Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 13 :: Dure réalité

Pubblicato: 23-05-10 - Ultimo aggiornamento: 23-05-10

Commenti: Bonjour, bonjour! Voici la suite de cette mission qui s'avère plus périlleuse que prévu, les aléas du métier pour City Hunter... est-ce que tout s'arrête là? Il y a malgré tout un peu de douceur pour ce chap : Merci Cris! Bon week-end à toutes et à tous, bisouss!!

 


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Un cri. Un tir. Un choc.  

Tout s’était passé très vite et pourtant tout semblait figé à l’instant. Ryô regardait la scène sans vraiment y croire. Il s’était élancé mais il n’avait pu atteindre son objectif à temps. Deux minutes auparavant, Kaori était dans ses bras à l’abri. Deux minutes encore, ils se retrouvaient et se promettaient un bonheur amplement mérité. Et là, comme au ralenti en voyant sa femme s’élancer pour contrer un acte répréhensible, Ryô avait vu sa vie défiler. Les bonheurs volés ou manqués auprès de la jeune femme. Ses peines et ses rires qui faisaient de lui un homme. Leur amour qui enfin avait pu s’exprimer durant une nuit, juste une nuit.  

Et maintenant, plus rien. Le brouillard, tel un voile qui se pose pour cacher l’horreur de ce qui ne sera plus. Le froid qui lacère ses entrailles de cette cruelle vérité. Trop loin pour intervenir. Trop de monde pour empêcher le pire. Il se retrouvait paralyser devant son pire cauchemar, complètement impuissant. La tension qui régnait autour de lui l’enveloppa, se mêlant à sa colère d’avoir laissé le pire se produire. Alors qu’il y avait deux minutes encore, tous profitaient de la douceur de l’été et discutaient de leurs affaires en cours, voilà que régnait la méfiance à l’égard de son voisin et à tout moment cela pouvait tourner au massacre. Mais peu lui importait que ces charognes s’entretuent, Ryô ne tendait qu’à une chose, avoir Kaori saine et sauve dans ses bras. La sentir à nouveau pleine de vie et fougueuse.  

 

Ses yeux assombris de douleur et de rage regardaient les autres sans les voir jusqu’à ce que son regard se pose sur les deux corps à terre. Non il se refusait d’y croire. Cela ne pouvait se terminer ainsi, à l’aube de leur nouvelle vie. Cette vie, il voulait la vivre avec elle. Il ne pouvait en être autrement. Ryô repoussa toute autre éventualité en se précipitant à son tour vers le lieu du crime, faisant fi des autres qui à l’intonation du danger avaient sorti leurs armes.  

Il voyait déjà se dresser devant lui les hommes de mains de Makito lui faisant barrage. Comment osaient-ils se mettre entre elle et lui ? Ryô ne réfléchissait plus, son cœur s’était comme arrêté de battre. Il fallait qu’il sache, qu’il voit son regard et qu’il sente son souffle pour s’assurer qu’elle allait bien. Il se refusait à s’imaginer le pire et à redouter l’inacceptable. Il était prêt à en découdre avec ces poltrons qui arrivaient après la bataille quand une main ferme mais délicate le freina. Se retournant vers l’importun qui osait le détourner de sa quête, Ryô fut surpris de croiser le regard compatissant de Reika :  

 

- Ne fais pas ça… tu ne peux rien faire…, tenta doucement la détective en ressentant la colère et l’angoisse de son partenaire.  

 

- Non Reika, je n’ai pas donné mon accord pour ça ! Fit-il méchamment en pointant son doigt en direction de la scène où s’étaient accumulés les vigiles et les quelques invités qui avaient compris que ce n’était pas contre eux qu’était portée cette attaque.  

 

- Ce sont les risques… ni toi ni moi ni elle, ne les ignorait…, ajouta-t-elle en rappelant qu’ils étaient en mission et qu’à tout moment le pire pouvait encore arriver pour chacun.  

 

Reika soutint le regard dédaigneux de Ryô à son égard. Elle comprenait sa douleur et savait qu’il n’était plus lui-même à cet instant. La possibilité que Kaori soit blessée voir pire l’aveuglait complètement. Elle se devait de rester concentrée et professionnelle pour eux.  

Ryô se défit de l’emprise de Reika et chercha un moyen de se rapprocher d’avantage, la peur au ventre.  

 

Il était presque parvenu à se rapprocher lorsqu’une armoire à glace sortit de nulle part lui bloqua ce dernier accès.  

