Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 14 capitoli

Pubblicato: 05-01-20

Ultimo aggiornamento: 18-01-20

 

Commenti: 31 reviews

» Scrivere una review

 

HumourRomance

 

Riassunto: Juste une petite mission de routine avec une cliente mokkori. On sait ce que donne la routine avec les City Hunter...

 

Disclaimer: Les personnages de "Tel épris..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Tel épris...

 

Capitolo 6 :: chapitre 6

Pubblicato: 10-01-20 - Ultimo aggiornamento: 10-01-20

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Les choses commencent à se préciser. Alors oui, qu'a vu (ou n'a pas vu peut-être) Ryo dans la chambre de Raquel? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 6  

 

- Que faisiez-vous dans la chambre de Kaori hier soir, Raquel ?, l’interrogea Ryo le lendemain matin.  

 

La jeune femme eut la décence de paraître embarrassée et baissa les yeux, se tordant les mains.  

 

- C’est à dire… c’est gênant… je dois vraiment vous le dire ?, demanda-t-elle, levant un regard angélique sur lui.  

- Oui., répondit-il simplement.  

 

Il devait résister pour ne pas partir en mode mokkori mais la sécurité de Kaori prônait sur le reste.  

 

- Bon d’accord… Je devais voir Kaori… parce que… j’ai mes règles et que je n’avais pas de quoi parer à la situation., expliqua-t-elle, rougissant quelque peu.  

 

Ryo la dévisagea un instant, pantois, cligna des yeux deux fois avant de passer une main nerveuse dans ses cheveux. C’était exactement le genre de conversation qu’il ne voulait pas avoir avec une femme…  

 

- Très bien. Bon… euh… j’ai… à faire., bredouilla-t-il embarrassé.  

- C’est tellement dommage que ça arrive maintenant., fit Raquel, passant une main sur son torse.  

- J’avais tellement de projets en tête., minauda-t-elle, jetant un regard suggestif sur lui.  

- Oh oh vraiment ?, fit Ryo, sentant le démon en lui se déchaîner.  

- Mais il y a beaucoup de manières de s’amuser, n’est ce pas, Ryo ?, suggéra-t-elle, d’une voix chaude.  

- Oh oui., souffla le nettoyeur dont les mains se murent d’elles-mêmes pour atteindre la poitrine de la mannequin.  

 

Celle-ci gloussa mais ne hurla pas au pervers.  

 

- Vous êtes si charismatique, Ryo…, souffla-t-elle, avançant ses lèvres vers celles du nettoyeur.  

- Vous êtes si… bandante. Ca vous dirait de tirer un petit coup ?, fit-il, prenant son air pervers.  

- Que… quoi ?… Mais non ! Vous ne pensez qu’à ça, ma parole !, fit-elle, lui assénant une gifle monumentale avant de tourner les talons et de s’en aller vexée.  

 

Ryo la regarda partir, soulagé, et s’adossa au mur, relâchant son souffle. L’explication de Raquel tenait la route mais des doutes subsistaient malgré tout. Il ne pouvait que se souvenir du regard qu’elle avait pendant la séance d’aérobic la veille au soir : le même que lui à ses pires heures… Mais peut-être avait-il mal interprété ? Peut-être n’était-ce qu’un regard d’envie d’une femme un peu jalouse de la silhouette d’une autre… Il devait rester sur ses gardes.  

 

Il entendit des pas dans l’escalier et reconnut la démarche légère de Kaori. Il descendit et vit la mannequin intercepter sa partenaire à peine rentrée des courses.  

 

- Kaori, je suis désolée mais je me suis permise de vous emprunter quelques trucs de fille, si vous voyez ce que je veux dire., l’informa Raquel, lui faisant un clin d’oeil.  

- Je vous aurais bien demandé mais vous n’étiez pas dans votre chambre hier soir et, ce matin, vous étiez déjà partie., s’excusa-t-elle.  

- Pas de souci, Raquel.  

- Vous êtes drôlement matinale., remarqua-t-elle.  

- Il faut bien. Nous devons être partis dans dix minutes. Ryo ! Ah tu es là. Tu es prêt ?  

- Oui. Bonjour, Kaori., fit-il, attrapant un des sacs de courses.  

- Euh oui pardon. Bonjour., bafouilla-t-elle, le regardant partir en cuisine.  

