Capitolo 8 :: Duel dangereux et balle perdue...

Pubblicato: 28-05-06 - Ultimo aggiornamento: 28-05-06

Commenti: Bonsoir tout le monde ! Alors, comme d'habitude, je commence par vous remercier de toutes les reviews que vous m'avez laissées, c'est vraiment génial !!! Mais merci également à tous ceux qui me lisent sans laisser de review et attention à Jimbo, j'attends une review tout aussi contructive que la dernière fois, hein ? Je crois toutefois ne pas avoir de spouci à me faire sur ce plan, je me trompe ??? Allez, bonne lecture et prenez trente secondes à la fin pour me dire ce que vous en pensez !!!

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Ryô toucha terre et roula sur le côté, entraînant Kaori avec lui. Ils se trouvaient en effet sur une vieille piste d’atterrissage, dans un aérodrome désaffecté depuis bien longtemps, au nord de Tokyo. La végétation avait donc envahi le terrain, leur offrant nombre de cachettes inespérées.  

Lorsque Ryô cessa son roulé-boulé, Kaori avait encore un peu la tête qui tournait et elle mit un court instant à rassembler ses idées.  

Elle s’en voulut, mais qu’aurait-elle pu espérer de plus, fiévreuse et prise par surprise ??! Elle aurait du s’estimer heureuse au contraire d’être parvenue à récupérer !  

Quelque chose lui revint alors brusquement en mémoire : Le cri que Ryô avait poussé lorsqu’il lui avait fait un rempart de son corps.  

Le cherchant désespéramment autour d’elle, elle le découvrit allongé à son côté, face contre terre. Totalement immobile.  

« Ryô ? » murmura-t-elle d’une voix hésitante. Elle aurait voulu hurler son nom, mais ce faisant elle aurait révéler leur position. Ce qui dans les conditions où ils se trouvaient aurait équivalu à un suicide.  

« Ryô…Ryô, pourquoi tu ne bouges pas ? Ryô ! Relèves-toi bon sang !!! »  

N’obtenant pas de réponse et la panique commençant à l’envahir, elle se jeta sur lui et se mit à le secouer de toutes ses forces (ou du moins celles qui lui restent…) :  

« Ryô ? Ryô, tu m’entends ?!! »  

« Arrêtes Kaori ! ça suffit, tu me fais mal. »  

Kaori poussa un soupir de soulagement. Sa voix était faible, mais restait audible. Etouffant de bonheur au simple son de sa voix, elle le lâcha alors comme si elle s’était brulée ; et Ryô se releva sur un coude, esquissant une grimace de douleur qui suffit à affoler immédiatement Kaori :  

« Ryô…Qu’y a-t-il ? Tu es blessé ? Où ? »  

« C’est juste mon épaule, ce n’est rien ne t’inquiètes pas. »  

Ryô tentait de rassurer sa partenaire, mais l’expression de ses traits démentait ses dires. Il suffit à Kaori d’un simple regard à son épaule pour s’en convaincre. C’était bien plus grave qu’une simple égratinure. Et en plus il saignait abondamment. Dans quel état pouvait bien se trouver son articulation ? Pourrait-il jamais user comme avant de cette épaule ? Heureusement que c’était son épaule gauche que la balle avait atteinte, Dieu merci ! Sinon, il n’était pas sûr qu’il ait même pu viser correctement.  

Kaori poussa un gémissement :  

« Oh Ryô…Tout est de ma faute… »  

Ryô lui mit un doigt sur les lèvres. « Chut Kaori ! Ne fais pas de bruit ! » lui intima-t-il sévèrement.  

Il lut toute sa détresse dans ses yeux, mais il ne pouvait se permettre de s’y attarder. Les explications seraient pour plus tard, une fois qu’il se serait débarrassé pour de bon de son adversaire. Ce qu’il aurait du faire finalement il y a bien longtemps.  

« Où êtes-vous ? » vint alors une voix. « Cessez donc de vous cacher, lâches ! Alors Saeba, on fanfaronne moins à présent, n’est-ce-pas ? Tu as compris que tu ne pouvais rien contre moi ? Je te l’avais prédis pourtant ! Je t’avais prévenu ! eh bien cette fois je suis revenu et cette fois je te dépasse en tout ! » Et il rit de joie.  

