Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 16 :: Que tombent les masques

Pubblicato: 05-07-10 - Ultimo aggiornamento: 05-07-10

Commenti: Coucou! Me voici pour un nouveau chapitre. Toutes mes félicitations à ceux et celles qui comme City ont réussi à surmonter ou vaincre sa peur concernant cette fic, vous serez plus sereines pour la suite hihihihi. Merci aussi pour tous vos encouragements. Pour la suite, il vous faudra un peu de patience car c'est les vacances (enfin presque lol) je ferais au mieux. Bonne lecture et à très vite, biiisouuuss!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

Exténuée et au bord de l’évanouissement, Kaori persistait dans sa fuite. Chaque couloir semblait se perdre dans un dédale indéfinissable. Chaque porte restait obstinément close. Elle n’avait aucune issue, aucune échappatoire. Il se rapprochait inlassablement d’elle, semblant se jouer de la situation. Ses yeux brillaient d’un éclat perfide alors que son rire résonnait à la perspective de pouvoir la tuer de ses propres mains. Il était le mal. Il était la mort. Il savait tout et réclamait sa vengeance d’avoir été leurré.  

Le souffle haletant et les jambes flageolantes, Kaori finit par s’écrouler au pied d’une énième porte qui refusait elle aussi de s’ouvrir. Elle était prise au piège. Il n’y avait personne pour lui venir en aide. Même ses cris n’avaient alerté un quelconque espoir d’être sauvée. Elle allait mourir là, seule et désemparée sans avoir pu revoir celui qu’elle aimait.  

 

Son assaillant se tenait face à elle, fier de son effet sur sa proie. Il se dressait de toute sa stature et lui barrait toute tentative de pouvoir encore lui échapper. Son sourire se fit plus large alors qu’il se penchait sur elle. Kaori tentait de se débattre mais il était plus fort et sa récente blessure l’amenuisait. Elle sentait ses larges mains froides et sèches encercler son cou. Il l’attrapa par le col et la traîna au travers des couloirs et des escaliers jusqu’à ce box encore tâché du sang de sa dernière victime. L’installant sauvagement sur cette même chaise, elle se retrouva pieds et points liés, terrifiée. De rage, il commença par abattre ses poings sur son visage. Cherchant à comprendre comment il avait pu se faire rouler ainsi en détruisant ce visage trop angélique qui l’avait abusé.  

Kaori sentait son visage lui brûler alors que le sang coulait de son arcade en lui brouillant la vue d’un voile rougeâtre. Elle n’arrivait plus à parler distinctement alors que les coups et les insultes continuaient. Elle le vit sortir son arme et la braquer sur elle. Dans ses yeux vidés de toute émotion, elle y vit le néant, la mort. Un dernier hurlement mourut dans sa gorge avant même de pouvoir s’exprimer.  

 

En sueur et complètement désorientée, Kaori se redressa subitement dans son lit en cherchant à scruter l’obscurité autour d’elle. Un cauchemar, encore.  

Elle n’en pouvait plus. Elle se sentait déjà faible physiquement et maintenant son esprit lui faisait vivre les pires scénarios dès qu’elle fermait les yeux. Jaugeant le réveil qui affichait 4h du matin, Kaori repoussa les couvertures et descendit doucement du lit. Elle se versa un verre d’eau au lavabo qu’elle but d’une traite. Elle avait cette pénible sensation que quelqu’un l’observait et se tenait prêt à lui bondir dessus sans lui laisser une seule chance de survie. Se fixant au travers du miroir, l’image que lui renvoyait celui-ci n’était pas très flatteur : son visage plus pâle que d’habitude où perlait encore la sueur et le stress causés par son cauchemar. Cette peur de l’inconnu s’insinuait en elle et marquait son visage aux traits cernés. Depuis cette conversation houleuse échangée deux jours plus tôt, ce sentiment ne la quittait plus. Elle ne dormait plus et mangeait à peine. Elle redoutait de se retrouver à nouveau seule avec lui. Elle se passa de l’eau froide pour tenter de faire disparaître celle qu’elle ne reconnaissait plus.  

