Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 8 :: Kaori entre en jeu

Pubblicato: 14-03-10 - Ultimo aggiornamento: 31-03-10

Commenti: Coucou!! Merci pour vos encouragements, ça ne va pas fort dans le duo mais la mission doit continuer... Bonne lecture à vous et bon dimanche, Bisous

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

Cela faisait quelques jours maintenant que Kaori s’était installée chez la styliste à son insu. Elle avait essayé de trouver ses marques dans cet appartement pourtant familier mais malgré tout s’y sentait étrangère, car elle savait qu’en d’autres circonstances elle aurait pu s’y sentir comme chez elle. Elle se promit donc qu’au retour d’Eriko, elle lui avouerait cet « emprunt » forcé qui mine de rien lui pesait sur la conscience.  

 

La jeune femme tentait de rompre son ennui en feuilletant sans conviction les quelques magazines de mode qui trônaient sur la table basse. Elle avait suivi les prérogatives de Saeko en se faisant discrète et en rompant tout contact avec son quotidien habituel. Puis l’inspectrice l’avait appelée et avertie qu’après l’entretien de Reika et Ryô, elle pourrait enfin intervenir. Encore quelques heures à attendre. Kaori en avait donc déduit qu’avec Ryô, la mission suivait son cours. Elle n’avait rien demandé de plus et en avait conclu que Saeko n’était pas au courant de la violente dispute qui les avait animés. De ce fait, Kaori ne savait pas si elle devait se sentir soulagée que Ryô n’ai pas ébruité la chose ou s’inquiéter que cela n’ai pas plus de répercussion.  

 

Kaori se sentait isolée du monde à vivre ainsi, coupée de ses amis qui lui manquaient. Même Ryô lui manquait. Malgré la colère et la souffrance qu’elle ressentait toujours envers lui, elle aurait donné cher pour le voir un instant seulement. A maintes reprises, elle s’était surprise à vouloir lui téléphoner, juste pour savoir comment il allait pour qu’elle se sente rassurée. Avant même de composer le numéro, elle raccrochait, agacée. Lui aussi pouvait la joindre. Il s’avait où la trouver, ce n’était pas compliqué vu qu’elle était cloitrée là à attendre. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Est-ce que cette « séparation » lui convenait ? Etait-ce tout ce qu’il attendait, qu’elle s’en aille ?  

 

Elle souffrait de son absence, bien plus qu’elle ne se l’aurait imaginé. Dans ces moments-là, elle se réfugiait dans ses souvenirs, là où Ryô était tel qu’elle le voyait, un homme d’une grande bonté apportant sécurité et réconfort. Le soir, en se couchant, Kaori imaginait cette force se matérialisée auprès d’elle lorsqu’elle extirpait de dessous son oreiller le trésor qu’elle avait emporté avec elle. C’était un des tee-shirts de Ryô. Lorsqu’elle préparait ses affaires pour partir, elle avait pris son nécessaire de toilettes et posé sur le rebord de la baignoire, elle avait vu le vêtement qu’elle s’était empressée de chaparder sans même réfléchir. Son inconscient avait su avant elle que ce simple morceau de tissu lui serait d’un réconfort dans ses moments de doute. Alors elle serrait le vêtement contre elle aussi fort qu’elle le pouvait afin de faire fuir cette solitude et ce froid qui menaçaient de la faire craquer. Ryô était encore là, un dernier rempart qui la protégeait encore un peu.  

Kaori ne pouvait s’empêcher de se remettre en cause même si Ryô était le plus fautif des deux. Devait-elle le juger seul responsable de cet état entre eux ? Bien sûr, elle avait été profondément blessée par sa trahison mais sa solitude forcée la poussait à se demander s’il n’y avait pas une réelle raison à cela. Impulsive et émotive comme elle était, Kaori ne voyait pas au premier abord la logique, s’il y en avait une, d’un tel comportement ou d’une action. Et quand il s’agissait de Ryô, elle ne réfléchissait pas, elle réagissait avec son cœur. Malgré les apparences, Ryô ne faisait rien au hasard. C’était ce qui la différenciait de lui. En dépit de toutes les bonnes raisons qu’elle pouvait encore lui trouver, rien n’excusait cette hypocrisie à son égard. Cela pesait encore lourd dans la balance. Cette fois-ci il avait été trop loin.  

 

Kaori reposa le magazine pour aller se servir un café. Sa tête était toujours en ébullition à force de ressasser dans tous les sens ce blocage qu’il y avait entre eux. En prenant une distance physique, Kaori ne pensait pas que cela la chamboulerait ainsi. Elle pensait trouver un refuge de paix où tout deviendrait clair dans son esprit. Mais cela ne faisait que l’embrouiller encore un peu plus. La solitude n’était pas si simple à vivre, surtout avec des regrets. Elle était partagée entre le fait d’attendre de revoir Ryô et d’agir en fonction et l’envie de l’appeler. Le mieux était peut-être de laisser le temps faire son œuvre, laisser les choses venir d’elles mêmes. Kaori ne pouvait plus reculée dorénavant.  

