Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common everyday expressions. - PG: Parental Guidance Sugges ...

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 23 :: Tout a une fin…

Pubblicato: 19-12-10 - Ultimo aggiornamento: 20-12-10

Commenti: Coucou! Et voilà c'est le dernier chapitre de Mission G... pour être sincère, au départ le "G" n'avait pas forcément de signification précise à part peut-être Grisaille, je vous laisse le soin de définir autrement mais avec le recul je dirais aussi Gentillesse, Générosité et Grandeur d'âme. Je trouve que ces mots vont aussi bien à l'histoire qu'à vous tous qui m'avez accompagnée et encouragée tout au long de l'histoire : Hcity-Nodino-Maître Yoda, Kaori62, Saoria, Indya, Fankaori, Tenshi, Yael, Grisou, Phoenix2048, Aya, Saintoise, Paty, Toto, Wilo, Kawai, Irina, Lana, Mariska, Stef50, Macema, Kaoridu86, M.K., Lilie02, ROAN, Tamara, Kiki, Anna, Nanou, Noiny, Rowane, Didinebis, Thalia, ANGELIQUE, Indiana, Zaza, Ryochou, Stella, Shamane, Lauraw, Rivière, Didyth, Kit et ma Béta de choc Cris. D'ailleurs c'est à elle que vous devez ce dernier chapitre que je voulais comme une surprise pour la remercier de sa patience et de sa persévérance. Et comme une surprise est une surprise, bonne ou mauvaise ça reste une surprise alors ne soyez pas trop sévère avec elle pour vos réclamations hihihihihi. Je vous souhaite à tous et à toutes de très belles fêtes de fin d'année, beaucoup de joie et de rire. BIIISOUUUSS!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

De doux rayons de soleil caressaient son visage. Les bruits environnants étaient calmes et rassurants. Pourtant elle était encore là-bas.  

Ouvrant doucement les yeux, Kaori eut une désagréable sensation en sachant par avance que plus jamais une de ses journées, aussi ensoleillée soit elle, n’aurait le goût de l’insouciance. Elle se sentait seule. Elle était seule.  

Observant la chambre où elle se trouvait, elle comprit que personne n’était resté auprès d’elle. Il n’était pas resté. « C’est sûrement mieux ainsi… », pensa-t-elle amèrement. Il n’y avait eu ni larmes ni cris. Il ne lui avait rien répondu et elle ne lui avait rien demandé.  

Elle se redressa sur son lit et fixa le fauteuil où elle croyait s’être endormie la veille. Elle se souvenait parfaitement s’y être installée et alors qu’il se trouvait à genoux devant elle, plein d’espoir et de tendresse, elle avait vu son regard changé par ses propos.  

Serrant nerveusement les draps entre ses mains, Kaori s’en voulait de lui avoir fait tant de mal en si peu de mots alors qu’il avait tout risqué pour elle. Il ne méritait pas cela après tout ce qu’il avait fait… mais les choses avaient changé.  

Elle n’était plus la même, elle le savait et Ryô devait le savoir aussi.  

 

Inspirant un grand coup pour refouler les larmes qui menaçaient de revenir, Kaori se leva et se dirigea vers la petite salle de bain attenante à la chambre.  

Ses pieds nus sur le carrelage froid lui firent une étrange sensation. Elle n’était plus sur le sol terreux de ce pays lointain. Touchant de sa main le mur, elle observa longuement cette pièce. C’était étrange d’avoir de vrais murs autour de soi et non de la toile ou de la tôle. Personne derrière la porte à guetter ses faits et gestes. Elle pouvait respirer et prendre son temps sans appréhender une quelconque irruption. Malgré cela, elle se tenait sur ses gardes.  

Face à elle se dressait un miroir que jusque là elle avait soigneusement évité de regarder. Mais elle ne pouvait plus échapper à l’image impitoyable qu’il lui renvoyait.  

Ses yeux vides qui la dévisageaient sans scrupules. Ses cheveux plus longs et désordonnés. Sa peau plus foncée que d’ordinaire. Ce pays avait fait d’elle une autre femme, farouche et craintive. Elle ne se reconnaissait plus.  

Continuant son inspection, Kaori défit la blouse qu’elle laissa chuter au sol. Au travers du miroir, elle discerna chaque parcelle de son corps. Méticuleusement, elle laissa courir ses doigts sur cette peau devenue étrangère. Les hématomes ici et là, n’étaient que la partie visible de ce qu’elle avait enduré. Et pourtant elle voyait sur les zones qui faisaient son intimité d’autres marques qui resteront à jamais indélébiles. Sur ses propres mains, Kaori vit se superposer celles plus larges et néfastes de Valdes, ses yeux avides et son sourire sournois. Cette apparition l’immobilisa et lui coupa le souffle le temps qu’elle se souvienne.  

 

- Tu es mort !! Hurla-t-elle en frappant des poings cette surface lisse et réfléchissante.  

