Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 27-03-06

Ultimo aggiornamento: 18-12-06

 

Commenti: 106 reviews

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Disclaimer: Les personnages de "« Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: « Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »

 

Capitolo 12 :: Une simple phrase peut-elle vraiment briser l'espoir ?

Pubblicato: 18-10-06 - Ultimo aggiornamento: 18-10-06

Commenti: Coucou tout le monde ! Alors je sais que ça fait déjà un petit moment maintenant, mais j'ai de bonnes excuses !!! Déjà j'ai beaucoup avancé le chapitre (un chap m'en faisait deux, mais bon...^^) et après j'ai été malade et ai loupé presque une semaine de cours, alors en plus avec toutes mes heures de Maths (spé en prime) fallait rattraper et j'ai donc pas eu trop le temps de continuer. Bon, première chose dite. ^^ Ensuite, je voudrais juste expliquer que ceci ne soit finalement pas le dernier chap : C'est juste qu'au départ j'avais prévu une autre fin que celle que je m'apprête à faire, mais elle ne me convenait qu'à moitié et finalement après une petite discussion sur le tag ( ;) ) j'ai enfin trouvé celle qui me plaît. Le seul "problème" c'est qu'elle va rallonger d'un ou deux chaps je pense... Voilà, alors désolée et vraiment je ne l'ai pas fait exprès ! Un énorme merci à tous ceux qui m'ont laissé des reviews, particulièrement à Elsa, Zaza et Nanou et bonne lecture, en espérant que vous aimerez ! (J'arrête de vous ennuyer avec mon baratin, je ne veux même pas savoir la taille qu'il va faire...^^)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Kaori sentait le froid se répandre en elle au fur et à mesure que Ryô parlait.  

« Alors… Que comptes-tu faire ? » murmura-t-elle presque contre sa volonté, mais elle ne pouvait se retenir de lui poser cette question dont elle ne sentait que trop bien d’avance la funeste réponse. Ryô soupira.  

« Tu le sais bien, Kaori, ce que nous devons faire. Il n’y a malheureusement pas d’autre solution… La vie n’est pas un conte de fée, loin de là, nous le savons mieux que personne. L’amour peut la rendre plus supportable, mais il n’est pas toujours possible de le vivre. Nous deux, c’est impossible. »  

« Ryô… Je veux savoir une chose… » Sa voix était douloureuse, mais plus encore Kaori hésitait, ce qui intrigua Ryô.  

« Cette femme, dont tu me parles depuis hier soir… Existe-t-elle vraiment ? L’as-tu inventée pour m’éloigner ou bien as-tu vraiment trouvé quelqu'un pour me remplacer ? »  

 

Ryô avait envie de hurler. Comment pouvait-elle encore poser une telle question ???  

Mais il se radoucit soudain. Après tout, il avait su être convaincant cette nuit. Et ce qu’elle demandait surtout, c’était la confirmation qu’il « l » ’avait inventée de toute pièce.  

« Non, Kaori. Je te le dis parce qu’après ce soir tu as droit à toute la vérité. Non, elle n’existe pas. Mais je savais que c’était l’unique solution pour te détacher de moi complètement et… Aïe ! » s’exclama-t-il brusquement.  

Kaori venait de lui envoyer une gifle monumentale, plus puissante encore que la précédente de cette nuit. Elle l’en avait fait chanceler.  

« Kaori, tu…  

« Non ! Tais-toi ! Ne dis plus rien, tu la méritais amplement ! »  

« Je le sais bien… » murmura Ryô d’un ton si piteux et si triste à la fois. Kaori s’arrêta instantanément de hurler. D’un ton plus doux, elle demanda :  

« Mais enfin, Ryô, tu te rends compte de ce que tu as fait ? Me dire que tu en aimais une autre… Tu te rends compte de la portée de telles paroles ? »  

« Oui, plus que tu ne crois. Je savais que même si j’étais odieux, tu finirais par revenir un jour, plus ou moins rapidement, selon mon degré de méchanceté. En admettant que tu me quittes au départ. Je savais que prétendre que j’en aimais une autre te ferait fuir sans espoir de retour puisqu’une autre occuperait désormais ma vie. »  

