Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 20 :: En territoire ennemi (première partie)

Pubblicato: 03-11-10 - Ultimo aggiornamento: 03-11-10

Commenti: Coucou!! Et non vous ne rêvez pas lol Je me suis dite que vous ne m'en voudriez pas de majer un mercredi au lieu d'un dimanche hihihi. Pour ceux et celles qui comme Phoenix2048 sont curieux d'en savoir plus sur Angel's kiss voici le lien : http://www.1001cocktails.com/cocktails/306/recette-cocktail-angel-s-kiss.html, n'oubliez pas que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et que donc c'est à consommer avec modération. Merci d'être toujours là et j'espère à très vite, biiisouuss!!

 


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Dans l’épaisse végétation luxuriante et indomptable, un animal, sauvage et solitaire, se terrait tapis dans l’ombre. Deux perles d’un noir étincelant fixaient l’invisible. Le corps affaissé à même le sol ressentait chaque vibration le cernant pour mieux anticiper son action. L’ouïe affûtée identifiait chaque son et chaque mouvement aux alentours. Sa respiration calme s’imprégnait de l’ambiance feutrée et de la moiteur des branchages et des buissons. Tellement de temps, tellement d’attente… il était aux aguets. Il était prêt. Il était le chasseur.  

Les yeux perçants le feuillage… les gestes et les pas calculés évitant d’indiquer sa position, il était le prédateur sur les traces de sa proie… ses proies. Il les avait cherchées, traquées maintenant il ne les perdrait plus.  

De sa nature d’homme, il ne restait plus grand-chose : ses yeux avaient pris la teinte significative du chasseur assoiffé par tant d’attente. Sa peau devenue mate par l’imposant soleil comme par le manque de soin qu’il s’infligeait volontairement pour masquer sa présence, se confondait avec les ombres les plus obscures de la forêt. Son visage, envahi d’une épaisse toison broussailleuse, n’exprimait plus que froideur et impatience. C’était cette persévérance qui l’avait mené là. Cette ténacité qui lui avait fait tenir bon. Ce fut presque naturellement que cet être sauvage et solitaire qui sommeillait en lui, avait repris le dessus pour l’accompagner dans ce périple. Tout reposait sur lui et il en était conscient depuis qu’il avait jugé plus opportun de continuer seul sur cette voie. Ensemble, ils étaient repérables. Seul, il passait inaperçu. Ensemble, ils dépendaient les uns des autres pour se protéger. Seul, il ne risquait que sa vie. Ryô avait fait fi de leurs remarques et objections, il avait raison et Mick et Falcon le savaient.  

 

Des jours et des jours qu’ils arpentaient en vain ce large territoire où même absent, Valdes régnait en maître. A la simple évocation de son nom, les gens se muraient dans un silence craintif pour trembler au moindre bruit suspect. Au fur et à mesure que le trio avançait sur le terrain, village après village, la rumeur de leur présence les précédait et ils trouvaient rues désertes et portes closes. Où que soit ce Colonel, il avait un pouvoir indéniable sur ces pauvres âmes. Ryô s’était refusé à continuer ainsi, à attendre un indice ou une aide qui ne viendrait pas. S’il voulait atteindre son objectif il fallait changer la donne et provoquer la chance. Il fallait renouer avec ses racines trop longtemps ensommeillées en lui ; redevenir l’être sans visage et sans émotions qui ne se fiait qu’à son instinct de survie.  

Pour cela, Ryô s’était éloigné de ses compagnons et n’avait pris que le strict minimum, la jungle lui fournissant l’essentiel. A l’écart, il avait pisté et identifié chaque être pouvant habiter cet environnement hostile.  

Enfin sa patience était récompensée. Depuis deux jours il pistait un groupe d’hommes armés qui, malgré le fait de veiller à faire des tours et des détours pour s’assurer de ne pas être suivi, ne lui échapperait pas. Cette bande bruyante, s’enfonçait encore et toujours au plus profond de cette jungle. Les échos de leurs voix rocailleuses et de leurs mouvements brusques lui parvenaient aisément aux oreilles, lui indiquant s’il était trop près ou trop loin d’eux. Ces hommes, vulgaires et méprisants, qui sans nul doute étaient à la botte de Valdes, le mèneraient tout droit à son repère. Bientôt il règlerait tout cela au clair. Ryô se confortait et se renforçait dans l’idée que bientôt ses plus bas instincts pourraient être assouvis lorsqu’enfin il ferait taire ces tumultes qui n’apportaient que peur et souffrance.  

