Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 27-03-06

Ultimo aggiornamento: 18-12-06

 

Commenti: 106 reviews

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Disclaimer: Les personnages de "« Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: « Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »

 

Capitolo 11 :: La vengeance, fruit défendu...

Pubblicato: 27-09-06 - Ultimo aggiornamento: 27-09-06

Commenti: Coucou tout le monde !!! Alors ce chapitre devait être le dernier (Oulà, Sayaka nostalgique, je l'avoue... ^^) mais vu qu'il s'allongeait de plus en plus et pour ne pas être disproportionnée par rapport aux autres, j'ai été obligée de le couper... J'ai pas vraiment eu le choix du point de vue de l'endroit, je pouvais difficilement avant et après c'était trop long... Mais je tâcherai de faire vite pour le dernier, promis !!! Enfin, pas trop tout de même, car ça me fera vraiment bizarre de mettre "terminé" pour cette fic... Allez, bonne lecture et n'oubliez le p'tit com à la fin, ça fait toujours très plaisir !!! ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

« D’accord. Je vais tout vous raconter. »  

 

Il sembla alors à tous les assistants de la scène que le silence se faisait plus pesant. Soudain mal à l’aise, deux regards lourds de sens et d’attente étaient braqués sur Ryô. Toutefois, l’homme à terre paraissait seulement effrayé, inexplicablement…  

Ryô regardait toujours dans la direction de cette femme, mais Kaori sentait bien qu’en réalité il ne voyait plus personne. Il ne regardait aucun d’entre eux… Seulement le Passé.  

 

Que pouvait-il bien s’être passé à cette époque ? Oh ! Elle avait toujours su que tout ne devait pas être rose, en temps de guerre ! Pourtant, elle restait persuadée que Ryô avait su garder sa dignité d’homme. Elle le savait, elle le sentait, parce qu’elle l’aimait. Elle ne l’aurait pas fait sans cela. Elle connaissait l’être qu’il était profondément, elle savait ses qualités et ses défauts, elle avait peut-être même une vision plus lucide encore que lui sur lui-même, car elle ne voyait pas uniquement les mauvais côtés de sa personnalité…  

Pourtant, elle était réaliste. Cette guerre, chacun savait les horreurs qu’elle avait pu engendrer. Mais Ryô restait malgré tout Ryô. Et c’est pour cette raison qu’il n’avait pas pu tuer son meilleur ami.  

 

« C’était sans doute le pire moment de cette guerre civile. »  

 

Kaori frissonna et redescendit sur terre. Ryô commençait son récit et sa voix était légèrement rauque.  

 

« Comme tu l’as dit, il y avait un traître dans nos rangs, qui malheureusement effectuait très bien sa basse besogne. Cela durait depuis au-moins trois bons mois, à ce que nous en savions en tous cas. Nous perdions beaucoup d’hommes à cause de cette pourriture. »  

Il parlait lentement, mais un sursaut de haine déforma ses traits à cet instant, et Kaori vit avec étonnement l’homme à ses pieds se recroqueviller inconsciemment sur lui-même. Elle s’était demandé tout à l’heure s’il n’avait pas menti à cette jeune femme, au sujet de la mort de son frère. Mais en allant plus loin… Se pourrait-il que…  

 

« Tout le monde était très nerveux, nous étions tous tendus jusqu’au point de rupture. Chacun cherchait à deviner le traître derrière son masque, nous commencions à nous soupçonner les uns les autres et même pour certains à nous lancer des accusations en plein dans la figure. Des hommes se sont battus parce qu’ils s’estimaient insultés. Quelle misère, vraiment… »  

Il y eut un silence, puis Ryô continua :  

« Vous ne pouvez pas vous imaginer l’état psychologique dans lequel nous étions. Personne ne regardait plus le voisin de la même manière, la confiance régnait encore moins que normale, chez des hommes du même camp. On n’osait plus rien dire à quiconque, de peur qu’il ne soit le traître, ou même son complice. Chaque matin, on se levait avec la crainte omniprésente que ce soit notre tour, que ce soit notre position ou notre mission qu’il ait donné cette fois-ci, pour quelque « raison » si l’on peut employer ce mot… Il nous semblait qu’il nous suffisait de le froisser pour y passer. Et vu la tension de nos nerfs, des gars froissés, y en avait pas mal… Ce qui n’arrangeait rien à la paranoïa… »  

Ryô se tut douloureusement. On voyait l’effort qu’il lui avait fallu pour décrire cette période qui avait du être terrible à vivre, sur tous les plans.  