Elle s’énervait toute seule. Ce silence et cette solitude forcée mettaient ses nerfs à vifs. Elle ne faisait que ruminer cette dernière dispute qui avait eu raison d’eux. Elle avait presque hâte de voir Kan, au moins elle se concentrerait sur autre chose. Elle repensa alors à sa dernière sortie de l’appartement, Kaori était allée faire quelques provisions et elle avait bien senti que quelqu’un la suivait. Etait-ce ce que pensait Saeko à savoir que Kan avait effectivement enquêté sur elle et était remonté jusqu’à Eriko ? Pourtant celui qui la suivait ne lui voulait aucun mal, Kaori n’avait ressenti aucun danger et elle avait fait comme si elle n’avait rien remarqué pour ne pas éveiller de soupçons. Elle avait bien tenté de découvrir qui la surveillait ainsi mais cet inconnu restait à distance raisonnable et disparaissait dès qu’elle semblait se rapprocher. Ce jeu du chat et de la souris n’était pas pour lui plaire mais pour le moment Kaori devait mettre ses réflexes de professionnelle de côté et agir normalement avec l’insouciance et la frivolité d’une jeune femme ordinaire. Elle expérimentait ce quotidien depuis quelques jours et celui-ci lui semblait vide de sens et morne. Après avoir vécu tant de choses auprès de ses amis et de Ryô, comment pouvait-elle penser vivre différemment ? Cela lui serait désormais impossible, elle le découvrait amèrement. Elle ne pouvait pas renier ce pourquoi elle était faite.  

 

Sortant de ses songes, Kaori s’aperçut qu’il était temps de se préparer. Elle se rendit dans sa chambre pour se changer. Elle avait sorti une robe d’été qu’elle s’était offerte en économisant sur les différentes missions. Même si les économies qu’elle faisait à l’insu de son partenaire étaient pour prévoir en cas d’urgence, Kaori n’avait pu résister en voyant la tenue en vitrine. C’était une robe légère à bretelles qui tombait aux genoux. Elle allait très bien avec un petit gilet et une paire de chaussures que Kaori avait déjà. Après avoir abandonné tout espoir de discipliner ses cheveux et s’être légèrement maquillée pour cacher ses cernes dus à ses nuits chaotiques, Kaori prit son sac et sortit de l’appartement autant perdue que déterminée à aller au bout des choses.  

 

 

Ryô emboitait le pas à Reika et Makito qui les raccompagnaient vers la sortie. La transaction avait été concluante mais Ryô n’avait suivi que distraitement cet échange, laissant Reika mener les choses à son gré. Il savait qu’il devait reprendre le dessus et retrouver le contrôle de ses émotions et surtout de la situation.  

Tout lui échappait.  

 

Il n’avait pas retenté de joindre Kaori par téléphone. Il avait préféré se rendre sur place et guetter pendant des heures son ombre à la fenêtre. Il se répétait mentalement ce qu’il pouvait lui dire s’il la voyait mais à chaque fois il avait reculé, n’osant même pas aller frapper à sa porte. Et lorsqu’elle sortait, il la suivait de loin pour s’assurer qu’elle ne risquait rien mais ce qu’il découvrait alors lui faisait plus de mal que de bien. Sous ses yeux, Kaori flânait ici et là comme n’importe quelle autre jeune femme. Voilà ce que serait sa vie s’il ne l’avait pas liée à lui, s’il l’avait laissée s’envoler six ans auparavant. Elle serait libre de toute contrainte sans éternels dangers rôdant autour d’elle par sa faute à lui. Elle serait heureuse sans lui. Ce déchirant constat l’anéantissant, il s’éloignait avant qu’elle ne s’aperçoive qu’il était là dans son ombre à veiller. Et se manège recommençait chaque jour depuis le départ mouvementé de la jeune femme.  

 

Et à chaque fois qu’il rentrait à l’appartement, Reika apparaissait comme si elle sentait que la situation lui était propice. Comme une lionne à l’affût, elle sortait ses griffes et le harponnait sans détour. Elle ne se cachait pas pour montrer qu’elle appréciait l’absence de Kaori, ce qui enfonçait un peu plus le nettoyeur dans ses tourments. Pourtant Ryô restait de marbre face à ses tentatives de séduction désespérées. Ne portant qu’un faible intérêt à ce qui les occupait. Il s’ennuyait de tout.  