 

Des fissures apparurent. Une multitude de Kaori se reflétaient dans ces débris. Laquelle était encore là ? Qu’étaient devenus ses rêves et ses espoirs ? « Il » avait tout brisé. Voulant fuir ces images et ces pensées qui l’envahissaient, Kaori fixa ses mains où de petits éclats avaient laissé des traces. Machinalement, elle pénétra dans la cabine de douche et actionna les robinets. S’adossant contre la vitre, elle se laissa glisser et se recroquevilla sous le jet d’eau. Elle se croyait en sécurité mais ce n’était qu’illusion. « Il » était toujours là, dans sa tête… sur sa peau. Elle n’était pas seule. « Il » ne la laisserait jamais seule.  

 

 

Il n’avait pas pu s’éloigner d’elle tout comme il n’avait pas su rester auprès d’elle. Où trouver la bonne mesure dans ce conflit ?  

Quand Ryô avait repris un semblant d’esprit après cette annonce, ce n’était que pour constater que Kaori s’était à nouveau détournée de lui pour s’assoupir. Son sommeil paraissait plus calme. Sûrement libérée, la jeune femme se laissait aller à des songes, qu’il espérait plus agréables que cette réalité. En trois mots, elle lui avait transmis ses doutes et ses craintes. Et maintenant ? Est-ce que la suite dépendait de lui ? D’elle ? Il aurait voulu la réveiller pour en savoir plus. Pour savoir ce qu’elle attendait de lui après ça. Mais il ne pouvait pas. C’était au dessus de ses forces de mener cette bataille là.  

Soulevant doucement ce corps endormi, Ryô la garda longuement dans ses bras. Il observa ce petit bout de femme calé contre lui. Il su à ce moment qu’il avait déjà ressenti ce changement en elle quand il l’avait enfin retrouvée. Il n’avait simplement pas voulu l’accepter.  

Lentement, il la porta jusqu’à son lit. Il la borda et sortit de la pièce le cœur à vif.  

 

Fuir aurait été un moyen sûr d’échapper à tout cela. S’évanouir dans la nuit et recommencer une vie terne et solitaire ailleurs. De faire comme si ne rien n’était… comme s’il ne l’avait jamais rencontrée. Mais pouvait-il oublier Kaori Makimura et la laisser affronter ses tourments seule ? Il ne le voulait pas. De ça il en était certain.  

 

Alors il avait refermé la porte de cette chambre et était resté là sans savoir où aller. Assis contre cette porte, il avait tenté de comprendre. Mais la nuit ne l’avait pas plus aidé à y voir clair. Il se sentait tiraillé entre rage, colère et impuissance. Il aurait voulu extérioriser tout cela mais sur qui ou quoi ? Il avait voulu espérer que tout cela ne soit qu’un passé qu’ils laisseraient derrière eux mais ce passé les poursuivait.  

Il sentait s’insinuer dans ses veines cette culpabilité dévastatrice. Cette haine de lui-même pour avoir laissé le pire se produire. Il vivait cela au travers de Kaori mais il en ressentait la même intensité. Si elle souffrait, il souffrait. Et pourtant contre toute attente c’était elle qui lui avait donné le coup de grâce. Il aurait du suivre son instinct et tuer de ses mains cette bête immonde… peut-être en ressentirait-il maintenant un certain soulagement.  

Ryô regarda le soleil se lever, à la fois déterminé à affronter ce que l’avenir lui réservait et, ce qui était nouveau pour lui, effrayé à l’idée que Kaori ne le laisse pas faire.  

Des mouvements derrière la cloison lui firent comprendre que l’objet de ses pensées venait de se lever. Cela ne lui laissait que peu de temps avant que Doc ne commence ses visites et il voulait mettre les choses à plat avec Kaori. Il en avait pris la décision et s’en était fait la promesse, il serait là à ses côtés qu’elle le veuille ou non. Tout ce qu’il avait enduré et ressenti en son absence n’était rien si aujourd’hui il ne menait pas à terme ce qu’il avait commencé avec elle. Vivre.  

 

Se relevant, Ryô toqua à la porte et n’obtenant aucune réponse, il pénétra de lui-même.  

Le lit était défait. La chambre était vide. Des bruits étouffés attirèrent son attention vers la salle d’eau. Il devrait patienter pour lui parler. Ryô alla s’asseoir sur le lit qui était encore empreint de la chaleur et de l’odeur de sa partenaire. Il caressa les draps et huma ce parfum. Il se souvenait de leur nuit et du réveil solitaire qu’il avait vécu. Ce simple geste eu pour effet de le conforter dans son choix. Il ne voulait plus être seul, sans elle. Il avait besoin d’elle, il le savait maintenant. Elle avait besoin de lui et il allait le lui faire comprendre. Il voulait croire qu’ensemble, ils pourraient tout surmonter. Ryô n’était plus le même homme depuis elle, Kaori devait le voir.  

 

Un bruit violent de verre brisé et un cri le firent se précipiter vers la salle de bain. Il posa sa main sur la poignée et ressentit comme une décharge. Tant de tristesse et d’amertume émanaient au travers de cette cloison. Avait-il le droit d’y pénétrer alors qu’elle s’y était réfugiée ?  

Il entendit l’eau coulée abondamment. Il devina les larmes s’y mêler. Apposant son front contre la porte, Ryô ne bougea pas et partagea en silence cette souffrance insupportable.  