 

Que lui prenait-il ? C’était bien la première fois qu’il lui donnait un coup de main. Elle le rejoignit alors qu’il commençait à ranger les provisions. Elle en fit de même et rapidement ils partirent pour le studio, sans un mot. Kaori était nerveuse : elle se demandait combien de fois elle devrait reprendre Ryo aujourd’hui. Elle savait que ce serait une journée difficile car il s’agissait des répétitions et essayages, plus quelques prises photo, pour les défilés de maillots de bains et lingerie. Elle soupira d’avance.  

 

- Ca va, Kaori ?, l’interrogea le nettoyeur.  

- Oui, oui., répondit-elle distraitement.  

- C’est une belle journée aujourd’hui. Maillots de bain et lingerie, c’est cela, Raquel ?, fit Ryo, une lueur de plaisir dans les yeux, en regardant la jeune femme dans le rétroviseur.  

- Oui. Vous pourrez peut-être m’aider à dégrafer mes hauts, Ryo ?, dit-elle avec une petite moue suggestive.  

- On verra.  

- Quelle sale journée…, murmura Kaori pour elle-même.  

 

Tournée vers l’extérieur, elle ne vit pas la lueur de tendresse dans le regard de son partenaire. Arrivés au studio, ils retrouvèrent Hidéo.  

 

- On dirait qu’il passe sa vie dans le couloir celui-là… Il n’a pas du travail…, grogna Ryo.  

- Kaori, vous êtes radieuse ce matin., la complimenta Hideo, ce qui eut le don de la faire rougir.  

- Merci.  

- Monsieur Saeba, Raquel. La séance se tiendra au studio 7., leur dit-il poliment.  

- Vous venez, Ryo ? Vous pourrez peut-être m’aider à me déshabiller…, suggéra Raquel.  

 

Ryo se retint de lever les yeux au ciel et la suivit de mauvaise grâce alors que Shihinori avait posé une main sur le bras de Kaori pour la retenir. La nettoyeuse les regarda partir, l’estomac noué…  

 

- Je voulais vous parler de ce soir. Je me suis demandé si vous aviez une tenue de soirée. J’avais vraiment envie de votre compagnie alors je vous ai un peu forcé la main hier., s’excusa-t-il.  

- A vrai dire, non mais je me débrouillerai., répondit-elle.  

 

Elle trouverait bien cinq minutes pour passer chez Eriko qui lui prêterait quelque chose.  

 

- Vous savez, nous avons des tas de vêtements ici. Venez avec moi., lui proposa-t-il sans vraiment lui laisser le choix.  

 

Il prit sa main et l’emmena à l’étage supérieur dans une salle remplie de vêtements. Il la guida à travers les rayons et s’arrêta devant un portique, effleurant les cintres.  

 

- Celle-ci. Vous serez parfaite dans cette robe., lui dit-il, choisissant pour elle.  

- Non, je ne peux pas. C’est trop.  

- Trop quoi ? Ce n’est qu’un prêt, Kaori. Vous me rendez service, je vous rends service. C’est tout., lui assura-t-il.  

- Si vous voulez passer la nuit avec moi après, ce sera un plus., ajouta-t-il.  

- Je plaisantais, je plaisantais., fit-il, voyant son rougissement.  

 

Son innocence était rafraîchissante et il se demanda soudain à quel point elle était inexpérimentée : n’avait-elle que trop peu vu le loup ? Ne l’avait-elle jamais vu ? Il la regarda avec sidération, se prenant à rêver d’être son premier amant. Finalement, ce n’était peut-être pas une plaisanterie que de vouloir passer la nuit avec elle. Restait à se débarrasser de son partenaire, ce qui ne devrait pas être trop difficile en lui mettant Raquel dans les pattes.  

 

- S’il vous plaît, acceptez., l’implora-t-il.  

 

Kaori le regarda puis accepta. Elle ne voulait pas le vexer et cela lui permettrait de gagner du temps pour surveiller Ryo.  

 

- Merci, ça me fait très plaisir., lui dit-il, prenant sa main pour y déposer un baiser.  

- Je vais la mettre dans une housse et la laisserai à l’accueil.  

- Très bien. Merci Hideo mais maintenant, il faut que je rejoigne Raquel et Ryo. Je ne peux pas le laisser faire tout le travail., s’excusa-t-elle, se demandant quelle serait l’étendue des dégâts quand elle arriverait.  

