Capitolo 14 :: Une demande inattendue…

Pubblicato: 07-06-10 - Ultimo aggiornamento: 07-06-10

Commenti: Coucou! Vous vous êtes inquiétez sur le sort de Kaori et j'espère vous avoir rassuré quelque peu... Je vous remercie de me suivre avec autant d'enthousiasme. Je vous souhaite une bonne lecture et une très bonne semaine. Bisouss!!

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Trois jours étaient passés depuis la réception. Trois jours pendant lesquels Ryô n’avait pu qu’entr’apercevoir brièvement la jeune femme qui ne quittait plus ses pensées. Il avait bien sûr tenté de retourner la voir mais à chaque fois Makito était là. Il ne la laissait jamais longtemps seule. Elle avait repris des forces et le médecin avait donné son accord pour qu’elle quitte sa clinique à condition de se reposer correctement et de ne pas faire d’efforts inutiles. Sans qu’elle puisse s’y opposer, Makito avait annoncé qu’elle ferait sa convalescence chez lui et qu’il veillerait personnellement sur elle.  

Ryô avait pu être en informé grâce aux émetteurs toujours en possession de Kaori. Il n’avait pu cependant lui répondre. Il craignait qu’en entendant sa voix, Kaori ne se trahisse par ses émotions devant Makito. Elle était encore trop fragile et sensible pour en plus gérer cela. Alors il n’avait eu d’autre choix que de rester à distance lors de sa sortie.  

Caché et presque invisible, il avait habilement dévoilé son aura pour elle. Elle avait ressenti sa présence, il en était certain même si elle ne s’était pas tournée dans sa direction. Elle avait simplement levé la tête vers le ciel comme si elle profitait des rayons du soleil sur son visage mais Ryô avait compris que c’était son geste pour lui montrer qu’elle savait qu’il était là. Elle avait rajouté alors que Makito l’observait lui aussi : « J’aime ce soleil, sa chaleur me fait du bien… ». Ryô s’était senti comme galvanisé par cet aveu détourné juste avant de retrouver son regard froid et déterminer alors que Makito aidait Kaori à s’installer dans la voiture.  

Ce bref contact laissa un goût d’inachevé au nettoyeur qui ne put que regarder avec peine la voiture qui déjà éloignait Kaori de lui.  

Maintenant, le nettoyeur était là. Seul dans une voiture banalisée à distance raisonnable de la demeure de Makito pour ne pas être repéré et tenter de capter un son, un mot de la jeune femme. Mais étrangement, il ne percevait que de la friture et des interférences. Kaori était là, derrière ses murs et il n’entendait rien. Ils étaient coupés l’un de l’autre. Appuyé contre le volant Ryô fixait cette demeure comme s’il pouvait voir au travers, cherchant un moyen de rentrer en contact avec elle. Il aurait tout donné, même sa vie, pour être avec elle, pour savoir ce qu’elle faisait, ce qu’elle pensait. Avait-elle trouvé « son message » ? Savait-elle à quel point elle lui manquait et à quel point il l’aimait ? A quel point il regrettait ?  

Ryô ne cessait de ressasser les derniers évènements, ses mots et ses gestes qui n’avaient pu éviter cette nouvelle situation de se produire.  

A ce moment Ryô fut rattrapé par les mots, acerbes et douloureux, échangés avec ses amis qui le torturaient encore.  

« Flash-back, la nuit après l’attaque »  

Dès qu’il avait quitté sa partenaire, Ryô avait appelé Mick afin de réunir tout le monde au Cat’s et quand il était arrivé, il ne manquait que les sœurs Nogami.  

Ryô savait que de toute manière elles n’allaient plus tarder. Pendant le chemin qui le ramenait ici, Saeko l’avait appelée, à la fois inquiète et nerveuse pour ce qui était arrivé à Kaori. Elle ne lui avait d’ailleurs fait aucun reproche sur le fait qu’il ait laissé Reika en plan alors que la situation était aussi critique chez Makito. Après avoir pris des nouvelles de Kaori, elle lui avait redit ce que Reika lui avait rapportée. Ryô avait juste déclaré qu’il se rendait au Cat’s pour mettre sur pied un plan pour récupérer sa partenaire. Libre à elle et à sa sœur d’en être ou pas. Pour lui sa mission avec Makito n’était plus sa priorité.  

