Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 27-03-06

Ultimo aggiornamento: 18-12-06

 

Commenti: 106 reviews

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General

 

Disclaimer: Les personnages de "« Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: « Un cadeau de Saint-Valentin un peu spécial… »

 

Capitolo 13 :: Trop tard pour nous ?

Pubblicato: 23-10-06 - Ultimo aggiornamento: 23-10-06

Commenti: Bonsoir tout le monde ! Finalement je n'ai pas pu résister, je vous envoie le prochain chap ! Alors d'abord un énorme merci pour vos si gentilles reviews à Amelds, Zaza, Shamane, Nanou et Elsa (Je t'en prie, tu n'as pas à t'excuser enfin !!!) ! Ravie de voir que cette fic vous intéresse toujours, ça fait vraiment chaud au coeur !!! Ce chapitre est majoritairement axé sur Ryô mais l'on voit également un peu Kaori malgré tout. (D'ailleurs, par curiosité, j'adorerais que vous me disiez où part Kaori à votre avis, la dernière fois qu'on la voit... Même si à mon avis ce n'est pas bien difficile !!! ;) ) Je voulais attendre que Lovely me le relise, car il y a un passage un peu "particulier" disons et je lui présente ici toutes mes excuses pour ne pas l'avoir attendue, mais elle ne pouvait pas avant les vacances et moi je n'aurai plus d'ordi dès leur premier jour. Je n'ai pas pu attendre jusqu'au retour des vacs ! Le prochain par contre devra probablement attendre mon retour de vacances... Voilà, désolée de mon baratin mais je tenais à le mentionner pour Lovely ! Et je voudrais aussi remercier Ayoko, qui m'a également donné son avis ! Encore merci à tous et bonne lecture en espérant que vous aimerez et laissez-moi un petit com' à la fin, ça me ferait très, très, très plaisir !!! ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Il le coinça au moment où celui-ci sortait de chez lui.  

« Mick… Il faut que je te parle… »  

« ça ne peut pas att… » commença Mick, mais voyant le visage de son ami il s’arrêta net. « D’accord. Viens, on va se promener. » Et ils partirent tous les deux en direction du parc, Ryô entreprenant de raconter toutes les péripéties des deux derniers jours de manière aussi concise que possible. Il voyait bien que Mick bouillait, ponctuant son discours de…  

« Quoi ???!!! Tu as osé lui sortir un mensonge pareil ? Non mais t’as quoi dans le crâne, salaud ! » d’un ton furieux…  

Ou encore de…  

« Alors tu as revu cette Akane ? Et elle partie juste comme ça, comme un fantôme ? Comme un fantôme… »  

Et de…  

« C’est bien qu’au-moins tu ais finalement fait la paix avec cette vieille histoire… Malgré tout, ça continuait à te ronger… » d’un air compatissant et inquiet, en le regardant par en-dessous, comme pour jauger l’effet que tout cela avait bien pu avoir sur lui.  

 

Mais soudain, Ryô ne put aller plus loin. Il en était arrivé à leur « discussion » devant chez le doc, et il ne parvenait plus à décrire la situation, à prononcer de nouveau ce qu’ils s’étaient dit à cet instant…  

« Ryô ? » entendit-il dire Mick, d’une voix menaçante. « Attends un peu que je résume : Elle t’a embrassé deux fois pour t’obliger à finalement t’ouvrir à elle, et là elle n’est pas avec toi. C’est bien ça, non ? »  

Ryô se demanda presque si son ami n’allait pas lui sauter à la gorge, tant la fureur qui émanait de lui était terrifiante.  

« MAIS QU’AS-TU BIEN PU LUI DIRE ALORS POUR LA FAIRE PARTIR APRES CA ??? » hurla soudain Mick.  

« Euh… Je… Je ne voulais pas… Oh, Mick, je te jure que je ne voulais pas lui dire cela ! Mais j’étais en colère et… C’est en quelque sorte sorti malgré moi… »  

« Ryô ? Que lui as-tu dit ? » Sa voix était basse et méchante.  

« Mi… Mick, je…  

« Ryô ? Que lui as-tu dit ? Je ne te lâcherai pas avant que tu ne me l’aie avoué et s’il le faut, on emploiera la manière forte ! » Gronda Mick. Ryô vit le feu qui couvait dans les yeux de l’américain, et préféra obtempérer, bien qu’il sache que ses paroles n’allaient pas vraiment arranger la situation !…  

 

« Je… Je lui ai dit qu’elle ne parviendrait pas à me convaincre de la garder avec moi en j…  

« En… ? »  

« En jouant les putes… » acheva Ryô dans un murmure quasi imperceptible.  