 

- Personne ne passe. Tonna une voix bourrue alors que d’une main il le repoussa.  

 

Le sang de Ryô ne fit qu’un tour et il allait lui répondre sa manière de voir les choses à coup de poing ou de magnum s’il le fallait quand à nouveau Reika intervint.  

 

- Arrêtes tes conneries…, lui souffla-t-elle nerveusement en l’éloignant de la horde de gardes qui s’était attroupée. Ce n’est pas comme ça que tu vas l’aider. Alors reprends-toi nom d’un chien !  

 

- Il faut que je sache…, lâcha-t-il sans même regarder Reika.  

 

- OK mais calme-toi, lui demanda-t-elle en sentant les muscles de l’homme se contractés fermement sous son emprise.  

 

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Kan reprenait pied avec ce qui venait de se produire. Le sourire de Kaori puis la peur dans ses yeux. Elle s’était jetée sur lui alors qu’un coup de feu partait. Il était à terre, Kaori inerte contre lui et la confusion la plus totale autour d’eux. Se redressant lentement avec la jeune femme dans ses bras, il l’appela doucement mais elle ne réagissait pas. Il sentit à ses mains une texture gluante en resserrant la jeune femme contre lui. Il vit avec horreur ses mains tâchées de sang.  

 

- Kan, tu es blessé ? Demanda Luang en s’abaissant vers lui pour constater les dégâts.  

 

- Pas moi… Kaori tient bon, encouragea Kan en se relevant avec précaution et en comprimant la blessure de la jeune femme. RESTES PAS LA LES BRAS BALLANTS !! TROUVE-MOI UN MEDECIN !!! Hurla-t-il après son associé en posant délicatement la jeune femme au sol pour ne pas aggraver la blessure.  

 

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Sans vie, impuissant et démuni, Ryô tentait de maîtriser sa colère. Il se fraya de nouveau un chemin entre les convives avides de sang qui déjà répandaient la rumeur. Il vit Makito agenouillé au-dessus de Kaori. Il vit le sang sur ses mains. Il vit la tache rougeâtre sur le tissu argent. Il vit la pâleur de Kaori. Il crut mourir de la voir inanimée à même le sol. Elle semblait comme endormie, même son aura en était imperceptible. Ryô n’arrivait même pas à entendre un quelconque souffle s’échapper de ses lèvres avec les cris de Makito et les murmures des voyeurs alentours.  

Pourquoi ne l’avait-il pas retenue plus longtemps en sécurité auprès de lui ? Pourquoi n’avait-il pas donné plus d’attention à ce qu’elle pressentait ? Pourquoi ne se réveillait-elle toujours pas ? Et pourquoi devait-il rester là à attendre alors qu’elle se mourrait peut-être trop loin de lui ? Pour la première fois de sa vie, Ryô pria. Il ne pria pas Dieu ni un quelconque être supérieur. Les yeux rivés sur sa femme, il la pria elle. Il l’implora silencieusement, de toute son âme et avec tout l’amour qu’elle lui inspirait, de ne pas l’abandonner. De ne pas le laisser seul dans ce monde froid et vide de sens si elle n’était plus là pour le guider. Tout son corps tendu vers celui de la jeune femme, toutes ses pensées dirigées vers elle, Ryô retenait son souffle en serrant férocement ses poings, priant pour que Kaori entende sa supplique.  

 

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La douleur était réelle. Elle se sentait déchirée entre son envie de se laisser aller à ce flottement qui endiguait cette douleur virulente et son désir de se réfugier dans ses bras qui panseraient sa souffrance. Ce n’était pas sa voix qu’elle entendait. Pourtant il était là quelque part autour d’elle. Elle le sentait. Son aura puissante, sa chaleur rassurante. Ryô n’abandonnerait pas. Il ne l’abandonnerait pas. Elle devait lutter contre cette fatigue qui meurtrissait son corps. Elle se sentait si faible mais l’amour de Ryô comblait ce manque. Au prix d’un effort infini, elle entrouvrit les yeux alors que sa respiration se faisait plus saccadée face à la brûlure qui se répandait dans tout son être.  

 

Voyant qu’elle reprenait conscience, Kan aida la jeune femme à se redresser légèrement. Elle semblait ailleurs, perdue.  