Puis après « réflexion » il ajouta :  

« Et ta si jolie petite femme, dans quel état se trouve-t-elle ? Je pourrais très bien m’occuper d’elle après t’avoir tué, qu’en dis-tu ? Je la soignerai avec beaucoup d’attention, tu peux m’en croire sur parole !!! »  

Ryô bouillait littéralement, mais il devait se contenir. Il savait parfaitement qu’il ne débitait toutes ses salades que pour l’énerver, et l’amener à faire des erreurs dans sa colère.  

« Kaori, écoutes-moi très attentivement, d’accord ? » La jeune femme inclina légèrement la tête.  

« Même malade, même en piteux état comme tu es, tu demeures capable de dissimuler complètement ta présence. Alors ne te montres sous aucun prétexte. Quoi que tu voies et quoi que tu entendes. Tu m’as bien compris ? Et même s’il devait m’arriver quelque chose…  

A ce moment, Kaori fit un brusque mouvement et Ryô lui saisit le bras, le serrant fortement.  

…Même s’il devait m’arriver quelque chose, restes cachée. Ne tentes de te défendre qu’en dernier recours. Dans ton état, c’est ce que l’on peut faire de plus prudent. »  

La jeune femme était visiblement remuée par ses paroles.  

« Mais Ryô, tu es blessé ! Et puis, tu…Tu ne peux pas me demander de ne pas intervenir si jamais tu es…  

Il la prit par les épaules pour la faire tenir en place et l’obligea à le regarder dans les yeux.  

« Kaori, il ne m’arrivera rien. Je te le jure. » ajouta-t-il, voyant le doute dans ses yeux. Mais de toute façon, quoi qu’il arrive, ne te montres pas. Jures-le moi. »  

« Mais….  

« Kaori, jures-le moi. »  

Ils s’affrontèrent un instant du regard, puis Ryô murmura d’une voix douce :  

« Je ne pourrai pas me battre convenablement si je suis inquiet à ton sujet. »  

« Je…Ryô… » tenta encore désespérément la jeune femme, essayant de se soustraire aux yeux sombres qui la sondaient mais ne pouvant en détacher les siens.  

« Je…D’accord. Tu as gagné. Je te le jure. » capitula-t-elle alors.  

Ryô l’observa un instant, elle semblait bien sincère. Mais serait-elle capable de tenir son serment ? Rien de moins sûr…  

« Merci. » la réconforta-t-il une dernière fois d’une voix chaude avant de faire un mouvement pour s’éloigner ; mais la jeune femme se cramponna à son bras.  

« Ryô…A ton tour…Jures-moi encore une fois de rester en vie… »  

L’air grave, il observa un instant son visage bouleversé, avant de laisser tomber :  

« Je te le jure. Je me battrai réellement de toutes mes forces pour survivre. Car cette fois, je crois avoir trouver une excellente raison de revenir. »  

Et sur ces paroles il se fondit dans les ténèbres avant que la jeune femme, prise de court par ses derniers mots, n’ait le temps de le retenir.  

Ses bras tendus redescendant lentement le long de son corps, elle gardait les yeux fixés sur l’endroit où il avait disparu. Incapable de faire le moindre mouvement, elle était tétanisée. Et s’il ne revenait pas ? Il était blessé, son adversaire semblait fort et était indemne, il était inquiet pour elle, il…  

Quoi ? Attendez une seconde, qu’avait-elle dit ? « Inquiet pour elle » ? Non, impossible. Et pourtant…Ce regard qu’il avait eu lorsqu’il lui avait dit « j’ai trouvé une excellente raison de revenir »…Elle y avait vu tant de choses…Bien plus même que ce qu’elle aurait cru y découvrir après les événements de cette nuit…Se pourrait-il que…  

NON ! Il le lui avait affirmé ! Il n’aurait tout de même pas osé lui débiter un mensonge pareil ! Si c’était les cas, elle l’étriperais !  

« Si c’était le cas »…Son esprit admettait donc la possibilité que tout cela ne soit qu’un cauchemar de plus…Un « conte »…Cela paraissait tellement incroyable…Et pourtant…Son regard n’était pas le regard d’un ami. C’était le regard d’un homme amoureux, si inacceptable que cela paraisse.  

