Capitolo 6 :: Faux suicide et vrai ange gardien

Pubblicato: 06-04-06 - Ultimo aggiornamento: 06-04-06

Commenti: Alors je me répète mais de toute façon je ne le dirai jamais assez : Merci à tous pour vos reviews, vos encouragements et même le simple fait de me lire ! Cela me fait vraiment à chaque fois TRES plaisir et c'est un soutien énorme !!! Je ne peux vous remercier nomément, alors pour faire plus court je dis "MERCI à tous" !!! Quoi qu'il en soit, voici la fin du flash-back, on change constamment de point de vue, je vous préviens ! Chapitre suivant : Suite de la confrontation Ryô/Kaori ! Allez, bonne lecture et en espérant que vous aimerez ! Et laissez-moi encore des tonnes de reviews, que vous aimiez ou pas, c'est sans importance...au contraire même !!!

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Ryô courait dans les rues à en perdre haleine, les yeux fixés sur le petit point lumineux qu’il savait être sa partenaire. Les gens le regardaient passer, (en admettant qu’ils le voient distinctement…^^) et l’expression de leurs visages indiquait clairement qu’il le croyait fou. Qui était-il donc pour courir ainsi, à la nuit tombante comme un dératé ? Toutefois, sa course était régulière, cadencée et bien balancée. On aurait presque dit une question de vie ou de mort ! Non, vraiment, je vous demande un peu ! Un soir de Saint-Valentin ! Et les passants continuaient leur chemin sans plus se soucier de cette ombre bondissante qui avait croisé leurs vies le temps d’un instant…  

Et pourtant…C’était bien pour une question de vie ou de mort que Ryô se battait contre sa montre. A chaque seconde qui passait, le fil qui retenait Kaori à la vie devenait de plus en plus ténu. Il le savait au plus profond de lui-même. Il le sentait.  

Le vent sifflait à ses oreilles tandis qu’il filait dans la nuit. Il ne savait pas où elle allait. Il n’en avait même aucune idée. Il aurait cru qu’elle serait retournée à l’appartement mais ça n’avait pas l’air d’être le cas.  

La tombe de son frère ? Il avait été vite détrompé.  

Le parc ? Non plus.  

Mais où allait-elle ??? OU ??? Mais peut-être ne le savait-elle pas elle-même…  

Elle courait toujours, lorsque soudain elle s’arrêta net. Elle avait cessé de bouger. Et lorsque Ryô la rejoignit, se cachant dans la rue précédente, il avait déjà compris depuis un bon moment où ils étaient : Sur le port.  

Etait-elle venue là sciemment ou pas ? De toute façon, c’était peut-être le pire endroit qui soit en un moment pareil…Un endroit pour raviver les mauvais souvenirs en cette nuit de désastre…De sa place, il pouvait la voir, allongée sur le sol, tremblante de la violence de ses sanglots. S’il tendait l’oreille, il entendait ce qu’elle « disait ».  

Sa promesse. Cette fameuse promesse. Mais à quoi pensait-il donc lorsqu’il lui avait fait cette promesse ?! Il allait être obligé de se parjurer !  

Ce fut à cet instant que la jeune femme hurla son nom, traversant toutes les immensités, brisant les barrières et faisant voler en éclats tous les obstacles. Son cri du cœur traversa Ryô comme un poignard. Sans réfléchir, sans réellement y penser, il s’avança et fit quelques pas vers elle, baissant sa garde.  

Il sentit alors qu’elle l’avait repéré. L’instinct qui remontait à la surface après une seconde, une toute petite seconde où il avait cessé de réfléchir…pour ne plus être qu’un homme qui aime. Mais le fait qu’elle ait perçu sa présence le ramena à la réalité. Il ne devait pas se montrer.  

Il se retira alors de nouveau dans l’ombre, résigné, en prenant bien soin de cacher sa présence. Mais parviendrait-il à tromper Kaori ????  

Il y eut un instant où il crut qu’elle l’avait reconnu. Puis elle se retourna vers l’eau et il fut alors persuadé qu’elle croyait s’être trompée. Il laissa sa tension se relâcher un tout petit peu…  

Mais que faisait-elle ??? Elle….mettait la main dans l’eau à une heure pareille ???!!!  

« Kaori…Non…Tu ne peux pas faire ça…Tu ne peux pas penser faire ça pour moi ! Je n’en vaux pas la peine, mon ange…Tout ce que je désirais pour toi, c’était une vie loin de cet enfer…Ne m’obliges pas à intervenir, je t’en supplie…Ou alors tout ça n’aurait servi à rien… »  

Mais ses prières silencieuses n’eurent que peu d’effet sur la jeune femme : Elle enfonçait toujours son bras dans l’eau et celui-ci commençait même déjà à bleuir.  