 

 

Sans détour, Luang était venu la menacer ouvertement. Il se méfiait déjà d’elle, elle le savait mais son comportement envers elle était plus insistant depuis. Se rappelant ce moment, elle sentit à nouveau son corps se figer. Il l’avait prise par surprise. « Je sais qui tu es et ce que tu cherches ! Je ne te laisserai pas faire… » lui avait-il murmuré avant de relâcher son emprise sur elle et de se tenir fièrement face à elle. La fixant sans gène. Gardant le même ton froid envers elle le temps qu’il expose son avis avec ce regard qui l’avait traversée de part en part.  

Au début Kaori avait cru être découverte lorsqu’il lui avait dit tout savoir d’elle. Mais très vite, elle s’était rendue compte qu’il la prenait pour une femme avide d’une bonne situation financière auprès d’un homme d’affaire bien placé. Elle s’était même demandée si elle devait en être soulagée d’être perçue ainsi avant de se reprendre :  

 

- Sortez d’ici ! Je ne vous permet pas de…  

 

- Voilà le deal ! Fit-il en repoussant d’un geste de la main la demande de Kaori. Apparemment Kan tient à toi plus que je l’en aurais cru capable, avoua-t-il en la détaillant vulgairement. Alors on va faire un marché tous les deux… tu accèdes à toutes ses lubies et il ne t’arrivera rien. Tu es douce et disciplinée et il ne t’arrivera rien. S’il reste l’esprit serein, nous y gagnons tous les deux. D’ordinaire, je ne suis pas aussi conciliant surtout avec une mijaurée mais il faut savoir faire quelques concessions pour aboutir aux choses sérieuses. Ajouta-t-il en se rapprochant dangereusement de Kaori. Et puis, on peut aussi s’entendre sur un autre plan…, suggéra-t-il en se collant à Kaori alors que sa main venait remettre une mèche en place.  

 

Elle déglutit à ce contact en sentant cette main baladeuse continuer sa course le long de son bras.  

 

- Il n’y a pas de raison qu’il soit le seul à en profiter…, lui souffla-t-il en la serrant soudainement avec sa main libre alors que d’un geste brusque il ouvrait le tiroir de la table de chevet. C’est bien ce que je pensais, tu lui as mis le grappin dessus. Affirma-t-il en lorgnant la bague avant de reporter son attention sur le visage inquiet de Kaori.  

 

- Vous pouvez toujours courir ! Lui cracha-t-elle au visage en le repoussant vivement d’une gifle.  

 

- Je savais qu’il se cachait une femme au tempérament de feu sous cette candeur, railla-t-il. Ecoutes bien car je ne me répéterai pas : sois tu files doux soit tu te retrouves six pieds sous terre ! Ragea-t-il en la secouant violement par les épaules. Il la toisa durement pour être sûr qu’elle ait bien comprit l’étendue de ses mots avant de reprendre : Tu peux prendre tes aises pour le moment mais ne t’y habitues pas trop, ça ne va pas durer. Je ne laisse personne contrer mes projets… à aucun prix ! Annonça-t-il plus sérieusement en quittant la chambre.  

 

Il l’avait laissée ainsi, dubitative sur la suite. Depuis, il restait là à la guetter. Il se trouvait toujours au détour d’un couloir ou d’une porte comme s’il anticipait ses gestes et ses actes. Même quand elle avait tenté d’en parler à Kan, celui-ci qui ne voulait rien entendre d’elle à part sa réponse qu’il attendait toujours, s’était rangé du côté de son ami en prétextant que pour s’assurer de sa sécurité il avait toute confiance en Luang. Kaori avait alors vu ce dernier se complaire dans un sourire sarcastique. Elle était loin d’être en sécurité auprès de cet homme. Malgré elle, sa peur la rendait malade et paranoïaque. Il venait jusque dans ses songes la terroriser. Elle allait craquer…  

 

 

Retournant se coucher, Kaori posa sa tête de manière à voir le temps s’écouler lentement sur le réveil. Encore quelques heures à tenir dans cette ambiance oppressante. Elle ignorait encore comment tout cela, cette transaction et cette histoire, allait se finir mais elle avait hâte. Même si le sommeil ne venait plus, elle s’obligea à se reposer un peu, cherchant à se détendre. Retirant sa main de sous l’oreiller, elle admira ce qu’elle y cachait : la petite fleur séchée. Un sourire, entre tristesse et douceur, naquit sur ses lèvres. C’était tout ce qu’elle avait pour se donner du courage et pour retrouver un semblant de sérénité. Encore pendant un laps de temps, elle avait besoin de toutes ses forces et de toute sa concentration pour se sortir de là. Après elle pourrait se permettre de se lâcher auprès de Ryô lorsque enfin elle serait en sécurité. Penser à lui était encore la seule chose qui l’aidait à tenir.  