 

Soudainement Ryô recula. L’eau s’était tarie. La poignée se tournait. La porte s’ouvrit. Et il la vit. Emmitouflée dans un peignoir blanc, Kaori avait les yeux rougis et le souffle court. Lorsqu’à son tour elle le vit, elle resserra les pans de son vêtement et son regard perdu se mua en regard haineux.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là ?! Lança-t-elle en cherchant de quoi se couvrir encore plus.  

 

Kaori se sentait comme prise en faute. Encore une fois quelqu’un guettait ses mouvements. Elle sentait ses yeux la déshabiller, la questionner, la harceler.  

 

- Tu croyais peut-être qu’après la bombe que tu as lâchée hier, j’allais en rester là…, répondit Ryô en tentant de garder son calme pour ne pas rentrer dans les réflexes qu’elle avait acquis : agresser avant d’être agressée.  

 

- C’est pourtant votre manière de faire. Dire les choses telles qu’elles sont peu importe les conséquences qu’elles entraînent !  

 

- Ne me confond pas avec lui ! Tiqua Ryô au mot « votre ». Je ne suis pas ce genre d’hommes… depuis le temps tu devrais mieux me connaître…  

 

Ryô avait envie de toucher sa peau, de la prendre dans ses bras… et sans même s’en apercevoir ce fut ce qu’il fit. Il s’approcha d’elle et l’encercla de ses bras. Il plongea son regard dans le sien et doucement apposa ses lèvres aux siennes.  

Il avait fermé les yeux pour savourer ce qu’il pensait être un baiser tendre et prometteur… il voulait la protéger et se rassurer mais ce qu’il ressentit le terrifia : froide et sans émotions, la jeune femme ne répondait pas à son appel. Lorsqu’il ouvrit les yeux ce fut pour trouver ceux de Kaori, grands ouverts qui le fixaient sans le voir, attendant que ce supplice prenne fin. Il recula.  

 

- Pourtant vous n’êtes pas si différent… vous prenez ce qu’il y a à prendre…, répondit-elle d’une voix éteinte. Même allure, même passé, vous voyez les femmes pour ce qu’elles ont à vous donner ! L’un comme l’autre vous avez cherché à faire de moi ce que je n’étais pas, une femme soumise et obéissante à vos règles !… toutes ces années où tu m’as rabaissée n’ont fait que me préparer à ce qu’il m’a faite endurer ! Alors je dois peut-être te dire merci ?! Ironisa-t-elle.  

 

- Non mais tu entends ce que tu dis ?! S’emporta Ryô en attrapant Kaori par les épaules. Lui et moi sommes très différents ! Ne fais pas ça ! Ne me compare pas à lui ! Si j’avais pu prévoir ce qui allait se passer, jamais je ne t’aurais laissée risquer ta vie ! Je n’ai jamais voulu te faire souffrir ! Mais ne renie pas ce qu’il s’est passé entre nous ! Je ne te laisserais pas faire ! Cette nuit que nous avons passé ensemble est de loin la plus importante de ma vie ! Je suis revenu à la vie cette nuit là…  

 

- … et moi je suis morte peu de temps après…, ajouta Kaori en s’éloignant de Ryô. Je suis devenue une femme entre tes bras mais entre les siens je suis devenue une ombre… je ne suis même pas sûre de comprendre ce qu’il s’est passé ni même d’en accepter les conséquences alors qu’est-ce que je pouvais attendre de toi en te révélant mon fardeau ! Encore une fois je te mets dans une situation impossible !! Depuis le début tu étais contre le fait que je m’implique… et comme d’habitude je n’en ai fait qu’à ma tête ! Le personnel et le professionnel ne font pas bon ménage et je ne le réalise qu’aujourd’hui. Du coup tu es venu une énième fois me sauver ! Même si sur ce coup j’ai fait fort tu ne peux pas tout arranger ! Mais vas-y montre-moi comment tu vas régler tout ça !! Le lança-t-elle au défi.  

 

- Tu devrais savoir que je n’abandonne pas aussi facilement ! On trouvera une solution ! Mais… qu’attends-tu de moi Kaori ?  

 

- A moins que tu ais une machine pour remonter dans le temps, tu ne peux rien pour moi !!  

 

- Crois-moi si je le pouvais je reviendrais en arrière pour empêcher tout cela mais en aucun cas je n’effacerais ce qu’il s’est passé entre nous !!  

 

Kaori sourit, amèrement.  

 

- Quand Mary m’a révélée ton passé… j’étais loin très loin de réaliser la portée de ses mots. Je peux aujourd’hui mesurer pleinement la misère et l’horreur de ce que tu as vécu… nos rôles ne sont pas les mêmes… moi captive et toi guérilléro… malgré moi je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que tu as eu à faire pour survivre à cela… tu as été l’un des leurs et tout ce que cela implique. Je les ai vu faire Je ne te juge pas, tu n’as pas eu le choix. Je réalise seulement ton parcours… tu t’es sûrement fait une raison depuis longtemps mais moi… moi j’avais des rêves et j’imaginais ma vie autrement ! C’est toi-même qui me l’as appris : on ne peut pas sauver tout le monde ! Je ne peux pas être sauvée !! C’est trop tard Ryô ! Tu es arrivé trop tard !! Cria-t-elle hors d’haleine.  

 

Ryô était effaré devant ce bilan que Kaori faisait de lui. La fixant plus intensément, il refusait d’accepter ses dires. Il valait mieux que ça, c’était ce qu’elle lui avait appris.  