Kaori ne distinguait rien autour d’elle à part des ombres. Des ombres et des murmures. Son regard voilé se posa sur chaque forme diffuse sans les voir. Puis elle le vit. Elle le distinguait lui et seulement lui parmi les ténèbres qui l’enveloppaient. Il irradiait de force et de conviction. Elle voulut lui parler, lui demander pardon pour son imprudence mais aucun son ne franchit ses lèvres. Malgré elle, des larmes jaillirent de ses yeux ensommeillés alors qu’elle pouvait lire dans ce regard assombri toute l’inquiétude et l’espoir à son égard. Elle esquissa un sourire avant de sombrer à nouveau dans l’inconscient où le mal reprenait possession de son corps et son âme.  

 

- Démarres la voiture ! Lâcha Kan à l’un de ses hommes en soulevant Kaori dans ses bras. Pas le temps d’attendre le médecin ! Rejoins-moi là-bas ! Et règles-moi ce bordel !! Cracha Kan à son bras droit qui déjà lançait les recherches après le tireur.  

 

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Ryô avait repris espoir lorsque Kaori avait esquissé un geste en sa direction. Il s’était voulu rassurant et confiant pour elle. Qu’elle puise en lui le courage et la force de se battre contre ce mal qui l’envahissait. C’était elle qui était blessée mais il en souffrait tout autant. Il ne pouvait plus rester là sans rien tenter, c’était trop lui demander. Et lorsque Kaori referma doucement ses yeux, il suffoqua. Il se crut noyé comme submergé par cette funeste possibilité qu’elle ne revienne jamais auprès de lui. Il fut pris de court en entendant Makito aboyer ses ordres en emportant Kaori avec lui. Où l’emmenait-il ? Il devait le suivre impérativement mais tout ce qu’il entendait, à présent par intermittence, étaient les encouragements que Makito soufflait à la jeune femme. Se retournant vers Reika, il fut surpris de voir qu’elle devançait ses intentions.  

 

La détective avait, elle aussi, suivi la scène dans l’impuissance la plus totale. Elle avait deviné le raisonnement logique qui s’imposait lorsque Makito avait disparu avec Kaori. Elle se doutait que Ryô chercherait à les suivre et elle ne voulait en rien l’en empêcher. Alors elle avait fait de son mieux pour permettre à Ryô de se dérober sans être vu. Elle avait hurlé si fort qu’elle en avait mal à la gorge mais elle avait réussi à détourner suffisamment l’attention de tous ceux ici présents. Il lui avait suffi d’affirmer avec force avoir vu le tireur dans une direction opposée pour que tous les hommes armés s’y précipitent. « … de rien… je suppose que je rentre à pied… », pesta-t-elle en constatant que Ryô s’en était allé sans aucune reconnaissance pour son don d’actrice.  

 

Ryô avait profité de la cohue qui s’était déclenchée pour se faufiler le long des hautes haies et contourner la maison pour rejoindre la voiture alors que Makito disparaissait déjà aux grilles d’entrée. Habilement il avait évité les quelques gardes restés en arrière pour surveiller. Comment cet homme faisait-il pour s’entourer de tels incompétents ? Il ne s’attarda pas d’avantage, ce n’était pas son problème majeur même si c’était en partie la cause de ce qui arrivait à sa partenaire.  

Il mit le moteur en route et sans allumer les phares pour ne pas se faire repérer, il parti à la suite de Kaori. Tout comme la voiture de luxe qui le précédait, Ryô ignora aussi les feux de signalisation et les limites de vitesse autorisées. Il ne réfléchissait à rien, tout ce qu’il lui importait c’était de ne pas perdre le contact visuel avec la voiture. Selon ce qu’il arrivait encore à entendre par son écouteur, Kaori n’avait pas repris connaissance et cela l’inquiétait.  

 

Après avoir viré et tourné aux travers des rues, enfin la voiture de Makito s’immobilisa devant une habitation assez isolée. L’homme sortit précipitamment de sa voiture avec Kaori dans ses bras alors qu’un autre venait à sa rencontre.  

 

Ryô alla se garer plus loin et sans perdre de temps, il repéra les environs. Personne ne gardait l’entrée et il put aisément faire le tour. D’extérieur cela ne ressemblait pas à une clinique ni même un cabinet médical. Ryô se dirigea vers une des fenêtres où la lumière venait d’être allumée et jeta discrètement un coup d’œil.  

Kaori avait été installée sur un lit et le médecin aidé de Makito lui retirait sa robe pour lui enfiler une blouse. Ryô serra ses poings alors que le regard de Makito glissait sur le corps à demi nu de Kaori. La jeune femme émergea un bref instant, elle sentait ses forces s’amenuiser au fur et à mesure qu’elle luttait pour tenter de parler.  

