Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 7 :: Une solitude partagée

Pubblicato: 28-02-10 - Ultimo aggiornamento: 28-02-10

Commenti: Coucou! Un grand MERCI pour vos encouragements. Vous vous inquiétez et moi aussi lol. Je vous laisse découvrir ce chapitre alors bonne lecture. Bisous à toutes et à tous!

 


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Après avoir déchargé ses affaires, Kaori referma doucement la porte de cet appartement qui l’accueillait dans un calme olympien. Malgré les apparences, Kaori était furieuse et elle n’avait rien sur quoi décharger cette tension naissante. Les sentiments qu’elle nourrissait en cet instant à l’égard de son partenaire dépassaient largement la colère qu’il éveillait habituellement chez elle. Après son quasi silence au Cat’s, ils ne s’étaient pas revus de la journée et lui était rentré en réclamant son repas. Comment avait-il osé faire comme si de rien n’était avec une telle banalité pour l’instant d’après lui rappeler qu’elle n’était pas une partenaire de choix ? Même en se voyant et en se parlant à peine, rien ne s’arrangeait.  

 

Pourtant Kaori était en droit d’attendre plus de cet homme. Elle n’espérait pas d’excuses pour ce qu’il avait fait, ce serait trop lui demander mais un minimum de respect pour ce qu’elle était ce n’était tout de même pas la mer à boire. Même si leurs points de vue divergeaient sur cette mission, Ryô pouvait au moins lui témoigner sa confiance et son soutient. Mais non, il était trop fier pour s’abaisser jusqu’à elle. Il avait préféré pointé du doigt son incompétence, son impulsivité et sa tendance à se mettre dans de fâcheuses situations. Toutes ces remarques blessantes n’avaient fait qu’appuyer plus fort sur une blessure encrée en elle et qui ne cicatrisait pas. Kaori était consciente qu’elle ne faisait pas toujours ce qu’il attendait d’elle avec autant de professionnalisme que lui, mais pour cette mission à laquelle elle allait prendre part, elle avait pris soin de ne rien laisser au hasard comme elle avait appris à ses côtés. Mais malgré ça, Ryô doutait encore et toujours d’elle. Elle se sentait humiliée, ridicule et diminuée face à lui.  

 

Kaori était tout aussi furieuse contre elle car ce soir, elle avait tenu des propos qui avaient dépassés sa pensée. Ce soir, elle avait été tout ce qu’elle détestait : indifférente et blessante. Elle s’était laissée emporter par tous ces non-dits, cette frustration accumulée depuis tant d’années et la tension de ces derniers jours avait eu raison d’elle. Même à distance, Kaori le sentait, elle l’avait blessé durement autant que lui l’avait faite souffrir. Elle en avait pourtant vu et entendu d’autres venant de sa part mais ce soir elle avait ressenti le besoin de lui renvoyer ces maux qui insidieusement les ravageaient. Ce soir, elle avait décidé de mettre un terme à tout cela. Poussée à bout, Kaori découvrait qu’elle aussi pouvait faire mal et cela n’avait pas le goût de la libération que le poids des mots pouvait apporter.  

 

Le front posé contre la porte d’entrée, Kaori laissait son corps se détendre, ses nerfs se relâcher et son esprit vagabonder. Elle avait besoin de se retrouver et de comprendre comment elle en était arrivée là.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Ryô commençait à émerger doucement de l’état second où son esprit s’était réfugié pour fuir les mots de la jeune femme. Se tenant toujours devant la cloison de bois, il se prit à espérer qu’elle s’ouvre à nouveau sur la jeune femme, qu’elle lui revienne prête à entendre plus calmement ce qu’il arriverait peut-être à lui dire si seulement elle lui en laissait le temps. Ses yeux fixaient cette porte avec une telle intensité comme si cela suffisait à réaliser ce souhait mais rien ne se passait. Elle était belle et bien partie. Si seulement il avait su qu’un jour il en serait là, à espérer qu’une porte s’ouvre sur la seule et unique personne que pour rien au monde il n’aurait voulu perdre, il aurait fait les choses différemment. Il le savait maintenant. Seul devant cette cloison, il réalisait l’énormité de sa stupidité. Rien n’était jamais acquis, Ryô était pourtant bien placé pour le savoir et malgré tout il y avait cru, il avait joué et il avait perdu.  