Tous les soirs, Ryô se noyait désespérément une bouteille d’alcool à la main, affalé dans le canapé. Son seul refuge pour oublier cette vie qui n’avait plus d’attraits à ses yeux. Il se laissait alors porter dans des songes où toutes les femmes n’avaient qu’un seul visage, une seule odeur et un seul nom : Kaori. Son imagination était son seul refuge pour être auprès d’elle. Au troisième soir de cette décrépitude, il avait même pu la sentir et la toucher comme si c’était la réalité. Embrasser ses lèvres qu’il savait douces et généreuses dans un baiser qui lui redonnait goût à la vie. Elle lui pardonnait et lui parlait mais ce rêve aussi réel pouvait-il être n’était qu’un mensonge. Ce visage qu’il caressait tendrement, ce corps qui se mouvait contre lui n’était pas celui de Kaori. Il le réalisa trop tard quand la voix de celle qui croyait être lui avait soufflé :  

 

- Je peux être toutes les femmes dont tu rêves…  

 

Reprenant contact avec la dure réalité, Ryô eut la désagréable surprise de se retrouver nez à nez avec Reika apparemment très fière de l’effet qu’elle produisait chez le nettoyeur en croyant en être la cause. La repoussant violement, celle-ci se retrouva éjectée à même le sol, se retrouvant avec les fesses endolories.  

 

- Tu en es rendue à t’introduire comme une voleuse et à profiter de mon ivresse pour parvenir à tes fins ?! Tu es pitoyable !! Ragea Ryô en la toisant avec dégoût.  

 

- Il n’y a aucun mal à se faire du bien…, lâcha-t-elle en remettant de l’ordre dans sa tenue. Quand on sait ce que l’on veut, toutes les occasions sont bonnes pour y arriver… il suffirait seulement que tu te détendes… ce baiser n’était qu’un avant-goût de ce qui pourrait s’avérer exceptionnel entre nous… je peux t’aider à relâcher la pression…, minauda-t-elle en se rapprochant dangereusement de Ryô.  

 

- Dégages Reika avant que je m’énerve et que tu le regrettes !! Il n’y a rien et il n’y aura jamais rien entre nous ! Rentres-toi bien ça dans le crâne !! Lui cracha-t-il en l’empoignant par le bras pour la ramener à la porte.  

 

Claquant celle-ci violement pour reprendre un peu de contenance, Ryô ne vit pas le sourire narquois de la détective qui se délectait par avance de sa future vengeance pour cet affront qu’il venait de lui faire en la rejetant de la sorte. Ryô fut seulement soulager que Kaori ne soit pas là pour assister à cette scène, cela aurait clôturé ses maigres chances de la savoir à nouveau auprès de lui un jour.  

 

Revenant à l’instant présent, Ryô perçut quand même quelques brides de la conversation qui clôturait ce rendez-vous. Une prochaine soirée était prévue avec tous les clients de Makito et ils se retrouvaient bien évidemment invités. Ryô se voyait déjà jouer à nouveau les pingouins au milieu de convives aussi inintéressants que douteux. Le duo s’installa dans la voiture sous le regard satisfait de Makito qui se mua vite en un regard carnassier. Tout en démarrant, Ryô jeta un œil dans le rétroviseur pour trouver la cause de ce changement d’attitude. L’objet de cette convoitise avançait doucement vers le maître des lieux en faisant virevolter une robe légère au gré de ses mouvements et un tendre sourire sur les lèvres. Ce fut avec la dernière image de Kan posant ses mains sales sur Kaori que Ryô dû s’éloigner la rage au ventre.  

 

 

- Bonjour, fit d’une voix douce Kaori. Je ne vous dérange pas ?  

 

- Pas du tout, mon rendez-vous vient de se finir et votre présence apporte de la fraîcheur à cette chaude journée. Je ne vous cache pas que j’attendais votre visite avec impatience. Répondit Kan en souriant.  

 

Kaori rougit à cet aveu en regardant une voiture s’éloigner avec deux occupants qu’elle ne manqua pas de reconnaître.  

 

- Que diriez-vous d’aller vous promener ? Demanda Kan.  

 

- Vous pouvez vous libérer sans problème ? Interrogea Kaori en zieutant vers la réception où la standardiste les surveillait du coin de l’œil.  

 

- Bien sûr et en cas de besoin j’ai pris mes dispositions, fit-il en montrant fièrement son téléphone portable.  

 

Kaori accepta le bras que lui tendait Kan pour l’inviter à le suivre. En chemin, ils discutèrent de banalités tout en profitant du soleil. Ils arrivèrent aux abords d’un parc déjà pris d’assaut par les enfants et les couples d’amoureux qui cherchaient à se détendre et à profiter de la saison. Ils s’étaient éloignés du centre d’affaires et cherchaient eux aussi un endroit où se poser.  

A peine était-elle assise sur un des rares bancs encore libre que Kaori perçut des grésillements dans son oreille. L’écoute était en place. « Ils n’ont pas perdu de temps », pensa Kaori en cherchant du regard où pouvait se cacher le duo alors que la voix froide de Reika se faisait entendre :  

 

- Il faut amener la discussion sur ses affaires, les différents domaines dans lesquels il évolue afin que l’on se fasse une idée de la portée de ses actions.  