 

- Ne dis rien Kaori… on va s’occuper de toi, ne t’inquiète pas. Promettait Kan en la couvant avec douceur tout en lui tenant la main.  

 

- Par chance la balle a traversé et est ressortie sans faire de gros dégâts, quelques points de suture et il n’y paraîtra plus, encouragea le médecin après l’avoir examinée et en prenant son nécessaire pour commencer les soins. Je vais lui faire une transfusion car elle a quand même perdu beaucoup de sang et l’anesthésier, ça facilitera la suite. Informa le praticien en s’activant autour de la jeune femme.  

 

Ryô suivait chaque mouvement de l’homme qui s’évertuait à soigner sa partenaire. Il enrageait de ne pouvoir être plus proche d’elle à cet instant alors que Makito était bien trop prêt à son goût.  

Lorsque enfin les soins furent finis, le médecin prévint que la jeune femme était hors de danger mais qu’elle risquait de dormir encore un moment et il comprit vite que Makito ne quitterait pas la pièce pour autant en le voyant rapprocher une chaise près du lit. Il ne posa aucune question étant déjà bien habitué à ce genre de situations et moins il en savait mieux il se portait. Il les laissa donc seuls sans demander d’explications.  

 

Makito avait les yeux toujours rivés sur Kaori. Il ne parlait pas, il ne faisait que l’observer guettant son réveil même si ce n’était pas pour toute suite. Il se sentait affreusement coupable de ce qu’il lui arrivait. Cela n’aurait jamais du se produire. Ses hommes n’avaient pas fait leur travail correctement et leur incompétence avait failli lui coûter très cher. Que ses invités soient armés, il s’y attendait mais comment un inconnu avait pu se hisser parmi eux avec une arme sans se faire remarquer. Il allait tirer cela au clair avec Luang. C’était lui qui supervisait la sécurité. Reportant son attention sur la jeune femme, il remarqua son agitation et tenta de la calmer en lui caressant tendrement le visage pour qu’elle sache qu’elle n’était pas seule.  

 

Au-dehors, Ryô prenait son mal en patience mais plus le temps passait et plus il avait du mal à se contenir. Une heure interminable venait de s’écouler et il ne pouvait toujours rien tenter. Machinalement il avait tiré une cigarette de son paquet. Il ne pouvait même pas l’allumer. Il ne voulait pas se faire repérer. La cigarette aux lèvres, la tentation était grande de l’allumer par réflexe pour se calmer et l’aider à réfléchir. Alors il passait ses nerfs dessus autrement. Il faisait rouler le tube de papier rempli de tabac entre ses doigts. Serrant et desserrant sa prise sur ce maigre souffre douleur. A plusieurs reprises, la brindille de papier avait failli pliée sous la pression des doigts nerveux de l’homme tapi dans l’ombre. Ryô s’impatientait et refreinait avec peine l’envie de rentrer dans cette pièce quoiqu’il en coûte. Mais il ne pouvait pas. Même si il n’y avait qu’un homme au chevet de Kaori, il aurait vite fait d’attrouper les personnes présentes dont Ryô ignorait le nombre. Et Kaori était pour le moment intransportable. Seul il ne pouvait rien.  

Et voir Makito la toucher et la soutenir de son regard appuyé, lui faisait encore plus de mal. C’était son rôle à lui, sa place et sa femme qu’il lui prenait.  

 

Le crissement des pneus dans la rue le fit tendre l’oreille : une voiture arriva en trombe. La portière claqua et le conducteur se précipita à l’intérieur de la demeure. Très vite le nouvel arrivant se présenta à la chambre de Kaori. Il y pénétra sans frapper sous le regard courroucé de Makito :  

 

- Tu as intérêt à avoir des infos satisfaisantes ! Siffla Kan d’une voix froide et dure qui contrastait avec ses gestes tendres pour la jeune femme étendue sur le lit.  

 

Luang Ly ne répondit pas et attendit que Kan se lève pour le suivre dans le couloir.  