Le coup de poing que lui envoya Mick sur la mâchoire fut on-ne-peut plus perceptible, lui. Celui-ci y avait mis une telle force que Ryô, qui ne s’attendait pas à tant de puissance, en tituba et faillit tomber. Se redressant deux pas plus loin, il voulut parler, protester, mais Mick le saisit par les bords de sa veste et le plaqua contre un arbre. En effet, tout en marchant et en devisant ils avaient atteint le parc. Ryô regarda l’expression de fureur meurtrière qui animait le regard de son ancien coéquipier, et il fut à deux doigts de prendre peur.  

« Mick ! Arrêtes ça ! »  

« Ah oui ? Et pourquoi ? Peux-tu me donner UNE bonne raison d’arrêter ça, Ryô ? » grinça l’américain.  

« Mais ça ne sert à rien voyons ! »  

« Si, ça me soulage ! » Et Ryô de se prendre un magnifique uppercut dans l’estomac, lui coupant le souffle et le pliant en deux.  

« Mick, stop ! ça suffit, reprends-toi ! » s’écria-t-il, voyant son ami prêt à lui mettre une tannée…et peut-être même plus. Il semblait vraiment avoir pété les plombs. Il ne voulait pas se battre avec lui, pas après tout ce qui venait de se passer. Il comprenait la colère de Mick, mais il venait pour demander un peu de réconfort, un avis et beaucoup d’aide, pas pour se recevoir des coups qu’il savait pourtant avoir amplement mérités ! Mais le temps pressait…  

« MICK ! »  

 

Celui-ci arrêta avec un effort visible son poing serré en plein élan. Lentement, le visage crispé, il relâcha Ryô, qui poussa un discret soupir de soulagement. Il ne l’avait pas forcé à se défendre, Dieu merci ! Il n’aurait pas pu se battre avec Mick parce qu’il avait blessé Kaori. Il se serait plutôt tabassé lui-même…  

L’américain lui tournait le dos désormais, mais ses épaules étaient toujours aussi visiblement contractées. Et lorsqu’il parla, n’importe qui se serait enfui devant le ton employé…  

« Pourquoi es-tu venu me voir, Ryô ? »  

Et alors que celui-ci ne répondait rien, massant sa mâchoire encore endolorie, il répéta sa question de la même voix agressive.  

« Eh bien, je voulais… Mais ce n’est plus la peine. »  

Il venait de réaliser que Mick serait incapable de l’écouter avec rationalité dans le moment présent. Tout au plus s’il lui demandait conseil se recevrait-il une des plus belles cuites de sa vie, et sans alcool encore ! Tant pis pour lui après tout… Oui, mais elle ?  

 

Mick se retourna, et planta ses yeux dans ceux de Ryô.  

« Dis-moi, Ryô, tu n’es pas venu jusqu’ici simplement pour me raconter ta nuit ? Tu n’avais pas à ce point besoin de douleur physique pour oublier, tout de même ?! Alors racontes. Qu’es-tu venu chercher auprès de moi ? »  

« Je… J’ai repensé à toi et Kazue. » marmonna gauchement Ryô.  

« Et ? » l’encouragea Mick, qui faisait de gros efforts pour se contenir mais qui savait que s’il restait la moindre petite chose à sauver il devait le tenter.  

« Eh bien… Je… Enfin… »  

« Tu n’es plus si sûr d’avoir fait le bon choix et tu voudrais que je te parle du mien, c’est cela n’est-ce-pas ? » murmura doucement Mick, tâchant de ne pas le braquer.  

« Euh… Oui. » admit finalement Ryô après une brève hésitation. Mick eut envie de sourire : Il s’était enfin jeté à l’eau !!!  

« Mais pourquoi moi et pas Falcon par exemple ? » interrogea-t-il.  