 

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Ryô ne dormait pas lui non plus. Il ne pouvait pas. Il était tendu. Depuis ce message, Ryô attendait ce moment avec une impatience non dissimulée. Il avait pressée Saeko de tout mettre en place, les quais étaient déjà sous surveillance ainsi que la demeure de Makito dont personne n’était sortit depuis deux jours. Cela l’inquiétait de n’avoir aucune autre nouvelle de la situation à l’intérieur. Est-ce que pour cette transaction, les deux hommes allaient se déplacer ensemble ? Ou juste un des deux ? Emmèneraient-ils Kaori ? Selon le contexte et les sentiments de Makito envers sa partenaire, il ne la mettrait pas au premier plan d’une affaire aussi tôt. Cela soulageait quelque peu Ryô qui préférait savoir Kaori loin du lieu de rendez-vous et des tirs qui ne manqueraient pas d’être échangés. Il s’occuperait de régler leurs comptes à cet affreux duo et une fois tout danger écarté, il irait chercher Kaori qui sûrement sera sous bonne garde mais rien d’inquiétant pour lui.  

 

Vérifiant une dernière fois son arme bien nettoyée, Ryô s’assura d’avoir assez de munitions et remonta vers la chambre de la jeune femme alors qu’une sourde angoisse étreignait son cœur. Il ouvrit la porte sur cette pièce restée trop longtemps silencieuse. Encore quelques heures et de nouveau la vie reprendrait son cours en ces lieux. En regardant tendrement chaque meuble de la chambre et en se rappelant chaque moment depuis son départ, Ryô se promit de ne plus jamais laisser Kaori en dehors de sa vie que ce soit professionnelle ou personnelle. Il y pénétra pour capter l’aura chaleureuse de sa partenaire. Il s’octroya un petit moment de paix en s’allongeant sur ce lit où elle dormait… cela lui donna un peu de sérénité et une détermination à toute épreuve de la ramener au plus vite. Cela devenait vital. Se redressant, il quitta cette chambre, empreint d’un nouvel espoir et s’activa dans l’appartement pour occuper son esprit. Guettant la pendule toutes les 5 minutes, Ryô avait un urgent besoin d’action, de libérer cette tension oppressante et de retrouver enfin sa lumière et son air. Il était entre appréhension et excitation. Il fallait en finir et vite.  

 

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Toute la matinée, Kaori avait entendu Kan passer des coups de fil alors que Luang s’activait aussi de son côté.  

Kan ne cachait plus ses activités envers elle et aboyait ses ordres en lui lançant de temps en temps un sourire auquel Kaori ne savait comment répondre. Tout ce remue-ménage montrait qu’ils allaient vider les lieux et qu’ils faisaient en sorte de ne rien laisser derrière eux.  

Fixant l’horloge de la bibliothèque, Kaori vit que l’heure du rendez-vous approchait. D’ailleurs Kan se préparait :  

 

- Une dernière chose à régler et après je serais entièrement à toi… je sais qu’il te faut du temps pour réfléchir à tout cela et en particulier à la question que je t’ai posée. Tout sera différent je te le promets. Fit-il en prenant Kaori dans ses bras.  

 

- Je serais toi, je ne lui ferais pas ce genre de promesse. Intervint cette voix froide reconnaissable entre toutes.  

 

- Luang… on en a déjà parlé, mon avenir avec Kaori ne te regarde pas. Objecta Kan alors que Kaori s’éloignait doucement de lui. Tu devrais te préparer, on a un rendez-vous…  

 

- J’ai pris les dispositions nécessaires… nous avons un autre problème à régler, annonça Luang en portant un regard satisfait sur Kaori alors qu’il tendait un dossier à Kan.  

 

- Que ce passe-t-il ? Demanda Kan, intrigué, en suivant le regard de son associé jusqu’à Kaori.  

 

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Au port chacun était en place. Des flics en civiles avaient pris la place des quelques badauds et personnes pouvant traîner sur les quais.  

La Mini, discrètement cachée à l’entrée du port, abritait deux hommes dont l’un était particulièrement tendu.  

 

- Calme-toi, ils vont arriver. Fit Mick pour briser ce silence qui les enveloppait depuis que Ryô était passé le chercher.  