 

- Monsieur Saeba est un homme compétent, semble-t-il. Je suis sûr qu’il est capable de gérer la situation., tenta-t-il de la rassurer.  

 

En fait, il craignait un peu que le nettoyeur ficha en l’air la séance d’essai et de photo mais il avait envie de rester en charmante compagnie. Kaori le regarda un sourcil levé et eut un léger sourire.  

 

- Oh oui, il est très compétent… contre les vilains messieurs mais devant une foule de belles jeunes femmes dénudées, c’est de moi dont vous avez besoin., fit-elle amusée.  

- Mais j’ai besoin de vous même sans les jeunes femmes dénudées, chère Kaori., rétorqua-t-il, s’approchant d’elle.  

 

Il passa un bras autour de sa taille et l’attira à lui, se penchant vers elle. Se ressaisissant, elle échappa agilement à son emprise et s’écarta.  

 

- Je vous l’ai dit : je ne mélange pas le personnel et le professionnel. Vous êtes mon client. Restons-en à des relations professionnelles., s’excusa-t-elle, rouge de confusion.  

- Vous ne faites jamais d’exception ?, lui demanda-t-il, plus amusé qu’agacé.  

- Non. Maintenant, veuillez m’excuser, je dois m’en aller., dit-elle, tournant les talons.  

 

Elle sortit de la pièce et rejoignit le studio 7. Elle se prépara mentalement à ce qu’elle trouverait, s’attendant à une scène d’hystérie collective et à un Ryo en mode pervers à trois cent pour cent de ses capacités. Elle prit une profonde inspiration avant d’entrer dans la salle puis s’y aventura. Que dire sinon qu’elle fut surprise de ce qu’elle trouva…  

 

Raquel avait guidé Ryo jusqu’au studio en question. Il connaissait les plans du bâtiment par coeur et aurait su se diriger les yeux fermés, mais la mannequin était fermement pressée contre lui, l’obligeant à la suivre. Bien qu’il sentit ses rondeurs contre son bras, il ne partit pas dans ses délires habituels. Il était encore échaudé par le comportement de la jeune femme et il devait admettre que, sans le risque de se faire pincer et affronter la jalousie de sa partenaire, c’était beaucoup moins drôle. Il était anxieux de ce qui pouvait se passer entre Shihinori et Kaori mais il ne pouvait décemment quitter Raquel.  

 

- Vous êtes bien silencieux, Ryo., fit-elle, caressant sa joue.  

- Je suis concentré., rétorqua-t-il.  

- Vous pensez que je suis en danger ici ?, s’inquiéta-t-elle, se serrant un peu plus contre lui.  

- Non, pas tant que je suis là., dit-il, lui adressant un sourire charmeur destiné à l’amadouer.  

- Vous êtes si séduisant avec vos sourcils froncés. Je fonds., ronronna-t-elle.  

- Donc, je n’ai aucune inquiétude à avoir sur le fait que vous vous intéressiez à ma partenaire ?  

 

Il planta son regard sérieux dans le sien et vit un éclair d’inquiétude passer puis céder la place à de l’amusement. Soudain, Raquel se mit à rire de manière tonitruante.  

 

- Vous plaisantez ? Oh vous êtes impayable. Oh Ryo, comment pourrais-je aimer les femmes alors qu’il y a tant d’hommes séduisants sur Terre ?, répliqua-t-elle reprenant son souffle.  

- Vous doutez de vous ?, lui demanda-t-elle d’une voix suave, laissant remonter sa main sur son torse.  

- Non.  

- Alors vous avez dû remarquer que vous me plaisiez., susurra-t-elle, déposant des baisers dans son cou.  

 

Il prit sur lui pour ne pas partir en vrille et fut sauvé lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Il entraîna la jeune femme à l’extérieur vers le studio 7. Lorsqu’ils entrèrent dans la salle, Ryo fut entourée de belles jeunes femmes dénudées. Entraînée par une styliste, Raquel le laissa seul et les bas instincts du nettoyeur refirent surface. Gloussant, la bave aux lèvres, il se dirigea sur la pointe des pieds vers l’espace réservé aux essayages. S’il voulait profiter au maximum, il ne devait pas se faire remarquer. Caché derrière des portants de vêtements, il se repaissait du spectacle de ces ventres mis à l’air, des rondeurs féminines dévoilées, la partie plus érotique à peine cachée par un bout de tissu ou délicatement occultée par les broderies des dentelles.  