« Miki fait partie de ce milieu. Kazue, non. »  

Mick ne répondit pas. Il avait raison de bout en bout. Mais Kaori se rapprochait-elle réellement plus de Kazue que de Miki ? Rien de moins sûr…  

 

« D’accord, je vais t’aider à y voir plus clair, si tant est qu’il y ait réellement une « bonne » réponse… Mais d’abord dis-moi : Qu’as fait Kaori ensuite ? »  

« Eh bien, elle est juste…partie, sans un mot. Elle… Elle pleurait. »  

Mick nota l’accent avec lequel il dit ces derniers mots et décida définitivement de ne plus le quereller. Il se flagellait bien assez tout seul !  

« Et tu sais où elle est à présent ? »  

« Je la crois à l’appartement mais après tout je n’en sais trop rien. Mais à quel autre endroit pourrait-elle bien être allée ? »  

« Tu veux pas qu’on aille y faire un tour, pour voir si elle y est bien ? On n’est pas obligés de se montrer, tu sais ! » ajouta-t-il hâtivement, voyant l’air qui se peignait soudain sur le visage de son acolyte. Ryô hésita, puis finalement il céda :  

« D’accord, Mick. Allons-y. »  

 

 

 

Kaori, qui courrait toujours, aveuglée par les larmes, se rendit brusquement compte que ses pas l’avaient ramenée à son appartement. Si elle était partie dans cette direction elle n’avait jamais eu la volonté consciente de s’y rendre, elle pensait courir au hasard des rues… Mais il semblait bien pourtant qu’elle y reviendrait toujours. Cette constatation lui arracha un sourire amer. Quelle idiote ! C’était la dernière fois qu’elle y revenait…  

Sentant les larmes revenir de plus belle, elle grimpa quatre à quatre jusqu’à l’appartement, dans l’idée de se précipiter vers sa chambre, mais arrivée sur le seuil elle s’arrêta net.  

Contemplant « leur appartement » depuis l’entrée, elle hésitait soudain à y pénétrer, se disant qu’elle n’y poserait plus jamais le pied. Et cette idée était insoutenable.  

 

Elle laissa son regard errer doucement sur chaque meuble, chaque objet, jusque dans les plus petits recoins… Ses yeux étaient empreints de nostalgie douloureuse, de profonds regrets et de beaucoup de souffrance. Ses pieds lui semblaient peser des tonnes, elle était incapable de les bouger, de se mouvoir. Frôlant délicatement de sa main le chambranle de la porte d’entrée, elle sentit ses genoux fléchir et tomba doucement par terre. Elle ne pleurait plus, et pourtant la vision de cette femme agenouillée sur le sol, tout à fait inerte et le regard vide, était déchirante.  

 

Pendant un long moment elle resta là, immobile, comme taillée dans du granite. Le soleil se levait nettement à présent, et la clarté envahissait progressivement la pièce devant elle.  

Finalement, Kaori sembla sortir de sa torpeur et, se faisant violence et s’appuyant au mur, elle se redressa tant bien que mal. Après un dernier regard sur tout ce qui l’entourait et prenant son courage à deux mains, elle fit un pas, puis un autre. Hésitante, elle se retrouva soudain au milieu du salon et là, elle crut avoir une hallucination. Elle voyait Ryô.  

Assis sur le canapé à lire des magazines pornos.  

Regardant les défilés de mannequins à la télé.  

Dormant sur le canapé alors qu’ils avaient des clientes.  

Où qu’elle pose les yeux, elle revoyait son partenaire, dans toutes les positions, toutes les attitudes et toutes les expressions. Il lui semblait que si elle tendait la main, elle pourrait le toucher. Le souffle court, elle aurait voulu le faire, mais malgré tout elle n’osait pas.  

Elle avait peur de ce qu’il adviendrait.  

 

D’abord, ses « visions » s’enchaînaient bien trop rapidement pour que ce soit réellement Ryô, d’ailleurs il ne pouvait pas être déjà revenu, et puis il lui adresserait au-moins la parole ! Non, Kaori savait bien que ce qu’elle voyait n’était qu’illusion, et elle redoutait de tenter le contact, terrifié à l’idée qu’il puisse se dissiper tel un peu de fumée éparpillée par le vent…  

Et pourtant, le Ryô qui se tenait en ce moment de dos, observant la ville à travers la fenêtre lui paraissait si réel, si matériel ! Etait-ce possible ?  

Kaori avait de plus en plus de mal à réfléchir de façon rationnelle, le regard de nouveau plein d’espoir, mais d’un espoir inquiet, hésitant, un espoir qui n’ose encore se lever, de peur de tomber de trop haut et de se blesser. Levant lentement la main, elle s’approcha de lui jusqu’à être juste derrière. Il ne pouvait pas ne pas l’avoir entendue. Alors pourquoi ne se retournait-il pas ?  