Inconsciente de la présence de son partenaire, Kaori se croyait seule au monde. Son bras se raidissait de plus en plus mais elle n’en avait cure. Tout ce qui l’intéressait, c’était cette simple constatation : Il devenait proportionnellement insensible. Une sensation…ou plutôt absence de sensation qu’elle enviait…Elle se redressa légèrement et fit glisser ses jambes dans l’eau. Elle en avait à présent jusqu’à mi-cuisses. Son bras lui faisait mal, la picotait étrangement et elle avait des difficultés à le mouvoir. Elle avait l’impression de glisser petit à petit, millimètres par millimètres, mais elle ne fit rien pour s’arrêter. Elle releva les yeux et regarda la mer où se reflétait la lune. Nager dans la lumière de la lune…L’un de ses rêves d’enfant…  

Brusquement, elle ramena ses jambes sous elle et appuya ses pieds au bord de la jetée. Calculant son élan, elle gardait le regard fixé sur cette tache lumineuse…  

Elle s’élança brusquement et pourtant gracieusement, réalisant un plongeon parfait. Sa frêle silhouette se découpa sur le fond noir de la nuit, tandis qu’elle semblait pendant un instant suspendue immobile dans les airs, simplement éclairée par la lumière de la lune…  

Telle un oiseau elle incurva ensuite légèrement son corps avant de pénétrer dans l’eau comme une flèche. Lorsqu’elle sentit l’eau l’envelopper, Kaori se sentit enfin incroyablement bien. Emportée par la vitesse, elle s’y enfonçait, de plus en plus profondément, mais elle ne tentait pas un mouvement. De toute façon elle ne l’aurait pas pu : Ses membres s’engourdissaient de froid. Elle frissonna. Pourtant, malgré le froid, elle était à l’aise dans l’eau. En réalité, seul son corps avait froid. Son âme en tirait apaisement et paix.  

Mais alors même que ses poumons étaient en feu et que sa tête commençait à tourner, ses idées se mélangeant, elle entendit la voix de Ryô résonner à ses oreilles :  

« Si je devais avoir une famille, une seule personne me suffirait. »  

Sa seule famille…Elle était sa seule famille…à défaut d’être son amour…Elle ne pouvait pas partir ainsi…Avant, elle devait s’assurer qu’il serait heureux…vraiment heureux, comme il méritait tant de l’être !!! Alors elle pourrait s’effacer. Mais pour l’instant son rôle n’était pas encore terminé. Elle se devait de se remuer ! Pour lui.  

Elle tenta d’interrompre sa course vers les profondeurs et releva difficilement la tête : Elle n’apercevait presque plus la lumière de la lune. Etait-elle donc si loin de la surface ??? Entre ses membres engourdis et le peu de souffle qui lui restait, elle savait que c’était impossible. Elle n’y arriverait pas. Pourtant, elle n’était pas du style à abandonner. Elle tenta de remuer les bras en ce qui aurait du être une brasse vigoureuse et qui ne fut finalement qu’inefficace.  

Elle ne remontait que bien trop lentement, ses poumons ne tiendraient pas plus longtemps et elle était encore si loin de la surface ! De l’air…De l’oxygène !  

Quelle ironie, vraiment ! Ne pas mourir lorsqu’on le souhaite, et mourir lorsque l’on veut vivre. Vivre pour terminer une tâche.  

Mais cette fois c’était trop tard. Elle n’y arriverait pas.  

Sa vision se brouilla et elle tomba dans une semi-inconscience à l’instant même où elle sentit deux bras puissants l’enlacer et des lèvres se poser sur les siennes, lui insufflant de l’air. De l’air ! Merci mon Dieu ! Les pensées de Kaori retrouvèrent quelque cohérence, toutefois sa vision restait trop trouble pour qu’elle puisse distinguer les traits de son providentiel sauveur. De toute façon, son esprit était encore trop brumeux pour même réfléchir à son identité. Tout ce qu’elle faisait, c’était aspirer goulûment cet air qu’il lui offrait, tout en sentant qu’il la faisait doucement remonter à la surface.  

« KAORI ! NON ! »  

Ryô avait hurlé. Mais peu lui importait. Elle l’avait vraiment fait. Elle avait sauté. Non, même pas. Elle avait plongé. Donc elle était parfaitement consciente de ce qu’elle faisait. Il était en état de choc. Kaori voulait mourir pour lui. Et lui qui croyait qu’en lui infligeant une blessure nette elle cicatriserait plus vite ! Il avait sous-estimé la force de l’amour qu’elle lui portait…ou les ravages qu’une phrase si simple dans sa bouche avait causés.  