 

Au détour de cette traque qui ne semblait vouloir se finir, apparut enfin un domaine où se hissait une large demeure cernée de divers baraquements et entrepôts, tous très bien gardés. Ryô laissa le groupe y pénétrer et décida d’étudier les alentours et de prendre ses repères avant de s’aventurer lui aussi dans la gueule du loup.  

 

Les hommes entrés dans le campement se dirigèrent directement vers le lieu où leur chef, le Colonel Valdes, régnait d’une main de fer sur ses activités illicites. Ils étaient fiers d’avoir accompli brillamment leur mission et s’apprêtaient à faire livraison de leur « nouvelle marchandise ».  

 

- Vous vouliez me voir ?! C’est chose faite ! Ironisa Valdes en s’approchant de ses hommes.  

 

- Nous…  

 

- Taisez-vous !! Ordonna le Colonel en frappant l’opportun qui avait osé parler sans autorisation. Enfermez-les ! Je m’en occuperais plus tard ! Ajouta-t-il en s’y désintéressant complètement.  

 

Encerclés, les nouveaux prisonniers n’eurent d’autre choix que d’obtempérer. Le premier pénétra dans ce qui paraissait être une cellule en se malaxant le menton et en jurant d’avoir sa vengeance. Quant au deuxième, nettement plus grand que la cage prévue pour l’accueillir, il s’immobilisa sans prévenir prêt à en découdre. Loin d’être impressionné par l’imposante stature de ce dernier, un des mercenaires lui asséna un violent coup de pied derrière le genou qui eut pour effet de faire plier le géant. Quatre autres hommes se ruèrent sur lui et le poussèrent de force à rejoindre son compagnon.  

De longues heures passèrent sans que qui que ce soit ne leur porte une quelconque attention. L’un et l’autre avaient alors décidé de ne pas se fatiguer inutilement et d’attendre le bon moment pour agir. Ils ne purent cependant s’empêcher de dévisager chaque homme qui passaient en espérant que peut-être…  

 

Fourbus et de très mauvaise humeur après avoir passé la nuit dans cette cage miteuse, le duo regarda d’un œil mauvais ce Colonel de malheur s’avancer vers eux.  

Sans gêne, celui-ci toisa ses captifs : le premier ne pouvait pas passer inaperçu par son imposante taille, quant au second, blond et charmeur, il dénotait dans cet environnement.  

 

- Vous me cherchiez ? Me voilà ! Ironisa Valdes d’une voix sèche et grave en se postant devant les barreaux de cette cellule.  

 

- Ce n’est pas de cette façon que j’imaginais un éventuel partenariat…, s’indigna Mick en soutenant le regard dur du Colonel.  

 

Ce dernier claqua des doigts et regarda ses hommes libérer ceux qu’il continuait à prendre pour ses prisonniers.  

 

- Je vous laisse trente secondes pour me convaincre de ne pas vous abattre…, annonça Valdes en vérifiant méticuleusement son arme avant de la braquer sur ce blondinet qu’il trouvait arrogant.  

 

Mick chercha un soutien du côté de Falcon mais celui-ci était occuper à se dégourdir les membres comme si la situation n’était en rien catastrophique.  

 

- Nous venons pour affaire. Commença Mick sans se laisser impressionner.  

 

- Des affaires dites-vous… et qui vous envoie à moi ? Continua Valdes toujours sur la défensive en armant le chien de son arme.  

 

- Luang Ly ! Lâcha Mick sans se démonter alors que Falcon ne bougeait pas d’un cil. J’étais en affaire avec lui mais il a disparu alors que nous allions conclure… m’ayant expliqué la provenance de la marchandise, j’ai décidé d’aller directement à la source mais si vous n’êtes pas intéressé je peux repartir et chercher ailleurs ce qui m’intéresse. Annonça Mick en dissimulant son stress avec un aplomb qui sembla faire son effet sur ce fameux Colonel.  