 

« Et ce jour-là ? » demanda timidement Kaori. « Que… Que s’est-il passé ? S’il-te-plaît, Ryô. » acheva-t-elle d’une petite voix.  

 

Ryô la regarda, mais ses yeux semblaient vides. Kaori en eut mal pour lui…  

 

« Ce jour-là… » murmura-t-il, « j’ai vu Ben… Benjiro (ajouta-t-il à l’intention de Kaori, perdue), son frère » précisa-t-il également en inclinant légèrement la tête devant la jeune femme qui semblait statufiée, « s’enfoncer dans la jungle en compagnie de… Chikayo. »  

Quel accent il mit dans ce dernier nom !  

« Ce Chikayo, c’était… » murmura Kaori, la gorge nouée.  

« Oui. C’était cet homme. »  

« Et… Tu les as suivis ? » l’encouragea Kaori, voyant qu’il semblait de nouveau se perdre dans ses souvenirs.  

« Ou... Oui. Plût au ciel que je ne l’eus pas fait ! Les choses auraient peut-être tourné différemment. »  

Kaori sentit un frisson descendre le long de son dos. Que voulait-il dire ?  

« Je les ai suivis effectivement, jusqu’à un endroit plus touffu. Ils parlaient bas, de manière qu’on ne les entende pas, en jetant sans cesse des regards de tous côtés, du mois pour Ben. J’étais intrigué, et déjà je me demandais si cela avait rapport avec cet homme que nous cherchions tous à coincer. »  

 

« Et cela avait ? » demanda soudain la femme, parlant pour la première fois depuis que Ryô avait commencé son récit.  

« Oh oui… » Sa voix était déchirante. « Ben disait qu’il avait tout compris et « l’autre » faisait semblant de ne pas voir de quoi il parlait, mais en même temps il avait l’air d’un fauve aux abois. Ben lui répondit qu’il avait deviné que c’était lui le traître, mais qu’étant son ami depuis l’enfance, il lui laissait sa chance. Il ne pouvait le laisser partir rejoindre les autres, il en savait beaucoup trop, c’eut été trop dangereux. Non, il lui donnait le choix : Soit il revenait avec nous et rien ne s’était passé. Il redevenait l’un des nôtres, malgré tous les morts qu’il avait causés et les ravages qu’il avait faits. Mais sous la surveillance plus que constante de Ben, bien évidemment. S’il refusait, il lui demandait de sauver ce qu’il pouvait lui rester d’honneur, et de se suicider, car lui-même répugnait à porter la main sur un « frère »…. »  

 

Kaori siffla doucement. « Eh bien… » murmura-t-elle.  

« Je sais. » soupira Ryô. « Caché, je frémissais de rage. Je me suis d’ailleurs bien souvent étonné depuis qu’ils ne m’aient pas entendu ou tout du moins perçu ma présence, tant je peinais à me contrôler. Mais ils étaient bien trop occupés je pense… »  

« Qu’a choisi… Chikayo ? » murmura doucement Kaori, voyant Ryô se contracter à la simple évocation de ce nom.  

« Il… Il s’est mis à rire comme un fou. Insultant Ben. Disant qu’il était stupide, qu’il allait le tuer et retourner tranquillement au camp, en clamant que le traître était mort et qu’il serait encensé comme un héros. »  

« Personne n’aurait cru ça de mon frère ! »  

« C’est ce qu’a répondu Ben. Mais il a dit que si les dénonciations s’arrêtaient, alors on serait bien obligé d’accepter sa version de l’affaire. »  

 

Kaori regardait l’homme au pied de Ryô avec dans les yeux un mépris indicible. Sur le visage de celui-ci se lisait d’ailleurs une terreur sans nom. Il semblait certain que sa dernière heure était venue. La sœur de Ben semblait très remuée, mais encore indécise. Aussi Kaori pressa-t-elle Ryô de continuer :  

« Et qu’a fait Ben ensuite ? » l’interrogea-t-elle.  

« La vraie question serait plutôt : « Qu’ai-JE fait ensuite ? »… » marmonna Ryô d’un ton infiniment triste. Les deus femmes sursautèrent.  

« Que… Quoi ? » bégaya Kaori.  

« Aux derniers mots de Chikayo, incapable de me contenir plus longtemps, je m’étais levé et…le coup est parti. »  

« Et c’est Benjiro qui a reçu la balle. »  

La voix de Kaori tomba comme une sentence dans le silence de mort qui avait suivi la dernière phrase de Ryô.  