« Ryô… Te rends-tu compte de la souffrance que tu impliquais pour moi ? »  

« Pour moi aussi Kaori… Pour moi aussi… »  

 

Kaori n’arrivait plus à lui reprocher quoi que ce soit devant la douleur qu’on devinait dans sa voix, qu’on lisait mieux encore dans son regard. Il y eut un silence, un de plus entre eux, lourd et difficile. Sans doute l’un des pires qu’ils avaient expérimenté depuis leur vie « commune ». Ils savaient qu’ils s’aimaient respectivement, et ils n’en avaient pas le droit. C’était insoutenable. Le jour où le rêve de Kaori devenait enfin réalité, à cet instant même il lui été refusé de le vivre.  

 

« Ryô… Ne peut-on pas le tenter ? Je t’en supplie…Je ne supporterais pas de vivre sans toi… Je ne pourrais plus désormais… Je ne m’engage à l’aveuglette, je connais les risques, j’ai vécu huit ans à tes côtés. Je sais bien que je ne suis pas à ton niveau et que je ne le serai sans doute jamais, mais si tu acceptais de m’entraîner tu ne serais plus obligé de veiller sur moi au point où tu le fais. Et ce serait le meilleur moyen de tenir la promesse à mon frère, de me donner les moyens de me défendre, que je sois proche ou loin de toi. Et puis… »  

La jeune femme était terrifiée, une peur terrible lui nouait la gorge, elle avait conscience de jouer son destin sur cette piste, et pourtant sa voix était vibrante tant elle mettait de force à le convaincre !  

« …tu sais parfaitement que tous tes ennemis se serviront toujours de moi pour t’atteindre et te faire commettre des erreurs, que je sois loin ou près de toi ; partenaire, amie ou amante. Ne risquerais-je pas moins près de toi dans ce cas ? »  

« Kaori, je…  

« Vas-tu écouter d’avantage l’homme responsable de la mort de ton meilleur ami que la femme que tu aimes ? » lança-t-elle dans un élan de tout son être.  

Ah ! Il lui en avait fallu du courage pour lancer ces quelques mots si simples cependant : « La femme que tu aimes »… Les prononcer lui faisait plus d’effet qu’elle n’aurait cru. Elle était la femme qu’aimait Ryô… C’était donc à cela que cela ressemblait, d’être aimée de l’homme de sa vie… Quel sentiment merveilleux et absolu… Elle n’avait pas le droit de le laisser échapper, elle devait se battre ! Et s’il ne la comprenait pas, elle allait se charger de le lui rentrer dans le crâne !!!  

 

Ryô avait été remué par cette comparaison intempestive. Il grogna intérieurement contre lui-même, car il savait pertinemment que c’était ce qu’elle recherchait. Mais il ne pouvait pas céder maintenant, c’était trop idiot, après tous les efforts consentis, toutes les souffrances, toutes les paroles et tous les actes auxquels son être tout entier se refusait, céder ensuite était tellement puéril ! Non, il avait toujours su que ce serait difficile de lui faire lâcher prise, s’il revenait au point de départ, il ne ferait que retrouver les mêmes problèmes qu’avant. Soit ils vivraient en sursis, soit il aurait finalement un jour le courage de l’éloigner. Et ça, après lui avoir offert ce qu’elle désirait le plus au monde, c’aurait été bien trop dur à supporter pour la jeune femme.  

Cependant, et bien qu’il s’y refuse et s’en défende énergiquement, il avait tiqué à son analyse de la situation vue par ses ennemis. Il devait bien avouer qu’elle n’avait pas tout à fait tort…  

 

« Alors Ryô ? A qui accordes-tu ta confiance ? » l’entendit-il lancer d’une voix farouche, alors qu’il n’avait toujours pas pris de décision. Satané petit bout de femme, qui parvenait à faire vaciller ses certitudes qu’il croyait les plus solides !!!  