 

Valdes réfléchissait. Jamais personne n’était remonté jusqu’à lui et Luang ne lui avait rien dit de ses négociations en court au Japon. Valdes repensa au fait qu’il ne lui en avait même pas laissé l’occasion.  

Le temps était suspendu et tous attendaient une réaction de la part de Valdes alors que Mick montrait son impatience :  

 

- Nous savions où, il suffisait de trouver qui ! Ce qui n’a pas été très difficile ! Je n’ai pas fait tout ce voyage pour perdre mon temps et être traiter de la sorte ! Dites-nous où trouver Ly et nous reprendrons avec lui !  

 

- Ne vous emballez pas, Ly est « indisponible » mais je vous trouve bien culotté de me parler ainsi ! Vous n’êtes pas en mesure d’exiger ou d’attendre quoi que ce soit de moi !! Argumenta le Colonel en fixant le regard bleu azur de son interlocuteur.  

 

Autour d’eux les hommes s’étaient attroupés, murmurant et se déplaçant pour ne rien perdre de se duel. Leur chef n’était pas homme à se laisser intimider aussi facilement et cela promettait une belle bagarre en perspective si ces nouveaux venus persistaient sur cette voie.  

Les yeux toujours rivés sur ces intrus, Valdes les sondait. Il cherchait la faille, son instinct le mettant en garde.  

Et soudain il comprit que le danger ne se trouvait pas face à lui. Alors qu’une longue lame aiguisée vint se coller contre sa gorge et que Valdes fixait intensément ses visiteurs, ses hommes réagirent à cette attaque en pointant de leurs armes l’étrange duo ainsi que cet inconnu qui avait pris leur chef en otage.  

 

- Dis-leur de baisser leurs armes où je ne donne pas cher de ta peau ! Souffla une voix froide et mesurée aux oreilles du Colonel.  

 

- Vous croyez qu’en me menaçant ou même en me tuant vous obtiendrez ce que vous êtes venus chercher ?! Articula Valdes sans se soucier de cette menace. Regardez donc autour de vous et estimez bien vos chances !! Railla-t-il alors que la lame se faisait plus pressente sur sa peau.  

 

- Sache que je ne débarque pas à l’improviste ! On rentre ici comme dans un moulin et j’ai largement eu le temps de préparer cette rencontre !! Nargua ouvertement ce troisième homme.  

 

Un long silence s’en suivit alors que personne ne semblait vouloir faire évoluer cette situation.  

 

- Je veux juste que vous sachiez que nous ne sommes pas là pour plaisanter. Nous savions à qui nous attendre et le marché que nous sommes venus conclure est des plus sérieux. Ne nous sous-estimez pas… vous pouvez refuser mais dans ce cas nous devons nous assurer de pouvoir quitter le pays sans souci. Lâcha Mick à son tour.  

 

Décidément ces hommes étaient très surprenants et n’avaient pas froid aux yeux. Malgré sa posture délicate, Valdes les estimait déjà. Ils étaient de sa trempe et cela méritait son intérêt.  

 

- Très bien, pourquoi ne pas commencer par plus faire ample connaissance de manière plus civilisée ? Proposa-t-il sans pour autant essayer de se défaire de l’emprise de celui qui le tenait toujours à sa merci.  

 

Laissant passer quelques secondes, Mick fit un signe de tête, demandant ainsi à Ryô de relâcher sa prise. Celui-ci ne semblait pas très emballer à cette perspective mais se résigna quand même à s’éloigner de Valdes pour rejoindre le duo tandis que Valdes rappelaient ses hommes à l’ordre.  

Intérieurement Mick en fut soulagé. Depuis quelque temps déjà il trouvait Ryô de plus en plus incontrôlable et cela l’inquiétait. Mais ce qui comptait pour l’instant c’était que leur plan ait fonctionné.  

