Capitolo 5 :: Nouvelle donne

Pubblicato: 30-01-10 - Ultimo aggiornamento: 30-01-10

Commenti: Coucou les Miss et Misters! Merci pour vos encouragements et vos déductions assez proches de ce qui va suivre. Pour le titre, il y a beaucoup de possibilités commençant par G hihihihihi. Je vous souhaite un bon week-end et une bonne lecture. Bisouss!!

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Depuis qu’il les avait fait rentrer, Ryô était acculé par les jeunes femmes. Il n’arrivait même pas à en placer une. Les sœurs Nogami lui reprochaient d’être le pire homme qui soit, d’être doté d’un manque de jugement ahurissant et de les avoir manipulées.  

Fatigué par tous ces mots et ces reproches dont il ne comprenait pas la cause, le nettoyeur haussa le ton à son tour :  

- CA SUFFIT !! S’écria-t-il.  

Il observa les jeunes femmes le toiser sévèrement, montrant qu’elles n’appréciaient pas d’avoir été interrompues de la sorte.  

Ryô se servit un verre sous l’œil réprobateur de ses invitées surprises.  

- Je vous écoute, dit-il après avoir avalé une gorgée.  

Et le chahut reprit. Les deux jeunes femmes parlaient ou plutôt lui hurlaient dessus en même temps. A part le fait qu’elles lui en voulaient, Ryô ne comprenait rien au pourquoi du comment.  

- UNE A LA FOIS ! Les somma-t-il en allant s’asseoir.  

Saeko et Reika se regardèrent pour savoir laquelle des deux allait commencer. L’aînée des Nogami fit signe à sa sœur qu’elle avait le feu vert pour parler.  

- Tu n’es qu’un TRAITRE !! Hurla la détective les poings serrés sur sa taille contre le nettoyeur.  

- Et que me vaut ce compliment ? Demanda le beau brun à peine ébranlé par cette description.  

- Fais-pas l’innocent avec moi, ça marche pas ! Comment tu as pu me faire ça à MOI !! Je croyais que l’on était une équipe sur ce coup là mais Monsieur préfère jouer coup double ! Tu crois qu’elle vaut mieux que moi sur cette mission ?! Et tu comptais nous le dire quand ?!...  

- D’abord expliques-nous pourquoi tu l’as mise sur cette enquête et cela sans même nous prévenir ? Intervint Saeko, surprise que Ryô puisse volontairement mettre la sœur de Maki en danger.  

- Que je vous explique quoi ? Je ne sais même pas de quoi ni de qui vous parlez ! S’agaçait le nettoyeur.  

Les deux femmes restèrent muettes face à cet aveu qui semblait sincère. Jugeant qu’il était temps de faire la lumière sur le but de leur visite, Saeko sortit un dossier de la pochette qu’elle avait apporté puis reprit :  

- En soutien à votre enquête, une équipe surveille les faits et gestes de Makito. Ils le prennent en filature à chacun de ses déplacements et le photographient avec toutes les personnes qui entrent en contact avec lui afin de connaître l’étendu de son réseau…  

Le lieutenant regardait Ryô, cherchant ce qui le trahirait, ce qui prouverait qu’il savait de qui elle parlait. Mais le visage sérieux et fermé du nettoyeur montrait qu’il attendait qu’elle aille jusqu’au bout de ce qu’elle avait à dire. Saeko su à ce moment que les choses allaient se compliquer et que Ryô serait difficile contenir.  

- Voici la raison pour laquelle, il vous a planté cet après-midi…, lâcha-t-elle en lui tendant les photos. Mon équipe les a suivis mais elle les a très vite semés.  

Ryô attrapa le dossier tendu par la jeune femme et su avant même de voir les photos qu’il n’allait pas apprécier ce qu’il allait découvrir.  

Les photos étaient très claires et il n’y avait aucune ambiguïté sur l’identité de la jeune femme qui sortait de l’immeuble avec Makito. Il s’agissait bien de sa partenaire. Ryô faisait preuve d’un sang froid exceptionnel. Il se disait surtout que ce devait être un malentendu, qu’il y avait une raison valable à ce que supposaient ces clichés.  

- A l’heure où j’ai eu ses photos en mains, Makito n’était toujours pas réapparut… ce qui me fait te demander : est-ce que Kaori est là ? Continua Saeko qui redoutait la réponse.  

- Je ne vois vraiment pas ce qu’il peut lui trouver ! En tout cas tu vas lui dire d’arrêter son petit jeu maintenant car si elle croit pouvoir empiéter librement sur mon terrain de chasse, elle va voir de quel bois je me chauffe !! Menaça froidement Reika qui ne tolérait pas que Kaori puisse être la cause de son échec.  