« Eh bien, je… Enfin… Je… »  

Il n’eut pas à achever. Kaori le surprit une nouvelle fois cette nuit-là. Celle-ci se jeta en avant et enlaçant son cou de ses bras elle l’embrassa.  

Ryô fut stupéfait d’une telle audace chez cette femme d’habitude si timide. Que lui arrivait-il donc aujourd’hui ? Il ne parvenait pas à croire qu’elle était en train de se jeter sur lui de cette façon. Où en avait-elle trouvé la force ?  

Son baiser, d’abord timide, se faisait plus osé, et Ryô sentit qu’il perdait le contrôle sous la déferlante de sensations qu’elle créait en lui. Cela ne ressemblait à rien d’autre , il n’avait encore jamais expérimenté quoi que ce soit de pareil. Il voulut la repousser avant de tout oublier, mais elle ne le laissa pas faire, et brusquement il envoya toutes ses angoisses au diable sous son étreinte.  

Mettant ses bras autour d’elle, il la serra tout contre lui et approfondit lui-même leur baiser, reprenant le contrôle de la situation. (Ryô a une notion de « contrôle » très particulière, vous ne trouvez pas ??? ^^)  

 

Kaori n’en revenait pas. Elle était en train d’embrasser Ryô ! Par surprise ! Elle ! Pour une fois elle n’avait pas réfléchi, elle ne s’était pas retenue, elle n’avait pas bridé ses sentiments.  

A présent, elle était terrifiée par son geste. Pourtant, elle ne s’arrêta pas. Comment l’aurait-elle pu désormais ? Et puis, si elle ne devait connaître qu’un seul baiser de son amour… Peut-être d’ailleurs cela le « débloquerait »-t-il .  

Elle le sentit étonné, puis elle eut l’impression qu’il cherchait à la repousser mais elle ne se laissa pas faire. Ah non alors, c’aurait été beaucoup trop facile !  

Et soudain, ce fut lui qui l’enserrait de ses bras, lui qui s’inclinait vers elle, lui qui menait la danse. Renonçant à tout contrôle sur ses sentiments, elle se laissa simplement aller sous la caresse et le bien-être qu’elle lui procurait.  

 

Mais alors qu’elle se serrait contre lui, il poussa soudain un cri de douleur, mais de douleur physique.  

« Ryô, qu’est-ce-qu’il y a ? » s’écria-t-elle, tout de suite inquiète.  

« R… Rien… ça va… »  

« Ryô ! » fit-elle, la voix menaçante et présageant un orage s’il ne lui disait pas immédiatement « toute la vérité et rien que la vérité »… (^^)  

« D’accord, d’accord ! Mais ce n’est vraiment rien, ne t’inquiètes donc pas comme ça ! Tu m’as juste serré un brin trop fort mon épaule. »  

Kaori tressaillit. Elle avait complètement oublié la blessure de Ryô. D’abord, il avait combattu aussi bien que s’il avait été en pleine possession de ses moyens, ensuite avec Akane, Chikayo et maintenant la définition de leur histoire, elle devait bien s’avouer que la nlessure de Ryô lui était sortie de l’esprit…  

 

« Oh, Ryô ! Je suis désolée, vraiment, je…  

« Ce n’est pas grave, Kaori, calmes-toi. » lui sourit faiblement Ryô.  

« Mais tu ne semblait pas la sentir pourtant, pendant le duel… Enfin, je veux dire…  

« Lors d’un duel, ton être tout entier est tendu à un tel point que tu peux parvenir à occulter la douleur avec de l’entraînement. Jusqu’à un certain seuil en tous cas. Et puis après, lors de notre petite « mise au point » disons, le psychologique a un peu pris le pas sur le physique… Mais à présent je crois bien que tu vas devoir conduire pour m’emmener chez le doc ! »  

Tout en lui souriant tendrement à son tour, Kaori l’installa le plus doucement qu’elle put dans la voiture avant de s’installer au volant.  