 

« Oui. » répondit finalement Ryô. « Si rapide que j’ai été, il avait eu le temps de se retourner dans ma direction, et de se retrouver ainsi dans ma ligne de mire. Je n’ai pas pu retenir la balle à temps, elle était déjà partie. Et la distance était trop courte pour qu’il ait le temps à la fois de réaliser ce qui se passait et de s’écarter. Chi… Chikayo voulut s’enfuir, mais je l’en dissuadais de mon arme braquée sur lui. Pourtant, Ben m’appelait encore. Je me penchais sur lui, tout en tenant toujours Chikayo en respect. Je lui dis combien je m’en voulais atrocement, que je m’étais laissé aveuglé par la colère, et que je lui demandais humblement son pardon…même si je savais que je ne pourrais jamais l’avoir… » Il s’arrêta un court instant, puis il reprit :  

« Mais Ben a souri, et il m’a murmuré :  

« C’est mieux ainsi. Tu n’auras pas le sang d’un ami sur tes mains. Je le préfère presque de cette façon. Ryô… Tu n’as rien à te reprocher…Ta fureur était légitime… Et tu m’as épargné la douleur de devoir mettre à mort un ami d’enfance, car aucune de mes propositions ne lui convenaient… Je lui avais laissé le choix, Ryô ! Tu entends ? Le choix ! »  

« Chut, doucement. Oui, je sais. J’étais là depuis un bon moment déjà. »  

« Ryô… Saches que je ne t’en veux pas… Au contraire… Je te remercie… »  

« Ben… »  

J’avais la gorge trop nouée pour articuler encore correctement.  

« Ryô…Akane…Dis-lui adieu pour moi… Et dis-lui… » A cet instant, un spasme de douleur déforma ses traits. « Et dis-lui que je l’aime. »  

Ce furent ses dernières paroles. »  

 

Kaori n’avait encore jamais expérimenté un silence aussi insoutenable que celui qui suivit. Chacun des protagonistes de la scène semblait figé, lorsque soudain cette femme, Akane selon Ryô, s’effondra sur elle-même et se recroquevilla au sol en pleurant à chaudes larmes. Sans être vraiment consciente de ce qu’elle faisait, sans réellement y penser, Kaori s’avança, s’accroupit à ses cotés et lui posa délicatement une main sur l’épaule, sans un mot.  

Ryô quant à lui semblait définitivement perdu dans ses souvenirs. Chikayo, toujours à ses pieds, crut qu’il tenait là l’occasion de s’enfuir. Se tournant légèrement tout en s’accroupissant, il s’élança soudain alors que personne ne le regardait et se mit à courir comme un fou dans la direction opposée au groupe.  

 

Mais brusquement, il se jeta à terre et ne bougea plus. Une balle avait été tirée, et elle était passée juste à côté de son pied, frôlant son talon.  

C’était Ryô. Et à présent il avançait sur Chikayo, le visage fermé, dur et inaccessible, le regard vide à nouveau. Il leva son arme sur Chikayo et arma le chien…lorsque soudain Kaori se pendit à son bras.  

« Non, Ryô ! Non, ne fais pas ça ! » D’un mouvement un peu sec il lui fit lâcher prise et tendit l’arme une fois de plus.  

« Mr Saeba ! »  

 

Surpris, il se retourna. Akane accourrait.  

« Attendez ! Avant, je veux savoir pourquoi vous ne l’avez pas tué à l’époque… »  

Pétrifié, il avala sa salive, fuyant son regard.  

« Mr Saeba ! »  

« Ryô… » entendit-il Kaori murmurer d’un ton implorant. Il revint légèrement à lui-même, mais sa voix resta basse et mauvaise.  

« Parce que ton frère me l’avait demandé. »  

Stupeur à trois kilomètres à la ronde.  

 

« Pa… Pardon ? »  

« Tu as bien entendu. Il m’a demandé de ne pas le tuer. Il a dit que c’était peut-être le destin qui avait voulu qu’il reçoive ma balle. Qu’il refusait que je me salisse les mais sur ce salaud, plus encore alors qu’il l’avait trahi à tous les niveaux. Et puis, j’étais dans un tel état… je venais de tuer mon meilleur ami ! Je l’ai laissé partir, en lui conseillant de s’enfuir loin, loin, très loin de moi, à un endroit où je ne pourrai le retrouver… Que je ne le revoie jamais sinon… Mais je n’ai pas pu tuer à nouveau. Sur l’instant, j’aurais été capable de tout, mais quelques minutes après, après l’agonie de Ben… Et ses paroles… ses paroles sont restées gravées en moi à tout jamais. »  

La scène aurait pu se graver dans le temps et l’espace, si grande était l’intensité de l’instant. « Alors quand j’ai su que tu avais disparu, j’ai compris. Et à présent que je sais la manière dont il s’est servi de toi et du nom de Ben, de ton amour pour lui… »  

Ryô releva pour la troisième fois son arme. Kaori ne bougea pas, même si ses yeux le suppliaient de ne pas faire cela. Mais alors que son doigt enfonçait la gâchette, Akane s’interposa.  