 

- J’ai traversé la planète pour te retrouver alors désolé de te décevoir mais je n’en resterais pas là !  

 

- VAS-T’EN !!! Ragea-t-elle.  

 

- Je n’irais nulle part sans toi !!  

 

Alarmer par tous ces cris qui emplissaient soudainement la clinique, Doc se précipita vers la chambre de sa patiente. En y entrant, il ne s’attendait pas à découvrir Kaori et Ryô à se dévisager de la sorte. Kaori était hors d’elle, ses yeux lançant des éclairs alors que Ryô se dressait devant elle, tout aussi tendu et nerveux.  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Osa-t-il.  

 

- Dites-lui de s’en aller !! Faites le sortir !! Implorait Kaori.  

 

- Restes en dehors de ça ! Siffla sèchement Ryô.  

 

- Vous ne réglerez rien de la sorte ! Tenta Doc.  

 

Seul, le médecin ne pourrait rien tenter contre le nettoyeur. Comme si ses pensées avaient été entendues, il vit avec soulagement Mick et Kazue arriver à leur tour.  

Sans même chercher à comprendre, Mick s’interposa entre Ryô et Kaori. La tension qui régnait dans cette chambre valait toutes les explications.  

 

- Ryô, viens avec moi ! Demanda fermement Mick en attrapant son ami par le bras. Ne m’oblige pas à en venir aux mains, ajouta-t-il en voyant ce dernier le toiser d’un œil mauvais.  

 

Ryô reporta son regard sur Kaori en larmes et prise de tremblements. Il voulait juste lui parler et la soutenir mais encore une fois on l’éloignait d’elle.  

A contre cœur, il se laissa guider en dehors de la chambre alors que Kazue refermait la porte.  

 

- Rentre te changer, dormir ou faire ce que tu veux et laisse-la reprendre ses esprits ! Tu veux aller trop vite vieux frère, elle n’est pas prête à accepter ton aide…, lâcha Mick.  

 

- Mais heureusement toi tu es là ! C’est ce que tu as toujours attendu ! Qu’entre elle et moi tout se casse pour qu’enfin tu puisses en profiter !! Nargua méchamment Ryô.  

 

- Je vais mettre ça sur le coup de la fatigue et de toute la tension accumulée… parce que je suis son ami mais aussi le tien, je vais même te ramener et veiller à ce que tu te reprennes et qu’à votre prochaine rencontre vous vous donniez toutes les chances de surmonter cette situation…, annonça l’américain en accompagnant Ryô vers la sortie.  

 

- … elle est enceinte…, avoua Ryô complètement anéanti.  

 

Mick ne laissa pas la surprise l’envahir et, malgré la situation chaotique qui s’annonçait et les questions qui déjà le tiraillaient, il continua à soutenir son ami du mieux qu’il le pouvait.  

 

Silencieusement, les deux hommes arrivèrent à l’appartement. Alors que Ryô montait à l’étage, Mick se dirigea vers le bar. Il avait besoin de quelque chose de fort pour accuser le choc. Même si personne ne l’avait exprimé, tous s’étaient posés la question : est-ce que Kaori avait subi des sévices pires que les violences physiques ? Lui-même avait remarqué une différence qu’il avait mise sur le dos de cet environnement malsain. Elle avait du apprendre à se protéger et à devenir aussi féroce que son assaillant. Mais de toute évidence cela n’avait pas suffit à la préserver…  

Mick comprenait l’état de frustration dans lequel se trouvait Ryô. Depuis si longtemps, il avait tu ses sentiments, ignorer cet amour que lui vouait Kaori… quand enfin il s’ouvrait à elle et qu’alors tout leur était permis… après tant de temps, retrouver sa femme et comprendre que le mal l’a envahit de manière insidieuse… Mick lui-même en venait à haïr ce Maître du destin qui apparemment se jouait d’eux sans scrupules.  

A croire que pour eux la joie et la paix leur étaient interdits tels des amants maudits. Ils devaient sans cesse affronter des obstacles qui déjà pour un couple ordinaire pouvaient être destructeur.  

S’asseyant sur le canapé, Mick se perdit à son tour à ne pas savoir comment venir en aide à ses amis.  

 

Sous le jet d’eau chaude, Ryô avait les mains appuyées contre le mur et la tête basse. Il laissait l’eau suivre son chemin sur sa peau, ses membres endoloris et ses cicatrices. Il respirait par à-coups, regardant l’eau entraîner toute cette saleté accumulée. Si tout pouvait être aussi facile. S’il suffisait d’un jet d’eau pour tout faire disparaître et tout recommencer. Si seulement ses pensées tourmentées pouvaient aussi s’effacer sous cette eau. Mais rien n’y faisait. Ryô avait beau retourner ce problème, cette situation, dans tous les sens… il n’y avait pas trente-six solutions et surtout il n’avait pas la solution.  

 

Sortant de la douche, Ryô balaya du revers de la main la vapeur accumulée sur le miroir. Il épia, geste après geste, son visage se débarrasser de son imposante toison broussailleuse. Il tenta de se donner du courage. Il en avait besoin.  

Après s’être habillé de vêtements propres qui lui redonnaient son allure d’homme, Ryô descendit rejoindre Mick. Au moins il n’était pas seul.  