 

Ryô n’était pas le genre d’homme à cogiter indéfiniment sur ce qu’il ressentait, mais là il n’arrivait plus à se concentrer sur quoi que ce soit d’autre que sur les mots ravageurs de sa partenaire. Elle, faisant ses valises. Elle, quittant ce lieu devenu trop grand pour lui. Elle, ne se retournant pas et le haïssant pour ce qu’il était : un lâche qui la repoussait encore au lieu de la retenir. Cela tournait en boucle, encore et encore ; s’infiltrant dans ses veines, s’imprégnant dans son cœur, éteignant peu à peu son âme.  

 

Sa gorge était sèche mais il n’avait ni envie de boire un verre ni même toute une bouteille de Whisky. Cela ne lui serait d’aucun réconfort. Même fumer lui semblait bien fade alors que d’ordinaire il n’aurait pas dit non à une bonne bouffée de cet air infâme qui le détendait. Et courir auprès des filles d’un soir ne lui était plus d’aucune utilité. Ce soir Ryô n’avait plus à faire diversion, il n’avait plus personne à leurrer. Il avait perdu toute envie de recourir à ses mauvaises habitudes pour se rassurer et donner le change. Il avait perdu le goût des choses. Elle était partie, le laissant seul face à ses sentiments qu’il ne maîtrisait plus.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Au bout d’un moment qui lui parut une éternité, Kaori se détourna de la porte et s’acclimatant à l’obscurité naissante de cette soirée d’été, elle observa la pièce où elle se trouvait. Elle connaissait l’appartement d’Eriko par cœur mais ce soir, elle le voyait différemment. Son amie l’avait agencé avec beaucoup de goût et de style. Cet appartement était confortable et la preuve d’une réussite financière. Il en émanait beaucoup d’assurance et de confiance en soi, en somme tout ce que Kaori n’avait pas.  

Parcourant les divers bibelots que la styliste avait ramenés de ses nombreux voyages, Kaori se prit à se demander si sa vie aurait pu être différente si elle avait accepté de quitter Tokyo lorsque Ryô le lui avait proposé six ans plus tôt ? Aurait-elle eu le courage de tout recommencer ailleurs ? Aurait-elle regretté de tout abandonner à la mort de son frère ? Aurait-elle été heureuse ? A cette période-là, elle avait eu encore le choix, mais dans la précipitation et la douleur, elle avait laissé son cœur décidé. Même si par moments, elle rêvait d’une autre vie, dans le fond Kaori n’avait jamais regretté d’être restée, du moins jusqu’à aujourd’hui. Cela lui procurait tellement de satisfaction de pouvoir venir en aide aux autres mais au fil du temps elle s’était elle-même oubliée. Avoir Ryô à ses côtés lui avait permis de reporter sur lui toute son attention et sa tendresse, de ne pas se laisser couler. Elle s’était raccrochée à lui comme à une bouée et elle avait cru que lui aussi se retenait à elle. Son amour inconditionnel pour cet homme écorché par la vie l’avait aveuglé. Elle s’était bercée d’illusions, attendant ce qui de toute évidence ne viendrait jamais : l’amour et la reconnaissance d’un être cher. Elle avait vu sa vie passer sans même la vivre réellement. Elle avait vécu dans l’ombre de Ryô, se croyant à l’abri de tout sauf de lui.  

 

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Ryô frissonna. Kaori était partie depuis peu et déjà son absence créait un vide autour de lui. L’appartement avait été déserté de toute chaleur, même cette période estivale ne suffisait pas à faire monter la température. Sa vue se brouilla, le néant prenait place avec une noirceur sans limite. Un coup sec retentit à la porte. Son cœur partit dans une course folle, espérant naïvement que tout allait rentrer dans l’ordre, que la lumière reviendrait. Ryô se surprit à espérer un miracle. Cela ne dura qu’une fraction de seconde et prit fin dès que la voix se fit entendre au travers de la cloison :  

 

- Ouvre Ryô ! J’ai une grande nouvelle à t’annoncer, tu ne le regretteras pas ! Trépignait d’impatience Mick qui sautillait devant la porte d’entrée.  

 

- Qu’est-ce que tu veux ?! Cria sèchement Ryô à travers la porte en se raidissant.  

 

Ne prenant pas garde à l’intonation inamicale du maître des lieux, Mick pénétra dans l’appartement. Zieutant rapidement pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète à proximité n’écoutait, il se rapprocha précipitamment près de Ryô pour lui avouer sur le ton de la confidence l’objet de sa visite.  