 

« Akane ? M… Mais… Que fais-tu ? »  

« Je refais ce que mon frère a fait ! » répliqua la jeune femme d’une voix vibrante. Ryô fut abasourdi, mais Kaori sembla mieux comprendre.  

« Ryô… Elle ne veut pas que tu ais du sang sur les mains à cause de la mort de son frère. Et je l’approuve. » lui expliqua-t-elle d’une voix douce.  

« Alors tu me reproches de nous avoir vengés de l’Union après « sa » mort, c’est ça ? » rugit son partenaire.  

« Non, absolument pas ! Car tu aurais de toute façon agi contre eux ! La mort d’Hide n’a été que « l’élément déclencheur » ! Et de plus, tu n’as attaqué réellement cette « guerre » que lorsque l’on s’en est pris à moi ! Ce n’était pas uniquement de la vengeance…J’aurais pu encore comprendre que tu profites du duel pour tuer cet homme, c’aurait été de la légitime défense, même si discutable Ryô, mais je ne puis admettre que tu abattes un homme comme un chien, alors qu’il est à terre ! Cela ne te ressemble pas ! Ce n’est pas toi ! Oh ! Je t’en prie, écoutes-moi ! Ecoutes-nous ! Ni Benjiro, ni Akane et moi-même ne voulons que tu aies sa mort sur la conscience… S’il-te-plaît, Ryô, conserves encore ta dignité... S’il-te-plaît… »  

Ryô les regarda profondément l’une et l’autre, puis, lentement, il abaissa son arme.  

 

« Qu’allons faire de lui, alors ? » prononça-t-il avec difficulté.  

« Laissez-le partir, Mr Saeba. Il sait qu’il nous doit la vie, il a désormais une dette envers nous. Il n’osera plus jamais s’attaquer à l’un de nous trois. »  

« Si Ben est mort, c’est à cause de lui ! C’est à cause de lui que je l’ai tué ! »  

Ryô avait l’air désespéré.  

« Non, Mr Saeba. » répondit posément mais fermement Akane. « Si cela peut vous apporter la paix, sachez que je ne vous considère plus comme le meurtrier de mon frère. Ce n’est pas vous qui l’avez tué. Si je l’avais appris dans d’autres circonstances, j’aurais probablement tiré sur cet homme, moi aussi. Mais les dernières paroles de Ben m’ont ouvert les yeux. Assez de sang versé ! Cela suffit. »  

« Très bien. » fit Ryô avec effort. « Vous êtes la seule à avoir le droit de décider. »  

 

Akane tenta de lui sourire, avant de se retourner vers celui qu’elle croyait son unique appui depuis toutes ces années, qui avait provoqué la mort de son frère, qui lui avait menti, qui s’était servi d’elle… Son regard contenait mépris et haine, mais aussi beaucoup de tristesse. Une douloureuse solitude. Lorsqu’elle parla, sa voix fut glaciale, et pourtant on sentait qu’il aurait suffi de peu pour qu’elle laisse exploser sa colère.  

« Vas-t’en. Vas-t’en avant que je ne change d’avis. Si je vois ton visage une seconde de plus, tu es mort. VAS-T’EN !!! » hurla-t-elle soudain.  

L’homme qui jusque là n’osait pas bouger se sauva brusquement en courant, sans se retourner. Un instant, la main d’Akane effleura sa ceinture, mais Kaori posa sa main sur la sienne, en souriant et en faisant non de la tête.  

« Elle a raison. » intervint Ryô. « Vous aviez toutes les deux raison. »  

Et s’avançant, il serra fort son épaule dans un geste réconfortant. Akane frissonna lorsqu’il la toucha, mais ne le repoussa pas, ce qui parut faire un bien immense à Ryô.  