Pendant le voyage, ils n’échangèrent pas une parole, chacun d’eux savourant le silence qui en disait bien plus long. Kaori était heureuse, elle pensait lui avoir enfin montré que sa place était auprès de lui et nulle part ailleurs. Quant à Ryô, toujours chamboulé par ce qui venait de se passer, il était de nouveau perdu, indécis entre l’éloigner et la garder près de lui…  

 

Arrivés à destination, Kaori fit rapidement le tour de la voiture afin de l’aider à descendre. Il vit le sourire qui ne quittait plus ses lèvres, la joie qui habitait son regard. Cette vision lui serra le cœur. Comment le lui dire ?  

« Kaori, je… »  

« Trente secondes Ryô, je t’aide à descendre d’abord ! » l’interrompit en riant la jeune femme. Lui était encore assis sur le siège passager, mais ses jambes étaient en dehors de la voiture.  

« Doucement Kaori, je ne suis pas encore à l’article de la mort, tu sais ! Je peux tout de même descendre d’une voiture tout seul ! » Mais alors même qu’il disait ses mots en faisant le mouvement de se soulever, un élancement dans son épaule lui arracha une grimace.  

« Tu vois ! Tu as trop forcé ! Arrêtes de te la jouer Ryô, je sais bien qu’elle te fait mal ! Alors laisses-moi un peu faire pour une fois, tu veux ?! »  

« ça va, ça va, ne t’énerves pas… C’est moi le blessé de guerre après tout ! »  

« Non mais ! « Blessé de guerre », j’vous demande un peu… »  

 

Et c’est en se chamaillant ainsi gentiment qu’il se retrouvèrent devant la porte du doc. Ce fut alors que Ryô l’arrêta par le bras.  

« Kaori… Attends…. J’ai quelque chose à te dire… Ce qui s’est passé tout à l’heure… Je… Ce n’est pas possible…. Il faut l’oublier… ça ne peut pas arriver et ça ne doit jamais se reproduir…  

Pour quelque chose qui ne devait jamais se reproduire, c’était plutôt loupé. Kaori l’avait pris au mot. Elle refusait de le laisser tout réduire en miettes une fois de plus. Il l’aimait et elle l’aimait. Que ne pouvaient-ils l’assumer ? S’il fallait en payer le prix, elle y était prête. Elle acceptait tout d’avance. Mais même si son bonheur devait lui revenir très cher, elle voulait au-moins le connaître.  

« Alors, c’était si désagréable que ça se reproduise ? Hum ? » minauda-t-elle en mettant fin au baiser.  

« Ce n’est pas un problème de désir sexuel, Kaori, c’est un problème d’amour ! Je te veux vivante ! Et ce n’est pas en jouant les putes que tu me convaincras ! »  

Le ton avait été sec et la phrase assassine avait fusé. Ryô l’avait prononcée avant de pouvoir la retenir, presque avant même de savoir ce qu’il disait. Lorsqu’il vit la jeune femme les larmes aux yeux, il se maudit violement. Quel salaud ! Il voulut dire quelque chose, essayer d’atténuer l’effet de ce qu’il venait de lui envoyer dans la figure… Mais comment atténuer une telle insulte ? Surtout pour une femme telle que Kaori… Il crut un instant qu’elle allait le gifler pour le troisième fois depuis la veille, mais non, même pas.  

Il eut préféré. Préféré la violence à une défaite aussi évidente. Peut-être même préféré un dernier sursaut de révolte à cette lassitude si soudaine qui avait envahie ses yeux. Décidément, il avait réellement dit le mot de trop.  

Sans un mot, et semblant se retenir pour ne pas pleurer, elle tourna les talons et s’éloigna lentement. Ryô ne fit rien pour la retenir, ne l’appela pas. Qu’y avait-il à ajouter ? Au final, il avait atteint son but, même s’il n’avait jamais eu l’intention de le faire de cette manière-là… Jamais il ne se serait cru capable de balancer une telle horreur à la femme qu’il aimait depuis des années. Vraiment, ce qu’il pouvait être minable…  

 

 

 