 

Kaori se crispa. Reika n’était vraiment pas douée pour ce qui était de la mettre à l’aise. Elle agissait comme si elle était le chef des opérations. Kaori fut déçue que ce ne soit pas Ryô qui l’aiguille sur la marche à suivre. Elle tenta de faire abstractions des chuchotements incessants de Reika pour se concentrer sur ce que lui disait Kan :  

 

- C’est agréable de pouvoir profiter d’un vrai moment de détente en si charmante compagnie…, affirma Kan en portant un regard appréciateur sur Kaori.  

 

Kaori allait répondre, flattée par ce compliment lorsque son sourire se figea à la remarque déplacée de la voix fine dans l’oreillette :  

 

- De toute évidence il a reçu une bonne éducation qui l’oblige à être courtois… tu en as de la chance Kaori, profites-en c’est pas souvent qu’un homme te flatte ainsi.  

 

Tentant de garder son calme, Kaori reporta son attention sur Kan :  

 

- Est-ce qu’il vous serait possible d’aller me chercher une boisson ? Demanda-t-elle, se rappelant être passé devant un stand un peu plus haut sur une des allées du parc.  

 

- C’est une excellente idée ! Ne bougez pas je reviens.  

 

Kaori attendit que Kan soit assez loin pour mettre les choses au clair avec sa « voix intérieur » :  

 

- Non mais tu crois qu’on a que ça à faire ? On fait une pause le temps que tu te désaltère ? La devança Reika.  

 

- T’entendre commenter chaque fait et geste ne m’aide pas ! Tu es sensée écouter et pas cracher ton venin ! Si tu t’ennuies vas faire un tour mais ne viens pas me pourrir d’avantage l’existence ! Siffla Kaori en essayant de ne pas paraître pour une folle aux yeux des gens alentours.  

 

- T’es mal placée pour me reprocher quoique ce soit, s’il n’y avait que nous on se serait passé de toi sans souci ! Rappela Reika en incluant volontairement Ryô dans cette affirmation.  

 

Celui-ci se tenait au côté de Reika dans cette voiture qu’il trouvait trop étroite à son goût. Il avait préféré se garer à l’ombre des grands arbres qui ornaient une des entrées du parc en respectant la distance nécessaire à la transmission. Ryô avait redouté beaucoup de choses en activant le système d’écoute, entendre Makito roucouler auprès de Kaori ne lui plaisait pas mais il ne s’attendait pas à ce que ce soit Reika qui pose problème. Il pensait qu’elle avait compris qu’entre eux ce ne serait que boulot et là elle n’avait rien de professionnelle. Il était resté en dehors de ce déballage entre les jeunes femmes mais il ne pouvait laisser Reika enfoncer plus les choses ainsi, qu’elle le veuille ou non ils devaient tous les trois faire équipe et son comportement envers Kaori dépassait les bornes :  

 

- Ca suffit ! Trancha-t-il. Kaori, calme-toi et concentres-toi sur ton objectif, tenta-il plus doucement auprès de la jeune femme.  

 

- … j’aurai du me douter que tu prendrais automatiquement sa défense…, s’avoua-t-elle avec une déception non dissimulée.  

 

- Bien sûr, notre partenariat s’est renforcé avec ce baiser enflammé qui promet une union dans un autre domaine…, railla Reika en tenant là sa revanche car si elle ne pouvait atteindre directement Ryô, Kaori, elle, était à sa portée.  

 

Elle regretta très vite cette remarque en devinant le regard meurtrier que Ryô lui adressa. Elle le vit couper la transmission pour s’adresser à elle d’un ton ne tolérant aucune objection :  

 

- Encore une remarque de ce genre, un seul faux pas vis-à-vis d’elle et tu seras la première à goûter aux sévices que j’inflige à mes pires ennemis et crois-moi ce ne sera pas une partie de plaisir… du moins pour toi !!  

 

Reika déglutit difficilement alors que Ryô remettait l’écoute en place en l’ignorant complètement.  

 

De son côté et ne se doutant pas que Ryô venait de prendre son parti et de mettre les choses au claire avec Reika, Kaori se sentait complètement idiote seule sur ce banc. A l’annonce de ce baiser, Kaori avait pâli et son sang c’était figé. Elle ne savait plus pour quoi ni pour qui elle était là. De toute évidence le nouveau partenariat de Ryô semblait bien fonctionner et Reika ne lui faciliterait pas la tâche alors que Ryô gardait ses distances avec elle. Tous les deux avaient enfin le champ libre pour se donner l’un à l’autre sans remords. Elle tentait de reprendre le dessus sur cette tristesse qui menaçait de l’envahir. Kan n’allait pas tarder à revenir alors il fallait qu’elle se décide, continuait-elle malgré tout ou lâchait-elle cette histoire pour partir définitivement ?  

La voix de Ryô la rappelant à l’ordre lui donna un regain de combativité.  

 

- Je suis là, pas la peine de crier ! S’énerva-t-elle en serrant ses poings.  

 

- Je t’ai appelée trois fois…, s’excusa Ryô en devinant que Kaori devait cogiter sur ce qu’elle venait d’apprendre. Il devait lui expliquer de vive voix. Voilà ce que l’on va faire…, commença-t-il.  