 

Il nota les cabines d’essayage d’où sortaient les filles et décida de tenter sa chance. Subrepticement, il se dirigea vers elles et se cacha derrière une tenture. Il entendait les filles converser et se dit que finalement il n’y avait pas que les hommes qui avaient l’apanage des conversations salaces. Elles cachaient bien leur jeu…  

 

- Dis donc Raquel, c’est qui le mec qui était avec toi ?, entendit-il soudain.  

- Mon garde du corps.  

- Il est canon. J’en ferai bien mon quatre heures.  

- C’est vrai. Tout en muscles, c’est un régal.  

 

Ryo se rengorgea à entendre cela. Et elle n’avait pas encore goûté au meilleur, pensa-t-il se retenant de rire bêtement. Il y eut du remue-ménage et il fut incapable d’entendre les conversations pendant un moment.  

 

- Je te jure, un canon…, entendit-il Raquel murmurer.  

- C’est vrai ?  

 

La voix était nouvelle mais le ton était bien connu, celui des confidences.  

 

- Oui. Je fourrerai bien ma langue au fond de sa gorge. Tu n’imagines même pas tous les trucs que je pourrais envisager de lui faire.  

- Toi, tu as des envies cochonnes…, gloussa l’autre.  

- Très très cochonnes. Je fantasme à l’idée de l’entendre gémir sous mes mains, sous ma langue, sous mon corps.  

 

Ryo se prit à fantasmer à son tour : Raquel à califourchon sur son corps, parcourant son torse de ses mains, de ses lèvres, usant de sa bouche sur lui, partout… Il sentit son mokkori se dresser douloureusement.  

 

- Oh oui, j’imagine. Tu me montreras qui est cette merveille. En attendant…  

 

Il n’entendit plus aucune parole et faillit sauter dans la cabine pour se sacrifier aux envies de Raquel quand des bruits lui parvinrent. Il tendit l’oreille et entendit de petits gémissements et bruits de succion. Il approcha et profita d’un léger trou dans la toile pour jeter un œil. Raquel et une autre femme s’embrassaient goulûment, leurs mains voyageant sur le corps de l’autre. Ryo ne fut pas échaudé mais réchauffé par cette scène. Il se mit à imaginer les deux femmes ensemble nues s’adonnant aux plaisirs saphiques.  

 

- Tu sais que je pourrais être jalouse…, murmura l’autre femme, se séparant de Raquel.  

- Oui mais ne le sois pas.  

- Et si tu me présentais l’objet de ton désir ? On pourrait peut-être jouer à trois., suggéra la femme d’un air pervers.  

 

Ryo n’en pouvait plus : il s’imaginait aux prises de ces deux femmes, se livrant corps et âme à leurs volontés, tel le bon samaritain qu’il était. Il était à deux doigts de sauter dans la cabine lorsque Raquel reprit la parole.  

 

- Tu verras : elle est magnifique, une superbe poitrine et des fesses à damner un saint et son regard… Je craque. Elle ne devrait pas tarder, c’est la partenaire de mon garde du corps., confia Raquel à son amie.  

 

Ryo se retrouva les quatre fers en l’air, surpris de la confession, enfin pas vraiment mais, maintenant, il avait confirmation de ses soupçons et des trésors de duplicité que pouvait mettre en œuvre Raquel. Voilà qu’il se retrouvait face non pas à un mais deux rivaux pour le coeur de Kaori et elle serait libre de choisir ses affinités puisqu’il n’arrivait pas à se déclarer. Autant il arrivait à imaginer qu’elle put s’amouracher d’Hideo, autant il n’arrivait pas à la voir dans les bras de Raquel. Il était pourtant ouvert d’esprit mais, non Kaori avec une autre femme, ce n’était tout simplement pas possible : il le prendrait très mal, il se sentirait coupable d’avoir pu être à l’origine de ce revirement. Il n’avait quand même pas imaginé qu’elle était amoureuse de lui ? Rien que l’idée le fit tressaillir et, blême, il retourna près de l’entrée, s’adossant au mur pour surveiller la pièce calmement. Tout à coup, la scène emplie de toutes ces naïades avait perdu tout son attrait.  