Refermant doucement la porte de la chambre, Kan fit signe à Luang de s’éloigner d’avantage pour ne pas troubler le repos de la jeune femme. Dès qu’il jugea être assez loin de la pièce, Kan déversa sa colère sur son associé :  

 

- Tu peux me dire ce qu’il s’est passé ce soir ?! Non dis-moi COMMENT ça a pu se passer ?! Plus simple encore, j’ai n’ai qu’à me balader avec une cible dans le dos et on n’en parlera plus !! Elle a fait ton taf je te signale !! Et tu ne réagis même pas ! Qu’est-ce qu’il ne va pas chez toi Luang ?! Je veux savoir QUI ! Je veux savoir COMMENT ! Et je veux savoir POURQUOI ! J’ATTENDS !! Hurla Kan fou de rage de cette erreur de la part de son ami, de celui qu’il considérait comme son frère.  

 

Luang reconnaissait son manque de jugement sur ce coup. Il avait bien entendu déjà lancé les recherches sur ce gars qui s’était infiltré et il ne lui donnait encore que quelques heures de sursis avant de lui mettre la main dessus. Il savait pourquoi il avait manqué de discernement. C’était à cause d’elle. Elle, qui détournait Kan de leurs objectif. Elle, qui mettait en péril ce qu’ils avaient réussi à construire avec tant d’acharnement. A son tour, il s’était focalisé sur elle et il avait relâché sa garde sur d’autres points. Si elle avait été tuée sur le coup, cela aurait été plus facile à gérer mais il avait fallu qu’elle s’en sorte. Jamais Luang n’aurait souhaité la mort de Kan mais l’évènement de ce soir prouvait que plus rien n’allait dans leur partenariat et Luang savait pertinemment qui en était responsable tout comme il savait que Kan refuserait de leur reconnaître.  

 

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- Enfin…, souffla impatiemment le nettoyeur.  

 

Ryô avait saisi sa chance. Il avait reconnu Ly et dès qu’il avait vu les deux hommes sortir, il en avait profité. Trafiquant la serrure de la fenêtre, il s’était empressé de se faufiler à l’intérieur de la chambre. Il alla jusqu’ la porte pour juger de la distance et du temps qu’il avait devant lui pour parler à Kaori. Même si Makito s’était suffisamment éloigné, Ryô percevait ce qu’il criait après son associé. Il fut surpris de reconnaître qu’il était du même avis que Makito : quelqu’un avait merdé et il fallait trouver le responsable.  

Reportant son attention sur son ange, Ryô se rapprocha du lit et prit la place occupée quelques instants plus tôt par Makito.  

Tendrement, il la couva du regard, entre soulagement de la sentir vivante et inquiétude de la savoir dans cet état.  

Délicatement il prit la main inerte de Kaori pour la tenir précieusement dans la sienne. Tentant par ce contact de lui montrer sa présence. De son autre main, il tourna doucement le visage de sa belle vers le sien. Son repos forcé n’était pas des plus calme. Il lui murmura, presque comme une prière son unique souhait : « Reviens-moi… Reviens vers moi… », avant de reposer son front contre le sien, le cœur en suspend.  

L’avait-elle senti ? L’avait-elle entendu ? Il espérait que oui. Le temps leur était compté et Ryô savait déjà qu’il devrait de nouveau la laisser. Dans son état, elle ne pourrait pas fuir avec lui et lui ne pouvait pas rester auprès d’elle. Alors ils n’avaient que ce court moment que le destin leur laissait pour se soutenir et se battre ensemble.  

 

Un frémissement. Un souffle échappé de ses lèvres. Elle se réveillait, pour lui.  

Elle cligna des yeux à plusieurs reprises. Elle avait du mal à reprendre conscience. Elle s’agita puis esquissa un sourire en fixant le regard trouble de l’homme qui lui prodiguait sa chaleur.  

 

- Que c’est-il passé… ? Demanda-t-elle en ne reconnaissant pas le lieu où elle se trouvait.  

 

- Tu as été blessée…, avoua avec peine Ryô qui ne la lâchait pas des yeux. Tu es hors de danger mais tu ne peux te déplacer pour le moment, ajouta-t-il en la voyant tenter de se mouvoir et se crisper sous la douleur.  

 

- Je suis désolée…, souffla-t-elle en fuyant son regard.  

 

- Non, ce n’est pas à toi de t’excuser… j’aurai du prendre au sérieux ton pressentiment… je suis le seul fautif de ton état…, culpabilisa amèrement Ryô en accrochant de nouveau ce regard noisette et brillant qui pourtant ne lui reprochait rien. J’ai eu si peur mon ange… je n’ai pas su te protéger… c’est inadmissible de ma part…  

 

- Ryô ne fait pas ça, le coup-t-elle en posant délicatement ses doigts fins sur les lèvres de son homme. Personne ne pouvait prévoir ce qu’il s’est passé… et j’ai agi sans réfléchir, comme d’habitude. Alors je ne veux pas de ça entre nous, la culpabilité n’a pas sa place, sourit-elle chaleureusement.  