Dès qu’il avait franchi le seuil du commerce, il avait senti tous ces yeux braqués sur lui, le sonder, le culpabilisant d’avantage. Il avait ressenti leur inquiétude, leurs reproches alors que personne encore n’avait dit quoi que ce soit. Mais tous savaient déjà que cela concernait Kaori étant donné qu’elle n’était pas là. Et tous l’accablaient déjà silencieusement.  

- On t’écoute, finit par lâcher Falcon qui devinait le malaise s’installer entre les personnes présentes.  

Il avait surtout senti la colère de Mick à l’égard de Ryô. Une colère qui n’attendait qu’un mot, un geste pour éclater. Ryô était venu à eux pour leur demander leur aide mais si l’américain l’empêchait de le faire, à coup sûr Ryô tenterait une mission sauvetage qui pourrait s’avérer suicidaire pour lui et sa partenaire. Il fallait que les deux nettoyeurs mettent de côtés leurs sentiments pour s’unir et ce concentrer sur un seul objectif : Kaori.  

Ryô fit face aussi impassiblement que possible et se lança :  

- Les choses ont échappé à mon contrôle et Kaori a été blessée…  

- Oh non… dis-moi qu’elle va bien… où est-elle ? Comment ? L’assaillait de questions Miki qui ne cachait pas son inquiétude.  

- Elle va bien…, Ryô n’avait pas voulu leur annoncer cela de la sorte mais il n’avait pas de temps à perdre en explication. Makito l’a emmenée dans une clinique privée et j’ai pu lui parler mais elle n’était pas en état pour…  

- Alors tu l’as laissée là-bas ! Seule et sans défense avec lui ! Explique-moi comment le nettoyeur Numéro 1 que tu es sensé être a pu en arriver là ? Abandonner lâchement sa partenaire !! Cracha Mick, les points serrés et le regard froid et dur.  

Les deux hommes s’observaient alors que le silence se faisait autour d’eux. Miki aussi se posait beaucoup de questions. Falcon, lui se doutait que si Ryô avait eu la possibilité de ramener la petite, il l’aurait fait sans hésiter mais comment l’expliquer à Mick. Son amour encore vivace pour Kaori, l’aveuglait complètement et il lui fallait un coupable qui était déjà tout trouvé.  

- Que faisais-tu quand c’est arrivé ?! Où plutôt avec QUI étais-tu ?! Une partenaire plus à la hauteur de tes attentes ! Qui sûrement correspond mieux à tes critères absurdes que tu te fais d’une femme digne de toi !! Tu ne la mérites vraiment pas ! Et pourtant j’y ai cru… tu n’es qu’un lâche Saeba !! Ponctua sauvagement Mick en assénant un violent coup de poing sur le visage décomposé de Ryô.  

- Ca suffit Mick ! Tonna Falcon.  

A terre, Ryô n’avait pas cherché à parer ce coup. Il le méritait amplement. Ce qu’avait dit Mick était juste. Si lui-même ne s’était pas évertuer en vain à repousser la jeune femme, à la rabaisser ou à l’ignorer, elle aurait su bien plus tôt qu’elle était son égale et qu’elle n’avait rien à lui prouver. Ce qui s’était passé ce soir, ne se serait pas produit s’il avait agi plus tôt et s’il avait su ouvrir son cœur tout en restant professionnel. Elle valait nettement mieux que lui, il le savait. Mais quoi qu’il dise, Mick ne lui pardonnerait pas ses fautes. Son ami pensait à tort, qu’une fois de plus sûrement il avait repoussé la jeune femme. Mais Ryô n’était pas là pour expliquer l’évolution de leur relation. Il avait besoin d’eux, Kaori avait besoin d’eux. Alors même s’il devait endurer les coups et les reproches de ses amis, et en particulier de Mick, Ryô savait que c’était toujours un moindre mal en comparaison de la douleur effroyable qui le meurtrissait de l’intérieur. Le nettoyeur ne pouvait cependant pas laisser Mick s’étaler sur ses sentiments et sa rancœur. Ryô ne voulait plus perdre de temps.  

- Ca y est ? T’es soulagé ?! T’as besoin de te défouler encore ou l’on peut en venir à « l’essentielle » maintenant ?! Ragea Ryô en fixant de son regard noir les prunelles devenues bleu nuit de son acolyte. Autant mettre ta colère à bon escient, tu ne crois pas ? Reprit-il plus fermement en reprenant le contrôle de ses émotions. Il était coupable, c’était indéniable mais ce n’était qu’à une seule personne qu’il devait en répondre.  