 

Ce fut le moment que choisit Kaori pour arriver. Elle ne l’avait pas aperçu et observait la salle avec attention, ses sourcils se fronçant au fur et à mesure. Il était perplexe : que pouvait-il bien lui passer par la tête ? Puis il se mit à sourire en regardant de nouveau toutes les filles dénudées.  

 

- Tu t’attendais à une scène digne d’un mouvement de panique, n’est-ce pas ?, lui lança-t-il, attirant son attention.  

- Oui, c’est vrai., admit-elle, approchant de lui.  

- Je sais me montrer professionnel., la taquina-t-il, une lueur amusée dansant dans ses prunelles.  

- Je n’en ai jamais douté.  

 

Ils se regardèrent un moment puis se sourirent avant de se tourner vers le reste de la pièce. Voyant Kaori, Raquel lui fit un signe de la main, auquel elle répondit, puis se tourna vers la fille à ses côtés pour lui dire quelque chose à l’oreille qui les fit rire d’un air entendu.  

 

- Je me demande bien de quoi elles peuvent parler., s’interrogea Kaori.  

- Certainement du bel étalon qui les observent., mentit Ryo, loin d’être dupe : Raquel venait de désigner sa cible à sa copine.  

- Attends, tu as un truc sur la joue., fit le nettoyeur, passant le pouce à l’endroit faussement suspect, laissant son regard errer sur sa partenaire.  

- Merci., balbutia Kaori, toute chose, se mettant à rougir.  

 

Fier de lui, Ryo sentit le regard noir de Raquel posé sur lui. Il se demanda s’il devait prévenir sa partenaire que la mannequin avait des vues sur elle mais se dit qu’elle ne le croirait jamais, qu’elle penserait qu’il se payait encore une fois sa tête après des années à l’avoir traitée de garçon, alors il préféra se taire et il la protégerait d’Hideo et de Raquel… à sa manière.  

 

- Ca ne va pas mais alors pas du tout !, s’écria soudain le photographe.  

- Non, je ne peux pas faire cela. Ca ne va pas. Ce serait un crime face à mon art !, lança-t-il d’un ton emphatique.  

 

Kaori et Ryo entendirent des corbeaux croassant pourchassés par des libellules de la brigade des arts et antiquités… Ils regardèrent les filles alignées les unes à côté des autres en bikini sur un décor en fond représentant une plage paradisiaque et se demandèrent ce qui n’allait pas. Tout semblait parfait à leurs yeux. Ils se regardèrent et haussèrent les épaules. Le photographe continua à vociférer pendant cinq minutes jusqu’à ce qu’Hideo arriva.  

 

- Que se passe-t-il ?  

- Ca ne va pas. Elle sont treize !, s’insurgea le photographe, rouge de colère.  

- Oui, Mayumi s’est blessée hier soir en défilant., répondit patiemment le directeur.  

- Tu sais très bien que je ne peux pas prendre une photo avec treize personnes dessus !  

- Ah, un compatriote…, fit Ryo à Kaori, d’un ton taquin.  

 

Elle lui tira la langue puis lui fit un grand sourire. Finalement, cette journée n’était pas si mal pour en finir. Elle sentit soudain un regard se poser sur elle et Ryo se tendre. Elle releva les yeux pour croiser ceux d’Hideo qui la fixaient. Un sentiment de catastrophe imminente l’assaillit. Le directeur s’approcha d’eux, d’elle surtout et eut la courtoisie de paraître nerveux.  

 

- Kaori, nous avons un petit souci. Nous aurions besoin d’un quatorzième modèle., lui expliqua-t-il.  

 

Sans un mot, la gorge nouée, elle se mit à secouer négativement la tête.  

 

- Je vous en prie, je vous en supplie même sinon toute cette journée n’aura servi à rien.  

- Je n’ai rien à voir avec ces filles., se défendit-elle.  

- Vous avez raison. Vous êtes bien au-dessus., la complimenta le directeur, déclenchant un grondement intérieur chez Ryo.  

- Non… Non, je ne peux pas. Ce n’est pas ma place. Je n’ai pas la silhouette pour poser., murmura-t-elle, s’attendant à la confirmation de son partenaire.  

- Si tu en as envie, tu devrais y aller. Je suis sûr que tu ne détoneras pas dans le groupe., fit Ryo, d’une voix neutre.  

 

C’était de loin le meilleur compliment qu’il put lui faire. Il était loin de vouloir la voir poser en maillot de bain mais il ne voulait pas que son refus put lui être imputé. Elle avait le droit de choisir.  