« Je n’attendais que ça finalement. Qu’il fasse le moindre geste suspect… J’avais beau dire… S’il avait bougé… Je crois que je n’aurais pas pu me retenir. »  

« Je sais. » répondit gravement Ryô. « Seule, tu n’aurais pas pu. Tu te retrouvais dans la même situation que moi il y a des années, et moi-même j’ai craqué. Nous nous sommes tous sauvés les uns les autres ce soir. »  

 

Akane avala, tentant de faire disparaître la boule de sa gorge, puis prononça :  

« Merci, Mr Saeba. Merci d’avoir eu le courage de me parler, de raconter ce qui s’était passé. Ma vie entière est détruite, et je m’aperçois que ma vie passée n’était que fumée, construite sur un mensonge, mais au-moins à présent je vais pouvoir enfin commencer à vivre… »  

« Que vas-tu faire maintenant ? » demanda doucement Ryô.  

« Je ne sais pas… » soupira-t-elle. « Je n’ai plus nulle part où aller. Et puis, j’ai été élevée dans l’idée de venger la mort de mon frère. Me battre est l’unique chose pour laquelle je suis douée… Alors que vais-je devenir, ça je n’en sais rien… »  

« Akane, écoutes-moi bien. » interrompit Ryô. « Moi-même j’ai grandi dans la mort, tuer a été pendant longtemps ce que je faisais de mieux. Pourtant, aujourd’hui je sais qu’il y a autre chose. J’ai mis mes capacités au service des autres, plutôt que de les utiliser contre eux. On m’a appris qu’il n’y avait pas que le tueur impitoyable, glacial et solitaire en moi. J’ai recouvré mon humanité, grâce à deux êtres que j’aimais et qui m’aimaient également. C’était le plus beau cadeau qu’ils pouvaient me faire et je ne pourrais jamais assez les remercier pour cela. »  

Pendant tout son petit discours, Ryô qui se tenait légèrement en retrait d’Akane ne la regardait pas, mais il plantait son regard dans celui de son amour et il vit bien que ses paroles lui mettaient les larmes aux yeux.  

 

« Mais moi je n’ai personne qui soit ainsi autour de moi. Je n’ai plus personne tout court, d’ailleurs… » entendirent-ils dire la voix d’Akane, rompant la magie de l’instant.  

« Tu peux rester avec nous, si tu le désires ! » s’exclama Kaori vivement, prompte à s’enflammer. Akane eut un sourire triste.  

« Je ne peux pas, mais merci du fond du cœur. »  

« Mais pourquoi donc, enfin ??! »  

Ce fut Ryô qui lui répondit.  

« Parce qu’elle n’est pas encore prête à habiter avec moi, n’est-ce-pas Akane ? »  

La jeune femme eut l’air éploré :  

« Oh ! Mr Saeba, ne croyez pas que je vous en veuille toujours, non ce n’est pas ça du tout ! Seulement, tout s’est enchaîné si rapidement… Ce matin encore vous étiez l’homme que je haïssais le plus au monde. Je préfère prendre un peu de recul et faire le tri dans mes sentiments. Les émotions sont encore trop vives et la douleur trop présente pour que je puisse vivre avec vous, même provisoirement. Mais je vous jure que je reviendrai. Lorsque les choses se seront un peu aplanies, je reviendrai vous voir. Je reviendrai parce que j’en aurai envie, mais surtout parce que j’en aurai besoin. Et vous aussi. Jusque là… Au revoir, Mr Saeba. »  

 

Kaori semblait consternée. Elle voulut intervenir mais Ryô l’arrêta d’un regard. Bon gré mal gré, et plutôt mal que bien, elle se contint.  

Akane leur serra alors la main à tous les deux, dans une atmosphère surréaliste. Ryô et elle échangèrent un regard lourd de sens, mais plus un seul mot. Lui prononça simplement :  

« A très bientôt, Akane. ».  

 

Celle-ci eut un instant de gêne vis-à-vis de Kaori, mais la jeune femme lui prit elle-même la main en souriant vaillamment. Elle était bouleversée, et elle avait envie de pleurer pour évacuer son trop-plein d’émotion, mais elle tentait malgré tout de faire bonne figure.  

« Je… Pardonne-moi pour tout ce que j’ai pu te faire subir ce soir… » murmura Akane, mal-à-l’aise.  

« Ce n’est rien, ne t’inquiètes pas. » la rassura gentiment Kaori.  

« C’est… Kaori, c’est cela ? » La voix était indécise.  

« Oui. » Kaori se demandait où elle voulait en venir.  

