voir maman demain. Elle dort pour le moment.  

 

Je vois ses yeux se remplir de larmes et le serre contre moi.  

 

- Tout va bien, mon bonhomme. On va être forts tous les deux, d’accord ?  

 

Il acquiesce. J’ai l’impression de te voir quand tu relevais bravement le menton en signe de défi. Je lui souris et, saluant tout le monde, retourne chez nous, espérant avoir le bonheur de revoir l’éclat de tes yeux noisette demain... 

 


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