 

- Je suis calme et impatient d’en finir c’est tout. Siffla Ryô en guettant chaque voiture qui apparaissait.  

 

- Donc, on attend qu’ils débarquent et qu’ils nous montrent quel navire est le bon… on les intercepte avec notre douceur légendaire et cette histoire sera bouclée. Dis, j’espère que Saeko te paye en monnaie sonnante et trébuchante car je serai pas contre un dédommagement à moins que tu croies que Kaori acceptera de me remercier de ma participation en nat…  

 

Mick laissa en suspend sa phrase alors que le magnum de Ryô apparaissait sous son nez. Son acolyte était vraiment à cran, Mick ne pouvait même pas émettre une idée sans se retrouver menacé d’être troué comme une passoire. Mick lui-même attendait ce dénouement avec impatience pour qu’enfin leur vie à tous retrouve cette paix et cet équilibre que leur apportait naturellement Kaori.  

 

- Les voilà…, annonça Ryô en reconnaissant la voiture de Makito dans laquelle il distingua deux formes à l’avant et comme il le pensait personne avec eux.  

 

Les laissant prendre de l’avance sur les quais, Ryô démarra la Mini et suivit la même direction.  

 

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A la demeure, Kaori ne comprenait pas ce que Luang manigançait. Qu’y avait-il dans ce dossier qui retenait toute l’attention de Kan ? Une boule d’angoisse naquit dans son ventre alors que Kan posait le dossier sur le bureau. Il semblait réfléchir et le visage dur qu’il affichait ne présageait rien de bon pour elle. Comme au ralenti, elle le vit se retourner vers elle. Perdu, déçu, en colère, il réfléchissait encore à quelle attitude adoptée en la regardant sans la voir.  

 

- Tu te souviens de notre conversation… tu disais que si je voulais savoir quelque chose je n’avais qu’à te demander ?  

 

- Qu’est-ce que tu veux encore savoir ? ! Elle est avec les flics, tu n’as pas encore compris ? L’interrompit Luang.  

 

- Kaori, je ne te poserai qu’une seule fois la question… es-tu ici par hasard ou par intérêt ? Demanda Kan, faisant fi des affirmations de son associé.  

 

Hésitante sur la réponse à donner, Kaori fixa longuement Kan. Leur rencontre était un hasard mais ce qui avait suivi était à la fois sa volonté et dans son intérêt à lui. Elle cherchait comment lui expliquer qu’elle avait cru pouvoir le sauver de ce qu’il n’était pas.  

 

- Ton silence en dit long…, déplora Kan.  

 

- Ce n’est pas ce que tu crois ! Se défendit Kaori. Je voulais t’aider !  

 

- Ha non !! Et qu’est-ce que je dois croire ?! Cria-t-il en reprenant le dossier et en le lui lançant à la figure.  

 

Autour de Kaori s’éparpillèrent des photos, des clichés pris à la sauvette. Malgré elle, elle regarda ces photos avant de poser ses yeux sur Luang dont le visage se fendait d’un large sourire. Il avait œuvré dans l’ombre et maintenant il se réjouissait du spectacle. Lorsqu’il avait dit tout savoir, il ne l’avait pas dit à la légère. Il avait juste patiemment attendu d’en avoir les preuves. De toute évidence, il avait fait surveiller l’appartement d’Eriko. Les clichés montraient Kaori en ces lieux avec… Ryô et Saeko.  

 

- Voilà pourquoi on va attendre l’appel des hommes que j’ai envoyé à notre place sur le port. Si ils appellent comme prévu, c’est que ta chère et tendre n’a pas eu le temps ni l’occasion de transmettre les infos sinon… on saura quoi faire d’elle ! Ajouta Luang en sortant son arme.  

 

- Pourquoi faut-il toujours que ça se passe ainsi ?! S’interrogea Kan, blessé dans sa fierté et qui malgré tout voulait encore croire que tout ce qu’il ressentait pour Kaori n’était pas vain.  

 

Alors que les deux hommes se défiaient du regard, Kaori tenta un mouvement vers la sortie.  

 

- Toi tu ne bouges pas !! Fit Luang en la visant et en armant le chien.  

 

- Baisses ton arme et laisses-moi réfléchir ! Ordonna Kan en regardant la pendule.  