 

Sachant la population à la botte de Valdes, plus par peur d’éventuelles représailles que par réelle dévotion envers cet homme, celui-ci avait du très vite savoir que des étrangers étaient à sa recherche. Se sachant « demandé », Valdes n’allait pas rester sagement à attendre et Ryô avait alors eu une idée : se séparer. Pendant que Mick et Falcon continueraient leurs recherches, Ryô resterait en retrait, en tant que simple observateur. Et il avait deviné juste, leur tactique avait fonctionnée. Valdes avait fini par envoyé des hommes à leur rencontre. Ils leur avaient suffi de se laisser conduire patiemment, Ryô devant par la suite les infiltrés. Ils jouaient leur réussite sur un coup de bluff mais comme Ryô avait vu juste, cela suffisait pour entrer en contact avec ce Colonel et mettre un pied dans ses affaires.  

 

Attablé autour d’une table, Mick se présenta comme la tête de l’équipe, Falcon comme son garde du corps et Ryô son bras droit. Valdes répondit en étalant son pouvoir au-delà de cette jungle. Il invita par la suite ses nouveaux invités à découvrir son territoire et ce fut d’une fierté non dissimulée qu’il énuméra « ses champs » d’action. Les hauts arbres alentours dissimulaient une grande étendue de champ de coca où s’activaient hommes et femmes sous un soleil de plomb.  

 

Ryô porta son regard sur chaque forme qu’il pouvait distinguer. La fatigue, la chaleur et les courbatures se lisaient sur chaque visage de cette main d’œuvre gratuite que Valdes obligeait à travailler pour lui. Ryô ne ressentait rien. Il ne percevait aucune aura significative mais les lieux étaient vastes, il leur restait encore beaucoup à chercher.  

 

Valdes était un homme sûr de lui. Il tenait ses hommes et tout le campement d’une main de fer. Celui-ci leur avait fait faire le tour du propriétaire. La majorité de ce qui composait son armée étaient des bandits et des villageois qui n’avaient d’autre choix que d’être à ses ordres.  

Alors qu’ils arrivaient au terme des présentations des lieux, une alarme retentit. Elle sonnait la fin d’une longue journée de labeur. Valdes les invita donc à s’installer aussi confortablement que possible. Mick voulu engager leur conversation sur un sujet plus précis mais le Colonel n’était pas désireux de parler affaires ce soir et leur expliqua, que pour leur sécurité, il valait mieux ne pas s’aventurer la nuit dans ce camp. Bien sûr Ryô n’en tint pas compte et dès les premiers signes de sommeil de leurs hôtes, le trio commença ses fouilles dans le plus grand silence.  

Deux jours et trois nuits de recherches et d’observation ne leur permirent pas d’avoir un quelconque indice sur la présence de la jeune femme en ces ternes lieux.  

 

- Je ne voudrais pas casser l’ambiance mais…, osa Mick alors que la petite équipe se retrouvait au calme sous leur tente.  

 

- Elle est là ! L’arrêta Ryô le regard vide mais noir et visiblement les nerfs à vifs.  

 

- On a couvert la quasi-totalité du camp et rien ! Comment sais-tu qu’elle est là ?!  

 

- Je le sais c’est tout !! Il serait peut-être temps que tu le fasses parler sur ses activités annexes ! S’énerva Ryô d’un air menaçant envers son allié.  

 

- Parce que maintenant c’est de ma faute si on avance pas ?! Ce gars est un vaniteux mais dès que j’essaye une approche il sent le piège ! Je fais ce que je peux figure toi ! S’énerva à son tour Mick.  

 

Falcon du intervenir pour calmer les esprits avant qu’ils n’en viennent aux mains. La situation les frustrait tous mais il ne fallait pas céder maintenant. Ils savaient en agissant ainsi que ce ne serait pas chose aisée d’obtenir ce qu’ils cherchaient. Le calme revint lorsqu’ils perçurent des mouvements autours de la tente :  

 

- Ce soir, nous fêterons notre nouvelle collaboration Messieurs ! Sourit Valdes en pénétrant sans prévenir. Et pour vous mettre en appétit, je vais vous faire l’honneur de vous montrer mes plus belles « gourmandises » ! Ajouta-t-il à l’attention de Mick dont il avait bien deviné les sous entendus quand à une éventuelle autre marchandise tout aussi enivrante.  