 

- Mais je vous connais… ? Ironisa Mick pour détendre l’atmosphère en voyant son acolyte avec ce regard de chien perdu. Tu ne recevras pas le prix de Mister Univers mais c’est déjà mieux !  

 

- Sers-moi un verre au lieu de débiter tes conneries.  

 

- Hum par contre le caractère est toujours le même…, pesta l’américain en tendant un verre d’alcool brun. Que comptes-tu faire ?...  

 

- Nous l’avons ramenée au Japon… je vais la ramener à la maison… après… après j’en sais rien…, lâcha Ryô en se laissant tombé sur le canapé, anéanti.  

 

Mick s’installa auprès de son ami sans rien ajouter. Il avait changé. Maintenant s’était Kaori qui fuyait et Ryô qui s’accrochait.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Quelques jours s’étaient passés. Ryô avait suivi la demande de Kaori et n’était pas réapparu. La jeune femme préférait cette absence. Elle ne voulait plus voir dans ses yeux le fait qu’elle n’avait pas su se protéger, elle et l’enfant qu’elle portait. Elle avait toujours su qu’elle n’était pas à la hauteur en tant que partenaire et cette mission lui en avait donné la preuve irréfutable. Même en tant que femme, Kaori n’avait pas l’impression d’être celle qui égalerait Ryô.  

 

Peu de temps après cet esclandre, Doc, qui avait lui-même réalisé un examen précis de la jeune femme, était venu l’en informer. Les dates correspondaient. Doc avait fait mentalement le calcul depuis la disparition de Kaori et pour lui c’était certain : elle portait l’enfant de Ryô. Il n’était pas aveugle, il avait vu le changement chez son protégé. Ryô avait enfin trouvé la paix et cela grâce à Kaori. Il pensait donc être le messager d’une heureuse nouvelle qui ferait que Kaori reprenne goût à la vie et que tout s’arrange… mais ce ne fut pas ce qu’il vit dans les yeux de la jeune femme.  

 

Kaori aurait du se sentir soulagée et heureuse pour cet évènement mais ce n’était pas le cas. Au contraire, elle se trouvait inconsciente d’avoir mis cette petite vie en péril. Coupable de n’avoir pas su la protéger au mieux. Honteuse d’avoir fait qu’avant même sa naissance ce petit être suivait déjà les pas de son père. Ryô… par son comportement naïf à vouloir aider des hommes qui n’en valent pas la peine, Kaori avait contraint Ryô à revivre son passé. Elle l’avait vu redevenir ce qu’il avait mis tant de temps à effacer. Malgré elle, elle l’avait ramené aux portes de l’enfer et il s’en était fallu de peu pour qu’il cède à ses fantômes.  

 

Kaori ne pouvait plus risquer que cela se reproduise. Elle avait donc pris la décision de partir. De s’éloigner pour ne plus être une charge. Pour ne pas que cet enfant devienne la faiblesse de Ryô et que pour le protéger, il puise dans ses démons intérieurs. Elle lui avait délibérément laissé croire qu’un autre en était le père. Elle voulait se persuader qu’il en souffrirait moins. Il arriverait ainsi à mieux tourner la page. Il s’en sortirait mieux sans elle. Sans charges et sans responsabilités, il avait une chance de survivre.  

 

Forte de sa décision, Kaori revêtit les vêtements que Kazue lui avait apportés et se posta devant la fenêtre. Le paysage était bien différent de celui qu’elle avait connu ces derniers temps. Même si elle le connaissait, c’était comme si elle le voyait pour la première fois. Elle voulait garder en mémoire ce décor calme et serein.  

Sans même se retourner, Kaori sentit une présence approcher. Nerveuse et agitée, cette aura ne lui était pas néfaste.  

 

De l’autre côté de la porte se trouvait Saeko. Elle aurait aimée venir voir Kaori avant mais elle n’avait pas voulu venir les mains vides. Aujourd’hui, elle avait de bonnes nouvelles et pourtant… Saeko était stressée, comme si elle allait passer un entretien décisif. S’armant de courage, l’inspectrice frappa à la porte et attendit patiemment la permission de rentrer.  

 

- Bonjour Kaori… comment vas-tu… ? Demanda Saeko qui se rabroua mentalement de dire des choses aussi banales.  

 

- Mieux. Fit Kaori en se retournant pour croiser le regard hésitant de Saeko.  

 

L’inspectrice ne reconnaissait pas la jeune femme qui se tenait face à elle. Déjà à son retour, les vêtements maculés de sang qu’elle portait et les yeux vides qu’elle affichait, faisaient de Kaori une femme méconnaissable. Mais en cet instant, Saeko découvrait une autre femme, blessée et déterminée. Kaori n’était plus la jeune femme spontanée et conciliante et au silence qui s’installait, Saeko devina que c’était à elle d’entamer le dialogue.  

 

- Tout d’abord sache que les jeunes femmes qui étaient avec toi lors de ta libération vont bien. Elles ont retrouvé leur famille et une cellule psychologique a été mise en place pour chacune d’elles.  