Une fois qu’elle eut tourné le coin de la rue, Kaori piqua un sprint en direction de leur appartement. Elle était en colère. Mais pas contre lui, paradoxalement. Non, contre elle-même. Elle qui n’avait pas pu lui tenir tête jusqu’au bout. Elle qui n’avait pas su comment lui répondre. Elle qui n’aurait pas du s’arrêter à ce mot de « pute » qui lui brûlait la joue aussi sûrement que s’il l’avait giflée. Elle qui avait baissé les bras, ce qu’elle s’était juré de ne pas faire. Quelle idiote ! C’était terminé à présent ! Même elle ne pouvait plus rien changer à ce qui allait se passer. Cette fois, elle allait devoir faire ses valises pour de bon. Les larmes coulaient abondantes malgré le fait qu’elle les essuie à chaque fois d’un mouvement de main rageur et désespéré. Leur source semblait ne jamais vouloir tarir…  

 

 

 

Ryô traînait dans Shinjuku sans but très précis. Son épaule avait été soignée, la balle extraite et son bras pendait en bandoulière. Très bien. Seulement, il n’avait pas l’air d’aller bien. Et même pas bien du tout.  

Il repensait à Kaori. Il la revoyait s’en aller, l’air de quelqu'un qui voit tous ses rêves détruits au moment où elle les voit se réaliser deux fois dans la même nuit. Il imaginait ce qu’elle pouvait bien ressentir.  

Il se répétait sans cesse, comme une douloureuse litanie, qu’il avait fait le bon choix, qu’elle serait mieux loin de ce monde même si lui ne pourrait plus se passer d’elle… Elle apprendrait progressivement, sinon à l’oublier, du moins à vivre sans lui… Oui… Il tâchait de s’en convaincre, mais il ne réussissait qu’à moitié.  

Il se demanda où elle pouvait bien être en ce moment, et ce qu’elle faisait. Il était quasiment sûr qu’elle devait se trouver à l’appartement, et c’est pour cette raison qu’il ne voulait pas encore y retourner. Leur chez-soi…  

Bah ! Qu’en resterait-il sans elle ? Que resterait-il de ces dernières années ? De l’amitié de tout leur groupe ? Que resterait-il même de… City Hunter ? Aurait-il la force de continuer ?  

 

« Ce n’est pas en jouant les putes que tu me convaincras ! »  

Cette phrase tournait et retournait dans sa tête. Mais bon sang, pourquoi se sentait-il si mal ? Il voulait la faire partir, et il savait qu’elle n’allait pas être d’accord pour oublier leur « premier baiser »… « Premier baiser »… Pfff….  

Il fallait frapper fort, il n’avait pas le choix ! Oui, mais ça…  

« En jouant les putes »…  

« Jouant les putes »…  

« Les putes »…  

Mais c’était pas vrai ! Ce mot résonnait en écho dans sa tête, lui vrillant le crâne !  

Comment avait-il pu la qualifier d’un tel nom ? S’il se sentait si mal, c’était non seulement parce qu’il avait eu sa « victoire », mais surtout à cause des conditions de celle-ci…  

Mon dieu… Même « elles » ne pourraient le consoler de son mal-être ce soir… Pas après ce qu’il lui avait dit. Seul l’alcool lui restait peut-être, et encore… En imaginant ce que la femme de votre vie ne aurait dit, histoire de provoquer l’envie, le besoin, de boire encore, toujours plus… Pour oublier… Oublier ce qu’il avait fait, ce qu’il avait dit, oublier qu’il se retrouvait seul, oublier qu’elle l’avait abandonné…  

 

Ah, ça ! Que ne pouvait-il se réjouir de pouvoir de nouveau sortir ce soir avec Mick, tranquillo, comme avant ? Comme avant… Mais il ne voulait plus de cet « avant » !!! Il ne l’attirait plus… S’il l’avait jamais attiré, d’ailleurs… Il l’avait accepté plus comme un destin qu’un choix… Et puis, désormais, Mick avait Kazue… Lui l’avait gardée près de lui. Etait-ce lâche ou courageux ? Amoureux ou égoïste ? Bon sang, ne s’arrêtait-on donc jamais de douter ? Pouvait-on savoir faire le bon choix ? Le choix juste en tous cas ? Il aurait tant aimé que quelqu'un lui souffle à l’oreille la voie à suivre, lui dise ce qu’il convenait de faire… Lui apporte la certitude qu’il ne souffrait pas en vain, que tout ceci avait un sens…  