 

- Non, ça ne marchera pas, le coupa Kaori.  

 

- Quoi ? Qu’est-ce qui ne marchera pas ? S’inquiéta Ryô.  

 

- Tout ça… moi… vous… c’est pas possible… je ne peux pas fonctionner comme ça avec vous sur le dos dans ces conditions… vous les aurez vos infos mais à ma façon…, termina-t-elle en désactivant les systèmes d’écoute.  

 

- Kaori ? Continuait d’appeler Ryô en espérant que ce soit une simple interférence qui soit la cause de ce silence soudain.  

 

Comprenant que Kaori avait rompu toute liaison, Ryô mitrailla Reika d’un regard qui glaça le sang de la jeune femme :  

 

- T’es satisfaite ! Claqua-t-il en sortant de la voiture de la détective pour partir à la recherche de Kaori.  

 

Il avait voulu calmer les choses et encore une fois c’était le contraire qui s’était produit. Il aurait du se douter que Reika n’aurait pas accepté les choses telles quelles. Ryô guettait chaque couple en arpentant les allées du parc. Il en oubliait que Kan pouvait le reconnaître et sûrement qu’il s’étonnerait de sa présence ici mais Ryô s’en moquait. Il était hors de question qu’il reste sans nouvelles plus longtemps. Comment veiller sur elle s’il ignorait ce qu’il se passait et surtout si elle croyait des choses qui n’étaient pas. La seule chose qui le reliait encore à elle, était son émetteur dont la lumière vacilla une dernière fois avant de s’éteindre définitivement elle aussi.  

 

- C’est pas vrai !! Ragea-t-il en se tournant et se retournant sur lui-même sans se soucier des passants qui le regardaient avec méfiance.  

 

 

Kaori se doutait que ce qu’elle venait de faire lui apporterait son lot de réprimandes mais elle en avait assez entendu et Kan revenait. Elle se leva pour aller à sa rencontre et lui proposa de marcher afin de s’éloigner au plus vite car elle le savait, Ryô la chercherait pour lui faire comprendre son mécontentement.  

Très vite au contact de Kan, elle oublia ce pénible désagrément et ce fut tout naturellement qu’elle se prêta au jeu de séduction avec lui.  

Kaori se montra très attentionnée aux propos de l’homme qui, pour l’impressionner, lui racontait ses différents voyages qu’il était amené à faire pour son travail. Kan était très fier de son ascension professionnelle et n’hésitait pas à détailler ses performances dans ses domaines d’activités. Il était fier mais se gardait de toute vantardise. Au détour de certaines anecdotes, Kaori découvrait un homme ambitieux mais reconnaissant de ce qu’il avait. Un homme très seul aussi. « Les conséquences de la réussite », lui disait-il dans un demi-sourire avec un haussement d’épaules. Elle ne voyait rien, à première vue, qui puisse accabler l’homme de manière illégale. C’était un chef d’entreprise qui négociait toutes marchandises se monnayant, cela touchait différents domaines comme l’automobile, les objets d’art ou encore des services de « confort » comme quelques hôtels et restaurants. Rien que Saeko ne puisse découvrir par elle-même…, ce n’était pas en une après-midi que Kaori apprendrait ses secrets, s’il en avait. En attendant, rien ne l’empêchait de profiter de l’homme tel qu’il était : aimable, délicat et charmant.  

 

A marcher ainsi, ils avaient vite quitté le parc pour déambuler dans les rues de la ville. L’après-midi se passait sans que rien ne vienne rompre cette bulle dans laquelle le couple se découvrait doucement.  

Rien, en fait pas réellement. Un vent fort venait de se lever et quelques gouttes fraiches l’accompagnaient. Très vite le soleil fut voilé par d’épais nuages et une averse subite déferla sur la ville. Tout comme les autres passants pris au dépourvu, Kan et Kaori cherchaient à s’abriter de ce revirement soudain. Kaori dut se rendre à l’évidence, ils étaient plus proches de son logement alors sans réfléchir elle attrapa sa main en l’intimant de la suivre. Ils couraient aussi vite que possible sous la pluie qui avait vite fait de les alourdir.  

 

Kaori se précipita dans le hall d’immeuble avec Kan à ses côtés. L’un comme l’autre était trempé jusqu’aux os suite à cette subite averse. Alors qu’elle commençait à greloter, Kaori et Kan pénétrèrent dans l’appartement où était sensée vivre la jeune femme.  

 

- Enlevez votre veste, je vais vous chercher des serviettes, annonça Kaori en se frictionnant et en se rendant à la salle de bain.  

 

Alors qu’elle pénétrait dans le couloir menant aux chambres et à la salle d’eau, elle se sentit happée sur le côté et une main se coller sur ses lèvres.  

 

- C’est moi…, souffla une voix chaude dans le cou de Kaori.  

 

- Ryô ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu es fou il est juste à côté…, murmura Kaori sous le choc de trouver son partenaire ici.  