 

- Je suis pas intéressé ! Fut la seule réponse de Ryô qui se retenait de ne pas déverser sa colère sur l’américain.  

 

- QUOI ??!! Mais t’es malade ! Comment tu peux refuser une telle offre ? On n’a pas tous les jours l’occasion d’avoir une telle opportunité !! S’époumonait Mick face à la passivité inhabituelle de Ryô, en agitant sous son nez le dépliant qu’il avait amené avec lui.  

 

- Dégage Angel ! Je suis pas d’humeur ! Prévint méchamment Ryô.  

 

Même s’il savait que Mick n’était pour rien dans ce qui s’était passé avec Kaori, le fait que celui-ci arrive juste après son altercation avec la jeune femme et avec les propos qu’elle avait tenu lui renvoyait une évidence qu’il ne pouvait ni ne voulait admettre. Ryô se refusait encore à croire que Kaori lui préférait Mick dans quelque domaine que ce soit et encore en moins en tant que « son sauveur ». Le voir maintenant face à lui aussi fier et heureux de sa trouvaille, se pavanant de la sorte, lui semblait un affront et le mettait hors de lui. Ryô sentait en lui l’envie d’extérioriser sa colère et sa jalousie qu’il découvrait avec amertume. Cela le démangeait.  

 

En observant Ryô plus attentivement, Mick remarqua que quelque chose n’allait pas. Cela faisait plus de cinq minutes qu’il était là et il n’avait toujours pas vu ni même entendu Kaori. Pourtant avec les cris qu’il venait de pousser, il n’était pas passé inaperçu et elle ne pouvait pas déjà être couchée. De plus son acolyte était tendu à l’extrême, cela se voyait à ses poings serrés et à son regard d’un noir intense qui semblait le fusiller sur place.  

 

- Où est Kaori ? Demanda-t-il innocemment en guettant un éventuel bruit dans l’appartement.  

 

Ce furent les mots de trop qui déclenchèrent la violence de Ryô. Ce dernier attaqua directement l’américain en l’empoignant par le col de sa chemise.  

 

- Comme si tu ne le savais pas ! Tu es son ami, elle ne te cache rien à toi ! Lui cracha-t-il au visage en resserrant sa prise au point de couper le souffle de son ami.  

 

Mick ne tenta pas de se débattre, il voyait au regard de Ryô que celui-ci n’attendait qu’un geste pour justifier son acte.  

 

- Tu ne cherches même pas à nier ou à te défendre ?! Tu n’es qu’un lâche Angel !! Siffla Ryô alors que Mick ne bougeait toujours pas.  

 

Ryô n’aimait pas cet air sûr de lui qu’affichait Mick, il en savait plus que ce qu’il ne voulait en dire. Mick paraissait le défier. Le sang de Ryô ne fit qu’un tour et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il abattit son poing vers celui qui avait la confiance de Kaori.  

 

Mick encaissa ce premier coup avec la ferme intention de riposter. Il ne pouvait pas rester de marbre et si Ryô avait décidé de lui parler avec ses poings alors Mick lui répondrait aussi. Son assaillant était de toute évidence animé par une colère dont Mick devinait la cause. Un homme aveuglé par ses rancœurs pouvait s’avérer dangereux mais Mick percevait que Ryô ne calculait rien, il ne cherchait qu’à se défouler sans réfléchir aux conséquences. Si c’était ce que Ryô voulait alors il avait trouvé un adversaire à sa mesure. Mick para sans difficulté la volée de coups de Ryô et un jeu de force s’amorça entre les deux hommes, bousculant sans ménagement les obstacles autour d’eux.  

 

- Que tu veuilles te défouler, je comprends mais tu t’en prends à la mauvaise personne ! Me cogner n’arrangera rien et tu le sais ! S’énerva l’américain en envoyant un uppercut à l’estomac qui repoussa violement Ryô contre le mur.  

 

Toujours maintenus l’un à l’autre par de puissantes prises, les deux hommes se toisaient prêts à pousser plus loin ce corps à corps si nécessaire.  

Sentant que Ryô relâchait lentement ses mains de sa chemise, Mick en fit autant tout en restant sur ses gardes.  