 

Suspicieux sur ce que Valdes leur réservait, ils le suivirent à l’extérieur. Ils traversèrent le camp et contre toute attente, après avoir dépassé une rangée de grands baraquements de tôles, ils traversèrent une large barrière végétale qui cachait un autre petit campement où se trouvaient mélangé des femmes du pays et certaines étrangères. Comment avaient-ils pu passer à côté de ça ? Cet endroit était très bien caché aux yeux de tous. Il y régnait un certain calme qui contrastait avec la peur qui animait ces regards quelque peu hagards. Se renseignant auprès d’un des hommes qui surveillait les allées et venues en ce lieu, Valdes semblait chercher quelque chose de précis.  

 

- Nous choisissons bien notre moment…, sourit Valdes après avoir obtenu les informations tout en menant le petit groupe composé des nettoyeurs et de ses hommes un peu plus loin dans la forêt alentour.  

 

Au détour d’un sentier, ils arrivèrent à une petite crique alimentée par une chute d’eau provenant des montagnes avoisinantes. S’y trouvaient plusieurs hommes armés qui veillaient vicieusement sur les quelques femmes qui se lavaient. A leur arrivée, elles prirent peur et sortirent de l’eau en ce regroupant sur le bord. Toutes sauf une.  

 

- Je me suis dit qu’un peu d’animation ce soir vous serait agréable… Américaines, Russes, pour la plupart elles ne sont pas farouches…, détailla Valdes fier de son effet de surprise.  

 

- Et celle-ci, fit Ryô en désignant celle restée au fond de la crique après avoir longuement observé chacune des captives.  

 

Cette femme était de dos, les cheveux mouillés lui arrivant aux épaules. Elle portait un corset et le reste de son corps était caché sous les eaux. Sa peau était dorée et à cette distance il percevait un être fragile. Elle n’avait pas bougé depuis leur arrivée, restant totalement immobile sous un jet d’eau naturel près de la paroi de pierre. Elle semblait attendre sans se soucier de ce qui l’entourait. L’aura de cette femme était troublante, à la fois craintive et assurée.  

Ryô entendit les hommes rire et se demanda ce qu’il avait pu dire d’aussi drôle. Mick et Falcon aussi attendaient de pouvoir comprendre.  

 

- Celle-ci, fit Valdes, elle n’est pas à vendre mais si vous voulez l’approcher… je vous en prie faites. Proposa-t-il comme un défi.  

 

Ryô hésita un bref instant en regardant tour à tour les femmes apeurées et ses amis. Un dernier regard en direction de Valdes le convainquit d’avancer. Alors qu’il s’approchait du bord, la jeune femme disparut sous les eaux. Il s’agenouilla au rivage en cherchant un mouvement qui désignerait la présence féminine. S’abaissant toujours plus près à la surface, Ryô se sentit empoigné et chuta malgré lui dans la crique, entraîné de force vers le fond.  

Il sentait deux mains agrippées fermement ses vêtements et le tirer toujours plus profondément. Il ne distinguait pas le visage de son agresseur avec les cheveux plaqués au visage mais ces yeux, qui le fixaient, il les connaissait, il les reconnaîtrait entre milles. Cette couleur noisette qui les nuançait avait terni mais c’était bien elle, Kaori.  

 

Elle avait senti plusieurs ombres se rapprocher. Encore des visages qu’elle ferait semblant de ne pas voir pour ignorer leurs regards sales et leurs pensées lubriques. Il était courant que certains viennent les observer elle et les autres femmes lorsqu’elles étaient démunies et éreintées après ces journées qu’elles passaient dans la sueur, la chaleur et l’avidité de ses hommes qui les convoitaient.  

Elle se mettait toujours en retrait et faisait comme si ils n’étaient pas là. Elle n’avait que ce bref instant de calme avant qu’à nouveau les rires gras et les gestes forcés ne reprennent possession d’elle. Alors, ils pouvaient se rincer l’œil tant qu’ils voulaient du moment qu’ils lui laissaient ce semblant de paix. Mais elle avait senti que Valdes était là lui aussi et cela ne présageait jamais rien de bon. Il avait encore quelque chose à prouver mais à qui ? Elle percevait d’autres auras sans pour autant réussir à les cerner. Son corps s’était même crispé comme s’il se souvenait sans vouloir y croire… combien de fois avait-elle cru, rêvé et espéré que tout soit différent pour qu’en fin de compte elle ne plonge encore plus dans la folie.  