 

Luang suivit le regard de son ami et annonça que si tout s’était passé comme prévu, les hommes auraient déjà appelé. Ils n’avaient plus de temps à perdre avant que ça ne débarque ici.  

 

- Il faut en finir et maintenant ! Elle t’a piégé, menti et trahi pour obtenir ce qu’elle voulait !! REAGIS BON DIEU !!  

 

- Kan… je peux encore t’aider à te sortir de là. Il n’est pas trop tard pour tout arrêter…, tenta de convaincre doucement Kaori en se rapprochant de lui.  

 

Kan était perdu. Il ne s’attendait pas à ça venant d’elle. Elle si naturellement douce et belle. Elle qui le comprenait et qui lui avait donné tant d’espoir… Il ne pouvait se résoudre à la tuer, pas elle. Il accrocha son regard humide et put y lire tant de sincérité.  

 

- Bien on l’emmène avec nous et on avisera plus tard ! Répondit avec autorité Kan qui contrastait avec le regard encourageant mais indécis vis-à-vis de Kaori.  

 

- Non mais t’es dingue ?! On ne laisse personne se moquer de nous ainsi ! Et aucun témoin derrière nous ! C’est pourtant clair, c’est une balance !! S’emporta Luang qui s’attendait à ce que son ami aussi s’indigne plus violement. Y a toujours une femme pour te faire perdre la tête ! Tu te rends compte que si je ne m’en étais pas mêlé, tu te serais lancé dans la gueule du loup et on ne serait pas là à tergiverser sur son sort !!  

 

A ces paroles, Kaori fit le lien « toujours une femme ». Luang faisait place nette autour de Kan. Il l’avait déjà menacé par deux fois et elle n’était sûrement pas la première à qui il faisait le coup et voir pire. La jeune femme qui était sortie soudainement de la vie de Kan avant elle, avait du avoir à faire à Luang et pas seulement de manière verbale. Il fallait qu’elle tente une diversion.  

 

- Kan, je suis navrée que tu le découvres ainsi. Je ne cherchais pas à te nuire… tu n’es pas comme lui ! Tu peux encore te sortir de tout ça. Réfléchis, combien de femmes sont ainsi sorties « soudainement » de ta vie? T’es-tu seulement demandé ce qui est arrivé à la jeune femme qui m’a précédée ? Demanda Kaori à Kan pour le pousser à se questionner et à faire le bon choix. Ce n’est pas un hasard si Luang s’en est mêlé…  

 

- FERME-LA SALE GARCE ! Cracha Luang en giflant lourdement Kaori pour la faire taire. Ne vois-tu pas qu’elle essaye de nous monter l’un contre l’autre juste pour sauver sa peau ?! S’énervait-il férocement.  

 

- C’est Luang qui l’a éloignée et c’est ce qu’il a déjà tenté avec moi !! Qu’il soit ton ami c’est une chose mais qu’il décide à ta place de ta vie et avec qui tu dois être ou pas s’en est une autre ! Ouvres les yeux sur qui il est réellement ! Riposta Kaori en malaxant sa joue endolorie.  

 

- Luang… ?! Est-ce que… Pourquoi ?! Tentait de comprendre Kan ne sachant plus contre qui être en colère.  

 

- Ce n’est ni le moment ni l’endroit pour en parler ! La question est de savoir qui se charge d’elle… TOI OU MOI ?! Lâcha Luang d’une voix méprisante et ferme.  

 

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Sur le port tout était encore calme. Ryô garait la voiture alors qu’il observait les hommes, qu’il voyait de dos, monté à bord du dernier cargo arrivé. Guettant les alentours, il vit les hommes de Saeko se déployer et se mettre en place. L’assaut fut donné et sans attendre, Ryô et Mick se mêlèrent aux agents pour investir le bateau.  

Très vite les premiers coups de feux se firent entendre. A l’affût, Ryô cherchait les hommes qui l’intéressaient. Habilement les agents de Saeko gagnaient du terrain sur le bateau en venant à bout de la résistance émise par les trafiquants. D’un commun accord Mick et Ryô se séparèrent pour encercler l’avant du navire vers la salle de pilotage où les deux hommes avaient du trouver refuge. Chaque homme rencontré sur leur passage ne faisait pas obstacle bien longtemps face à la détermination des nettoyeurs.  