Ryô réalisa alors que se battre contre Mick ne lui servirait à rien même si cela le soulagerait sur le coup. Il s’éloigna avant de perdre complètement pied. Il cherchait un bouc émissaire alors qu’il était le seul responsable de ce désastre.  

 

- Qu’est-ce que tu lui as encore dit ? Fit Mick en croisant les bras sur son torse et en toisant Ryô d’un air mauvais.  

 

- Parce qu’automatiquement c’est de ma faute ?! Je te signale qu’elle a sa part de responsabilité dans cette histoire !  

 

- Bah voyons ! Toi tu n’y es jamais pour rien peut-être ?!  

 

- Tu as vu Miki je présume. Soupira d’exaspération Ryô en se détournant de son ami pour fuir son regard qui le perçait à jour.  

 

- Exact ! Et elle m’a tout raconté, alors je te le redemande : Où est Kaori ?  

 

Ryô eut la désagréable sensation d’être mit sur le banc des accusés. Comme si cela ne suffisait pas que tout s’effondre avec Kaori, Mick venait en remettre une couche et pointer du doigt ses erreurs.  

 

- Chez Eriko…, souffla-t-il de dépit en s’écroulant lourdement sur le canapé sous le regard sévère de son ami.  

 

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Kaori commença à défaire ses valises dans la chambre d’ami et tout doucement à prendre possession des lieux. Elle prit une douche très chaude dans l’espoir que cela la revigorerait. Emmitouflée dans un épais peignoir moelleux, elle se rendit à la cuisine pour se faire du thé. Malgré la saison, elle avait froid. Elle résista à l’envie soudaine d’appeler Miki pour se confier et de se sentir réconforter. Cela ne donnerait que plus de réalité à ce qui s’était passé. Que pouvait-elle en dire de plus ? Aucune larme n’avait coulé et Kaori n’avait plus la force d’y croire et d’espérer. Le mal était fait. Comment Ryô faisait-il pour être aussi acerbe au quotidien sans se laisser envahir par cette cruauté ?  

Décidément, Kaori ne pouvait rester très longtemps sans penser à lui d’une manière ou d’une autre. Ce constat la déprima un peu plus, il faisait tellement parti d’elle. Comment avait-elle pu être aussi horrible avec lui ? Elle n’avait rien prémédité. Elle n’avait pas voulu en arrivé là. Elle souffrait du mal qu’ils se faisaient involontairement. Un vide froid et incontrôlable grandissait en elle, la terrorisait mais elle se sentait la seule fautive de cet état. Elle avait, inconsciemment ou pas, décidé pour eux. Clos le débat. Fermé une parenthèse sur un aspect de sa vie qu’elle avait trop longtemps ignoré. Plus rien ne serait comme avant. Cette « rupture » était un nouveau départ.  

 

Une fois sa tasse fumante remplie, Kaori s’installa dans le canapé et de sa position, elle fixait la nuit qui s’avançait à la fenêtre. Malgré la chaleur de cette soirée d’été, elle frissonnait. Kaori le savait déjà, ce soir elle ne trouverait pas le sommeil. Elle avait beau se savoir seule ici, loin de lui et de cette agressivité qu’il avait fait naître en elle, elle se sentait lasse et une profonde tristesse l’envahissait.  

 

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- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Demanda Mick en brisant le silence qui s’était installé.  

 

- Que veux-tu que je fasse ? Elle a pris sa décision et au vu de ce qu’elle m’a dit, elle n’acceptera plus rien venant de ma part. Elle est partie Mick et en prime elle me déteste ! Railla Ryô en se massant les tempes.  

 

Mick n’avait jamais vu Ryô aussi pessimiste et perdu. Il ne fallait pas qu’il se laisse aller et Mick comptait bien l’aider à se reprendre. Si Kaori le quittait définitivement, personne ne sait ce qu’il adviendrait de lui. Depuis que Kaori était dans leur vie, les deux hommes avaient changé et tout particulièrement Ryô. Mick ne pouvait laisser tout ce que la jeune femme avait accompli sans même le savoir, être détruit par leur incapacité mutuelle à reconnaître l’évidence : qu’ils n’étaient plus rien l’un sans l’autre. D’ailleurs c’était toute une famille qui risquait de partir en éclat si chacun persistait à vouloir se détruire de la sorte.  