Ryô se glissait entre les arbustes, se faufilant dans l’ombre, aussi glissant et insaisissable pour l’œil qu’une anguille. Aucun bruit ne naissait sous ses pas, aucun cri ne s’échappait de ses lèvres lors même que son épaule l’élançait terriblement à chaque mouvement du bras. Il était aussi proche de l’indétectable que qui que ce soit peut l’être.  

Tout son esprit était concentré sur un seul but : Vaincre son ennemi. Il n’en restait qu’une infime parcelle, qui se trouvait toujours auprès de la jeune femme, là-bas, dissimulée derrière son buisson.  

Mais pour Ryô, c’était encore trop. Il n’aurait pas même du y songer, ce simple fait était déjà une faute en soi lors d’un duel. Mais en même temps, lui soufflait une voix en lui, c’est cette pensée seule qui te donnera le désir de vivre.  

Car il devait bien se l’avouer, il était entré sur le champ de bataille pour mourir. Un suicide déguisé, rien de plus facile dans son métier. Presque sur commande. Les envieux désirant le tuer afin de prendre sa place ne manquaient pas. Kaori serait vivante et heureuse, loin de lui.  

Certes, il avait toujours eu en tête pendant le trajet la pensée de tous leurs amis, et peut-être même aussi celle de tous ces gens qui l’appelaient à leur secours lorsqu’ils n’en espéraient plus aucun de qui que ce soit. Allait-il abandonner tous ceux qu’il aimait, qui l’aimaient, tous ceux qui avaient encore besoin de lui ?  

Mais et lui dans tout ça ? Il ne pourrait pas supporter une vie sans Kaori. Il éloignait volontairement sa seule chance de bonheur, sachant que c’était la seule chose à faire. Le peu de bonheur qu’il avait pu connaître ses dernières années s’envolait. A quoi bon rester ? Pour les autres ? Oui, sans doute…  

Mais pourquoi ne pas penser un peu à lui ? A lui qui était las de se battre continuellement.  

Aussi lorsque sa voiture s’était garée à proximité de l’aérodrome, les idées de Ryô n’étaient toujours pas très claires. Vers quoi avançait-il ? Lui-même n’en savait rien.  

Mais Kaori était brusquement apparue dans son champ de vision, et sa venue avait réellement été un rayon de soleil dans la nuit. Lui qui pensait sombrer, s’enfoncer de plus en plus profondément dans ce puits noir, glacial et profond ; il avait soudain entraperçu une lumière, entendu le vague et lointain écho d’une voix chère à ses oreilles blessées, qui lui disait que non, le lien n’était pas rompu.  

Il avait encore fait les choses à moitié, comme d’habitude. Sans doute l’avait-il blessée, brisée, rejetée ; mais même ainsi elle l’aimait encore. Même ainsi elle aurait sacrifié sa vie pour lui. Même ainsi…Elle était la seule chose qui pouvait le retenir. Et parvenir à le ramener à la vie.  

A cet instant, il s’était dit qu’avant de mourir, il fallait qu’il s’assure de sauver son amour. Malgré son ahurissement, il avait réagi au quart de tour lorsqu’elle avait été menacée.  

Mais ce n’était que lorsqu’il avait plongé son regard dans ses yeux apeurés, lorsqu’elle lui avait fait jurer de lui revenir en vie, qu’il avait vraiment pris sa décision. Il savait qu’il ne pouvait lui mentir, Kaori aurait immédiatement décelé la différence dans sa manière de combattre. Non, il fallait donner une réponse et une seule. Et en voyant la jeune femme ainsi, en songeant à tout ce qu’elle avait fait cette nuit là par amour pour lui, il se dit qu’il n’en avait pas le droit.  

Il n’avait pas le droit de partir aussi facilement. Elle lui avait donné un sublime exemple de courage, de volonté et de détermination ; portée par la force de son amour. En un sens, elle lui avait ouvert la voie, montré le chemin : Si elle était encore capable de revenir vers lui, cela signifiait peut-être qu’il devrait baisser sa garde…Accepter ce qui semblait soudain inévitable.  

Quoi qu’il en soit, à présent c’était à lui de se battre. Et il allait lui montrer qu’il avait bien retenu la leçon.  

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