 

Alors qu’elle guettait un éventuel bruit qui aurait alerté son invité de la présence d’une tierce présence, Ryô, lui, restait captivé par l’image de la jeune femme. Ses cheveux humides plaqués contre son visage, les joues rosies par la course folle pour échapper à la pluie, les gouttes d’eau qui ruisselaient encore le long de son cou et cette robe entièrement imbibée d’eau la moulait comme une seconde peau, lui dévoilant ainsi les formes généreuses de la jeune femme. Tous ses éléments la rendaient encore plus belle et désirable à ses yeux. Elle lui avait tant manquée.  

 

- Ryô tu m’expliques ? Répéta Kaori pour la troisième fois.  

 

- Tu as coupé ton micro alors je viens aux nouvelles, répondit-il un peu plus froidement que voulu.  

 

Sentant la morale arrivée, Kaori prit les devants en entrainant Ryô dans la salle de bain.  

 

- Je n’ai pas eu le choix, je n’aurai pas pu être tranquille avec Reika qui commente chaque phrase et toi qui ne dis rien ou seulement pour me donner des ordres, ma tête aurait explosé. Et puis je ne voulais pas vous déranger ! Fit-elle en attrapant deux serviettes dans le meuble sous l’évier. Attends-moi ici, je reviens. Lâcha-t-elle en disparaissant de la pièce sans lui laisser le temps de répondre.  

 

Kaori revint au salon et tendit les serviettes éponges à Kan qui, à la grande surprise de la jeune femme, n’était plus qu’en pantalon qui n’était pas des plus secs, toutes ses affaires étant trop humides pour être gardées sur le corps.  

 

- Vous devriez tout enlever… donnez-moi vos affaires… je vais les faire sécher…, dit-elle un peu honteuse de la situation.  

 

Elle veilla soigneusement à éviter le regard de l’homme et même de poser ses propres yeux sur autre chose qu’un objet de la pièce.  

 

Kan sourit face à cette timidité qu’il commençait à apprécier et fit ce qu’elle demandait, nullement mal à l’aise de se retrouver en caleçon devant la jeune femme.  

 

- Faites comme chez vous, je me dépêche.  

 

Avant de rejoindre Ryô, Kaori fit un détour par sa chambre pour se changer. Elle se hâta de retirer sa robe d’été qui lui collait à la peau et attrapa quelques affaires plus confortable : un bas de jogging et un débardeur. Alors qu’elle enfilait le haut, elle sentit comme un courant d’air dans son dos. Elle se retourna pour retrouver Ryô sur le seuil de la porte et qui n’avait rien manqué de l’effeuillage de la jeune femme.  

 

- Je t’en prie fais comme chez toi ! S’énerva-t-elle de se faire épier de la sorte.  

 

- Qu’est-ce qu’il fait là ? Tu n’étais pas sensée le ramener !  

 

- Je ne pouvais pas le ramener chez TOI, c’est pour cela que je suis chez Eriko… et qu’est-ce que j’aurai dû faire ? Il pleut des cordes et ici c’était plus près que son travail, je te signale. Désolée si ça ne te convient pas…  

 

- Kaori ? Les interrompit Kan qui arrivait dans leur direction.  

 

Tirant Ryô derrière la porte à l’intérieur de sa chambre, Kaori entrebâilla la cloison pour apercevoir Kan arrivé à sa hauteur :  

 

- Est-ce que cela vous tenterait qu’on se fasse livrer quelque chose à manger ? Cela nous aidera à nous réchauffer.  

 

- Oui, c’est une très bonne idée, vous trouverez un calepin près du téléphone, regardez à « traiteur ». Répondit Kaori qui avait hâte qu’il s’éloigne.  

 

- Passes une grosse commande j’ai faim moi aussi…, murmura Ryô.  

 

Kaori garda son calme face à la réflexion de Ryô qu’elle était la seule à entendre et le poussa de la main. Ryô se décala et put entre-apercevoir Makito par l’interstice de la porte. Une jalousie naquit à la vue de cet homme qui osait se présenter quasiment nu devant Kaori. Il ne manquait pas d’audace pour se pavaner ainsi sous les yeux scrutateurs de la jeune femme.  

 

Kan retourna au salon alors que Kaori refermait la porte. Ignorant l’aura de colère qui émanait de Ryô, Kaori lui expliqua la suite des évènements :  

 

- Je vais l’entrainer à la cuisine le temps que tu sortes. Et oui je vais rallumer le micro mais fais en sorte que ça me braille moins dans mes oreilles. D’ailleurs, où est ta partenaire ? Elle se planque aussi quelque part dans l’appartement ? Souffla nerveusement la jeune femme.  

 

- Je n’ai pas besoin d’elle en permanence. Ne t’inquiète pas elle ne te créera plus de souci… tu crois que je vais te laisser seule ici avec lui ? Il manque pas d’air, il est déjà presque nu je te signale !  