 

- Prenez une des stylistes. Il y en a de très jolies., lui suggéra Kaori.  

- Non, c’est vous que je veux. Vous avez la taille et les mensurations idéales. S’il vous plaît, vous me sauveriez la mise., l’implora Hideo.  

 

Kaori regarda à nouveau Ryo puis acquiesça, mal à l’aise. Heureux, Hideo l’emmena rapidement aux cabines d’essayage et la laissa aux soins d’une styliste qui la prépara en un temps record. Elle revint vêtue d’un bikini pourpre, brodé de rose pale, légèrement maquillée. Le photographe la jaugea, regarda la scène et, entraînant Kaori, la plaça entre Raquel et son amie. Sortant de sa transe liée à l’apparition de sa partenaire dénudée, Ryo grogna voyant le regard carnassier de la mannequin sur elle.  

 

- Elle est magnifique., souffla Hideo à côté de Ryo.  

- Elle est extrêmement mal à l’aise., répondit le nettoyeur.  

- Je ne comprends pas. Elle est si belle.  

- Elle n’en a pas conscience et vous l’avez mise dans une situation désagréable.  

- Pourquoi l’a-t-elle fait alors ?, s’étonna le directeur.  

- Parce qu’elle a le coeur sur la main. Elle ne voulait pas vous laisser dans l’impasse.  

 

Hideo contempla de nouveau la nettoyeuse et sentit son attirance pour elle grandir un peu plus.  

 

- Elle est pourtant faite pour ce métier. Regardez l’écran là-bas. On dirait que les autres n’existent plus., remarqua le directeur d’agence surpris.  

 

Ryo ne put qu’acquiescer. Oui, elle resplendissait malgré son malaise. Il fronça un sourcil en voyant Raquel et sa copine se presser contre elle en se lançant un regard des plus révélateurs. Kaori piqua un fard et se crispa.  

 

- Détendez-vous, c’est bientôt fini., lança le photographe.  

- Voilà, c’est terminé. Merci les filles.  

 

Il allait sans dire que la nettoyeuse fut la première à regagner les vestiaires et en ressortit presque aussi vite, comme si elle avait le diable aux trousses, avant même que Raquel et son amie y furent arrivées.  

 

- Ca va, partenaire ?, se moqua gentiment Ryo.  

- Oui, oui. C’est juste que…, s’arrêta-t-elle.  

- Que quoi ?, pressa-t-il.  

- Rien. Laisse tomber.  

 

Elle s’était sentie extrêmement gênée entre les deux jeunes femmes. Elles l’avaient collée de tellement près et leurs effleurements sur certaines parties de son corps l’avaient mise mal à l’aise. Elle réprima tout cela, se disant qu’elle avait tellement peu de contacts physiques avec d’autres que c’était seulement son inexpérience qui parlait, ça plus le fait qu’elle n’appréciait pas outre mesure son corps.  

 

- Kaori, vous avez été sublime., s’extasia Hideo.  

- Dommage que vous vous soyez déjà changée, ce maillot de bains vous allait très bien., ajouta-t-il d’un ton suggestif qui la fit rougir.  

- Comme je vous l’ai déjà dit, Monsieur Shihinori, Kaori est une professionnelle. Elle vous a rendu service mais elle sait quel est son rôle., répliqua Ryo d’un ton mordant.  

- La récréation est finie maintenant. Vous pouvez passer votre chemin., fit-il, signifiant son congé au directeur.  

- Vous avez raison. Je dois reprendre mon travail. Nous aurons l’occasion de nous revoir ce soir, ma chère., répondit Hideo, avec un sourire poli aux nettoyeurs.  

- J’aurais aimé que ce soit toi qui me dise tout cela…, murmura Kaori, sans réfléchir.  

 

Réalisant, elle porta la main à sa bouche, mortifiée, et évita le regard de son partenaire.  

 

- Je ne parle pas beaucoup, Kaori. Ca ne m’empêche pas de penser. Et ce maillot de bain m’a donné beaucoup à réfléchir., dit-il à son oreille tout bas d’une voix chaude.  

 

Son visage prit alors la couleur du maillot de bains qu’elle portait avant et elle leva un regard ébahi vers son partenaire que celui-ci ignora, en ayant dit déjà beaucoup plus qu’il n’aurait dû. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de