 

Doucement, elle murmura son prénom d’une voix qu’elle ne reconnut pas. Elle crut bien le sentir se crisper, mais lorsqu’il se tourna vers elle son visage était empreint de tendresse et son regard montrait tout l’amour qu’il pouvait avoir pour cette femme.  

« Ryô… » murmura Kaori, stupéfaite, refusant toujours d’y croire tout à fait. Mais l’homme qui se tenait devant elle lui parla, et sa voix était chaude, douce et réconfortante :  

« Kaori, je ne peux pas faire ça. Je suis désolé. Désolé pour ce qui arrive, et désolé pour ce que je t’ai dit. J’ignore si tu pourras un jour me pardonner. Mais saches que tout ceci, qui pour toi n’a sans doute encore aucun sens, c’est pour toi que je le fais. Plus tard peut-être me comprendras-tu. Je veux te sauver, uniquement te sauver. Ne refais jamais ce que tu as tenté la nuit dernière. Et même si je ne peux vivre avec toi, je voulais te dire une dernière fois que… que je t’aime, mon ange. Et c’est pour ça que je veux que tu vives, tu m’entends Kaori ? Fais-le pour moi. Adieu mon amour... »  

« Ryô ! Non ! » hurla Kaori, voyant ses contours devenir plus flous. Elle tenta de l’agripper, de le retenir, mais elle ne brassa que du vide.  

De nouveau brisée, éclatant en des sanglots renouvelés, elle s’effondra sur le sol.  

 

Recroquevillée sur elle-même, elle serrait la moquette de ses deux poings fermés, le corps tremblant de la force de ses pleurs.  

« R… Ryô… Non… Je ne veux pas que tu me laisses… Ryô… »  

Cet épisode avait accru son manque de lui, elle avait un besoin vital de son odeur, de sa chaleur, de…de sa présence. Et soudain la solution lui vint. Lentement elle se leva, et telle une zombie, le regard sans expression, elle se dirigea vers l’étage.  

 

 

 

Pendant ce temps, Ryô et Mick quittaient le parc. Ryô était de nouveau sombre, ce qui inquiétait Mick. Que comptait faire désormais cet idiot ? Il était conscient que de ce qu’il dirait dépendait rien moins que l’avenir de Ryô et Kaori, et cette pensée n’était pas faire pour le détendre… Parviendrait-il à convaincre cette tête de mule ???  

Plus il y pensait, et plus l’angoisse montait en lui au fur et à mesure qu’il prenait une plus juste conscience de toute l’ampleur des conséquences. Les mots prononcés ne devaient surtout pas l’être à la légère. Il lui faudrait peser chacun d’eux, mesurer leur sens et prendre milles précautions face à un homme tel que Ryô. Il ne se pardonnerait jamais d’avoir raté le coche, d’avoir échoué à rendre Kaori heureuse, heureuse avec l’homme qu’elle aimait. Et puis, Ryô avait droit à ce bonheur, lui aussi.  

Mais bon sang, quelle responsabilité ! Pourrait-il l’assumer ?  

 

Et cet idiot qui continuait à s’emmurer dans son silence ! Mick se décida à le rompre, cela ne pouvait tout de même pas durer ainsi éternellement ou ils n’en sortiraient jamais. Respirant un grand coup, il pensa ‘Et c’est parti ! Faites que je dise les bons mots, capables de le toucher !’ et finalement il se lança…  

« Ryô, tu veux bien me parler maintenant, s’il-te-plaît ? » demanda-t-il doucement. Son ami retourna les yeux vers lui, et Mick fut frappé par la tristesse qui s’y reflétait.  

« Que veux-tu que je te dise, Mick ? Que j’ai fait fuir la femme que j’aime et qui m’adore en l’insultant plus bas que terre ? Est-ce cela que tu veux entendre ? Si tu voulais être sûr que je regarde la vérité en face, sois satisfait. Je sais parfaitement à quel point j’ai été minable, salaud, horrible et tout ce que tu voudras… »  

Mick se mordit la lèvre inférieure. C’était pas gagné !  