Mais non… Il était seul. Seul devant son choix. Plus personne ne pouvait intervenir dans celui-ci. Et peut-être lui encore moins que les autres, après ses paroles blessantes…  

Sauf peut-être…  

 

Il repensait à Mick et Kazue. Pourquoi Mick avait-il fait le choix inverse du sien ? Ils n’étaient pas si différents (dans son esprit du moins…^^), avaient la même vie, le même poids du passé sur leurs épaules… Kazue faisait encore moins partie de ce monde que Kaori. Elle courrait probablement plus de dangers encore, Kaori sachant au-moins se défendre un minimum. Et puis, celle-ci avait réellement fait pas mal de progrès au cours des années, pensa Ryô avec un tendre sourire. Alors pourquoi Mick prenait-il un tel risque ?  

Ryô savait que son ami aimait cette femme, même si Kaori ne quitterait probablement jamais tout à fait son cœur. Ce n’était pas un jeu pour lui. Il tenait vraiment à elle. Pourtant, il avait pris un pari très risqué, mais visiblement il en acceptait les conséquences, tout comme elle. Alors après tout …  

 

Quelle différence y avait-il entre leurs deux amours ? Ryô avait bien réussi à la protéger durant toutes ces années… Quelque chose arriverait, oui, et même certainement, ni Mick ni lui n’étant infaillibles. Mais ils aimaient tous deux une femme, l’un l’acceptant et l’autre fuyant cet amour.  

‘Non ! Je ne fuis pas !’ rouspéta mentalement Ryô . ‘Je veux simplement la protéger !’  

Mais le pourrait-il de toute façon ? Et surtout … Etait-ce réellement ce qu’il était en train de faire ? Vraiment, la jeune femme avait touché du doigt un point sensible tout à l’heure… Près ou loin de lui, si ses ennemis n’étaient pas trop idiots ils devineraient bien la force du lien qui les unissait, et se servirait d’elle de toute façon. Et il fallait bien avouer que dans ce cas l’avoir près de lui resterait la meilleure solution.  

 

‘Ahlala… En fait, j’aurais du la forcer à partir dès le soir de la mort de Maki. A partir de l’instant où j’ai accepté qu’elle devienne ma partenaire, je me suis condamné. Et je l’ai condamnée.’  

Mais condamné à quoi ? Et en la repoussant, à quoi la condamnait-il ? Lui avouer son amour suffirait à lui épargner une nouvelle tentative de bain de minuit, du moins l’espérait-il ferveusement. Toutefois, ce faisant il l’avait également pratiquement empêchée de refaire sa vie ailleurs. Elle n’arriverait probablement plus à oublier, à reconstruire autre chose, avec quelqu'un d’autre.  

 

Bizarrement, Ryô, qui aurait voulu s’en sentir désolé, n’arrivait qu’à en retirer de la joie. Un profond bonheur. Peut-être parce que l’imaginer au bras d’un autre que lui était parmi ce qui faisait le plus mal. Peut-être parce que c’était une nouvelle preuve de l’amour de Kaori…  

Il secoua soudain la tête comme un chien qui tente de se débarrasser de l’eau dans ses oreilles, tentant quant à lui de chasser de son esprit toutes ces idées dangereuses. Pourtant, ce sentiment de malaise qui s’était depuis peu emparé de lui ne le quitta pas. Il n’était déjà pas reluisant avant, il fallait à présent que le doute que la jeune femme avait réussi sans le savoir à faire naître dans son esprit s’amplifie ! S’il s’était écouté, il aurait couru à l’appartement et l’aurait simplement prise dans ses bras, sans rien dire. Ce qu’il ne pouvait plus faire…  

En revanche, il pouvait encore…  

 

Oui ! Il devait parler à Mick de toute urgence. Avant que Kaori ne soit définitivement partie.  

 

 


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