« Alors, Kaori, penses à ce que je t’ai dit au tout début de notre « rencontre ». »  

« Que… De quoi parles-tu ? »  

« De ce que vus êtes les seuls à ne pas voir. Ou plutôt, d’après ce que je comprends de votre affaire, de ce que tu es la seule à ignorer. »  

« Non, je… Je ne vois pas vraiment pas… » marmonna Kaori en rougissant violemment, ce qui fit sourire Akane.  

 

Ryô lui ne souriait pas. Il pensait qu’il avait deviné de quoi elles parlaient, et ce n’était pas bon du tout pour lui.  

« Bonne chance, Kaori. » Il vit alors Akane envoyer un discret clin d’œil à la jeune femme, qui pourtant ne lui échappa point. « Bonne chance à tous les deux. Et à bientôt ! » Et elle s’éloigna dans le début du jour.  

 

« Ryô, tu… Tu la laisses partir…juste comme ça ? » s’étonna Kaori.  

« C’est la meilleure solution. Elle est un peu perdue en ce moment, laissons-lui le temps de se poser. Elle reviendra, mais rien ne sert de la brusquer. » Kaori hocha la tête.  

« Oui, tu as sans doute raison. »  

Il y eut un instant de silence qu’aucun des deux n’osait rompre. A présent que les événements de la matinée était terminés, leur situation leur revenait en mémoire, compliquant de nouveau les discussions.  

« Et tu… euh… Enfin, comment as-tu su que le duel avait lieu ici ? » demanda Ryô, pour dire quelque chose.  

« C’est Falcon qui me l’a indiqué. » répondit Kaori, le suivant sur cette voie mais sachant qu’ils ne faisaient que reporter à plus tard les problèmes.  

« FALCON ??? »  

« Oui, » sourit Kaori, « mais je dois dire pour sa défense que je ne lui ai pas vraiment laissé le choix ! » Ryô sourit à son tour.  

« Ils ne t’ont pas accompagnée alors ? »  

« Non, je leur ai dit que j’y allais uniquement en tant que ta partenaire, et ils savaient bien qu’eux ne pouvaient venir. Falcon a bien proposé de m’accompagner en voiture, mais je lui ai fait comprendre que je lui rendrai sa voiture et que je n’avais besoin de personne pour me véhiculer… »  

Ryô éclata de rire : « Ah ! Furie, va ! »  

 

Kaori, le voyant rire, décida de se lancer :  

« Euh… Ryô… Akane a dit que… » Voyant son visage se fermer, elle continua désespérément : « Elle a dit que tu m’aimais. Ryô, est-ce vrai ? Tu as dit que deux êtres t’avaient rendu humain, qui t’aimaient et que tu aimais. Le premier était sûrement mon frère, mais l’autre… Oh ! Ryô, j’ai besoin de savoir, est-ce de moi dont tu parlais ? Akane a-t-elle raison ? Miki m’a dit avant que je vienne que je devais savoir une chose si jamais ça tournait mal, et c’était que tu m’aimais ! Ryô, je t’en supplie, dis-moi s’ils ont tous raison ! »  

Plantée devant lui, elle avait conscience de se mettre à découvert, mais après tout elle n’avait plus rien à perdre et ses paroles l’avaient marquée comme elle n’aurait pas cru possible.  

Ryô était sombre. Pourquoi fallait-il toujours que l’on se mêle de ses affaires !!! Enfin, cette fois il ne pouvait définitivement plus reculer. Il devait lui dire la vérité, d’autant plus après les événements de ce matin. C’était elle qui lui avait donné la force de surmonter sa blessure psychologique et physique, il lui devait la vérité. Et puis, l’image de Kaori plongeant dans l’eau le hantait, même si au final elle avait voulu remonter à la surface…  

 

« Oui, Kaori. Oui, ils ont raison. Mais cela ne change pas beaucoup la donne. Chikayo m’a dit ce soir qu’il allait profiter de l’erreur que j’avais faite en ne t’éloignant pas de ce monde. Tu comprends ce qu’une telle parole signifie ? Il pensait que tu n’avais rien à y faire, et malheureusement pour nous il avait raison. Le fait que je t’aime n’aurait pas pu t’éviter de te faire tuer ce soir par Akane si elle l’avait voulu, désarmée qui plus est ! Non Kaori, d’autant plus si je t’aime, je ne peux te faire courir ce risque. Imagines ce que je pourrais ressentir si toi aussi je te perdais, par la faute de mon égoïsme ! Je ne supporterai pas de me dire que toi aussi je t’ai tuée… » 

 


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