 

« OK, alors c’est moi qui vais parler. Te parler. Après tout, c’est bien pour cela que tu es venu me voir n’est-ce-pas ? Pour que je te parle de moi et Kazue ? » Mick attendit un très court instant, mais comme Ryô ne semblait pas vouloir dire quoi que ce soit il continua :  

« Inutile de te décrire les circonstances dans lesquelles je l’ai rencontrée et appris à la connaître, tu le sais mieux que quiconque, Ryô. Et je pense que tu peux comprendre que si j’ai réussi à surmonter tout ça, c’est pour beaucoup grâce à elle. »  

« L’as-tu aimée parce qu’elle t’a soigné ? » demanda Ryô d’une voix basse, mais qui soulagea malgré tout Mick. Il y avait communication, c’était un bon signe !  

« Non, ou en tous cas je ne le crois pas. Tu sais, il est difficile de faire la part des choses dans ce genre de situations. Pourquoi aime-t-on une personne ? Qu’y-a-t-il en elle qui nous attire à ce point ? Presque toujours, nous n’avons pas la réponse. C’est une alchimie trop complexe pour nous. Je ne peux dire pourquoi j’aime Kazue, mais je sais que ce n’est pas parce qu’elle m’a soigné. Je suis tombé amoureux de la femme, pas du médecin. »  

« Pourtant je sais que tu n’as jamais complètement oublié Kaori. » murmura Ryô, presque hésitant.  

« Non, effectivement. Elle a réussi à me ramener à moi-même sur ce bateau. Mais elle t’aimait, et d’un amour contre lequel j’ai compris très vite ne rien pouvoir faire, alors je me suis effacé. Bien sûr, elle tiendra toujours pour moi une place particulière, mais je n’aurais surtout pas voulu l’outrager avec des avances auxquelles je savais d’avance qu’elle ne répondrait pas. Oui, j’ai aimé cette femme, mais elle est si pure que désormais ce n’est plus de l’amour, du-moins pas au sens où tu l’entends. Dans mon esprit, son image n’est pas associée à la femme que l’on désire ou que l’on aime, même d’un amour platonique, mais à la femme que l’on respecte bien trop pour cela. Un lien particulier et extrêmement fort s’est créé entre nous, mais Kazue reste la femme de ma vie. Et elle n’y est pas entrée par dépit. » termina Mick d’une voix fort calme. Ryô ne dit rien pendant un moment, jusqu’à ce que Mick reprenne :  

« Ryô, expliques-moi : En deux mots quelles sont les raisons exactes qui te poussent à faire fuir au loin la femme dont tu es fou ? Je veux les entendre de ta bouche. »  

 

Il y eut un instant de silence, puis Ryô marmonna : « Tu le sais bien Mick… »  

« Fais comme si je ne le savais pas. Je veux pouvoir te montrer que je peux te contrer sur chacune. »  

Ryô posa un regard surpris sur l’American, mais commença néanmoins son énumération…  

« Elle n’est pas à sa place dans ce monde, Mick…  

« Pourquoi serait-ce toi qui déciderait d’où est sa place ? De quel droit t’arroges-tu ce pouvoir ? Le seul à y avoir eu titre était son frère. Or à ce que je sache il te l’a confiée, non ? C’est donc qu’il te faisait confiance… »  

« Il a peut-être eu tort… » murmura très bas Ryô.  

« Ah ? Et pourquoi ? »  

Silence.  

 

« Ryô ? Pourquoi aurait-il eu tort ? »  

« Je ne la mérite pas, Mick… »  

« ça, c’est à elle d’en décider, tu ne crois pas ? Et si elle est heureuse, n’est-ce-pas l’essentiel à ton avis ? Le bonheur, tu sais, ce machin après lequel nous courrons tous ? Oh ! Allez, même à toi ça doit dire quelque chose ! »  

« Le bonheur n’est qu’illusion. »  

« Peut-être en partie, effectivement. Mais vivre avec celui et celle qu’on aime, n’est-ce-pas un bon début ? »  

« Vivre ? Et pour combien de temps ? Je ne suis pas infaillible, je ne pourrai pas la protéger indéfiniment ! »  

« Personne ne te le demande, Ryô… » répondit Mick d’une vois douce. « Tout ce qu’elle te demande, c’est de faire d’elle une femme comblée en lui offrant ton amour. Elle sait que ce rêve lui reviendra très cher, mais elle accepte d’en payer le prix. Parce qu’elle t’aime. »  

« Et si moi je n’étais pas prêt à en payer le prix ? » lança Ryô d’une voix vibrante.  