Ryô n’avait toujours pas desserré les dents. Il avait rangé les photos et fixait les deux jeunes femmes qui attendaient toujours qu’il réagisse.  

Face à lui Saeko, soucieuse des conséquences de ce nouvel élément lié à leur mission et Reika qui ne cachait rien de sa colère vis-à-vis de sa partenaire. Ryô n’en ressentait pas moins la même chose : furieux de ne rien avoir deviné au sujet de sa partenaire et terriblement inquiet de ce que cela laisser présager. En professionnel qu’il était, il ne laissait rien paraître de ce qui l’animait mais il se promit de mettre les choses au clair avec Kaori. Il était d’accord avec Reika sur un point : quoiqu’il y ait entre Kaori et Makito, il fallait que ça cesse et très vite.  

Un bruit de clefs dans la serrure fit comprendre aux trois occupants que l’objet de leurs soucis arrivait enfin.  

Kaori pénétra chez elle avec un sourire radieux qui disparut vite lorsqu’elle se rendit compte que trois paires d’yeux étaient braqués sur elle. Kaori se rembrunit en se rappelant que Ryô était sur une mission avec les sœurs Nogami et de toute évidence elle les interrompait :  

- Faites comme si je n’étais pas là. Lâcha-t-elle en refermant la porte.  

Voyant que personne ne se lançait, Reika démarra les hostilités :  

- As quoi tu joues ? Et fais pas ta sainte ni touche avec moi, je te conseille vivement de t’écarter de notre mission !! Ragea-t-elle à l’encontre de la nettoyeuse.  

Kaori ne comprenait pas pourquoi Reika s’en prenait à elle ainsi mais elle n’avait pas l’intention de se laisser faire :  

- Gardes tes menaces pour quelqu’un que ça impressionne ! Je me moque de ce que vous trafiquez ! Continuez à manigancer, je ne fais que passer !  

Kaori, en plus d’être agressée ouvertement par Reika, se sentait diminuée par les regards et le silence lourd de sens de Saeko et Ryô qui n’avaient pas contredits les accusations portées par la détective. Peu importe ce qu’on lui reprochait, la nettoyeuse ne voulait pas rester une minute de plus dans la même pièce que Reika et c’était aussi dignement que possible qu’elle se dirigea vers les escaliers.  

- Où étais-tu ? Trancha la voix de Ryô. Ou plutôt devrais-je demander avec QUI étais-tu ?  

Kaori n’aimait pas ce ton froid et autoritaire qu’avait employé Ryô. Elle n’aimait pas non plus son regard chargé de colère, de déception et d’un autre sentiment que Kaori n’arrivait pas à identifier. De quel droit venait-il la questionner sur ses faits et gestes ? Après Reika voilà que lui aussi s’y mettait. C’étaient eux qui complotaient dans son dos et pas l’inverse. Est-ce qu’elle leur demandait de lui rendre des comptes ?  

- Cela ne te regarde pas !  

- Cela me concerne si MA partenaire s’accoquine avec un trafiquant !! S’emporta subitement Ryô.  

Il s’était pourtant juré de garder son calme et d’attendre ses explications mais il n’avait pas supporté ce qu’insinuaient ces photos. Et si c’était sérieux avec ce type ? Si Kaori cherchait à s’éloigner de lui avec cet homme ou un autre ? Il ne le supportait pas et malgré lui, il le lui faisait savoir.  

- Un trafiquant ?! Je ne sais même pas de qui tu parles ! Et je ne veux rien savoir !! Pour qui me prends-tu ? Je ne sais pas ce que vous croyez mais vous faites une belle équipe pour ce qui est de faire des reproches insensés ! Répondit Kaori en désignant Reika et Ryô.  

Saeko qui était restée jusque là silencieuse, s’avança vers Kaori pour reprendre le contrôle de la situation. La tension entre chacun était palpable et ce n’était pas ainsi qu’ils allaient régler les choses.  

- Tu étais bien avec Kan Makito cet après-midi ?  

- …  

- J’ai demandé à Ryô de faire équipe avec Reika pour coincer cet homme, il n’est pas celui que tu crois Kaori.  

Avec Kaori, Saeko savait que ces tours de passe-passe ne marcheraient pas. Elle avait donc opté pour la franchise. Elle espérait maintenant que la jeune femme ne se braquerait pas aussi contre elle.  

- Qu’est-ce que tu essayes de me dire Saeko ? Qu’en plus de comploter des enquêtes dans mon dos, vous me surveillez aussi ?  