Mick toisait Ryô tout en réfléchissant à ce mot « l’essentielle ». L’intonation sur ce mot, en cet instant, ne pouvait être seulement du à l’urgence du moment... c'était plus profond qu'une énième situation critique pour City Hunter. C'était intime et personnel. De plus le regard sombre mais néanmoins brillant de Ryô cachait autre chose. Mick ne voulait y croire mais son instinct lui soufflait que les choses avaient changé. Ryô était différent.  

Miki était perdue. Ryô était prêt à encaisser les coups et la colère de Mick et en un instant, les choses s’étaient calmées. Elle s’était attendue à ce que Mick soit plus difficile à contenir. Il se passait quelque chose entre eux qu’elle ne comprenait pas. Mais ce n’était pas le moment de s’y attarder.  

- Dis-nous ce que l’on doit faire ? Fit-elle à l’attention de Ryô.  

- J’ai dans l’idée d’aller la récupérer dès qu’elle sera en état de se déplacer. Pour le moment, là où elle est, elle ne risque rien. Informa Ryô avant de leur faire un rapide topo sur la situation.  

- Après ça, il ne risque pas de la laisser sans une solide escorte pour veiller sur elle. Ca va nous être difficile de l’approcher. Et il faudra prévenir Kaori de ce que l’on va faire…, conclut Falcon tout en dissimulant son inquiétude.  

- Je sais… il va falloir attendre qu’elle soit apte à sortir de cette clinique, cela nous laisse quelques jours pour nous préparer.  

Ce fut ce moment que choisirent Reika et Saeko pour arriver. Immédiatement l’inspectrice devina que certaines choses avaient été décidées. Elle aussi voulait sortir Kaori de cette situation dans laquelle elle avait sa part de responsabilité mais agir maintenant, compromettrait toute l’affaire. Tous les efforts seraient réduits à néant et Kaori aurait été blessée pour rien.  

- Qu’avez-vous décidé ? Tenta-t-elle en douceur.  

- Tu le sais très bien ! Et rien de ce que tu diras ne me fera changer d’avis ! Décréta Ryô en devinant aisément ce à quoi pensait l’inspectrice.  

Un nouveau duel visuel commença entre le nettoyeur et la jeune femme. Reika, qui était aussi du même avis que sa sœur, préféra rester en retrait de cette conversation. Tout comme les autres qui guettaient les réactions de ce duo.  

- Je regrette ce qu’il s’est passé mais il n’y a pas de raison de modifier nos plans pour l’instant. Ce n’est pas à nous d’en décider, reprit Saeko.  

- Non mais tu te fous de moi ?! Et Kaori tu en fais quoi ?! Qui, crois-tu, est en mesure de décider si on continue ou pas ?! Il n’y a pas que le boulot dans la vie Saeko !! S’emporta Ryô.  

- Je ne te parle pas de moi ni même de toi ! Il n’y a qu’une personne qui peut nous dire si tout ce que l’on a fait jusqu’à présent en vaut la peine ou pas et c’est Kaori ! C’est à elle de choisir ! Crois-tu un seul instant, en la connaissant, qu’elle acceptera de se retirer de cette affaire après ça et en étant aussi près du but ?!  

- Ryô ?! Tu ne vas pas lui donner raison ? Votre mission n’est pas aussi importante que Kaori ? S’indigna Miki face au soudain mutisme du nettoyeur.  

- Est-ce que l’un d’entre vous a déjà abandonné une affaire juste pour une blessure ?! Interrogea Saeko en regardant tour à tour les personnes présentes. Kaori est des vôtres à part entière et je sais qu’elle ira jusqu’au bout comme vous vous le feriez. Si vous décidez sans elle d’en finir là, comment croyez-vous qu’elle le prendra ? Ajouta-t-elle directement en reportant son attention sur Ryô.  

Même Miki dut reconnaître cet argument mais Kaori n’était pas comme eux. Elle était celle que tous voulaient préserver de leur côté obscure pour que jamais elle n’ait à endurer ce que tous avaient déjà vécu par le passé.  

- NON ! Il y a forcément une autre solution ! Il reste toujours Ryô et Reika pour clore cette affaire ! Désigna la jeune femme.  