Mick fut le premier à atteindre la salle et sans attendre, il déboula et riposta aux coups de feu donnés. Facilement, un peu trop pensa-t-il, il en vint à bout. L’un était blessé et l’autre s’était rendu docilement en le suppliant de ne pas le tuer.  

Rejoint par Ryô, Mick afficha fièrement ses prises qu’il venait d’attacher l’un avec l’autre avec une corde traînant là.  

 

- Je ne vois pas pourquoi la police avait tant de difficulté à les interpeller car franchement ils sont pas dégourdis comme trafiquants, se pavana Mick.  

 

- Tu te fous de moi… c’est pas eux que l’on cherche ! Lâcha Ryô en détaillant les deux hommes ficelés comme des saucissons. Où sont vos chefs ?! Demanda-t-il rageusement.  

 

- … on en sait rien… on nous a juste dit de venir vérifier la cargaison… et d’appeler pour confirmer la livraison…, pleurnicha l’un deux.  

 

- MERDE !! On s’est fait avoir ! Ils savaient qu’on les attendait !! Pesta Ryô en se dépêchant de quitter le bateau pour rejoindre la voiture.  

 

- Tu crois qu’ils ont senti le coup fourré ? S’inquiéta à son tour Mick en suivant Ryô de près.  

 

Ryô ne prit aucunement le temps de répondre. Il avait perdu du temps à chasser ces hommes qui n’étaient pas les bons. Il aurait du le sentir, tout cela avait été trop facile. Il avait sous-estimé ses ennemis.  

Saeko vit les deux nettoyeurs repartirent aussi vite qu’ils étaient venus et sans réfléchir elle ordonna à quelques unes de ses équipes de la suivre alors qu’elle aussi prenait sa voiture pour venir en renfort à ses amis qui se rendaient certainement chez Makito.  

 

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Sur le qui-vive après le coup porté par Luang, Kaori tentait de discerner ce que les hommes se disaient :  

 

- Luang, elle peut encore nous être utile ! C’est peut-être là le moment de tout arrêter et de changer de vie ! Fait pas le con et réfléchis-y !! Argumentait Kan.  

 

- Tu crois que c’est aussi facile ?! Tu crois qu’il suffit de dire « stop on arrête, on avoue et voilà » ?! Railla Luang fou de rage devant la naïveté de son ami. Je ne finirai pas ma vie en taule parce que tu ne sais pas te contenir devant des yeux de biche !!  

 

- Peu m’importe ce que tu as fait ou non de cette fille mais je ne veux plus maintenant continuer… je n’en peux plus de cette vie… on a largement de quoi disparaître sans avoir à s’inquiéter de regarder par derrière notre épaule !  

 

Plus Kan tentait de raisonner Luang et plus se dernier riait d’un rire amer.  

Ils avaient grandi ensemble. Ils avaient choisi ce chemin ensemble. Vécu le pire et le meilleur. Où leurs vies s’étaient-elles séparées ? Quand leurs objectifs mutuels avaient-ils divergés ? Kan ne reconnaissait plus l’homme qui se tenait face à lui.  

 

- Tu serais prêt à tout arrêter pour elle ? Lui demanda-t-il en désignant Kaori avec haine. Alors c’est que tu es fou !! Tu te moques à ce point des conséquences ! Je n’ai pas fait tout ça pour en arriver là !! Décides-toi : C’EST ELLE OU NOUS !! Cracha Luang avec véhémence.  

 

- Je n’ai même pas besoin d’y réfléchir ! Rien n’arrive jamais par hasard, elle est ma chance ! Et je veux la saisir…, annonça Kan en prenant position aux côtés de Kaori.  

 

Face au comportement de son associé, Luang hésita une fraction de seconde, juste le temps de revenir sur le parcours peu commun qu’ils avaient réalisé ensemble et de se dire qu’une fois la jeune femme hors d’état de leur nuire, tout irait pour le mieux.  

 

- Que fais-tu ?! S’inquiéta Kan en constatant que Luang les tenait en joug lui et Kaori.  

 

- Toi qui me croyais insensible, je te laisse lui faire tes adieux. Répondit calmement Luang en actionnant la gâchette et en prenant Kaori pour cible.  

 

- Je suis désolée…, murmura Kaori en resserrant tendrement ce qu’elle cachait au creux de sa paume alors que des larmes amères coulaient de ses yeux.  