 

- Et tu comptes faire quoi ? Rester ici toute la soirée ? Vu le temps dehors, il n’est pas prêt de repartir, on est venu à pied…  

 

- Dis-le tout de suite que tu veux rester seule avec lui ! Vu sa tenue, il n’espère sûrement pas que vous passiez la soirée à papoter ! Te leurres pas, je connais ce genre d’homme…  

 

- Il n’est pas comme toi, il ne saute pas sur tout ce qui bouge et qui porte une jupe… et comme tu te plais à le répéter je ne suis pas une femme alors pourquoi tu t’inquiètes ? Nargua Kaori.  

 

- Kaori ? Appela Kan qui revenait vers eux. Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous rendre utile ?  

 

- C’est pas vrai, il peut pas te lâcher cinq minutes…, pesta Ryô.  

 

- Non c’est parfait, installez-vous… je n’en ai plus pour longtemps, répondit-elle d’une voix douce qui contrastait avec le regard noir qu’elle lançait à Ryô. La moitié du temps tu te balades avec encore moins que ça sur le dos alors ce n’est pas ça qui va me traumatiser… mais si ça te gêne tellement je vais lui trouver quelque chose à lui mettre…  

 

Elle disposa les affaires de Kan sur des cintres avec l’intention de les mettre à sécher dans la salle de bain et chercha dans ses affaires quelque chose qui pourrait habiller cet homme.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ? Demanda Ryô intrigué.  

 

- Etant donné que tu sembles gêné par sa semi-nudité alors que si c’était une femme, cela ne te dérangerait en rien, je cherche quelque chose à lui mettre sur le dos…  

 

- Parce que tu crois que tu vas trouver quelque chose de potable dans tes affaires ? Vous n’avez pas la même carrure. Se moqua Ryô.  

 

- Moi non mais toi oui ! Fit-elle fièrement en fouillant sous son oreiller.  

 

Ryô sourit en reconnaissant le vêtement :  

 

- Tu me voles des affaires maintenant ? Tu n’as pas passé l’âge d’avoir un doudou ou c’est parce que je te manque… aller avoues-le, la nargua-t-il en ne voyant pas d’autres explications à la présence de son tee-shirt ici.  

 

- Pas du tout… je l’ai pris par erreur en faisant mes valises…, prétexta Kaori soudainement pris en faute.  

 

Leurs regards s’accrochèrent entre gêne et amusement. Ryô aimait ce flottement qui lui permettait de retrouver sa partenaire et de la taquiner gentiment. Mais les pas impatients de l’homme resté seul au salon les ramenèrent au sujet qui les préoccupait :  

 

- Tu comptes quand même pas lui filer mon tee-shirt ? S’indigna Ryô avec une moue d’enfant à qui elle prenait son jouet.  

 

- Faudrait savoir, tu préfères qu’il reste à moitié nu ou qu’il soit habillé ? Tu peux bien le prêter…, demanda Kaori sur le même ton en agitant le vêtement sous les yeux de Ryô.  

 

Ryô n’eut pas le temps de répondre que Kan revenait frapper à la porte de Kaori. Il pesta intérieurement contre l’homme qui venait une nouvelle fois interrompre ce petit jeu auquel il aurait aimé jouer d’avantage avec sa partenaire.  

 

- Un instant, cria Kaori en cherchant où cacher Ryô qui semblait se moquer que quelqu’un le trouve là.  

 

Voyant qu’il ne faisait aucun effort pour l’aider, Kaori le poussa dans son armoire en lui claquant les portes au nez.  

 

- Oui, vous pouvez entrer.  

 

- La commande est passée, j’espère que vous avez faim car comme je ne savais pas quoi choisir, j’ai pris de tout, ria-t-il de bon cœur. C’est moi qui invite, ajouta-t-il devant le regard ahuri de Kaori.  

 

- C’est gentil…  

 

Kaori était confuse par ce qui se passait dans cette chambre. Elle sentait ses pommettes lui brûler. Elle avait chaud. Entre Ryô caché tel un amant et Kan se tenant là en caleçon avec le plus grand naturel, son torse musclé où se dessinaient de larges abdominaux. C’était un homme très bien bâti et qui entretenait sa condition physique. Le regard troublé de Kaori n’échappa pas à Kan qui se sentit galvanisé d’être observé de la sorte.  

Reprenant ses esprits, Kaori se dit qu’il valait mieux en effet qu’il soit un minimum couvert.  

 

- Voilà ! Je pense que cela devrait vous aller. Fit Kaori en lui tendant le tee-shirt.  

 

- Vous avez des vêtements d’homme dans votre chambre ? Demanda-t-il un peu surpris et déçu de devoir se cacher à ses yeux noisette.  

 

- Oui… c’est à mon frère…, lâcha-t-elle comme explication.  