- Seule Kaori a la confiance de Makito. Si elle se retire maintenant tout est fini…  

- Vous n’allez pas laisser faire ?! Falcon ?! Ryô ?! Les martela Miki, tour à tour, qui se sentait désabusée par ce revirement avant de se retourner soudainement vers Ryô. Tu peux être fier de toi Saeba, tu ne voulais pas qu’elle fasse partie de ton monde et c’est toi qui l’y plonge ! Elle ne sera plus jamais la même ! Comment tu peux rester indifférent à ça ?! Il y a deux secondes tu étais prêt à remuer terre et ciel pour elle et il suffit que Saeko débarque pour que tu lui obéisses comme un toutou fidèle… félicitations pour cette preuve de bravoure, railla-t-elle amèrement et soudainement prise de sanglots.  

- Makito ne lui fera rien…, ajouta seulement Ryô plus pour se persuader lui-même qu’ils auraient le temps de tout régler avant que Kaori ne risque quoi que ce soit d’autre alors que Falcon venait encercler Miki de ses bras pour tenter de la calmer.  

- Ah oui tu crois ça ?! Surenchérit Miki en se libérant de l’étreinte de son mari. As-tu oublié ce qu’un homme est capable de faire quand il se sait trahi ?! Il suffit qu’elle fasse une erreur même infime pour que tout s’écroule et que ce Makito lui montre son vrai visage ! Et tu restes là, impassible ! Je te déteste !! Cracha-t-elle violement en lui assénant une claque magistrale qui résonna encore dans le silence qui suivit le départ indigné de la jeune femme.  

Personne n’osait répondre à cela. Que pouvaient-ils ajouter ? Miki parlait avec son cœur. Saeko restait objective et même si ses arguments étaient difficiles à admettre, elle avait aussi raison. Qui étaient-ils pour choisir à la place de Kaori ? Elle avait choisi depuis longtemps et ils se devaient juste d’être là le moment venu.  

- Tenez vous prêts…, avait soufflé Ryô le regard voilé avant de disparaître à son tour.  

« Fin du Flash-back »  

Seul dans ce véhicule, Ryô se rendait compte qu’ils avaient peut-être laissé passer une chance de sortir Kaori de là. Même sans la prévenir, ils auraient pu tenter quelque chose mais l’argument de Saeko était de taille malgré la colère justifiée de Miki. Ryô se martelait la tête sans savoir s’il avait bien fait d’agir ainsi. C’était le combat perpétuel entre son cœur et sa raison. Et encore une fois, la raison l’avait emporté par la voix de Saeko.  

Ryô se sentait sur le point d’exploser tellement il se sentait frustré et impuissant alors que toujours aucun autre son ne sortait de ce dispositif d’écoute au rabais.  

- Hey, t’en prend pas à cet engin, il peut encore servir. Annonça Mick en s’installant du côté passager de la voiture.  

- Qu’est-ce que tu fais là ? Souffla par dépit Ryô sans même regarder son ami toujours à tenter de bidouiller le boîtier qui devait lui permettre de communiquer avec sa partenaire.  

- Je me suis dit qu’un café te ferait du bien à défaut de te rendre présentable. Répondit Mick face au visage de son ami marqué par la fatigue et l’inquiétude, en lui tendant un gobelet fumant. En attendant laisse les pros exercer leur art, ajouta-t-il en s’attaquant à son tour sur ce fameux boîtier.  

- A quoi tu joues encore ? S’interrogea tout haut Ryô un lançant un regard suspect sur son ami qui s’évertuait à ce concentrer sur ce qu’il faisait.  

- Saches que mes mimines ne sont pas faites que pour le bonheur de ces dames, elles ont d’autres talents cachés dont l’électronique…  

- Et tu comptes me faire gober ça… ? Sourit Ryô.  

- Tais-toi et écoute si ça marche. Annonça Mick en croisant fièrement ses bras derrière sa tête pour s’adosser confortablement au dossier.  

Intrigué, Ryô enclencha le dispositif. Un silence et des grésillements puis un souffle, une respiration. Il augmenta le volume et perçut plus distinctement sa partenaire même si cela restait lointain. Apparemment elle était seule et selon les échos qui lui parvenaient, elle était à l’extérieur de la maison.  

- Kaori… tu m’entends ? Demanda-t-il tout son être tendu vers cette réponse.  

Rien. Elle ne répondait rien. D’après sa respiration quelque peu hachée, elle devait être dans un moment de réflexion. Ryô réitéra sa demande qui resta infructueuse.  