 

Kan perçut ce murmure et il la vit différemment : belle et sincère même dans l’adversité. Il ressentait les mêmes regrets d’inachevé… si seulement leurs chemins s’étaient croisés plus tôt, tout aurait pu être différent et si merveilleux entre eux…  

 

- NOOOOOON !!!! Hurla Kan en se jetant sur Kaori à l’entente du cliquetis qui annonçait que Luang mettait sa menace à exécution.  

 

Un coup, un seul. Luang regarda la seule personne, à qui il était un tant soit peu attaché, s’écrouler lamentablement sur le sol.  

Les yeux injectés de sang, il toisa Kaori qui entre larmes et cris, tentait de comprimer la blessure de l’homme qui dans un dernier sursaut de lucidité avait donné sa vie pour elle.  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda l’un des hommes de gardes que le coup de feu avait alertés.  

 

- Dorénavant c’est à moi que vous obéissez ! Répondit tout simplement Luang.  

 

- Mais…  

 

- Pas de « mais », s’énerva Luang en abattant le récalcitrant. Un autre n’est pas d’accord ? Ironisa-t-il en pointant son arme vers les autres hommes. Bien. Toi, prépares l’hélico, on met les voiles. Désigna le nouveau boss en passant près du couple pour atteindre une pièce secrète cachée derrière un panneau de la bibliothèque.  

 

Agenouillée et les mains baignant dans le sang de Kan, Kaori ne faisait pas attention à ce que Luang préparait. Elle pleurait cet homme qui n’avait pas la chance de réparer ses erreurs :  

 

- Pourquoi ? Je ne voulais pas ça…, sanglota-t-elle.  

 

- Kaori…, souffla-t-il en lui caressant tendrement sa joue humide.  

 

- Viens-là !! Ragea Luang en revenant et en attrapant Kaori par le bras, sans un regard pour son ami qu’il laissait pour mort.  

 

Violement, Luang entraîna Kaori avec lui à l’extérieur de la maison. Ils traversèrent le parc pour atteindre un hangar dont déjà le toit s’ouvrait.  

 

Kaori persévérait à se débattre en tentant de le griffer et de le freiner dans ses pas mais rien ne faisait, Luang ne lâchait pas prise.  

 

- Tu aurais du m’écouter et partir tant qu’il en était encore temps ! Tu crois que tout s’arrête là mais j’ai d’autres atouts dans ma manche !! Ce que tu crois savoir n’est qu’une partie de l’iceberg, le meilleur reste à venir !! Ironisa Luang en la faisant monter de force dans l’hélicoptère. Je te souhaite bon voyage ! Lui cracha-t-il en la frappant avec la crosse de son arme qui la laissa inconsciente.  

 

Alors que le pilote démarrait l’appareil, Luang donna des dernières directives au reste de ses hommes encore présents. De rares fidèles qui étaient encore fiables. Les regardant s’éparpiller dans la demeure, Luang donna le feu vert pour décoller.  

 

Le bruit de l’engin qui prenait son envol fut couvert par les sirènes des patrouilles qui arrivaient au loin alors que Luang lorgnait d’un mauvais œil la faible silhouette « assoupie » à ses côtés.  

 

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Ils arrivaient, enfin. Ryô avait le repère de Makito en vue. Il distinguait les grilles du portail qui s’ouvraient. Une voiture, du même modèle que celle arrivée au port, en franchit le seuil et fonça dans la rue pour tenter d’échapper à la police.  

 

- Ils se sauvent !! Cria Mick qui tentait de viser les pneus pour stopper le véhicule. Arrête de tanguer !! Kaori doit être avec eux, tu ne veux quand même pas qu’elle soit blessée ! Pesta Mick après Ryô.  

 

Cherchant à stabiliser sa conduite, Ryô accéléra pour rattraper le véhicule qui malgré tout avait plus de puissance que la mini.  

 

- Y a quelque chose qui cloche…, Souffla Ryô en observant la voiture à une centaine de mètres d’eux.  

 

- Quoi donc ?  

 

- … ils nous attendent…  

 

- Hein ?! Fit Mick intrigué en se tournant vers Ryô.  

 

- Tu as déjà vu des fuyards s’arrêter à un stop ?! Lâcha Ryô en braquant furieusement le volant pour faire demi tour alors que Mick, propulsé contre la vitre, eut juste le temps de constater qu’en effet le véhicule qu’ils pourchassaient les attendait tranquillement au stop un peu plus bas dans la rue.  