 

Cette femme était un ange envoyé des Dieux, son phare qui toujours le ramenait vers elle, quelques soient ses fautes, ses erreurs et ses peurs. Elle balayait tout d’un simple regard et par quelques mots. Elle était sa femme, son salut, son seul espoir.  

Du bout des lèvres, il effleura les siennes. Il avait ce besoin de sentir sa force à elle s’insinuer en lui. Ce baiser fut doux et salvateur pour tous les deux. Ce que les mots ne pouvaient pas dire, ce baiser le transmettait : le courage, la détermination, l’amour de l’autre.  

A bout de souffle, Ryô se sépara à regret de sa douce mais elle devait économiser ses forces et il sentait la fatigue reprendre le contrôle de la jeune femme.  

 

- Kaori, je vais tout faire pour te sortir de là mais je t’en pris… ne tentes plus rien de ce genre, la supplia-t-il.  

 

- Je te le promets…, murmura-t-elle alors que ses paupières se faisaient plus lourdes.  

 

L’ouïe fine de Ryô annonçait que l’échange houleux entre Makito et Ly allait parvenir à sa fin. Détaillant les traits fins de la jeune femme qui était retombée dans le sommeil, Ryô lui chuchota tout en liant le geste à la parole :  

 

- Il n’y a que toi mon ange pour me pousser à me dévoiler de la sorte… je sais qu’à ton réveil, tu seras perdue et inquiète mais en découvrant cela tes craintes s’envoleront…  

 

Regardant avec tendresse l’objet qu’il venait de sortir de son portefeuille, Ryô se remémora l’unique fois où il avait subtilisé un symbole qui représentait sa partenaire. Par besoin ou par lâcheté, il s’était lui-même étonné d’un tel geste. Il avait oublié la raison qui faisait que Kaori avait rapporté cela chez eux et alors qu’elle avait le dos tourné, il s’était empressé de cacher son trésor au creux de sa main. Par la suite, il l’avait longtemps admiré en cherchant à comprendre son geste dénué de raison. Ce n’était pas logique et encore moins rationnel. Et malgré lui, il avait caché ce secret dans sa pochette de cuir qu’il gardait toujours dans sa poche intérieure, près de son cœur. Ainsi, toujours Kaori était auprès de lui et avec lui. Il savait qu’elle en reconnaîtrait le sens.  

Délicatement, Ryô prit la pochette qui servait de sac à la jeune femme et y chercha où y disposer son message. Une immortelle préservée du temps pour un amour au-delà de toute raison.  

 

Les pas dans le couloir et l’aura négative qui s’approchaient lui firent comprendre que le moment était passé.  

 

Un dernier contact. Un dernier baiser. Un dernier souffle : « Je t’aime… », lui avoua Ryô comme une caresse. Elle ne l’avait certainement pas entendu mais lui, il avait ressenti ce besoin de s’entendre dire ces trois mots. Ces trois mots étaient sa promesse de la ramener auprès de lui. Ces trois mots étaient ce lien qui faisait que maintenant et plus que jamais, il était uni à elle. Ryô sourit une dernière fois en constatant qu’une joie incommensurable se propageait en lui. Il n’avait jamais dit cela à quiconque auparavant et là il savait déjà qu’il ne se lasserait jamais de les lui dire à elle, juste elle.  

 

Refermant la fenêtre par laquelle il était entré et se protégeant du couvert de la nuit, Ryô porta un dernier regard dans cette chambre alors que Makito reprenait sa place auprès de Kaori.  

Le regard aussi profond que ce ciel sans lune, Ryô toisa cet homme en lui adressant une ultime remarque : « Je te la laisse encore mais sache que je viendrais la chercher ».  

Une funeste sensation fit se redresser Makito qui observa la nuit par la fenêtre avant d’en tirer les rideaux.  

 

« Préviens les autres ! J’arrive ! », lâcha Ryô juste avant de raccrocher son portable sans rien préciser d’autre.  

Le nettoyeur rejoignit son véhicule pour s’évanouir dans la nuit, le cœur lourd, l’esprit agité mais les yeux brillants d’une détermination qui ne laissait aucun doute sur le cours des choses à venir.  

 

 


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