Voilà, comme elle s’y attendait une des ombres s’était détachée du groupe mais ce n’était pas Valdes. Cet homme voulait sûrement s’amuser alors elle lui en donnerait pour son argent, avait-elle pensé avant d’emplir ses poumons d’air et de se laisser immerger sous l’eau.  

En quelques brassées, elle avait rejoint le bord sans marquer ses mouvements et elle avait piégé cet inconnu avec elle au fond de la crique.  

 

A la vue de Ryô emporté sous les eaux, Mick tenta un mouvement vers le bassin mais Valdes l’en empêcha :  

 

- Voyons ce que votre homme de main a dans les tripes !  

 

Sous l’eau, la jeune femme crut mourir. A force tous ces ennemis avaient ce même visage, terne et repoussant. L’imaginer en ces lieux montrait qu’elle était devenue folle… et pourtant les mains qu’elle sentait sur ses bras étaient les siens mais ce visage était méconnaissable… pourtant ces prunelles sombres qui la fixaient étaient les siennes. Kaori laissa échapper son air quand elle comprit qu’il était là, pas seulement dans sa tête ni dans son cœur, mais là physiquement et réellement dans cette eau qui allait avoir raison d’elle si elle ne remontait pas.  

 

Il discernait enfin son visage. D’abords crispés et froids, ses traits se détendirent un court instant sous la surprise. Il sentit les fines mains le lâcher pour tenter de remonter à la surface, elle allait manquer d’air mais c’était lui qui maintenant ne voulait plus la lâcher alors il l’agrippa à son tour et plaqua sa bouche contre la sienne. Il la sentit se débattre, ne comprenant pas son geste avant d’accepter ce qu’il lui offrait : de l’air, son souffle de vie pour qu’elle reste près de lui.  

Elle se calma pour économiser ses forces et reprendre ses esprits. Il avait posé ses mains sur son visage et ne cessait de la fixer intensément. Elle osa à nouveau poser ses mains sur son torse dont une sur son cœur pour sentir les battements saccader de l’homme qui n’était plus un souvenir lointain.  

Etait-ce l’effet des rayons du soleil à travers l’eau mais Ryô crut discerner des larmes sur ce visage dont jamais il n’oublierait les traits. L’espace d’un instant Ryô crut même voir du soulagement et de la tendresse dans ce regard noisette qui soudainement semblait lui demander pardon avant de se muer en quelque chose de froid et d’imperceptible.  

 

Aussi agréable et réconfortant que soit ces retrouvailles, Kaori n’oubliait pas où elle était et qui attendait au-delà de la surface d’eau. Redevenant à nouveau celle qu’elle avait appris à devenir, elle attira plus près d’elle encore cet homme lui asséna sans hésiter un brusque coup de genou dans le ventre. Ce geste inattendu eu l’effet escompté et alors que sa victime lâchait prise, elle remonta à la surface. Elle guetta ensuite le retour de sa proie et sans lui laisser l’occasion de se rendre compte de ce qu’il se passait, elle se posta derrière lui, tout contre son dos. Une main maintenait son large torse alors que l’autre lui faisait relever la tête, dévoilant ainsi ce que Kaori apposait contre son cou.  

 

Ce dernier pouvait sentir un métal froid et affûté contre sa peau. Que faisait-elle ? Pourquoi faisait-elle ça ? Elle savait que c’était lui… elle l’avait reconnu, il en était certain et pourtant s’il bougeait, oserait-elle aller au bout de son geste ? Il ne voulait pas le découvrir. L’aura de la jeune femme avait à nouveau changé : déterminée et violente.  

 

Mick fut soulager de voir Ryô émerger mais déchanta vite en reconnaissant la jeune femme derrière lui et qui le menaçait d’une lame de rasoir sans sourciller avec un regard dénué de toutes émotions à part la haine.  