Ryô se secoua. Que faisait-il à cogiter dans un moment pareil ??? Il devait aller la sauver, les ronds formés par son plongeon s’atténuaient déjà. Elle le reconnaîtrait sans doute mais tant pis. L’heure n’était plus aux tergiverses de quelle vie choisir. L’heure était à choisir la vie tout court et non la mort.  

Il prit son élan et sans réfléchir entra dans l’eau d’un plongeon sans faute. Ouvrant les yeux, il la vit, s’enfonçant de plus en plus profondément vers les profondeurs. Tentant de conserver au mieux l’air qui possédait, il nagea rapidement vers elle. Il savait que la jeune femme aurait besoin de la plus petite molécule d’air qu’il pourrait lui donner, car elle n’en avait probablement déjà plus beaucoup ! Mais même ainsi il la sauverait. Il en faisait le serment. Même si pour cela c’était lui qui devrait périr noyé.  

Il la vit relever la tête et tenter faiblement de remonter vers la surface…avant de faiblir. Il se demanda même si elle ne s’était pas évanouie. Non pas encore, mais c’était tout juste. Il fallait faire vite ou il n’y aurait plus rien à faire.  

Il l’atteignit enfin un court instant plus tard et l’entourant délicatement de ses bras lui communiqua le plus d’air possible, tout en tentant d’en garder pour la remontée. Ils en auraient tous les deux besoin.  

Kaori toussa et cracha de l’eau. Elle se rendit compte qu’elle était allongée sur le sol, sur le dos, et elle se tourna pour se mettre en appui sur les coudes. Toussant, crachant et aspirant de grandes bouffées d’air, elle tenta de remettre ses idées à peu près en place.  

Elle s’était jetée à l’eau. Elle la revoyait encore se précipiter à sa rencontre et pouvait encore sentir sa tessiture glaciale. Puis elle avait décidé de vivre, à l’instant même où elle allait sombrer, pour un homme qui ne l’aimait pas. Décidément elle était irrécupérable.  

Mais comment était-elle arrivée jusqu’ici ? Elle ne se rappelait pas être parvenue à sortir de l’eau.  

Puis soudain, d’un geste inconscient, elle posa ses doigts sur ses lèvres. Ce simple geste lui remit tout le reste en mémoire. Elle se souvint de la douceur de ses lèvres, de l’air qu’il lui avait redonné de même que la vie. Mais après…Dans son dernier souvenir, elle atteignait la surface et inspirait un grand coup avant de s’évanouir définitivement cette fois. Elle fit un gigantesque effort de mémoire, mais c’était inutile, elle n’y parvenait pas.  

Impossible de se rappeler le visage de son sauveur. Elle se demandait même si elle l’avait vu. Elle jeta un regard circulaire autour d’elle, mais il n’y avait plus personne.  

Pourquoi donc s’était-il enfui ainsi, comme un voleur ? Où était-il à présent ?  

Et surtout…Qui était-il ???  

La jeune femme frissonna ce qui la ramena à la réalité : Elle se trouvait, la nuit déjà bien tombée, trempée et peu vêtue sur une jetée de port !!! Dans son état actuel elle n’aurait pas pu se défendre de qui que ce soit et cette fois Ryô ne serait pas là pour l’aider s’il y avait un problème. Elle ne devait pas rester là. Pour les gens du milieu, elle était toujours pour l’instant la partenaire de Ryô Saeba, donc une cible.  

Elle se releva avec peine, les jambes flageolantes. Où aller à présent ? Chez l’un de leurs amis ? Non. D’abord elle ne voulait pas qu’ils la voient dans cet état, ensuite elle n’avait pas décidé de vivre pour elle, mais pour Ryô.  

Elle allait retourner à l’appartement et prendre une bonne douche très chaude après ce bain de minuit si glacial. Après…Elle ne savait pas encore si elle partirait immédiatement ou pas. Il lui fallait de toute façon assurer le duel du lendemain et le bonheur de son amour avec cette…cette autre femme. Alors seulement pourrait-elle partir de sa vie.  

Mais de l’appartement ? Bah, elle prendrait sa décision lorsqu’elle y serait !  

Et la jeune femme commença à avancer, d’une démarche d’abord hésitante mais de plus en plus ferme, s’appuyant de temps en temps aux murs, sans se douter qu’une ombre la suivait dans la nuit, invisible, comme l’ange gardien qu’elle avait toujours été, comme ce soir encore…  

Fin du Flash-back.  

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