- Je l’entends mais pas elle…, annonça-t-il à Mick en se tournant vers lui.  

- J’ai un don mais je ne peux pas faire de miracle, lâcha l’américain. Ils ont du installé un système qui empêche toute écoute… j’ai pu augmenté la capacité de ton dispositif mais ce n’est que temporaire avant que leur système ne le détecte et le brouille à nouveau, ajouta-t-il sous le regard agacé de Ryô. Va falloir faire avec… désolé.  

- Kaori ? Résonna une voix masculine à l’oreille de Ryô.  

- Makito…, pesta le nettoyeur en reconnaissant cette voix.  

Mick voulu parler mais d’un geste de la main Ryô lui fit signe de se taire pour qu’il puisse entendre au mieux ce que cet individu pouvait avoir à dire à sa partenaire.  

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Assise sur les marches de la terrasse, Kaori réfléchissait. Elle se remettait doucement de sa blessure qui n’était heureusement pas aussi grave qu’elle avait pu sembler.  

Une chose surprenante était arrivée la veille et elle ne savait pas quelle attitude adopter. Sur le coup elle avait feint la surprise puis la déception et l’indignation avaient pris le dessus. Elle ne s’attendait pas à ça.  

Sans prévenir, Kan lui avait fait des aveux. Ils avaient passé une grande partie de la nuit à en discuter. Enfin Kan avait parlé et Kaori avait écouté. Elle avait vu un homme se montrer honnête, apparemment pour la première fois. Il n’avait cherché aucune excuse ni aucun prétexte pour expliquer ce qu’il était. Il était réellement ce que soupçonnait Saeko. Si Kaori avait eu des derniers doutes, après cette tentative de meurtre qui visait cet homme et ces propres aveux… Kaori ne pouvait plus se cacher la réalité des choses. Elle se sentait si stupide d’avoir voulu croire qu’il était plus innocent que ce que tous s’évertuaient à lui dire. Elle se sentait aussi très seule.  

Perdue dans ses pensées, ses yeux fixaient tendrement cette fleur séchée qu’elle tenait doucement dans ses mains. Ryô… elle se souvenait de sa venue dans cette clinique. Elle s’était sentie soulagée, il ne lui en voulait pas. Il lui avait laissée cette fleur qui, elle ne pouvait s’y tromper, représentait ce que ressentait Ryô pour elle. Puis elle avait senti son aura lors de sa sortie de clinique. Ca ne valait pas la sécurité de ses bras mais cela compensait quelque peu leur éloignement. Si seulement il pouvait être auprès d’elle en cet instant…  

Que devait-elle faire maintenant ? Elle savait tout ce qu’il y avait à savoir sur Kan et il devait répondre de ses actes. Mais comment en informer Ryô et Saeko ? Elle n’avait pas beaucoup de liberté de mouvements car, même si Kan s’absentait, ce qui était rare, Luang était toujours dans les parages et la surveillait de près. Si au moins elle pouvait parler à Ryô mais même les dispositifs ne semblaient pas fonctionner… était-il là quelque part ? Se demanda-t-elle en cherchant à porter son regard plus loin que les hauts murs séparant la demeure du reste du monde ne le lui permettaient.  

- Kaori ? L’appela Kan en venant à sa rencontre.  

Elle ne se retourna pas à son appel ni même quand il s’installa un peu hésitant à ces côtés.  

- Kaori tu as toutes les raisons de me détester…  

- Qu’attends-tu de moi maintenant ? Que je fasse comme si de rien n’était ?  

- Si je t’ai tout dit, ce n’était en rien pour t’éloigner de moi au contraire… Kaori… tu es la première personne à laquelle je me suis confié de la sorte… le regard que tu portes sur moi me donne envie de croire que tout peut être différent. J’ai seulement voulu te faire comprendre que j’ai confiance en toi et que j’ai besoin de toi…, avoua-t-il doucement en prenant la main de la jeune femme entre les siennes.  

Kaori le regarda émue et inquiète. Derrière ses aveux, il y avait un espoir. Kan semblait vouloir changer sa vie. Devait-elle lui dire ce qu’elle était dans cette histoire ? Accepterait-il pour autant de se livrer à la police ? Il lui vouait un amour qui n’était pas réciproque alors comment lui venir en aide sans qu’il se sente abusé par elle ?  

- Suis-je contrainte de rester ici ? Demanda-t-elle en devinant la présence de Luang non loin d’eux.  