 

Sentant un frisson la parcourir et qui n’était pas seulement du à la présence de l’homme aussi troublant soit-il dans cette tenue, Kaori se dit qu’elle ferait bien elle aussi de se couvrir un peu plus. Elle avait un long gilet qu’elle mettait quand elle se sentait un peu patraque dans son armoire. Là où se cachait Ryô. Sans hésiter, elle ouvrit le premier battant qui du coup cachait le contenu du meuble à Kan. Elle lui parlait pour faire diversion et tâtonnait d’une main à la recherche du fameux vêtement. Sa main buta contre le torse de Ryô et hésita un instant à poursuivre son chemin. Comme devinant ce qu’elle cherchait et ne pouvant l’attraper sans ouvrir complètement l’armoire et par la sorte faire découvrir sa présence, Ryô, qui s’amusait du trouble évident de la jeune femme à son contact, se décida quand même à lui faciliter la tâche en lui tendant le fameux cintre. Cela lui convenait aussi qu’elle se cache d’avantage aux yeux chasseurs de ce mâle en rut.  

 

- Venez, je vais vous montrer la salle de bain où vous pourrez vous rafraîchir. Fit-elle en enfilant le gilet et en sortant de la chambre avec son invité.  

 

Alors que Kan était dans la salle d’eau, Kaori retourna à sa chambre et passant la tête par la porte, elle lâcha dans le vide « tiens-toi prêt » juste avant de repartir.  

 

A la fenêtre du salon, Kaori guettait la pluie qui avait redoublée au dehors. Le temps tournait à l’orage. Elle tentait de faire cesser les tremblements de ses mains, elle était mal à l’aise de savoir Ryô dans une pièce et Kan dans l’autre. Elle s’était attendue à voir le nettoyeur en public mais certainement pas ici. Un toussotement derrière elle la fit sortir de ses songes.  

Kan était revenu et portait le tee-shirt de Ryô. Cela lui fit une étrange sensation. Kan avait la même prestance que Ryô. Un élan de tendresse à la vue de ce vêtement qui reprenait forme sur cet homme la déstabilisa.  

 

- Voulez-vous boire quelque chose ? Tenta Kaori pour détourner ses émotions.  

 

- Volontiers, répondit Kan en allant s’installer sur le canapé. Alors c’est ici que vous vivez ? Observa-t-il en détaillant l’intérieur avant de reporter son regard sur Kaori.  

 

- Oui, affirma-t-elle en devinant que d’autres questions allaient venir.  

 

- Je ne voulais pas être indiscret mais pourquoi votre prénom se trouve-t-il dans ce répertoire avec un certain Ryô, est-ce lui votre frère ? Fit Kan en lui désignant le carnet près du téléphone.  

 

Kaori faiblit un instant avant de se reprendre. Elle avait oublié que c’était le répertoire d’Eriko et que forcément son nom s’y trouvait. Il fallait qu’elle trouve une explication crédible et vite.  

 

- Non du tout… c’est un ami avec qui je vivais en colocation… rien d’autre, c’est de l’histoire ancienne, répondit-elle tristement en sachant que l’intéressé écoutait aussi cette conversation. C’est mon ancien numéro… je me suis installée chez mon amie il y a peu…  

 

- Cela explique qu’il y ait peu de photos de vous et que cet appartement ne vous ressemble pas tant que ça …, réfléchissait Kan qui sembla soudain soulagé par cette réponse tout en se demandant ce que cela pouvait cacher d’autre.  

 

Dans la chambre, Ryô tentait de garder son calme face aux propos de Kaori. Ces murs laissaient passer la moindre bride de conversation qui se tenait dans le salon comme si Ryô y était, il ne lui manquait que l’image. Il n’avait pas apprécié le ton employé, comme s’ils étaient réellement séparés. Elle l’avait d’abord décrit comme un frère pour expliquer la présence du tee-shirt et cela ne lui allait pas du tout. Puis elle avait su détourner l’attention de Makito en soulignant que Ryô n’était qu’un « ami », ce nom ne lui plaisait guère plus, ils étaient bien plus que cela. Mais Kaori n’était installée ici que provisoirement, juste le temps de réunir suffisamment de preuves pour faire tomber ce don juan de pacotille mais nettement plus redoutable dans un autre domaine. Il était hors de question d’y voir autre chose. Ryô refusait cette éventualité que par la suite, Kaori ne rentre pas avec lui chez eux.  

 

Ryô entendit la sonnette retentir et Kaori prétexter un besoin d’aide dans la cuisine. C’était la diversion prévue par sa partenaire pour qu’il puisse sortir mais Ryô décida qu’il ne s’en irait pas. Le meilleur moyen de veiller sur sa partenaire était de rester près d’elle, qu’elle le veuille ou non. Qu’il suive la conversation ici ou dans l’ombre d’une ruelle reviendrait au même et de toute façon il avait renvoyé Reika prétextant qu’il se chargerait seul de Kaori. Il serait donc le seul témoin et en cas de danger, il pourrait ainsi intervenir rapidement. Le nettoyeur s’installa donc confortablement sur le lit et guetta d’une oreille attentive les éclats de voix qui lui parvenaient du salon. Cette soirée promettait d’être longue pour lui.  

 

 


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