 

- Saeko nous suivait, elle a du les intercepter alors qu’ils croyaient nous avoir roulés, encouragea Mick en sentant que même lui n’y croyait pas.  

 

La Mini déboula en trombe devant l’entrée de la maison alors que Saeko se tenait sur le perron et faisait le point avec ses hommes.  

 

- Ryô…, tenta-t-elle alors que celui-ci s’engouffrait dans la demeure en appelant après Kaori.  

 

Au visage navré qu’elle affichait, Mick comprit que les nouvelles n’étaient pas bonnes et il prit peur à l’idée de ce qu’ils allaient découvrir.  

 

- On a fouillé partout et il n’y a aucune trace d’elle ni de Ly… il ne reste que Makito qui est en assez mauvais état, rapporta Saeko alors que Ryô revenait des étages.  

 

Il se précipita dans la pièce indiquée par l’inspectrice et se rua sur l’homme à terre. Il respirait faiblement et avait perdu beaucoup de sang. Autour de ce corps affaibli, des dizaines de photos de Kaori et de lui-même. Ryô comprit bien trop tard que l’homme qui guettait la jeune femme à l’appartement n’avait été qu’une diversion alors qu’un autre, caché plus haut, les avait observés à sa guise.  

Revenant sur Makito, Ryô le redressa brusquement :  

 

- OÙ EST-ELLE ??!! OU L’A-T-IL EMMENEE ??!!  

 

- … elle… si seule… ment… je l’avais… rencontrée… plus tôt…, articula avec peine Makito en recrachant du sang.  

 

- TU PEUX ENCORE LA SAUVER !! DIS-MOI OU TON CINGLE D’ASSOCIE L’A EMMENEE !! PARLE, C’EST TA DERNIERE CHANCE DE FAIRE ENCORE QUELQUE CHOSE DE BIEN !!! Harcelait Ryô en secouant Makito pour qu’il lui donne un indice alors que déjà son cœur était pris de panique.  

 

L’homme se mourant accrocha le regard noir et impatient de Ryô. Il pouvait y lire tant de douleur, la même qui étreignait son cœur face aux sentiments qu’il nourrissait toujours pour Kaori malgré sa trahison.  

 

- Luang… était mon… ami… mais… il n’était pas… celui… que je… croyais… Kaori… l’avait… compris… si elle… savait… comme je… regrette… le… le… dé… compte… est lancé…  

 

- JE ME FOUS DE TES REGRETS !! Ragea Ryô en agitant Makito tel un pantin.  

 

- Ryô… arrête… il est mort, intervint Mick en essayant de lui faire lâcher ce corps inerte.  

 

Avec force l’américain desserra les doigts crispés de Ryô. Le corps de Makito retomba sèchement sur le sol alors que Ryô s’affaissait à ses côtés. Les yeux sombres du nettoyeur se voilèrent. Son sang semblait s’être retiré de ses veines tant sa peau blanchit. Même son cœur commençait à ralentir. Déconnecté avec cette réalité, par réflexe, il serra ses poings qui agrippèrent une photo où Kaori lui souriait.  

Douloureusement ses yeux le piquèrent. Un battement de cœur sec et froid. Le décompte est lancé. Il avait mal, tellement mal… il avait été trop lâche pour la retenir. Un battement de cœur sourd et distant. Le décompte est lancé. Il avait été trop orgueilleux pour lui dire. Il l’avait perdue. Un battement de cœur insolent et impassible à la fois. Le décompte est lancé. Son cœur le brûlait tellement il souffrait. Ses battements résonnaient à ses tempes. Lents et réguliers… « Le décompte est lancé… ».  

 

- DEHOOOOOOORS !! IL Y A UNE BOOOOOOMBE !! Hurla vivement Ryô en se redressant dans un ultime effort de lucidité et en précipitant Saeko et Mick vers l’extérieur.  

 

Saeko ordonna à tous ses agents de sortir et à peine eut-elle franchit le seuil de la maison que tout explosa en la propulsant au loin.  

 

Un amas de bois, de brique et de poussière s’éleva dans les airs alors qu’au loin un homme se félicitait d’être hors de portée. Il enleva son pouce du petit boîtier de commande qu’il tenait en main et alors qu’il étirait sa cicatrice par son large sourire perfide, il indiqua à son pilote vers où se diriger avec sa passagère toujours endormie à ses côtés.  

 

 


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