- Non bien sûr que non seulement avant que tu ne décides quoi que ce soit, j’ai une dernière chose à te dire…, annonça Kan en se mettant face à Kaori.  

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Dans la voiture la tension était palpable. Mick s’énervait d’attendre ainsi en silence sans savoir ce qu’il se passait dans cette demeure. A en voir les traits tendus de Ryô, ce qu’il entendait ne devait pas beaucoup le rassurer. Est-ce que Kaori était en danger ? Pourquoi Ryô ne lui disait-il rien ?  

- Ryô tu vas me dire ce que tu entends ? S’impatienta Mick en se rapprochant de Ryô pour coller son oreille à la sienne.  

- Chuuuut ! Siffla Ryô en repoussant Mick qui se renfrogna, vexé de ne pas être mis dans la confidence.  

Ryô se sentait nerveux. Tout ce qu’il entendait ne lui disait rien de bon. Si Makito avait réellement tout dit sur ses activités, non seulement Kaori devenait un témoin gênant si elle n’allait pas dans son sens mais il lui semblait que Makito avait une autre idée en tête… et Ryô voulait en avoir le cœur net. Déjà que ce qu’il entendait n’était pas toujours distinct, voilà que Mick se mettait à soupirer bruyamment. Et malgré son regard agacé devant ce comportement puéril, Mick persistait à vouloir suivre cette conversation lui aussi, ce qui déclencha une bagarre inappropriée alors que l’un tentait d’arracher l’écouteur à l’autre qui essayait de le garder.  

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Kaori prit peur en sentant un malaise chez Kan. Il avait les mains moites et semblait chercher ses mots. Elle voulut l’empêcher d’aller plus loin mais il la stoppa dans son élan :  

- Kaori… ce que j’ai à te dire est aussi déroutant pour moi mais ça m’a frappé comme une évidence… tu es si différente de toutes celles que j’ai pu rencontrer dans ma vie. Avant toi, aucune n’a su être aussi proche de moi… ton sourire est l’éclat qu’il me manquait pour vivre… tes yeux sont le miroir dans lequel j’ose enfin me regarder sans avoir honte de ce que je suis… Kaori ce que je veux te dire c’est que je t’aime…, lui sourit-il le regard brillant. Et au risque de me répéter, j’ai besoin de toi… tu ferais de moi l’homme le plus heureux du monde si tu acceptais de devenir ma femme…., demanda-t-il doucement alors que d’une main, il lâchait Kaori pour lui montrer ce qu’il cachait dans l’une de ses poches.  

Le souffle coupé, Kaori suivit les mouvements de Kan alors que ses paroles atteignaient sa raison. Ses yeux s’agrandirent de surprise devant la beauté de la bague que déjà Kan lui glissait au doigt. Elle était sous le choc alors que l’homme face à elle mettait tous ses espoirs dans un mot qui tardait à venir.  

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La chamaillerie avait assez durée et Ryô stoppa net son acolyte en dégainant son magnum. Ce qu’il entendait devenait trop sérieux et méritait toute son attention. Les voix se faisaient plus faibles et des grésillements revenaient par instant.  

Ryô avait l’estomac noué et la gorge sèche. Des grrr grrr grrr venaient entrecoupés le dialogue de Makito.  

Ryô avait entendu chaque souffle et chaque mot s’insinuer dans son être et il crut s’étrangler quand enfin les phrases se formèrent dans son esprit. Pris de rage et de révulsion, il étreigna son gobelet de café brûlant qui se déversa sur sa main et sur le boîtier d’écoute. Celui-ci ne résista pas à l’assaut du liquide fumant qui mit fin de manière bruyante et définitive à toute tentative d’écoute.  

- Ryô ! Fais attention à ce que tu fais ! Il est foutu là maintenant ! C’est malin ! Ryô ?! Oh tu m’entends ?! S’inquiéta Mick alors que son ami restait comme prostré avec une aura qui semblait vouloir se déchaîner, sans même se soucier de la probable brûlure de sa main.  

Réfléchir et réfléchir vite. La déclaration de Makito tournait en boucle dans sa tête alors que sa colère grandissait juste avant qu’elle ne retombe pour se transformer en inquiétude : il n’avait pas entendu ce que Kaori allait répondre à cette demande… Elle ne pouvait aller dans son sens mais au vu de ce nouveau contexte, comment pouvait-elle repousser cette demande sans risquer de ce condamner auprès de lui ?  

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