Kan ne pouvait pas être ce que Saeko et Ryô affirmaient. Kaori ne voulait pas le croire. A aucun moment elle ne s’était posé la question sur les affaires et les transactions qu’il menait, le domaine professionnel n’était pas réellement venu dans la discussion. Tour à tour, elle toisa les personnes face à elle. Kaori était tellement remontée contre son partenaire d’abord parce qu’il la mettait toujours à l’écart de tout, puis contre Reika qui se permettait d’être insolente envers elle sous son propre toit et aussi contre Saeko et son air satisfaisant parce qu’elle donnait cette impression de toujours tout savoir mieux qu’elle.  

- Kaori… ce n’est pas aussi simple…, tenta Saeko. Makito est suspecté de plusieurs crimes, nous tentons de réunir des preuves et t’approcher de lui entrave notre enquête…  

- Je t’interdis de le revoir ! Ordonna Ryô.  

- JE NE VOUS CROIS PAS !! S’énerva Kaori en resserrant son emprise sur la housse contenant la robe que lui avait laissée Kan. Si j’ai bien compris, tu n’as aucune preuve de ce que tu avances Saeko ! Quand à toi Ryô, je n’ai aucun ordre à recevoir de TOI !!  

Si Ryô ne la connaissait pas aussi bien, il penserait qu’elle en pinçait pour cet homme dont elle ignorait tout. Mais Ryô savait que ce qui poussait sa partenaire à réagir ainsi envers lui c’était son comportement désinvolte et supérieur face à elle ainsi que la trahison de l’avoir écartée délibérément d’une enquête. Alors qu’il se voulait protecteur avec elle, elle prenait cela comme une agression directe. Et vu comment le dialogue avait été amorcé cela ne risquait pas de s’arranger.  

- Alors on a un problème. Lâcha Saeko.  

- Je m’en moque ! Débrouillez-vous ! Bonne nuit ! Fit Kaori en montant les escaliers.  

Sa bonne humeur suite à cette merveilleuse soirée c’était complètement envolée. Et maintenant Kaori culpabilisait. Elle avait été aveuglée par sa rancœur contre Ryô et elle ne s’était pas posée une seule fois la question : pourquoi Ryô et Reika se trouvaient à la table de Kan ? Elle ne s’était pas doutée un instant que cet homme pouvait être autre chose que ce qu’il disait être. Pouvait-elle à se point manquer de jugement ? Kaori se prit à espérer que Saeko se trompe au sujet de Kan.  

- Alors tu dois savoir dans quoi tu t’engages ! Prévint Saeko en tendant le dossier à Kaori.  

La nettoyeuse se retourna au son de la voix inquiète et déterminée de la policière. Posant la robe sur la rambarde de l’escalier, Kaori attrapa le dossier. Elle détailla les photos qui la représentaient avec l’homme et se rappela avoir été suivie apparemment par des agents de Saeko. Le silence se fit alors qu’elle tentait de déchiffrer page après page les rapports sur les déplacements de Kan ces derniers mois.  

- Il n’y a là que des dates de voyage mais rien qui ne montre qu’il soit coupable de quoique ce soit, conclut Kaori.  

- Ses transactions et ses déplacements ne sont pas que de banales coïncidences avec les trafics qui se font ici et en dehors du pays. C’est en regroupant des informations que l’on a pu remonter jusqu’à lui. C’est juste que pour le moment, il est assez malin pour brouiller les pistes.  

- Qui te dit que c’est lui et pas un de ses employés qui se sert de son entreprise comme couverture ?  

Saeko reconnut bien là la petite sœur de Maki : optimiste et entêtée.  

- Aides-moi à prouver le contraire alors ?! Demanda soudainement Saeko.  

- Non mais t’as perdu la tête ?! S’indigna Reika.  

- Il est hors de question de la mêler d’avantage !! Grogna le nettoyeur.  

Saeko ne prenait pas garde à ce que lui hurlaient Ryô et Reika. Elle guettait la réaction de Kaori. La proposition qu’elle venait de lui faire ne l’enchantait pas mais Saeko savait au fond d’elle que la réussite de cette enquête dépendait de Kaori. De toute évidence Makito était tombé sous le charme de la jeune femme et toutes les tentatives de Reika pour le séduire resteraient infructueuses. Le lieutenant s’en voulait de la jeter ainsi dans l’arène mais il était trop tard pour reculer. Kaori pouvait atteindre Makito sans éveiller de soupçons. Au mieux, elle réussirait à prouver qu’il n’était peut-être pas directement responsable des accusations portées contre lui, ce que Saeko doutait et au pire, Kaori se rendrait compte par elle-même qu’elle s’était trompée mais dans les deux cas elle serait étroitement surveillée par ses équipes et surtout par Ryô.  