Mick, lui, ne renoncerait pas à Kaori, jamais. Il avait su que jamais il n’aurait pu prendre la place de Ryô dans son cœur alors il avait préféré s’écarter et tenter de la considérer juste comme une amie. Et il ne laisserait pas Ryô tout foutre en l’air car ce serait inévitable, Kaori sortirait de leur vie à tous pour ne plus souffrir de la présence de Ryô. Pour Mick cela était inconcevable.  

 

- Tu n’as qu’à t’en prendre qu’à toi-même au lieu de geindre ! Bouges-toi nom d’un chien ! T’as déconné grave, c’est pas moi qui te dira le contraire mais rien n’est joué, tu peux toujours inverser la tendance ! A ce que j’ai compris, tu as lancé les hostilités, à toi de faire en sorte qu’elle accepte une trêve. Elle est la seule à avoir TOUT enduré de toi, il est temps de lui rendre ce que tu lui dois ! Le Ryô que je connais n’abandonnerait pas aussi facilement mais si c’est vraiment trop te demander de te battre pour elle alors vas-y, baisses les bras et morfonds-toi ! Personne ne viendra te plaindre pour ça !  

 

Mick acculait délibérément Ryô. Il était temps qu’il se rende compte que s’il restait impassible envers Kaori, il se retrouverait réellement seul. Mick espérait que Ryô ne choisisse pas cette « opportunité » de redevenir le solitaire sans attaches et sans âme qu’il avait été par le passé. Il guettait avec insistance le moindre signe qui montrerait que Ryô cédait à ses arguments. Et comme en réponse à cette prière muette, Ryô accrocha le regard de l’américain. Dans ses yeux brillait un noir lumineux, preuve qu’un éclair de lucidité avait frappé cet homme aux abois.  

 

- En attendant je vais aller la réconforter, elle a plus besoin de soutien que toi. Annonça Mick en arborant un visage libidineux.  

 

- Je te déconseille de t’approcher d’elle ! Je t’en foutrais du réconfort ! S’énerva Ryô en se levant du canapé.  

 

Souriant à ce regain de combativité, Mick reprit son air grave :  

 

- C’est ta dernière chance Ryô, ajouta-t-il en se dirigeant vers la porte.  

 

Se retournant une dernière fois pour accrocher le regard noir de Ryô et lui montrer que s’il n’avait pas encore compris que pour lui Kaori était loin d’être un sujet à prendre la légère, Mick ajouta :  

 

- Là je ne plaisante plus, appuya-t-il de d’un regard froid qui ne laissait aucune confusion possible quand aux moyens qu’il pourrait utiliser pour parvenir à ses fins.  

 

Ryô mesura pleinement la portée de cette affirmation alors que son ami refermait la porte en s’en allant. Il n’avait plus droit à l’erreur.  

 

Ryô sourit. Mick ne perdait rien pour attendre et même si au départ sa visite ne l’avait pas enchanté, il lui était reconnaissant d’avoir été là. Il n’était pas du genre à baisser les bras, il ne devait pas l’oublier. Rien ne serait fini tant que lui, Ryô, ne l’aurait pas décidé. Il ferait du temps son allié pour la ramener auprès de lui. Eteignant les lumières, Ryô monta à l’étage sans avoir dîner. Ignorant sa propre chambre, il pénétra dans celle de Kaori et s’allongea sur son lit. Humant le léger parfum qui se dégageait du couchage, Ryô fixait cette pièce sans âme en sachant que cette nuit et sûrement les prochaines, tout rêve lui serait inaccessible.  

 

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Kaori tergiversait depuis plusieurs heures déjà. Elle se sentait plus calme, installée confortablement dans ce canapé. Cela lui était étrange de rester ainsi dans la pénombre du salon sans avoir à guetter le pire comme elle le faisait quand Ryô quittait l’appartement sans justifier ses absences. Pendant ces moments là, elle savait que Ryô partait affronter son destin et défier la mort. Même si elle souffrait qu’il ne veuille pas d’elle à ses côtés, elle comprenait qu’il préférait agir ainsi plutôt que de lui dire adieu au cas où il ne reviendrait pas. C’était sa façon à lui de la protéger de ce monde cruel qu’il se croyait être le seul à devoir supporter.  

 

Prise soudainement de remords, Kaori ne voulut pas aller se coucher sans avoir tenté de ramener la paix dans son esprit. Elle devait lui parler.  