 

- Cela me soulage de savoir qu’elles ne seront pas seules pour se reconstruire. Il faut maintenant laisser le temps faire le reste…  

 

Encouragée par l’apparent sourire qu’affichait Kaori à ces bonnes nouvelles, Saeko poursuivit :  

 

- Le carnet que tu m’as donné est une vraie mine d’or. Il contient tous les noms, les dates de transactions, les lieux… tout cela m’a permis de mettre en place des dispositifs avec les autorités des pays concernés et d’ici quelques jours nous pourront effectuer une descente coordonnée qui va changer la donne à notre avantage. Ce sera une prise sans précédent et ça va faire mal ! Tout cela grâce à toi Kaori ! S’exclama l’inspectrice.  

 

- Je n’ai rien fait d’extraordinaire…  

 

- Au contraire, même dans l’adversité tu continues à faire le bien autour de toi ! Sans cette preuve, on aurait mis des mois encore si ce n’est plus à faire le lien entre certains hommes ou clans et cela dans différents pays qui plus est ! Et la majorité de ces femmes enlevées n’auraient même pas pu être localisées ! Alors ne dis pas que ce n’est rien… moi-même je ne sais pas si j’aurais eu le courage d’aller aussi loin…, avoua Saeko d’une voix fébrile.  

 

Kaori la regarda surprise et intriguée par son aveu. Elle avait subtilisé ce carnet sur le cadavre de Valdes, il n’y avait rien de courageux dans cet acte. Elle avait juste saisi l’opportunité qui lui était donnée de faire qu’en sorte tout ce qu’elle avait vécu ne soit pas vain. Mais Kaori n’en ressentait aucune fierté, loin de là.  

Pourtant Saeko était persuadée du contraire. Et derrière cette dignité mal placée, Kaori voyait pour la première fois Saeko comme une femme fragile mais surtout accessible. La jeune femme, si fière et droite d’ordinaire, baissait le masque pour se montrer plus douce.  

Kaori reconnut en elle toutes ces femmes qu’elle avait côtoyées dans ce pays étranger. Ce fut donc naturellement qu’elle combla la distance qui la séparait de Saeko pour l’inciter à évacuer sa peine. Les jeunes femmes se parlèrent de femmes à femmes, presque comme des sœurs. Elles avaient bien plus en communs que ce qu’elles croyaient.  

Saeko lui était reconnaissante de ne pas avoir abandonné et d’ainsi lui avoir laissé l’opportunité de réparer ses erreurs. Kaori ne lui reprochait rien. Ni rancune ni regret entre elles.  

 

Kaori regarda Saeko s’en aller. Elle se sentait plus légère après leur conversation. Elle n’avait plus à s’inquiéter. Kaori pouvait partir rassurée. Ce chapitre de sa vie était clos. Elle avait été au bout des choses et c’était à la justice de faire son travail maintenant.  

Elle se dirigea calmement vers la sortie de la clinique. Elle n’avait prévenu personne de ses intentions et elle ne voulait voir personne pour le moment. Kaori voulait prendre le temps de se retourner, de se retrouver. Prendre du temps pour elle et après elle aviserait. Mais elle aurait du se douter qu’une autre personne n’en ferait qu’à sa tête.  

 

- Je ne suis pas venu me battre avec toi Kaori. L’informa Ryô en ouvrant la portière. Quelque soit ta décision je la respecterais… mais laisse-moi quelques heures encore avant de partir…, la pria-t-il sincèrement.  

 

Il l’attendait devant la clinique. Même s’il avait retrouvé le visage qu’elle connaissait, Kaori ne pouvait se permettre de faiblir. Elle le regardait avec suspicion, inquiète de ce revirement de situation. Regardant tour à tour Ryô puis la voiture, elle obtempéra en silence. De toute manière, elle devait en passer par là si elle voulait récupérer quelques affaires.  

 

Confiant Ryô referma la portière sur Kaori et s’installa au volant. Il conduisait prudemment tout en jetant des coups d’œil discrets sur la jeune femme.  

Fier, Ryô la laissa pénétrer en premier dans leur appartement. Il la regarda se familiariser de nouveau avec ce décor. Il avait pris soin de tout nettoyer. Il avait même fait les courses. Il n’était pas sûr qu’elle accepte sa proposition mais au cas où il y avait dans le frigo de quoi tenir un régiment. Lui laissant le temps de s’acclimater, Ryô lui laissa prendre de l’avance en la voyant monter à l’étage. Il avait senti son trouble mais il ne voulait pas l’effaroucher. Il l’a rejoignit alors qu’elle se tenait immobile sur le seuil de sa chambre. Il attendait sa réaction.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire ?..., Fit Kaori en découvrant sa chambre qui avait été vidée de tous ses biens. Où sont mes affaires ? Pourquoi…?  

 

- Tes affaires sont à leur place dans notre chambre. La rassura-t-il.  

 

- Je croyais que tu avais compris que…, commença-t-elle à s’emporter.  

 

- Laisse-moi t’expliquer comment je vois les choses, l’interrompit-il en la menant dans l’autre chambre.  

 

Kaori y découvrit ses affaires disposées et mêlées à celles de Ryô. C’était la chambre de Ryô mais tout ce qui en faisait un genre de garçonnière avait disparu.  