 

Valdes, lui s’amusait. Il savait qu’elle ne se laisserait pas faire. Elle était certes plus obéissante mais elle lui réservait toujours une surprise et là il n’en attendait pas moins d’elle mais il décida qu’il était temps de mettre un terme à ce jeu :  

 

- Lâche-le ! Crois-tu que ce soit une façon d’accueillir nos nouveaux invités ? S’indigna-t-il faussement. Penses à notre accord…, lui conseilla-t-il.  

 

Ryô sentit Kaori se contracter avant de le repousser pour s’éloigner de lui. Elle se hissa sur le bord sous les regards ahuris de Falcon, Mick et Ryô. Ce dernier se décida lui aussi à sortir de l’eau. Il la regarda revêtir un robe par-dessus le corset et ce qu’il restait d’un jupon avant qu’elle ne se dirige vers Valdes sans prêter une quelconque attention aux nouveaux venus.  

 

- Montres-moi ce que tu caches ! Fit Valdes en arrêtant Kaori à sa hauteur.  

 

Elle le fixait droit dans les yeux et tendit sa main dans laquelle se trouvait encore la lame.  

 

- Où as-tu eu cela ?! En as-tu d’autres sur toi ?!  

 

- Je n’y peux rien si tes hommes laissent traîner leurs affaires alors ne viens pas te plaindre quand l’un d’entre eux ne se réveillera pas ! Cracha-t-elle pour toute réponse.  

 

- Que vais-je faire de toi ? Lâcha-t-il pensif alors qu’il encerclait la main de Kaori dans la sienne et que de l’autre il repoussait doucement ses cheveux humides.  

 

Se faisant, il referma sa large paume sur celle de Kaori qui tenait le petit bout de métal affûté. Elle tressaillit en sentant le métal déchirer sa peau mais ne prononça aucune plainte. Elle avait appris à retenir ses cris et à contenir sa rage. Il ne la relâcha que lorsque deux minces filets de sang s’en échappèrent. Rouvrant la fine main maintenant marquée de deux entailles aux dimensions de la lame, il récupéra celle-ci :  

 

- On reparlera de ça plus tard, en attendant vas voir le toubib, je ne voudrais pas que ça s’infecte ! La poussa-t-il violement.  

 

Le regard fixe et les poings serrés, Ryô voyait rouge. Il était tendu à l’extrême et s’il avait été armé, le sort de Valdes serait déjà réglé. Il y avait entre Kaori et cet homme un jeu malsain et macabre dans lequel Kaori se jetait à corps perdu en toute connaissance de cause.  

Elle ne fit aucun geste ni même un signe vers Ryô mais avant de s’en aller avec les autres jeunes femmes sous bonne escorte comme si tout cela était des plus naturels, elle s’adressa directement à lui :  

 

- Quand à vous, ne vous méprenez pas… la prochaine fois je pourrais être mon clémente !!  

 

Le sol sembla s’ouvrit sous ses pieds alors que son cœur se broyait sous le choc. Il s’était attendu à beaucoup de choses mais pas à ça. Il y avait une cassure en elle, et entre eux, qui risquait de tout mettre en péril. A cet instant, Ryô se haïssait. Il haïssait la terre entière. Il avait envie de la rattraper, de la secouer, et de lui faire réaliser que rien n’était perdu, qu’il était là.  

 

- Elle est belle n’est-ce pas ? Reprit fièrement Valdes en observant le regard appuyé de Ryô sur Kaori qui s’éloignait, loin d’imaginer les réelles pensées de l’homme. Mais méfiez-vous, ne lui tourner jamais le dos, c’est une vraie furie… mais tellement délicieuse, se délecta-t-il. Si vous êtes intéressés, faîtes-le moi savoir mais sachez que celles qui me restent sont bien trop rares pour les céder aussi facilement…, ajouta-t-il un sourire en coin en reprenant aussi le chemin du campement.  

 

Ryô fixait Valdes et imaginait déjà mille et une manières de le tuer doucement, à petit feu. Cet homme allait mourir de ses mains et Ryô se réjouissait d’avance à cette idée.  

 

 


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