Mick se tut un instant. Que répondre à cela ?  

 

« C’est ton choix, et je t’accorde que personne ne peut le faire à ta place, mais la question que tu dois te poser, c’est : « Es-tu prêt à vous détruire tous les deux à jamais parce que tu as peur d’affronter la vie ? » »  

« Je n’ai pas « peur » ! » s’écria vivement Ryô.  

« Si, Ryô. Tu as peur. Tu as peur de ce qui adviendra demain. Tu as peur de ton niveau de nettoyeur, de ta place que l’on cherchera toujours à te voler en essayant de t’atteindre à travers elle. Tu as peur de ses sentiments, car une femme amoureuse fonce tête baissée dans le plus grossier des pièges. Tu as peur de tes sentiments, des fautes qu’ils seraient susceptibles de te faire commettre. Tu as peur que cela se sache et n’augmente le danger pour elle. Tu…  

« ASSEZ ! »  

 

Ryô avait hurlé.  

 

« Très bien. » répondit Mick d’un ton toujours aussi calme. « Mais tu sais que c’est vrai. Tu sais que j’ai raison. Finalement tu ne vois pas tant que cela la réalité en face, Ryô. »  

Celui-ci respirait bruyamment, comme s’il venait de courir un marathon.  

« La vie est pleine de risques. » continua Mick après un instant. « Accepter de vivre est un risque monumental. Et à chaque seconde de notre existence, nous sommes confrontés à des choix cruciaux. Tu es devant l’un de ceux-là Ryô. Tu ne peux pas te dérober éternellement. Je sais que tu as peur. Je sais qu’elle aussi a peur, figures-toi. Je sais les risques, aussi bien que toi. Mais je sais aussi que si tu la laisses partir, tu le regretteras toujours. Et qu’elle ne sera plus jamais la même. Si tu laisses partir Kaori aujourd’hui, tu ne la reverras jamais plus, parce qu’elle n’existera plus. Acceptes de vivre Ryô ! Tu as passé ta vie entière à jouer ton existence sur un coup de dés. Le danger, on vit avec tous les jours. Acceptes de vivre encore une fois de plus ! »  

« Mick… Je ne veux pas sacrifier sa vie… Je sais parfaitement que si je lui donnais le choix, elle choisirait de rester auprès de moi. Mais connaît-elle réellement cette vie ? Et même si elle l’accepte, n’est-ce-pas justement à moi de prendre la dure mais la meilleure décision ? »  

« Tout dépend de si tu parles de vie ou de demi-vie, Ryô. » répondit simplement son ami.  

Celui-ci resta silencieux devant cette réponse, on pouvait difficilement faire plus clair.  

 

« Tu veux qu’elle puisse se défendre ? Acceptes de l’entraîner ! Tu ne veux pas qu’elle tue ? Très bien ! Dis-le lui franchement, mais ne trafiques pas son arme en la faisant constamment douter d’elle-même et de sa capacité à être ta partenaire ! Tous se serviront toujours d’elle pour te toucher Ryô, tu n’y peux rien. Si c’est réellement le bonheur de Kaori (et le tien, au passage…) que tu désires, tu dois la garder près de toi. Mais en l’intégrant complètement cette fois à ce milieu. En acceptant de lui ouvrir ton cœur. En acceptant d’être sincère avec elle. En acceptant de vivre ton amour. Oui, il y a des risques, oui la vie n’est pas simple. Mais ne vaut-il pas mieux vivre moins longtemps peut-être mais avoir vécu une existence forte et intense, que l’on a acceptée et qui nous convienne, qu’une vie que l’on abhorre et qui nous fut imposée par celui que l’on aime ? »  

 

Ryô ne répondit pas, mais la question formulée de cette manière l’avait visiblement remué. Mick n’insista pas, le laissant cogiter un peu à tout ce qu’il venait de lui dire.  

Cinq petites minutes plus tard, ils arrivaient au pied de l’immeuble de Ryô et Kaori.  

« Ryô ? Que fait-on ? On monte ? »  

D’abord seul le silence lui répondit, puis Ryô prononça d’une voix contractée :  

« On monte, Mick. Mais qu’elle ne nous voie pas. »  

Et, aussi silencieux et invisibles que des félins, les deux amis s’engagèrent dans l’escalier.  

 


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