 

- Ici tu es chez toi. En sécurité. Notre enfant n’aura rien à craindre. Nous n’aurons rien à craindre. Ajouta-t-il en se postant derrière elle, ses mains puissantes venant caresser le ventre de Kaori alors qu’elle découvrait cette pièce.  

 

Kaori ne savait plus quoi en penser. Est-ce que Ryô réalisait l’étendu de ce geste ? Il croyait que cet enfant n’était pas le sien et pourtant il lui proposait de faire comme si. Etait-il prêt à être le garant de leur vie à tous les trois ?  

 

- NON RYÔ !! Tu ne comprends pas ! Je ne veux pas de cette vie là ! Je… Je ne veux pas de toi !! S’énerva Kaori en repoussant les mains de l’homme. C’est ça que tu veux ?! Elever l’enfant d’un autre ? D’un tueur ?! Le voir grandir et reconnaître en lui un monstre ?!!  

 

Kaori devait se faire violence pour dire ces horreurs qui n’étaient que mensonge mais elle ne pouvait laisser Ryô se sacrifier. Dans son monde à lui, il n’y avait pas de place pour les sentiments et encore moins pour une famille. Même si cela lui coûtait, Kaori ne pouvait pas lui dire la vérité car tôt ou tard il en paierait le prix.  

Frénétiquement, elle ouvrit les commodes et le placard à la recherche de ses affaires qu’elle engouffra dans le premier sac qu’elle trouva.  

 

- Je refuse de vivre ça ! Trembla-t-elle. NON RYÔ ! Il vaut mieux pour tout le monde d’en rester là et de… de passer à autre chose !  

 

- Très bien ! Si c’est ce que tu veux, ça me va ! Répondit Ryô en vidant à son tour ses affaires du placard.  

 

- … qu’est-ce que tu fais ? S’interrompit Kaori, surprise de la réaction de Ryô.  

 

- Si tu t’en vas, je pars aussi ! Plus rien ne me retient si tu n’es plus là ! Lâcha-t-il en continuant à faire son propre sac.  

 

- Où vas-tu aller ?! Que vas-tu faire ?! Ta vie est ici… tes amis… tu ne peux pas abandonner ceux qui ont besoin de toi ! S’inquiéta Kaori en défaisant le sac que Ryô avait rempli.  

 

- C’est pourtant ce que tu fais toi ! Tu abandonnes ! Tu m’abandonnes ! Tu fuis ! Alors je te suis ! Tu veux partir, très bien je ne t’en empêcherais pas mais je viens avec toi ! Où tu iras j’irais ! Ta vie sera la mienne !  

 

- NON NON NON RYÔ !! Tu ne comprends pas que tu seras toujours en danger par ma faute ! N’as-tu donc pas compris que je ne n’apporte que des ennuis ?! Il y a eu Kan qui, quoi que tu en penses avait un bon fond… il ne méritait pas de se faire abattre par son meilleur ami… et Saya, si douce et si jeune, je n’ai rien pu pour elle et son enfant… alors NON !! Je ne veux plus être responsable de la mort de quelqu’un !! Arrête ça !! Arrête de me torturer ainsi !! Arrête de me faire croire que quelque chose est possible !! Je ne veux pas que mon enfant perde son père de cette manière !! Je ne supporterais pas de te perdre de cette façon cruelle !! S’emporta Kaori en s’écroulant au sol, à bout de force, alors que les larmes ravageaient son visage.  

 

Un éclair traversa le cœur de Ryô. Avait-il bien comprit ? Le père de cet enfant était en vie mais qui ?… se pourrait-il que ?… cela expliquerait la désinvolture du Doc lorsque Ryô avait tenté d’en savoir plus sur la grossesse de Kaori. Il devait savoir. Il devait savoir qu’il avait eu raison d’y croire et de se battre.  

 

- Kaori… dis-le moi… dis-moi ce que je n’ose espérer…, murmura-t-il en s’agenouillant à ses côtés tout essuyant les larmes de la jeune femme.  

 

- … pardon…, répondit-elle faiblement sans oser le regarder dans les yeux. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de…  

 

- C’est plutôt à moi de te demander pardon d’avoir été aussi con. L’interrompit-il en apposant son pouce sur les lèvres de la jeune femme. Kaori… mon ange, regardes-moi…, lui demanda-t-il en lui relevant doucement le visage pour que de ses yeux elle puisse lire dans les siens toute la sincérité et l’amour qu’il voulait exprimer. Je ne veux pas te faire souffrir et je n’ai pas l’intention de mourir. Mais c’est ton départ qui aura raison de moi… pendant ton absence j’ai réalisé à quel point tu me faisais vivre et cela bien avant que tu deviennes ma femme… car tu es ma femme Kaori. J’ai bien compris Kaori… j’ai compris ton angoisse et ton appréhension. J’ai enfin compris qu’à travers tes cris et ton rejet c’était moi que tu voulais protéger… ainsi que notre enfant, fit-il en prenant les mains de Kaori dans les siennes pour la ramener à lui.  

 

- … qu’est-ce que tu veux Ryô ?... je… je ne suis plus celle que tu as connu… quand Valdes est mort… sa mort m’a réjouit et là… là j’ai compris que mon cœur ne ressentait plus rien de bon… je n’ai plus la force de me battre contre l’horreur humaine… je n’y arriverais plus… je ne sais même plus qui je suis…, avoua-t-elle le cœur meurtri.  