- Ryô, qu’on le veuille ou non Kaori est déjà mêlée à tout ça et après le comportement de Makito à son égard, elle est notre meilleur chance de le coincer ou de l’innocenter !  

- Et notre couverture, t’en fais quoi ? Demanda Reika.  

- Deux équipes valent mieux qu’une…, justifia le lieutenant.  

Même si Ryô reconnaissait qu’avec Reika, ils n’arrivaient à rien de probant de leur côté pour le moment, il était loin d’approuver l’idée saugrenue de Saeko. Il était hors de question que Kaori joue les appâts, il préférait encore tout arrêter.  

- J’accepte !  

Voilà le problème était réglé. Kaori avait choisi. Elle avait feuilleté rapidement le dossier sans s’attarder réellement sur les détails et suppositions des enquêteurs. La soirée passée avec Kan lui revint en mémoire et même si elle n’était pas objective sur cette affaire, Kaori ne voulait pas rester en dehors. Elle avait entraperçut un côté de l’homme que les autres ignoraient. Elle leur prouverait qu’ils se trompaient, tous. Qu’elle pouvait être à la hauteur de ce qu’ils attendaient d’elle. Elle saurait leur montrer que Kan valait mieux que ce qu’ils croyaient.  

- Pour ce qui est des détails…, continua Saeko alors que Ryô et Reika s’emportaient avec véhémence.  

- Nous verrons ça demain, dans la matinée au Cat’s. Pour l’heure, je suis fatiguée…, fit Kaori en quittant le salon et en emportant le dossier avec elle.  

La jeune femme s’enferma dans sa chambre. Elle entendit la porte d’entrée claquée après le départ des deux sœurs et Ryô ne tarda pas à venir frapper à sa porte.  

- Kaori ouvres-moi !  

- Je ne suis pas d’humeur Ryô, on parlera demain !  

- Maintenant ! Fit-il en forçant la porte.  

- Vas-y entres ! Ne te gêne pas surtout ! Ironisa Kaori en le fusillant du regard.  

- Te rends-tu seulement compte dans quoi tu mets les pieds ?! Tu es inconsciente ma parole ! Il suffit qu’un homme te fasse les yeux doux pour que tu tombes dans le panneau ?!  

- Ne me confonds pas avec toi ! Ce n’est pas moi qui cède devant un décolleté plongeant et une paire de jambes dénudées !  

- Ne change pas de sujet !! Cet homme est à la tête d’un réseau qui s’étend dans plusieurs domaines dont on ignore encore tout et ce n’est pas parce qu’il n’a jamais réussi à se faire avoir qu’il est blanc comme neige !!  

- Oh tu sais de quoi tu parles Ryô ! Tu es un enfant de chœur, tu n’as jamais fait d’erreurs TOI ! Malgré ton passé tu n’es pas ce que s’imaginent les gens ! Alors pourquoi pas lui ?! Tout l’accuse alors c’est forcément lui ?! Tout n’est pas tout noir ou tout blanc ! Et s’il y avait une chance pour qu’il ne soit pas coupable, tu y as pensé ? Bien sûr que non, tu prends pour argent comptant tout ce qu’elles peuvent te dire !  

Pourquoi fallait-il toujours que Ryô voit le mal partout ? Et si Kan n’était pas celui qu’il croyait ? Ryô lui-même avait été plusieurs fois pris pour ce qu’il n’était pas ou du moins n’était plus. Kaori refusait de croire que l’homme avec lequel elle avait passé la soirée puisse être ce dont on l’accusait. Il y avait quelque chose de bon en lui, elle l’avait senti.  

Leurs cris retentissaient encore dans la pièce mais le mal était fait. Le silence maintenant prenait place. Ryô avait relevé la naïveté et l’incompétence de la jeune femme à juger d’une personne et elle l’avait relégué au même rang que cette ordure : un homme froid et capable du pire. Comment en étaient-ils arrivés là ? A se dire des vérités qui ne faisaient que les faire souffrir, à presque s’en détester ?  

Ryô ne pouvait pas rester là à la voir le défier de la sorte et prendre fait et cause pour Makito. Il ne comprenait pas pourquoi elle le défendait si ardemment et se sentait capable de l’irréparable s’ils ne cessaient pas de suite leur descente aux enfers. Le regard vitreux, Ryô quitta la chambre puis l’appartement.  

Doucement Kaori referma la porte de sa chambre et se laissa glisser au sol. Les yeux posés sur la robe étendue sur son lit et le dossier posé par dessus, Kaori prenait pleinement conscience de la décision qu’elle venait de prendre : pour la première fois, elle allait contre Ryô. Ils n’étaient plus sur la même longueur d’ondes.  

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