Resserrant les pans de son peignoir, Kaori se leva et décrocha le téléphone. Il était plus de trois heures du matin, Ryô devait dormir et elle espérait seulement qu’il ne lui en veuille pas de le réveiller.  

 

Sa respiration se cala sur les tonalités longues et oppressantes de l’appel en cours. Le répondeur n’était pas enclenché. Elle laissa sonner une bonne dizaine de fois avant de se résoudre à l’évidence : Ryô devait être sorti pour fêter sa liberté retrouvée de pouvoir enfin agir à son gré ou peut-être même pire, il était auprès de Reika qui lui roucoulait qu’il avait fait le bon choix avec elle.  

 

Kaori sentit la colère et la jalousie revenir. Elle raccrocha avec rage le combiné pour rejoindre sa nouvelle chambre le cœur broyé par tant d’injustice.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Ryô avait beau lutter, il n’y arrivait pas. Rien dans cette chambre n’apaisait sa conscience. Il était donc monté sur le toit pour s’aérer à sa façon en tirant longuement sur une cigarette. Il observait la nuit qui était calme. Même le quartier semblait plongé dans ce silence. Il n’y avait aucun bruit aux alentours, rien sur quoi reporter son attention pour ne pas se perdre dans trop de réflexion. Pourtant un son lointain et insistant paraissait retentir. Cela devait être son imagination. Tout le monde dormait à cette heure tardive. Ecrasant sa cigarette qui s’était pratiquement consumée sans lui, Ryô redescendit. Il traversa l’appartement toujours noyé dans ce silence pour se rendre à la cuisine. Ce fut à regret qu’il constata qu’il n’y avait rien à se mettre sous la dent. Cela aurait été trop beau que Kaori lui ait quand même préparé quelque chose avant son départ. Retournant au salon, il observa les minutes qui s’égrainaient difficilement sur l’horloge. Ryô se demandait comment allait Kaori. Sa colère était-elle retombée ? Avait-elle réussi à trouver le sommeil ? Il n’aimait pas la savoir loin de lui et encore moins dans ces conditions. Il avait besoin d’entendre sa voix, besoin de se rassurer qu’elle lui parlait toujours même si c’était pour lui crier dessus que ce n’était pas une heure pour l’appeler ou même si c’était pour savoir qu’elle était toujours fâchée après lui.  

 

Cherchant dans le répertoire le numéro d’Eriko, Ryô s’empressa de composer les fameux chiffres. Son excitation à l’idée de l’entendre s’intensifia au fur et à mesure que les tonalités défilaient. Au bout de quelques sonneries, n’ayant pas de réponse, Ryô allait raccrocher lorsqu’une petite voix ensommeillée se fit entendre :  

 

- Allo… ?  

 

- C’est moi…, annonça-t-il le cœur au bord des lèvres.  

 

- … moi qui ? Demanda la jeune femme encore prise dans son sommeil.  

 

- Tu t’attendais à un appel de quelqu’un d’autre ? S’impatienta Ryô.  

 

- Mais qui est à l’appareil ?  

 

- Ryô ! Tu m’as déjà oublié ?!  

 

- C’est qui Ryô ? Demanda complètement perdue la voix au téléphone.  

 

- Kaori, tu ne vas pas me faire croire que t’es fâchée au point de vouloir m’ignorer complètement ?  

 

- Et c’est qui Kaori ?  

 

S’apercevant alors que ce n’était pas Kaori à l’autre bout du fil, Ryô bredouilla de maigres excuses avant de raccrocher précipitamment. Il reprit le répertoire et recomposa un à un et avec attention le numéro d’Eriko. Une certaine nervosité se fit sentir en guettant de nouveau la tonalité. Ses espoirs s’évaporèrent quand résonna à son oreille le son familier d’un appareil déjà occupé. Kaori avait volontairement coupé tout moyen de communication entre eux. Ryô fixa le combiné, frustré et surpris à la fois. Il se sentit alors tiraillé entre une envie furieuse de se rendre sur place ou resté ici mais il opta pour la première solution ne voulant pas la braquer d’avantage. Ryô reposa alors le combiné et se rendit dans sa chambre afin de se réfugier dans son antre tel un animal blessé par ce coup du sort qui s’acharnait contre lui.  

 

Cette nuit, la lune couvait avec désolation deux âmes déchirées que le destin lui-même, ne semblait plus en mesure de réunir.  

 

 


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