 

- Tu te trompes mon ange… ton cœur s’est protégé comme tu as su protéger notre enfant. Ton absence d’émotions n’a été que le rempart pour préserver l’âme de ce petit être qui grandit en toi. Moi j’aurais laissé ma colère prendre le dessus et la vengeance se nourrir de cette haine et me consumer… mais toi, toi je sais qui tu es. Tu es celle qui a amené la lumière dans mes ténèbres. Tu es celle qui voit l’âme des gens telle qu’elle est et non pas tels qu’ils paraissent. Tu es une femme merveilleuse, douée d’une incroyable générosité et d’une persévérance qui force le respect… mon respect. Tu es l’Amour contre la Mort alors laisse-moi en être le gardien.  

 

Il ouvrait enfin son cœur. Il lui en avait fallu du temps. Mais il n’avait plus peur d’échouer. Il sentait que le meilleur était encore à venir. Les larmes qu’elle versait à présent étaient celles du soulagement et de l’abandon.  

 

Mêlant délicatement ses doigts aux siens, Ryô aida Kaori à se relever. Le regard doux et souriant, il laissa une de ses mains s’attarder sur le petit ventre à peine rebondi que cherchait à dissimuler Kaori alors que de l’autre il lui caressait tendrement le visage :  

 

- Je te dois tout ce que je suis Kaori alors regarde-moi devenir l’homme que je ne serais jamais sans toi…, l’embrassa-t-il en l’étreignant doucement tout en s’installant à ses côtés sur le lit.  

 

- Ryô… je ne sais pas…  

 

- Moi je sais une chose… je t’aime Kaori, lui souffla-t-il à l’oreille en la berçant contre son cœur.  

 

D’instinct, elle se blottit contre lui. Elle reconnaissait ses bras et cette chaleur. Elle laissa cette paix l’envelopper. Ryô ne lui mentait pas. Il n’essayait pas de la duper juste pour avoir gain de cause. Il ne lui en voulait pas. Il voulait encore et toujours d’elle et elle ne voulait que lui.  

 

Toutes ces émotions avaient eu raison d’elle. Ryô était resté allongé auprès d’elle et la regardait dormir depuis un petit moment déjà. Il veillait sur son sommeil et il en était fier. Il veillerait sur leur bien être, se promit-il en caressant ce ventre qui renfermait un autre de ses trésors. A ce contact il sentit une force nouvelle l’envahir. Il ne savait pas ce que lui réservait demain mais Ryô savait qu’il avait maintenant une raison supplémentaire de rentrer chez lui. C’était là, la meilleure raison de se battre et de faire en sorte que leur avenir soit le plus beau et le plus merveilleux possible. Ryô s’y voyait déjà, avec Kaori à ses côtés, rien ne lui était impossible.  

 

- A quoi penses-tu ? Fit d’une petite voix Kaori qui se réveillait sous les gestes tendres de son homme.  

 

- Au fait que je suis vraiment très doué. Ma réputation n’est plus à faire, même dans ce domaine j’excelle. L’étalon que je suis a atteint sa cible du premier coup il y a de quoi être fier ! Fanfaronna-t-il.  

 

- Idiot ! Lui répondit Kaori qui mi-amusée mi-agacée se retrouva avec une massue dans les mains.  

 

- Oh non Madame. Fini les massues ou tout autre objet volumineux. Intervint Ryô en stoppant le geste de la jeune femme et en lui retirant cette arme disproportionnée. Il faut que je sois présentable pour le grand jour et toi tu dois garder tes forces pour lui. Alors aux oubliettes les massues. Sourit-il en resserrant ses bras sur Kaori. Je suis peut-être un idiot mais je suis l’idiot le plus heureux du monde. Clama-t-il en capturant ses lèvres pour un baiser passionné.  

 

- Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? Lui demanda-t-elle encore hésitante malgré le regard de braise dont Ryô la couvait.  

 

Même si elle croyait de nouveau en lui, en eux, il devait faire taire ces derniers doutes.  

 

- Kaori… tu es la meilleure partenaire que je puisse espérer d’avoir à mes côtés. Tu es la seule femme que je rêve d’avoir dans mes bras. J’ai besoin de toi. Je te veux toi. Et il est hors de question de priver nos enfants de la plus belle maman du monde !  

 

- Nos enfants…, répéta-t-elle le rouge aux joues et quelque peu surprise.  

 

- Bien sûr ! Ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin et si mes souvenirs sont bons… nous sommes très doués dans ce domaine…, prononça-t-il d’une voix suave en parsemant de baisers cette peau frémissante.  

 

Ryô n’était plus seul maintenant. Il avait une famille à venir. Il ne voulait plus perdre de temps à taire ses sentiments. La générosité et l’amour de cette femme qu’il serrait tendrement contre lui l’avaient fait grandir. Il était devenu un homme meilleur.  

 

L’un comme l’autre avait les yeux pétillants de bonheur. Leurs mains se liaient et se déliaient alors que leurs corps se languissaient d’eux.  

Une promesse résonna dans leur cœur alors que la voix chaude de Ryô couvrait cette peau délicate sous le regard tendre et amoureux de sa femme :  

 

- Regarde-moi t’aimer mon ange…  

 

 


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